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 Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]

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MessageSujet: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 24 Aoû - 14:46



 Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Je n'ai pas eu le temps. Je n'ai eu le temps de rien, ce matin. Sauf, en passant dans le couloir de l'auberge réservé aux appartements impériaux et à leur suite, de lui voler un baiser. Comme ça, au passage. Sans arrêt, ni l'air de rien. Un baiser sans hésitation, plein, entier, à pleine bouche, jusqu'à l'abolition de ce qu'il me restait de réserves d'air. Et nos lèvres qui se séparent, en claquant. Et puis j'ai vaqué aux autres préparatifs. Recueilli mes premiers rapports de reconnaissance, directement de la bouche des estafettes de chevaux-légers qui reviennent à bride abattue de leurs patrouilles matinales. J'ai avalé quelque gruau mal identifié, on aurait dit des carbonnades mais au vin ; de gros morceaux de viande ayant cuit dans du pinard bien fort pendant deux jours à ce qu'il semble, avec des carottes et d'autres légumes locaux grossièrement débités. Assez pour m'en mettre partout au moment de lire les comptes rendus des mestres qui font l'inventaire. Assez pour avoir à me laisser nettoyer le plastron par un aide de camp pendant qu'on me lit les fournitures réclamées par la monte et la remonte des troupes. Dans tous les cas, une quantité abyssale de ravitaillement. Et nos regards qui se croisent.


Une étreinte de quelques instants à peine, après un regard de trop. Dans ses appartements ; repoussée dedans, assise sur son bureau, jupons relevés. Et mon regard de loup affamé alors que je descends à genou, péniblement, pour me fourrer la barbe entre ses cuisses.


Je ne suis pas repus. Mais nous n'avons pas le temps ni le loisir.


Il est tard, quand nous avons plus le temps. Mais ce n'est plus de son corps dont j'ai présentement envie. Plus de sa chaleur, de sa douceur, de la passion qu'elle éveille et que je ne contrôle en rien. Je vais galamment lui demander dans la salle commune de l'auberge si ma conseillère se sent d'évoquer avec moi lors d'une promenade sur la grève et à proximité des dunes, la situation d'Accalmie et les documents prouvant toute légitimité de Lord Wensington. Autant en cas de guerre et de campagne, je n'hésite jamais en rien. Autant pour les décisions politiques les plus aventureuses, je repousse et je doute. Ici tout peut changer en quelques instants ; une bataille voire une escarmouche, une félonie de plus, et c'est tout le futur de l'Empire qui se retrouve perturbé. Je marche mains croisées derrière le dos, drapé de ma cape, et fais mander une cape de fourrure pour la Dame auprès de la Garde qui nous suivra à distance. Le ciel étoilé laisse paraître un horizon crépusculaire, à l'ouest. Et les nimbes des étoiles, multicolores, sont magnifiques alors que l'eau châtoie des lanternes sur les navires et celles du bourg.



| Je m'excuse, pour tout à l'heure. Ce n'était pas prudent... |


Et me tourne vers elle d'un sourire. L'essentiel des navires est déjà parti, ne restent que les arrières gardes... Et le camp paraît bien vide, sans elle, ni lui plutôt source d'une colère froide pas vraiment retombée.


| Comment te portes-tu ? |


La question la plus précieuse qui soit, en définitive.E t le seul sujet qui importe ce soir, si je ne veux pas penser à la guerre et au carnage qui repointe déjà le bout de son nez. La peur de l'abîme et de l'inconnu. Et de perdre Rhaenys, encore. Nous ne savons pas à quel sauce nous serons mangés. Si elle nous reviendra, et si elle sera entière. Nous n'avons qu'à prier, car nous ne savons rien.

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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 24 Aoû - 17:37


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Ils étaient partis. Une nouvelle fois. Il y avait toujours quelque chose d'aussi magistral que terrifiant, lorsqu'ils chevauchaient leurs bêtes ailées pour accomplir leur sanglant devoir. Leurs larges ailes étaient autant protectrices que dévastatrices, abritant tous les espoirs de l'Empire en leur sein. Quel fardeau, et quelle importance, pour eux et les dragonniers perchés sur leur dos. Isla les avait regardé se préparer, et partir, les bras croisés. Un regard appuyé pour Rhaenys, avec qui elle avait pu partager un petit moment, en dehors de leurs réunions stratégiques. Bref, certes. Dans la douleur, elle s'était ouverte, un peu plus. Si d'ordinaire, Isla le prenait comme un bon signe, les signaux mixtes envoyés par la Targaryen depuis leurs retrouvailles à Herpivoie la laissaient perplexe et sur la défensive. Elle ne savait plus sur quel pied danser avec elle, quelle attitude adopter. Tout semblait la blesser, et chaque mot qu'elle pouvait dire se faisait répondre par une demande d'abandon à leur passé commun, ce qu'Isla ne comprenait pas. Elle avait changé, d'accord. Mais tout le monde avait changé. Ce n'était pas une raison pour tirer un trait sur ce passé qui les avait pourtant rendues si heureuses pendant un temps. Isla avait peur. Peur qu'elle ne revienne pas, et que toute opportunité de la retrouver ne termine dans les mers tumultueuses de l'orage, sensées porter leur offensive.

Et puis il y avait Orys. Eux non plus, ne savaient plus de parler comme avant. Dans leur jeunesse, ils avaient ri, ils avaient partagé. Ils avaient aimé, se donnant tout entier l'un à l'autre. Les épreuves de l'un et les tribulations de l'autre les avaient définitivement éloignés. Dans les tumultes des vagues orageoises, près du ponton, ils s'étaient criés leurs vérités propres, marchant allègrement sur les sentiments de l'autre, s'envoyant les piques qui enterreraient à jamais leur relation. Isla ne voulait pas y croire, idéaliste qu'elle était. A la frontière de la naïveté, presque. Ils s'étaient quittés, sans vraiment parvenir à un quelconque compromis sur un potentiel mariage, et maintenant, toute cette conversation avait un affreux goût amer. Les réunions explosives à quatre avaient été le prélude, et cet échange avec le Baratheon l'épilogue d'un mauvais roman.

Mais il y avait Torrhen. Le Vieux-Loup avait tenu bon, lors des échanges qui avaient tourné au vinaigre. Nul doute qu'il avait aussi été blessé par les propos de Rhaenys et d'Orys. Mais s'il y avait quelque chose auquel Isla pouvait se raccrocher, c'était bien leur relation. Car pas une seule fois l'un n'avait tourné le dos à l'autre. Ils étaient restés soudés, unis, face à une Rhaenys tempétueuse et un Orys cynique. Il en avait sans doute vu d'autres, dans sa vie longue de plus de quarante années. Mais son soutien, qu'il y ait mis les mots ou non, parlait de lui-même et réchauffait le cœur d'Isla, glacé par tant de violence et d'attaques.

Plongée dans les livres dans la salle commune de l'auberge qu'ils avaient investi, quelques jours plus tôt, elle faillit ne pas l'entendre arriver. Elle sursauta presque, lorsqu'elle l'entendit prononcer son titre formel, lui proposant une promenade sur les plages environnantes. Comme à chaque fois, un léger sourire s'infiltra sur ses lèvres, amusée par tant de distance entre eux. Elle se remémora, plus tôt, leurs échanges, leurs regards partagés, appuyés ou plus furtifs, les yeux plein d'un désir jamais totalement satisfait. Leur étreinte pour soulager ce besoin l'un de l'autre, imprévue, délicieuse. Sans plus attendre, elle accepta et ils se retrouvèrent bientôt dehors, à marcher l'un à côté de l'autre. Les étoiles étaient de sortie ce soir, et le ciel dégagé permettait de les observer plus encore. Isla se remémora pareille vision, quelques semaines plus tôt, au Val. Ils venaient de gagner le royaume et d'en faire un fédéré, à ce moment-là. Tant de temps semblait avoir passé depuis cet instant fatidique, celui où tacitement, ils s'étaient presque jurés l'un à l'autre, les étoiles pour seuls témoins.

Isla sourit, et rit légèrement, pas gênée pour un sou, lorsqu'il évoqua le moment qu'ils avaient partagé, à deux, dans son bureau, le jour même.

« Pas moi. »

Elle n'était pas désolée. Ils avaient écouté leurs cœurs, leurs envies. Ils s'aimaient. Et les derniers événements les avaient suffisamment bousculé pour qu'ils aient besoin de ce contact. Isla la première. D'autant qu'Isla commençait à en avoir marre d'être prudente. Elle n'avait rien fait de mal, et lui non plus. Et la prudence n'avait pas pu apaiser les discussions avec les dragonniers. Alors à quoi bon ?

« Ne t'excuse pas, il n'y a rien à pardonner. »

Le vent était toujours présent, et soufflait par longues rafales. Mais elles étaient moins violentes que les jours précédent. Néanmoins, Isla resserra sa cape autour de ses épaules pour en garder un peu de chaleur. Elle avait envie de lui prendre la main, mais se retint, jetant un œil à la garde qui les suivait, à distance. Simple discussion, alors.

« Est-ce de moi que tu doutes, ou de toi, pour nous laisser talonner par ta garde ? »

Lui demanda-t-elle avec un air taquin. Préférait-il s'entourer de gardes pour être sûr de ne pas déraper, ou bien pour la contraindre à ne pas l'envelopper de son regard, le toucher de ses mains, l'embrasser de ses lèvres ? Quoi qu'il en était, le détail l'amusa, et la frustra sans doute aussi quelque peu. Sa question sur son état effaça son sourire cependant. Comment se portait-elle ? Aucun mal physique ne l'accablait, à part peut-être une légère fatigue. Son esprit, en revanche, fourmillait de centaines d'interrogations. Elle se repassait les dernières paroles de tout le monde dans sa tête, en boucle, sans pouvoir en dégager aucun sens. La réponse simple était de lui répondre positivement. La réponse honnête était de dire qu'elle n'en savait rien.

« Je vais bien. J'irais bien. »

Réponse un peu nuancée, ni mensongère ni trop honnête. Un juste milieu pour Isla, qui ne savait pas réellement ce qu'elle pouvait lui dire qui ne l'accablerait pas encore plus. Le spectre de la guerre planait encore et toujours, et le camp s'était vidé, laissant un vide qu'ils s'évertuaient à combler à deux. Pouvait-elle dire qu'elle allait bien alors qu'en plus elle venait peut-être d'enterrer deux de ses plus précieuses amitiés de plus longue date ? Elle se tourna vers lui, soucieuse plutôt de lui retourner la question.

« Et toi, comment tu te sens ? Les dernières réunions stratégiques ont pris une tournure un peu trop... »

Elle cherchait le bon mot.

« Personnelle. Cela n'a pas du être facile, d'affronter tout cela. Beaucoup de choses ont été dites. »

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyVen 25 Aoû - 11:20



Nous ne savons pas
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Je perds toute rationalité avec cette jeune femme. Tout sens de la mesure. Et la légendaire glace du nord fond, dégouline littéralement, en sa présence. C’était pareil, du temps où Rhaenys et moi partagions tout et quand elle me confiait tous les trésors de son âme. Mon épouse s’était refermée, au fil du temps. Isla n’est pas Rhaenys. Elle n’est pas là pour compenser quelconque déficience de ma relation avec ma femme. J’ai mon histoire avec Rhaenys, et j’ai celle avec Isla. C’était aussi inattendu qu’involontaire, au départ du moins. Il y a des similitudes entre les deux femmes de ma vie ; les deux me poussent aux plus grandes déraisons, au plus grands élans passionnels, et malgré tout ce que j’ai promis ou souhaité, aux sentiments moins ragoûtants d’envie ou de jalousie. La cause d’une rivalité retrouvée et pourtant inféconde est partie, elle aussi.


Baratheon se retrouve sur un fatras de bois et de chanvre, à la rencontre de son destin, et je ne mâche que des sentiments mitigés à son égard, presque contradictoires. Je n’aurais jamais cru retrouver un frère à l’étranger. Et pas vouloir à peu près autant qu’il souffre qu’il passe pourtant toutes ces épreuves.


Je me sens avili par mes élans amoureux, parfois. Ils m’aigrissent, me poussent à être possessif, ce que je n’ai plus été depuis dix ans en aucune manière. Mais j’éprouve aussi, en plus du reste, un intense sentiment de liberté avec Isla, quelque chose que je n’avais jamais connu avec quiconque, et c’est pour le coup quelque chose qu’elle n’a pas à partager avec ma femme.


Penser à Rhaenys assombrit mon humeur. Je l’aime, comme un fou. Et c’est devenu un problème, avec son frère. Je ne peux pas me couper de mes émotions. Je vais devoir trouver un moyen de les transformer en force incompressible… Mais avec elle. A son retour. En attendant, je suis avec celle qui se coltine le rang et titre peu envié de maîtresse. Cela aussi, je ne sais pas le gérer et je vais devoir apprendre, surtout si nous continuons nos badinages à portée de regard ou d’écoute d’indiscrets… Rien que repenser aux baisers de lord que je lui ai donnés, tout à l’heure, mon sang bout. J’ai un sourire pour la belle, sans toutefois me tourner vers elle, et baisse la tête pour réprimer l’amusement.



| C’est de moi, principalement. S’ils n’étaient pas là, je serais déjà en train de te pousser vers les dunes pour t’y lever la robe. |


Mains toujours liées dans le dos, je continue de marcher en regardant le ciel d’une apparence presque crémeuse.


| Mais ce n’est pas le moment. Un jour, je t’en fais la parole, nous serons plus libres. Mais pour le moment, il y a des apparences à sauver… Et aussi, surtout, je n’ai absolument aucune confiance dans ce pays et dans la situation. Je suis encore une bonne lame, mais l’ennemi a déjà prouvé qu’il était déterminé à avoir ma peau et si possible, en dehors du risque d’une confrontation directe. |


Et me tourne vers elle, d’un sourire triste.


| Mes proches sont aussi en danger, ma protection s’étend donc à la nymphe dont je suis épris. |


Ce n’est pas un secret ; je lui ai déjà dit que je l’aime et que ce n’est pas une passade, une passion brûlante mais qui se consume elle-même. C’est plus fort que beaucoup de choses que j’ai éprouvées dans ma vie. Et elle est une certitude nouvelle dans ma vie, qui ne remet pas en question les autres mais qui ajoute une couche au mille-feuilles d’émotions ou d’informations que je dois gérer en permanence. Qu’importe ; je suis prêt à tous les sacrifices.


Son émotion m’émeut. Ca me heurte, de la voir comme ça et d’en être un peu fautif. Mais je n’y peux rien pour le moment, si ce n’est d’essayer d’adoucir la situation.



| Je comprends ce que tu ressens. Et j’en suis le premier désolé. Mais je n’ai pas de regrets. |


Parce que c’est quelque chose de beau qui en est la cause, alors même si ça produit des difficultés, je les assume.


| Oui j’ai été confronté à des difficultés que j’imaginais passées. A une rivalité dont je ne voulais pas l’existence. Mais c’est ainsi. Comme l’a dit Rhaenys, je l’ai accepté, et fait le serment de m’y tenir. |


Ca ne me rend pas plus heureux pour autant.


| Mais si j’en ai conçu quelque peine, ce ne sont que des tracas de peu de sens, au regard de ce qui se joue ici, tout autour de nous. Tu ne crois pas ? Nous façonnons le monde. |


Et m’arrête pour lui faire face.


| Je ne voulais pas me montrer grossier, ce soir-là. Evidemment que tu es libre, et que ton ventre t’appartient. Je découvre ce que c’est que d’aimer plusieurs personnes à la fois, et des équilibres que ça requiert… Mais ce n’est pas une excuse, et tu sais déjà mon sentiment et mon attachement à ta liberté, compte tenu de la situation. |


Et sa condition de veuve, que je ne pourrais ni ne voudrais marier en grande pompe pour préserver les équilibres de l’Empire.

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyVen 25 Aoû - 14:38


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Ils ne cessaient de répéter la criticité de la situation orageoise, et impériale, depuis des jours, voire des semaines. Chacun matin était porteur de nouvelles déconvenues, de nouveaux défis. Et pourtant chaque jour, ils se levaient, tous autant qu'ils étaient. Mus par le devoir, l'amour, la résilience... quoi qu'il en était, quelque chose faisait qu'ils trouvaient la force, jour après jour, de continuer. La fraction de ce qui était dit pour soulager cette conscience n'était que la partie visible de tout ce qui se passait sans doute dans leurs esprits, jouant de sombres mécanismes pour tenter de donner un sens à tout ce qui se passait, à tout ce qu'ils pouvaient contrôler, et tout ce qu'ils ne pouvaient pas. Isla, elle, savait que son courage résidait principalement en deux choses en cet instant : la vision d'ensemble de ce qu'ils étaient en train de construire, pour laquelle il fallait se battre. Et lui.

Elle n'aurait pu imaginer s'attacher autant à cet homme qu'elle ne connaissait pas, quelques mois auparavant. Pourtant, tout semblait s'être naturellement déroulé entre eux, en y repensant, comme s'ils s'étaient connus depuis toujours. Isla ne croyait pas particulièrement au destin mais plutôt aux choix. Force était de constater que cette foi était ébranlée, lorsqu'elle repensait à leur histoire, murmurée entre eux dans un souffle changeant au gré des événements, se renforçant à chaque nuit passée en la compagnie des étoiles. Comme si les choix pris les avaient mené, patiemment, jusque là. Que leur réservait l'avenir ? Il était impossible de le savoir. Les plus grands de ce monde pouvaient simplement essayer de le façonner, à leur image. Le reste, malheureusement, n'était pas à leur main.

Et cela la rendait immensément fière, de pouvoir participer à tout cela. Même si elle devait y laisser quelques plumes, émotionnelles et physiques. Elle ne regrettait rien ; il y avait trop à faire pour verser dans le regret. Elle observa les dunes de sables autour d'eux, ne tremblant pas sous les assauts venteux, et s'imagina aussitôt qu'il le dit avec lui, dans ces dunes. Ses mains sur son corps, ses baisers vertigineux, ses gémissements. Et les siens, comme en écho brûlant de leur désir que leurs étreintes à répétition ne semblait pas pouvoir contenir pour autant. Elle en rêvait presque, de ce moment d'intimité, comme un radeau de sauvetage auquel s'accrocher alors que tout son monde vacillait vers l'inconnu.

Mais il avait raison, ce n'était le moment, ni l'endroit. Elle aurait voulu le taquiner, le déraisonner encore un peu, et jouer sur son envie qu'elle savait présente et ce besoin de se faire du bien, sans que rien d'autre ne compte. Mais elle ne le fit pas, gardant autant que possible son sang froid. Sa promesse la laissa rêveuse, également. Un jour, un monde dans lequel ils seraient plus libres ? Peut-être. A mesure qu'ils en parlaient, elle se demandait si un tel monde existerait vraiment. Son sourire abritait toute la tristesse du monde et lui pinça le cœur, mais elle ne dit rien, serrant simplement la mâchoire pour rejeter toute envie de se serrer contre lui. La pensait-il réellement en danger ?

Quant au reste... Difficile de ne pas être en accord avec lui, surtout pour Isla, qui se retrouvait si souvent dans ce qu'il pouvait promouvoir comme souhait pour lui, pour ses proches, pour l'Empire tout entier.

« Je ne regrette rien, moi non plus. Même si le chemin est douloureux, il nous faut parfois l'emprunter, en gardant l'espoir que de meilleurs jours sont à venir. »

Leur quatuor était lié par tant d'histoires et de sentiments que démêler tout cela relevait de l'impossible. Ils avaient essayé, et ils avaient échoué. Mais cela devait-il vraiment être démêlé ? Peut-être que ce qui comptait vraiment, c'était qu'ils soient tous là, les uns pour les autres. Car si les éclats de voix avaient fusé et que les passions s'étaient déchaînées, une chose était certaine néanmoins : chacun se serait jeté dans le feu pour sauver l'autre.

« Oui, nous façonnons le monde. Et c'est excitant, d'une certaine façon. L'émulation intellectuelle des aspects juridiques de la constitution est incroyablement enrichissant pour moi, et je suis reconnaissante d'occuper la place que j'occupe aujourd'hui. »

Mais elle aurait aimé pouvoir le faire tout en étant libre de vivre ses amours comme elle l'entendait, et cette partie là était encore délicate. Il s'arrêta de marcher, soudain, et Isla fit un pas avant de s'en rendre compte, puis se retourna vers lui. Le vent se mit à fouetter son dos, ramenant ses cheveux qu'elle avait laissé détachés cette fois de chaque côté de son crâne. Un peu plus loin, la garde s'arrêta, elle aussi. Elle hocha la tête, après avoir plongé son regard dans le sien, lorsqu'il lui remémora leur dernière réunion.

« Je le sais, Torrhen. L'équilibre est difficile à trouver, j'en conviens, et même pour moi, qui suis pourtant plus habituée. Nous avons grandi tous les trois, ensemble. Ce genre de lien ne s'efface pas si facilement. »

Et au-delà de leur enfance, de puissants sentiments avaient fait leur apparition. Isla avait du abandonner son histoire avec Orys avant même qu'elle ne puisse réellement commencer. Et aujourd'hui, le dialogue était rompu. Elle soupira, légèrement. Se retint de faire un pas vers lui. Elle ne voulait pas rouvrir ce sujet si douloureux et encore très frais pour eux. Néanmoins, elle avait quand même des choses à dire.

« Je sais la valeur que tu accordes à ma liberté, et je t'en remercie. Tu parles d'un monde où nous pourrions vivre librement, et je ne rêve que de cela. Mais, et si cela n'arrivait jamais ? J'ai la sensation de devoir choisir, pourtant je ne sais pas encore quelles sont mes options. »

Enfin si, elle le savait. Se marier, ou non. Epouser quelqu'un d'autre pour pouvoir être avec lui. Curieuse façon de voir les choses, et pourtant véridique. Ou bien légitimer leur relation, envers et contre tout, mais ce choix-là, elle ne pouvait le faire seule, et elle ne pouvait pas non plus le lui imposer. Elle savait la difficulté qu'il avait à appréhender cet amour multiple. Ou bien tout arrêter là, avant que plus de dommages ne soient fait. Mais cela, elle ne pouvait s'y résoudre. Pas tant que son corps tout entier réclamait sa présence, à tout instant du jour et de la nuit.

« Je t'aime. Et je ne veux pas avoir à me marier, tu le sais mieux que quiconque. Mais si c'est le prix à payer pour que nous puissions vivre notre amour, alors je le ferais sans hésiter. Je veux que tu le saches. »

Parce qu'elle n'avait pas l'intention de le laisser et de tourner le dos à cet amour qui lui apportait tant de joie, malgré les complications et qu'elle préférait vivre dans un mensonge plutôt que de lui dire adieu. Dès lors, il devrait accepter de la partager. Et c'était là son fardeau, tout comme le sien serait de se donner à un homme dont elle ne voulait pas. Etait-il prêt à tant de sacrifices pour elle ? Elle releva les yeux vers lui, reprenant avec douceur :

« Peut-être qu'on aura pas à en arriver là. Mais je comprendrais, si tu voulais tout arrêter. Tu as déjà tant à gérer pour ne pas t'encombrer l'esprit de tels tracas. Tu n'as rien demandé de tout cela, après tout. »

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyVen 25 Aoû - 23:50



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L'endroit pourrait être vraiment beau et nous pourrions plus qu'en profiter, si les circonstances étaient moins compliquées, moins ardues. Mais elles le sont. On le sait bien que les choses vont rester dures et tendues pour longtemps. Que le plus gros des épreuves de la voie sur laquelle nous nous sommes engagés nous mènerons à des endroits terribles, dans des circonstances souvent douloureuses. L'incertitude règne en maître sur nos vies, et nous ne pouvons pas espérer grand chose de positif dans l'intervalle. C'est dur de se projeter dans quoi que ce soit à propos de ce qu'il se passera dans un avenir proche. Mais il faut se préparer quoiqu'il arrive à des torrents de sueur, de larmes et de sang. J'y suis préparé. Je l'ai déjà enduré. Tout le chemin de ma vie, sinueux, m'amène dans cette direction précise depuis le tout début. Pour Rhaenys, cette voie lui a été imposée brutalement... Et elle ne peut plus s'en détourner. Alors que pour Isla, c'est progressif, mais elle aussi a déjà beaucoup souffert.


Et beaucoup changé.


Rien que la nymphe croisée au détour d'une rivière, un après-midi d'été et entièrement nue dans l'eau, ou la jeune veuve, digne mais heurtée par la vie rencontrée aux cérémonies d'Empire, à ses débuts. Elle est plus sûre d'elle. Plus forte, aussi. Plus mûre à tous points de vue. La guerre et l'horreur changent les hommes comme les femmes...


Nous avions partagé l'amour et l'espoir, et la passion. Et puis finalement, la déception et l'amertume. Mais nous en sommes toujours là, l'un et l'autre. Et il me brûle de lui tenir la main, de cueillir ses lèvres. La jeunesse m'appelle à ses côtés, et me brûle le sang.



| J'ai espoir. En partie grâce à toi. Et pour cela, je ne te remercierai jamais assez. |


Je souris, à l'évocation de notre œuvre commune.


| Ravi que tu y trouves ton compte. Avoir l'appui d'une femme, érudite et qui n'a pas justifié sa position par le sang ou la conquête est utile à tout l'Empire. Et au-delà de ça, je suis heureux que tu y trouves ton compte. C'est précieux, pour moi, de te savoir impliquée, dévouée pas à ma personne, pas tant, qu'aux idées qui comptent tellement et pour lequel j'ai versé, et fait verser, tant de sang. |


Avant d'être un empire de conquêtes, c'est un empire de convictions à n'en pas douter. C'est le cas de le dire, même si nous nous rendons compte l'un et l'autre que ce n'est pas encore tout à fait assez pour se sentir entiers.Qu'elle est belle quand elle se tourne et s'offre au vent, mèches rebelles encadrant son regard si fier, si altier... J'ai encore envie de l'embrasser. Mais je n'en fais rien. Ce n'est pas le moment ni le lieu. Je garde ce désir pour plus tard, quand il conviendra de s'y adonner... Nous devons aussi soigner nos plaies, à vif du rejet, des insultes ou affronts, des vexations et sacrifices ressentis depuis les différentes confrontations.


| Je sais que vous êtes trois. Même encore maintenant. Orys s'en souvient, mais il a ses propres blessures. Et Rhaenys commence à s'en rappeler, aussi. |


Et moi, je ne suis qu'une pièce rapportée de ce schéma. Et cette constatation ne m'émeut guère ; c'est une réalité établie et non un jugement appelant complainte. Le sujet revient, inévitablement. Celui de notre avenir, à tous deux. D'assumer ou non, et si oui, jusqu'à quel point. Je l'aime, et je suis prêt à de nombreux sacrifices pour Isla. Mais pas à n'importe quel prix pour elle, ou pour l'Empire. Je n'ai pas tant sacrifié et enduré pour tout menacer d'une décision déraisonnée. Et dans le même temps, Isla mérite beaucoup. De ma part, et aussi, de celle de l'Empire. Tout le temps de ses réflexions, je gardais simplement le silence. Ses sentiments me vont droit au cœur, tout autant que ses questionnements ne me taraudent et s'ajoutent à la pile de mes tracas. Je secoue la tête.


| Il est trop tard, tu ne crois pas ? |


Je m'avance, brisant les conventions pour lui glisser un secret à l'oreille.


| Je suis à toi, désormais. Pour partie, l'autre est à Rhaenys. Et je ne me sens pas déchiré. |


Car elles se sont aimées, et ne restent pas insensibles à cette situation. Je le sais, même si les dégâts liés aux temps et aux épreuves ont enseveli ces sentiments sous une tonne de gravats.


| Te partager ne serait que justice... Mais j'ai beaucoup de mal à me faire à l'idée. |


Je déglutis.


| Sauf si c'est avec Rhaenys. |


Puisqu'avec elle, je partage tout ; le sang, l'Empire, les sacrifices, l'espoir, l'avenir. Et tout le reste. Voilà l'hérétique confidence aux yeux des siens, et le jugement de mon propre père sur la chose, et la déviation des lois de nature telles qu'on me les a apprises depuis toujours.


| Prenons nos précautions. Pour pouvoir jouir de ce que nous avons, encore un temps, avant que la situation ne nous permette de stabiliser notre relation, et de réfléchir sereinement à ce que nous souhaitons. |


Caresse sur sa main, regard pénétrant, mais j'ai rétabli la distance à mon grand dam.


| Je ne veux pas envisager de rompre ce que l'on a, toi et moi. Je ne veux pas céder à cette facilité ; je n'ai pas succombé à mon désir pour toi par simple concupiscence, déjà parce que ce brasier que tu as réveillé n'est pas éphémère, ensuite car mon palpitant s'emballe bien trop quand tu es à mes côtés, et enfin, parce que ce n'est pas mon genre. |


Je suis loyal. Au devoir, sous quelque forme qu'il prenne.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptySam 26 Aoû - 12:53


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

La jeune femme lui sourit, lorsqu'il mentionna avoir espoir. Elle aussi, d'une certaine façon. Ce sentiment fluctuait néanmoins, l'emportant parfois sur le reste, et parfois non. Parfois, elle se sentait dépassée par l'immensité de la tache qui se présentait à eux. Mais les émotions partagées avec eux, elles étaient toujours là, lui remémorant pourquoi elle faisait tout cela. L'entendre la remercier pour son travail et ce qu'elle éveillait en lui lui réchauffait le cœur et la faisait sourire. Elle se remémora à cet instant la conversation qu'elle avait eue avec Eira Mallister à Fort-Darion, avant de partir pour l'Orage. Elle décida de lui partager cette petite anecdote, l'observant à travers ses mèches qu'elle tentait de maîtriser en les plaçant derrière ses oreilles, en vain.

« J'ai échangé avec lady Eira Mallister, dame du Conflans, avant notre départ. Elle m'a demandé pourquoi j'avais rejoint l'Empire. Je lui ai répondu que c'était par loyauté envers Rhaenys. Toi et moi savons que c'est également par amour. Mais si j'y suis restée depuis, c'est aussi pour toi, maintenant. Et pas seulement par rapport à mes sentiments, mais parce que je crois fermement en ces idées et ces convictions que tu défends. Et pouvoir participer à leur construction est assez... grisant, d'une certaine façon. »

Elle le lui avait déjà dit, mais le redire était pourtant plaisant. Curieux, comme finalement le choix premier s'était porté sur Rhaenys, depuis aussi longtemps qu'elle puisse s'en souvenir. Et aujourd'hui, elle s'était tant rapprochée de lui que cette certitude se brouillait un peu plus. Il disait ne pas se sentir déchiré, entre elles deux, et c'était tant mieux. Isla, elle, ne pouvait pas en dire autant. Elle sentait la force de ses sentiments pour sa princesse, toujours vifs, mais comme plus ternes à présent. Cachés dans l'ombre, n'attendant qu'un signe de sa part, une ultime flamme donnant l'autorisation d'afficher un sourire complice, de se parler pour de vrai comme avant, de se toucher, de s'embrasser. Que restait-il aujourd'hui de cet amour autrefois si fort et si complet ? Et à côté de cela, lui l'avait accueillie à bras ouvert, réveillant de nouvelles sensualités mises de côté depuis son mariage, là où toute son énergie avait été dédiée à sa survie. Et c'était devenu beaucoup plus qu'un accès de passion incontrôlée, en si peu de temps qu'elle en avait parfois le vertige. Et avec lui, elle se sentait bien. Curieux, là aussi comme en en voulant rester proche de Rhaenys, c'était avec son mari qu'elle marchait côte à côte à présent.

Il s'approcha d'un coup, et son cœur s'arrêta, se languissant d'un contact, d'un baiser, de n'importe quoi, trop longtemps privé de cette peau chaude et rugueuse. Sa confession n'en était pas vraiment une, mais pourtant elle se sentit un peu plus légère. Elle s'accrocha à son regard, écoutant ce qu'il voulait lui dire avec ses yeux grand ouvert. L'évocation de l'impératrice lui serra le cœur. Ce futur était-il encore atteignable ? Les horreurs du passé étaient trop lourdes, trop prégnantes. Les paroles partagées, pouvaient-elles également s'effacer avec le temps ? Rhaenys avait toujours le souvenir du mariage d'Isla en tête, comme trahison, comme abandon. Et malgré tous ses efforts, Isla ne savait pas si elle réussirait un jour à passer outre. L'opportunité qu'elle avait évoqué dans leur réunion stratégique de prendre sa place, juste l'espace d'un instant, pour qu'ils puissent libérer Argella lui était apparu comme la meilleure façon pour regagner sa confiance... ou mourir en essayant.

« Espérons que cette porte ne nous soit pas encore fermée. Rien ne me remplirait plus de joie, tu le sais. Mais ce n'est pas comme si je pouvais épouser Rhaenys. Quelqu'un m'a déjà devancée. » lui répondit-elle, l'air taquin, jouant volontairement sur les différents sens que pouvaient revêtir sa phrase et sa réponse.

L'impératrice serait l'accomplissement de tout ce qu'elle avait jamais souhaité. Un rêve aussi beau qu'inaccessible pour le moment. Pendant des années, elle n'avait eu d'yeux que pour elle. Aujourd'hui, le Vieux-Loup ne venait pas complexifier cette vision, simplement l'enrichir. A trois, ils seraient encore plus forts. Si seulement Rhaenys pouvait le voir, elle aussi, comme ils le voyaient si clairement... Dans tous les cas, elle n'était pas une option pour le mariage d'Isla, pour des raisons évidentes. Sa main sur la sienne la piqua, mordant sa peau comme l'air frais balayé par le vent qui les assaillait de tous côtés. Sa déclaration ne la laissa pas de marbre. Là encore, ils se parlaient complètement, entièrement, honnêtement. Isla décida de faire de même, se penchant après qu'il ait retiré sa main, attrapant chaque parfum qui émanait de lui, porté jusqu'à elle par les rafales.

« Tes mots sont aussi doux qu'ils sont cruels, Vieux-Loup. T'entendre dire tout cela, sans pouvoir te toucher...  »

Isla laissa son regard se promener sur lui, à défaut de pouvoir y placer ses mains, peut-être pourrait-elle se souvenir des sensations qu'elle avait lorsqu'elle le touchait.

« Tu as raison, nous devons être prudents. Et patienter un peu le temps qu'on puisse trouver un arrangement. Mais je sais ce que je veux. »

Elle resserra la cape qu'il avait fait mander au début de leur conversation, puis se tourna légèrement pour lui proposer de reprendre la marche. S'ils restaient immobiles, elle ne pourrait plus résister à l'envie de s'abriter dans ses bras.

« Ce sera à ton tour de m'apprendre la prudence, la précaution. Mets cela sur le compte de la jeunesse, ou de l'impétuosité peyredragonienne, mais tu le sais car je te l'ai déjà dit : je suis incapable d'aimer autrement qu'entièrement. Enfin, je ne suis pas une idiote non plus : je sais que si je t'embrassais, là maintenant, ce serait une très mauvaise idée par exemple. »

Le ton s'était fait un peu joueur pour tourner la situation en dérision. Elle ne le ferait pas, parce qu'elle l'aimait trop pour le mettre en difficulté, lui ou l'Empire tout entier. Et Rhaenys, par extension. Car si leur relation se découvrait, cela l'impacterait également. Isla savait qu'elle ne prêterait pas attention aux ragots, surtout connaissant la vérité et l'acceptant. Mais toutes ces considérations ne l'empêchaient pas d'en avoir très envie, et un signe de sa part suffirait à tout faire basculer. Jusque là, elle n'avait été la maîtresse de personne, et encore moins d'un Empereur ! Jusqu'ici, elle avait pu vivre ses amours librement, à Peyredragon, sans que personne n'y trouve rien à redire. Les mentalités était différentes, et Isla ne voulait pas faire de faux pas pour autant. Mais mettre des barrières sur leurs sentiments, les poser dans une cage avec une limite à ne pas dépasser, les cantonner à un certain cadre... elle détestait cela. Cela ne lui ressemblait pas. Alors si elle devait le faire - et elle le ferait si elle n'avait pas d'autre choix - il faudrait lui expliquer. Et sur la rigueur, le devoir, la raison... n'était-il pas beaucoup mieux placé qu'elle ?

Elle l'enveloppa d'un regard chaleureux. Elle n'oubliait pas ce qu'il avait dit, son engagement à maintenir leur relation, quoi qu'il advienne. C'était rassurant, de voir qu'ils s'engageaient sur ce chemin inconnu à deux.

« C'est réconfortant de savoir que tu souhaites ceci autant que moi. Malgré les obstacles et les difficultés. Malgré tout ça et tout le reste. »

Au moins, s'ils tombaient, ils tomberaient ensemble. Non ?

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Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 7 Sep - 0:18



 Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Je ne veux rien abandonner. Et je sais aussi qu'à ne rien céder, d'aucune manière, je prends manifestement le risque de tout perdre, et pas de la meilleure des façons. Parce que je sais que je suis amoureux. Et que je ne saurais pas plus me couper d'une des sources de cet amour que de me scier un bras tout seul. J'ai beau être une sorte de loup massif et buté, mal fagoté, je n'en suis pas encore à me ronger bras ou jambes pour me sortir d'un piège quelconque, même si je sais que celui du cœur risque plus que bien d'autres de m'entraîner vers ma fin. Au moins ai-je pour moi qu'amis comme ennemis ignorent la situation, pour l'essentiel, et que cela me permet au moins de jouer d'une certaine liberté... Relative, certes, mais pas inexistante. Le silence s'éternise un brin. Tout à nos pensées, nous n'avons que cela à faire en quelque sorte. Méditer. Attendre des nouvelles. Croiser les doigts, et tout le reste, prier avec ardeur pour ceux d'entre nous qui ont encore foi en quelque chose. Espérer que l'autre amour survive lui aussi, malgré les épreuves qui s'agglutinent à l'horizon, et tout ce mal qu'il faudra trancher à coup d'épée.


Isla reprend la parole. Parle d'Eira Mallister, que j'ai moi aussi rencontrée. La peyredragonnienne utilise l'anecdote pour faire le récit de son adhésion volontaire à l'Empire, par loyauté et par amour, pour Rhaenys. Comment quiconque pourrait lui dénier ce droit le plus strict, le plus intime, alors qu'il n'y a rien de plus beau ? Et au diable les accusations d'hérésie, et tout ce que leur liaison passée recèle d'incongru comme d'interdits. Je souris un brin, évitant son regard, quand elle dit m'aimer aussi. C'est doux. Ca fait du bien. De se faire aimer. De se sentir aimé. Qu'elle ai quinze ans de moins n'y change rien ; jamais je n'ai eu le sentiment de l'écraser sous le poids de ce que je suis et de mon expérience de vie, tant les nôtres nous rapprochent autant qu'elles nous font diverger.



| Faire adhérer les nymphettes à un idéal, voilà le moyen que j'ai cherché toute ma vie pour les mettre dans mon lit. |


Plaisanterie qui sort de nulle part, surtout venant de ma bouche, mais douce taquinerie pour celle qui a ma loyauté et dont je viens, quelque part, de dédramatiser l'ampleur de sa confidence, qui a presque valeur de serment... mais je ne veux pas lui donner l'air que je néglige la valeur de ce qu'elle vient de me confier. L'avis et l'opinion d'Isla comptent énormément pour moi, et ce n'est pas si nouveau que cela.


| J'ai commencé à me battre pour tout ça par envie. Par envie de tous ces royaumes sudiens, prospères et déloyaux, qui pouvaient renier leur parole sans conséquence alors que le Nord, encore et toujours, est voué à la défense des Terres des Hommes. Et puis, je l'ai fait pour les yeux d'améthyste d'une femme que je respecte et que j'adore, que je révère. Et après ça, pour les enfants que nous avions ensemble, comprenant du même coup que cette grande œuvre faisait souffrir mes premiers enfants, mais assurerait en cas de victoire la sécurité et la prospérité de leur propre descendance. Et puis, il y a toi, et tous ceux qui regardent l'Empire comme tu le fais. Comme un espoir, la flamme lointaine d'un monde nouveau. |


J'ai un sourire en coin, qui étire les vilaines cicatrices sur mon visage.


| C'est devenu moins une affaire de survie que de vie tout court, finalement. |


Et cela me fait me sentir jeune, cela me fait sentir vivant, que de partager cela avec elle, et avec d'autres. Pas de la même façon. Et c'est tant mieux. J'aime déjà deux femmes. Elles sont compliquées. La situation l'est tout autant. Et je ne peux certainement pas nier l'être moi-même, et avec force abondance. La jeune femme, nubile et sensuelle comme toujours, taquine plus que jamais, évoque notre relation avec Rhaenys, et le rêve interdit qu'incarne son évolution positive à l'avenir.


| Espérons surtout que ce dénouement là n'arrivera pas quand je serais vieux et impotent... |


Je souris, mais au fond de moi la pensée de ma propre mort ne m'émeut guère. L'image toutefois, de me voir trop vieux entouré de deux nymphes dans la fleur de l'âge serait sans doute une énième punition des dieux pour tous les péchés dont je me suis jadis rendu coupable, et que je continue de commettre. L'espace d'un court instant, j'imagine Isla et Rhaenys. Plus mûres encore qu'aujourd'hui, et plus femmes que jamais. Désirables, à en rendre fou des Gardes de Nuit. Et moi, incapable de les contenter ou de les mériter, condamné à regarder... Avant de me dire, résolution raffermie, qu'il y aurait pire qu''une courte frustration, et qu'il vaut mieux les voir elles heureuses, ensemble et près de moi, que de mourir sans jamais avoir connu cette forme de paix-là, que de voir le passé enterré sans avoir pu donner toutes ses germes.


Je m'en veux d'avoir vécu quarante ans dans l'idée que ces formes d'amour sont de l'hérésie, mais je comprends aussi mieux que jamais leur danger. Son regard sur moi, en tout cas, m'enflamme. Je me sens possédé ; elle me regarde comme sa chose. Mais sans que je n'ai l'impression d'être un objet, et surtout pas un trophée. Je suis à elle, elle le sait, mais elle se frustre de ne pas pouvoir me posséder pleinement, de m'avoir pour elle au grand jour. Je l'implore presque, d'une voix lasse et contrite.



| Quelle patience, quelle précaution ? Je t'ai dénudée au milieu de deux armées, au Val. Et t'ai aimée dans un navire remplie de troupes. Ici même, je t'ai prise avec toute la garde de l'autre côté de la porte, et ma femme à l'étage. Et pourtant... |


J'inspire, lassé de moi.


| J'aimerais bien que tu m'embrasses. |


Et il ne le faut pas. Surtout avec ces moments, échangés plus tôt. Nous vivons un amour neuf, et pourtant déjà ancien de tout ce qui nous a meurtris dans la période qui l'a précédé, sans même parler de sa propre gestation. Je m'amuse de l'image de la voir se hisser sur ses pieds et me déposer un de ses baisers si peyredragoniens, de son souffle sur ma moustache, ma barbe, et mes propres lippes.


| J'aimerais cette liberté que de t'avoir dans mon lit, te prendre par la main,e t manger avec toi sans fausses excuses. Je rêve d'une vie simple, depuis toujours. La guerre l'a été, quand je ne faisais que défendre. Voilà que je m'étends, et tout devient compliqué. |


Je me tourne vers elle, le regard gris, les cheveux barrant les cicatrices de mon visage sousle vent.


| M'attendras-tu? |
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyVen 8 Sep - 15:41


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

L'air se rafraichissait, elle le sentait, même à travers la confortable cape sur ses épaules. Son visage lui, était à découvert, fouetté par les mèches de ses cheveux blonds, tout autant que caressé par le vent qui soufflait en rythmes peu harmonieux. La nuit d'un noir épais les entourait, rendant leur conversation presque irréelle, protégée par les étoiles elles-mêmes, comme lors de cette nuit partagée à la Porte Sanglante lors des négociations du Val. Isla s'en souvenait très clairement, et ses pensées s'y dirigeaient sans qu'elle ne cherche vraiment à les contrôler. Chaque minute passée à ses côtés lui rappelait pourquoi elle lui était autant attachée. Et chaque seconde sans pouvoir le lui dire en le touchant était une douce torture tant elle devait réprimer avec force tout élan de vouloir sentir son corps contre le sien. C'était comme si elle était adolescente, à nouveau, victime de ses impulsions et de ses désirs que le temps et les épreuves avaient su tamiser, un peu, pas complètement. Le contraste de cet instant de simple conversation, calme et amusant, avec l'urgence de la situation orageoise était saisissant, également.

Il était tentant, de simplement rester là, et d'oublier tout le reste. Mais comment le faire, alors que Rhaenys était elle en danger ? C'était comme si son nombre planait tout de même au dessus d'eux, ne les laissant jamais complètement seuls et accompagnant constamment leurs pensées. Ils vibraient tous deux au même rythme, celui imposé par la cadence des battements d'aile de Meraxès, ou par la danse des flammes dans les yeux de l'impératrice. Isla ne regrettait rien, il n'y avait que comme cela qu'elle savait vivre, en lien avec elle. Lorsqu'elle avait du s'éloigner, elle en avait payé le prix fort. Maintenant c'était impensable.

Le trait d'humour de Torrhen déclencha son rire, un brin taquin, tandis qu'elle secouait doucement la tête de gauche à droite. C'était agréable, de rire. Et c'était si rare ces derniers temps que cela devait être préservé à tout prix. Il se confia à son tour, en écho à ses propres confessions, honorant avec sagesse leur pacte silencieux et leur fonctionnement habituel à présent, d'alterner entre l'horreur et l'amour, l'humour et le sérieux, la tendresse et l'éloignement. La Chelsted chérissait ces moments avec lui, presque encore plus que lorsqu'ils étaient sensuels, parce que dans ces moments-là, elle avait la sensation de pouvoir toucher son âme. Ou tout du moins s'en rapprocher.

Lui aussi, le vent lui faisait peu de cadeau. Ses mèches noires, parsemées de gris, voletaient doucement autour de son visage, défiguré par les cicatrices qui bougeaient lorsqu'il parlait ou souriait. Isla le regardait, pendant qu'il énonçait son passé, observant chaque trait de ce visage qu'elle voulait garder en mémoire. Il était beau, dans toute son imperfection. Lorsqu'elle partirait, elle n'aurait que ces souvenirs pour lui tenir compagnie. La similarité de leurs dévotion envers le sang du dragon la toucha, et son cœur se serra en repensant une nouvelle fois à Rhaenys. C'était grâce à elle, finalement, qu'ils s'étaient rencontrés.

Faussement outrée par la teneur de ses paroles, elle le reprit, avec un ton vif :

« Moi, et tous ceux qui regardent l'Empire comme moi ? J'espère bien que tu ne nous mets pas tous dans le même panier quand même. »

Peu d'impériaux avaient ce genre de proximité avec les Braenaryon, qu'elle soit ou ait été physique. C'était plus une taquinerie qu'autre chose, elle avait bien compris le sens de ses mots. Elle savait aussi que lorsqu'elle s'engageait comme elle le faisait, repromettant sa dévotion la plus totale, il lui était reconnaissant, et paraissait souvent ému. Pour le reste, il avait raison. Il ne s'agissait pas seulement de survie, à présent, face à un ennemi terrible. Mais plutôt de vie, de pouvoir construire son futur et de l'envisager sereinement. Savoir qu'elle faisait partie du sien lui réchauffait le coeur et ouvrait à de belles perspectives. Son inquiétude sur sa vieillesse la fit sourire plus encore, tandis qu'ils continuaient de marcher sur le petit chemin qui devenait moins pavé et plus sauvage à mesure qu'ils s'éloignaient.

« Ne t'inquiète pas, on saura s'occuper de toi. » lui confia-t-elle en un souffle lascif, cachant à peine son sourire.

Son discours sur la prudence était dangereux. Isla ne pouvait qu'être d'accord avec lui, mais il semblait naviguer en eaux troubles, un matin choisir la précaution, et le soir la jeter au sol, avec les vêtements qu'ils s'enlevaient souvent avec hâte. Le rappel de leurs ébats n'était vraiment pas nécessaire, parce que tout était très clair encore dans l'esprit de l'insulaire. Elle se souvenait de tout, de chaque détail qu'elle avait précautionneusement inscrit dans sa mémoire. La façon qu'il avait de la regarder, avant qu'ils ne passent à l'acte. Ses baisers dévorants. L'empressement avec lequel ils se jetaient l'un sur l'autre, en cruel manque de ce contact charnel. Leurs gémissements entremêlés, aux premières lueurs du jour ou bien au plus profond de la nuit. Elle se souvenait de tout. Et tout lui manquait cruellement.

La jeune femme le regarda, le souffle plus court, puis lui dit avec un sourire désolé :

« Pour un Nordien qui se revendique de froid et de glace, il semble que tu aimes bien jouer avec le feu. Je vois que Rhaenys a déteint sur toi. »

Tout pour changer de ce sujet qui lui rappelait qu'elle n'avait pas le droit de le toucher. Isla voulait lui demander de se taire, de ne plus rien dire d'autre sur eux ou leurs étreintes. Mais dans le même temps, elle mourrait d'envie de l'entendre en parler, comme pour le revivre, encore et encore. Comme pour anticiper leur prochaine entrevue à l'abri des regards. Sa dernière supplique lorsqu'il confia vouloir qu'elle l'embrasse lui réchauffa les entrailles. Elle détourna le regard, préférant le concentrer sur l'eau salée qui venait lécher le sable par vagues successives, ou sur les délicats embruns marins qui humidifiaient sa peau. Pourtant il continuait, donnant un aperçu de ses désirs de pouvoir se côtoyer en public sans aucune barrière, et ne rien avoir à justifier à personne. Et sa question, brève par opposition à tout le reste de son discours la désarçonna. Elle n'avait rien de littéral, cette question, mais cela aurait été plus simple de le prétendre. C'était surprenant également, que ce soit le mari coupable d'adultère qui s'inquiète de l'abandon de sa maîtresse. N'était-ce pas plutôt l'inverse qui devait se produire ?

Elle se retourna vers lui, s'arrêtant pour rester à sa hauteur et jetant un coup d'œil à la garde par dessus son épaule. Elle se plaça de sorte à ce qu'elle ne soit pas visible depuis leur point de vue, ce qui n'était pas difficile au vu de leur différence de carrure. Pensive, le regard sur lui, elle posa une main sur son torse, remontant doucement jusqu'à son cou, l'arrête de sa mâchoire, faisant disparaître ses doigts dans sa barbe. Sa demande montrait qu'il envisageait tout de même leur futur, une fois tout ceci terminé. Sans savoir pour autant où ce futur les mènerait. D'un air presque solennel, elle lui répondit, néanmoins certaine de ce qu'elle avançait :

« Je t'attendrai. Et si les Dieux eux-mêmes viennent me chercher, je résisterai, tant que tu ne seras pas là. »

Leurs chemins se sépareraient bientôt, elle partirait plus au nord, tandis que lui mènerait les opérations ici. L'insulaire espérait que ce ne soit que temporaire, mais elle ne pouvait ignorer l'incertitude provoquée par la pesanteur du devoir qu'elle devait accomplir. Ils ne pouvaient pas être sûrs de pouvoir se revoir après cela. Il pourrait très bien échouer dans la reconquête de l'Orage, et elle pourrait trouver mille et unes embûches sur le chemin jusqu'à Pierremoutier. Mais elle s'accrochait pourtant à ce besoin de pouvoir le retrouver, et de pouvoir échanger encore, de s'embrasser, à nouveau. Ils avaient encore tant à faire. Et elle avait tant à dire, à lui, mais pas seulement. A Rhaenys, surtout. Alors cela prendrait le temps que cela prendrait, mais ils allaient devoir être patients et faire confiance à leurs capacités pour survivre. Et envisager vivre cette vie qu'il évoquait, plus simple, plus heureuse.

Mais pour le moment, ils foulaient littéralement le même chemin. Elle lui sourit et rompit le contact, un peu plus tristement cette fois, puis désigna la garde d'un signe de tête, qui s'était arrêtée en même temps qu'eux, à distance respectueuse. Cela l'amusa, d'imaginer le respect physique qu'ils s'évertuaient à avoir, alors que dans leur dos, les rumeurs devaient aller bon train.

« Je me demande s'ils savent, pour nous deux. Se questionnent-ils sur ce que tu as bien pu me promettre pour m'attirer dans ton lit ? Ou alors quel charme j'ai pu utiliser sur toi pour te subtiliser à ton épouse ? Peut-être pensent-ils que c'est purement physique, entre nous. »

S'ils savaient la vérité... Isla n'était pas sûre que cela leur plairait plus ceci étant. Ou peut-être que c'était le cadet de leur soucis. La jeune femme fit un pas de côté et se baissa pour atteindre les lacets de ses bottines qu'elle entreprit de dénouer. Ce ne fut pas tâche aisée avec le vent qui envoyait des mèches de cheveux virevolter devant son champ de vision. Libérée de leur entrave, elle soupira en se redressant, laissant ses doigts de pied s'accrocher au sol recouvert d'une fine couche de sable. Il était froid, presque humide. Elle avait déjà connu plus agréable, mais le contact avec le sol était ressourçant. Les chaussures dans la main, elle dépassa Torrhen pour s'avancer vers les hommes en armure. Une fois à leur hauteur, elle put en voir certains incliner légèrement la tête en guide de salut, puis elle leur dit avec autorité en leur remettant ses chaussures :

« Vous avez ma permission de les jeter par terre, si jamais l'Empereur est en danger de mort et que vous devez le défendre. »

Son air était sérieux, son ton également, pourtant le choix des mots et la tournure de la phrase transpiraient la désinvolture la plus totale, un comportement sans doute un peu présomptueux pour une conseillère. S'ils voulaient s'adonner aux commérages, ils pourraient au moins raconter ce moment-là. Isla n'en avait cure. Sans attendre une quelconque réponse, elle fit volte-face et repartit vers Torrhen, affichant un sourire complice.

« Eh bien quoi ? S'ils doivent nous suivre, autant qu'ils se rendent utiles. Tu viens ? » lui lança-elle, relevant les pans de sa robe pour enjamber le petit muret qui séparait la fin du chemin ensablé de la plage.

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Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 11 Sep - 14:36



Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Je sais bien que rien de tout ceci n’est louable, et que nous prenons des risques inconsidérés. Les conséquences, plus j’y pense, ne me semblent pas si faramineuses et odieuses que je l’imaginais jadis. C’est peut être surtout parce que je transgressais toutes les règles morales de mon existence que je le vivais si mal mais désormais j’y vois plus clair ; je n’ai eu qu’à mobiliser mon esprit froid, analytique, pour entrevoir le fait que je ne serais pas le premier monarque à avoir une maîtresse quand ceux à en avoir eu plusieurs, voire quand c’était publiquement reconnu, sont tellement légions. Harren Hoare avait eu cette réputation, mais elle restait bien loin à l’époque des histoires courant sur Loren Lannister et Argilac Durrandon, dont il se disait tant et plus qu’en tant que père je n’aurais jamais pu laisser Jeyne sans chaperon dans leurs environs immédiats. A côté de ces hommes dont on avait pourtant vanté d’autres vertus, j’apparaitrais sans doute comme un petit joueur en quelque sorte… Ou un homme vraiment amoureux. Ce que je suis, sans ambages. Ce qui peut en soi poser d’autres problèmes. Les conséquences ne sont donc pas dramatiques mais restent difficiles à pleinement appréhender.


De toute façon, je sais que tout ira bien et mal à la fois, puisqu’un regard d’elle, de cette jeunesse qui ne tarde jamais à me retrouver, suffit à me damner. Elle me possède d’un coup de ses prunelles claires ; je ne peux lui dénier ce droit de propriété, certes partagé, qu’elle possède sur moi. Et désormais je ne suis plus seulement le père et le mari, mais aussi l’amant et compagnon d’une autre dame que la mienne. Je ne puis savoir comment les choses se termineront, en fin de compte… Mais je ne veux rien regretter. Même si c’est dur. Même si nous restons contraints en toute chose. C’est comme ça que nous allons vivre cette histoire.


Il ne manque pas grand-chose pour que je vive quelque chose de beau, et d’assumé au grand jour. L’aval de Rhaenys compte beaucoup, déjà. Mais il reste des barrières que je veux soulever. Chaque chose en son temps, et tant pis si je dois mourir avant d’en arriver là. J’aurais eu la satisfaction de vivre pleinement, au moins pour un temps, et aussi pour moi. Je souris aux plaisanteries d’Isla, et réponds, l’air goguenard.



| Serait-ce un problème ? Avec mon titre et ma couronne, avec la gloire prétendue de ma légende, je n’aurais aucun mal à le garnir, ce fameux panier.|


Et c’est bien là que le bât blesse ; combien se compromettraient par ambition ou par appât du gain ? Je n’ai que rarement connu d’amour véritable dans mon existence. Je ne compte pas le laisser me fuir maintenant. Et si Isla est du genre à se contenter de notre situation par des expédients provisoires qui lui laissent le goût de la normalité et de la liberté en bouche, et bien soit. Je suis prêt à quelques compromis. Ne suis-je pas tombé éperdumment amoureux d’une femme quinze ans plus jeune qui aime son frère et le désire charnellement, et l’aimera toujours plus que moi ? Ca ne m’a en plus pas empêché de tomber amoureux de son amie la plus proche. Et désormais, de me retrouver dans le sac de nœuds dramatique d’un amour à plusieurs, intense et multi-directionnel.


La concupiscence et la nubilité d’Isla, de Rhaenys, m’émeut toujours, et embrase mes entrailles. Je maugrée d’impuissance devant la passion qu’elle sait faire éclore en moi, devant l’élancement douloureux d’un besoin d’elle, et d’elles, irrépressible.



| Par les dieux… Voilà qui me donnerait l’envie de me jeter sur la première épée venue pour prendre quelque retraite bien méritée et me laisser à vos bons soins… |


Regard d’en haut et de côté, je la toise sans tourner la tête, l’air un brin rebelle.


| Le Loup pourrait pourtant vous dévorer toutes crûes, j’en ai bien peur. |


L’idée même d’une étreinte même simple, un banal câlin et du repos partagé m’allait. Mais le reste, les pensées plus versatiles, me dressent et me tendent vers une pente qu’il est bien dangereux de dévaler ; je pourrais ne jamais réussir à revenir sur mes pas. Et cette fois, ce serait sa faute à elle, même si j’ai encore le souvenir de son goût sur mes lèvres et son odeur dans ma barbe. Pour le reste, c’est une étincelle taquine qui brille dans le fond de mes yeux quand la nymphe flatte l’influence qu’a eue Rhaenys sur moi.


| Les jeux des dieux sont obscurs. Je l’ai rendue plus comme moi, et son feu est devenu de glace… Quand moi j’ai fondu tout à fait. |


Je la menace d’un doigt brandit, agité comme pour souligner son rôle dans tout cela.


| Comment ne pas aimer ces flammes quand vous m’offrez quelque chose de si précieux, qui m’embrase, me réchauffe et me réconforte ? La pensée de vous m’émeut. De l’une et de l’autre. La perspective, le rêve interdit de vous avoir ensemble est pire encore. Je suis déjà comblé d’être aimé de vous. |


Et détourne le regard, m’autorisant un de mes rares sourires gredins.


| Mais comment ne pas se complaire dans l’ardent bûcher que vous nourrissez de vos regards et vos caresses, comment ne pas se gourmander de vous posséder de vos souffles et des battements de vos cœurs que je parviens à emballer ? |


J’ai mis des guillemets sur le verbe posséder, tant il paraît impropre à notre situation. Et pourtant cet acte transitoire, de plaisir partagé, me donne ce sentiment. Que leurs souffles et mon nom murmuré entre deux soupirs vaut acte de partage et de possession ; ce moment où l’on se donne et qu’on ne veut plus rien prendre, où l’on se voue aux autres, et tant pis. Si la conversation excite mes sens par toutes ses nubiles promesses, le sujet est pourtant grave et je peine à garder mon calme alors qu’intérieurement je bouillonne d’impatience et de désir violemment réprimés pour rester froid et concentré, neutre, en attendant pourtant plein d’espoirs la réponse d’Isla à ma demande incongrue, à ce vœu de loyauté que je prendrais comme un serment solide comme le Mur lui-même. Je note la posture de la dame qui me fait face. Pose sa main sur mon torse, qui me paraît faire vingt fois son poids et sa force habituels. Et elle m’émeut d’une promesse renouvelée, qui me fait fondre le cœur pour de bon et me voue à éviter son regard du mien, un brin humide devant la beauté si gratuite de l’instant. Jamais je n’ai eu de don aussi beau et absolu que celui-là, sans conditions, et je me vois alors comme je voudrais finir. Vieux, Rhaenys à ma droite, Isla à ma gauche, et plus jamais seul. Avec elles deux, ou rien du tout.


| Si ce sont des dieux du sud qui te rappellent, botte-leur le cul, réserve toi à ceux anciens du Nord ; ils nous réuniront. |


Emu, je le suis et ne saurais le nier. Je la regarde… J’aimerais la toucher. Remettre derrière son oreille une mèche qui lui bat le front et les yeux. Je ne peux pas. Cette contrainte est presque une souffrance physique, bien concrète.


| Je ne sais pas ce qu’eux pensent. Mais les gens, quand ils sauront, penseront toujours le pire ; que tu me cèdes par ambition, que je te séduis par mes beaux discours, et que si l’on s’adonne à ces étreintes c’est par intérêt et viles pulsions. |


Et devant ce triste constat, j’ai un nouveau sourire en coin.


| Ils ne seraient pas si loin de la vérité, au regard de la quantité de viles pulsions que tu éveilles en moi. |


Regard vers le haut de sa robe, son cou… Seigneur.


| Par les dieux. |


Imprécation presque suppliante, alors que je suis le jouet de mes désirs dont Isla est somme toute finalement parfois étrangère mais qui existent bel et bien. La belle continue de se montrer imprévisible et taquine, délaçant ses chausses pour dévoiler ses pieds nus et s’avancer vers les Demalion. Je la regarde faire, surpris mais pas choqué ; elle est comme les autres peyredragoniens de ma connaissance des plus fantasques. Mais la chute, quand Isla s’adresse à eux, me fait exploser. De rire, même si on peut penser que je viens d’éternuer comme je me masque la bouche et le nez de ma main. Je dois me réfréner aussitôt, mais le bruit de bouche que je viens de produire ne trompera personne. Impayable,c omme toujours, ces femmes-là ne doutent de rien. Elle revient vers moi, taquine et satisfaite, et on voit à la grimace de mon abominable trogne que je peine à me contenir. Je salue les hommes d’un signe de tête, léger signe de la main sur le côté du haut vers le bas, impliquant « de la distance, s’il vous plaît ». Et quand je me retourne pour rejoindre la donzelle dans les dunes naissantes, c’est sa main que je prends, abrité des regards indiscrets par le muret, le relief, et les herbes sèches. Je lui serre la main dans la mienne, caressant son revers du pouce.


| Heureusement que tu es experte dans l’analyse et les questions juridiques liées à la Constitution ; je peux ainsi profiter de tes saillies et ton second degré devant les grands de ce monde. |


J’inspire l’air iodé à pleins poumons.


| On s’est un peu accrochés avec Rhaenys, avant son départ. Elle m’a demandé que l’on attende deux ans, sous entendu la fin de la guerre. |


J’explique ce qui a besoin d’être justifié.


| Deux ans de précautions. Après… |


J’hésite, un brin intimidé par le front dont je fais preuve.


| Après nous aurions moins à nous cacher. Ca peut vouloir dire un endroit à toi plus proche de moi. Voire, de nous. Et peut être, si cela doit arriver et si tel serait ton souhait, le nôtre, d’avoir une portée de loups. Deux ans pour consolider notre pouvoir et trouver des solutions. |


Je caresse sa joue. Frôle son nez du mien. La Garde arrivera bientôt en vue, à nouveau.


| Deux ans à mettre à profit pour reconquérir Rhaenys, aussi. Ensemble. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




Spoiler:

Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyMar 12 Sep - 16:17


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Isla aimait s'amuser, c'était ainsi. Depuis toute jeune, si elle savait parfois prendre son sérieux lors de moments charnières, elle savait aussi faire sourire, désencombrer les esprits, lorsque c'était nécessaire. Elle avait toujours eu cette propension à se montrer légère, fantasque presque parfois, à imaginer le meilleur et à enterre le pire pour se être une réelle force de soutien pour ses proches. Rhaenys avait été la pierre angulaire de sa construction adolescente, sur bien des aspects qu'elle ne regrettait en rien. C'était comme si en la perdant, elle s'était perdue elle-même. Ces dernières années, son tempérament avait été mis à l'épreuve, plus d'une fois, et elle naviguait maintenant en eaux troubles, s'accrochant désespérément à quelques parcelles de bonne humeur et de légèreté, tandis que tout semblait disparaître en étant engloutis sous les flots de la discorde, du désarroi, et du désespoir. L'insulaire tentait de ne pas y succomber, avec plus ou moins de réussite suivant la situation. Rares étaient ceux qui pouvaient l'y aider, la maintenant la tête hors de l'eau pour mieux respirer. Parfois, elle avait tout de même la sensation de n'être qu'un bout de bois, flottant péniblement à la surface, submergé parfois, trimballé par les vents multiples et contraires.

Et puis petit à petit, Torrhen s'était imposé comme une évidence. Un rivage rassurant, quelqu'un sur lequel elle pouvait se reposer, alors qu'à leurs débuts, c'était à elle d'être ce pilier dont il avait eu besoin, à l'époque, pour étouffer sa tristesse, sa douleur et son deuil de la mort de son enfant. Et ils avaient changé, tous les deux, s'étant nourris mutuellement de leurs forces et ayant pallié à leurs faiblesses. Se délectant du meilleur de l'autre et embrassant le pire, sans jugement ni malice. Arpentant ce chemin rempli d'aspérités, de reliefs, s'entraidant et se relevant, toujours. Ils avaient chuté, bien sûr. Plus d'une fois. Ils avaient échoué à ramener Rhaenys qui avait choisi de continuer à descendre dans les tréfonds de sa noire conscience, aspirée par son chagrin et son impuissance. Mais ils avaient forgé ce cocon qui leur appartenait à eux seuls, cet espace de sûreté toujours ouvert, toujours disponible. La route serait encore longue jusqu'à ce futur dont il parlait, ce futur qui les faisait rêver tous les deux, d'un avenir à trois. Et les épreuves nombreuses, avant qu'ils ne se sortent de ce torrent de combats, de déconvenues, d'incertitudes. Mais leur entrevue lui donnait de l'espoir, malgré tout.

Si la situation apparaissait désespérée, c'était qu'on avait connu un temps meilleur pour pouvoir la comparer. Rhaenys était toujours dans ce monde, plus féroce que jamais, prête à en découdre. Orys était en vie, lui aussi, même si leur dernière discussion avait tourné au vinaigre. Le Vieux-Loup était là, avec elle. C'était pas si mal finalement, compte-tenu de tout le reste. Peut-être devrait-elle apprendre à s'en satisfaire, plutôt qu'à toujours demander plus.

« Le voilà, ce fameux sourire que j'aime tant... » lui dit-elle simplement, rêveuse, en réponse à ses taquineries et ses blagues, dont la recrudescence depuis quelques minutes la rendait bien plus légère.

Son comportement encourageait ses esprits à s'éveiller, se rassurer et se sentir en paix avec qui elle était. Elle reposa son regard sur la mer noire dont on ne voyait plus vraiment les vagues, au vu de l'heure avancée, mais en tendant l'oreille, on pouvait néanmoins les deviner. Sa déclaration de l'emprise qu'elles avaient sur lui, les Peyredragoniennes de sang et de cœur, la fit chavirer, laissant un agréable et brûlant sourire demeurer sur ses lèvres. Comment résister, effectivement ? Elle se tourna vers lui, répondant à cette diatribe enflammée par des yeux pétillants.

« L'amour est fait pour être partagé, et l'interdit pour être bravé. Comment fixer des règles, si l'on ne sait pas où positionner la limite ? »

Le discours pouvait être dangereux, surtout en cet instant, alors que tout en elle la poussait à profiter de lui et à renouveler leur amour une fois encore, sous les étoiles. On avait beau chasser le naturel, il revenait au galop, et avec Isla, son instinct voulait prendre le dessus, et s'il n'avait pas été l'empereur, elle l'aurait fait sans problèmes. Mais elle n'était pas juste Isla non plus, et chaque acte avait des conséquences. Egoïstement, puérilement, elle ne voulait pas y penser. Elle n'y pensait pas, lorsqu'il était avec elle. Elle ne faisait qu'admirer le moment présent, toujours éphémère, jamais certain. Et c'était ce qui lui donnait toute sa beauté, et toute sa puissance. Vouloir le contrôler, c'était comme vouloir essayer de mettre de la fumée en bouteille. Futile, et décevant.

Isla sentit que la façon utilisée pour exprimer sa loyauté ne le laissa pas de marbre. Il sembla détourner le regard un peu, et elle ne chercha pas à le conserver, souhaitant lui laisser le temps d'absorber ses paroles et de les comprendre comme il le voulait. C'était un vœu pieu, que d'espérer avoir un quelconque contrôle sur son trépas. Pour autant qu'ils ne sachent, ils pourraient très bien mourir demain. Mais avec cette promesse, elle lui vouait plus que son amour, elle lui vouait son âme, comme elle l'avait fait à Rhaenys, avant tout cela. Ce n'était pas chose à prendre à la légère, encore moins connaissant Isla comme il la connaissait. Mais elle savait néanmoins qu'elle la mettait entre de bonnes mains. Après tout, elle n'avait jamais regretté sa dévotion totale envers la Targaryen. Pourquoi regretterait-elle celle ci ?

Son analyse de leur relation vue par les autres ne pouvait que la faire adhérer à la vision qu'il décrivait : le pire, oui. Personne n'irait soupçonner ce qui réellement se jouait entre eux, encore moins la complicité de l'Impératrice. Les principaux protagonistes n'auraient pu le prédire, alors comment de simples quidams auraient-ils pu ? Le changement qu'elle lui imposa en se dirigeant vers la garde, restée en retrait, sembla l'amuser et il la rejoignit bien vite dans le sable, en profitant pour glisser sa main dans la sienne, caressant doucement sa peau. Le coeur d'Isla s'arrêta, stoppée dans son élan par son geste qui avait provoqué leur contact, tandis qu'il approchait leurs visages. Bien trop... Et bien trop peu. Comme par réflexe, elle plaça sa main contre sa joue, laissant quelques doigts remonter derrière son oreille, fermant les yeux pour ne plus sentir que son souffle contre sa peau, et son nez venant chatouiller le sien. Elle tenta de le raisonner en un souffle tourmenté :

« La garde.... »

Mais la fin de sa phrase disparut tandis qu'elle lui volait un baiser. Bref mais électrique. Le geste indiquant l'exact opposé de la mise en garde qu'elle avait tenté de faire. Mais le désir était trop fort, l'instant trop parfait, les paroles trop belles. Une opportunité qu'elle avait saisie. Lorsqu'elle aperçut quelques mouvements derrière eux, leur indiquant que les impériaux étaient de nouveau là, elle rompit tout contact avec lui, reprenant en un pas arrière une distance raisonnable. Ce qui lui permit par la même occasion de se concentrer sur ce qu'il venait de lui dire. Son cœur criait déjà son manque par battements irréguliers, alors que les pores de sa peau s'embrasaient d'une envie presque familière à présent et que son esprit en ébullition refusait de fonctionner. Elle se sentit faiblir, son corps réclamant de pouvoir le sentir contre elle. Que venait-il de dire, déjà ? Ce qu'il évoquait, elle y avait pensé des centaines de fois. Elle brûlait d'envie de lui demander s'il avait pu faire des progrès avec l'impératrice, comme elle l'avait tenté, avec un succès mitigé après leur première réunion stratégique. Ils avaient en tout cas parlé d'elle, d'eux. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Rhaenys semblait persuadée qu'elle était inutile à l'Empire, à présent. Que la Chelsted ferait une bien meilleure impératrice. Isla n'avait jamais rien entendu d'aussi stupide. Et pourtant, des bêtises, elle en avaient faites par le passé !

Deux ans. Le prix à payer pour se retrouver pleinement. Le contrôle de leurs impulsions, de leurs envies. Deux ans de quoi ? De longs mois à souffrir le martyre, de ne pas pouvoir se toucher, de ne pas pouvoir s'embrasser comme ils l'entendaient. Pendant un instant, elle maudit les lois des hommes et de la société, la bienséance occidentale qui voulait qu'un homme n'appartienne qu'à une femme, et qu'une femme n'appartienne qu'à un homme. Des convenances qui ne servaient qu'à servir des objectifs politiques, des manipulations, des excuses pour ne pas agir selon ses désirs et voir la vie couleur entre ses doigts. La durée évoquée lui paraissait interminable cependant, s'ajoutant à la montagne de défis qui les attendaient déjà pour former un sommet dissimulé sous d'épais nuages menaçants. Pourtant, elle était inaltérable, et ils n'avaient que peu de choix à part s'y contraindre. Un frisson s'empara d'elle, mettant fin à toute pensée si ce n'était celle de resserrer la cape autour de ses épaules. Ah, non, elle était tombée au sol. Elle la remit sur ses épaules, la bouche sèche, la gorge serrée.

« Cela parait si lointain... Comme un rêve qui progressivement s'efface, remplacé par la douceur du réveil matinal. »

Si c'était ce qu'il fallait, alors soit. C'était sans doute plus sage, mais Isla avait tout sauf envie d'être sage. Être avec lui avait réveillé la personne qu'elle était avant son mariage infortuné. Et elle n'aspirait qu'à croquer la vie à pleines dents. Mais les inconnues étaient nombreuses. Et si dans deux ans, le conflit n'était pas terminé ? Pire encore, si dans deux ans, l'un ou l'autre avait trépassé, que ce soit Torrhen ou Rhaenys ? Se contraindre, nier la liberté évidente insufflée par cet amour et au contraire l'enfermer à clé dans une cage... Cela ne lui plaisait pas. Pour autant, elle sentait qu'elle n'avait pas réellement le choix. Elle ne pouvait pas dire non plus qu'elle ne comprenait pas la raison pour laquelle ce délai leur était imposé. Bien d'autres facteurs étaient à prendre en compte, au-delà de leurs bonheurs personnels. Son esprit logique ne pouvait qu'aller dans ce sens, également. Alors pourquoi son cœur lui faisait mal ?

« Deux ans. Pas plus. Promets-le moi, Torrhen. »

Et ensuite, il n'y aurait plus de précautions à prendre. Si c'était ce qui était attendu, si c'était ce qu'ils devaient faire à deux pour que Rhaenys puisse être en paix, alors ils le feraient. Mais pas plus. Deux ans, vingt-quatre lunes... Elle les compterait toutes, sans aucun doute. Elle devait et voulait croire que cet idéal serait atteignable. Ce qu'il lui avait dit juste à l'instant lui revint à l'esprit, et elle se détendit un peu, souriant, l'air distrait.

« Des enfants... Tu imagines ? »

Puis se reprit.

« Enfin, oui, tu as déjà connu tout cela. »

Une différence majeure avec elle, qui n'avait pas pu encore être mère. Elle soupira doucement, laissant son regard se promener sur les dunes alentours. Il ne lui fallut pas longtemps pour imaginer une petite fille courir et tomber, soulevant une gerbe de sable autour d'elle. Elle reposa son regard sur lui, cherchant à accrocher ses prunelles si sombres dans la nuit :

« J'ai toujours voulu avoir des enfants, jusqu'à mon mariage. Après, j'ai voulu l'exact opposé. Maintenant...  »

Elle s'arrêta, sondant ses propres pensées.

« Tu vois cette sensation, persistante, que tu ne peux chasser, même si tu essaies de toutes tes forces ? Un idéal d'appartenance, de paix, en quelque sorte. Une impression d'être à sa place enfin, de faire partie d'un ensemble dans lequel on se sent accepté, aimé. La certitude pourtant idiote et irréaliste que si tout s'écroulait, cet ensemble persisterait. C'est ainsi que je me sens. »

Avec lui, mais également avec Rhaenys. Après tout, qui oserait compléter un tableau sans elle ? Certainement pas Isla, ni Torrhen. C'était eux, ou personne. Parler de paix alors que l'Empire était en guerre était assez cynique, pourtant. Mais ils en étaient là. Malgré les épreuves qui arriveraient sans doute, Isla savait qu'elle pouvait se raccrocher à cela. Elle ferait ce qu'il faudrait pour que cet idéal devienne réalité, en gardant enfoui en elle la certitude que ce futur onirique pourrait arriver. Ils avaient entre leurs mains de quoi le rendre concret. Et elle voulait y croire.

« Un enfant pourrait s'insérer parfaitement dans ce tableau, tu ne crois pas ? Ou deux. Ou trois. » lui dit-elle avec un sourire complice.

A mesure qu'elle pensait à l'idée, elle se sentait prête à affronter les défis qui se poseraient, des défis face auxquels elle se sentait armée néanmoins. C'était sans doute un peu naïf, et pour l'instant loin d'être concret dans son esprit. En parler l'amenait pourtant à se poser les questions sur les implications d'une telle arrivée... Et les paroles d'Orys, dures et implacables, lui revinrent en mémoire. Cette conversation qu'ils avaient eue, terrible, inquiétante, pendant laquelle elle avait perdu son ami de toujours. Des bâtards qui mettraient en péril la stabilité de l'Empire. Sa menace de les tuer de ses mains. Elle réprima un frisson, choisissant de faire abstraction des ces doutes. Ils avaient beau avoir été présents avant sa discussion avec le Prince, il les avait ranimé, soufflant dessus sans aucune précaution, laissant le feu provoqué se déplacer et tout ravager.

« Mais tu es l'Empereur. Ce ne serait pas qu'un simple enfant... Tu as raison, ces deux ans pourraient être bénéfiques. Je peux m'y contraindre, ou tout du moins essayer. »

Pas tellement une cage dans laquelle s'enfermer, mais plutôt une maison, dont ils bâtiraient les fondations, les murs, les fenêtres et toutes les autres parties au fur et à mesure, progressivement. Plus qu'à attendre, en somme. Malgré toute sa violence latente lors de leur altercation, Orys avait eu raison sur nombre de choses. Un enfant illégitime pourrait venir ébranler les fondations d'un Empire qu'ils venaient tout juste de bâtir. Et qui n'était pas encore très solide. Un Empire auquel elle avait contribué elle-même. C'était la raison pour laquelle ils devaient se laisser le temps de consolider leur position, de trouver des arrangements et de les formaliser. Finalement, cette temporalité imposée n'avait pas la même saveur, en y pensant de cette façon. Et puis il y avait Rhaenys. Il l'avait dit, elle lui avait demandé cette période transitoire. Envisageait-elle avec plus d'ampleur les difficultés qu'Isla ne faisait qu'entrevoir ?

« Reconquérir Rhaenys, oui. »

Isla lâcha un soupir douloureux. Elle ne savait plus quoi faire pour sa Princesse, qui chaque jour s'éloignait un peu plus. Pourtant, une lueur d'espoir semblait s'être montrée, plus tôt, dans le déchaînement de tourbillons qu'avaient été les réunions à quatre. Mais elle avait été blessée par le passé, à jouer au chat et à la souris. La prudence était de mise avec elle.

« A chaque fois que j'essaye de la retrouver, elle m'échappe encore. A chaque fois que je tente de lui remémorer nos souvenirs communs, elle me dit que cette Rhaenys n'existe plus et que je ne devrais pas m'y accrocher. Alors je m'efforce de lui obéir. Pourtant, cela ne semble pas convenir non plus. »

Pourtant, Isla ne voulait pas abandonner la Rhaenys du passé. Elle était encore là, encore bien vivante. Dans son cœur. Cette fois, elle posa son regard sur lui, reprenant d'une voix douce et pleine de précautions :

« Mais elle essaye de faire face. Elle veut surmonter ce deuil, cette culpabilité. Dis-moi que tu l'as senti, toi aussi. C'est déjà un progrès. »

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyDim 17 Sep - 14:15



 Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Les rêves, c'est beau. Et puis c'est doux. Ils agissent comme un fanal autour duquel se rallier quand tout devient dur autour de nous, quand tout devient difficile et mortel. Il faut encore travailler, évidemment, pour consolider chaque acquis, chaque étape sur le chemin du rêve. Mais les atteindre, ou ne serait-ce qu'espérer les toucher, ça reste quelque chose que j'aime, et qui nous motive tous bien au delà de moi. J'aime en nourrir avec ceux que j'aime. Retrouver tous mes enfants, dans une maison que j'aurais en partie imaginée. Voir ceux qui sont grands prendre soin de leurs propres rejetons, voir mes petits derniers grandir. Un monde idéal, idyllique, un où je pourrais sous une véranda de bois observer mes gamins grandir et jouer à la mêlée, à la joute, s'exercer à l'arc ou au ballon ovale avec leurs amis. Un monde où Rhaenys aurait son siège, et Isla le sien.


Je sais que ce n'est qu'un leurre, mais je veux lui donner corps, lui insuffler de la vie malgré tout. Je sais qu'il existe des moyens au travers des manigances de cours et de tout le reste. Je sais que je peux imaginer quelque chose avec elles, entre l'ardente résolution de Rhaenys et la passion complice, maligne, d'Isla. Nous pouvons tous trouver les solutions qui nous agréent. Mais nous avons besoin de calme, et de paix. Pour le moment, je dois surtout réfréner mes plus cruelles ardeurs, qui m'inclinent sans cesse à rechercher l'ombre et la discrétion pour retrousser ses jupons à l'insulaire, et laisser libre cours à la plus iridescente des passions ; un élancement douloureux au creux de mon poitrail qui toujours m'élance. Quel sort m'a-t-elle jeté ? Je ne sais pas. Et je me complais dans cette sorcellerie-là sans impatience ni vergogne.


Ensemble, nous trouvons de la force. Pour endurer les revers et les contrariétés. Pour se donner le temps d'évoluer, d'aller plus loin encore. Pour continuer à tracer notre route, tous autant que nous sommes.


Je redresse un regard surpris vers Isla, yeux presque écarquillés quand elle évoque un sourire, une seconde avant de comprendre qu'il s'agit du mien. Un brin touché, surpris et un tout petit peu ému, pris à revers, je baisse les yeux et le sourire s'élargit encore. Pourtant, je sais ce que cela fait à ma trogne et aux cicatrice étirées, de sourire.



| S'il sert à te complaire, je veux bien te sourire tout le temps. |


Mais je ne peux pourtant pas. Pas vraiment. Parce que je me retrouverais dans la position béate de celui qui tel l'imbécile heureux ne sait jamais contenir ses lippes. Et puis je donnerais bien trop d'indices sur l'autre dame de mon cœur, ce qui gourmanderait espions et assassins, qui fourmillent toujours dans l'étincelant sillage des moyens dispendieux de nos adversaires. Je prends tout de même un air prudent devant l'apparente rebéllion de la jeune femme pour cause d'amour ; je me sens honoré et glorifié d'autant d'attentions et de transgressions... Mais je ne peux pas dire non plus que tout ce que j'entends me fasse nourrir un jugement si favorable.


| L'interdit c'est l'interdit, ma jeune dame. |


Du moins, c'était comme ça, jadis, maintenant je ne sais plus.


| J'ai appris jadis que sans lois ni règles l'Homme ne vaut pas mieux qu'une bête. Et qu'il y a des choses honnies des dieux, comme un homme avec un homme, ou une femme avec une femme. | Je fais la moue. | Evidemment, je comprends mieux maintenant les territoires les plus sauvages de mon pays où l'amour est plus libertin et où les hommes prennent souvent deux femmes, voire trois, pour pallier au manque de représentants du sexe fort. |


Car ils ont tendance chez nous à mourir jeunes, et de façon plus ou moins violentes. Pour assurer la pérennité de certaines communautés, il faut que les hommes se « partagent » en quelque sorte. Ca a pu donner quelques clans des Wul particulièrement durs avec les femmes. Ou tout l'inverse, avec certaines maisons à la poigne de fer des louves qui les dirigent.


| Maintenant, je me dis qu'il serait bien retors aux dieux de nous refuser pareils présents d'amour quand ils sont si généreux en épreuves, et en souffrances. |


Ce n'est pas une nouvelle manière de pousser quelque complainte, loin de là. Mais plutôt de reconnaître ce que je commence à vivre comme une injustice. Peut être que ma relation avec Isla se nourrit en quelque sorte de cette frustration, de cette rage intérieure d'exprimer nos sentiments. Peut être que dans d'autres circonstances nous n'aurions jamais connu pareille émulation. Mais désormais, nous y sommes, et nous devons faire avec.


J'essaie sans vergogne de toucher et d'émouvoir l'insulaire, de lui partager mon affection pleine et entière, de lui insuffler toute la force que je retire de notre union illégitime et pourtant si féconde. Nous en sommes encore à nous ébouillanter à si courte distance, et la belle souffle, se rappelle de la garde. Mais ses lèvres déjà, si douces et charnues, viennent apposer aux miennes un baiser au goût fruité, au parfum de passion. Déjà la belle s'éloigne, et je réprime un grondement que j'étouffe bouche fermée de frustration. J'ai immédiatement envie de plus. Comme un feu qui ne demande qu'à s'embraser et qu'elle titille d'une brindille enflammée ; maintenant je ne rêve que d'illuminer le crépuscule avec elle comme combustible. Le silence s'installe, et nous sommes tous les deux frappés des conséquences de notre affaire, et des moyens qui s'élèvent devant nous de la voir perdurer. Je hoche la tête à sa réponse. Silencieux encore pour un temps. Je sais ce qu'il lui en coûtera. Je sais aussi ce que ça veut dire pour moi, et pour elle aussi.



| Deux ans... Je te le promets. Ca veut dire mettre à profit tout ce temps pour trouver des solutions. Un endroit ou des arrangements à Fort-Darion. De quoi assurer le lustre de ton nom, et ton avenir. Celui de mes enfants... Et des tiens. |


Je souris encore, à sa question bourrée d'espoirs.


| Oui, j'imagine très bien. Que j'en ai déjà eus n'y change rien. Je l'imagine parce que c'est toi. |


Parce que j'aime la vie, pour avoir beaucoup trop côtoyé la mort. Parce qu'aucun de mes enfants n'a jamais été en concurrence pour mon amour ni mon respect... Et parce que je sens que j'en ai envie, au plus profond de mes entrailles, s'agissant d'Isla. Quand je la vois, quand j'aperçois la naissance de ses seins et son dos sous le corset, que je dévine sa chute de reins et ses hanches, ses baisers et ses souffles brûlants, je ne l'imagine pas pour l'ardente et éphémère libération des corps. Pas seulement. Je l'imagine ronde et féconde, nubile. Et nous, entrelacés, à atteindre que la vie encore s'éveille.


Je suis fou. Je n'ai sans doute pris que trop de coups au visage, en plein dans la tête. Mais j'ai envie de lui faire des enfants, comme j'en ressens la même impulsion auprès de Rhaenys. Est-ce la manifestation désespérée d'un inconscient qui sait son trône consolidé par le sang qui irrigue sa lignée ? J'écoute la jeune femme me parler de ses désirs, de ses aspirations. J'en suis ému. Cette fois, mon sourire se fait un peu triste, et je hoche la tête en baissant les yeux.



| J'en suis heureux. Mais j'ai déjà ressenti ça, moi aussi. En toutes autres circonstances. Et je prie mes dieux chaque jour qu'ils font que je puisse l'éprouver pour de bon, et de façon définitive, en ta compagnie, en celle de Rhaenys et de mes enfants, plutôt que dans la boue et dans le sang. |


C'est une cruelle révélation, mais pourtant si véridique. Je ne cesse d'appeler la paix de mes vœux et pourtant je ne sais jamais vraiment la saisir, la faire perdurer. Après quelques semaines, quelques mois, je tourne en rond. Et l'odeur de l'acier travaillé me manque. Les cris et les hennissements. Le son des fifres et des tambours. La peur et le courage, tous ces sentiments si forts et si vivaces qui plus que jamais me donnent envie de vivre. Je lui souris, alors qu'elle est si belle à faire des rêves et des plans. Si jeune, quinze ans de moins que moi. Si mature et si forte. Et pourtant, si douce avec ses aspirations d'une vie accomplie.


| Je suis d'accord. Passée cette période, quand notre équilibre a tous sera trouvé et pérennisé, je ne pourrais que me contenter de voir la marmaille appeler sa mère et la rendre folle à courir autour, réclamant sans cesse son attention. |


J'ai un regard doux, et tendre.


| Je ne doute pas que tu seras une mère formidable, Isla. |


Mais reste toujours la question de la précaution. Qu’il ne faut pas négliger. Je ne veux pas aborder le sujet ici aux quatre vents, mais je dois toutefois lui glisser le fruit de mes propres réflexions.


| Il faudra être prudents d'autant plus que je ne compte pas ravager ton corps à coups de potions. Je ne compte pas renoncer à notre intimité, mais je tiens à respecter ce serment. Autant pour Rhaenys que pour mes enfants, mais aussi pour toi. Ce serait bête de nous rendre la tâche plus ardue. |


J'ai un sourire en coin pour moi-même.


| Comment vais-je tenir alors que tu me rends constamment fou ? |


Se retirer à temps, par exemple, nécessite une grande concentration et beaucoup de discipline. Ainsi que de la chance ; parfois, ce n'est pas possible. Mais les accidents de ce genre arrivent vite... Le faire avec Rhaenys, en plus de faire briller chez moi un fantasme récent mais vite devenu récurrent, nous permettrait de trouver le meilleur des expédients ; faire l'amour aux deux femmes de ma vie, m'accoupler à bout de mon épouse légitime le temps que la situation de l'autre se pérennise, et ensuite, laisser libre cours à nos passions réciproques. Mais je compatis avec Isla, alors que nous arrivons en bout de plage et que je me suis forcé depuis de longues minutes de garder les mains nouées dans le dos.


| Je l'ai senti. Elle me l'a confié, aussi. Elle m'a redit m'aimer, sincèrement, et avec une forme... De chaleur, que je ne lui connaissais plus. Je sais qu'au fond d'elle, elle t'aime aussi. Peut être pas comme avant... Mais Rhaenys est une femme de cœur. Comme toi. Quand elle sera libérée, elle s'ouvrira de nouveau. Pour que ça arrive, toutefois, il faudra sans doute encore un peu de temps. |


Et regard tourné vers la mer déjà couverte d'un rideau sombre, crépuscule à l'opposé, je me demande où est Rhaenys à cet instant.


| Prions que la victoire soit sienne. Qu'elle nous revienne entière... Et réveillée à ses sentiments par la libération de la bataille. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 18 Sep - 10:00


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

L'Empereur et sa conseillère avaient parfois autant de similitudes que de différences. Et c'était dans ce savant  mélange qu'ils s'adoraient l'un et l'autre, sachant atténuer leurs défauts, complimenter leurs qualités. Finalement, ils avaient trouvé cette façon de se parler pour que chaque conversation entre eux soit riche en histoires, en complicité ou en anecdotes en tout genre. Au delà même de l'aspect intellectuel de leurs discussions, leur complémentarité physique, si elle n'était pas évidente de prime abord, était électrique, porteuse d'autant de grands espoirs que de terrifiants doutes. Il n'hésitait pas à lui signifier lorsqu'il n'était pas d'accord, et c'était souvent sur le sujet du passé et de la condition humaine qu'ils divergeaient.

Lui voyait l'homme comme une bête, un animal, un loup en somme, tandis qu'Isla le croyait capable des plus grandes choses, notamment par amour. Il venait de lui redire, arguant l'importance des règles pour s'élever au dessus des bêtes dont sa famille portait pourtant le symbole. Isla, de son côté, avait grandi dans un environnement plus libre, où les seules règles à suivre étaient l'étude et l'heure des repas. Deux situations finalement peu comparables, elle le ressentait bien dans ma façon qu'il avait de lui expliquer son point de vue. Les interdits qu'il évoquait, des actes bannis des Dieux eux-mêmes selon lui n'étaient, pour elle, qu'une autre expression de l'émotion même qu'ils partageaient tous les deux, et avec Rhaenys. L'amour. Pourquoi serait-il différent, qu'il soit entre un homme et une femme, ou entre deux hommes et deux femmes ou avec n'importe quelle autre combinaison ? Mais son ton et ses mots laissaient penser qu'il ouvrait petit à petit son esprit à d'autres idéologies que la sienne, à d'autres façons de penser. Après tout, il était là, dans l'Orage combatif, loin de son épouse et avec sa maîtresse. Parlant d'engagement, de famille et de bonheur.

« Qui peut vraiment dire ce qui est bien ou ce qui est mal, Vieux-Loup ? Les Dieux en ont leur propre définition, les Hommes également. Tout cela est arbitraire. Les interdits peuvent changer aussi vite que les saisons et ce qui est inadmissible peut devenir la coutume ensuite. À travers le temps, mais aussi à travers les lieues... À Peyredragon, nos normes sont bien différentes des vôtres, dans le Nord. Pourtant, cela fait-il de nous des mauvaises personnes ? Indignes d'amour, de grâce ou de gloire ? Je ne le crois pas. »

Leurs mœurs plus légères les condamnaient-ils à d'horribles tourments, ou une vie de souffrance ? Non, la guerre s'en chargeait très bien, et ce avec tous les peuples qu'elle absorbait dans son sillage. À la fin, c'étaient des hommes et des femmes qui mourraient et à cet instant là, aucune religion, aucune coutume, aucune norme sociale n'avait d'importance.

« L'important est plutôt de rester fidèle à ses convictions. Mais rien n'empêche de s'ouvrir aux autres. Qui sait, à essayer de vivre autrement, on finit peut-être par y trouver une nouvelle forme de contentement. »

Torrhen ne faisait que toucher du doigt les modes de vie plus libertins de Peyredragon. Mais Isla se demandait s'il était plus heureux, en ayant fait ce choix de se rapprocher d'elle, au lendemain de la mort de son enfant. Les tourments apportés étaient nombreux, eux aussi, elle savait qu'il s'était longuement tortué sur le sujet. Mais le jeu en valait il la chandelle, de son point de vue ? Sans doute que oui, sinon il ne parlerait pas d'avoir des enfants avec elle. Ou pas en ces termes aussi élogieux, qui au-delà de la simple évocation du plaisir physique impliqué, concernaient surtout la pensée d'une lignée à créer de toutes pièces, avec elle.

Cette dernière partie de leur conversation flirtait avec un futur désirable aux yeux d'Isla, un futur dans lequel elle pourrait pleinement prendre sa place. Ses réponses la confortèrent dans cette envie de fonder sa propre famille, avec lui. Le fait qu'il partage cette envie la soulageait aussi un peu et cela l'émouvait, également, d'être la cible de tant d'attentions et d'espoirs. Il souhaitait une famille, avec elle. Pas une famille de remplacement pour celle qu'il avait déjà, non. Mais une nouvelle opportunité, toute aussi riche, d'apporter sa pierre à l'édifice, de faire perpétrer son sang, et de donner une nouvelle dimension à leur amour et leur histoire. Quelque chose en plus, venant compléter une vie déjà bien remplie. Il n'y avait pas d'Empereur ici, mais simplement un homme et une femme, liés bien au delà du devoir liés à son rang.

La révélation de l'homme sur ses aspirations la surprit un peu. Lui qui n'avait presque connu que la guerre et non la paix d'un foyer aimant sur le long terme désirait-il finalement cela plus que tout ? Comment pouvait-il le savoir, s'il n'avait connu que cela ? Serait-il même capable d'abandonner le combat, si cela signifiait qu'il pourrait être heureux, pour de bon, comme il semblait le dire ? Elle lui glissa simplement, refermant la parenthèse :

« J'espère que nous saurons l'identifier, ce moment où nous pourrons en finir avec la guerre et se concentrer sur la paix, et la prospérité. »

Et puis il y avait les deux ans. Deux ans de prudence, de précaution. Deux ans de contrôle et de privations, quelles qu'elles soient. Ce rêve éveillé d'union et de famille lui apparaissait pourtant clairement, et cette vision valait la peine d'être défendue bec et ongles. Malgré la montagne d'obstacles et de conditions, c'était le but vers lequel elle souhaitait tendre. Avec lui, ou avec personne. L'alternative n'existait pas, pas plus que l'échec.

Il partageait son envie, même s'il avait déjà goûté à ces bonheurs filiaux, et cela la réjouissait. Son sourire s'élargissait, à mesure qu'elle prenait conscience de l'implication de ses mots. Et son compliment également qui la toucha droit au coeur. Il revint sur les conditions de leur prudence, tentant d'évoquer un entre deux instable, une sorte de compromis pour lequel il ne s'aventura pas plus moins dans la description, laissant sans doute l'opportunité à l'insulaire de réagir. Il évoqua Rhaenys, le serment qu'il lui avait fait. Isla comprit que l'engagement qu'il souhaitait était plus grand que ce qu'il décrivait. Il ne fallait prendre aucun risque. Des solutions existaient, mais aucune n'apporterait réellement satisfaction.

Avec un léger soupir, elle se tourna vers lui, tentant de capter son regard :

« Nous venons de nous faire une promesse, de nous bâtir un rêve. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour lui donner vie. »

Tout près de l'eau, le clapotis des vagues leur parvenait clairement, à présent. Un clapotis presque apaisant. L'air était figé, retenant son souffle. Et Isla sourit, à l'évocation de la faiblesse supposée dont il se rendait coupable, alors que cette inclinaison était tout l'inverse. Elle quitta son regard après lui avoir offert ce sourire, reposant ses yeux sur l'immensité de la mer qui se dressait devant eux.

« Une demi mesure ne suffira pas, cette fois. Si nous voulons cette famille dans les meilleures conditions, nous devons nous astreindre à la plus grande discipline. »

Lui dire ces mots la déchirait, mais dans le même temps, ils faisaient naître une détermination aussi dure que l'acier, aussi froide que les terres du Nord qui avaient vu le Vieux-Loup naître et grandir. La plus grande prudence était encore l'abstinence. Si ce n'était pas l'issue la plus heureuse, c'était la plus sage et la plus sûre. Et c'était loin de la condamnation à mort qui accompagnait parfois chacune de ses décisions de guerre. Le sujet était plus léger et plein d'espoirs. Elle se tourna vers lui, s'emmitoufflant dans la large cape qui était bien trop grande pour elle.

« Il me semble que la rigueur et les décisions pleines et entières sont ton terrain de jeu, n'est ce pas ? Tu as promis à Rhaenys, aussi. Pourrais-tu vraiment la regarder, si d'un côté tu lui promets d'attendre mais que de l'autre tu me fais l'amour comme si c'était la dernière fois ? »

Elle connaissait la réponse. Ils ne pouvaient pas la trahir, pas maintenant, ni jamais. Pas maintenant, parce qu'elle avait besoin de leur soutien total. Jamais, car ils l'aimaient tous les deux d'un amour profond et sincère. Rhaenys... Le sourire d'Isla s'évanouit pour de bon, lorsqu'il évoqua l'imprétraice et son envie de se sortir de sa mélancolie. L'insulaire se sentait néanmoins rassurée qu'elle n'ait pas été la seule à le voir. Qu'elle renouvelle son amour à Torrhen était une excellente nouvelle. La conseillère ne pouvait qu'encourager sa Princesse à se montrer plus chaleureuse et de renouer avec cette partie d'elle qu'elle aimait tant. Pour autant, la nature propre de leur relation lui échappait. Torrhen semblait persuadé qu'elle l'aimerait encore, mais était-ce vraiment le cas ? Elle aurait aimé en être aussi sûre que lui. Isla secoua doucement la tête, affichant un sourire un peu douloureux, repensant aux derniers événements et à leurs dernières rencontres.

« Je veux simplement son bonheur. Je sais quels sont mes sentiments pour elle et je suis déjà chanceuse d'avoir pu passer tant de temps à ses côtés, à découvrir et aimer la femme merveilleuse qu'elle est. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne se rappelle de ce qu'elle vaut réellement, au fond. Si elle veut le faire sans moi, c'est son droit. »

Qu'elle décide de le partager ou non avec elle était son choix, et jamais Isla ne pourrait la pousser dans un sens plutôt que dans l'autre. Même si un sens lui serait plus douloureux que l'autre. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était rester présente à ses côtés, lui assurer de son soutien, quoi qu'elle demande. Isla n'avait jamais cessé de l'aimer, malgré les épreuves, tues ou partagées, qu'elles avaient toutes les deux vécu, malgré les mots parfois durs à entendre, le ressentiment. Mais la vraie nature des sentiments de l'impératrice à son égard lui était dissimulée. Impossible de dire si le temps n'avait pas eu raison de leur amour et de leur complicité, à force d'érosion et d'éloignement. Oubliant volontairement la garde, elle glissa une main entre son coude et son tronc dans un geste tendre pour attirer son attention :

« Tu as réussi à lui montrer le chemin, Torrhen. Je pense qu'elle saura l'emprunter, à présent. Tu dois être son guide, si elle en a besoin. Et je vous épaulerai tous les deux, aussi longtemps qu'il le faudra. »

Leur rêve de famille était le leur, mais ne pas inclure Rhaenys dedans était impossible. Elle s'y était incluse elle-même en réalité, en demandant les deux ans de délai. Si Isla comprenait pourquoi, elle ne pouvait pas s'empêcher de réaliser que les choix qu'ils auraient normalement du faire à deux seraient en fait pris à trois. Et elle ne savait pas dire comment elle se sentait par rapport à cela. Etait-ce ainsi parce qu'il était l'empereur et elle l'impératrice ? Parce que les deux femmes avaient un passé qui les liait inextricablement ? Ou bien parce qu'elle avait mis les pieds dans un ensemble déjà bien formé et qu'elle tentait de s'y faire une place en force ?

« Trahir ton engagement, c'est trahir Rhaenys et c'est se trahir nous-même. Ce n'est pas un jeu, elle compte sur nous et sur ta promesse, nous n'avons pas le choix. Si nous devons retrouver une relation amicale le temps demandé, alors faisons-le. Un entre-deux serait trop dur à tolérer... Est-ce que j'ai ton accord, et ton soutien ? »

L'entre deux serait terrible, devoir prendre mais qu'un peu, se contenter d'une portion de ce qu'ils avaient vécu jusque là... Impossible pour Isla, qui raisonnait cette fois de façon méthodique. Une part d'elle, sans doute celle qui avait perdu la raison, espérait qu'il refuse et l'embrasse, ici et maintenant. L'autre pourtant, croyait dur comme fer en ce sacrifice. Un sacrifice nécessaire, qui permettrait peut-être de retrouver pleinement Rhaenys et d'arranger les affaires pour que tout soit en ordre au moment où ils décideraient effectivement de fonder cette famille. Rien ne pressait, pour l'heure. A part ce foutu sablier, cette épée de Damoclès au desus de leurs têtes qui leur rappelait qu'à tout moment, les Dieux pouvaient les rappeler et se mettre en travers de ce rêve. Mais l'empressement n'était jamais une bonne raison de faire des choix.

Ils étaient assez matures pour le savoir, tous les deux.

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 18 Sep - 11:57



Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
De tout ce que je dis, je m’attends toujours à des complications, et des conséquences imprévues et mal calibrées. Mais je ne peux pas savoir pour autant ce qu’il va vraiment advenir. De manière générale, les événements sont bien plus fluides, avec Isla. Peut être du fait de nos positions respectives ; il n’y a pas d’enjeux de pouvoir et de politique surtout, dans nos positions à chacun. Je m’amuse de la réaction un brin plus vive, plus enflammée, de la jeune femme. Elle semble tout à fait disposée à ce que les choses se passent correctement, c’est certain, mais plus encore que nous défendions mordicus nos acquis. Je suis tout à fait capable et disposé à comprendre son point de vue, que je commence sans doute à partager depuis un bon moment. Je prends toutefois le partie de la mesure, ironiquement, mais surtout pour tancer la donzelle.


| Je pense que le mal, c’est surtout si tout cela finit par avoir des conséquences négatives. Sur nous et sur les autres. Je ne vois pas d’autres définitions, en dehors de toute forme de dogme. |


Mais pour le reste, je souffle du nez par amusement de ses mots.


| Vieux-loup, hm ? J’en connais, un tendron d’insulaire, qui aime bien se faire dépioter par ces crocs-là et qui trouve que l’âge non plus n’est pas une contrainte. |


La chose amusante, c’est que si elle a toujours une forme de fougue et d’impétuosité propres à la jeunesse, Isla a aussi une grande et profonde maturité dûe à la souffrance. Et j’ai déjà noté que malgré nos âges respectifs c’est peut être elle qui est du côté de l’expérience. Ou, du moins, elle la met bien plus à profit de ses idées, ce qui la rend assez exceptionnelle comme compagne dans tout ce qui a trait à l’intimité. On reconnaît en elle les mêmes traits de nymphe que Rhaenys ; prompt à l’amour et à céder à l’impulsion du moment, tout en restant parfaitement en maîtrise d’un corps qu’elle connaît par cœur et qu’elle sait employer.


Ce n’est évidemment pas le genre de pensées et de souvenirs qu’il me faut mobiliser maintenant, pour tenter de garder la conversation sur les rails d’un sérieux que je ne voudrais pas perdre alors que les sujets que nous abordons sont graves, même s’ils ne concernent que nous. Je maugrée, plaisantant sur l’épuisement apparent de ma vieille carcasse.



| Deux jeunes beautés à contenter ? Quelle forme de bonheur pourrais-je bien trouver dans tout cet épuisement ? |


Evidemment, je suis taquin. Et c’est peut être une forme de diversion quant au sujet qui nous occupe maintenant. Et je n’ai aucune réponse à formuler à Isla sur la réalité de nos espérances. Je ne rebondis pas pour le moment. C’est trop tôt, et tout ce que je saurais dire ne prêterait qu’à une involontaire mais mauvaise interprétation. De toute façon, je suis déjà suspendu à la réaction de la jeune insulaire quand je lui confie la promesse, et ce qu’elle évoque chez moi. Rhaenys n’a pas été très juste, en me réclamant cette parole donnée. Parce qu’elle a tout fait pendant plus d’un an à me pousser dans les bras d’autres femmes, à me promettre parfaite acceptation d’autres relations, voire d’autres enfants. Et finalement quand elle y est confrontée, l’autre belle de mon cœur n’hésite pas à revenir sur ses paroles. Même si elle ne fait que les conditionner… Et même si j’en comprends chaque argument –puisque j’y ai cédé sans combat-, je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est injuste, et que je ne mérite pas ça pour avoir précisément fait ce qu’elle avait voulu, poussé, et même en partie provoqué.


Je note immédiatement, au seul regard d’Isla, que ce qu’elle va me dire ne lui plait pas. Et que ça ne me plaira sans doute pas plus. Les embruns de la mer coupent son discours, et qu’elle le laisse se faire hacher de la sorte n’augure jamais que du bon… Et bien vite, sourire disparu de son côté et contemplation de la mer, je sais qu’elle va prendre une décision lourde de conséquences.


Mes tripes pèsent dix fois leur poids d’origine, quand l’amour me souffle que nous devons nous cantonner à une forme de discipline plus stricte que tout ce que nous nous sommes infligés jusqu’à maintenant.


Je le conçois, mais ça me tord le cœur et me vrille les tripes.


Je souffle, d’une voix rauque.



| Tu y renoncerais, toi ? |


Le vent ébouriffe encore mes cheveux poivre et sel. Le bruit des vagues et au loin le ressac sur les falaises basses d’Haystack peut couvrir beaucoup de bruits, dont celui de cette conversation. Je réfléchis moi aussi, à toute vitesse, à ce que je veux.


| J’ai promis à RHaenys de ne pas avoir d’enfants avec toi pendant deux ans, et de maintenir une relation discrète, contrôlée. Pas de m’astreindre à ne plus te toucher du tout dans l’intervalle. |


Crache le mon garçon… Dans le silence qui s’éternise et que je coupe.


| Je n’ai pas envie de renoncer à ce que l’on a. |


Et forcément de compléter, honteux.


| Je n’ai pas envie de faire peser sur toi une contrainte de plus qui te détournerait définitivement de moi. Je veux dire, tout est forcément plus limité avec moi déjà au départ, alors ça en plus… |


J’ai forcément peur d’une concurrence d’un autre qui ne lui imposerait rien, aucune limite d’aucune sorte. C’est injuste, plus encore. Et confie, bien qu’honteux des confidences précédentes, le cœur du problème que je n’ai fait qu’effleurer plus tôt.


| Je ne veux pas être un parjure. Mais c’est important pour moi, ce qu’on a, ce qu’on partage. |


Et j’accroche son regard, hésitant et timide d’un front que je n’ai rarement eu dans la vie, d’une sincérité crue sur un sujet intime qui m’émeut.


| J’aime beaucoup trop te faire l’amour comme si c’étaitla dernière fois. Peut être aussi parce que dans nos circonstances, c’est à chaque fois. Je peux mourir demain. Et toi aussi, en vérité. Nous plus que tant d’autres, du fait de cette quête que nous poursuivons. Je n’ai pas envie de perdre de temps alors que nous en avons si peu de disponible pour nous aimer. |


Mais je comprends, et comme avec Rhaenys, j’obtempère. Sont-elles simplement plus sages que moi, plus raisonnées ? Ou plus ambitieuses quant à ce futur partagé avec moi, dans un cas comme dans l’autre ? Je ne saurais dire. Peut être suis-je aussi assez vieux d’avoir trop attendu de vivre tout ça pour ne plus vouloir, ni savoir y renoncer aujourd’hui. Je doute de toute façon que nous puissions y arriver… Je suis incapable de promettre à Isla de ne plus la toucher, de toujours être sage. J’ai promis à Rhaenys et je compte bien respecter ma promesse, mais jamais je ne voudrais brimer un amour qui ne l’est déjà que trop. Alors, je me tais, de crainte de dire plus encore de bêtises.


Je souris à nouveau, même si c’est moins de joie, quand la douce insulaire évoque Rhaenys, et que transparait de chacun de ses mots tout l’amour qu’elle lui voue. Je sais ses bons sentiments à son endroit, et la pureté qu’elle place dans chacune de ses émotions pour sa consoeur. Ses mots dégoulinent d’émotion et elle m’etreint le cœur autant qu’elle. Tout ce qu’elle dit est si beau, si entier, que je ne vois rien y ajouter sans gâcher ce moment. Alors une fois encore, je ne dis rien. Et baisse les yeux quand elle évoque mon accord et mon soutien. Je suis au pied du mur ; je dois maintenant répondre dans un sens ou bien dans l’autre.



| Non. Je ne veux pas être ton ami. Mais je peux garder mes mains où elles sont si tu crains que sur toi elles ne te tentent que trop. Je t’aimerais donc, mais d’un amour courtois. Et qui cessera d’être chaste dès que notre situation à tous trois le permettra, d’une façon ou d’une autre. |


La promesse est solennelle ; elle a pourtant pour elle d’être à la fois aussi chaste que non. Elle n’est pas floue pour autant, car je pose les faits que j’établis autant que je pose leur limite. J’espère que ça lui conviendra.


| Il est plus simple de vous céder que de vous résister, les iliennes, vous êtes terribles. |


Je maugrée, un brin râleur, accablé de choix impossibles.
.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 18 Sep - 18:19


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Les mots à peine lâchés, Isla se sentit envahie d'une soudaine tristesse. Et la question du Nordien laissée en suspens par le reste de ses paroles la laissait pantoise. N'était-ce pas pourtant ce qu'elle était en train de faire, d'y renoncer, au moins temporairement ? Elle ne le souhaitait pas. Mais elle ne voyait aucune autre possibilité, aucune autre solution qui pourrait permettre à Rhaenys de se sentir comprise et entendue, à Torrhen de se sentir aimé et désiré, et à elle-même de pouvoir sécuriser ce futur envisagé comme dans un songe irréel et doux. Le vent ne s'était jamais arrêté, pas une seule fois depuis le début de leur entrevue. Elle avait fait avec, jusque là. Mais à présent, il l'irritait, il était désagréable, lui fouettant le visage sans vergogne alors que tout ce qu'elle souhaitait était de s'enfermer avec lui dans une pièce pour le faire taire. Un élan qu'elle devait réprimer, pour nombre de raisons qui seraient bien trop longues à expliciter mais qu'ils connaissaient tous les deux sur le bout des doigts.

La promesse faite à Rhaenys par l'homme était factuelle, précise. Mais toutes les implications autour l'étaient beaucoup moins. Ce qu'il avait garantit et leurs étreintes tumultueuses n'étaient en fait que deux faces d'une même pièce, complémentaires et indissociables. Quel genre d'amour serait-ce, de devoir penser au lendemain, au futur, se contrôler et respecter un calendrier pour des moments passionnels qui étaient diamétralement opposés en tout ce en quoi Isla croyait au plus profond d'elle ? Réaliser que tous leurs regards, tous leurs baisers, tous leurs touchers étaient en fait imbriqués les uns dans les autres, et que dire oui à l'un serait dire oui à tout. Plus que le fait de devoir mettre en pause leur amour, c'était surtout en vivre un simulacre qui la rendrait infiniment triste. Tout ou rien. La plus fusionnelle conversation avec la plus tempétueuse des disputes. La plus improbable union sous étoiles avec la plus grande tristesse face aux murs de résolutions obligatoires dans lesquels ils étaient confinés. Ses plus grandes qualités avec ses plus honteux défauts. Lui, en entier, ou bien personne d'autre. C'était peut-être là que résidait la plus grande faiblesse de l'insulaire, le genre de comportement qui ne laissait ni la place à la demi-mesure, ni au doute et qui poussait à tout vouloir, quitte à tout brûler. Mais quand il était question d'amour, les plus grandes résolutions étaient celles qui lui permettaient de prendre pleinement possession de la vie. Et de tout ce que cela impliquait par extension.

Un rapide coup d'œil à Torrhen lui indiqua qu'il semblait perturbé mais pas surpris. Isla savait qu'il comprenait ce qu'elle venait de lui dire. C'était presque comme si les tempéraments s'étaient inversés, elle adoptant un raisonnement presque mathématique, et lui au contraire se laissant tempérer par ce qu'il ressentait pour elle. Cela ne lui plaisait pas, finalement, d'être dans ses bottes pour une fois. Elle ne s'y sentait pas vraiment à l'aise. Pourtant, elle ne démordait pas de cet objectif de pouvoir jouir librement d'amour et de liberté, une fois tous les conflits passés. Le rêve était beau, et inaccessible. Pour le moment.

Lorsqu'il se confia, un peu gêné, presque penaud sur les raisons pour lesquelles il ne voulait pas rester simplement amis, elle l'observa, écarquillant le yeux. Se détourner de lui ? Définitivement ? Il lui avait déjà dit qu'il avait peur qu'elle se lasse de lui et de ses attentions, mais elle l'avait toujours mis sur le compte de leurs élans amoureux et de ses flatteries, tout en imaginant que le fond de la question restait pourtant entier. Le fait qu'il en reparle, spontanément, dans cette discussion... N'avait-elle pas été suffisamment claire sur ses sentiments et ses aspirations pour qu'encore il en doute ? Avec un air doux, elle tenta de le rassurer, laissant passer quelques rafales de vent supplémentaires :

« Il n'y a pas de contraintes desquelles je souhaiterais me débarrasser. Je veux simplement t'aimer. »

C'était aussi simple que ce bref constat. Enfin, pas vraiment, pour être honnête. Sur le reste, il avait raison. Ils pouvaient mourir demain, et ne rien laisser d'autre à la postérité qu'un nom griffonné sur un bout de parchemin représentant la constitution impériale. Mais ils pouvaient aussi vivre. Et c'était pour cette possibilité qu'ils devaient prendre le temps de préparer le terrain et d'honorer leurs souhaits. Mais ses mots pourtant résonnaient avec force en écho dans son esprit, car elle-même y avait pensé quelques secondes auparavant. Et si la retenue pouvait faire en sorte que ce qu'ils vivraient dans le futur était encore plus beau ? C'était un pari, en fait, car ni l'un, ni l'autre n'avait la réponse à cette question qui leur brûlait les lèvres : que faire ?

« Si nous mourons avant que tout cela soit accompli, alors il faudra savoir se contenter de ce que nous avons vécu. L'amour que nous avons n'est pas chose commune. Et pour cela, nous sommes chanceux, déjà, tu ne crois pas ? »

Isla voulait plus, elle s'en rendait compte en prononçant ces mots. Et cet égoïsme ne la caractérisait pas, mais il était pourtant bien là. L'homme semblait réveiller bien des pulsions en elle, lui insufflant sans cesse cette envie de vivre pleinement pour ce qu'elle était, et ce qu'ils formaient, à deux. Pourtant, il semblait se raccrocher à leur histoire pour justifier de flirter avec la ligne dangereuse séparant la promesse de la trahison, allant même jusqu'à énoncer des plaisirs qu'ils avaient tous les deux bien en tête, la brutalité de la guerre éclairant souvent leurs ébats d'un halo vif et opalin pour les pousser à partager ces moments avec toute la hâte dont ils pouvaient faire preuve. Dès lors, aucune autre réponse n'aurait su être logique entre ses lèvres, et elle ne fut pas surprise lorsqu'il refusa à moitié sa proposition, instaurant plutôt un entre deux courtois, comme il l'appelait, une proximité émotionnelle sans proximité physique. Ainsi donc ils y étaient, à ce moment charnière de leur histoire, où leur intimité avait atteint un tel sommet qu'ils n'avaient d'autre choix que de l'abandonner, temporairement, pour qu'elle puisse y puiser de nouvelles forces, et revenir plus ardente encore. Isla ne ressentit aucune sensation de victoire, ou de soulagement. Qu'il la rejoigne sur les constats était une chose, mais qu'il propose une solution qui aille dans son sens en était une tout autre. N'y avait-il vraiment aucune autre possibilité pour eux de continuer à s'aimer sans conditions si même lui capitulait, rendant les armes sans même vraiment se battre ? Le prodigieux stratège qu'il était ne pouvait-il pas trouver un quelconque moyen pour conjuguer les souhaits de chacun, sans aucun sacrifice ? Elle essaya de toutes ses forces de lui en vouloir, de ne pas avoir une solution idéale. Mais rien n'y faisait. Sa rancœur ne pouvait pas perdurer malgré tous ses efforts, car elle était tout autant victime qu'instigatrice, tout comme lui d'un amour qui transcendait tout, à commencer par leurs propres personnes.

Devait-elle lui dire que la seule chose qu'elle voulait c'était précisément ne rien changer ? Lui hurler sa détresse d'être tombée amoureuse de lui, alors qu'il n'en était nullement responsable ? S'égosiller contre le bruit du vent que rien ne pourrait la contenter, si ce n'était de vivre cet amour au grand jour, sans aucune barrière ?

Ce serait injuste envers lui. Il venait de pester sur la nature des Peyredragoniennes qu'il connaissait, tentant sans doute de terminer ce funeste constat d'échec par un trait d'humour. Isla lui sourit, tristement. Il savait de quel bois étaient faites les iliennes bien avant de s'engager dans tout cela avec elle. Cela ne rendait cependant pas la chose plus facile à accepter.

« Un amour courtois, donc. Distant, poli. »

Le répéter ne changeait pas la donne. Mais peut-être qu'à force de le redire, elle finirait par s'y habituer. Une passion étouffée dans les actes, et dissimulée par les mots, mais vibrante par le regard. Un constat qui ne consolait pas l'insulaire, qui déjà croisait son regard brièvement, sans pouvoir le soutenir. A en suivre sa définition du mal, ils étaient en plein dedans.

« Tu en serais capable, de te contenter d'aussi peu, alors que nous avons tant partagé ? De tenter de te convaincre que c'est suffisant, alors que ton cœur et ton corps en demandent beaucoup plus, et à raison ? »

Et si le compromis était bien pire que le renoncement le plus total ?

« Que se passera-t-il, Torrhen, lorsque tu reviendras de la prochaine bataille, parce que tu reviens toujours, et que je devrais cacher mon soulagement sous un cordial salut au lieu de pouvoir te le susurrer à l'oreille ? »

Plus qu'une envie, un besoin. Une poigne viscérale qui ne laissait aucune autre option que celle du contact, rafraichissant, rassurant pour atténuer les peurs et les angoisses liées à son statut impérial.

« Que se passera-t-il quand, à huis clos, nous devrons limiter nos impulsions l'un envers l'autre, alors qu'elles n'ont rien de honteuses ? Seras-tu la voix de la raison, pour le bien de la promesse faite à ton épouse, ou de celle faite à ta maîtresse ? »

Pour le bien du raisonnement, elle avait poussé l'imagination, mais les scènes décrites pourraient très bien se produire.

« Est-ce que tu m'arrêteras, si je t'embrasse à la veille du départ au combat alors que tout espoir a disparu ? »

Est-ce qu'elle l'arrêterait, s'il venait à glisser ses mains sous ses jupons pour remonter le long de ses cuisses ? Tout mettre en pause était peut-être plus simple. Ou pas. Foutue situation impossible.

Lorsqu'elle releva les yeux vers lui, il la regardait avec intensité. Un regard puissant qu'elle adorait et auquel elle s'accrocha par pur réflexe, mais qui en cet instant rappelait la faiblesse de leurs conditions, l'un envers l'autre. Elle y plongea pourtant, entrevoyant espoirs et difficultés, bonheur et épreuves, plénitude et doutes. Futur et passé. Elle dut réprimer le réflexe de s'avancer pour le toucher, et d'oublier tout le reste.

Non. Ils avaient un accord, maintenant. Elle laissa l'air marin se glisser dans ses poumons en inspirant doucement, la poitrine douloureusement comprimée par le manque anticipé de ses caresses et de ses attentions. Lorsqu'elle expira, elle détourna le regard, lui chuchotant dans un souffle :

« Ne me regarde pas comme cela, je t'en prie... »

Ou bien si, qu'il le fasse. Qu'il le fasse pour toujours, pour qu'ainsi leur attachement l'un pour l'autre ne soit jamais oublié.

Personne ne pourrait le leur retirer, ce regard et tout ce qu'il disait.

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyMer 20 Sep - 14:26



 Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Je n'ai pas du tout envie de choisir. Je n'ai pas du tout envie de me priver de tout ça. Je sais bien que c'est égoïste, mais merde à la fin. Ca fait des années que j'en prends de partout sur le coin de la figure, que je dois tout encaisser, dire oui à tout. Je sais bien qu'il n'y a pas de justice, puisque les dieux font la sourde oreille à nos soucis du présent et qu'en général il n'y a pas de meilleure figure de justice qu'un souverain lui-même, mais ça ne m'aide aucunement. J'en ai surtout assez de me plier aux conditions des autres. J'en ai assez que tout le monde cherche à me faire faire quelque chose, et vienne me le reprocher ensuite. C'est le lot de tout gouvernant, car la première chose que l'on apprend en régnant c'est que tout le monde attend quelque chose de son souverain... Mais que les solutions une fois appliquées, ou la simple prise de décision, ne convient pas toujours à tout le monde.


Pour une des rares fois de mon existence, j'ai envie de me rebeller contre ce destin inique. Je ne sais simplement où donner de la tête ; c'était plus simple quand j'étais seul. Mais ici et maintenant il est facile de prendre du recul et de se rendre compte que rien ne va jamais véritablement dans mon sens. Les querelles de clochers entre fédérés, les attentes démesurées de certains, la pression que tout le monde met sur mes épaules de toujours tout devoir solutionner pour tout le monde, ce que j'accepte dans mon mariage, ce qu'on m'en retire. Je hais le destin, brutalement, pour ce brusque retour de flammes. Ce serait plus simple d'en vouloir à Rhaenys pour tout ceci, mais bien injuste. Elle a ses raisons ; et si je reste froid, pragmatique, je les comprends. Je les accepte, même.


Isla me passe la pommade. Elle me rassure. Et pourtant, je sais, pour la vie que j'ai vécue, que la patience même d'amour a des bornes bien tangibles, même si on ne les entrevoit pas sur le moment. Je sais que si je ne peux pas être présent, un jour ou l'autre, je le regretterais amèrement, car elle sera passée à autre chose. Une jeune femme de vingt huit ans, pensez... Beaucoup à cet âge sont mariées, et ont des enfants déjà grands. A cet âge là, j'étais déjà père de trois louveteaux. Et j'aspirais à mon foyer, et à rien d'autre. D'ici à ce que la situation ne la lasse, ne l'exaspère des constantes vexations à endurer... Je relève le regard vers Isla, fronçant les sourcils.


J'allais répondre. Mais non, rien. Ca me force à beaucoup d'introspection, tout ça.


Je n'aime pas du tout ce qui me vient à l'esprit, tout ce qui se cumule dans ma tête et s'additionne. Je réfléchis à toute vitesse. Je passe en revue toute notre histoire, de mon premier courrier jusqu'à notre dernière étreinte, tout à l'heure, tête sous sa robe et ses souffles pour souligner la puissance de cette attraction, sa force et sa prépondérance sur tout le reste.


Je ne veux pas renoncer à tout ça. Et qu'elle reprenne mes mots souligne aussitôt à quel point les idées derrière sont vaines, inutiles. C'est mettre un mot de fin sur quelque chose qui ne l'a jamais mérité. Isla m'interroge. Péniblement, je retourne un regard torve vers elle. Heurté, déçu. Savoir que tout cela est de mon fait de bout en bout est pire encore, mais je l'écoute. Je l'écoute parce que malgré son jeune âge, l'ilienne a toujours fait preuve d'une grande et profonde sagesse. J'imagine tout ce qu'elle me dit, toutes ces situations.


Avec le même mot lancinant, qui revient sans cesse.


Comment. Oui, comment ?


Isla me demande de ne pas la regarder comme je le fais. Mon visage se ferme plus encore, tout comme les rides de mon front qui se creusent et de mes cicatrices qui se zèbrent dans les replis de ma peau. Je suis touché, heurté par les implications que j'ai promises, et pis encore parce qu'elles soient légitimes.



| Je suis désolé. Je ne sais pas comment faire pour... Masquer ça. |


Je déglutis péniblement, regarde la mer. Essaie de trouver de quoi me refaire une contenance dans le paysage et l'horizon infini de la nuit. Et puis merde, que suis-je sensé faire ? On me pousse deux ans durant à m'ouvrir, à laisser mes impulsions et mes instincts s'exprimer, à aimer, et aimer encore, plus que de raison. Et quand je le fais, on me le retire ? Je maudis ce monde et les règles qu'il porte, que j'ai moi-même portées.


| Attends... |


Je me retourne vers elle. Isla rejette l'idée de l'amour courtois. Alors, quoi?


| Tu es en train de me dire qu'il vaut mieux tout arrêter, et reprendre plus tard ? De ne plus se voir ni se côtoyer, en dehors d'officielles assemblées? |


L'abîme est là, béant, devant moi.


| D'être sages. De respecter, inflexibles, la parole donnée. |


Je parle plus bas, calme. En apparence, regard perdu. Je recherche des solutions.


Il n'y en a pas. Mon visage se défigure à nouveau. Expression rageuse, hideuse, cicatrices distordues sur ma joue ravagée et mon front, ma commissure des lèvres figée dans un rictus de colère.



| Putain de dieux, non. Non, je ne veux pas de ça. Si toi, tu préfères quelque chose de plus simple ou ne veux plus de moi, alors soit. Mais que suis-je sensé accepter, désormais? |


J'ai vaguement conscience de la distance prise par les Demalion, derrière.


| Et quoi, alors ? Je dois accepter que ma femme s'amourache de son connard de frère, qui l'influence en privé de ses avis ? Pis, qu'elle ai couché avec lui et qu'elle soit en droit de recommencer quand moi, MOI, je n'ai jamais eu le droit à autre chose qu'à des torrents de sang et de larmes? |


Je m'insurge, pour de bon. Je détonne, sans élever tellement la voix, mais Isla peut sentir que j'explose littéralement à mes intonations.


| C'est injuste. Et c'est inutilement cruel. Si on voulait que je me comporte comme une bête bien dressée, il ne fallait pas me pousser à tout ça. J'y étais hermétique. On ne m'a pas forcé, c'est sûr. Mais sans autorisation explicite, jamais je n'aurais transgressé la morale qui m'a vue naître. Jamais je ne nous aurais mis dans cette situation. |


Je souffle du nez pour me calmer, poitrail qui gonfle et se relâche à chaque inspiration furieuse.


| Ma première femme m'a trompé avec mon frère le plus proche. Tu sais ce que ça implique pour mes premiers descendants. Et tu sais comme moi que pour toujours, Rhaenys préférera son frère, son si précieux Valonqar. Voilà vingt-six ans que je guerroie, partout, et tout le temps. J'ai traversé l'enfer des hordes sauvageonnes, des pillards et de leurs horreurs sur mes côtes. J'ai enduré des sièges terribles, et survécu à des batailles atroces. J'ai damné ma propre conscience par mes actes, par les horreurs dont je me suis rendu coupable année après année, jusqu'au meurtre de sang-froid. | Ma voix suinte d'un mépris dont je suis peu coutumier, hideux de jalousie, pétri de faiblesses qui éclatent au grand jour. | Et moi, qui ai enfin trouvé quelqu'un qui m'aime sans rien attendre d'autre de moi que l'amour, je dois couper tous liens par souci de mes devoirs? |


Je me tourne vers Isla.


| Alors, non, je refuse. J'ai fait un serment à Rhaenys et je vais le respecter. Quitte à ce qu'on s'étouffe de potions qui nous laissent du temps, quitte à trouver des expédients, à faire attention, à veiller à comment on gère ça au jour le jour. Je vais respecter ma promesse. Parce que je l'aime. Mais je t'aime aussi. Et il est hors de question qu'on me demande de sacrifier ça aussi, pas après tout ce que j'ai sacrifié dans ma vie, et ce que je sacrifierais encore. Je vais respecter la parole que j'ai donnée. Mais de la façon dont je l'entends, et pas autrement. |


Je prends ses mains dans les miennes, et tant pis pour les Demalion.


| Je ne veux pas avoir à te traiter comme une étrangère, jamais. Tu ne l'as pas mérité, en aucune façon. |


.
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyMer 20 Sep - 18:23


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Même sans le regarder, Isla pouvait sentir son énergie s'agiter, à son côté. Elle avait conscience de la portée de ses mots, mais elle se sentait au pied du mur, face à une promesse qu'elle n'avait pas acceptée elle-même, mais à laquelle elle devait se plier néanmoins. Et pour quelle raison ? Pour contenter une impératrice qui n'en avait plus grand chose à faire de leur amitié d'antan, ou de leur complicité. Isla en venait presque à se demander si le jeu en valait vraiment la chandelle. Il s'excusa, et une vague de froid vint secouer ses os lorsqu'il détourna le regard vers la tumultueuse étendue noire d'eau salée. Elle en profita pour inspirer à pleins poumons, profitant de l'instant offert. Il posa des mots concrets sur ce qu'elle venait de lui dire sans vraiment lui dire, se tournant vers elle, l'obligeant de facto à le regarder une nouvelle fois. Sa question n'en était pas vraiment une, puisqu'il avait bien compris ce qu'elle disait. Mais l'entendre de vive voix la fit se sentir en colère, sans pour autant savoir vraiment vers qui la diriger. Était-ce envers elle-même, d'avoir proposé cette idée ? Ou bien envers Rhaenys, à qui Isla donnait tout sans cesse mais qui finissait par demander toujours plus ?

Soudain il sembla se raidir, son visage se tordant dans un sombre rictus qu'Isla avait déjà pu voir apparaitre quelques fois et qui ne présageait rien de bon. Elle serra les poings, prête à affronter la vague de colère qui semblait le submerger, tandis qu'il reprenait la parole pour énoncer des faits qu'elle ne connaissait que trop bien. Elle garda le silence, préférant nettement le laisser exprimer chaque mot qu'il voulait lui dire. Elle se souvenait de ce qu'il lui avait déjà avoué, d'avoir peur qu'elle se lasse de lui, qu'elle parte pour un autre, puisqu'elle était si jeune, si belle... et si libre de contraintes. Si elle entendait les aléas politiques et les décisions, elle en avait assez qu'il la pense assez frivole pour aller voir ailleurs et pour ne pas tenir compte de tout ce qu'elle venait de lui dire. Comment pouvait-il penser qu'elle ne voulait plus de lui ? Après tout ce qu'ils avaient partagé ? Et ce qu'ils se juraient l'un à l'autre sur cette plage ? Elle l'écoutait alors, elle ravalant sa fierté de se défendre de cette injustice, lui ravagé par son impuissance face à cette situation inextricable. Il mentionna Orys, encore une fois, partie prenante de l'ensemble des situations difficiles auxquelles ils étaient confrontés, tous, et encore plus ces derniers jours. En cet instant, Isla ne le portait pas vraiment dans son cœur, encore meurtri de leur dernière entrevue alors elle ne prit pas son parti. De toute manière, le point de vue de Torrhen était sans appel et elle ne pouvait qu'être d'accord avec son constat : il avait raison. Brutalement raison.

L'injustice était double car demandée en plus par une personne qu'il aimait, qu'ils aimaient tous les deux. Si l'on raisonnait pragmatiquement, en oubliant le passé comme l'impératrice semblait le faire, Isla n'était qu'un sujet impérial parmi d'autres. Qu'elle soit la cible d'une telle demande pouvait s'entendre, toute raison gardée. Mais Rhaenys était-elle seulement en droit d'exiger tel tribut de sa part à lui ? Son époux qu'elle aimait de toutes ses forces, et avec qui elle avait traversé l'enfer et la mort ? L'insulaire ne le savait pas. Elle ne savait plus rien, de toute façon.

Il évoqua à nouveau n'avoir jamais voulu pareil rapprochement extra conjugal, ni avec Isla, ni avec personne. Mais pourtant, ils étaient là, et l'ironie de la situation était justement qu'en ne le voulant pas, ils s'y étaient condamnés. A trop réprimer une envie, elle finit par s'exprimer, sans bornes ni limites, sans convenances ni regrets. Et maintenant, à la croisée des chemins créés par leurs choix, ils se retrouvaient, face à l'exigence cruelle de l'impératrice et aux lignes directrices de leurs loyautés respectives. Isla ne savait pas, s'il devait accepter. Elle l'avait fait, par loyauté, par amour. Elle avait tout toléré, du plus simple éloignement à la souffrance physique et psychologique de son mariage. Elle avait tout fait pour Rhaenys, et au moment même où elle s'était sentie pousser des ailes en tombant amoureuse de Torrhen, elle était rappelée à la cruelle réalité des choses. Et le pire dans tout cela, était que son premier réflexe était d'y céder, encore et toujours.

Il se sentait coupable, responsable de la situation. S'il y avait un coupable, elle l'était tout autant que lui. S'il avait fait le premier pas, elle n'avait certainement pas détourné le regard et en avait fait le premier geste, ou inversement. Était-ce à partir de ce courrier, qu'ils s'étaient condamnés ? Ou lors des premiers travaux effectués ensemble ? Était-ce à cet instant, qu'elle aurait du prendre garde et verrouiller son cœur, plutôt que de le lui donner, sans opposer aucune résistance ? Parler même de coupable était si négatif que ça la rendait malade.

Le vent cette fois accompagnait avec perfection son explosion de colère, à peine contenue dans les gestes, mais libérée dans les paroles et les fins de phrases, toniques, brutales. Il ne mâchait pas ses mots, tranchant dans le vif, révélant secrets et passions, montrant aussi par cette occasion toute la confiance qu'il plaçait en elle. Et Isla en aurait été flattée, dans d'autres circonstances. Mais tout cela prenait une tournure qu'elle n'aimait pas.

Voir la position dans laquelle il était placé par sa propre épouse faisait naître en elle une sombre colère. Tout ce qu'il décrivait, les sacrifices endurés au nom d'un devoir écrasant, au nom même de Rhaenys... Tout cela, elle se reconnaissait dedans, bien plus qu'elle ne l'aurait pensé de prime abord. Isla n'avait jamais voulu le blesser. Et pourtant voilà que c'était exactement ce qu'elle était en train de faire. Rhaenys non plus, ne voulait pas le blesser. Pourquoi alors demander pareille chose ? Et qu'on ne l'accuse pas de trop en demander, son statut de maîtresse n'avait rien à faire dans l'histoire : Rhaenys l'avait accepté et l'avait encouragé. Et elle savait que Torrhen ne lui aurait pas refusé une demande pareille, tout comme Isla n'aurait pas fait d'autre choix que de lui obéir et l'accepter par procuration. Isla ne comprenait pas toujours les revirements de l'impératrice, mais cette fois-ci, elle sentait que ce choix était différent.

Ses petites mains disparurent dans les siennes, massives, froides, lorsqu'il les attrapa. Elle releva les yeux vers lui, croisant son regard animé d'une détermination sans faille. Et ses mots, qui se faisaient plus doux déjà, venant faire fondre toute la résolution d'Isla. Elle secoua doucement la tête, lorsqu'il la hissa sur un piédestal duquel elle n'était pas tout à fait à l'aise.

« Tu n'as rien mérité de tout cela non plus, et pourtant, nous y voilà. »

Toute sa vie, elle était restée aux côtés de Rhaenys. Elle l'avait adorée, détestée, aimée, taquinée, jalousée, embêtée. Chaque émotion qu'elle pouvait ressentir lui était inextricablement liée, à présent. Chaque sentiment lui rappelait quelque chose qu'elle avait vécu avec elle, dans un passé proche ou lointain. Toujours, elle l'avait choisie. Envers et contre tout. Alors même qu'elle souffrait sous les coups de son mari, pour la préserver, elle s'était tue. Parce que Rhaenys avait affirmé que le mariage entre Orys et elle était la meilleure solution, elle s'en était convaincue. Elle avait même tenté de l'en convaincre aussi. Car elle pensait que tout irait pour le mieux, que c'était un chemin difficile à arpenter, mais qu'une sorte de clairvoyance devait bien l'habiter pour qu'elle envisage l'option. Après tout, qui se priverait sciemment d'un amour de cette force qui existait entre eux deux ? Pourtant en cet instant, Isla ne voyait ni bienveillance, ni clairvoyance dans l'exigence de Rhaenys. Simplement une douleur, sourde. Et un sentiment d'injustice que le discours de Torrhen avait enflammé. Ainsi qu'une pensée, un affreux doute, qui commençait à l'envahir.

Si tout ce qu'elle avait fait pour elle était si juste, alors pourquoi est-ce que ça faisait si mal ?

Torrhen n'était pas parfait, personne ne l'était. Mais elle avait lu dans son âme et y avait trouvé des similitudes avec la sienne. Alors si elle méritait le meilleur, lui aussi. Il choisissait de conserver intacte ou presque leur histoire, de la prioriser, malgré les dangers et la proximité de la chute. Et elle serait longue, en cas de faux pas. Il choisissait l'amour. Au-delà de toute raison, au-delà de tout devoir. Et Isla se débinait, car Rhaenys le lui demandait. Mentalement, elle se fustigea de tenir ces beaux discours sur l'amour et la liberté, et qu'une fois confrontée à un pareil choix, elle ne fasse pas le bon.

Peut-être que c'était là, ce moment qu'elle redoutait tant. Ce choix qu'elle aurait aimé ne jamais avoir à faire. Satisfaire Rhaenys et perdre Torrhen. Aimer Torrhen et s'éloigner de Rhaenys. Il était prêt à flirter avec les limites pour elle. Pour ne pas perdre ce qu'ils avaient partagé jusque là. Comment pouvait-elle dire non à cette plus pure expression de l'amour, elle qui s'en revendiquait le héraut ?

La gorge serrée, elle bougea ses doigts dans ses mains, cherchant à s'ancrer dans ce moment ici et maintenant. Isla se sentait comme sur un fil, entre deux précipices. Elle avait besoin d'un signe, d'une certitude que son choix serait le bon. Mais elle n'en avait pas, et elle n'en aurait jamais. Il fallait sauter, d'un côté ou de l'autre. Sans pouvoir revenir en arrière. S'il croyait en eux, elle devrait le faire aussi. Et s'il ne la croyait pas lorsqu'elle disait qu'elle ne l'abandonnerait pas pour le premier venu, alors elle devrait laisser tomber les mots et le lui montrer par les actes.

Abandonner leur histoire c'était dire adieu à lui, et à eux. Leurs efforts, leurs tribulations, leur amour, inconditionnel. Sans aucune garantie que le jour viendrait où ils pourraient vivre en paix. Et surtout, c'était se tourner le dos à elle-même et à ses convictions.

« Bien. Alors je me battrai pour nous. »

Sa voix enrouée avait brisé le silence. L'opportunité de tout arrêter était la plus sage, celle qui permettait de contenter Rhaenys. Mais c'était aussi la solution de facilité, celle qui à la fin ne donnerait aucune satisfaction quant au chemin accompli. Mieux valait souffrir à deux que d'endurer seul ce qui arriverait.

« Je ne veux pas que notre histoire soit une énième abnégation à sens unique. Je ne veux pas que dans dix ans, tu la regardes avec regret ou amertume. »

Elle remonta leurs mains près de son cœur, approchant son visage du sien.

« Je ne veux pas que tu te contentes d'un amour conditionné à un quelconque dévouement. Je ne veux pas que tu penses avoir besoin de sacrifier quoi que ce soit pour être avec moi. Je veux te donner tout ce que tu ne crois pas mériter et te convaincre que tu le mérites. Et si tu es damné, je me damnerai aussi, pour te rejoindre, pourvu que nous soyons tous les deux. »

Elle porta leurs mains à ses lèvres, pour y déposer quelques baisers, puis accrocha ses yeux, gardant ses mains près de son visage, dont elle ne distinguait plus grand chose dans l'épaisse nuit qui les rapprochait.

« Pardonne-moi, je t'en prie, d'avoir douté de la force de mon amour pour toi. Je te choisis toi, Torrhen. Pas Rhaenys, pas Orys. Toi. »

Et au diable les conséquences.

(c) a m i t y



dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 21 Sep - 11:03



Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Les choses sont claires, dans ma tête. Elles s’éclaircissent. Notre situation reste pénible, compliquée. Mais externalisée mes frustrations et toute ma colère me permet de poser des mots sur des choses que je ressens de manière diffuse depuis des années, bien avant mon mariage, bien avant Rhaenys. Je ne me suis jamais autorisé à être content, en vérité. Ce n’est pas une constatation de complainte ; j’ai choisi mon destin, et je l’ai forgé par le fer, par le feu et dans le sang. Je suis là où j’ai voulu être. Mais ça m’a beaucoup coûté, au fil des ans, jusqu’à devenir presque insupportable. Je ne sais pas du tout comment je pourrais tenir autrement désormais, qu’en capitalisant sur mes forces, en prenant garde à tout ce que j’ai acquis, tout ce que j’ai conquis de haute lutte. Comme Isla. Ca semble aller de soi, maintenant. Mais l’était-ce vraiment ? Après tout, elle avait été dans le giron de Rhaenys et d’Orys pendant longtemps, promise à un bel avenir et donc à un mariage en conséquence. Je continue de croire qu’elle sacrifie énormément pour m’avoir moi, et sans pourtant pouvoir jamais me posséder complétement. C’est aussi beau que c’en est triste.


Je suis en phase avec ce que je ressens ; je puise une force nouvelle dans ces certitudes. Ce n’est pas tellement contre Rhaenys que je suis en colère, ni même, contre son frère qu’il est facile d’accuser de tous les maux. Bien sûr, je constate, je ne peux faire autrement, que mon épouse conditionne une parole auparavant donnée à de nouvelles conditions ; précisément le genre d’attitude qui, publiquement et sur d’autres sujets, nous a valu de nous séparer du Val. Mais c’est une promesse intime qu’Isla et moi louons pour sa sagesse ; nous l’acceptons, tout en reconnaissant qu’elle nous malmène et nous bouscule, nous blesse. Elle est la seule option possible, un compromis louable. C’est pour ça que je l’ai accepté en premier lieu : parce qu’elle est justifiée, cette patience de deux ans. Mais je sais aussi, je suis sûr de moi, que je ne veux pas redevenir un étranger avec Isla. Tout plutôt qu’un extrême qui me coûterait mon serment, ou que son opposé qui me coûterait Isla. Je veux endurer l’entre-deux avec elle, parce que je l’aime. Parce que je l’ai mérité. Parce que j’ai sacrifié bien plus que n’importe qui à toutes ces causes que j’ai défendues, que j’ai mérité, moi aussi, un peu d’une forme de prospérité que l’Empire peut permettre. Qu’elle soit intime et dangereuse, soit. Mais je le mérite. Comme RHaenys mérite aussi que je respecte mes propres paroles, parce qu’ensemble, nous avons souffert, et nous avons vaincu.


J’aimerais tant qu’elle voit les choses telles que moi je les vois… Ca viendra peut être, avec le temps. Je ne lui en veux pas à elle de ces mots, de cette nouvelle parole donnée. Même si ses circonstances m’égratignent et me heurtent, me poussent à l’introspection. Si, je lui en veux. Un peu. Mais j’en veux surtout à ce destin sans cesse contrarié, qui me prend dans des griffes pour en devenir inextricable. C’est contre la fatalité que je m’insurge le plus. J’en ai assez d’avaler les immondices du destin par kilos entiers et d’en toujours réclamer une cuillère de plus. Assez, c’est assez. Je veux Isla. Et je l’aurais. Comme je veux Rhaenys, et que je l’aurais aussi. J’ai mérité de grappiller le bonheur, et pas un plaisir éphémère. J’ai mérité la paix. Au moins quelques onces, avant de retourner me jeter dans les gueules de l’enfer.


Le regard que me jette Isla, mains tenues des miennes, me tord les intestins. Me fait fondre, intérieurement. Me fait du bien. Me conforte dans ma position. Je vois dans ses yeux et toutes leurs nuances les éclats de jaune et de vert, irradiant les versets de son âme d’une ferveur meurtrie mais flamboyante, inaliénable et définitive. Je la vois se damner, pour moi.


C’est beau, et puis c’est triste.


Mais non, je ne veux pas renoncer à elle.


Ses mains guident les miennes vers son cœur et nous sommes près, bien trop près pour l’escorte avec laquelle je vais devoir échanger peu après. Ses baisers sur mes mains vrillent mon cœur, l’emballent d’une folie discontinue et erratique, de palpitations désordonnées qui me font déglutir en perte de repères.



| Je ne veux pas que tu renonces à Rhaenys. Jamais. Je ne veux pas non plus renoncer à elle. Je crois en ce futur que nous évoquions, tout à l’heure. J’y crois, dur comme fer. Parce que j’ai des raisons d’y croire. Parce que vous me donnez de l’espoir, toutes les deux. A des niveaux différents. Rhaenys ne fait que protéger le trône, la cohésion de l’Empire, et l’avenir de nos enfants. Elle n’a pas dit non. Elle a repoussé. C’est dur. Nous ne l’avons pas mérité. Mais c’est sage. Je trouve ça injuste, que ça nous arrive, à nous, après tout ce que nous avons vécu chacun de notre côté, ou ensemble. Que nous nous soyons trouvés sans pouvoir nous aimer comme nous l’entendons, sans pouvoir l’aimer, elle, comme nous le voulons. Mais je ne veux pas de la solution qui consiste à ne plus se voir, à ne plus se toucher. |


Je me rapproche d’elle, encore, nous sommes l’un contre l’autre.


| Cela, je le rejette en bloc. |


Et laisse glisser une de mes mains des siennes, avec douceur, l’autre restant lovée au creux des siennes. La main libérée vient caresser sa joue.


| Je veux que nous mettions ce temps à profit pour nous. Pour notre avenir. Celui d’Aeden, d’Athynéa, pour celui des enfants que nous aurons peut être un jour. Nous pouvons faire ça proprement, pour nous assurer un futur durable. Mais je ne veux pas que la frustration et le sentiment d’injustice nous poussent à rompre ces liens. |


je souffle, contre ses lèvres.


| Je t’aime, et je ne veux pas devenir un étranger pour toi. Ni maintenant, ni pendant deux ans, ni jamais. Je sais ce que je veux. Et ce que je veux, c’est toi. Et c’est Rhaenys. C’est nous trois. Mettons à profit ce temps pour assurer ton avenir avec nous. Et pour reconquérir celle que nous aimons, ensemble. |


Je souffle contre ses lèvres, calmé par la résolution dont je me drape ; c’est difficile d’envisager cet avenir à trois, d’en soulever tous les obstacles. C’est ma ligne de conduite depuis des semaines maintenant, depuis que je sais que Rhaenys m’aime toujours et que je peux avoir un avenir avec elle. Et parce que plus le temps passe, plus je suis amoureux d’Isla ; de maîtresse à compagne, de compagne à partenaire dans tous les aspects de mon existence, ou presque.


| Je ne saurais pas passer deux ans sans te toucher, sans t’embrasser, sans chercher ton regard, ou ton approbation. Sans t’aimer comme je l’entends. |


Nos lèvres se frôlent.


| Et je te le prouve. |


Et lie nos lèvres. D’un baiser tendre, et doux. Le guerrier hirsute, hideux, vieillissant, et la jeune beauté qui tous deux se donnent. Puis, je me délie d’elle, et lui offre un sourire profond, et sincère. Je me retourne, et appelle à nous les gardes, d’un geste. Sans honte, avec l’aplomb du chef de guerre.


| Vous avez vu ce que vous avez vu. Vous êtes des Demalion, la Garde Impériale. Des Loups et des Dragons, triés sur le volet. L’élite de l’Empire. Vous êtes nobles ou non, mais tous vous êtes élevés par votre talent pour la guerre et votre loyauté. |


Je désigne Isla d’un regard.


| Lady Isla et moi sommes proches. Ce n’est plus un secret, pour vous. Mais il doit le rester pour les autres. La Dame mérite votre respect pour ses efforts fournis et renouvelés pour l’Empire que nous servons tous. Vous ne soufflerez mot à quiconque de ce que vous venez de voir. Le faire serait me trahir moi, et trahir l’Empire. |


Le ton est grave, mais sur la confidence ; je les intègre à mes secrets, retiens leurs visages, et me souviens de leur nom.


| Et je ne connais qu’une façon de traiter la félonie. |


J’allais achever, mais leur chef toise ses hommes avec sévérité.


| La corde ou la croix, messieurs. |


Je dodeline de la tête ; ce n’était pas exactement la façon dont j’allais présenter les choses, et je termine avec un brin d’humour et d’ironie.


| Ca, plus mon mépris. |


Les hommes rient.


| Laissez-nous encore quelques minutes, voulez-vous. |


| Mais Sire, nous nous éloignons trop du… |


| Quelques minutes. |


Je tranche, et leur chef hoche la tête avant de se détourner avec ses hommes ; et se déploient en éventail pour prendre leurs distances et marcher vers les dunes. Nous sommes à deux, à nouveau, sous un ciel étoilé. Lui souris.


| Une première chose de réglée. |


Et je reviens vers ses lèvres, avec plus de fougue, et d’appétit.


| Tout ira bien. Je te le promets. |


C’est faux, évidemment. Mais nous avons besoin de le croire pour avancer. Et le baiser est absolu, jusqu’à en perdre le souffle.
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Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




Spoiler:

Torrhen Braenaryon
Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyVen 22 Sep - 15:36


Nous ne savons pas

Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Isla ne savait pas si les choix pris étaient les bons. Elle ne le saurait jamais, car il serait impossible de savoir ce qui se serait produit, si elle avait choisi différemment. Alors elle devait se raccrocher à quelque chose, pour penser que ce qu'elle faisait, ce qu'elle disait, allait dans la bonne direction. La foi, peut-être. Ou bien l'amour. Car ne choisissant la conviction qui l'habitait à chaque fois qu'un choix se présentait devant elle, pouvait-elle réellement faire le mauvais ? Torrhen semblait touché, perturbé par l'ensemble des promesses qu'ils se faisaient, qu'elles soient silencieuses ou parlées, ou qu'elles soient entre eux deux ou avec Rhaenys. Isla quant à elle, sentait son inclinaison à prendre son parti, malgré son attachement certain et de longue date à l'impératrice. La situation était injuste, ils le savaient tous les deux. Lui qui avait tant été brimé d'attentions de la part de Rhaenys depuis quelques mois, au moment où il pouvait enfin laisser s'exprimer son amour, il lui était demandé de les retirer. Et elle, meurtrie dans sa chair et dans son âme, reprenant pleinement le contrôle de son corps et de ses désirs, de ses sentiments, guérissant à chaque caresse et baiser, devait elle aussi s'en contenter sans pouvoir aller plus loin ? Certes, il s'agissait de deux ans. Ce n'était pas une longue durée, ni une éternelle condamnation. Mais ce n'était pas tant la durée que le fait qui était imposé, qui donnait matière à réflexion, à des changements de position. Ce qu'ils décidaient aujourd'hui pourrait très bien avoir de fortes conséquences. Sur leurs proches. Sur l'Empire. Sur eux-mêmes.

Il prit la parole, ménageant la chèvre et le chou pour affirmer son souhait de pouvoir s'unir dans un futur à trois, tel qu'il l'imaginait. Il ne voulait pas qu'ils s'éloignent de Rhaenys, mais plutôt profiter de ce moment pour organiser, planifier. Des actions bien à contre courant des impulsions amoureuse dont Isla était bien souvent victime, mais elle ne pouvait pas dire que c'était une mauvaise idée, l'ayant elle-même reconnue un peu plus tôt. Quant à Rhaenys.. Il semblait croire dur comme fer qu'il y aurait un moyen pour eux trois de se trouver. Pour l'instant, Isla n'en voyait pas le chemin. Rhaenys avait sa propre peine, et Isla avait tenté par tous les moyens de l'aider à la surmonter. Elle s'était blessée, plusieurs fois, en le faisant, la rendant maintenant plus prudente, voire frileuse, à ce type de confrontations. Pourraient-ils vraiment vivre ce qu'il décrivait ? Elle en doutait. Et elle ne savait pas vraiment si elle voulait avoir tord ou raison. Les discussions avec Rhaenys s'étaient faites rares et difficiles, à chaque fois, ces derniers temps. Isla avait failli à la ramener parmi eux, pleinement, et là où était sa place. Son envie de remettre ce combat à plus tard était bien là, préférant battre en retraite pour mieux identifier un chemin dans lequel se faufiler, une faille, dans cette armure de sang et de larmes qu'elle s'était forgée. Torrhen y croyait, lui. Si Isla avait pu s'en convaincre par le passé, ce n'était plus le cas aujourd'hui, les blessures encore à vif. Cette énième demande venant parachever l'ensemble d'un goût de cendres.

Il état tout près, à présent, sa main contre sa joue, toutes deux froides. Elle sentait son souffle contre sa peau, et son coeur s'emballer, dérailler presque, au son de sa voix grave qui résonnait jusque dans ses entrailles. Le discours était beau, touchant. Un discours qui ne pouvait que venir contredire la réputation qui le suivait, tant il en émanait une douce chaleur. La résolution ardente de la certitude qu'un jour, sa vision deviendrait réalité. Elle était touchée, l'insulaire, d'une telle preuve d'apaisement, par rapport à leur relation tripartite, et de contentement serein dans le dessin des contours qu'elle comporterait. Son baiser l'électrisa, et ce n'était pas la première fois, mais elle ne parvenait pourtant toujours pas à s'y habituer. Et c'était tant mieux. Son sourire ensuite manqua de lui faire perdre pied, mais elle se rattrapa à ses prunelles, tandis que déjà, il hélait la garde. La garde. Elle les avait presque oublié. Ils s'approchèrent, et elle décida de faire front, encouragée par la posture de Torrhen qui avait décidé d'assumer pleinement la nature de leur relation. Elle garda sa main dans la sienne, observant le visage des soldats, qu'elle avait du mal à déchiffrer. L'Empereur expliqua la situation, sans laisser l'opportunité pour l'un ou pour l'autre de contester, ni même de donner son avis. Factuel, précis. C'était même émouvant pour Isla, de l'entendre prendre son parti par anticipation, la défendant d'affronts ou de ragots imaginaires. Avec une telle introduction en la matière, ils étaient prévenus. Avec aplomb, elle soutint leurs regards, qui se posaient parfois sur elle, parfois sur Torrhen. Rien ne transparaissait, si ce n'était de la loyauté, indéfectible, éternelle, envers leur chef et souverain. Elle garda le silence, un léger sourire abritant ses lèvres lorsque l'évocation des sanctions fit naître quelques rires. Etaient-ils soulagés, d'avoir enfin l'explication à ce dont ils étaient témoins depuis leur départ de Fort-Darion ? Ou bien déçus du comportement de leur Empereur mais trop fidèles pour oser dire quoi que ce soit, surtout maintenant ?

Torrhen balaya avec autorité les protestations des Demalion lorsqu'il leur demanda de les laisser. Avec regret sans doute, ils partirent, emportant avec eux les chaussures de l'insulaire. Elle n'en dit rien, elle n'en avait de toute façon pas besoin. Pas maintenant.

« Merci... » souffla-t-elle, la gorge serrée par l'émotion.

Isla ne sut rien dire d'autre. Les mots paraissaient insuffisants. Elle l'observa un instant, prenant le temps de respirer calmement. Le baiser plus appuyé qu'il lui offrit la fit basculer un peu en arrière, mouvement qu'elle contrebalança en attrapant ses épaules. Et sa promesse qu'il jura dans un souffle après avoir quitté ses lèvres déclencha des frissons, tant elle voulait croire qu'il avait raison. Il n'y avait pas besoin de lui demander s'il était sûr de ce qu'il venait de faire, elle le voyait dans ses yeux, la pointe d'arrogance, l'étincelle de fierté d'avoir pris le contrôle sur une situation qui les dépassait tous les deux. Et cela la rendait fière, également, d'être son aimée. Et plus légère, aussi. Comme sil's n'avaient plus à se cacher. Ce qui n'était pas entièrement vrai non plus.

Elle fit la moue, quittant ses yeux pour les replacer sur les coutures de son vêtement, déjà prises d'assaut par ses doigts fins.

« Quelques minutes, c'est tout... »

Pourquoi ne pouvait-il pas avoir demandé une heure ou deux ? Voire six ou sept, le temps d'arriver au petit matin, peut-être ? Isla n'avait aucune idée de l'heure qu'il était, mais elle savait qu'elle voulait passer le reste de la nuit avec lui. Le souffle à peine regagné, elle l'attira à elle à nouveau pour l'embrasser, souriant dans le même temps de cette nouvelle page qu'ils allaient pouvoir écrire, à deux.

« Ca ne laisse pas le temps pour une longue promenade, mais sans doute pour un bain de minuit... qu'en penses-tu ? »

La jeune femme n'attendit pas son retour car qu'il décide de l'accompagner ou non, elle irait dans l'eau. Sans quitter ses yeux, elle se déshabilla, laissant ses vêtements tomber sur le sable en formant des petits paquets qu'elle ne distinguait déjà plus, avec la nuit ambiante. La garde n'étant plus en visibilité, la source de lumière avait disparu, et seuls subsistaient le halo lunaire et que les lanternes accrochées aux quais et aux bâteaux, quelques centaines de mètres plus loin. Sans rempart à présent, le vent l'attaqua avec encore plus de force qu'avant et son corps se protégea en hérissant ses poils sur sa peau. Avec un sourire, elle se détourna, glissant un pied, puis l'autre, dans l'étendue noire. Elle contint avec peine un petit cri de surprise - c'était plus froid que prévu ! - qu'elle étouffa en serrant les dents. Oh et puis, plus d'autre choix maintenant. Une fois immergée jusqu'à la taille, elle prit une inspiration et disparut complètement, faisant quelques brasses sous la surface. Lorsqu'elle reparut, le froid lui mordait la peau ; les mollets, les cuisses, le ventre, tout y passait, instaurant une brûlure caractéristique d'une exposition prolongée. Elle se retourna vers lui, passant les mains sur son front et dans ses cheveux pour se débarasser le visage, le coeur battant de l'effet du froid :

« Elle est à la bonne température pour toi, loup du Nord. »

Un loup savait-il nager ? Elle connaissait déjà la réponse. Plongeant le haut de son corps dans l'eau, elle fit quelques mètres pour se rapprocher de lui, le menton immergé, l'observant avec intérêt, son sourire s'élargissant alors qu'elle imaginait son corps, libéré de ses entraves :

« Tu te souviens, la dernière fois que nous étions dans pareille situation ? Tu étais venu te baigner au même endroit que moi. Tu étais tout gêné, au début, de m'avoir trouvée dans le plus simple appareil... » se mit-elle à rire, repartant quelques mètres en arrière en faisant de grands mouvements de bras. « J'ai toujours trouvé ça mignon. » finit-elle en le taquinant, mignon étant un adjectif qui convenait plutôt aux jeunes hommes candides qu'aux soldats aguerris par le temps et la guerre.

Se remettant sur ses deux jambes, immergée jusqu'aux épaules, elle haussa la voix, lui lançant quelques gerbes d'eau pour montrer son impatience :

« Dois-je prétendre me noyer, pour que tu viennes me sauver ? » l'interrogea-t-elle, à moitié sérieuse. « Ou au contraire m'enfuir pour que tu me rattrapes ? » fit-elle, mimant à moitié l'un, à moitié l'autre, profitant de son temps de réaction pour s'éloigner.

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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyDim 24 Sep - 1:00



 Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

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C'est là que je me dis que Rhaenys me manque. Que tout est plus simple quand elle est là. Et qu'elle écoute son cœur plutôt que son frère, plutôt que sa rancoeur pour toutes les injustices que nous aurons subies au cours de notre intense mais brève histoire. Tout reste à construire. Comme avec Isla. La guerre nous ôte à tous de précieux moments, que nous aurons grand-peine à rattraper plus tard. L'amour nous fait faire des folies. Et dire des mensonges, aussi. Involontaires, mais bien réels, et pourvoyeurs de désastres futurs. Nous n'avons pas d'autres choix que de nous y complaire, parce que sans lui nous serions devenus fous. Plus d'une fois j'ai cru être sur cette pente mortifère, mais à chaque fois c'est lui qui, incandescent, m'a servi de guide et d'orientation logique de mes choix. Je sais ce que je vaux, parce que les yeux des femmes que j'aime me renvoient l'image de celui que je suis réellement, et que jamais je ne cesserais 'être.


Je sens Isla émue de mon positionnement, de la défense que je lui octroie par le bouclier de mes mots et de mes ordres. Cela me rassénère, me fait ressentir une forme de force, de fierté. De puissance, aussi. Ces hommes-là, quelques centaines dans tout l'Empire, je les tiens par le cœur. C'est précieux, et je sais que je peux leur demander beaucoup. Il n'en reste pas moins que je viens d'avouer publiquement mon adultère, et de défendre l'honneur de ma maîtresse alors que je fais tout depuis des mois pour souiller son image, bien involontairement, mais ça n'en est pas moins vrai.



| Ne me remercie pas ; c'est moi qui suis ton débiteur. |


Et pour toujours, car elle sait mon point de vue. Et je souffle du nez, amusé et tout sourire, quand la jeune femme regrette déjà que je n'ai demandé que « quelques minutes ». Je réplique juste après son baiser qui m'embrase.


| L'avantage, c'est que c'est l'Empereur qui décide de la durée des minutes... |


Je veux et j'ordonne, au moins à cet escadron. Le reste de l'Empire est un écheveau de pouvoir bien plus délicat à manier. Et alors qu'Isla reprend et me défie presque, j'écarquille les yeux, surpris. Mes réactions avec elle sont plus naturelles que jamais ; nous sommes allés trop loin dans l'ouverture de nos sentiments respectifs pour que je masque encore ma surprise. Mais je vois dans ses yeux de braises qu'elle a déjà décidé, l'incandescente nymphe de mon cœur. Que Rhaenys n'eusse été avec nous qu'elle se serait enfin amusée pour de bon, même sans parler d'étreinte ou d'amour, mais rien que de l'impétuosité de son amie et de mes réactions, de la perspective de se baigner dans les eaux sous la nuit noire de l'Orage... Alors que l'on aperçoit le ciel étoilé si distinctement que cela ne peut qu'être le témoin parfait de nos émotions bien humaines.


La belle est déjà en train de se découvrir, retirant sa robe en virant ses bretelles et formes d'épaulières, en tirant ses lacets et en laissant tomber les vêtements. Je fais les gros yeux, plus encore, contrôlant qu'alentours les Demalion ont suffisamment élargi leur cercle de surveillance que tous ont disparu dans les dunes.



| Ici, maintenant ? Mais c'est dangereux, Isla! |


On n'est effectivement pas à l'abri de patrouilles ennemies, voire de regards indiscrets. Plus encore, la mer est traîtresse, par ici, et on n'y voit goutte dans l'eau. Je la crains, depuis toujours mais plus encore depuis que j'y ai perdu un frère... Et sans compter que la parcourir sans cesse depuis deux ans me rend systématiquement malade. Je vois son corps finalement dénudé, déchaînant les viriles passions de mon cœur vers elle. Malgré la pénombre et la seule lumière de la lune comme des étoiles, je vois sa chair de poule et n'ai qu'une envie, la réchauffer, la serrer contre moi, me frotter contre elle...


Je ris de bon cœur en la voyant, nue et désirable au delà de toute réserve, se tendre toute entière et couiner sous l'effet du froid. Mignonne comme toujours, impétueuse et inconséquente ; l'amour lui donne des ailes... Mais le Loup est un animal terrestre. Je la dévore des yeux, ses formes reflétant la lumière des astres qui nous toisent, et la vois disparaître dans l'eau avec courage. Inquiet de ne pas la voir immédiatement reparaître, j'ai déjà laissé tomber ma cape. Et la vois revenir avec la surface, soupirant audiblement de soulagement alors que la belle m'appelle encore. Je la toise avec un sourire canaille mais lui en veux un peu, de cette situation et de son inconséquence. Comment suis-je sensé me tenir quand elle ne fait plus aucun effort, elle qui était prête à renoncer à tout dix minutes plus tôt ? Je sais alors, que mes révélations à la garde et le serment imposé à mes hommes l'ont convaincue. Elle m'a donné son cœur, pour ne plus jamais le reprendre. Grondant intérieurement sous le poids de cette conviction, je tire sur mes propres attaches et quitte maille et plastron de cuir, gambison et braies, dévoilant mes culottes par dessous pour les laisser tomber sur mes bottes, dont je me déleste à mon tour. Corps massif, musculeux, couvert d'une abondante toison poivre et sel, mes cheveux volettent sous la brise.



| La bonne température ? Ta proximité la rendra brûlante, à coup sûr... |


Je la lâche comme un faux reproche, alors que je maugrée en me rapprochant, pieds nus dans le sable et me raidissant à la première vaguelette, inspirant profondément... Masculinité parfaitement au fait de son souvenir.


| Est-ce ainsi que tu me remercies de l'affirmation de nos liens, de ces serments publics ? En me torturant de brûlante mémoire.. Evidemment que je me souviens. Je t'ai désirée, dès cet instant. |


Je la revois encore, nue et fragile, en train de se laver alors que je nageais non loin de la garde.


| J'étais gêné, oui. Et je le serais toujours un peu. Tu es si jeune, si belle... |


Mais je souris à son compliment, masqué d'une taquinerie. Et plonge, bras tendus, vers son flanc droit. Entièrement sous l'eau sans avoir auparavant dépassé la hauteur des genoux, je fonce sans remonter sur plusieurs mètres à mon tour, corps tremblant avant de s'accoutumer à la température. L'eau salée, épaisse, charrie quelques algues, mais rien de dérangeant, en tout cas rien qui ne m'effraie plus que son obscurité. Quand je remonte à la surface, je suis près d'elle.


| C'était une vraie torture, oui. L'amie de ma femme. Son ancienne maîtresse, et veuve de guerre, alors que la Garde était tout proche, et l'ennemi aussi, peut être... Et pourtant, je n'ai eu d'yeux que pour toi. |


Je me rapproche, effleure ses seins, ses tétons dressés de mon torse, ses jambes de mes genoux, me laissant porter par les vagues.


| Est-ce cela ta façon de me remercier du cadeau de la tranquillité des gardes impériaux ? De m'immerger dans une eau gelée pour t'éviter mes mordantes assiduités, le corps pétrifié par l'eau vivifiante qui me transperce? |


Je me rapproche, encore, souffles mêlés mais sans l'embrasser. Malgré ça, elle peut sentir ma virilité qui s'obstine, contre son ventre et malgré les vagues. Par ce froid, c'est le miracle, et ça ne subsistera pas comme ça. Qu'importe.


| Et toi, cruelle, qu'as-tu ressentie, pour de vrai, quand tu m'as vu si laid et si gêné, en train de te découvrir dans l'eau de cette rivière? |


Ma main vient la torture à son tour, frôlant son entrejambe, pressant l'intérieur de ses cuisses, discrètement hardie sous l'eau.
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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 2 Oct - 12:29


Nous ne savons pas

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Isla n'avait pas pris compte des protestations de Torrhen quant à la dangerosité de ce qu'elle proposait. Il l'avait regardée, tandis qu'elle se mettait à nu, physiquement plus que psychologiquement à présent, et avait souri quand elle était entrée dans l'eau, avec délicatesse mais par à-coups, le froid mordant allègrement sa chair. Elle avait même entendu son rire lorsqu'elle avait crié sous la surprise. Et elle adorait, l'entendre rire. C'était suffisamment rare pour qu'elle le considère tel un cadeau du destin, une force qu'elle devrait garder en elle pour les tribulations à venir. Elle douta, pendant un instant, qu'il puisse surpasser sa crainte de l'épaisse eau noire de l'Orage, mais il finit par obtempérer. Il était vrai que ce qu'elle proposait n'était pas commun. Il se déshabilla, sous le regard gourmand d'Isla qui observait la façon que son corps avait de se mouvoir, de se baisser, de tirer sur les lacets pour défaire ses vêtements, d'écarter les tissus, d'enlever ses bottes. La façon dont ses muscles se tordaient ou saillissaient, lorsqu'il bougeait. Et son regard intense au fond duquel crépitait un désir joueur.

A son accusation, elle répondit avec un petit air mutin faussement outragé :

« Moi, t'immerger dans une eau gelée ? L'Empereur a toujours été libre de ses choix, il me semble. »

A l'évocation de leur souvenir commun, il sourit, ne se privant pas de son habituelle répartie qui faisait de leurs conversations un jeu d'équilibriste parfois, et une expérience particulière, toujours. Elle lui sourit avec envie, lorsqu'il passa sous l'eau et nagea jusqu'à arriver en ressortant tout proche d'elle. Accrochant son regard au sien, elle l'écouta relater ses propres pensées lors de leur baignade impromptue quelques mois plus tôt. Isla haussa les épaules en esquissant un nouveau sourire, jouant sur la similarité avec l'instant présent :

« Rien n'a changé par rapport à ce moment. Je suis toujours l'amie de ta femme, la garde n'est toujours pas loin... Et tu me dévores toujours autant des yeux. »

Elle l'avait déjà senti à l'époque, ce regard légèrement inquisiteur, empreint d'une certaine satisfaction également de la voir dans le plus simple appareil. Mais ce regard tenu à l'écart, également, par un ensemble de barrières auto-imposées, d'amour inconditionnel pour Rhaenys et d'étouffant devoir. Elle s'agrippa à lui, passant ses bras derrière sa nuque, posant son front contre le sien et prenant de longues inspirations. C'était paisible, en fait. Elle ne sentait pas son souffle contre sa peau, car il était déjà happé par sa propre respiration avant d'y parvenir. Mais elle sentait tout le reste. Sa peau glaciale, la chair de poule la rendant presque piquante. Ses muscles à lui, perceptibles sous ses avants-bras à elle, mis en alerte à cause du froid. Ses cicatrices qui rendaient sa peau plus rugueuse, à certains endroits. Ses cheveux mi-longs qui gouttaient sur elle. Et surtout son désir qu'elle sentait contre elle.

« Je savais que loup et bain ne font pas bon ménage, mais libre à toi d'en sortir, si tu préfères. »

Elle doutait qu'il le fasse réellement, mais la porte de sortie était là, s'il la voulait. Elle ne s'en serait pas vexée. Isla sentait ses pieds s'engourdir, et ses cuisses furent soudain réveillées par son toucher, à peine perceptible d'abord, ses jambes étant partiellement anesthésiées à cause du froid. La caresse embrasa sa peau, soumise à de rudes changements de température depuis quelques minutes. L'insulaire réfléchit à sa question soufflée, l'air rêveur, plongeant une main dans l'eau pour charrier de l'eau fraiche qu'elle fit couler dans ses cheveux noir corbeau en riant.

« De la curiosité. Une attirance, c'était indéniable... Non, plus qu'une attirance, une envie. J'étais sous le charme, pourtant. Trop respectueuse de ta condition pour te mettre dans l'embarras et agir dessus, mais trop tentée pour vraiment détourner les yeux. » Elle rit un peu, se rappelant avec bienveillance ce moment partagé, avant de recouvrer son sérieux. « J'ai su que tu n'étais pas comme les rumeurs te décrivaient. »

Isla l'avait déjà pressenti, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, sur fond de condoléances pour son mari décédé. Il avait paru se soucier réellement de son sort, au-delà même de la posture impériale qu'il devait présenter. Elle laissa ses mains caresser doucement son visage, la naissance de son cuir chevelu, ses tempes et ses oreilles.

« Je n'avais pas idée à quel point j'avais raison de penser cela. Au début, je pensais détester l'Empereur, et j'ai fini par aimer l'homme. J'ai compris que tu t'intéressais à qui j'étais et pas uniquement à mes conseils juridiques. Ne perds jamais ça, Vieux-Loup, c'est l'une de tes plus grandes forces. »

Curieux chemin emprunté qui était le leur, finalement. D'un simple hommage à une vie perdue, puis au travail acharné à la lumière d'une bougie ou aux premières lueurs du matin, au bain partagé de façon involontaire, jusqu'à ici... en passant par de nombreuses autres étapes... L'enchaînement des événements aurait pu lui donner le tournis, si elle n'était pas fermement accrochée à lui. Isla ne regrettait rien. Elle laissa son regard parcourir la mer.

« C'est calme, tu ne trouves pas ? Comme si il n'y avait que nous, ici. Comme si le reste du monde retenait sa respiration, pendu à nos lèvres. »

Après un court regard, elle s'approcha et l'embrassa à nouveau, venant trouver sa langue, doucement, souriant tout contre lui.

« Je t'aime, Torrhen. »

L'instant était une parfaite justification, si toutefois ils en avaient besoin, pour s'aimer, à la belle étoile. Une consécration de tout ce qui les avait amenés jusque là. Mais Isla n'y céda pas. Car le moment était également parfait pour simplement être ensemble. Elle céda néanmoins à l'impulsion de lui partager ce désir qui la rongeait, à voix basse :

« J'ai envie de toi... Et nous devons rester prudents... Mais ça n'interdit pas tout. »



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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyJeu 19 Oct - 21:41



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Isla est un élancement cru de liberté. Une flammèche bien différente de Rhaenys, qui paraît quant à elle incarner le plus incandescent des brasiers, la menace la plus douce et la plus dangereuse qui soit. Isla vivote, elle oscille sous le vent, sous tous les éléments. Et pourtant elle brûle toujours, ne consume que ce qu'elle traverse directement et rien de plus. Elle est plus libre que je ne le serais jamais, ni Rhaenys. La voilà qui déjà m'incline à la plus inconséquente des concupiscences, à la drôlerie de la situation qui ne l'était absolument pas. De prime abord, il ne s'agissait que de se confier, que d'aller plus loin dans le partage de nos émotions, de nos ressentis, de tout ce qui nous caractérise nous. Rien de plus. Alors, il n'en a pas fallu beaucoup pour que nous nous retrouvions nus comme des vers, dans l'eau glacée de l'océan alors que le soleil se couche déjà. Le fait de la voir ainsi me dévorer des yeux ne fait qu'attiser un peu plus les flammes ardentes de liberté qu'elle a instillées en moi. Et qu'elle me tance en rajoute encore plus ; non seulement je dois répondre au défi, mais aussi dois-je la punir pour l'avoir lancé de prime abord.


| Tu sais que ma liberté de t'aimer m'incline à l'obligation de te protéger en toutes circonstances ? La mer, c'est très dangereux, alors, je n'ai pas le choix. |


Et lève les yeux au ciel, maugréant ma réponse dans ma barbe quand je commence à me rapprocher et que la belle s'agrippe. Aussitôt, réaction physique de bon aloi puisque la proximité excite mes sens, et pas qu'un petit peu.


| Moi, je te dévore des yeux? |


Je fais l'ulcéré, par son arrogance, par le défi qu'elle induit. Et pourtant, elle vient déjà se lover contre moi, et mon corps réagi ; mes muscles se tendent, la saisissent, l'enlacent, la pressent déjà d'une union dont le besoin me dévore de l'intérieur. Mais je rétorque, avant de l'écouter.


| C'est toi qui me regarde comme ça, depuis la première fois. Comme si... je ne sais pas. |


C'est vrai, ça, comment ? Mon regard s'alourdit sur elle alors que j'essaie de distinguer ce qu'elle évoquait à mes yeux quand elle me regardait. Je ne savais pas trop comment le définir. Quelque chose de bestial, d'animal ? Voire. Oui, c'est sûr. Quelque chose de sensuel en tout cas. Plus que ça, encore. Rhaenys a aussi ce pouvoir, d'appeler le sexe d'un regard. De le transpirer d'un coup d'oeil, et de contaminer d'un désir qui ne veut pas rester inassouvi. Sage, je l'ai été pendant longtemps. Et les deux peyredragoniennes ont fait voler en éclat toute ma prudence et ma discrétion. Je continue de regarder la belle, même si je vois surtout ses contours et le reflet de la lune et des étoiles sur sa peau, que j'écoute ce qu'elle me dit à propos de ce qu'elle ressentait à l'époque. Envie, attirance.


Elle rit, et ça me fait sourire en retour. Ma tête dodeline contre ses mains, appréciant la douceur de ses caresses et le don de cette tendresse, si rare dans ma vie, que j'apprécie à sa juste valeur.



| Moi, je ne suis pas tel que les rumeurs me décrivent ? Tu sais pourtant ma férocité, et le point d'honneur que je mets à satisfaire ma fringale de loup. |


Mais j'acquiesce, tant sur le fond que sur la forme.


| Détester l'Empereur ? Mince alors, ma côte de popularité est donc si mauvaise, moi qui fait pourtant tout pour bien présenter à mes sujets, surtout féminins. |


Je la tance, éhontément, mais achève d'un baiser.


| Donc, je t'ai mis les dessous en ébullition, et puis, tu as été flattée que je m'intéresse à toi par-delà tes yeux de biche, ton nez mutin, et ton décolleté de robe. Mazette, en voilà une réussite... |


Je la serre pourtant, plus fort malgré l'ironie. Et l'embrasse, avec tendresse, chaleur de mon bas ventre malgré l'eau gelée.


| Moi aussi, c'était un peu pareil, en réalité. Je t'ai désirée, dès que je t'ai vue. Tu as été, les semaines et les mois qui ont suivi, un attrait de chaque instant, une donnée parasite et obsédante qui me déviait de mes conseils de guerre, de la guerre qui se déroulait sous mes yeux. La tentation faite femme, et en même temps, plus je requérais tes conseils, et plus ton intelligence, et ta joie de vivre, m'ont touché au plus profond. |


Mains larges et puissantes sur ses joues, je lui réponds d'un large sourire qui étire mes cicatrices. Je sais qu'elle a tort, sur l'environnement, mais je vois ce qu'elle veut dire, et c'est un sentiment que je partage.


| Je t'aime aussi, Isla. |


Baiser doux, tendre, mouillé. Et pourtant, j'embraie en regardant le ciel, la serrant contre moi.


| Sous le regard des Dieux, j'en ai le sentiment, du moins. Que nous sommes au centre du monde, et que nous en ferons ce qu'il nous plaira. |


Avec Rhaenys et tous les autres, évidemment. Mais ce moment-là n'est que pour nous, et notre amour me permet de caresser des objectifs que je n'aurais jamais à mon niveau, d'ordinaire, ni elle pour le sien.



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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyLun 6 Nov - 22:48


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Etait-ce vraiment répréhensible de vivre un amour qui par sa  force transcendait tout ? Ce qui s'était passé entre eux jusque là avait été le fruit de la plus grande des attirances conjuguée à la menace inébranlable de la mort et de la destruction, qui poussaient à vivre tous les jours comme s'il n'y en avait plus ensuite. Dès lors, reprocher à deux âmes leur union brûlante au coin d'un feu de cheminée, dans des draps ou sur un bureau, dans l'eau ou dans une petite pièce semblait bien inopportun. Malgré tout le bonheur apporté cependant, il subsistait un vague goût amer dans leur histoire, si belle et si dangereuse. Une sorte de mauvais pressentiment, une appréhension quant au futur, quant à la toute fin de ce que Torrhen avait entrepris jusque là. Une espèce de mise en garde, silencieuse et presque irréelle, mais pourtant bien concrète aux yeux d'Isla, même si elle tentait de ne pas vraiment y prêter attention. Elle savait qu'il devait la ressentir aussi, ce signalement muet de leurs futures tribulations, impériales ou personnelles, et de l'imbrication de leur propre histoire dans ce grand ensemble qu'était l'Empire, ou dans cette famille déjà constituée par la Maison Impériale.

Pour autant, ce moment là était suffisant. Suffisant pour apaiser des craintes qu'elle ne verbalisait pas. Suffisant pour y trouver la paix nécessaire à son coeur qui s'emballait toujours à ses côtés, cognant toujours plus fort, profitant des moments où ils n'étaient que tous les deux. Et suffisant également pour se prémunir de tout ce qui pourrait arriver. Si son mauvais pressentiment était une inquiétude lancinante, alors ces moments-là en étaient le parfait remède pour contrecarrer ces sentiments négatifs. Une expression simple de deux personnes qui s'aimaient, malgré leurs différences, les enjeux, qu'ils soient personnels, politiques, conventionnels, malgré tout.. Un don de l'un à l'autre, avec toutes les conséquences qui s'y affairaient et qui n'avaient sans doute pas terminé de les tourmenter. Alors Isla repoussait de toutes ses forces ce qu'elle craignait au plus profond d'elle, se concentrant uniquement sur les instants présents et les cadeaux qu'il lui offrait sans cesse.

Isla en profitait. Elle observait l'homme avec intensité, cherchant à immortaliser tout ce qu'elle voyait, entendait, sentait, touchait. Ces émotions, elle les emmènerait avec elle, quels que soient les épreuves qui l'attendaient. Leur débat sur leurs premiers émois, leur attirance réciproque la faisait sourire et il semblait l'amuser lui aussi. Entre profondes vérités et gentilles taquineries, ils se livraient à un moment de rétrospective sur ce premier instant vraiment ambigu entre eux, la baignade improvisée dans des eaux gelées de l'Orage. Un peu comme actuellement, en fait. Et comme à l'époque, elle le découvrait dans le plus simple appareil, comme si c'était la première fois, alors qu'ils s'étaient déjà vus ainsi maintes et maintes fois. Une perpétuelle découverte pour les sens, une irrésistible envie de céder à la tentation qui déjà lui brûlait les entrailles. Elle avait la sensation de retrouver ses années adolescentes, là où le désir et le jeu primaient sur tout le reste. Là où la naïveté inconsciente se faisait le lit de toutes les sensualités à explorer au sein de ce petit groupe qui était le leur, à Peyredragon. Et renouer avec ces sensations de liberté lui mettaient le feu aux reins.


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MessageSujet: Re: Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé]   Nous ne savons pas [Tour XI - Terminé] EmptyMar 21 Nov - 13:32



Nous ne savons pas
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

PLAGE A PROXIMITE D'HAYSTACK HALL, MOIS 6 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
C’est une chose l’attirance. L’impulsion physique. Le besoin, vague et éphémère, indubitablement puissant mais jamais irrépressible. En tout cas pour moi. C’est quelque chose que j’ai maîtrisé toute ma vie. C’est une partie de moi que j’ai contrôlée, des années durant. Quitte à la placer sous cloche. Quitte à la museler, à l’étouffer. Devenu plus Loup qu’homme, forcé de vivre de la prédation des autres, de tous ceux qui ne veulent que la mort et la destruction. Vouer leur mort à eux, à leur tour, utiliser chaque aspect de mon existence, chaque brindille d’énergie à cette lutte de chaque instant… Ca m’a épuisé. En tant qu’individu et monarque, et aussi en tant qu’Homme. J’ai facilement succombé à Rhaenys. Dès le départ, l’évidence d’une attraction plus forte que la simple élucubration d’une virilité qui ne cherche plus qu’à s’éprouver. Et très vite, la puissance de l’attraction d’un astre nébuleux et pourtant puissant, qui ne fait que vous attirer, encore et encore, jusqu’à vous engloutir. Et qu’il fut bon et doux, et ardent, de se draper là dedans. Avec Isla, tout est différent. Tout est fait de peurs et d’interdits, d’une impulsion tout aussi forte mais instable, contrainte, muselée. A une autre époque, une autre vie, j’aurais souhaité rencontrer qu’Isla, ou que RHaenys. Un autre moi chanceux serait né pécheur ou chasseur, et les aurait rencontrées plus libres et sans titre ni nom, pour vivre plus simplement la chose la plus directe et pourtant difficile du monde.


Et nous sommes là. Contraints et amoureux, pourtant, contraints par la force des choses plus que celle des Hommes qui ne comprennent pas ce que nous vivons, et qui le comprennent et le redoutent. Bêtes et inconséquents, mais passionnés. Ce n’est pas une excuse et ça ne le sera jamais. Je vais devoir être fort, pour en affronter les conséquences. Ambitions qui vont se débrider, vexations et menaces de toutes sortes. On me promettra l’enfer personnel et politique, dynastique et diplomatique. Tout ça pour avoir aimé cette douce aux yeux de jade, aux lèvres si douces, et au cœur qui pour une fois bat à l’unisson du mien malgré nos différences d’âge, de culture, de perspectives. Nous sommes plus forts à deux que seuls. Plus complets, en tout cas.


Tout cela finira peut être mal, mais je m’en serais voulu de passer à côté de la beauté de la chose.


Je ne peux plus faire machine arrière. Je ne le veux plus.


Et nous sommes déjà liés l’un à l’autre, purement, indéfiniment. Les circonstances nous poussent encore et encore l’un vers l’autre, quoiqu’il nous en coûte. Sans exclusion. Son mariage reste une option. Le mien un bloc intangible, pour toujours et à jamais, et c’est heureux. Il pourrait l’être plus encore, avec une liberté prônée de prime abord qui pourrait être bien plus partagée, bien plus forte et solide. Nous verrons.


Pour le moment, c’est le n’importe quoi qui prédomine, le non-sens de l’amour qui n’a que sa vérité propre, sa constance unanime.


Je sens son corps. La puissance de son désir. Ses formes, pressées contre les miennes. Sa chair, ferme et chaude, qui paraît être un havre de paix et de confort en dehors d el’eau glacée qui nous ballotte en cadence, l’un contre l’autre. La liaison totale n’attend pas. L’amour complet non plus. La jeunesse répond avec ses habituels compliments, ses mots doux et son goût prononcé pour le rire qu’importent les circonstances. Là, sous le panorama des étoiles et de l’eau noire, de la grève assaillie par la pénombre, de nos souffles qui se mèlent, de ces baisers qui se croisent.



| Comment un feu peut-il être glacé quand tu es impliquée, cruelle ? |


Elle l’est. De ses atours, de son désir librement exprimé. De nos corps qui se pressent, coulissent, s’étreignent dans des caresses douces et tendres, chaudes et possessives. Qui n’en sont plus à la découverte depuis longtemps. Je la serre, plus fort, ne remue qu’assez peu, si ce n’est pour frotter, effleurer, caresser, tout en douceurs, et en proximité.


| Tu es entre mes mains, toi aussi. Et tu es tout sauf glacée. |


Baiser volé. Je la remercie d’une pression, nez contre nez pour sa gentillesse. Sa tendresse, et pour sa confiance. Je reste là, contre elle. Les corps qui se lient, qui se délient. Grognements ténus, souffles exhalés avec le tremblement d’un désir qui aspire tout le reste de la volonté. Ses mains, douces et fines, qui pourtant pétrissent les muscles de mes épaules, de mon torse et de mon cou. Je râle, contre elle, d’un plaisir que je réserve pour ses seules oreilles, pour sa peau et le reste, j’acquiesce, d’un signe de tête, d’une caresse du nez contre sa pommette, d’un baiser dans le cou. Alors que nous nous lions. Une fois encore. Je souffle, au creux de son oreille.


| Laisse-moi savourer ces instants, le temps qu’ils durent. |


Rentrer n’est pas une sinécure. Trempés mais vêtements secs, tenue vite contaminée par notre humidité. Dans le noir, nous faisons illusion, le temps de retrouver le campement. Moi de la raccompagner à ce qui lui tiendra lieu de logement. Regards, longs, absolus, qui ne sont coupés que du raclement de gorge du chef des Demalion qui insiste sur le fait qu’il faut y aller. Baiser interdit. Murmures interdits. Il n’y a que ce contact visuel qui perdure. Et s’achève, d’un sourire en coin lui aussi évocateur de l’absolu que nous vivons et partageons.


Sous le sceau du secret, face à un monde qui ne comprend que quand je lui tape dessus.


(c) DΛNDELION



Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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