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Mackenzie Foy<a href="/t9294-le" target="_blank"><span class="<span class="Gp_Bief">Bief</span> : Gp_Bief">Léliana</span></a> - Scénario /a>

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Léliana - Fille du peuple- <a href="/t9294-le" target="_blank" > Scénario Pris </a>

Était-ce là une bénédiction ou un fardeau ? Après trois garçons, sa mère sentit son coeur se gonfler de bonheur lorsqu’on déposa sa petite dernière dans ses bras. Son père fut plus modéré, ému, mais rationnel ; la naissance d’une fille dans une famille paysanne n’apportait aucune valeur ajoutée. C’était une bouche de plus à nourrir, point.
Plus vive encore que les trois premier nés, suivre cet enfant dans ses innombrables périples n’étaient pas de tout repos. Et pourtant, son père, épuisé par la dureté du travail, ne cessait de s’extasier en cachette devant sa progéniture. « Tu feras de grandes choses ma fille, crois moi » lui répétait-il, inlassablement. Elle était belle, pour une simple fille de paysan comme on disait. Un regard malicieux, une longue chevelure brune, et un sourire à faire fondre les cœurs, même les plus durs...



Son père avait vu juste le jour de sa naissance, une jeune fille dans une ferme n’était pas aussi utile qu’un garçon. Léliana était frêle et particulièrement proche de ses grands frères qui préféraient assumer les tâches qui lui étaient confiées à sa place. En échange de quoi ? La promesse de continuer à les divertir. Jamais elle ne cessait de parler, passant souvent du coq à l'âne sans aucun fil conducteur et se perdant dans ses innombrables questions. Elle aimait s’inventer une vie et faire participer sa famille qui se délectait de voir tant d’innocence et de bonheur dans un seul être.  «Allez pssch, il ne te voit pas. Va t’amuser vilaine.»  lui lança le plus âgé lorsque leur père eut le dos tourné. Ni une ni deux, la vagabonde prit ses jambes à son cou pour rejoindre la forêt et se percher sur son arbre favori. D’en haut, elle se sentait puissante. Le monde était à ses pieds et elle ne craignait rien… Mais ceux d'en bas alors ?  Que risquaient-ils ? Des hurlements vinrent raisonner à ses oreilles.
Elle se rapprocha à pas de velours avant de se faufiler à l'intérieur d’un bosquet suffisamment touffu pour y engloutir tout son corps. Devant elle se dressait les flammes de l’enfer. Des hommes armés avaient surgi de nulle part, brisant tout sur leur passage. Les maisons, les enclos…les vies. Incapable de trouver assez de force pour bouger, Léliana resta cachée, les yeux rivés sur ce massacre. Pas un mot, pas un geste.

Une vie brisée.

Elle ne possédait ni titre, ni argent. Pourquoi donc lui ôter la seule chose dont elle pouvait se vanter ? Sa famille. Qu’allait-elle devenir ? Seule, à errer dans ce village ravagé par les flammes. Aucun souvenir à ramasser, aucun survivant à aider, Leliana venait d’assister à sa propre descente aux enfers.




« Tu feras de grande chose ma fille, crois moi » repensa-t-elle, lovée dans la paille éparpillée au sol pour ne pas mourir de froid pendant la nuit.
« Comment faire papa ? Aide-moi, je t’en prie… Que suis-je censée faire à présent que je suis seule ? »
sanglota l’innocente.

Chaque soir, elle se mit à espérer mourir à son tour avant que les cauchemars de cette journée d’horreur ne s'emparent de son esprit, inlassablement. Ses côtes n’avaient jamais été aussi saillantes et la douleur que lui infligeait son estomac affamé l’empêchait de se mouvoir. Chacun de ses gestes étaient douloureux, son cœur meurtri l’était plus encore.

Las de rester inerte dans ce village qui n’existait plus, la brunette prit son courage à deux mains pour tenter de trouver à manger dans le village voisin. Des heures de marche pour un corps bien trop faible, des heures de marche qu’elle fit sans une seule plainte, un pas après l'autre. Deux choix s’offraient à elle : mourir de faim ou honorer la mémoire de son géniteur qui croyait en elle plus que n’importe qui d’autre.






A peine eut-elle le temps de faire demi-tour sur elle-même qu’elle sentit une vive pression sur son avant-bras. Son regard fut instantanément rempli de terreur alors qu’elle tenta d’appeler à l’aide. « Lâchez-moi ! Vous me faites mal ! Je vous paierai ! Aidez-moi !»
Les témoins de cette interpellation n’eurent pas le courage de défier les règles établies, trop pauvres, trop lâches. Le vol était banni et elle serait punie pour cela. Serait-elle châtiée comme une vraie criminelle à coups de fouet ? Ou attachée de longues heures sans nourriture ?
Traînée au sol jusqu’à la grande place, elle stoppa son agitation, résignée. « Tu avais tort, pardonne-moi » murmura t-elle à son père avec l'espoir que de la où il se trouve, il lui pardonne d'abandonner si vite.

Le silence revint, un silence morose synonyme de capitulation. Elle n’avait plus la force d’hurler, de lutter pour sa vie et acceptait le sort qui lui serait réservé. Comment pouvait-il en être autrement ? Comment pouvait-elle se battre davantage à seulement 14 ans ?
A quelques mètres d’elle alors qu'elle était encore au sol, elle entendit des voix. Des hommes, sans doute en train de discuter de la punition à mettre en place pour cette voleuse. L’un d’eux se rapprocha, le regard froid et le visage marqué par la fatigue. Était-ce  lui son nouveau bourreau ? Que pouvait-il bien attendre d’elle ?
Il lui tendit la main pour l’aider à se relever, sans s'énerver devant son hésitation, il resta devant elle, immobile, jusqu’à ce que sa petite main vienne trouver refuge au milieu de la sienne…