An - 12 | Prouver sa valeur ou mourir, telle est la question...
Les grognements, les râles, l’acier tintant sur la surface de ces monstruosités lithique. Pausanias devenait las d’entendre ces sons devenus presque neutre à force de se battre contre les Hommes de Pierre. Lui, l’enfant confié aux Légions Perdues, avait été envoyé en première ligne comme si l’on voulait estimer ses capacités encore limitées.
Les effectifs déjà réduit à une peau de chagrin du fait des longues années d’errances allaient être bousculer si ce n’est mis-à-terre par ce combat. Le futur Sphynx savait que ses seule issues était la victoire ou bien la mort ainsi il se battait comme un enragé, fendant inlassablement l’air, puisant ses dernières forces dans une espèce d’animalité. Il était devenu une bête qui se refusait à la mort mais malgré ses efforts et celle de ses compagnons plus âgés, il ne cessait de reculer, les lignes n’arrêtaient point de s’éclaircir si bien qu’ils finirent presque par être encerclé dans une étreinte mortelle.
Il sentait la force qui muait chaque légionnaire s’éteindre, péricliter dans un baroud d’honneur inutile mais une intervention renversa complètement l’équilibre des forces. Le Prince Maegor se jeta de toute ses forces dans la rixe, son intervention prenait parfaitement les allures d’une action divine préfigurant sans surprise son grand destin. Par les efforts conjugués de la troupe du futur Tancreidon et du Valtigar, les monstruosités furent ramenées à l’état de nature.
Alors que chacun s’inspectait, comptait les morts et réalisait doucement l’âpreté du combat mené. Le jeune homme n’eut qu’une idée en tête, ployer le genou devant celui qu’il avait toujours considéré comme son frère, celui avec qu’il avait partagé les premières joies et peur d’un enfant. Coupé du reste du monde, le jeune guerrier murmura :
- Je te dois la vie Maegor, je saurais un jour payer ma dette, dit-il simplement sachant que cette petite phrase impliquait bien plus qu’une dette, bien plus qu’une reconnaissance. Il se releva puis se fendant d’un sourire amical, se permit de lui faire une accolade passé inaperçue dans le chaos d’après l’échauffourée.
An -9 | L'inspecteur des travaux finis
Lorsqu’il fut envoyé auprès du cadet de Maegor en tant qu’inspecteur ou du moins « observateur » de ses faits d’armes, sa nouvelle fonction le laissa dubitatif. D’une part, le guerrier ne savait comment s’y prendre ayant été modeler pour exécuter les désirs de ses maîtres de la meilleure des manières possible. D'une autre part il ne se sentait pas légitime de le faire. Légitime de juger quelqu’un d’une aussi haute lignée que celle d’Aerymor.
S’il se ridiculisait, Pausanias devait-il en informer son père connu pour choyer ses fils comme le plus bel œuf de dragon ? Ou bien au contraire le couvrir, régler la situation pour que son incompétence n’éclate pas au grand-jour. Avec le risque évident que cette dite incompétence tuerait peut-être nombre de ses compagnons plus tard.
Heureusement ce dilemme qui bousculait vicieusement Pausanias ne fut d’actualité très longtemps, en effet le légionnaire fut agréablement surpris de la manière méthodique que le jeune Valtigar employa pour en finir avec les Pirates. Très satisfait de cette tournure, il encensa Aerymor comme un père qui voudrait proposer sa fille en mariage.
Cette première expérience, hors de ses attributions habituelles lui fit bêtement comprendre son importance et la confiance qu’on lui accordait au sein des Légions Valyriennes. Fort de ce constat l’avenir ne pouvait qu’être radieux et prestigieux n’est-ce pas ?
An -7 | Tout les moyens sont bon pour s'assoupir ne serait-ce qu'une fois de plus
Mais chaque ascension est caractérisée par ses points de bascule, ces moments souvent intimes où tout peut se renverser jusqu’aux convictions les plus profonds. Cette infâme embuscade dans les rues d’Elyria fut son point de bascule.
La rixe avait été planifié et calculé, c’était un véritable acte terroriste envers Pausanias alors véritable personnage public des Légions et la réputation tout entière de ce groupe. En effet prendre les armes un jour de marché n’avait rien à voir avec le hasard. C’était un calcul, certes sordides mais particulièrement efficace. Car Pausanias et ses hommes n’eurent d’autres choix que de dégainer face à ces silhouettes encapuchonnées. Encore une fois c'était soi le combat, soi une mort déshonorable évidemment le jeune homme n’hésita point mais… Peut-être qu’il aurait dû ?
Comme avec les Hommes de Pierre il se battit comme un lion, ne ménageant ni ses coups, ni sa fureur. Mais dans le tumulte sanglant, dans le funeste chaos il aperçut les corps inertes des pauvres civils prit dans la tourmente de la bataille. Il se vit lui-même asséner un coup terrible dans le buste d’une jeune fille qui le fixa d’un air stupéfié avant de s’éteindre, il s’observa poursuivre le combat comme si de rien n’était. Pausanias devenu presque spectateur de sa propre furie se toisa entrain de donner un coup d’estoc probablement fatal à un vieillard pour qu’il puisse accéder à un de ses agresseurs.
Lorsque l’horreur reflua, que les coups cessèrent d’être administré. Le futur commandant et ce qui lui restait de compagnons durent s’enfuir à toutes jambes de peur d’être attrapé par la Garde. Ils laissèrent derrière eux une rue sanguinolente où s’empilaient les corps inertes de pauvres innocents et les cadavres sanguinolents de leur adversaire. Profondément affecté par ce qu’il avait dû faire pour survivre, par son comportement avilissant. Le pauvre jeune homme rêva des nuits entières de ces visages horrifiés pris dans la fureur des jeux politiques…
An -6 | Les femmes, ce doux poison
Devenu presque allergique aux fers, le guerrier qui tentait à grand peine de refouler ses bas instincts faisait tout pour éviter de se voir confier des missions de nature belliqueuse. Si bien qu’il accepta d’emblée, une visite diplomatique auprès d’un riche marchand de Volantis. Une tâche réservée aux esprits plus tordus que les siens, aux véritables langues de vipère comme la sœur de Maegor. Les proches conseiller des Valtigar furent étonner de cette singulière initiative de Pausanias. Bien qu’il était déjà pressenti comme l’homme à tout-faire de Tyraemarr et de son hériter, l’on n’avait jamais envisagé Pausanias dans le rôle d’émissaire Valyrien. Voulant s’éloigner au plus vite d’une cour qui le rendait malade, devenu presque lunatique tellement les visions de cette attentat le hantaient. Pausanias embarqua dans le premier convoie pour Volantis ne sachant pas vraiment ce qu’il recherchait, ni comment il allait y accéder.
Chance du débutant ou épisode initiatique, le jeune homme aux autours plutôt agréable fut introduit dans le vestibule du marchand sans grande peine. Celui-ci avait été annoncé au préalable par une missive et la fille du marchand débonnaire, s’attendant à recevoir un énième diplomate au teint glabre et à la posture fouineuse. Quel ne fut pas sa surprise lorsqu’elle aperçut un jeune homme fringant et nécessairement rompu aux fers pour se tenir de façon si assurée.
- Mon vénérable Père est en voyage, je serais donc son intermédiaire pour la négociation des artefacts. Je présume que vous êtes l’envoyé ? lâcha alors l’envoûtante demoiselle à la toison noire, ses yeux de saphir se perçant comme deux lances dans le cœur de Pausanias.
Ne sachant si c’étaient les mœurs délurées en comparaison de ses consœurs de Westeros ou un réel intérêt qu’elle manifestait à son égard, Pausanias se laissa quand même bercer par les caresses de cette rentière. Il l’a laissa lui susurrer milles promesses, elle lui fit miroiter une vie de plaisir et de luxe. Loin du désert cendré de son enfance, loin des intrigues et des combats qui l’attendait. Il aurait pu ne jamais revenir auprès des siens, abandonner toutes les charges qu’il n’avait finalement pas choisis d’endosser. Car à quoi bon tuer ? Pourquoi combattre pour une famille qui n’est pas la sienne ? Pourquoi à tout prix vouloir faire revivre une gloire passée ?
Pausanias décida ne pas répondre à ses interrogations presque métaphysiques, il n’était pas un homme de pensée mais d’action. Ainsi il allait tenir ses promesses et achever l’œuvre pour laquelle on voulait qu’il soit une charnière. Après une dernière nuit, après une dernière torride étreinte. Le chevalier s’en alla, avec les précieux artefacts dans sa besace. Il l’a laissé sans un mot, sachant d’avance que ce serait inutile et la beauté d’Orient eut l’honneur de ne pas le retenir. Car après tout n’est-ce pas son destin que de servir une cause plus grande que lui ?
An 1, mois 9 | Le pion devient enfin une tour
Alors il avait servi, il avait été utilisé comme un marteau qui s’abattrait sur une lame encore en fusion. On l’avait employé comme un outil, certes indispensable mais un objet tout de même. Mais cela ne l’embêtait point au contraire, il savait que cette période à courir ici et là, toujours sur une mission, finirait par payer.
Ce pari fut le bon car alors que Pausanias avait contribué jusque dans les moindres détails à la montée en puissance de Tyraemarr et par extension de Maegor. Il avait participé à la préparation du débarquement sur le Degré de Pierre, il avait été parmi les premiers informés de la découverte des œufs dans Valyria. Pendant que le Valtigar se faisait couronner Empereur d’un empire renouvelé par la ténacité de sa dynastie et la témérité des ses servants, Pausanias fut parmi les premiers à être anobli. Intégrant cette noblesse d’empire tout entière dévoué à la cause valyrienne.
La cérémonie fut somptueuse digne des anciennes fêtes de Valyria, dans une grande aula tapissée des armes Valtigar, bondé de cette cour opportuniste qui gravitait à présent autour d’eux. Le légionnaire adoubé et doté d’une maison, la nouvelle lignée des Tancreidon, était agenouillé devant son suzerain. Celui qui l’avait transformé en une redoutable arme mais surtout l’homme qui avait fait de lui plus qu’un anonyme soldat prononça les quelques mots qui firent de lui un grand puis l'invita à se lever pour défier cette foule qui aspirait à tout ce que Pausanias venait d'accomplir.
Les festivités furent merveilleuses, si ce n’est inimaginable. C’était comme si les Légions s’étaient déjà rendu maître du monde connu et que toutes les batailles avait été remporté, toutes les armées écrasées. Le légionnaire put apprécier les avantages que lui accordait sa nouvelle position au sein de la hiérarchie sociale...
An 2 mois 5 | Tel le Sphynx je veille sur les dunes
Pausanias n'avait pu complétement participé aux premières opérations à Dorne, dont l'invasion initial. La préparation des autres légions l’avait forcé à lâché du leste à Aerymorr qu’il savait de toute manière assez compétente mais la situation et les objectifs devenant au gré des intrigues de plus en plus clair, le commandant des légions est bien forcé de s'impliquer directement. L'heure de la délégation est révolu.
Le légionnaire est donc déployé à la Grâcedieu où il participa à chaque décision, insufflant dans chaque stratégie son expérience de légionnaire. Là-bas Il attendait patiemment le dénouement de cette partie d’échecs, car il y a toujours un dénouement. Il suffit simplement qu'il soit positif pour ses maîtres ainsi le jeune homme n'avait pas de particulière inimité ou affection pour les pauvres gens qu'ils soumettaient ou bien l'ensemble des westerosi. Cependant toute personne qui se mettait en travers des ambitions direct de ses maîtres courait le risque d'attirer ses foudres, les récentes veillités d'indépendance formulé par Nymeria en état un bon exemple.