The thing about a mother's hate is that it's not that different from a mother's love. [Tour X - Terminé]

The thing about a mother's hate is that it's not that different from a mother's love.

En cette fin d’après-midi, un vent frais venu du nord s’était levé et semblait pénétré chaque couloir du palais impérial de Fort-Darion, annonçant assurément que le soleil se coucherait bientôt à l’horizon et que le palais se verrait éclairé par la chaude lueur des bougies. Pourtant, ce n’est qu’en cette fin de journée qu’Oranne Whent parvenait enfin à prendre un instant de repos, loin de la lecture des livres de comptes sur lesquels elle passait des heures à parcourir les lignes de son regard acerbe et n’autorisant aucune erreur. Un instant à peine pour respirer. Mais la quiétude complète était une chose qu’elle avait depuis bien longtemps oubliée et si Lady Whent profitait de cet instant plus tranquille, ce n’est que pour mieux surveiller le travail de ses enfants et être présente à leurs côtés.

Assise à l’ombre d’une cour intérieur, elle surveillait d’un œil le travail martial que commençait à faire son cadet armé d’une maigre épée de bois tandis que ses oreilles étaient tournées vers sa deuxième fille qui lui récitait la dernière leçon d’histoire qui lui avait été enseigné ; des histoires bien lointaines des premiers hommes et des Andals…

Jamais Lady Whent n’aurait exprimé ce sentiment de vive voixmais sa vie semblait parfois un poids d’une charge si importante qu’elle pourrait l’écraser, et si elle refusait de se plaindre de cette charge c’est aussi qu’elle était due à l’ambition qu’elle avait pour sa maison et son nom. Si elle voulait quelque chose de grand, elle se devait d’être à la foi une mère pour ses trois enfants, une maitresse de foyer pour la maison Whent et une conseillère avisée pour son empereur. Et dans cette quête que Lady Whent s’était fixée pour elle et les siens, elle ne pouvait à présent compter sur elle-même. L’absence de son époux lui pesait par instant. Il n’avait jamais eu la même ambition qu’elle et c’est Lady Whent qui, en vérité, avait toujours été la tête directrice de la maison mais il avait au moins été durant ses années une amitié sur laquelle elle avait pu se reposer. A présent sa présence, oh même se simple pensée, la dévorait d’une rage puissante et nul ne se tenait à ses côtés pour lui offrir un bras amical. Elle le savait, l’absence de son époux se faisait de plus en plus remarquée et les rumeurs jasaient mais Lady Whent n’y prêtait aucune oreille et se tenait la tête haute.

« Mère… »

La voix de Shella lui faisant tourner la tête, Lady Whent se rendit compte de la présence de Lady Omble et de deux des enfants de cette dernière à leur côté. Dans un geste presque instinctif, la main de Lady Whent se porta alors à celle de la cadette avec une certaine brusquerie pour l’attirer en sa direction. L’enfant au caractère ne put bien sûr s’empêcher de se plaindre d’un gémissement, attisant comme à l’habitude les foudres de sa mère. Cependant cette dernière relâcha immédiatement la pression qu’elle exerçait sur la main de son enfant.

« Lady Omble. »

Lady Whent salua l’autre femme en inclinant respectueusement la tête, mais nul mot de plus ne parvint à se glisser hors de ces lèvres. Car si la conseillère de l’empereur était connue pour son caractère assez froid et strict qui repoussait certains des membres de la cour impériale, elle se montrait particulièrement peu chaleureuse pour l’intendante de la maison impériale.

Ce n’était pas que les deux femmes se vouaient une guerre directe et ouverte au sein de la capitale impériale, au contraire toutes deux travaillaient sans problème en commun et au côté de Torrhen Braenaryon afin de permettre la grandeur de l’empire et chacune savait reconnaitre en l’autre un certain talent dans son poste. Il était cependant évident pour quiconque ayant déjà rencontré les deux femmes qu’on ne pouvait faire de caractères plus opposés, la chaleur sensuelle de l’une ne semblait que plus renforcée encore par la froideur stricte de l’autre, et vice-versa. Car tous connaissaient les rumeurs et les histoires circulant dans les couloirs sur Lady Omble et les hommes qu’elle avait connu.

« Je ne me souviens pas d’avoir déjà eu le plaisir de vous présenter mes deux cadets, voici Lysa et je jeune garçon qui s’entraine est Oswell. »

Cela était un grand effort de politesse pour Lady Whent car en vérité, cette dernière n’avait nulle envie de voir la négative influence de Lady Omble s’approcher de sa jeune fille dont elle avait toujours pris soin d’élever dans le respect du dieu à sept faces, des anciens et leurs règles, l’éduquant avec grand effort pour en faire une jeune fille à la foi de vertu et d’esprit. Oh, comme il semblait la pire des horreurs pour Lady Whent que la pensée que sa fille soit sujette aux mêmes rumeurs que Lady Omble.

@Nelya Omble

Codage par Libella sur Graphiorum

An 2 Mois 4 Semaine 4

Benjen est aide de camps du roi Jon Stark. S’il joue convenablement son rôle et prend de judicieuses initiatives, son Souverain saura reconnaître ses qualités et lui offrir davantage de responsabilités et, surtout, de reconnaissances. On peut dire ce que l’on veut du Jeune Loup, boudeur ou excessivement fier, il n’en reste pas moins le fils de son père, ayant un sens aigu de la justice. Cependant, est-ce suffisant pour envisager des épousailles entre mon aîné et l’impétueuse cousine du Roi – et nièce de l’Empereur –, Lyanna ? Non, évidemment. Malheureusement, je ne peux pas attendre la trentaine de mon fils pour le marier à une hypothétique princesse – nordienne, ou ailleurs. La question maritale pour cet enfant ne va pas tarder à devenir urgent. Il a dix-huit hivers, par les Anciens Dieux !

Si le célibat de Benjen me taraude, celui de Lyarra commence tout autant à me travailler. Je me surprends à avoir de plus grandes ambitions pour cette dernière. Si Lyanna Stark est inenvisageable, je pourrais espérer avoir pour gendre un des neveux de Torrhen, voire le jeune prince héritier du Val et de la Montagne, Jonos. Ce n’est qu’une question de temps – une poignée de mois, ou d’années – avant que ce royaume ne ploie le genou et signe notre Constitution. J’en suis persuadée. Là où les Puissances Centrales brillent pour leur égoïsme et individualité, notre Empire est fondé sur l’entraide et un idéal commun.

Nous vaincrons.

Kiran ne m’inquiète pas pour le moment. Ayant à peine dépassé ses dizaines d’hivers, il est encore bien jeune. Il reste à mes côtés pour apprendre auprès du mestre et du maître d’armes. Moins vif d’esprit que mon ainé, il compense largement en force physique. En prime, plus il grandit et plus il ressemble à mon défunt époux Lucan. Est-ce pour cette raison que je fais preuve d’un excès de faiblesse à l’égard de mon plus jeune enfant ? A moins que ce ne soit le défaut de tout parent vis-à-vis du dernier de la maison – ou la dernière ? Qui sait !

Lyarra me coupe dans mes pensées, m’indiquant qu’elle reconnaît Shella. Qui est-ce donc que cette fille ? Lorsque mon regard croise celui, plus sévère, de la dame assise aux côtés de la gamine, je me pare aussitôt d’un sourire de circonstance et de courtoisie – sourire que je n’offre qu’à ceux qui m’horripilent, mais envers qui je ne peux rien exprimer franchement. Je ne comprends toujours pas pourquoi Torrhen a accepté une femme aussi dévote et aussi stricte comme conseillère. L’exercice d’un quelconque pouvoir nécessite un peu de flexibilité et, surtout, l’Empire exige une considérable ouverture d’esprit. Oranne Whent est à l’opposé …

Son geste protecteur ne m’échappe pas, et m’agace profondément. Je sais qu’elle me déteste – et me juge sur base de ces rumeurs qui circulent à mon sujet –, mais est-elle aveuglée au point de croire que je serais néfaste pour sa progéniture ? Même si cette dernière est une quelconque gêne, je saurais être clémente et plein de pitié. Ambitieuse, je le suis. Indifférente et cruelle, je ne le suis pas. Il n’a jamais été question de briser une vie innocente pour mon confort – et il ne sera jamais le cas.

- Bonjour, Lady Whent. Vous êtes toujours aussi solennels qu’à l’accoutumé, malgré ce beau jour et malgré que vous appréciiez la compagnie de vos enfants, lui glissais-je, la saluant à mon tour selon le protocole de la Cour. J’aurais pu me taire, me contenter de lui adresser un signe de la tête et passer mon chemin. Et, j’avoue, c’est que j’aurais fait … si la conseillère ne s’était pas lancée dans la présentation de ses cadets. Je suis très heureuse de vous rencontrer, Lady Lysa. Quel âge avez-vous ? Vous me semblez bien plus jeune que ma fille, Lady Lyarra.

Ma fille s’avance d’un petit pas et s’incline à son tour. Perspicace, elle comprend vite que la Whent et moi ne sommes pas en bon terme et s’ajuste à la situation, en ne disant rien de superflu – mais en évitant de me copier naïvement ou stupidement. Déjà, elle invite la petite Lady Lysa pour parler de broderies ou de quelques jeux de dames.

- Permettez-vous que votre fille discute avec la mienne, et que mon fils s’entraîne avec le vôtre ? Leurs terres natales et leurs amis leur manquent assurément. Il serait cruel, en prime, de leur imposer nos discussions sérieuses et les priver de quelques instants d’insouciance.

Kiran s’excite déjà à l’idée de se mesurer à un autre, quoiqu’un brin trop jeune.
Et nous attendons de savoir si la glaciale dame va céder un tantinet.

Loyalty, Ambition & Motherhood

ANAPHORE

The thing about a mother's hate is that it's not that different from a mother's love.

Lady Omble s’approchant de cette autre conseillère de l’empereur, au caractère semblant pourtant en tout point opposé, elle ne fut accueillie par nul sourire et nul parole chaleureuse. Il était évident pour chacune de ces dames que l’autre n’avait que peu de gentillesse pour sa personne, pourtant ne partageaient-elles par un empire et un but commun ? Comment ces dernières capables de se battre côte à côte pour le bien de leur terre pouvait ainsi se tenir face à face avec tant d’animosité ?

- Vous m’excuserez, Lady Omble, je n’ai pas été dotée par les Sept du même don pour la conversation en société que vous-même possédez.

Cette remarque qui avait la tournure d’un compliment sur les paroles de Lady Omble n’en était évidemment pas un. Mais la chose était sue des deux femmes qui étaient toutes deux assez intelligentes pour comprendre les sous-entendus cachés sous leur conversation en apparence polie.

Alors que Lady Omble se trouvait face à elle, Oranne Whent observait alors, à côté, que sa fille ainée Lady Lysa saluait les deux femmes, et montrait même une certaine amitié pour la jeune fille de Nelya Omble, un doux sourire aux lèvres de l’enfant. Lady Whent s’étonna de cette amitié qu’elle ne connaissait à sa fille jusqu’alors, se demandant pourquoi cet enfant avec qui elle se pensait assez proche pour partager de telles confessions ne lui avait jusqu’à présent rien dis. Bien sûr, toutes deux étaient des femmes de peu de mots mais ces derniers auraient dû être usés pour partager de telles informations. Se tournant à présent vers Lady Omble, Lysa Whent la salua d’une respectueuse révérence car la jeune fille bien que sachant l’inimitié de sa mère envers l’intendante de la maison Braenaryon comprenait aussi que cette dernière était trop importante qu’on lui refuse le moindre respect.

- J’ai passé ma douzième année Lady Omble, je suis un effet la cadette de Lady Lyara. Quant à ma jeune sœur que vous voyez ici, elle a tout juste passé l’âge de la raison.

- Ce n’est pas vraie Lysa, je l’ai passé il y a longtemps déjà ! J’aurais bientôt huit ans !

Shella Whent, aussi espiègle qu’à l’habtiude, n’avait pas tardé à reprendre son ainé. Il faut dire que bien que très jeune encore, l’enfant ne craignait jamais d’exprimer ses pensées mais, chez sa personne cela devenait toujours quelque chose d’adorable et non d’irrespectueux.

Les filles de la conseillère Oranne Whent, l’ainée Lady Lysa et la cadette Lady Shella s’éloignèrent alors en compagnie de celle d’Oranne Whent alors que cette dernière les invitait à la suivre pour parler de ces choses qui intéressaient les jeunes filles de cet âge-là ; les jeux d’enfants pas encore femmes et leurs travaux de broderie. La gorge d’Oranne se noua alors qu’elle observait ses filles s’éloigner en compagnie de l’enfant de Nelya Omble, craignant de l’influence de cette dernière sur sa progéniture. Surtout, elle craignait pour Shella. Si l’ainé de ses filles était déjà assez mature et droite pour savoir se protéger des mauvaises fréquentations ce n’était le cas de la cadette qui accueillait le monde extérieur avec entrain et curiosité.

Les rapports que Lady Whent entretenait avec sa fille cadette semblait souvent des plus conflictuels pour quiconque s’étant déjà trouvé dans une pièce en présence des deux, car comment aurait-il pu en être autrement entre cette femme froide et dure et son enfant si souriante et exubérante. Il était surtout que la jeune Shella Whent avait un caractère déjà bien affirmé malgré son jeune âge, ne semblant jamais vouloir accepter les règles et les mesures que souhaitait lui imposer sa mère pour sa propre sécurité pourtant. Il lui était impossible de comprendre les choix de sa mère, d’interpréter ce qui se cachait derrière l’apparente froideur qu’elle lui offrait plus encore qu’à l’aine de la famille. Mais ce n’était pas haine qu’Oranne se montrait ainsi, par amour au contraire. Si elle était aussi froide, aussi dure, c’est qu’elle ne savait exprimer autrement l’envie de protéger cet enfant qui animait chacun de ses actes. Car de ses trois enfants, Shella était celle qui ressemblait le plus à l’enfant qu’elle-même avait été, avant que le drame de sa vie ne vienne arracher sa joie et son innocence.

- Bien.

Oranne Whent ferma les yeux un instant, ne put ressentir autre chose qu’une certaine amitié envers l’offre de Nelya Omble d’un instant d’insouciance pour leurs enfants. Après tout, malgré toutes leurs différences, ces dernières n’étaient-elles pas deux femmes œuvrant pour l’empire et la sécurité au seins de ce dernier pour leurs progénitures. Pour que jamais ces derniers ne voient leurs insouciances violement arrachées comme l’avait été celle de leurs parents par la guerre et les viols.

- Qu’ils s’amusent tant qu’il l’est encore possible, le temps pour eux d’être adulte arrivera malheureusement bien trop vite. Ils me semblent si vite grandir, sûrement devez-vous connaitre ce sentiment ?

Peut-être pouvait-elle offrir un instant de répit à son ennemi ? Au nom de l’Empire et de leurs enfants.

@Nelya Omble

Codage par Libella sur Graphiorum

La répartie de la conseillère ne me scandalise pas. Au contraire, c’est tout à son honneur ! J’ai été la première à lancer les hostilités, tannant cette femme vis-à-vis de son attitude frigide. Et Oranne Whent n’est pas une femme à se laisser faire aisément, surtout par celles qu’elle considère de petites vertus. Quoi que l’on dise à mon sujet, je n’ai fauté qu’avec les garçons de la Maison Stark, Torrhen et Rickard. J’ai été fidèle à Lucan et à Conrad durant le mariage. Entre temps, je n’ai que difficilement cédé à des baisers ou à des tentations, craignant que le moindre opprobre puisse toucher la maison de mon fils. Je peux bien m’habiller splendidement, ce n’est pas pour autant que je cumule de multiples, nombreux et éphémères amants.

Naturellement, je m’interroge sur mon interlocutrice. Comment a-t-elle bien pu séduire son époux et le trainer à son lit pour consommer le mariage et concevoir des enfants en prime ? Je m’amuse à l’imaginer à demander le pardon des Sept à chaque fois qu’elle doit s’adonner à ce délicieux pêché ou à critiquer son époux s’il ose agrémenter leurs intimités de quelques jeux ou folies. Fort dommage que Conrad ne soit plus là. Nous aurions pu tant rire de cet étrange couple, cherchant à deviner si Lord Whent apprécie ou non son épouse, s’il s’aplatit ou non comme une larve face à une telle froideur et condescendance. Lord Whent fait-il partie de ces curieux spécimens sans saveur ni goût à mon humble avis ?

Si oui, quel intérêt est-ce que ce mariage peut avoir pour l’épouse ? Que ce soit avec Lucan, ou avec Conrad, j’ai toujours eu la chance de rencontrer un égal. Là où le premier brillait pour sa loyauté et ses faits d’armes, le second partageait cette passion de vivre pleinement et chaque jour. En somme, tous les deux étaient des forces de la nature, qui me soutenaient – autant que je les soutenais. Toute personne qui fait preuve d’une obéissance aveugle et d’un manque évident de volonté ont peu de mon respect. A mes yeux, ces gens-là se rangent, de facto, dans la catégorie des pions et des anonymes. Est-ce le cas, également, pour Lady Whent ? Si oui, je ne suis guère étonnée de son caractère. Ses nuits froides ont déteint sur son propre caractère.

- Ils grandissent vite, et à mon plus grand déplaisir. Chaque nouvel hiver signifie une année de moins avant que nos chemins ne se séparent définitivement, soit par la guerre, soit par le mariage, dis-je avec une pointe d’amertume dans la voix. J’ai un fils, Benjen Corbois, Seigneur du domaine de même nom et mon aîné. Aujourd’hui, il est aide de camps du Roi Jon Stark et se bat à ses côtés contre nos ennemis. Quant à Lyarra, elle est en âge de se marier. Il n’est plus qu’une question de temps avant que je ne reçoive les premières propositions, dont certaines pourraient être favorisées ou demandées par nos Souverains.

Plus je monte dans la hiérarchie du pouvoir, et plus mes enfants sont exposés. Plus ils sont visibles, et plus ils seront demandés par de puissantes personnes comme monnaie d’échange lors d’accords. Je ne me leurre pas sur cette réalité – et j’y travaille même. Pourtant, je n’en reste pas moins une mère et l’idée d’avoir à me séparer de ma seule fille me brise le cœur déjà.

- J’espère que l’époux de ma jolie Lyarra sera aussi prévenant, respectueux et aimant que fut son père à mon égard. Certaines histoires font froid au dos, et font craindre le pire pour nos filles bien-aimées. Il semble que vous et moi avons été fortunés par nos Dieux respectifs, et que nous n’avons pas à nous plaindre de nos époux. Enfin, dans mon cas, de feu mon époux Lucan.

Loyalty, Ambition & Motherhood

ANAPHORE

The thing about a mother's hate is that it's not that different from a mother's love.

Cependant la mention de l’époux de Lady Whent la rendit soudainement très amère envers l’autre conseillère impériale et elle dut se retenir pour ne pas laisser la rage ayant empli son cœur que de vivement de se retourner vers Lady Omble pour les paroles qu’elle venait ainsi de lui cracher au visage. L’insulte qu’elle lui crachait, plus humiliante encore que si elle avait osé simplement lui cracher dessus. Ainsi était récompensé l’effort important fait par la silencieuse conseillère impériale pour offrir quelques politesses et même essayer de partager avec Lady Omble une véritable conversation concernant leurs angoisses partagées pour le départ de leurs enfants pour leur propre vie, par une insulte.

Que savait donc Lady Omble qu’elle n'osait pour l’instant dire que par des sous-entendus, que par des menaces ? Nous n’avons pas à nous plaindre de nos époux, résonnait la phrase dans son esprit en rendant chaque fois plus terrible encore l’angoisse dans l’esprit de la conseillère impériale. Que savait Lady Omble ? Avait-elle simplement remarqué la disparition récente de son époux où d’une manière ou d’une autre avait-elle réussi à en connaitre la raison… Pour une femme telle que l’était Lady Omble cela n’était en rien un problème, car elle aurait pu sans aucun problème en entendre la rumeur dans la bouche d’une autre femme au cours d’une de leurs frivoles discussions, où bien même tirer l’information d’une des nombreuses conquêtes, qui Oranne en était certaines, partageait son lit. Lady Whent ravala sa salive. Plus que de savoir la manière dont cette femme avait pu obtenir toute information concernant ce qui avait pu se dérouler avec son époux c’est d’autres questions qui plus encore venaient noyer la conseillère dans une angoisse profonde. Que comptait-faire Lady Omble de cette information ? Et que serait-elle capable d’obtenir de plus encore comme secret ?

Cette femme…

Cette putain…

- Je prierais pour votre fille Lady Omble, je prierais pour que l’époux que les Sept luis accorderont soit aimant, respectueux et ne lui cause jamais la moindre offense.

Si Lady Whent ne prononçait pas déjà chacune de ses paroles avec une expression froide et monotone qui empêchait chacun de connaitre la vérité de ses sentiments profonds, peut-être alors Lady Omble aurait-elle pu remarquer la manière dont son ton c’était fait d’un quart de ton à peine plus grave en prononçant ses paroles. Car les paroles que cette dernière prononçait étaient très lourdes de sens, très amères à la bouche de Lady Whent après la menace venant d’être entendue et cette prière qu’elle offrirait pour la fille de Lady Omble serait faites avec honnêteté. Nul ne pouvant faire porter à l’enfant le péché de son parent. Qui que soit sa mère, Lady Whent souhaitait que chaque jeune fille puisse se trouver épousée à un homme qui soit véritablement bon. Si cela était bien possible.

Il y avait-il en vérité un seul homme dans tout Westeros et même au-delà qui ne cache en lui la menace sombre de l’étranger, un homme à qui elle pourrait confier ses filles sans craindre que ce dernier n’en use et n’en abuse à sa convenance ? Lady Whent avait jadis porté, bien qu’elle ne l’ait jamais aimé comme certaines femmes prétendent aimer leurs époux, une profonde amitié à son époux et cru qu’il en était tout à fait de même pour lui. Elle avait vu dans son visage les traits d’un homme peut être doux et timide, mais celui surtout d’un homme bon, pieux, respectueux. Enfin elle avait cru, pauvre idiote Lady Whent s’était-elle trouvée que d’ainsi porter sa croyance en un simple mortel car à présent elle en était certaines que seuls les Dieux mériteraient de tel sentiments. Les hommes. Les hommes cachaient en chacun d’entre eux le visage de l’étranger, prêt d’un moment à l’autre à ressurgir pour se saisir à tous jamais de vous et de votre sourire d’enfant. Comment… Comment faire confiance à n’importe lequel d’entre eux, comment pouvait-on chaque jour de l’humanité forcer une femme à offrir sa fille à l’un de ces monstres et se mentir à elle-même en pensant qu’elle ne sera pas sacrifiée aux noms des hommes comme elle fut sacrifiée par le passé.

- Shella, Lysa…

Lady Whent ne put que serrer le poing de rage, avant d’hurler à ses filles qui s’amusaient pourtant si bien de leur côté l’ordre de la rejoindre. Elle ne continuerait pas plus longtemps encore à de se tenir face à Lady Omble, à continuer de fournir des efforts de discussions avec cette dernière pour qu’elle finisse finalement par se permettre de la menacer et lui cracher ainsi au visage.

- Nous rentrons. Mes honneurs Lady Omble.

@Nelya Omble

Codage par Libella sur Graphiorum