Dark wings, dark words

All the king's horses and all the king's men
Couldn't put me back together again

Elle portait le noir depuis quelques semaines déjà. Si sa colère n'avait éclatée que dans des cercles privés, peu ignoraient à quel point Jeyne exécrait cette guerre. Rien d'étonnant venant de la native du Nord, désormais reine de l'Ouest, en guerre contre le peuple qui était encore le sien deux ans plus tôt. Le noir est un symbole de plus de sa discrète désapprobation mais surtout la seule teinte qu'elle soit capable de supporter en ces conditions. Celle du deuil, le sien, peu importe combien d'hommes périraient de chaque côté. Elle s'avérerait perdante quoi qu'il en soit.

- A-t-on des chiffres ?

Elle le demande tout de même, comme si ça ne suffisait pas. Elle se sent déjà coupable et tient à rendre cette culpabilité équivalente à la souffrance engendrée par ce conflit, celle des mères, des sœurs et des femmes qui perdront tour à tour fils, frères et mari. En soi, Jeyne ne pourra se regarder dans le miroir à nouveau qu'une fois rongée physiquement par les remords de n'avoir rien pu faire pour empêcher une telle chose d'arriver. Elle a été égoïste, ces deux dernières années trop douces l'ont éloignée du but premier de son union à la maison Lannister. La paix.

- Pas encore.

Il est trop tôt, elle acquiesce et congédie. Jeyne s'assoit sur un siège imposant, qui n'est pas le sien mais celui de son roi. Absent, parti chercher des soutiens qui ne feront que l'accabler davantage. Elle n'a rien à faire ici en vérité, fait office de distraction alors que le royaume est dirigé par une reine plus expérimentée et plus Lannister, sûrement. Le plus douloureux étant qu'elle ne parvient même pas à en vouloir à l'homme censé occuper ce siège. Elle en pleurerait bien, mais toutes les larmes qu'elle pourrait verser n'arrangeraient rien.

- Lady Kenning, Majesté.

Alys est annoncée, son entrée lui fait relever la tête qu'elle avait jusque-là appuyée contre sa main repliée. Jeyne se lève pour aller à sa rencontre et sait en un coup d’œil qu'elle est au moins aussi accablée qu'elle. Après tout, elle n'est pas la seule à avoir un frère sur le champ de bataille. Gareth mais aussi William, deux hommes auxquels elle tient et qu'elle risque de perdre après avoir déjà tant perdu. L'impuissance qu'elle ressent en devient quasiment douloureuse, elle ne veut pas, ne peut pas se permettre d'avoir un jour à annoncer une telle chose à son amie. Alys finit quasiment par courir vers elle alors que Jeyne se presse elle aussi, l'étreinte qu'elle lui offre est un soulagement tel qu'elle ne peut pas se retenir de fondre en larmes. Elle se l'était interdit jusque-là. Alys s'excuse, ce qui n'arrange rien, bien au contraire. Elle est la seule à avoir pris la peine de le faire.

- Moi aussi.

A raison, contrairement à la jeune femme qui n'a rien à se reprocher. Elle a des responsabilités dans ce qui est en train d'arriver, pas Alys. Elle la laisse s'éloigner en faisant de son mieux pour faire cesser ses larmes et pouvoir articuler quelques mots, même si elle ne sait pas tout de suite lesquels. Elle se dit que le mieux à faire dans ces circonstances est simplement d'être honnête.

- Et je ne sais pas quoi faire. Alys, ce qui est en train d'arriver est terrible et je n'ai aucune idée de quoi faire pour arranger ça.

L'idée que la guerre pourrait s'éterniser pendant des mois est plus que probable et la rend d'autant plus démunie. Maintenant que la machine est lancée, il parait impossible de l'arrêter. Elle peut presque déjà la visualiser en train de les écraser dans ses rouages, eux-mêmes, tous ces gens. Jeyne prend la main de la jeune femme dans la sienne.

- Viens, sortons. L'air ici est étouffant.

Mais le problème vient d'elle, il lui est impossible de respirer comme avant.

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L'état dans lequel elles se trouvent lui rappelle une nouvelle fois leur rencontre, la façon dont elles étaient toutes deux perdues et endeuillées. Alys lui a toujours donné beaucoup de force, comme elle s'acharne à le faire à cet instant alors même qu'elle en aurait besoin pour elle. Une pensée qui rend Jeyne d'autant plus mélancolique, fatiguée d'avoir une nouvelle fois besoin du soutien de la jeune femme alors qu'elle mériterait seulement de recevoir et non de donner. Mais les mensonges et la dissimulation n'ont jamais été son fort, elle ne connait que la vérité et celle-ci s'avère malheureusement toujours très complexe.

Alors elle se contente de se taire et fait en sorte de retrouver un peu de calme. Elle serre Alys contre elle en espérant qu'elle aussi, elle finira par réussir à lui donner le sentiment d'être un peu moins seule. Leur seule chance est sûrement celle-ci : elles sont toutes embarquées sur le même bateau percé. Elles ont au moins la possibilité de se comprendre et donc de se soutenir, Jeyne espère seulement que son trouble ne le gâche pas. Elles sortent finalement de la pièce dans le silence le plus complet, la présence des gardes partout autour d'elles n'est pas aussi rassurante qu'elle le devrait. Elle a constamment l'impression d'être surveillée.

- Peut-être bien, en effet.

Le conflit s'éternisera, elle le sait. Maintenant que la guerre est déclarée, peu de choses peuvent encore la stopper. Les affrontements se multiplieront, elle ignore encore quelles formes ils prendront. Une nouvelle fois, elle a la terrible et cruelle sensation d'avoir failli à sa tâche. Quant au rôle qu'elles pourront jouer dans cette affaire, Jeyne ne le nie pas. Elle a déjà vécu ce genre de situations à Winterfell, mais Winterfell n'est pas Castral Roc et les ouestriens ne ressemblent pas à son peuple d'origine. Elle n'occupe pas non plus la même fonction et a pourtant l'impression d'avoir été bien plus utile en tant que princesse qu'en tant que reine.

- Non, il ne m'a rien dit. En vérité... tu sais, ce n'est pas vraiment à moi que l'on confie ces choses-là.

Elle lui adresse un regard entendu, l'autorité de la reine mère est partout ici et pèse sur leurs corps d'une manière invisible mais presque tangible. C'est elle qui règne ici, elle n'est pas suffisamment naïve pour penser ou prétendre le contraire.

- Mais le retour de Lyman ne tardera pas.

Tout son corps se crispe, son départ aussi lui a fait l'effet d'un énième couteau dans le dos. Elle ne sait pas exactement ce que dissimule cette rencontre avec les fer-nés mais l'idée même de cette entrevue la rend considérablement nerveuse. Rien de ce qui peut en découler n'arrangera ses dilemmes, elle en a parfaitement conscience.

- Normalement.

Jeyne lève les yeux au ciel, passant de considérablement exténuée à passablement énervée. Qui sait, après tout ? Si ça se trouve, il en profitera aussi pour aller lui-même tuer quelques nordiens sur le chemin. Ça ne serait que prendre un peu d'avance sur le programme visiblement déjà bien défini de la couronne, à laquelle elle fait apparemment partie. En vérité, elle est à bout de nerfs. Prête à craquer d'une minute à l'autre, elle sait qu'elle ne tiendra pas des mois ici à attendre, à se complaire dans l'incertitude et l'inaction. Elle en a simplement assez d'obéir, en définitive.

- Si je décidais d'entreprendre... de nouveaux projets. Tu me suivrais ?

L'idée lui est venue spontanément et parait légèrement comique compte tenu de sa fatigue, de sa grossesse et de sa récente crise compulsive de larmes. Et à vrai dire elle ne sait même pas ce qu'elle compte faire, ni pour quelles raisons. A ce moment-là, elle veut seulement savoir si cette idée parait trop absurde pour être seulement envisagée ou si Alys y est réceptive.

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Elle a envie de répliquer instinctivement, sans réfléchir. Quitte à dire des choses qu'elle pourrait regretter. Elle se dit qu'elle peut le faire, un bref instant, parce qu'il s'agit d'Alys et qu'elle a toute sa confiance. Quelque chose d'aussi précieux que curieux en ce qui la concerne, elle qui peut parfois s'avérer si méfiante par seule crainte d'être blessée. Mais elle sait aussi que les murs ont des oreilles, elle a vaguement conscience d'être surveillée. Le dispositif se veut discret mais elle sait que ses gestes sont scrutés et à vrai dire, elle le comprend. Elle sait qu'une dose plus ou moins forte de surveillance est nécessaire en ces temps troubles, surtout compte tenu de ce qui est arrivé au roi Loren. Mais elle étouffe, chaque jour un peu plus. Elle étouffe.

- Je ne sais pas. Je pense que quelque part, j'ai beaucoup de chance que Jordane puisse endosser ce poids à ma place. Beaucoup de jeunes reines doivent prendre ou soutenir de terribles décisions sans savoir si ce qu'elles font est juste ou non.

Et elle n'a jamais réellement souhaité régner sur quoi que ce soit. Elle s'est évidemment fait à l'idée au fil des années, on l'y a préparé. Mais elle n'est pas le genre de femme capable de prendre des décisions réfléchies, calculées, sans laisser une part d'émotion la guider. Et elle ne le sera jamais. Alys lui sert la main et elle lui rend ce geste, la jeune femme parvenant même à faire naître un léger sourire chez la Lannister.

- Mais je te remercie pour tes mots, Alys. Merci beaucoup. J'aimerais être la reine que tu mérites d'avoir.

Les mots sortent difficilement, lui nouent la gorge. Elle sait que ce n'est pas le cas. Que ce ne sera peut-être jamais le cas. Et la confiance de son amie est aussi touchante que pesante, elle n'a rien pu faire pour empêcher cette guerre d'éclater et les conséquences de ce manquement sont sous ses yeux. Face à cette constatation, l'envie d'agir est d'autant plus pressante. Alys y répond immédiatement, enserre sa main dans les siennes et lui pose une question à laquelle elle n'est pas même sûre d'avoir la réponse.

- Je...

Elle a tout et rien à proposer, beaucoup de choses lui viennent en tête qu'elle sait difficilement réalisables. Elle s'interroge aussi sur ce qu'on la laissera faire et cette pensée là aussi la met en colère. Si elle ne peut pas prendre de décisions ici, elle n'hésitera pas à changer d'air.

- Nous pourrions partir. Nous installer quelques temps à Port-Lannis, prendre note des difficultés que rencontrent les familles privés de leurs hommes. Je sais qu'il s'y trouve un hospice, nous pourrions...

Elle se sent un peu stupide, sans doute qu'on lui expliquera en long et en large que ce n'est jamais aussi simple que ça.

- Je me sens tellement loin des ouestriens. De ce qu'ils vivent et ressentent. A Winterfell...

Jeyne s'arrête. Sans doute qu'elle ne devrait pas en parler.

- A Winterfell nos gens viennent vivre près de nous lorsque l'hiver vient. C'est plus simple pour savoir ce dont ils ont besoin, et les aider.

Et cette proximité qu'elle ressentait avec les gens de son royaume lui manque terriblement, ici. Sauf qu'elle n'est plus dans le Nord et qu'il est plus que temps de l'accepter, les mœurs ici sont différentes et un voyage tel que celui-ci pourrait être mal interprété. D'autant plus à ce stade de sa grossesse.

- Est-ce que tu trouves ça stupide ?

La question est parfaitement sincère et appelle à une réponse qui le serait tout autant. Elle n'a pas besoin qu'Alys lui dise que c'est une merveilleuse initiative si ce n'est pas le cas, simplement pour essayer de lui faire plaisir. C'est aussi pour cette raison qu'elle lui en parle et lui pose la question. Elle sait que la jeune femme saura lui dire la vérité.

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Les mots d'Alys sont doux, elle aimerait les croire. Pouvoir les intégrer et les emporter avec elle où qu'elle aille, mais ils ne font que couler entre ses doigts. Incapables de se solidifier. On lui demande sans cesse de scinder qui elle est, des deux côtés. Il faudrait oublier la fille et la sœur pour l'Ouest et nier la mère et l'épouse pour le Nord, Jordane lui a déjà dit que c'était son devoir d'oublier le passé. Une sorte de fatalité que Jeyne n'a pas accepté, mais le doute persiste. Et s'il ne s'agissait finalement que d'un caprice ? Toutes les dames ont à passer par là, oublier leur famille d'origine pour se fondre dans celle qui les accueillent en tant qu'adultes. Mais le font-elles ? Le font-elles réellement ?

- Je l'espère. Je l'espère sincèrement.

Ça non plus, elle n'y croit pas. Si des choix doivent être faits, alors elle sera détestée. Détestée de personnes qu'elle aime sans aucun doute plus qu'elle-même. L'idée si réconfortante de voir Alys rester peu importe ce qui arrive, qu'elle au moins ne la juge pas, reste elle aussi intangible. Elle aimerait y croire, ne peut pas.  

Quant à ses idées diffuses, elles sont bien accueillies par la jeune femme, toujours prête à tout risquer. Elle tente de réfléchir à ses mots, à toutes les choses qui sont dites et qui ne s'imbriquent pas forcément dans son esprit. Elle ignore si elle est aussi courageuse qu'Alys l'est.

- Nous ne pouvons nous cacher. Et je ne veux pas me cacher.

Si une idée aussi radicale doit être mise sur la table, elle le sera. Elle n'a rien à perdre de ce point de vue là. L'idée lui est presque attractive en vérité, parler à tous ces gens plus vieux, si sages et si condescendants de quitter Castral Roc pour jouer les héroïnes. Avec un peu de chance, ils en feront une syncope.

- Je suis censée pouvoir prendre n'importe quelle décision que je juge bénéfique au royaume, n'est-ce pas ?

Son ton est presque dangereux, elle teste les limites. Tapote du bout de l'aile les barreaux de la cage dorée afin d'en tester leur solidité. Elle ne sait pas à quel point elle peut être contrôlée, s'ils ne peuvent que conseiller ou s'ils sont en droit de lui imposer. Sa grossesse est sans aucun doute ce qui l'inquiète le plus, elle ne peut pas se permettre de perdre cet enfant pour une action aussi contestable. Elle le sait. Mais elle en a assez de rester ici les bras croisés, dans cet espace où elle se sent criminelle simplement d'exister. Au fond, elle peur qu'il ne s'agisse que d'un caprice.

- Mais il ne s'agit pas que de moi. Si je perds cet enfant, ou s'il t'arrive quelque chose... je ne pourrais pas le supporter.

Leur brillant projet pourrait si vite tourner au drame sans que ni l'une ni l'autre ne puisse faire quoi que ce soit. Et il ne resterait alors de tout ça que leurs envies naïves de contribuer au bien que tant délaissent. L'émotion ne les aide pas, elle risquent toutes les deux beaucoup sur ce champ de bataille où elles ne sont pas. Et les nouvelles ne sont en rien réjouissantes, ne permettent pas d'apaiser leurs esprits une seconde.

- Qu'est-ce que tu ferais, toi ?

Puisqu'après tout, elles sont égales dans leur désarroi.

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Cette discussion n'est pas agréable à avoir, Jeyne aurait aimé avoir le luxe de l'éviter. Elle ne l'a pas. On ne lui a pas laissé le choix et si la Kenning a raison sur un point, c'est qu'elles ne parviennent plus à dormir d'un sommeil calme. Dans son cas, Jeyne a même du mal à croiser son propre regard dans les miroirs. Et ce n'est pas une situation qui peut continuer ainsi. Elle ne peut pas poursuivre le mensonge, continuer à prétendre que les choses s'arrangeront ou ne sont pas aussi graves qu'elles le sont. Elle déteste l'idée que l'Ouest souffre sur le champ de bataille. Elle déteste l'idée d'enfouir ses propres sentiments à l'égard de son royaume d'origine pour ne pas s'attirer d'ennuis. Elle aimerait que les choses soient plus simples et qu'elle puisse continuer à être heureuse ici sans crever étouffée dans la culpabilité, mais elle ne peut pas. Alors il lui faudra agir, d'une manière ou d'une autre.

- Tu as raison. Et je sais qu'il y a des dangers à vouloir... m'impliquer, d'une manière ou d'une autre. Mais je ne sais pas si j'ai toujours le choix.

Qu'elle le veuille ou non, son inaction sera également interprétée. Elle ignore ce que l'Ouest attend d'elle mais doute fortement que ce qu'elle fait actuellement soit suffisant. Elle se doute que le Nord attend d'elle qu'elle pacifie les choses, c'est sans doute le plus compliqué. Et tout ça lui donne définitivement de terribles migraines. Elle s'y prend trop tard, a l'impression d'avoir déjà raté l'occasion d'agir. Elle hausse les épaules, rit tristement en écoutant la remarque de son amie.

- Je t'assure qu'aucune formation ne permet de savoir quoi faire dans ce genre de situation. Aucun livre non plus, je me suis renseignée.

Elle n'a pas le souvenir d'avoir déjà vu Alys aussi dure, pragmatique, réfléchie. Et même si elle sait qu'il s'agit d'une bonne chose, que la jeune femme n'est pas que douceur insouciante et qu'elle dispose des armes nécessaires pour faire face aux crises, le constater la peine un peu. Dans un monde parfait, Alys n'aurait pas eu à enfiler ce masque à nouveau. Les moments qu'elles partageaient toutes les deux avant ça lui manquent, elle ne peut pas le nier.

- Je ne peux pas te promettre une chose pareille, Alys.

Elle secoue la tête, cette idée lui semble chaque seconde un peu plus mauvaise. Elle ne peut pas la risquer, c'est là sa faiblesse. C'est ce qui fait d'elle un bien mauvais personnage politique, à bien des égards. Elle refuse de sacrifier.

- Nous sommes inutiles ici, c'est vrai. Et nous sommes d'accord, cela doit changer. J'ai besoin que ça change, je crois que toi aussi. Je sais que tu es pleine de ressources et de courage, mais le monde n'a que faire des bonnes intentions. Il les broie. Et je ne peux pas le voir te broyer.

Il y a déjà trop de personnes qu'elle aime en danger actuellement. Elle ne peut pas ne serait-ce qu'imaginer à quel point Walton a dû changer. Son idée aussi part d'une bonne intention mais elle n'est sûrement pas réaliste. Jeyne soupire, ses dernières neurones encore vives pataugent largement dans le flot de ses pensées agitées.

-- Pour l'instant... est-ce que tu pourrais discuter de ce sujet avec les lady se trouvant ici ? J'aimerais avoir leur opinion sur la guerre. Elles n'osent me parler mais peut-être que tu auras davantage de succès.

Une action collective a toujours plus de poids, elle aimerait savoir si le conflit divise plus qu'ils ne le croient. Jusque-là, tout le monde semblait uni contre l'empire. Savoir qu'il y a des brèches pourrait être utile pour défendre la paix, ou du moins argumenter vers un changement de cap. Et alors plus aucune action héroïque ne serait nécessaire. Peut-être qu'elles partagent également un certain sentiment d'impuissance, d'isolement. Quoi qu'il en soit, le savoir pourrait leur être utile.

-- Ensuite... j'irai en parler au conseil.

Elle jette un regard inquiet à Alys. Elle n'a que peu siégé au conseil royal depuis que Lyman l'a réorganisé, elle sait qu'il est grand temps que cela change.