La Foi au bord de la Mer d'Eté (An 2, Mois 4, Semaine 3) [Tour X - Terminé]

Le fief des Météores se tient au sommet de ce promontoire. Au-delà du caractère pittoresque de ce domaine situé face à la mer d’Eté, il représente le siège d’une des plus anciennes et plus puissantes maisons de Dorne. Vu la situation qui règne sur place, nul doute que Martyn a rapidement été intéressé. Le Grand Septon n’a pas été difficile à convaincre lorsqu’il a su le traitement infligé aux missionnaires et hommes d’armes de la Foi. Le Bief ne devrait pas non plus s’opposer à cette petite escapade vu que les bannières du royaume ont été bafouées. Maintenant, aux yeux de Martyn, il suffit simplement de forcer un peu le destin. C’est pour cela qu’il se préserve à l’ombre du soleil dornien, sous une tente. Ulrich, un de ses relais au sein de la troupe finit par faire son entrée.

« Je savais que le Bief a été trop tendre avec les dorniens. Ils ne m’ont pas écouté et voilà où nous en sommes aujourd’hui. »

Agacé, Martyn ne se montre que peu aigri dans sa manière de s’exprimer. Après tout, même si les différents évènements ont peut-être été humiliants pour le Bief et la Foi, ceux-ci lui permettent aujourd’hui de pleinement jouer sa carte personnelle. Ainsi, aujourd’hui, il n’a pas à cohabiter avec une quelconque troupe bieffoise pour le gain de ce fief.

« Ville libre….quelles foutaises ! Barristan Dayne est un idiot. Il a choisi de laisser à ses habitants une brève sensation de liberté. Il ne connaît pas le prix de sa décision. »

Avec cynisme, Martyn note bien que la ville libre ne peut déjà plus prétendre l’être véritablement en raison du siège qui lui est imposé. Ils ont répondu qu’ils pourraient tenir des semaines comme si la menace croisée à leurs portes allait se décourager. Que cela soit vrai ou faux, ils sous-estiment encore leurs adversaires.

« Je crois que de tous les territoires, Dorne est le plus amusant…et j’ai encore envie de m’amuser quelques années. »

Les vieilles lames comme lui se font inévitablement de plus en plus rares. Le temps, les combats, la maladie, la volonté…tous ces éléments jouent évidemment. Ulrich n’est plus un tout jeune non plus et ‘n’est plus à ses premières batailles.

« Il faut que les troupes se tiennent sur leurs gardes. Nous ne sommes pas à l’abri d’un coup fourré et nous occupons une région qui nous déteste. »

Il est certain qu’on ne leur fera aucun cadeau et que leur adversaire ne reculera devant rien pour repousser la Foi de ses portes. Aucune norme, aucune pitié, rien de bien louable s’annonce tant les deux camps seront déterminés. Peut-être pas la plus grosse bataille de Westeros mais une bien vilaine tout de même s’approche.

Ulrich

Ulrich est un fier guerrier de la Foi. Il n'hésite pas à participer aux différents conseils de guerre, ou à assister ses généraux ou ses supérieurs dans l'élaboration de quelques stratégies. Martyn et lui doivent concocter quelques plans pour assiéger les Météores au plus vite.

Ulrich restait silencieux derrière Martyn, le siège des Météores doit rapidement cesser. Pourquoi ? Pour montrer à ces hérétiques le pouvoir de la Vraie Foi. Cependant ce fief est bien placé, difficile d’accès pour une armée. En Hauteur… Et proche de la mer d’été. Attendre que ces… Hommes, bien rien que de penser les dorniens avec ce mot lui râpe la langue et l’esprit, cèdent est difficile. Combien de temps ont-ils de vivre ? Il observait silencieusement l’homme devant lui sans rien dire. Il inclinait la tête à chacun de ses mots, totalement d’accord avec lui. Mais pour l’instant son esprit courait pour essayer d’entrevoir une solution. Avec quelques engins de sièges cela aurait put être réglé. L’eau. L’eau serait ce qu’il manquerait le plus à l’intérieur… Et à l’extérieur aussi. Il ne fallait pas jouer sur la nourriture, trop long, mais sur l’eau. Empoisonner les réserves ? Non. Leurs propres troupes pouvaient en avoir besoin… Comment faire ? La question se posait là. Pour tenir et réussir un siège il fallait plusieurs choses. Dont de la patience et être sûr que les prisonniers ne soient pas trop riches en vivres ! Ulrich s’avança légèrement vers son supérieur.

“J’ai déjà transmis vos ordres. Pas un corbeau ne franchira non plus les murs de cet endroit. Pas un homme. Seulement…”

Il se passa une main sur son visage couvert de poussière et de sueur.

“Nous sommes ici sur leur terrain malheureusement, et tenir un siège dans ces conditions est difficile. Nos troupes ont la Foi. La Vraie. Mais nous ne pouvons rester ici trop longtemps…”

Il se frotta la barbe en observant le siège et le château.

“On pourra dire ce qu'on veut, ce maudit château reste un point de stratégie important et nous ne pouvons le détruire. Quand bien même je regrette quelques engins de siège pour… Nettoyer. Les Dorniens sont fourbes, il est vrai. Mais nous devons trouver le moyen de briser ce siège et traîner ces hérétiques sous le regard des Sept. Peut-être que certains d’entre eux croient en la Seule et Unique, mais qu’ils se cachent de peur d’être brimé et tué ?”

Pas forcément des lâches. Mais des gens faibles ! Peut-être même des femmes.

“Mais nous devons malgré tout purger cet endroit de cette racaille…”

Et le plus tôt serait le mieux.

Les dorniens maîtrisent le terrain et le temps du fait que ce sont eux qui retardent l’échéance de l’affrontement et de leur propre sang sur les murs des Météores. Les Croisés maîtrisent aussi le temps mais de manière différente : ils n’ont pas besoin de réaliser une initiative pour arriver à la victoire si Barristan Dayne ne fait rien. Ulrich avance que toute communication vers l’extérieure sera impossible, ou du moins bien perturbée.

« C’est une bonne chose…par contre, on écrira en tous sens dès lors qu’on aura pris la forteresse pour envoyer un signal. »

La fatigue et cette sensation de chaleur sont perceptibles sur le visage d’Ulrich. Celui de Martyn est également un peu marqué avec cette fine sueur ses tempes.

« C’est pour cela que nous devons garder nos forces. Ils nous offrent un répit alors que nous avons traversé le désert. Profitons-en pour faire un minimum d’effort avant la bataille. »

L’hommes d’armes se frotte la barbe. Martyn se redresse de sa chaise et saisit une carafe à vin à moitié pleine.

« Du vin ? de l’eau ? Il ne faut pas en abuser mais quelques gorgées suffisent à se requinquer un peu. »

Il se sert un godet qu’il ne tarde pas à porter à ses lèvres. Le moment lui sert également à nourrir sa réflexion à propos de la place-forte des Météores et des dorniens.

« Le détruire ? Bien sûr que non. Ce château sera un bon point d’ancrage ici. Pour les dorniens…on s’en occupera… »

D'une façon ou d'une autre, ils ne seront pas oubliés, c'est certain. Le soleil tape à l’extérieur. Pas une brise de vent. Comme si il n’existait plus que leur discussion…et cette chaleur.

« Je ne sais pas jusqu’oû les dorniens veulent aller avec leur entêtement. A l’est, les autres villes dorniennes ne connaissent pas vraiment un meilleur sort. Leur Principauté est éclatée. Alors, même si nous remportons la bataille, il faudra s’attendre à vivre dans la violence…je suppose que cela ne te dérange pas ? »

Une simple question, prononcée sur un ton humoristique, mais qui n’en est pas une. Ulrich et les Epées Croisées se satisferont pleinement de ces conditions. Penser à la suite est toutefois un peu prématuré. Il faudra fournir de gros efforts pour parvenir au résultat espéré. Mais ça, il ne peut pas trop s’étendre dessus. Il serait dommage de freiner l’ardeur de ses hommes même si beaucoup ne sont plus des âmes innocentes.

Ulrich

Ulrich est un fier guerrier de la Foi. Il n'hésite pas à participer aux différents conseils de guerre, ou à assister ses généraux ou ses supérieurs dans l'élaboration de quelques stratégies. Martyn et lui doivent concocter quelques plans pour assiéger les Météores au plus vite.

Ulrich hocha silencieusement la tête pour soutenir son général. Son chef ? Qu’importe le titre. Il le suivait c’était le plus important. Il avait chaud. Tout le monde avait chaud dans cette région de merde… Des hérétiques, du sable, du soleil… Tout cramer et repartir sur de bonnes bases… Mais on ne pouvait pas toujours procéder de la sorte, n’est-ce pas ? Malgré ses envies, il savait qu’il ne pouvait pas la jouer ainsi en permanence. La brutalité pouvait marche parfois. D’autres non. Ils étaient là pour savoir comment prendre les Météores sans détruire le château. Point stratégique trop important. Il ne fallait pas l’oublier. Alors il était là pour en discuter sur comment faire… Il inclina légèrement la tête.

« En espérant qu’il reste des corbeaux. Sinon nous nous débrouillerons. »

La Foi les protégeait. La Seule. L’unique. Il savait les impies cachaient à l’intérieur, priant pour que les leurs viennent. Seul la Purge viendrait. Néanmoins… Trop rester pouvait être aussi mauvais. Il grimaça légèrement.

« Mmh… Nous devons aussi faire attention à possiblement être pris à revers. Nos vivres ne sont pas infinis. Mais prenons quelque temps pour nous reposer et ensuite frapper de la meilleure des manières. Rapide et efficace. »

Ulrich offrit un sourire froid à Martyn en hochant la tête.

« Du vin, merci mon seigneur. »

Il prit à son tour la carafe pour s’en servir un fond de gobelet sans pourtant s’asseoir proche de l’homme. Il but une gorgée acre sans rien dire l’autre. On s’en occupera… Dans combien de temps… Il faudrait tout nettoyer…

« Un enfant, qu’importe sa région, bien guidé peut se révéler le plus pieu des croyants. »

On ne touchait pas aux enfants. Ils étaient tous innocents et ils devaient juste leur apprendre le droit chemin ! Vivre dans la violence.

« Montrons-leur que la Véritable Foi leur permet de vivre en paix et en sécurité. Leur principauté n’a plus que le nom. Avec leur… culture… et leur débauche… Est-ce étonnant que les dieux les aient abandonnés ? Non. Leurs péchés sont trop nombreux. Ils n’ont plus de chef pour être uni… Ils ne sont plus rien… Alors pouvons-nous les blâmer de se rattacher à la dernière chose qu’ils ont ? Leur opiniâtreté ? »

Nouvelle gorgée de vin.

« Comment vaincre rapidement… Leur envoyer des cadavres et des têtes ? Non… L’eau est trop précieuse… »

Il souffla un peu.

« Que savons-nous exactement ? Les avoir à l’usure ? Cela nous ferait perdre trop de temps. »

Complexe, complexe.

La Foi au bord de la Mer d'Eté (An 2, Mois 4, Semaine 3) [Tour X - Terminé] YndjAUD

Si on avait des doutes sur le fait que l’état d’esprit relativement radical de Martyn puisse être partagé, Ulrich vient d’apporter quelques éléments de réponse. Ceux qui sont là ne souhaitent pas apporter bonheur et prospérité à la Principauté. Non, ils sont là pour punir et se servir sans retenue. Ils ont la bénédiction du Grand Septon, alors, ils n’ont pas besoin de se creuser les méninges pour trouver des justifications à tout ceci. Bien sûr, il existe aussi des raisons un peu plus personnelles. Il fallait montrer au Bief qu’ils n’ont pas su aller jusqu’au bout. Cette fois-ci, personne ne sera là pour mettre à mal cette petite entreprise.

« Oui, j’espère bien que tout ceci ne sera pas remis en question à cause d’une pénurie de corbeaux. »

Cela va sans dire que ce serait tristement drôle. Pourquoi faut-il être toujours dépendant de quelque chose ? A chaque problème, il existe une solution. Ces longues années ont appris au chef des Fils du Guerrier à trouver des alternatives…pour le meilleur et pour le pire. Plus souvent pour le pire.

« Heureusement d’un côté que nous ne sommes pas plus nombreux. Il est vrai qu’il est délicat de s’approvisionner comme nous le souhaitons ici. A propos d’éventuels renforts, et bien…je ne sais pas ce qu’il reste en état de se battre chez les dorniens et il devient difficile de savoir qui se bat pour qui. Il me semble qu’ils sont tellement occupés à se battre eux et les nouveaux venus à Lancehélion vont leur donner du grain à moudre. »

Martyn déverse le vin dans un gobelet pour Ulrich et s’installe à nouveau, le coude en appui sur une petite table. Son esprit est toujours en pleine réflexion suite à sa dernière phrase.

« J’aime quand tout est décousu de cette manière…Comme si tout devient possible pour celui qui s’en donne les moyens. »

Ulrich évoque les enfants et ce qu’il est possible de faire d’eux. Si dans le fond cette idée peut marcher, il ne faut pas oublier que cela prendra du temps. Il y aura cette haine tenace vis-à-vis des Fils du Guerrier, de l’Etoile à Sept Branches pendant des lustres.

« Il y aura toujours une tête qui va émerger. Si ce n’est pas un Martell, ce sera un autre. Il va vouloir profiter de l’opportunité pour s’octroyer le pouvoir, et un trône. Mais, je suis en accord avec toi pour dire qu’ils n’ont plus aucune carte, hormis leur combattivité. En ce qui concerne leur débauche, et bien, je pense qu’ils s’y prêtent moins maintenant. Cela ne me dérange guère pour être tout à fait honnête, plus ils passent leur temps sur leur couche, moins ils l’occupent ailleurs. Et il est difficile de rattraper des années d’oisiveté. »

A propos des solutions qui se présentent aux meneurs d’hommes de cette troupe d’assiégeants, elles ne sont guère évidentes.

« Ce que nous savons…et bien tout d’abord, on distingue des bannières Dayne et Allyrion sur les murs de la forteresse. On voit également des drapeaux de l’Empire. Un peu plus au nord, le fief de la Tombe du Roy a été conquis par l’Empire. Nous pouvons en conclure qu’ils tenteront certainement de leur venir en aide plutôt que de les laisser enfermés dans leur forteresse pendant une année…comme les Dayne prétendent pouvoir le faire. »

Martyn boit une nouvelle gorgée de vin et conclut ses observations.

« Et puis il y a ces quelques bandes de brigands ici et là, cet arrière-pays dévasté…alors je suppose que la bataille ne se déroulera peut-être pas dans les murs de la forteresse. »

Ulrich

Ulrich est un fier guerrier de la Foi. Il n'hésite pas à participer aux différents conseils de guerre, ou à assister ses généraux ou ses supérieurs dans l'élaboration de quelques stratégies. Martyn et lui doivent concocter quelques plans pour assiéger les Météores au plus vite.

Ulrich inclina silencieusement la tête. Une pénurie de corbeaux. Il aurait dû en faire porter avec ses troupes ! Il claqua de la langue avec agacement encore lui-même avant de prendre le gobelet de vin.

« J’imagine qu’ils vont se lasser de voir leurs corbeaux tués dès que nous voyons un bout de leur bec… Quoi qu’ils seraient capables de les rôtir pour ne pas mourir de faim ! »

Il restait debout là où son supérieur s’installait. Il ne prendrait place que s’il lui en donnait l’autorisation ! Il continuait de disserter, s’arrêtant pour écouter son seigneur. Il eut un grondement d’accord en s’humectant les lèvres avec son vin. En profiter le plus longtemps possible. Il inclina la tête aux propos de l’homme.

« Ce qui nous arrange. Plus ils sont divisés, plus ils sont vulnérables. Et nous devons donc leur montrer ce qu’est notre force, notre unité. »

Il aurait presque aimé posséder un dragon pour tout brûler et remettre tout en ordre.

« Quant à Lancehelion… Ce n’est pas plus mal que les envahisseurs l’aient détruit… Ou du moins en partie. Quand nous l’aurons, nous pourrons la reconstruire sur des bases saines. »

Les Dieux étaient avec eux, impossible de perdre et d’échouer ! Il inclina la tête vers Martyn.

« Nous sommes ceux qui remettront de l’ordre dans le monde pour le conduire à la lumière. »

Quant aux têtes… Un sourire étira les lèvres gercées d’Ulrich qui but une gorgée de vin.

« Si la tête qui émerge est de notre côté, façonnée par nos soins… cela me dérange moins…»

Quant à la luxure… c’était autre chose, qu’ils soient faibles lui convenait parfaitement. Mais qu’avaient-ils comme information ? Ils supportaient donc les Dayne et les Allyrions, eux-mêmes soutenu par l’Empire… Seulement…

« Les dernières nouvelles que je crois avoir eu de l’Empire sont bonnes. Pour nous. On entend des rumeurs de bataille plus au nord, vers l’Ouest. Je pense qu’ils ont mieux à faire que de venir sur ces terres, ils ont des fronts plus important. Quant aux Allyrions… ils doivent composer avec ce qu’il reste des Martell. »

Il renifla, tous des bâtards légitimés !

« Et à un autre envahisseur. Ont-ils assez de forces pour être sur tous les fronts ? J’en doute… »

Des brigands… des brigands…

« Les brigands… nous pourrions les utiliser, non ? Ils cherchent l’or et la nourriture… S’ils peuvet travailler pour nous à l’intérieur de la forteresse pour la faire tomber… »

Il se frotta le menton. Ce n’était pas des plus nobles, mais quelle importance ? Quand on chasse du rat, on ne le fait pas avec du miel et de la myrrhe.

Les Météores se tiennent là, sous leurs yeux. Quelque part, Martyn ne peut s’empêcher de se demander ce dont a vraiment besoin les Dayne ainsi que toutes les personnes présentes sur place. Il serait ironique, et embêtant, que leur lacune principale soit le nombre de corbeaux disponibles. Mais bon, on est jamais à l’abri d’une surprise et cela rappelle à Martyn tous les éléments qui peuvent se révéler problématiques pour l’organisation d’une telle attaque. Sans corbeau, pas de possibilité de communiquer, du moins si les adversaires sont assiégés et n’ont pas la possibilité de tenter une sortie.

« Ah, je ne pense pas que nous puissions être en mesure d’atteindre tous les corbeaux qui partiraient des Météores jour et nuit… »

Vu la troupe de fanatiques en puissance, il y en a peut-être quelques uns qui souhaiteraient relever le défi. Ensuite, Ulrich compte bien profiter des divisions actuelles entre les différentes factions en Dorne, et même au sein du peuple dornien.

« Je suis tout à fait d’accord avec cette idée. C’est d’ailleurs pourquoi nous sommes ici…en partie. »

A son tour, Martyn ingère une nouvelle gorgée de vin.

« Prendre Lancehélion ? C’est une idée bien ambitieuse…qui me paraît inatteignable à court terme. Vu l’importance de ce fief, les convoitises des uns et des autres doivent s’affûter si bien qu’il ne faudrait pas se retrouver entre deux rangées d’épées inutilement. »

A ce moment précis, Tarbeck réalise que cette fois-ci ce sera lui qui devra freiner l’ardeur, si on peut appeler ça comme ça, de ses troupes. Même si elles s’estiment éclairées par une force supérieure, il a participé a bien d’autres batailles pour réaliser que les croyances n’auront qu’un impact limité lorsqu’il s’agira de combattre leurs ennemis. Il ne rejette pas la Foi, ni l’a remet en question, mais il refuse de la laisser tout régir. Une manière de pensée un peu plus réaliste qui tranche avec certains discours où les troupes sont considérées comme des élus des Sept…pour rétablir la lumière comme le dit Ulrich.

« Et nous commencerons par les Météores. Ce sera le point d’origine du pouvoir grandissant des élus des Sept. »

On ne sait jamais comment les choses vont évoluer à l’avance mais il y aura nécessairement quelque chose, un ordre, un équilibre, après ces batailles. Ulrich s’accomodera de quelqu’un de favorable aux Guerriers de la Foi, certes. Mais, pour que cela se produise, il faudra que Martyn le choisisse. Aucun dornien ne devrait accepter de lui-même de soutenir les Guerriers de la Foi ici.

« Es-tu en train de dire que nous devrons choisir parmi les dorniens pour savoir qui pourrait nous aider à contrôler ce territoire ? »

Et puis, il y a l’Empire. En s’étendant ici et là, il devait s’attendre à connaître de nombreuses batailles. Peut-être lâcheront t’ils du lest aux Météores ? C’est une hypothèse qui gonflerait le moral de Martyn et de ses homme si jamais elle s’avérait vrai.

« Oui, Westeros est parsemé de batailles. L’Empire ne peut pas ou ne souhaite pas se concentrer sur nous au premier abord et Dorne est si loin de leur capitale…Mais, il y a la Tombe-du-Roy qui n’est pas très éloignée alors nous ne devons pas exclure cette possibilité…Comme tu dis, il y a également un autre envahisseur mais eux aussi doivent cohabiter avec des dorniens qui ne souhaitent pas forcément d’eux.. »

Ulrich évoque brusquement le cas des brigands et comment ils pourraient être utilisés. Si l’idée paraît peu crédible au premier abord, parce que Martyn ne voit pas pourquoi un homme qui n’accepte pas l’autorité historique ici ici le soutiendrait lui-même, elle demeure tout de même intéressante. Peut-être existe t’il quelque chose à exploiter ? Une haine profonde pour les Dayne ? les Allyrion ? Martyn se masse la peau du cou juste au dessus de la pomme d’Adam, en pleine réflexion, puis fait la synthèse de l’idée d’Ulrich.

« Tu veux demander à des brigands dorniens, dont la loyauté est inexistante, de pénétrer dans l’enceinte des Météores et d’ouvrir les portes de la ville ? »

Ulrich

Ulrich est un fier guerrier de la Foi. Il n'hésite pas à participer aux différents conseils de guerre, ou à assister ses généraux ou ses supérieurs dans l'élaboration de quelques stratégies. Martyn et lui doivent concocter quelques plans pour assiéger les Météores au plus vite.

Ulrich sourit simplement à la remarque de son seigneur et maître.

« J’ai quelques archers qui seraient prêts à tester encore et encore pour vous rendre fier. »

La conversation continuait. Dorne était à genoux et la seule chose qu’on pouvait leur donner aux dorniens c’était leur envie de tenir, de continuer à être libres et faibles dans leur… Il ne savait pas comment formuler… Têtue ? Ils étaient opiniâtres, c’était le cas de le dire. Il se frotta le front un instant sans rien dire, évoquant après ses envies de grandeur pour la foi… Est-ce que c’était pêché ? Il ne savait pas réellement. Il hocha cependant la tête à la remarque de Martyn.

« Mais nous voyons sur le long terme, n’est-ce pas ? »

Les Météores n’étaient que le début ! La Foi pourrait s’étendre et apporter la paix… Mais il fallait voir grand… Trop ? Peut-être. Il ne fallait pas non plus brûler les étapes ! Savoir également se temporiser pour réussir les objectifs et voir le chemin dans son ensemble. Mais une chose à la fois, n’est-ce pas ?

« Les Météores… C’est poétique en quelque sorte… ce sont des pierres venues des étoiles après tout ! »

Il eut un rire amusé et but une nouvelle gorgée de vin avant d’évoquer le fait de prendre des bandits.

« Parmi les dorniens, il y a des hommes pieux. Mais il faudrait qu’il vous convienne. Les Dorniens obéiront mieux avec un homme qui est des leurs. »

Simple logique de peuple. Avoir un homme qui était totalement étranger à leur culture desservirait également dans le contrôle de la région. Il ne fallait pas oublier aussi l’éducation et tout cela… Ils parlaient tranquillement des batailles… Les Météores ne seraient pas l’inquiétude principale de bien des gens. Aux yeux d’Ulrich bien sûr.

« Souhaitez-vous que nous préparions des pièges pour leur souhaiter la bienvenue ? Au cas où ils souhaiteraient venir ! »

Ulrich sourit à Martyn et inclina la tête.

« Ils n’ont pas d’honneur et ne souhaitent que de l’or… Ou alors nous en capturons… Nous… leur appliquons disons… un traitement de choc ? Certains pourraient préférer nous rejoindre pour éviter… cette mise à l’épreuve physique ? »

Il proposait, mais son chef aurait le dernier mot. Convaincre par la douleur Cela ne serait pas un problème pour lui. Il n’avait pas peur de se salir les mains.

« Enfin… si l’or ne leur suffit pas, bien sûr. »

Savait-on jamais…

L’idée de voir sans discontinuer des flèches fendre l’air pour atteindre ces messagers aériens serait une possibilité séduisante mais elle n’est pas la plus économe ! Le stock de flèches pourrait fondre comme neige au soleil et si la bataille venait à éclater du jour au lendemain, les croisés et mercenaires s’opposeraient à leurs adversaires avec un carquois vide. Les possibilités de ravitaillement étant minces ici et probablement un peu risquées.

« C’est une détermination que j’apprécie ! Mais, il faut que nos troupes puissent se battre longuement le jour venu. Il va donc falloir garder de l’énergie…et nos flèches. »

Plus loin dans la discussion, le chevalier originaire de l’Ouest observe son compère se projeter déjà sur la capitale dornienne, Lancehélion. Il s’y voit certainement dans quelques mois, ou plutôt dans quelques années. Tarbeck redresse la tête, songeur et conscient que la tâche ne serait pas aisée.

« Nous voyons par étape, plutôt. Ces choix…ce ne sont pas nous qui les effectuerons. »

Restant un peu mystérieux et taiseux sur le sujet, Martyn n’ignore pas que le Grand Septon et le Roi Hightower auront une implication importante dans le choix des cités auxquelles s’attaqueront cet amalgame de croisés et de mercenaires. L’engouement de Ulrich à propos de cette campagne débutant aux Météores l’amène à un trait d’esprit plutôt intéressant.

« Nous les punirons et les étoiles aborderont une couleur un peu plus…sanguine. »

Le mot paraît parfaitement adéquat. La suite décrit à nouveau comment Ulrich anticipe la victoire. Il n’a cependant pas tort en observant que les dorniens préféreront obéir à l’un des leurs.

« Et bien, c’est une bonne idée et il y aura bien un homme de Dorne prêt à nous suivre pour une quelconque raison. Il y a toujours eu ce genre d’hommes et je ne vois pas pourquoi la fière et indomptable Dorne devrait échapper à la règle…quand le vent tourne sérieusement. »

Martyn donne ensuite son aval à la question suivante d’Ulrich, d’un geste de la tête.

« Il faudra nous préparer selon notre plan car nous n’excluons rien du tout, ici où beaucoup de factions se battent les unes contre les autres. »

Regorgeant d’idées, Ulrich envisage de capturer des bandits pour garnir les rangs croisés. En soi, l’idée est bonne mais Martyn trouve qu’elle intervient trop tôt.

« Comme tu le dis, ils ne souhaitent que de l’or…Cette possibilité me paraît risqué dans un premier temps. Une fois que nous serons établis dans les murs des Météores, nous pourrons voir comment nous étendre…à ce moment, nous traiterons avec les bandits, peu importe la manière employée. »

Ulrich sourit, il aimait penser au futur, cela lui permettait de tenir cette épreuve contre les météores. Il fallait détruire cette poche de la résistance maintenant pour poursuivre le travail de purge de Dorne. Il posa sa coupe encore pleine un instant sur le guéridon en écoutant son maître. Garder l’énergie. Il était sûr que cela était un point important à ne pas oublier sous ce soleil de plomb. Il inclina la tête en continuant de l’écouter en silence, cela lui plaisait, mais maintenant que le futur était évoqué il restait quelques petits détails à prendre en compte… Surtout le détail premier étant : comment faire tomber la ville qui se tenait maintenant.

« Malgré nos projets parfaits pour le futur de cette ville, il faut trouver comment lui faire ouvrir les portes. »

Il poussa un soupir et toussa à cause de la poussière dans l’air.

« Il faudrait trouver un moyen pour qu’un des nôtres, voir plusieurs, pour réussir à assassiner les têtes pensantes… ou ouvrir les portes dans la nuit pour nous permettre de remettre de l’ordre dans cette citée. Nous n’avons pas les ressources nécessaires pour construire un cheval creux pur nous cacher dedans. »

Il avait entendu il y a longtemps cette histoire stupide qui le faisait rire à une époque. Il but une gorgée de vin avant de reprendre la parole.

« Soit il faudrait attendre la nuit pour les envoyer grimper sur les remparts ou s’infiltrer… peut-être par les égouts ? Ou alors attaquer sur un des côtés pour leur permettre de s’introduire discrètement… Quelle serait la meilleure stratégie à vos yeux ? »

Il se frotta le menton. Il ne voyait que cela. Les murs feraient s’échouer la force brute… Il fallait se montrer sournois pour les faire ployer. Quitte à les attaquer de l’intérieur. Ils ne pouvaient empoisonner les réserves… Ce n’était pas une bonne idée, les troupes en auraient trop besoin également. Il se massa les tempes en attendant les réponses du général.

Perchés là haut, ils narguent les troupes croisées et mercenaires. Ulrich le voit, tout comme Martyn, et le reste des troupes. Ils bénéficient d’une position solide et les possibilités ne sont pas nombreuses. Tarbeck pousse un soupir et s’essuie le front en raison de cette chaleur écrasante.

« Le problème ne vient pas que des personnes se trouvant actuellement protégés derrière les murs des Météores. Pour ouvrir les portes immédiatement, il faudrait lancer quelque chose de vraiment risqué en espérant avoir une chance inouïe… »

Evidemment, les dorniens ne faciliteraient pas la vie des assaillants. Ceux-ci seraient des cibles faciles qui se feraient laminer dans l’espoir éventuel et très léger que quelques uns parviennent à ouvrir la porte principale suffisamment longtemps pour le reste des troupes.

« Si nous disposions de troupes équivalentes à celles du Bief, surtout en quantité, nous aurions pu tenter quelque chose de cet acabit. La stratégie qui est la nôtre est surtout de faire avec les moyens à notre disposition. »

Tarbeck hausse ses épaules et finit par se saisir de son gobelet pour s’enfiler une gorgée de vin. Cela risque de prendre du temps. Un certain temps. Il s’en doutait depuis un moment à vrai dire. Depuis le départ en campagne vers le sud. Il aura été préférable que les dorniens choisissent de mener bataille d’entrée de jeu. Mais, ils n’ont logiquement pas accordé cette faveur pour se donner un maximum de chances de s’en sortir.

« Nous ne connaissons pas l’état réel de leurs stocks de vivres. Ce facteur sera certainement déterminant. »

Quand la nourriture va commencer à manquer, la perspective d’une bataille sera un peu plus certaine. Autant participer à celle-ci avec des troupes en formation et organisés. D’autant plus que le danger risque de venir de plusieurs endroits à la fois.

« D’ailleurs, il faut qu’on reste vigilants par rapport à nos propres stocks : flèches, nourriture, pierres pour nos catapultes. Ça, nous pouvons le faire en attendant : Disposer de larges réserves dans tous les domaines. »

Il semblerait qu’il s’agisse de la stratégie la plus cohérente pour le moment aux yeux du Guerrier de la Foi.

Ulrich resta silencieux en écoutant ce que disait son seigneur. Il hocha légèrement la tête en se frottant la barbe. Une chance inouïe ! Il se mordit un instant les joues en hochant la tête à nouveau. Les moyens à leur disposition. C’est-à-dire qu’ils n’en avaient pas beaucoup. Du moins pas autant qu’il aurait aimé le Ulrich. Il continua de regarder le général en silence et hocha la tête.

« Nous ignorons beaucoup de choses de ce qu’il se passe au sein de leurs murs… Et on dit que la chante sourit aux audacieux. Ils savent que nous sommes ici, à l’extérieur de leurs murs. »

Qu’ils tentent de s’introduire ou non… L’important c’était de réussir bien évidement. Et de créer la méfiance ? Il hocha simplement la tête à sa remarque.

« Je ferais de mon mieux pour faire les réserves et vous informer des chiffres au long de la journée. Mais je ferais donner des ordres pour faire très attention de ce côté-là. »

Cependant il se posait la question qui franchit ses lèvres.

« Vous préférez… attendre que leurs réserves se tarissent pour qu’ils nous ouvrent leur porte ? »

Il se posait sérieusement la question ! Il ne savait pas si cela était une véritable bonne idée. Il ignorait si le moral pourrait tenir aussi longtemps… Il n’aimait pas ne rien faire ! Mais si leur général leur ordonnait, il n’avait pas spécialement le choix… Bien, il le ferait ! Mais il préférerait attaquer ou faire quelque chose que de rester assit devant les murs à attendre ! Surtout que d’autres endroits attendaient leur venue… Homme d’action, rester assis et attendre que l’ennemi se rende ce n’était pas pour lui !

« Pensez-vous que la patience soit notre meilleur allié à cet instant pour cette bataille ? »

Autant être honnête et communiquer.

Quelle attente connaîtront-ils ? quelques jours ? quelques semaines ? quelques mois ? Le parcours jusqu’aux Météores a été effectué sans résistance. Une facilité qui est bien entendue trompeuse dans l’esprit de Ser Martyn. La bataille sera dure, peu importe la forme de celle-ci. En tenant le siège, ce sont les croisés et les mercenaires qui sont vulnérables. Il leur faut se préoccuper de ce qui vient de l’intérieur du domaine mais également de l’extérieur, et du reste de Dorne.

« Ils savent que nous sommes à l’extérieur, en effet. Je sais que ce n’est pas uniquement en nous narguant qu’il compte nous répondre. Alors, il nous faudra être vigilant…dans toutes les directions. »

Le plus logique est de demander l’aide de renforts mais il est difficile de les voir venir et sous quelle forme. Auraient-ils également à voir venir un Dragon au-dessus de leurs lignes ? Tout ceci risque de compliquer durement cette initiative en Dorne. Ser Martyn le savait avant même de venir ici…mais quel intérêt aurait-il à entreprendre quelque chose de facile et sans enjeu à son âge ?

« L’audace est comme une lame à double tranchant. »

Ces mots lui viennent naturellement à l’esprit. L’adversaire n’oublie pas que son domaine est en jeu et cherchera à contrer les croisés et les mercenaires.

« Occupons-nous de nos réserves et ayons de quoi nous battre sans relâche. Pour le reste, je crains que ce ne soit pas tout à fait entre nos mains…Je préfère attendre d’avoir la possibilité qu’on se batte de manière plus habituelle…Si nous envoyons des hommes grimper pour tenter quoi que ce soit, nous risquons de les perdre avant même qu’ils atteignent le sommet des murailles. Et nous perdrons ainsi des hommes alors que nous n’en avons pas tant que ça… »

Ser Martyn pousse un soupir sans se montrer véritablement perturbé. Ils se situent au pied de la montagne et ce sera dur de la gravir. D’autant plus avec des renforts adverses dans les environs. Autant en être conscient avant que la bataille ne se déroule. La discussion entre les deux hommes prend alors fin et Ser Martyn libère Ulrich pour réfléchir ensuite à toutes les solutions qui pourraient se présenter à lui…et pourquoi pas, une intervention des Sept ?

(HJ: Merci Sacha pour ce RP Smile

)

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