Première bataille de la Troisième campagne de l’Orage, entre les forces du Général Aldus Rowan et de la Reine de l’Orage Argella Durrandon

La nouvelle invasion de l’Orage par les forces du Bief était actée depuis plusieurs semaines. On disait l’armée principale du Roi Manfred dans les environs de Fellwood, mais le mauvais temps était tel qu’il était difficile de se fier aux reconnaissances, ou aux rumeurs, car une chape de pluie et de brouillard engonçait tout le pays par épisodes assez violents. Le Bief jouait de cette situation, et au bout d’un moment, ses manœuvres pour attirer les armées Durrandon fonctionnèrent. Bien retranchée dans les filets de plusieurs forteresses, la Biche n’entendait pas attendre que le Bief fasse tomber la partie nord du pays. Elle quitta la protection de ce réseau de fortifications, considérant qu’elle aurait plus de chances en gagnant les hauteurs au sud-est de Fellwood. Le Bief, lui, restait à la manœuvre. Le Roi Manfred avait rejoint l’armée et décidait, depuis des semaines, de pousser la situation d’inconfort de ses ennemis jusqu’à les pousser à sortir de leurs protections de pierre. Les deux armées marchaient, alors. Et l’avant-garde du Bief, menée par le général Aldus Rowan, s’insinuèrent dans l’Est de la Plaine des Bronzes quand l’armée de l’Orage, renforcée de mercenaires et de troupes impériales, marchait vers le nord-ouest. Au loin, Rowan vit les colonnes défiler, étendards claquant au vent. Trente mille hommes au bas mot, en de longues colonnes sinueuses remontant la vallée. Il fit prévenir son Roi par messager que l’ennemi courrait sus, et lui-même décida de saisir l’opportunité. Décidé à disloquer le dispositif ennemi pour désagréger la cohésion de l’armée orageoise, le bieffois prit le risque de reconnaître plus avant les positions de l’Orage, et fut repéré. Dès lors, les deux camps se devaient de tirer profit d’une position aventurée ; le corps Rowan était de petite taille, mais très mobile et placé sur le flanc nord-est de l’Orage, dont les colonnes s’étiraient de chaque côté de l’horizon avec un grand surnombre, mais en ordre de marche. Les estafettes courraient déjà en tous sens de la colonne orageoise, tandis que la troupe de cavalerie bieffoise se rapprochait.



Plan de Bataille du Bief

Le plan de Lord Rowan est simple ; il veut désagréger la cohésion de l’armée ennemie. Pour ce faire, il compte menacer le flanc orageois par des manœuvres de sa cavalerie, afin de l’attirer droit sur lui. Il veut ainsi séparer l’armée adverse, supposée moins nombreuse que l’armée royale du Bief et donner l’avantage à son suzerain, Manfred Hightower. Il le fait prévenir, et compte attirer des forces ennemies dans sa direction pour donner l’opportunité à l’armée principale de dévaster une armée impériale privée d’éléments qui lui courraient après.

L’objectif de Lord Rowan est de retraiter en bon ordre une fois des forces significatives à sa poursuite, ou le laissant libre de ses mouvements.


Plan de Bataille de l’Orage

La Reine Argella a d’abord le souci de la protection de son armée. Elle se sait en probable infériorité numérique au global, même si les rumeurs parlant de dizaines de milliers de bieffois à Fellwood semblent à prendre avec des pincettes. Elle ne compte pas perdre trop d’hommes dans ce combats, et surtout bien protéger les forces principales de son armée ; piquiers et archers longs. Préserver ces forces lui parait indispensable, tout en se prémunissant d’autres embuscades.

L’objectif de la Reine de l’Orage est la préservation de ses forces, en particulier d’élite.


Premier Tour ; Combat d’Ailes


Les combats commencent par une manœuvre audacieuse des bieffois. Le général Rowan fait monter sa cavalerie en ligne, déployée en petits groupes mobiles. La menace pèse lourdement sur le flanc de la colonne orageoise en marche et la Reine Argella reste loin d’être inactive ; ses estafettes partent en tout sens. Beaucoup d’armées auraient été prises de panique, car il n’est pas aisé de faire un quart de tour à une piétaille harassée par une longue marche, portant et traînant son équipement plutôt qu’à l’endosser. Mais les piquiers et archers longs de l’Orage sont, avec l’infanterie lourde du Nord, les seules troupes de Westeros à s’entraîner plusieurs fois l’an, et cette armée de vétérans agglomère aussi bien des soldats de feu le Roi Argilac, vétérans de plusieurs guerres, aux survivants des campagnes de l’Ere des Luttes, ordinairement trop jeunes ou trop vieux pour servir… Mais tous sont aguerris. Ils ne paniquent pas. On retourne les armes, on enfile casques et pièces d’armure à la hâte ; on abandonne vivres et balluchons à même le sol… La manœuvre prend toutefois du temps ; se mettre en ordre de bataille requiert professionnalisme des officiers et concentration des troupes. Les orageois ont tout cela. Mais il faut du temps pour se réorienter et s’équiper. La Reine traverse les rangs, harangue les foules de ses hommes. L’ennemi se rapproche. Lord Wensington, mari de la Reine et Consort, est appelé à la protection du flanc. Alors que sa cavalerie tourne là encore la bride avec habileté, les bieffois sont déjà trop prêts, et bénéficient quant à eux d’une meilleure formation de combat.

L’objectif de Rowan est toutefois atteint en partie ; on le poursuit, on perturbe le déploiement orageois… Alors il ordonne à sa cavalerie d’exécuter un mouvement de repli par les côtés. Mais l’ennemi est tout proche. Les sergents d’armes et cavaliers légers de l’armée, fébriles du fait de l’avancée orageoise, hésitent, paniquent pour certains. La manœuvre avorte, et beaucoup de pagaille se répand entre les unités. Voyant ce grand désordre, Wensington tire l’épée et donne l’ordre de charger, même si la ligne orageoise est étendue et encore un brin désordonnée par son revirement.

La proximité de la menace secoue la ligne bieffoise, renforce le désordre et la confusion des cavaliers… Mais les chevaliers, eux, répondent aux vivats orageois par leurs propres cris de guerre. « Pour le Roy ! » « Bief ! » « Hautjardin ! » « C’est la Volonté des Sept ! ». Les chevaliers, malgré les ordres, se rassemblent en bannières improvisée, et plutôt qu’à chercher à s’extirper de la masse désorganisée par les flancs ou l’arrière, plusieurs piquent des deux vers l’ennemi. Les premiers attirent les autres à leur suite, et alors que Rowan rassemble comme il le peut ses cavaliers, l’élite de son corps d’avant-garde charge lances couchées à la rencontre des orageois, bien plus nombreux.

Le choc est brutal, sans concession. Les orageois sont déterminés à vaincre, sûrs de leur nombre. Ils se font pourtant transpercer par la meilleure chevalerie de Westeros, qui, confiante de sa supériorité, charge avec une brutalité et une efficacité presque mécaniques. Les lances brisées tapissent la plaine de corps de chevaux et de cavaliers, morts ou agonisants, salement estropiés dans tous les cas par les pesantes lances de cavalerie. Les épées sont tirées, et l’on s’étripe, on se capture, on crie grâce où l’on achève l’ennemi. Les bieffois font bien plus de pertes aux orageois, dont la cavalerie est nettement moins bien équipée et performante et la charge impétueuse des chevaliers de Hautjardin a pris par surprise les cavaliers de Wensington… Qui pourtant, ne se stoppent pas. Conscients de leur nombre, confiants dans leur reine, tous savent qu’ils doivent gagner du temps pour former l’infanterie et attendre que les autres corps ne rejoignent, pour écraser ces arrogants bieffois qui se sont aventurés au contact. L'affaire peut sans doute se terminer aussi rapidement qu'elle a commencé, par un retrait... Ou dans le sang.

Pertes
- Les orageois perdent 600 cavaliers dont 250 cavaliers lourds, 350 chevaliers
Le moral reste stable, grâce au surnombre.
- Les bieffois perdent 400 chevaliers
Le moral reste stable, du fait de la charge impétueuse et du succès temporaire remporté, avec soutiens arrières



Second Tour ; Repli tactique


La Reine Argella a pris la mesure de la menace qui prend forme sous ses yeux. Avec une force si nombreuse sur son flanc, qui pourrait dire si l’ennemi n’était pas déjà infiltré avec d’autres troupes dans la région ? Après tout, l’initiative avait été laissée, des semaines durant, au Bief. Ses messagers et estafettes partirent en tous sens. Des patrouilles étaient organisées et l’on déployait des forces, dont le IIIe corps de Selmy qui montait sur le champ de bataille, pour repousser toute autre tentative d’attaques par les côtés ou pire, de front, alors que l’armée se redéployait sur le côté.

Pendant ce temps là, les cavaliers des deux camps s’écharpaient toujours. Lord Rowan avait su rallier sa cavalerie et ses ailes, et se portait au secours de la ligne principale, tenue par les chevaliers. Ceux-ci avaient fort à faire, en grande infériorité numérique. Pourtant, les pertes infligées restaient supérieures aux orageois. Leur cavalerie lourde était moins généreusement pourvue en armures lourdes. Plus mobile, en choc frontal elle restait peu à même d’en remontrer à l’élite de la chevalerie de Westeros. Les blasons, bannières et caparaçons maculés de sang, les cavaliers Hightower, Tyrell ou Rowan étrillaient leurs adversaires. Ils firent de nombreux prisonniers en combats singuliers, et l’endroit était détrempé de sang, couvert de corps de chevaux et d’hommes piétinés dans la mêlée. Les cors sonnèrent la retraite. D’abord, les orageois, puis les bieffois soutenus par Rowan et ses renforts. La mêlée prit un temps à voir ses masses s’extraire, épuisées et aux rangs désorganisés. Mais l’essentiel des cavaliers s’en était sortie. Les carrés orageois s’étaient orientés face à l’ennemi, mais il n’y aurait pas bataille.

Rowan et ses hommes enfin rassemblés prenaient la tangente, laissant aux orageois le goût amer d’une victoire sanglante.

Pertes du tour
- Les orageois perdent 350 cavaliers dont 150 cavaliers lourds et 200 chevaliers
Le moral reste stable, grâce au surnombre.
- Les bieffois perdent 290 chevaliers
Le moral reste stable, du fait de la charge impétueuse et du succès temporaire remporté, avec soutiens arrières


Pertes Totals
- Les orageois perdent 950 cavaliers dont 400 chevaliers lourds et 550 chevaliers.
Le moral reste stable, grâce au surnombre.
- Les bieffois perdent 690 chevaliers
Le moral reste stable, du fait de la charge impétueuse et du succès temporaire remporté, avec soutiens arrières


EPILOGUE

La bataille n’avait duré que quelques heures et l’action elle-même, que quelques dizaines de minutes. Ce qui caractérisa l’engagement fut d’abord sa grande désorganisation. La cavalerie de l’époque à Westeros n’est pas friande, en dehors des dorniens, de grandes manœuvres et de changements d’ordre de marche. L’effet fut encore empiré par l’indiscipline des fiers chevaliers du Bief, qui ne laissèrent pas s’échapper l’occasion de s’illustrer dans ce combat d’avant-postes. Bien que bien moins nombreux, ils occasionnèrent de très lourdes pertes à leurs vis-à-vis orageois plus légers et moins bien montés. Les conséquences furent mitigées ; les orageois perdaient une part non négligeable de leur cavalerie, mais les bieffois avaient perdu plus de troupes d’élite. L’avenir de la campagne pouvait seul se montrer juge de qui aurait obtenu l’avantage lors de ce premier choc…

Les heures qui suivirent le bref engagement virent l’Orage renforcer sa position pour se prémunir d’autres attaques par les flancs, et bien vite la nouvelle tomba.

L’Ost Royal du Bief au grand complet -moins les forces Rowan- se positionnait un jour de marche en avant des lignes impériales, sur le versant sud des collines protégeant l’accès à Fellwood. Plus de trente mille hommes en ordre impeccable, avec encore des milliers de cavaliers. La Reine Argella était confrontée à de multiples problèmes. Le premier était que Rowan voyait sa capacité d’action conservée par le combat, il avait quantité de cavaliers, dont les lourds sergents armurés du Bief, capable de mener de destructrices actions sur son flanc ou ses lignes de communication. Le second, était que si elle s’attachait à museler cette menace, elle pouvait offrir le flanc à d’autres tentatives analogues et se départir de troupes précieuses contre le Roi Manfred, désormais tout proche. Car c’est bien de lui qu’il s’agissait ; sa bannière personnelle avait été aperçue en tête des colonnes d’envahisseurs, plus au nord. La position de la jeune et fougueuse Argella semblait aventurée… Mais elle avait pour elle la foi sans bornes d’une armée de vétérans au style de combat novateur et l’appui de solides troupes Braenaryon.

La campagne n’allait pas manquer, très vite, de prendre une tournure plus sanglante encore.

Points de l’Empire
+5 pts bataille mineure remportée
+5 pts objectif rempli

Points du Bief
-5 pts bataille mineure perdue
+5 pts objectif rempli