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BOTTIN

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Alexander Siddig est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7590-baldyr-le-voi-la-blessure-du-verbe-est-pire-que-la-blessure-de-l-epee"><span class="Gp_Dorne">Baldyr le Voi</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Dorne">Baldyr le Voi</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Seigneur - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7590-baldyr-le-voi-la-blessure-du-verbe-est-pire-que-la-blessure-de-l-epee">PV Libre</a>

LIEU

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u730"><span class="Gp_Dorne">Baldyr le Voi</span></a> se trouve à <span class="Gp_Dorne">Lancehélion</span>

Au dehors, les forgerons s'activent, mon regard se perd dans le foyer de chauffe et mes oreilles frisonnent au rythme des marteaux frappant le métal. Comme tout enfant de huit ans, je m'ennuie lors des leçons... Surtout que je ne sais pas lire. Que je n'ai de curiosité que pour ce qui concerne l'art de la guerre. Dans ce beau salon, aux teintes colorées, des rideaux jusqu'à la moquette, qui nous sert de salle de classe, mestre Hering nous conte l'histoire de la devise de Le Voi. Il nous l'explique par la même occasion, nous interrogeant tour à tour, surtout Ydris, le futur héritier de notre maison.

"Ainsi mes jeunes seigneurs, l'honneur passe par divers chemins, tout d'abord, celle d'être fidèle à sa famille, à sa maison et comme vos ancêtres l'ont fait jusque là, à la principauté de Dorne. Les Le Voi ont été jusqu'ici, de fidèles alliés à sa couronne... Ydris, retenez le bien."

Un voile sombre commence à couvrir le ciel. Personnellement, je m'ennuie. Je regarde une dernière fois à l'extérieur, rêvant de tâter un jour ces épées en pleine confection, me perdant dans mon cahier, dans des notes que je ne comprends et qui sont prises par la servante à ma droite.

Il relève la tête, s'arrêtant quelques instants sur mes traits, les siens prenant tout à coup un air sévère. Je pense qu'il a compris que toutes ces théories ne m'intéressent pas. Je suis du genre à vivre les moments au présent, pas à débattre sur le passé.

Qu'est-ce que c'était, être honorable ? Mes deux frères aînés avaient leur idées là dessus, pour ma part, je finis enfin par croiser le regard de l'érudit qui arque un sourcil inquisiteur.

"Baldyr ! Dîtes moi donc, quelles sont les valeurs de votre maison ?"

"L'honneur prime mestre, je ne saurais en dire plus mais c'est très clair pour moi. Nous ne devons point salir le nom de notre famille en trahissant Dorne, nous ne devrons point baisser nos armes face à ses ennemis, nous ne devrons point coucher, torturer et tuer sans raison ! Notre honneur, c'est tout ce qui a tenu notre maison jusqu'à maintenant et c'est ce qui fait de nous les fils d'un seigneur respecté par la couronne."

Je vois un sourire lui fendre les lèvres. Certes, mestre se mord souvent les doigts pendant nos cours particuliers, mais même s'il pense qu'un jour, je m'intéresserais enfin au sens des mots, à tort, il sait que je serai, à l'avenir, celui qui transmettrait le mieux les valeurs familiales aux générations futures de notre maison.

"Si vous n'étiez pas le plus jeune et que vous saviez lire jeune seigneur, vous seriez le meilleur représentant de votre nom."

C'est à mon tour de sourire, un instant, avant de croiser le regard d'Ydris et de baisser les yeux. Mon grand frère passe son temps à se vautrer dans le lit de gourgandines et damoiseaux à longueur de journées lorsqu'il a du temps libre alors le rappel que je viens de soumettre malgré moi ne semble pas lui plaire...


Au milieu des tentes montées, des patrouilles revenant de garnison en ce début de matinée, d'autres étant partis à la relève la veille, le soleil tape violemment sur nos casques. La sueur perle sur nos fronts et vient humidifier les manches de nos uniformes à chaque mouvement d'avant-bras pour éponger cette première. Je lève mon glaive en esquissant un rictus devant Sendir.

Le bougre se met à ricaner avant de me lancer une ultime menace et au moment où je veux lui rendre la pareille, en approchant ma lame de son cou, ses jambes s'enroulent autour de mon genou et la pression qu'il exerce m'oblige à plier le genou, lui permettant de reprendre le contrôle et de poser sa propre arme sur ma jugulaire.

"Alors Baldyr, tu te sens fort ?"

C'est à mon tour de ricaner tandis qu'il range son épée dans son fourreau. Je dois avouer que mon camarade est meilleur que moi au combat, même s'il m'arrive de prendre parfois le dessus. Cependant, je me défends et j'ai, en plus du sens de l'honneur, celui de la fierté.

"Tu n'crois pas si bien dire ! Tu as eu de la chance c'est tout !"

Il me tend une main pour m'aider à me relever et ce que j'entends au loin me rend tout de suite moins joyeux.

"J'ai une missive pour Baldyr le Voi, Seigneur des Dunes Rouges."

Mon supérieur me montre du doigt et le messager vient à ma rencontre, me tendant une lettre sur laquelle je ne distingue qu'un gribouillis incompréhensible. Je regarde mon ami, levant les yeux au ciel et je distingue dans son regard qu'il a compris, nous nous éloignons, faisant mine d'aller chercher de l'eau entre ces quelques passes et il me souffle :

"Passe je vais te lire ça !"

Sendir est probablement l'un des rares hommes de confiance qui m'entoure et ce n'est pas la première fois qu'il couvre mon illettrisme. Notre amitié en sera marqué pour toujours, tant que tout deux, nous serions en vie.


Ses maigres épaules brunes dénudées. Son parfum, un mélange de cannelle, de rose et de verveine des plus aphrodisiaques. Ce mélange que j'humais entre ses mèches de cheveux, avant d'y déposer un doux baiser. C'était elle, c'était cette roturière que je voulais épouser. Elle était belle, elle était fraîche, intelligente, cultivée et ne se formalisait ni de mes origines, ni du fait que je ne sache pas lire malgré celle-ci. Notre amour était si beau et pur, l'annonce de sa grossesse l'était tout autant. J'allais avoir une descendance, un fils ou une fille.


Alya me fait tellement penser à sa mère. J'avoue que j'évite autant que faire se peut ma fille, lorsque nous devons passer des moments ensemble, je m'arrange pour que nous ne soyons jamais seuls. J'avoue que j'ai peur, elle paraît si frêle que j'ai peur que son petit crâne se fende sur le sol si je venais à juste la lâcher par mégarde. Pourquoi est-ce que j'ai peur de la lâcher ? Peut-être parce que des tonnes de bouteilles de vins dorniens vide traînent ici et là. Je n'pratique que peu l'art de la guerre par les temps qui courent et pourtant tout cela me manque, mais je m'enfonce gravement dans une mélancolie et un alcoolisme qui ne laisse rien présager de bon.


Je suis au service du Prince Nymor, au service même de toute la famille Martell, de tout les héritiers de Dorne. J'y mets un point d'honneur car tout ça me fait oublier le décès d'Alya a seulement presque setp années. Ma fille n'a jamais vraiment réussi à prendre du poids, elle s'est affaiblie au fil des années et je n'ai pu que me morfondre davantage. Enfin, j'ai réussi à reprendre le contrôle au fil de ses années. La perte de Naya avait fini par creuser son trou dans mon coeur mais j'y avais placé un mortier psychologique qui me permettait de tenir, au service du Prince. Un mortier que je consolide encore après cette seconde perte en allant guerroyer autant que Nymor le veut.


Quelques dattes ornent un bol, à sa droite, un verre de lait caillée dans lequel je trempe celle-ci avant de les porter à mes lèvres, le tout, devant le soleil se couchant sur les dunes, ou plutôt sous ces dernières. Il offre au ciel des couleurs enchanteresses, mes yeux se perdent dans cet océan inversé avant que ne se lève le froid et les tempêtes de sable nocturnes du désert.

Mon frère aîné, Lord Ydris de Le Voi, héritier de notre maison mâche vulgairement et crache les noyaux à ses pieds. Le balcon en est orné, comme si cela l'amusait. Pourtant ma présence ici semble plus l'agacer que le ravir.

"Mon frère, vous ne pouvez abandonner votre soutien à la princesse Deria en des temps si troubles, je..."

"Il suffit ! Le Voi soutiendra Lancehélion comme nous l'avons toujours fait. Mais quand votre princesse s'enquerra du sort de ma fille ?"

Je ne peux que partager sa peine pour avoir vécue la même à la mort d'Alya mais ma nièce n'est que captive... Je ne peux que comprendre la motivation qu'il a de voir la famille Martell décimée par cette rébellion, seulement, j'ai juré fidélité à la princesse de Dorne et à sa soeur aînée. Arianne.

Nous sommes tous plus ou moins similaires dans la famille, on ne peut faire taire cet entêtement que nous avons chacun, déjà étant petit, chacun campait sur ses positions. Cependant, je n'peux me faire à l'idée que ma maison soit considérée comme une traîtresse à la couronne !

"Avec cette rébellion, les hommes ne peuvent se permettre de quitter Dorne."

"Je le sais mon frère... Je le sais. Seulement notre allégeance et notre soutien finiront par avoir leurs limites."

"Laissez à la princesse du temps Monseigneur. Je vous jure sur notre nom et notre domaine de l'entretenir à ce sujet. Ne prenez pas de décisions hâtives."