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 Tour 8 – Crépuscule à Aubray - Année 1 - Mois 12 - Semaine 4

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MessageSujet: Tour 8 – Crépuscule à Aubray - Année 1 - Mois 12 - Semaine 4   Tour 8 – Crépuscule à Aubray - Année 1 - Mois 12 - Semaine 4 EmptyDim 7 Fév - 1:52

Crépuscule à Aubray
Conflans



Quatrième bataille de la deuxième campagne du Conflans, entre les forces de l’Orage, de Peyredragon, du Conflans et du Nord fédérés de Bowen Glover, d’Orys Baratheon, de Lyham Tully et de Walton Stark contre les forces du Roi des Rivières et du Crépuscule Yoren Hoare

La bataille d’Aubray s’était terminée sur une large et franche victoire des forces des Rivières et du Crépuscule. Alors que Yoren Hoare s’apprêtait à détruire l’armée du Maréchal Omble, les troupes qu’il fuyait, armée du Nord et du Conflans Fédéré, déboulent alors sur ses arrières. Le crépuscule tombant, le jeune Roi ne peut plus poursuivre ; ses forces épuisées risquent de se désorganiser dans l’obscurité, les Peyredragoniens et Orageois ne sont pas tous en déroute et l’ennemi pourrait lancer une attaque dévastatrice sur une armée à bout de forces et désorganisée des combats du jour. Yoren Hoare ne le sait pas avec précision, mais il fait face à près de 40 000 hommes quand il n’en a plus 10 000 aptes au combat.

La nuit est féconde en plans, dans les deux camps. Le Roi Lyham du Conflans et le Sénéchal du Nord Bowen Glover se concertent, mais leurs unités arrivent sur le champ de bataille au compte-gouttes. Leurs informations sont limitées ; ils savent juste qu’une « grosse affaire » a eu lieu le jour même et que l’armée impériale est sans doute vaincue. Riverains et nordiens envoient donc une bonne part de leur cavalerie sur les ailes et déploient leurs armées en arc de cercle. Les hommes sont fatigués de la marche, mais l’opportunité de combattre enfin cet ennemi insaisissable qui leur échappe depuis des mois contribue à les rassénérer. Avec toutefois de gros doutes, et des rumeurs perfides ; quel désastreux destin a rencontré l’armée Omble ? L’ennemi aurait-il reçu des renforts ? Où se trouve le Bief et ses armées qui défendaient Pierremoutiers ? Ils n’ont pas le temps de trancher, et ni Lyham ni Bowen n’hésitent. Dans un premier temps, ils font bien garder leur camp, au cas où. Ils étalent leurs corps d’armée à mesure de leur arrivée et se préparent aux combats pour le lendemain, dans l’idée d’envelopper les flancs d’un adversaire épuisé par les combats de la veille.

Du côté Hoare, c’est l’expectative. Le moral est extrêmement élevé, renforcé par la victoire. Mais les troupes sont épuisées ; elles n’ont su rattraper l’armée impériale du maréchal Omble qu’au prix d’une lourde marche forcée et l’arrivée de l’ennemi a privé les troupes de la poursuite. La bataille a prélevé sur les forces comme les effectifs… Yoren hésite des heures durant, en reformant ses troupes et en protégeant son camp à son tour. Il sait que s’il reste, il se fera sans doute détruire ; il sait ce que ses hommes ignorent ; l’ennemi est plus nombreux. A trois ou quatre contre un. Contre un tel rapport de forces, avec des troupes éprouvées il n’y a guère d’espoir de victoire. S’il part à la faveur de la nuit… Et bien, il se fera taper dans le dos, par l’arrière garde. En laisser une sacrifiée ? Les fer-nés sont décidés, mais l’ennemi si nombreux ! S’il laisse trop peu d’hommes en arrière, c’est toute l’armée qui risque quoiqu’il arrive la destruction, et sans avoir peut être de terrain favorable pour résister une fois rattrapé… Restait l’option de fuir seul avec quelques hommes de confiance. Mais quelle légitimité lui resterait-il ? Alors qu’on ourdissait déjà des complots contre lui, en sus. Les conscrits du Conflans ne tiendraient jamais leur position et pourraient passer à l’ennemi, sans même parler de la part non négligeable de mercenaires qui pourraient changer de camp ou profiter de la confusion pour s’enfuir. Dans tous les cas, l’hétérogénéité de ses forces et leur état jouait contre lui. S’il s’enfuyait, alors il risquait de faire face à la sédition des mercenaires, à l’abandon définitif des riverains encore fidèles, sans parler des fer-nés qui avaient meilleur moral, mais qui complotaient contre leur Roi Bâtard si on tenait compte de la tentative d’empoisonnement dont il avait été victime avec sa Reine. Yoren prit alors la seule décision valable. Il tiendrait aussi longtemps que possible, avec ses piétons, trop fatigués et chargés pour s’enfuir. Utilisant ses chariots et gaspillant tout son butin, il forma des barricades en arc de cercle autour de ses positions. Pendant que ses troupes à pied ralentiraient l’ennemi, il chargeait Puinés et élite des Bracken de percer au sud, sur ce qu’il restait des forces vaincues la veille. Quand le passage serait ouvert, les dernières unités d’élite de l’armée s’enfuiraient pendant que l’ennemi s’occuperait de la valetaille. Il était prêt à sacrifier conscrits et blessés, car la fenêtre de la fuite de ses quelques forces s’amenuiserait bien vite face à pareille multitude.

Yoren fit s’échapper sa Reine, de nuit. Encore dévastée par le poison et la perte de leur enfant, la Reine était encadrée de quelques Chevaucheurs du Crépuscule et ils fuirent vers le sud à bride abattue. Au moins, quoiqu’il se passe, sa femme avait une chance. Et lui saurait saisir la sienne, si le Dieu Noyé lui accordait chance et bénédiction…


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Plan de Bataille de Yoren Hoare

Yoren sait qu’il n’a pas d’autre choix que d’accepter la bataille ; toute fuite aurait des effets dévastateurs sur ses troupes ; les conscrits se rendraient sans doute, les mercenaires changeraient de camp et la tentative d’empoisonnement met le doute sur ses fer-nés. Il doit combattre, au moins pour un temps. Il se fiche en réalité de gagner la bataille ; elle n’est pas gagnable d’après ses renseignements. Alors Yoren refuse ses flancs ; barricades dans la plaine à gauche, tenue par les levées féodales et les conscrits encore loyaux du Conflans. Au centre, l’élite de son armée, infanterie lourde fer-née et archers longs. A droite sous le couvert des arbres, des centaines de fer-nés plus légèrement équipés se fondent dans la brume. Partout, de petites unités de cavalerie pour couvrir la retraite. Et au sud, l’essentiel des Puinés, dont il compte user du désir de survie pour ménager un passage au travers des forces supposées plus faibles des ennemis vaincus la veille… L’espoir est ténu mais toutefois, il compte gagner assez de temps pour s’enfuir avec l’élite de ses forces. Son seul objectif revient à sauver ce qui peut encore l’être. Yoren protège aussi son flanc droit de mouvements de cavalerie nordienne, repérée la veille au soir mais disparue du champ de vision des observateurs placés sur les collines.

Yoren considérera avoir vaincu s’il survit avec une proportion non négligeable de sa cavalerie et de ses troupes d’élite.


Plan de Bataille de Lyham Tully et Bowen Glover

Les Impériaux n’ont eu que des échos de la veille ; les éclaireurs ont reconnu de loin le nuage de poussière et la clameur, les sonneries et les sons d’une terrible bataille. Le plan initial avait été de coincer à plusieurs un Yoren Hoare imprudent, qui s’était enfoncé seul dans le cœur du Conflans au beau milieu des forces impériales. Mais sa victoire de la veille remettait en question les moyens, pas la finalité. Maintenant qu’ils le tenaient, nordiens et riverains n’allaient pas tarder à faire subir leur courroux au bâtard. Lyham Tully profite d’un meilleur déploiement pour enfoncer ses troupes dans les bois à l’ouest des positions Hoare, cela ralentit et peine sa cavalerie mais il progressera ainsi relativement à couvert ; avance plus lente mais plus sûre. A droite, les nordiens se déploient en une double ligne, par divisions interarmes pour opposer à leur ennemi le danger des tireurs, fantassins et cavaliers sur toute la longueur de leur ligne. Bowen Glover espère que sa cavalerie au sud aura su gagner position à la faveur de la nuit…

L’objectif est de venger les frères d’armes tombés la veille, et d’accomplir la mission laissée par l’Empereur ; isoler l’ennemi et le détruire.


Premier Tour ; Provoquer l’adversaire


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Au petit matin, le brouillard enveloppait forêts et collines. L’air est particulièrement humide, et les hommes se sont levés transis de froid. Juste le temps d’une maigre collation, d’un peu de soupe. Et déjà il faut s’équiper. Les Tully se rassemblent dans le calme. Vainqueurs d’une bataille sur la Néra, ils ont été séparés de l’armée Omble, vaincue la veille. Ils savent qu’en face, avec Yoren Hoare en personne, l’affaire ne sera pas une partie de rigolade. Les Tully se déploient en silence sous la combe des forêts à l’ouest du champ de bataille, dans la moiteur blanche et glacée d’une brume qui gêne les mouvements. Dans la plaine plus à l’est, des milliers de nordiens sont mis en formation par leurs seigneurs et leurs capitaines à grand renfort de cris. La discipline du Nord est belle à voir. Des centaines de tambours marquent le rythme et les cris des officiers forment les bataillons en ordres impeccables. Une double ligne se forme ; division après division les nordiens défilent dans un grand fracas de percussions réhaussées de sonneries de cors. Le défilé est superbe, martial. En face, les troupes Hoare restent bien en ligne. Les levées du Roi Yoren, jeunes et vieux de la région de Pierremoutiers ou survivants des désastres de Paege et d’Eysines, vétérans de Buron, tiennent la gauche. Lentement, ils voient la lisière de la forêt « bouger » dans leur direction et ils tremblent à la vue des bannières Tully, innombrables. Ils sont largement dépassés en nombre… Et ce n’est rien à côté des fer-nés et des archers longs tenant la colline du centre. Bien retranchés derrière leurs barricades, les Hoare voient plus de vingt cinq mille nordiens marcher au pas cadencé dans leur direction, dans une cohésion de métronome qui fait trembler le sol. Les silhouettes d’abord vagues au travers de la brume se font plus précises…

Une grande clameur monte des Chevaucheurs du Crépuscule, la Garde Hoare. Les terrifiants Huscarls, armés de haches à deux mains et couverts de mailles, exultent alors qu’une douzaine de prisonniers sont traînés devant la bannière personnelle du Roi, sur la colline du centre. A la vue des deux armées qui se préparent à attaquer, Yoren Hoare sort des rangs et clame en hurlant « Un frère pour un frère ! », avant de trancher la gorge d’un prisonnier barbu, couvert de sang. Puis, il arrive au second prisonnier. Tous se débattent déjà mais les gardes les maintiennent en les cognant sans vergogne. « Un père pour un père ! » hurle-t-il avant d’assassiner un autre prisonnier. Il tranche la gorge des autres survivants… Et bientôt court dans les rangs des divisions nordiennes que le Bâtard a assassiné le Maréchal Conrad Omble, leur ancien général en chef, et Baal Forel, Seigneur de Peyredragon et précepteur de l’Impératrice. La colère gronde, les cris de colère et de haine font vibrer la ligne nordienne. Bowen Glover, qui voit la scène de loin et entend les rumeurs, ne perd pas pied. Il continue sa marche. De l’autre côté de la plaine, les Tully font de même.

Bientôt, les officiers hurlent de bander les arcs et de viser avec les arbalètes. Les volées sont échangées. Les tireurs Hoare sont bien moins nombreux que leurs ennemis. Ils bénéficient de la protection des arbres ou des chariots. Mais pour une flèche ou un carreau qui part, c’est quatre ou cinq qui arrivent à leur tour. Des centaines de nordiens sont fauchés, tête et épaules de préférence, au cours de leur marche. La plaine se tapisse de cadavres, alors que les morts Hoare restent cloués contre leurs protections de bois. Partout, l’Empire prend l’avantage, mais uniquement parce que ses tireurs saturent les lignes ennemies de traits. Les deux armées se rapprochent, alors que les cavaliers Hoare percent vers le sud. Ils n’y rencontrent personne un temps, se demandant si tous les survivants de l’armée Omble se sont débinés. Ce n’est pas le cas. Orys Baratheon, seul survivant des plus hauts officiers de son armée, a rassemblé les survivants et les troupes qui ne se sont pas débandées lors de la bataille de la veille. Alors que ces hommes ayant couvert la retraite sont pour partie orageois, pour partie peyredragoniens, il a fortifié une petite auberge et campé dans le verger attenant. Il a à peine un millier d’hommes, pas même le dixième des effectifs de la précédente bataille. Mais il accueille la cavalerie Hoare et ses mercenaires Puinés avec de terribles volées d’arcs longs orageois, rassemblant piquiers de la reine et cavaliers du Dragon. Il tiendra tête avec ce qu’il a…

A l’est, alors que Lord Glover avait envoyé sa cavalerie tourner l’ennemi, ses 800 cavaliers débordent enfin la ligne Hoare. Perdus durant la nuit, ils avaient campé trop loin de la zone des combats en ayant suivi par erreur les feux de l’armée battue la veille et pas ceux des Hoare, confondus plus au nord avec l’armée Tully. Ils arrivent toutefois sur le champ de bataille avec près de deux heures de retard et sont accueillis par les flèches distantes des patrouilles Hoare sur le flanc. Ces troupes allaient elles refermer la nasse, ou sécuriser la route du sud ?


Pertes plaine à l’ouest
- Les impériaux perdent 180 hommes dont 100 archers riverains, 40 arbalétriers riverains, 20 archers longs riverains, 20 cavaliers lourds riverains.
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 240 hommes dont 120 archers riverains, 60 lanciers riverains, 60 fantassins moyens riverains.
Le moral tient bon.

Pertes collines centre et flanc est
- Les impériaux perdent 480 hommes, dont 160 arbalétriers nordiens et 160 archers nordiens, 80 lanciers nordiens et 80 fantassins moyens nordiens.
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 600 hommes, dont 160 fantassins lourds fer-nés, 160 arbalétriers riverains, 60 archers longs, 100 lanciers mercenaires, 120 fantassins moyens fer nés.
Le moral tient bon.

Pertes zones arrières
- Les impériaux perdent 30 hommes dont 20 chevaliers nordiens et 10 cavaliers lourds nordiens.
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 150 hommes, dont 150 cavaliers lourds mercenaires.
Le moral tient bon.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 690 hommes dont 20 chevaliers nordiens et 10 cavaliers lourds nordiens, dont 160 arbalétriers nordiens et 160 archers nordiens, 80 lanciers nordiens et 80 fantassins moyens nordiens,  100 archers riverains, 40 arbalétriers riverains, 20 archers longs riverains, 20 cavaliers lourds riverains.
- Les Hoare perdent 990 hommes dont 150 cavaliers lourds mercenaires, 100 lanciers mercenaires, 160 arbalétriers riverains, 60 archers longs riverains, 120 archers riverains, 60 lanciers riverains, 60 fantassins moyens riverains, 160 fantassins lourds fer-nés, 120 fantassins moyens fer nés.


Second Tour ; Le Destin des Rois


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La bataille est terrible. Partout, les impériaux se ruent à l’assaut sur les forces encerclées du Roi du Crépuscule. Au sud, la percée ne se passe pas comme prévu. Bien sûr, Yoren n’avait pas pu consommer sa victoire et détruire les restes de l’armée de Peyredragon et le Prince Orys avait rameuté les hommes qui ne s’étaient pas enfuis la veille. Bien peu en vérité. Mais au lieu d’attendre près du camp ennemi, il avait rassemblé ses maigres forces à quelques lieues au sud pour fortifier une auberge et s’abriter dans un verger. Lorsque la cavalerie Hoare chargée de percer arrivait en vue, un mouvement de flottement agita la troupe. Une partie des Puinés chargea ses vis-à-vis de Peyredragon. Mais accablée du tir mortel des archers longs de l’Orage, un autre escadron décida que mourir pour un verger et une auberge n’en valait pas la peine… Alors ils choisirent de contourner le problème, et de se tirer fissa. En rage, Lord Bracken décida de se débrouiller pour obéir à son Roi avec ce qu’il lui restait. Piquant des deux, il fit sonner la charge, et des centaines de cavaliers, survivants des combats de la veille, chargèrent avec lui. Malheureusement, le peu qu’il restait de l’armée impériale était composé des restes de la Garde Régine, d’archers longs orageois défendus par des hallebardiers et des guisarmiers, et les derniers compagnons en vie du Prince Baratheon. La charge fut reçue piques basses, et comme trop souvent dans cette région de Westeros, les longues hampes de frêne déchiquetèrent les rangs des nobles chevaliers. Lord Bracken périt, plusieurs piques ayant trouvé les failles de son armure. Ses cavaliers subirent avant cela des pluies de flèches et les archers longs orageois abattaient cavaliers et montures sans pitié. Beaucoup moururent avant d’atteindre le choc. Quand la mêlée s’engagea, elle fut toutefois désespérée. Les cavaliers peyredragoniens étaient peu nombreux, mais bien encadrés par l’infanterie la plus professionnelle du continent. Les Puinés ne se laissaient pas faire et le combat furieux de cavalerie dégénéra en duels qui se terminaient le plus souvent par des chevaux qui repartaient la selle vidée de leur cavalier, parfois couverts du sang de leur maître. Les impériaux tinrent bons, mais de justesse. Les Hoare pressaient de toutes parts pour passer. La fortune pouvait aisément passer dans un camp ou dans l’autre…

Des cors de cavalerie sonnaient la charge, plus au nord. La Réserve de Cavalerie Stark avait déboulé sur le champ de bataille, et choisit d’enfoncer les piquets de garde laissés par le Bâtard pour le prévenir de mouvements sur son flanc. Les centaines de cavaliers du Nord prirent d’assaut la colline où une centaine d’archers et deux cents cavaliers légers avaient pris leurs quartiers. Les archers furent impitoyablement massacrés et les éclaireurs n’eurent d’autre choix que de s’enfuir à bride abattue vers le sud, talonnés par des nordiens brandissant épées et lances et qui hurlaient à leur suite.

Dans le même temps, deux divisions nordiennes progressaient sur le flanc droit Hoare, au travers de la brume qui s’accrochaient aux arbres de la forêt. Le bruit de la bataille était étouffé sous la combe forestière endormie dans son manteau opaque et humide… Jusqu’à ce que sans crier gare, des centaines de fer-nés ne chargent en hurlant, déchirant le demi-silence de la progression nordienne de terribles cris de guerre. Instantanément, les rangs des nordiens furent enfoncés, s’agissant des hommes de la division de réserve. Quelques vétérans tinrent bon et la division régulière toute proche appuya ses camarades. La ligne d’acier nordienne plia mais ne rompit pas ; ils se battaient à deux contre un mais cela n’empêchait pas les fer-nés d’essayer d’avoir la peau du plus de nordiens possible. Beaucoup d’hommes du Nord furent abattus à coups d’épées ou de haches, et le cor dont les sonneries rassemblaient les unités permirent aux rangs arrières de soutenir efficacement les premières lignes. Bientôt, les fer-nés dépassés par le nombre durent s’enfuir, mais en laissant des centaines de cadavres amis ou ennemis derrière eux.

Sur le flanc gauche, à l’autre extrêmité du champ de bataille, l’échange de tirs s’intensifia. Les riverains loyalistes à Yoren lachèrent de pleines volées mais éreintés et sous le feu de volées bien plus denses des Tully, ne purent endiguer le flot des milliers d’hommes qui chargèrent en hurlant au son des cors de guerre de Vivesaigues. Beaucoup d’assaillants furent abattus, mais la marée d’hommes, de chevaux et d’acier ne put être arrêté. Le choc fut incroyablement violent. Leur ligne plus courte que celle de l’ennemi, les hallebardiers Bracken furent enveloppés et tournés, et même si leurs lourdes armes d’hast abattirent des dizaines de sergents et de chevaliers Tully, la cavalerie lourde de Vivesaigues et de Salvemer les anéantit. Sacha Racin s’illustra en prenant un drapeau à l’ennemi, et en abattant le vétéran qui le protégeait. Les hommes qui n’étaient pas renversés par la charge étaient impitoyablement massacrés à coups de lances ou d’épée et très vite, il n’y eu plus de survivants qui n’aient été faits prisonniers. Plus haut sur la ligne, les levées de Pierremoutiers tenaient bon derrière les chariots du train de l’armée. Mais des vagues de soldats aux blasons rouges et bleus venaient les percuter. Les archers de Yoren en abattirent à bout portant, mais bientôt les défenses furent submergées, les barricades prises d’assaut. On se tua à l’épée et au poignard sur les défenses de fortunes, et si les Tully tapissèrent les quelques dernières mètres devant la ligne ennemie de leurs corps, une fois passées les fortifications de campagne ils prirent violemment à partir les défenseurs, et les massacrèrent par le nombre. Les conscrits de Yoren, mal armés et mal entraînés, souvent trop jeunes ou trop vieux à l’image des divisions de réserve du Nord, avaient été saignées et devant la multitude, les survivants se rendirent en masse ou s’enfuirent.

Au centre, la bannière personnelle du Roi Yoren flottait toujours. L’élite de l’armée Tully chargea par la gauche, celle de l’armée Stark par la droite. Les archers longs, abrités derrière les barricades, lâchaient des volées en tirs tendus sur la multitude qui grouillait sur la pente de la colline, et de nombreux soldats fédérés furent transpercés de flèches et jonchèrent la pente de leurs cadavres. En escaladant le relief et les corps, les combattants durent affronter les meilleurs guerriers fer-nés, ceux qui portaient unanimement casques et mailles, haches à deux mains ou larges boucliers. La lutte fut terrible. Les fer-nés, plus forts, massacraient les soldats impériaux mais faisaient face aux hallebardiers vétérans du Nord ou aux chevaliers à pied du Roi Lyham. Celui-ci abattit plusieurs insulaires, dont le porte-étendard de Yoren en personne. Mais une vilaine blessure de hache à l’épaule le contraint à être reculé, emmené par ses hommes en arrière. Yoren tuait à tour de bras, ivre de rage. Il avait vu, depuis le sommet de sa colline, les mâchoires d’un ennemi bien plus nombreux se refermer sur ses forces. Il n’aurait su fuir, sauf à tout abandonner, et dès le lendemain il n’aurait plus été Roi. Il quitta ses barricades, entouré de ses meilleurs hommes. Agile comme un démon, couteau en main et épée dans l’autre, il fendit la gorge d’un hallebardier du Nord d’un revers, lacéra les jarrets d’un autre au couteau avant de l’émpaler sur son épée. Il continua son œuvre macabre en hurlant à chaque coup, couvert de sang. Jusqu’à ce qu’une pointe de hallebarde ne lui ravage le flanc, écrasant ses mailles à même sa blessure. Une autre pointe lui transperça les côtes, et bientôt ce furent plusieurs soldats du Nord qui le lardèrent et le transpercèrent de leurs épées. Le Royaume du Crépuscule était en train de glisser dans la nuit.

Ce qu’il restait de l’armée s’enfuyait, pressée de toutes parts par un ennemi qui faisait tout pour l’encercler et la détruire pour de bon. A la percée des barricades, la cavalerie nordienne piqua des deux sur ordre du Sénéchal du Nord pour se joindre à la curée.


Pertes plaine à l’ouest
- Les impériaux perdent 840 hommes dont 180 cavaliers lourds riverains, 120 chevaliers riverains, 240 fantassins moyens riverains, 240 lanciers riverains, 60 archers riverains, 60 arbalétriers riverains
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 1530 hommes dont 500 hallebardiers riverains, 350 lanciers riverains, 280 archers riverains, 400  fantassins moyens riverains
Le moral passe en déroute, entre le niveau de pertes et la masse ennemie, il n’y a aucun espoir pour ces hommes.

Pertes collines centre et flanc est
- Les impériaux perdent 2340 hommes dont 200 hallebardiers riverains, 60 fantassins lourds riverains, 120 archers nordiens, 120 arbalétriers nordiens, 600 hallebardiers nordiens, 600 fantassins moyens nordiens, 600 lanciers nordiens, 40 cavaliers lourds nordiens.
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 2100 hommes 820 fantassins moyens fer-nés, 480 fantassins lourds fer-nés, 200 arbalétriers riverains, 100 archers riverains, 260 archers longs riverains, 120 lanciers mercenaires, 60 arbalétriers mercenaires, 60 archers riverains.
Le moral passe en déroute, le rapport de force étant devenu écrasant et le Roi ayant été tué !

Pertes zones arrières
- Les impériaux perdent 290 hommes dont 50 hallebardiers orageois, 100 piquiers peyredragoniens, 60 chevaliers peyredragoniens, 80 cavaliers lourds de Peyredragon, 10 chevaliers nordiens.
Le moral passe ébranlé pour la totalité des forces d’Orys Baratheon.
- Les Hoare perdent 350 hommes dont 100 archers fer-nés, 140 cavaliers lourds mercenaires, 110 chevaliers riverains
Le moral passe ébranlé pour la cavalerie au choc, qui endure de lourdes pertes et pour les cavaliers qui voient les nordiens les déborder.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 4280 hommes dont 30 chevaliers nordiens et 50 cavaliers lourds nordiens, dont 280 arbalétriers nordiens, 280 archers nordiens, 680 lanciers nordiens et 680 fantassins moyens nordiens, 600 hallebardiers nordiens, 160 archers riverains, 100 arbalétriers riverains, 20 archers longs riverains, 120 chevaliers riverains, 200 cavaliers lourds riverains, 240 fantassins moyens riverains, 240 lanciers riverains, 200 hallebardiers riverains, 60 fantassins lourds riverains, 60 chevaliers peyredragoniens, 80 cavaliers lourds de Peyredragon, 100 piquiers de peyredragon, 50 hallebardiers orageois.
- Les Hoare perdent 5090 hommes dont 290 cavaliers lourds mercenaires, 220 lanciers mercenaires, 60 arbalétriers mercenaires, 110 chevaliers riverains, 200 cavaliers lourds riverains, 500 hallebardiers riverains, 440 archers riverains, 360 arbalétriers riverains, 320 archers longs riverains, 410 lanciers riverains, 460 fantassins moyens riverains, 640 fantassins lourds fer-nés, 100 archers fer-nés, 940 fantassins moyens fer nés.


Troisième Tour ; Sauve qui peut


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Le Roi était mort. Le Bâtard d’Harren Hoare était tombé, équarri par les hallebardiers du Nord. Ses défenses avaient été efficaces ; malgré les débordements ennemis ses troupes avaient infligé de lourdes pertes à l’armée impériale, malgré le sous nombre, malgré les volées meurtrières… Mais c’en était fini de son armée. En déroute, celle-ci se voyait fermer tout échappatoire… Les levées du Conflans, conscrits de Pierremoutiers ou rescapés des campagnes de l’année précédente, abandonnaient armes et boucliers pour s’enfuir, mais les cavaliers Tully les pourchassaient et les transperçaient de leurs lances, en pleine fuite. Beaucoup se rendaient. Par grappes entières, bras levés, implorant la pitié du Roi Lyham. Epée dans les reins, les survivants de l’armée de Yoren se repliaient vers leur campement où ne les attendait nul espoir… La cavalerie Tully ayant déjà débordé leur flanc laissé vacant par la dérobade de leur propre cavalerie. Les armées impériales se rapprochaient inexorablement, avec un surnombre insurmontable en terrain ouvert sans possibilités de pièges ou de manœuvres. Les Hoare étaient déjà battus. Certains le savaient déjà, et s’enfuyaient ou résistaient plus que jamais… Notamment les gardes royaux. Pressés de tous côtés, c’est l’hallali et des milliers de riverains et de nordiens submergent les derniers défenseurs du camp, qui quand ils ne se rendent pas sont passés par l’épée.  La troupe encerclée est détruite, les derniers survivants n’ont d’autres choix que de mettre bas les armes et de déposer leurs bannières en signe de reddition. Lord Glover, légèrement touché à la cuisse, se fait remettre les drapeaux ennemis à la tête de la cavalerie tenue en réserve, qui a chargé à ses côtés. Les nobles nordiens sont couverts du sang des mercenaires qu’ils ont transpercé de leur charge furieuse. Haletants, tous récupèrent leur souffle et leurs forces alors qu’une immense clameur monte de vingt mille gorges victorieuses, épées et lances brandies.

Sur la droite, les soldats nordiens marchent résolument vers le petit castel où se sont réfugiés des fer-nés en fuite. Pris sous le feu de volées de flèches, beaucoup de soldats du Nord sont touchés au cou ou dans les parties hautes du corps. La troupe avance résolument, essayant de se protéger des larges pavois des troupiers, mais les défenseurs font encore souvent mouche. En arrivant en haut de la ligne de crête, les nordiens découvrent trop tard que beaucoup de fantassins ennemis, des levées des Iles de Fer, s’enfuient par le sud. Malheureusement, ces soldats plus légèrement équipés sont déjà loin… Alors le castel est assailli de toutes parts. Les tireurs criblent les murs de traits pendant que le portail est attaqué à coups de haches et d’hallebardes. Les flèches décochées à bout portant abattent encore quantité de soldats du Nord, mais les portes sont finalement enfoncées et les troupes se déversent sur les murs et dans les couloirs du petit domaine. Bientôt, les défenseurs sont massacrés, leurs corps jetés du haut des murailles une fois leurs cadavres détroussés.

La victoire impériale sur l’infanterie Hoare est totale, et n’aura laissé que peu de survivants.

Plus au sud, la cavalerie Hoare cherche encore à transpercer les rangs des troupes de l’armée Targaryen, dont les quelques troupes professionnelles tiennent toujours la ligne. Les piquiers de Peyredragon, aidés des hallebardiers et des archers longs orageois, déciment les Puinés dont beaucoup sont mis bas leur selle et massacrés. La cavalerie de Peyredragon paie un lourd tribut, elle est presque intégralement décimée. Petit à petit, il semble que Baratheon risque de tomber au milieu des hommes qui lui restent, même si son infanterie peut toujours se replier dans le verger et l’auberge toute proche. Mais la cavalerie nordienne toute proche, qui n’a pas pu refermer le piège sur l’armée Hoare et qui a ainsi laisser s’échapper l’essentiel de la cavalerie du Roi Yoren du fait de son retard, est maintenant en position de frapper. Plutôt que de bloquer la fuite des corps en déroute, elle se rabat dans le dos du corps à corps près de l’auberge. Baratheon est dégagé, les mercenaires se rendent alors que la troupe de Bracken, massacrée par les piquiers et les archers longs, est dévastée.

La bataille s’achève. A l’ouest, des centaines de cavaliers mercenaires et loyalistes ont pu s’enfuir, car le piège impérial était imparfait, les cavaleries Tully et nordiennes incapables de rattraper la cavalerie Hoare. Et à l’est, une troupe d’infanterie fer-née non négligeable avait elle aussi pu réchapper au carnage.

Le reste était tombé au champ d’honneur, ou entre les mains de l’Empire.


Pertes Camp et Castel
- Les impériaux perdent 710 hommes dont 30 chevaliers nordiens, 50 cavaliers lourds nordiens, 150 fantassins moyens nordiens, 150 lanciers moyens nordiens, 130 hallebardiers nordiens, 70 cavaliers lourds riverains, 10 cavaliers légers riverains, 20 chevaliers riverains, 40 fantassins lourds riverains, 60 hallebardiers riverains
Le moral tient bon.
- Les Hoare perdent 2090 hommes dont 160 archers riverains et 80 fantassins moyens fer-nés, 340 arbalétriers mercenaires, 280 lanciers mercenaires, 80 archers longs riverains, 260 fantassins lourds fer-nés, 40 arbalétriers riverains, 490 lanciers riverains, 360 fantassins moyens riverains
Le moral passe en déroute, entre le niveau de pertes et la masse ennemie, il n’y a aucun espoir pour ces hommes.

Pertes zones arrières
- Les impériaux perdent 180 hommes dont 30 hallebardiers orageois, 30 piquiers peyredragoniens, 20 cavaliers lourds de peyredragon, 20 chevaliers de peyredragon, 40 chevaliers nordiens, 40 cavaliers lourds du nord.
Le moral passe ébranlé pour la totalité des forces d’Orys Baratheon.
- Les Hoare perdent 490 hommes dont 90 chevaliers riverains, 400 cavaliers lourds mercenaires
Le moral passe ébranlé pour la cavalerie au choc, qui endure de lourdes pertes et pour les cavaliers qui voient les nordiens les déborder.

Pertes totales
- Les impériaux perdent 5170 hommes dont 100 chevaliers nordiens et 140 cavaliers lourds nordiens, dont 280 arbalétriers nordiens, 280 archers nordiens, 830 lanciers nordiens et 830 fantassins moyens nordiens, 730 hallebardiers nordiens, 160 archers riverains, 100 arbalétriers riverains, 20 archers longs riverains, 140 chevaliers riverains, 270 cavaliers lourds riverains, 10 cavaliers légers riverains, 240 fantassins moyens riverains, 240 lanciers riverains, 260 hallebardiers riverains, 100 fantassins lourds riverains, 80 chevaliers peyredragoniens, 130 piquiers de peyredragon, 100 cavaliers lourds de Peyredragon, 80 hallebardiers orageois.
- Les Hoare perdent 7650 hommes dont 690 cavaliers lourds mercenaires, 400 lanciers mercenaires, 400 arbalétriers mercenaires, 200 chevaliers riverains, 200 cavaliers lourds riverains, 500 hallebardiers riverains, 600 archers riverains, 400 arbalétriers riverains, 400 archers longs riverains, 900 lanciers riverains, 900 fantassins moyens riverains, 800 fantassins lourds fer-nés, 100 archers fer-nés, 940 fantassins moyens fer nés.



EPILOGUE

Trois armées impériales contre le corps principal du Royaume des Rivières et du Crépuscule. L’affaire avait tourné au désastre, après une première victoire éclatante. Yoren Hoare avait joué son va-tout une fois pris au piège par le nombre et les manœuvres des armées ennemies et il avait réussi à se montrer plus agile que les armées qui le poursuivaient. Malheureusement, la grande victoire obtenue la veille avait été sans lendemain, et il était mort avec l’essentiel de ses forces, piégé devant la multitude de l’ennemi. Finalement, son pari de chevaucher seul en territoire impérial en oubliant que l’ennemi aussi pouvait se déplacer lui aura coûté cher ; son pari de rejoindre l’armée des côtes au travers d’une marche, changeant plusieurs fois de direction et sur des centaines de kilomètres, était un objectif trop difficile à atteindre. Avoir privilégié la légitimité d’une reconquête des terres de son père par ses propres moyens était trop ambitieux, Yoren avait perdu trop de temps à Pierremoutiers, puis dans les atermoiements de ses mouvements entre Château-Rosières, Noblecoeur, Atranta et Hayre-Pierre. L’ennemi n’avait pas fait preuve de plus de brio de manœuvre, et il avait perdu une large portion de ses forces malgré tout. La réussite du premier jour de bataille compensait le désastre du second, et chaque camp avait perdu environ 12 000 hommes.

Sauf que l’Empire avait des réserves, et cinq royaumes pour en assurer le soutien. Ce n’était plus le cas du Royaume des Rivières et du Crépuscule, dont la composante riveraine n’existait presque plus. Le Roi était mort. Sans lui, sans son enfant mort dans le ventre de sa mère du fait du poison, il n’y avait plus d’héritier mâle pour le Royaume ; la crise dynastique guettait. Pis encore, du Conflans Hoare il ne restait plus grand-chose ; places abandonnées à mesure de la reconquête et Pierremoutiers, tenue par la seule grâce des Bieffois.

Un Roi était mort, et avec lui le Royaume qu’il avait voulu refonder. D’autres se chargeront sans nul doute de perpétuer son héritage, ou de le remettre en question.

Lord Glover, le Roi Lyham et le Prince Orys  étaient victorieux, mais à un prix terrible. Leur supériorité numérique avait fait attendre moins de pertes de ce succès, et pis encore l’armée de Peyredragon était particulièrement saignée. Baal Forel, Main du Régent, et Conrad Omble, général en chef des armées impériales après l’Empereur lui-même, étaient tous deux morts après leur capture. L’armée Impériale était toutefois réunifiée. Forte de plusieurs dizaines de milliers d’hommes, elle ne serait pas de trop pour protéger un Conflans guetté et envié de ses voisins, à un jet de pierres de la capitale impériale.

Les enseignements de cette campagne étaient nombreux. Tout d’abord, qu’il était difficile de coordonner des forces qui marchaient à des distances de plusieurs centaines de kilomètres d’écart. Ensuite, qu’on ne pouvait l’emporter sans alliés ; le Roi Yoren avait succombé sous le nombre, quand il avait lui-même laissé ses forces de renfort sur la côte et abandonné ses alliés bieffois en arrière. Les impériaux, eux, étaient restés unis. La prise en défaut d’une de leurs armées avait pu être compensée par la marche soutenue de ses comparses. Enfin, la cavalerie restait une puissante force de rupture, comme l’avait prouvé la cavalerie Hoare au premier jour, mais aussi une force de manœuvre, à l’instar des montés impériaux le lendemain. Enfin, si l’Empire jouait allégrement sur la division de ses forces en plus petites armées mobiles plutôt qu’une unique et vaste armée difficile à ravitailler, cela pouvait aussi isoler chaque force de ses alliés de façon provisoire. Cette lacune avait déjà été aperçue lors de la campagne Braenaryon pour libérer le Conflans, et s’avérait plus vraie encore avec des armées moins aguerries.

A l’ennemi, alors, d’en profiter.


Points de l’Empire (Nord, Conflans)
+40 pts victoire décisive
+5pts objectif rempli

Points des Hoare
-40 pts défaite décisive
-5 pts objectif non atteint
-5 pts mort du Roi



Le Cyvosse
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