BOTTIN

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Paul Bettany est <a href="/t5602"><span class="Gp_Peyredragon">Nathaël Velaryon</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Peyredragon">Nathaël Velaryon</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Lord de Lamarck, Grand Amiral et Conseiller de la Reine - <a href="/t5602">Pv pris</a>

LIEU

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<a href="/u555"><span class="Gp_Peyredragon">Nathaël Velaryon</span></a> se trouve à <span class="Gp_Orage">Le Détroit - Orage</span>

Mon existence est remplie de silence sur les flots de la vie. Je dois certainement tenir ça de ma mère. Elle ménage ses mots. Elle les respecte trop pour en abreuver les foules, les utiliser à tort et à travers. Viendra bien un jour où l'on parlera tellement qu'on dira plus rien. Mais ici, c'est encore un geste d'engagement. Le verbe est si précieux qu'il décide de la vie ou de la mort. Le chevalier respecte la promesse faite à la dame, dût-il y laisser ses jours; le seigneur obéit au serment; la paix et la guerre se décident d'une phrase. Voilà pourquoi ma mère ne nous a jamais dit de mots tendres. Elle en connaît trop la valeur pour les galvauder. Ma mère a toujours eu un regard perçant doublé d'une armure, si elle lisait clairement dans votre âme, il était impossible de sonder la sienne. Pourtant je n'ai jamais douté de l'amour qu'elle a porté à moi et mes sœurs.  Elle parlait autrement. J'ai appris qu'à chacun de mes entraînements, elle convoquait un apothicaire pieux. Il préparait pommade de sauge, emplâtre de verveine et onguent de bardane. Un jour j'ai trouvé le courage de lui demander si elle pouvait assister à l'un de mes entraînements à l'épée, elle m'a répondu d'un sourire «  S'il y a une chose que je ne peux voir mon fils, c'est bien ton propre sang.  ». J'étais reparti silencieux, n'étant pas sûre d'avoir compris ces mots, en tout cas aujourd'hui ils me font sens.

Quand on guette neuf mois un ventre qui s'arrondit... Il est normal que cette vie devienne primordiale, qu'elle prenne le pas sur une autre vie... … qu'elle prenne une autre vie... …

« N'aime jamais. Admire, dévore, enchante, mais n'aime jamais, ou tu seras dépouillé. » un enseignement que je n'ai su suivre dans ma jeunesse... je ne ferai pas deux fois cette erreur. « Grâce à son corps de déesse, la prostituée retient avec aisance tous les maux du passé, en chair et en prix. ». Je n'ai jamais été un bon mari et je ne tiens pas à l'être... Mon rôle est simplement de faire des héritiers, qu'à cela ne tienne, j'ai déjà deux f... enfants. Mais il semblerait que je les ai trop gâtés... Ils me couvrent de honte les uns après les autres...

J'aurai dû donner la même éducation que j'ai eu avec mon père. Les premières semaines où nous étions en mer, je m'attendais à le suivre la moindre de ses démarches, voir ses habitudes, comprendre ses manœuvres, étudier ses stratégies, tout ce qui pourrait faire de moi un bon amiral. J'étais loin du compte. J'ai passé des heures à briquer le pont du navire, si bien que des cloques étaient apparues sur mes mains et je peinais à mouvoir mes bras. Je venais quérir mon père, lui indiquant que ma tâche était finie, il se levait avec cet air suspicieux et inspectait mon travail dans le moindre détail. Et à chaque fois il disait d'une voix sans émotion « Le pont est sale, au travail matelots. », une phrase qui me hante encore aujourd'hui. Malgré la dureté de ces mois en mer, mon père m'avait donné toutes les armes pour devenir le plus redoutable de tous les amiraux. Je connais nombres de bateaux dans leurs moindres secrets avec leurs particularités. Je sais quel temps leur est favorable, quels hommes ils requièrent et pour quelles missions ils sont prédestinés. Et tout ce savoir n'est rien sans l'expérience de la mer, capricieuse et calme, destructrice et salvatrice, effrayante et fascinante...

Mais je ne dois pas me laisser distraire. La mémoire est un soldat aux jambes maigres et infatigables. Elle attaque de nuit. Inutile de la fuir. Elle grimpe vos murs et rampe sous vos portes. Elle agit sans haine, avec la lenteur sereine de celle qui connaît ses droits. Qu'importe que son scintillement ressemble aux reflets des mers. Le dormeur, lui, ne peut plus bouger, et se sent gagné par le froid. C'est pourquoi il faut écourter les nuits. On se sent bien plus vivant en sentant l'air marin vivifiant qu'en restant inerte dans le hamac branlant d'une cale. Mon regard se perd souvent sur l'infini bleu et j'entrevois les possibilités stratégiques qui s'offrent à moi.

Malheureusement, même en mer, la vie me rattrape et j'entends des échos houleux …



Daena,
c'est l'amertume et la déception qui m'amène à écrire ces lignes. Tu me connais, tu sais que je préfère passer sous silence certaines choses et que je n'écris que rarement, mais voilà, tu ne me laisses pas le choix. Je te savais capable de bien des choses, cependant j'étais loin d'imaginer que tu pouvais manquer de respect à notre Roi Aerion... Pourtant il m'a bien semblé que tu te plais là-bas en compagnie du Roi et surtout de la Reine, j'ai cru que tu t'épanouissais là-bas... Il faut croire que je me suis trompé. Je n'ai certes pas toujours été le père dont tu avais besoin et je crains de voir dans ton offense une vengeance personnelle... On dirait presque ta mère. Elle n'a jamais supporté ce qu'elle n'a pu avoir de ma part, vivant tout comme une injure envers sa personne ou "notre famille". Je peux entendre ta colère envers mon absence et la distance que je t'ai imposée à mes débuts de père, cependant je n'accepterai pas que tu mettes en disgrâce notre nom sous prétextes de caprices juvéniles! Cela fait des années que tout ceci s'est passé Daena et que les anciens et les Sept m'en soient témoin, j'ai su me racheter. Je pensais que nous avions tissé un lien particulier... Et cela me peine de savoir que ma fille ne se comporte pas comme une dame de compagnie modèle... C'est peut-être ta façon d'avoir mon attention, j'en suis fortement attristé, j'espère que tu sauras me pardonner un jour... Pourtant je n'aurai jamais ton salut, car cette lettre ne te viendra jamais puisqu'elle brûle entre mes doigts...

Et comme les malheurs n'arrivent jamais seul, voilà que notre roi Aerion meure suite à une blessure... N'imaginez en rien des adieux déchirants, on lui rend les honneurs et finalement c'est un aurevoir en toute dignité qui est donné. Le visage grave, je regarde ma sœur saluant son mari et son roi une dernière fois. Elle ne pleure pas, ou tout du moins elle ne pleure plus. Arrive le moment fatidique où je lui fais face, je dois la réconforter...  Je vois bien que ses yeux ont rougis la veille, pourtant je n'arrive pas à sonder son regard. Nous sommes des inconnus qui ont partagé leur enfance et leur nom sans jamais se connaître. Les seuls mots qui sortirent de ma bouche furent « Il était un bon roi. ». Elle ne me répond pas et je demeure dans son silence.

Le silence est un ami fidèle de la solitude. Car le silence ne trahit jamais, bien au contraire, il est franc, spontané et est bien plus loquace que le plus grand des discours. Le silence de l'assemblée en dit long devant cette couronne tout juste posée sur la tête du jeune d'Aegon. Maintenant il fait partie de ces personnes sans cesse entourée et qui pourtant sont seules. Je connais ce sentiment et je tâcherai d'être l'épée et le bateau dont il a besoin. Je lui serai fidèle, comme je le fus pour son père et comme notre famille l'a toujours été. La fidélité est une qualité qui donne la dignité à l'homme, sans quoi il ne serait qu'un sauvage, un couard doublé un traître.

Au détour d'un couloir, je croise une jeune servante. Brune aux yeux verts. Elle inclina poliment la tête en ma direction, j'y répondis d'un bref sourire. Je savais qu'elle travaillait, mais je l'intimais de venir me parler dans les jardins. Ce n'était plus comme si je n'avais cure de ce qu'on disait d'elle ou de moi. Mes yeux scrutaient la jeune personne, elle avait terriblement grandie... Si bien que par moment, ces paroles n'étaient plus qu'un sourd son à mes oreilles et j'entrevoyais des ombres du passé. Ces yeux émeraudes, ces cheveux bruns ondulés... diantre qu'elle ressemble à sa mère. Sa vie ici semble lui convenir. Elle remarque que dame Visenya Targaryen l'observe avec insistance par moment. Elle se demande si cela n'est pas lié au fait qu'elle est nouvelle et encore peu sûre d'elle. Je ne dis rien, je me contente de l'écouter et profiter ce moment qui sera de courte durée. Je lui baise le front avant de la laisser repartir. C'est là que je vis une tête blonde fuir.

« Daena... »

Mais il est déjà trop tard.



« Un instant, c'est tout ce qu'il faut pour changer l'issue d'une situation. Je me rappelle de cette bataille dans la baie de Néra. Le vent écorchait nos joues et chaque éclat d'eau un coup de fouet. Nous étions en infériorité numérique, reclus sur une petite île non loin des côtes. Ils étaient nombreux avec de grands navires de mer, larges, résistants avec le double d'équipage de ce que nous possédions. Impossible de fuir, nous étions encerclés sur mer et sur terre. Disposé en plusieurs lignes, il n'a pas fallu longtemps à notre ennemi à surgir... Leur armée du bateau était si impressionnante qu'on eût cru que la mer devint une ombre de bois. Plus ils avançaient, plus mes capitaines levaient un regard nerveux vers moi. Cependant je ne fléchis pas un instant lorsque notre première ligne se fait percer. J'attends de voir plus de navires ennemis et j'ordonne l'attaque. Les navires glissent à grande vitesse et déjà les archers bandent leurs arcs. Notre première ligne avait parfaitement remplie sa mission et j'entendais le fracas des rames ennemis se déchirer sur les coques de leurs propres galères. Ils leur étaient impossible de naviguer dans un espace aussi restreint alors imaginez sans leurs rames ! L'eau n'était plus qu'un amas de bois et de corps gisants. Autant vous dire qu'ils n'ont jamais osé revenir ! »

Jamais les yeux de la noble n'avaient quitté les miens tant l'histoire fut intrigante. Impressionnée, elle eut le sourire que je recherchais.

« Magistral, tout simplement magistral ! »

« En effet, après tout je suis le grand Amiral de la flottre de Peyredragon. »

« Mais d'où vous vient cette cicatrice, grand Amiral ? »

Me dit-elle d'un sourire taquin.

« Ho c'est une longue histoire. »

« Nous avons toute la nuit pour ça... »

J'eus un sourire satisfait.



Mais les moments de légèreté ne durent qu'un temps, les morts m'entourent... Ma sœur, ma mère, le roi et sa sœur elle-même... malgré le temps qui séparent leurs morts, j'ai l'impression qu'ils tombent les uns après les autres. Et mon cœur n'a plus la place à la peine. Les morts passent et les vivants persistent. Si mon jeune fils Aethon se montre digne, ma fille Daena ne dissimule ni ses larmes, ni ses douleurs... La voir ainsi me chagrine et j'espère qu'elle deviendra comme moi sinon elle sombrera dans ses sentiments. L'heure n'est pas au deuil, l'heure à la célébration d'un nouveau monde avec l'Empire, des réformes et des souverains visionnaires. C'est un très grand privilège pour moi que d'être nommé Grand Amiral de la flotte de Peyredragon et je n'aurai de cesse de m'en montrer digne.

« Digne ? Comment veux-tu que je sois digne Evaenys quand tu te comportes de la sorte ?! Tu trouves ça amusant ? La Reine a été clémente en t'enfermant ! »

Elle me regardait dans les yeux, subissant mes remontrances en silence. Son isolement avait creusé ses joues et sous ses cils inférieurs s'étaient formés des cernes. Elle ignore qu'elle ne doit la vie qu'à mon nom.

« Quand je pense que je t'ai reconnu immédiatement sans la moindre honte ! Et c'est comme ça que tu me remercies ? »

Je ne peux m'empêcher de penser à Brysêis. Quelle aurait été sa réaction ?

« Nettoyer les draperies et latrines te ramèneront certainement sur le droit chemin. »

Mon père en aurait certainement fait de même avec moi, si ce n'est pire.

« Que cet égarement soit le dernier, sinon je jure par les Sept et les anciens que je serai moins clément ! »

Elle ferma les yeux, puis les rouvrit avant de les refermer une dernière fois. Elle chuta et j'eus tout juste le temps de la rattraper.

« Evaenys ? »

Elle ne répond pas. Penchant sa tête en arrière, je vois son visage inexpressif. Je la porte et appelle aussitôt un mestre. Il semble que son séjour dans le donjon l'ait épuisée. Elle a simplement besoin de repos me confit le mestre qui s'éloigne. Je m'assois à côté d'elle, elle est toujours inconsciente. De mes doigts, je chasse quelques mèches de ses joues. Je la regarde silencieusement, elle est si paisible... Relevant le regard, je fais face à un songe du passé, pourtant mon cœur bat toujours la chamade à sa simple vue. Elle me regarde avec bienveillance.

« Ne soit pas aussi dur avec elle Nat'. »

Je reste interdit.

« Quoi ? J'ai quelque chose sur le visage ? »

Je ne parvins pas à réagir.

« Je me permets bien des libertés sur la manière de te parler et ça ne t'a jamais déranger. Tu sais de qui elle tient ça. »

Elle s'était avancée près de la fenêtre, se penchant elle attrapa une fleur. Je la regardais circonspect. Elle la tendit vers moi avec un sourire.

« Tu t'en souviens ? »

Entendant un bruit à la porte, je détourne le regard puis le reporte vers mon songe... mais il a déjà disparu. Je me lève et pars de la chambre. Quelques heures plus tard une volubilis blanche sera posée sur sa table de chevet.[/i][/color]



On perd le peu d'innocence qu'il nous reste lorsqu'on devient père. Personne ne vous y prépare vraiment d'ailleurs. On peut y voir un triste signe du destin, une des Dieux ou encore une bénédiction. Je peux vous dire que le jour où vous avez enfin la providence d'avoir un héritier, c'est un jour qui vous change profondément et pour toujours. Attentif au moindre de ses gestes, vous avez envie qu'il apprenne toujours plus pour qu'il soit meilleur que vous. Il représente l'avenir et l'espoir d'un monde meilleur. De ce fait, il vient toujours avec moi sur mer, je lui montre les bateaux, les cartes, les courants et les vents. Aethon est un petit garçon surprenant, très sérieux, il se montre volontaire et très sérieux dans ses tâches. Il est très certainement meilleur fil que je n'ai su l'être, il me rend fier et fort... contrairement à sa sœur...

Alors qu'on l'envoyait en mission diplomatique - pour une fois qu'on lui donnait de véritables responsabilité après son affront - elle n'a rien trouvé de mieux que de révéler des informations secrètes au Roi de l'Orage ! Par les Sept ! Que les anciens me gardent de blasphémer ! Quelle sotte ! J'ai tout de suite écris une lettre à notre Reine, elle l'a vite mis à l'écart. Moi je n'ai plus les mots pour parler de ma déception... Je ne peux plus la regarder sans éprouver une honte viscérale … Elle a cherché son isolement...

Il me faut la marier et je pense sincèrement que c'est la bonne chose à faire... J'espère qu'elle entendra raison. Et pour la première fois, ma femme Lyse et moi-même sommes tombés d'accord sur son fiancé. Un certain Aylan Redwyne, le seul de sa famille qui ne semble pas être un couard. Il a toujours su montrer sa fidélité et c'est quelque chose que je respecte grandement, peut-être même que cette alliance pourra faire entendre raison au reste de sa famille. J'ai d'ailleurs eu la chance de rencontrer le jeune homme. C'était juste après mon voyage du côté d'Espois, ça n'a pas duré longtemps, mais mes intuitions ne me trompent jamais.

Attrapant fermement l'épaule du jeune homme, mes yeux perçants traquaient les siens.

« Je compte sur vous pour remettre sur le droit chemin ma jeune Daena, elle a encore beaucoup à apprendre. Sachez vous montrer ferme avec elle, sinon je crains qu'elle n'en fasse qu'à sa tête. »

À aucun moment il ne montra de faiblesses ou d’inquiétudes.

« Vos conseils sont d'or. Soyez sans crainte Lord Velaryon, grand Amiral de Peyredragon, elle sera une digne Lady Redwyne. »

Je lui offris un sourire d'approbation.

« Bien. Je me réjouie de votre union, puisses-t-elle nous apporter prospérité et honneur. »

Il recouvrit sa main de la mienne.

« Je m'en réjouie d'avance. »



On dit que seul un Dornien peut vraiment comprendre Dorne. Ce qui n'a rien de réellement étonnant. Même les enfants de la forêt nommaient Dorne « la terre vide ». Tout n'est que dune de sable sous un soleil de plomb... on raconte même que le vent peut soulever des tempêtes de sable capables d'arracher la chair et les os en un instant. Et que dire de leur politique ? Ils se croient tout puissant, insoumis à quelconque loi si ce n'est la leur. Tant de temps de bienséances gâchées, de navires échoués et d'hommes morts pour défendre ces sauvages ! Je savais qu'on ne pouvait pas leur faire confiance... Ils regretteront amèrement leur décision. Sans parler de ces foutus Fers-nés...

Mais pour le moment c'est un nouveau qui vient faire son apparition qui attire mon attention. Littéralement sorti de nulle part, ce Tigre de Volantis se prend déjà pour un roi. Je compte bien le faire déchanter !