Seconde Bataille de la campagne de Dorne, entre le Royaume du Bief soutenu par les Croisés des Sept, et la Principauté de DorneAprès la victoire coûteuse du Fort des Eperons, les dorniens étaient désorganisés. Au sud, toujours plus de troupes ennemies venaient encercler Noirmont, soutenue par des dizaines de navires assurant la plus grosse partie de leur ravitaillement, tandis qu’au Nord une nouvelle armée bieffoise, passant par l’Orage, menaçait Havrenoir et la Tour de la Joie. Le pays était de plus en plus pris à la gorge et l’armée de Lord Cuy avançait parmi les cols sinueux des Montagnes Rouges, ralenties par les troupes légères de Dorne mais jamais arrêtées. Quelques embuscades eurent raison de patrouilles bieffoises et les troupes isolées essuyaient quelques tirs, flèches et billes de fronde, avant que l’ennemi ne s’enfuit à nouveau dans les montagnes. A plusieurs reprises, les hommes de Cuy parvinrent à accrocher ces guérilleros et leur rendirent coup pour coup, mais l’ennemi était désormais prévenu de son avance, et de son itinéraire. Le commandement dornien était toutefois confus quant à la suite à adopter pour la campagne. Il fut finalement décidé de sortir de Noirmont désormais menacée la majorité des troupes mobiles, cavalerie légère et lourde notamment, avant que le siège de la ville ne commence.
Mais Cuy avait su manœuvrer son avant-garde avec rapidité. Ser Varnier commandant les troupes à l’avant entra rapidement au contact de la ville et il anticipa le siège de la cité en avançant sans attendre le reste des troupes. Ses unités étaient toutefois fatiguées par la marche et les escarmouches contre la guérilla, aussi au moment où les seigneurs Allyrion et Dalt préparaient leur sortie, laissant toutefois une forte garnison en place sous les ordres d’un Lord Noirmont aigri, en colère après ce qu’il qualifiait d’abandon.
Les deux armées furent surprises par la rapidité de l’autre à faire mouvement alors que le soleil, pas encore au zénith, cuisait toujours les collines escarpées où poussaient quantité de vignes et au loin, les bieffois apercevaient les fameux vergers de pêches et d’agrumes de la cité. L’endroit était dense, mais il y avait toutefois une plaine permettant de manœuvrer. Varnier rendit compte à son général en chef de la manœuvre dornienne, et engagea ses troupes dans la bataille sans attendre qu’elles ne soient déployées, dans la plus grande confusion.
Clique sur l'image pour l'agrandir Plan de Bataille des BieffoisSer Varnier sait qu’il dispose de la supériorité numérique, et que celle-ci va s’accroître à chaque instant car derrière ses propres colonnes suivent des milliers de bieffois qui ont hâte d’en découdre. Certes, ses troupes sont fatiguées, mais qu’importe, il faut vite écraser ces quelques unités qui cherchent à fuir le funeste destin de la cité ! Varnier compte donc déployer sa cavalerie et attaquer rapidement les troupes dorniennes l’empêchant de faire le siège de la ville. Malheureusement, ce n’est pas tant la fatigue qui mine ses troupes que leur impréparation à se battre ; les fantassins et cavaliers marchent déjà depuis plusieurs heures sans faire halte et la colonne s’est étirée, rompant la cohésion de certaines unités. Varnier passe donc les premières minutes de la bataille à chevaucher en remontant sa colonne, criant ses ordres, essayant d’apprêter ses troupes autant que possible.
L’objectif des bieffois est d’empêcher la fuite des unités dorniennes.
Plan de Bataille de DorneLord Allyrion et Lord Dalt ont reçu l’ordre de quitter la ville avec leurs troupes, afin de rejoindre d’autres unités dorniennes plus en sécurité du front, laissant Lord Noirmont et Gargalen tenir la cité avec ce qu’il restera. Le but est double ; renforcer les forces mobiles pour tenter plus tard une bataille rangée, mais aussi diminuer le nombre de bouches à nourrir dans la ville, car les chevaux viennent toujours vite à court des réserves de fourrage et bien pire, de grain pour les destriers. Le but de Lord Allyrion, qui commande la cavalerie, est de sauter à la gorge de l’ennemi en vagues successives, toutes en manœuvres, pour l’empêcher de s’en prendre à la colonne de Lord Dalt, avec l’infanterie, qui devra profiter du repos de ses troupes pour entamer une marche forcée vers le Nord. Dans le pire des cas, si jamais les troupes de Lord Allyrion devaient être dépassées, les archers de Lord Noirmont se tiennent prêts à couvrir la retraite depuis les murailles, mais tout le monde espère ne pas en arriver là.
L’objectif des dorniens est de savoir faire fuir leur armée et d’empêcher l’ennemi de prendre pied en ville.
Premier Tour ; Insoumis, invaincus, intacts.Clique sur l'image pour l'agrandir Les dorniens passent à l’attaque ! Leur cavalerie manœuvre avec brio, fonce d’abord sur les lignes bieffoises en plein en train de s’organiser, tandis que les premières volées de flèches clairsèment les rangs ennemis. Les arcs courts dorniens sont redoutables, et préparent le choc. D’abord celui des lourds, emmenés par Lord Allyrion lui-même. Les sergents dorniens parviennent à étriller les éclaireurs bieffois pour se ménager ensuite un espace et charger, épée au clair. Les rangs bieffois sont enfoncés mais les renforts en cavalerie lourde colmatent la brèche. Lord Allyrion fait preuve de sa maîtrise en désarçonnant plusieurs gueux, mais les bieffois parviennent de justesse à empêcher la percée dornienne. Les rangs bieffois ont cependant du mal à se reformer ; flèches et charges de petits groupes n’arrêtent pas de les désorganiser et malgré leur équipement supérieur, les bieffois ont bien du mal à se relever de cet assaut initial. Beaucoup de montures, dispersées par les flèches et les armes légères des cavaliers dorniens, contribuent au chaos dans les rangs du Bief.
Sur le flanc, les bieffois profitent des pentes et du couvert des vignes ; ils ont bien du mal à y manœuvrer mais la plupart démonte. Ils échangent javelots et flèches avec leurs homologues dorniens, qui tentent de charger mais sans que la charge n’aboutisse à cause du terrain surtout, mais aussi des tirs bieffois pendant leur progression. De l’autre côté, les cavaliers légers dorniens font jouer à fond leurs avantages, décochent flèches sur flèches sur la charge désordonnée des hommes de Ser Varnier et vont parfois au contact quand une occasion se présente. Les bieffois sont partout stoppés par une cavalerie déjà en ordre de bataille et assez agressive, toutefois de nouveaux renforts annoncent l’arrivée de l’armée du Bief, au compte-goutte certes, mais les choses vont se compliquer pour les dorniens !
Pertes du flanc gauche- Les bieffois perdent 250 cavaliers lourds
Les cavaliers bieffois passent « ébranlés »
- Les dorniens perdent 120 cavaliers légers
Pertes du centre- Les bieffois perdent 490 hommes dont 290 cavaliers légers et 200 cavaliers lourds.
Les cavaliers bieffois passent « ébranlés »
- Les dorniens perdent 220 cavaliers lourds.
Pertes du flanc droit- Les bieffois perdent 200 cavaliers légers
- Les dorniens perdent 150 cavaliers légers
Pertes totales :- Les bieffois ont perdu 940 hommes dont 450 cavaliers lourds et 490 cavaliers légers.
- Les dorniens ont perdu 490 hommes dont 220 cavaliers lourds et 270 cavaliers légers.
Second Tour ; Noirmont, seul face à la tempête.Clique sur l'image pour l'agrandir Le plan des dorniens fonctionne à merveille ; l’infanterie parvient à s’éloigner rapidement alors qu’elle s’est préparée pour une longue marche. Ces piquiers et lanciers de Dorne prennent le risque, sur ordre de lord Dalt, de marcher au pas de course vers le nord, leurs affaires empaquetées sur leurs dos ou sur celui de mules qui les accompagnent. L’armée sait ainsi profiter de la fatigue bieffoise. En revanche, le décrochage des cavaliers dorniens est plus compliqué. Le plan suit son cours et le désordre causé par la cavalerie lourde est tel que les bieffois se reforment, Lord Allyrion sait donc faire tourner casaque à sa cavalerie de choc. Toutefois, les légers restent sur place et tournoient autour des troupes bieffoises en approche, les harassant de flèches. La donne change, maintenant plus d’un millier de tireurs bieffois repoussent les dorniens, en subissant de lourdes pertes en retour mais les cavaliers sont sévèrement pris à partie. Pis, devant leur fuite une partie de la cavalerie bieffoise, la légère, se reforme et repart à l’attaque, tuant et capturant quelques hommes, mais subissant de lourdes pertes à leur tour quand les dorniens décochent quelques salves à bout portant avant de se retirer.
Le gros de l’armée bieffoise a beau arriver, les dorniens ont réussi leur pari, les bieffois ne se rapprochent pas et n’ont pas les ressources pour les poursuivre !
Pertes de l’arrière-garde- Les bieffois perdent 300 hommes dont 120 cavaliers légers et 180 archers
- Les dorniens perdent 300 cavaliers légers
Pertes totales :- Les bieffois ont perdu 1240 hommes dont 180 archers, 450 cavaliers lourds et 610 cavaliers légers.
- Les dorniens ont perdu 790 hommes dont 220 cavaliers lourds et 570 cavaliers légers.
EpilogueLes dorniens ont réussi leur pari ; ils concèdent le terrain à l’ennemi mais parviennent à extraire de Noirmont leurs meilleures unités. Lord Allyrion a su protéger la retraite, tandis que Lord Dalt a su faire preuve aussi bien d’organisation que de rapidité dans l’exécution du plan. Ainsi, la troupe a perdu toutefois une partie de ses effectifs mais sera à même de rejoindre d’autres armées dorniennes, progressant plus vite dans des montagnes qu’elles connaissent mieux. Les dorniens auront su faire preuve d’une grande agressivité et d’un grand sens de la manœuvre, contrebattu toutefois sur la fin des combats par la puissance de feu bieffoise, qui arrive à saturer de tirs l’environnement proche de ses grands corps d’infanterie une fois que ceux-ci se mettent en ordre de bataille.
Toutefois, on ne gagne pas une guerre avec des évacuations. La nouvelle de la fuite d’une partie de l’armée, si elle se justifie très bien d’un point de vue stratégique, passe relativement mal auprès du peuple et des nobles qui ont pour le moment l’impression que leurs troupes reculent sur tous les fronts. Le Fort des Eperons a pu voir de nombreux nobles dorniens se faire tuer pour sa défense, on parle d’une armée bieffoise prête à envahir le nord du pays tandis qu’une autre pénètre dans ses entrailles par le centre, alors que les Météores sont déjà assiégés et que les côtes sud du pays sont à nouveau pillées.
Pis, l’armée bieffoise ne resta qu’un jour ou deux le temps de refaire une provision de vivres sur l’arrière-pays, pillant ce qu’il restait et brûlant ce qu’ils ne pouvaient emporter. Malgré l’exode d’une bonne partie de la population, il restait toujours des traînards ou des gens qui ne voulaient pas quitter leur chez-eux. Les bieffois répondirent aux pillages dorniens de ces derniers mois par la même violence. Noirmont ne fut pas mis en état de siège, contrairement aux craintes, et peut-être aussi aux espoirs des dorniens. Non, l’armée poursuivit sa route vers le sud, vers Haut-Ermitage, protégeant ses arrières autant que possible en cas de retour offensif de l’ennemi, suivant le fleuve vers la prochaine cité dornienne.
Pour les bieffois, le ravitaillement de toutes ces troupes posait de nouveaux défis logistiques que le Ministre de la Guerre se mit en tête de régler, grâce notamment à l’appui de la flotte de Fer mais aussi des navires récemment mis à disposition par des marchands dans le cadre de la croisade. Pour les dorniens, le problème restait toujours d’arrêter l’ennemi. Pour ce faire, Dorne pouvait toujours compter sur de larges unités mobiles, renforcées désormais par Lord Allyrion et Lord Dalt.
Points des dorniens-5pts défaite bataille mineure, terrain perdu
+5pts objectif atteint
Points des bieffois+5pts victoire bataille mineure
-5pts objectif perdu