Sujet: Tour 4 – Le Royaume des Rivières et des Collines - Année 0 - Mois 10 - Semaine 3 Dim 24 Fév - 9:41 | |
| Le Royaume des Rivières et des Collines Conflans La bataille de Paege avait provoqué un basculement dans la guerre entre la Coalition et le Royaume du Sel et du Roc. Harren le Noir voyait une de ses armées défaite à quelques jours de marche seulement de sa capitale. Nordiens et Peyredragoniens s’étaient unis pour défaire la formidable chevalerie du Conflans. L’aristocratie du pays des rivières fut mortifiée par la nouvelle de la défaite, relançant le cruel désastre de Beurlieu, quelques mois plus tôt. Là où les fer-nés s’étaient illustrés au Nord ou à Dorne, là où Joren Hoare avait profondément meurtri l’Orage, les riverains, parangons de la chevalerie de Westeros, avaient été décimés. Les hallebardes dorniennes avaient étrillé les milices communales et les mâchoires du terrifiant dragon Meraxès avaient mis un terme à de glorieuses lignées. Battu, Ser Tully, héritier de Vivesaigues et commandant de l’Ost, fut alors approché par le Roi du Nord et la Reine de Peyredragon. Ensemble, les deux souverains décidèrent le jeune chevalier, futur plus grand seigneur du Conflans après le Roi, à changer d’allégeance. Harren le Noir n’était pas économe du sang de ses troupes. Plus de trente mille de ses hommes avaient déjà perdu la vie dans ses innombrables guerres de conquêtes, symboles de son appétit pour la gloire et de sa soif de pouvoir. Tully en vérité, avait été laissé avec peu de moyens face aux Loups et aux Dragons. Il avait certes la fine fleur de la chevalerie avec lui, mais pas pour autant l’essentiel de la cavalerie riveraine, une infanterie constituée de levées féodales et manquait cruellement de tireurs. Ces déficiences en effectifs, avaient été lourdement grevés par les prélèvements de Joren Hoare sur les effectifs du Royaume pour satisfaire aux besoins de sa conquête orageoise. Cette défaite fut bientôt érigée par les vainqueurs en signes de l’affaiblissement d’un souverain cupide et félon, qui laissait des troupes appauvries pour défendre son peuple tandis que ses meilleures unités partaient conquérir toujours plus de terre. La défaite eut écho d’injustice, d’abandon, et cette faille fut largement exploitée par le Roi du Nord, Torrhen Stark, qui avait une longue expérience de la guerre. Le Loup de Winterfell décida Ser Tully à abandonner Harren Hoare, et la Reine Rhaenys de Peyredragon convainquit, par sa verve et sa passion, de joindre les volontaires du Conflans au reste de la coalition. Ceux qui devinrent quelques jours plus tard Empereur et Impératrice avaient passé un marché avec Lyham Tully. Vivesaigues deviendrait la capitale d’un royaume du Conflans libéré, les Tully devenant dépositaires de l’antique couronne des Rivières et des Collines. Le Conflans ainsi libéré se battrait au sein de l’Empire naissant de Westeros, en égal vis-à-vis du Nord, de Peyredragon, ou de l’Orage. Tully savait qu’il jouait sa lignée, son avenir, et celui de son pays. Harren Hoare n’était pas homme à pardonner les trahisons. Lyham, à peine remis de ses blessures de Paege, se présenta alors aux centaines d’hommes capturés comme lui à la suite de la bataille. Discours de Lyham Tully à ses troupes - Spoiler:
Il avait passé des journées entières à réfléchir. Et ses nuits avaient été hantées par le poids de sa décision et par ce qu’il s’apprêtait à faire. Et pourtant, il n’avait jamais été plus sûr de toute sa vie. Sa chance, la chance de son peuple était là. S’il échouait, il ne serait pas là pour voir les riverains payer le prix fort pour sa trahison même s’il savait qu’il serait bien plus élevé qu’il ne pourrait l’imaginer. Si Hoare était réputé pour sa fourberie, jamais il ne lui pardonnerait ce qu’il comptait faire.
Il avait été autorisé à porter sa tenue, celle parée des couleurs des Tully. La truite argentée sur un fond bleu et rouge brillait plus que jamais alors qu’il inspirait, s’obligeant à garder la tête froide. Un semblant d’estrade avait été monté au milieu de la cour, là où les prisonniers les mieux lotis pouvaient marcher durant la journée. Et tous avaient été regroupés ici. Pour l’écouter. Car il était temps de passer à l’acte et de faire ce pour quoi il s’était engagé en mettant le genou à terre face à ses nouveaux souverains.
« Mes amis. Mes frères. L’heure est grave. Bien plus que nous ne pourrions l’imaginer. La défaite que nous venons de subir a été des plus marquantes, pour vous comme pour moi. Nous avons été lâchés face à ce monstre ailé, sans les armes qui auraient pu nous être utiles face à lui. Il était tout bonnement impossible de survivre à cette rencontre, quand bien même vous avez tout donné pour nous apporter une victoire qui aurait relevé du miracle. »
Impossible de ne pas se rendre compte du silence qui l’entourait et des regards braqués sur lui. Il se demandait si le nordien et la dragonne étaient là ou non, s’ils interviendraient.
« Vous vous êtes battus à mes côtés. Certains d’entre vous sont morts en suivant mes ordres. Des frères, des fils, des amis qui ne reviendront jamais. Et rien de ce que je ferais ou ne dirais ne pourra effacer cela. Pourtant, nous pouvons faire en sorte que ces sacrifices n’aient pas été vains. Et que ceux à venir le soient encore moins. »
Et voilà, le moment crucial arrivait. Déglutissant, il se redressa pour leur faire face.
« Nous nous sommes battus pour une cause qui n’est pas la nôtre. Pour une famille qui n’a cure de notre devenir. Les Hoare nous ont laissé face à des milliers d’hommes pour aller conquérir des terres du sud. Tout comme ils avaient conquis les nôtres il y a des décennies de cela. Sans se soucier des forces qui allaient venir droit sur nous et dont ils ne pouvaient ignorer l’existence. Ils nous ont sacrifiés pour RIEN ! Et ils n’auront pas de scrupules à recommencer dès que l’occasion se reproduira. Car nous ne sommes que des pions pour eux, dans un jeu des trônes qui ne nous appartient pas. Mais il ne tiens qu’à nous de changer les choses. Car aujourd’hui, nous en avons enfin l’occasion. »
Son regard se posa un instant sur certains de ces hommes qu’il connaissait si bien. Qui seraient prêts de nouveau à mourir pour lui. Il le savait. Mais il fallait qu’ils sachant pourquoi ils se battraient à l’avenir.
« Bracken, Nerbosc, Mallister, Darry, Mouton, Vance, Petitbois, Guède, Piper ou encore Whent. Je vous demande de vous LEVER et de vous dresser contre cet homme qui n’a fait que répandre notre sang pour assouvir ses velléités de conquête. Je vous demande de marcher avec moi pour reconquérir nos terres et faire en sorte qu’elles nous appartiennent pour de bon. Pour nos femmes, nos enfants, pour l’avenir du Conflans. Je vous demande de me suivre, moi, le futur Roi du Conflans. Votre Roi. Si vous m’accordez cette chance de marcher vers la victoire en votre nom à tous. »
Le discours convainquit la plupart des captifs, certains fermement décidés à unir leurs forces à leurs ennemis d’hier pour renverser un tyran, d’autres par craintes de leurs geôliers ou du terrifiant dragon qui les avaient décimés. Certains refusèrent tout net de prendre les armes et restèrent emprisonnés. La troupe ainsi mobilisée fut toutefois motivée par un formidable élan de liberté, de renouveau, et pour certains, nobles en particulier, par la perspective de voir leurs terres et prérogatives élargies en servant un nouveau régime. La qualité de la troupe ainsi recrutée fut toutefois disparate, et des levées de volontaires des régions sous contrôle de la coalition ; Herpivoie, Darry, Salins par exemple, vinrent grossir les rangs de cette armée de fortune, commandée par une élite de cavalerie lourde. Tully ne comptait pas uniquement s’ériger en chef de guerre. Deux semaines après la bataille de Paege, son vieux père, qui commandait la place de Vivesaigues, usa de sa garnison, de ses gens d’armes et miliciens pour corrompre ou jeter dehors la petite troupe d’Harrenhal qui s’assurait de la place. Vivesaigues déploya alors de formidables bannières aux couleurs du nouveau souverain du Conflans. Le vieux Lord Kian bénéficiait d’un bon concours de circonstances ; des décrets royaux lui avaient assuré de larges stocks de grains et le droit de mobiliser des miliciens sans être inquiété. Le vieux renard avait aussi entrepris, depuis de longs mois, de contacter et de tester les loyautés de ses propres vassaux… Harren le Noir avait laissé faire, sans doute convaincu de la crainte et du respect qu’il imposait à ses bannerets. Lettre de Lyham Tully à son père, - Spoiler:
Père.
Si je prends la plume aujourd'hui, c'est que l'heure est encore plus grave que nous le pensions. Bien des choses se sont déroulées depuis que nous avons quitté Vivesaigues, prêts à affronter un ennemi qui nous a vaincus, comme cela ne pouvait qu'arriver. Malgré une armée aussi vaillante que nous aurions pu l'attendre, ils étaient mieux préparés, mieux armés et surtout, ils possédaient ce dragon que nous ne pensions voir que dans nos cauchemars.
Et pourtant, malgré leur victoire, quelque chose de surprenant est arrivé. Ils sont venus à moi pour me proposer de rendre à nos famille leur grandeur passée. Cette grandeur que vous n'avez cessé de m'évoquer durant ma jeunesse, celle des Rois que nous avons été dans une vie antérieure. Ils ont proposé de m'allier à eux et de faire en sorte que le Conflans redevienne aussi libre qu'il pourra l'être. Avec notre famille à sa tête. Et le Roi du Nord, le fils ainé du loup, épousera l'une des nôtres. Probablement Charissa mais cela reste encore à définir.
Toujours est-il que j'ai besoin de vous Père. Pour nous aider à lutter contre celui qui, autrefois, nous a envahis et nous a privé de cette liberté qui était la notre. Vous savez quelle position stratégique occupe Vivesaigues, de part le croisement des fleuves mais aussi la proximité avec les Jumeaux. Il faut faire en sorte d'aider les troupes du Nord à entrer sur nos terres sans difficultés mais aussi, réunir un maximum d'hommes, de matériel, que je pourrais avoir sous mes ordres. Vivesaigues connaitra peut-être un siège, je ne saurais dire à quel point notre pays va être déchiré quand tout ceci sera connu des autres. J'ai besoin d'entendre votre soutien plein et entier et surtout, de savoir que vous êtes prêt à tout pour que nous puissions vaincre celui qui nous a asservi pendant des décennies.
Je ne sais quand nous pourrons nous revoir Père, mais sachez que je n'oublierais en rien vos enseignements. Et que j'espère que nous continuerons de suivre la même voie, sous le regard des Dieux.
Lyham.
Au-delà de Vivesaigues, d’autres bannerets du Conflans rejoignirent la coalition. Lord Herpivoie et Ser Darry, conquis après Paege par l’armée coalisée. Lord Bracken refusa tout net et menaça Lord Kian de représailles ; son propre fils se battaient dans l’armée du Prince Joren et aura tôt fait, clamait-il, de purger le Conflans des traîtres et de la pourriture étrangère. Les Mouton, Vance, Guède et Whent eurent également vent des manœuvres de Tully, en capturant notamment des envoyés ennemis qui cherchaient à corrompre leurs troupes. Ces plénipotentiaires furent pendus comme traîtres. L’annonce fit déserter et changer de camp de petits groupes de soldats riverains, notamment Piper et Petitbois, qui vinrent grossir les rangs des troupes présentes à Herpivoie. Les Nerbosc rejoignirent les Herpivoie et Darry, malgré leur position complexe. L’aînée des Nerbosc était en effet Alysanne Tully, nouvelle Reine du Conflans, et le peuple du fief exécrait l’occupation récente de soudards fer-nés, des marins détachés de la Flotte de Fer, brutaux et indisciplinés. Pourtant, Lord Nerbosc, beau-père de Lyham Tully, avait perdu la vie à Paege. Il fut bientôt considéré comme un martyr, massacré sur l’autel des ambitions d’Harren Hoare. Lorsque la nouvelle de la rebéllion Tully parvint jusqu’à Corneilla, Remus Nerbosc, nouveau seigneur des lieux, prit la tête d’une émeute populaire qu’il renforça de ses hommes d’armes et de la milice. Lors d’une nuit terrible, les marins fer-nés furent mis en pièces dans les tavernes où ils avaient l’habitude de s’aviner et de côtoyer les putains. Remus Nerbosc haïssait les nordiens pour lui avoir pris son père, mais il détestait plus encore ces maudits fer-nés qui avaient conduit son pays à la ruine. Il fit savoir à Kian Tully que les forces restantes de Corneilla appuieraient Vivesaigues. Les autres grands seigneurs se figèrent dans une loyauté ferme à Harrenhal, ou dans une position attentiste vis-à-vis du vainqueur de la prochaine bataille, mais restèrent dans le rang. Lord Mallister se fâcha avec son fils cadet, qui était désireux de jurer allégeance à Lyham Tully et de forger un nouvel avenir pour le royaume. Le vieux seigneur, trop pieux, avait déjà mobilisé le reste de ses forces pour la Croisade contre les païens. Il tourna dès lors son regard vers Corneilla, repaire de « foutus hérétiques » qui allaient aider les païens du Nord et de Peyredragon à conquérir le reste du royaume. La guerre devenait fratricide au Conflans. Et les choses allaient empirer avec les forces de croisade qui n'allaient pas tarder à déferler. Militairement, les pertes, désertions et séditions n’avaient que peu d’importance quantitative ou qualitative au regard de la vaste armée qui restait fidèle aux Hoare, mais il s’agissait toutefois de troupes motivées, jouissant de complicités dans plusieurs places fortes du Royaume… Qui servaient maintenant l’ennemi d’Harrenhal. Le coup porté à Harren le Noir était plus politique que militaire ; ses osts se passeraient aisément de quelques centaines, voire de quelques milliers de soldats. En revanche, le vernis bien lisse du plus puissant royaume de Westeros était en train de se craqueler sous la pression d’ennemis qui se pressaient au dehors et au-dedans de ses frontières. Plus que jamais, les forces s’étaient équilibrées. Et plus que jamais, les arguments des Hoare pour chercher l’amitié des dernières puissances neutres, Val d’Arryn et Terres de l’Ouest en tête, s’étaient vérifiés. Stark et Targaryen s’étaient unis et voulaient unir Westeros, par la force s’il le fallait. |
| Le Cyvosse Chaos is a ladder. Many who try to climb it fail, and never get to try again. Messages : 23752 Membre du mois : 5359 Maison : Je ne sers aucune maison Célébrité : Aucun
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