La guerre est une affaire de circonstances, d'improbabilités et d'incidents, dont l'enchaînement a de fâcheuses conséquences pour tous les camps impliqués dans pareille affaire. L'affaire qui s'est déroulée cette fin de quatrième mois de l'année est fort intrigante, et hautement dramatique.
Aux Epois, à la frontière entre le Conflans et la Baie de la Néra, se rassemblait une solide armée de nobles et soldats Riverains. Ils étaient venus là à l'appel du Roi des Rois Harren Hoare, pour stopper l'avance du Cerf et du Dragon sur le continent. L'armée, assez vaste, vivait cependant dans l'attente de renforts car les rumeurs courant sur la Reine Rhaenys et plus encore sur le Roi Argilac Durrandon, étaient assez intimidantes.
C'est dans ce contexte qu'arrivant de Claquepince, une colonne de près de 3 000 mercenaires d'Essos, piquiers et arbalétriers, prit ses quartiers aux Epois. Embauchée par Harren le Noir, la Compagnie Noire menée par Crispian Forell, se targuait d'être une formidable force combattante.
La cohabitation entre ces arrogants étrangers, prompts à la boisson, aux jeux de dés et à la bagarre, se fit assez mal avec les Riverains qui n'étaient pas moins tendres. Très vite, les hommes de la Compagnie Noire furent accusés de lâcheté et de couardise, pour avoir fui Claquepince sans se battre et surtout, pour colporter les rumeurs les plus innommables sur le dragon à disposition des Targaryen, et sur les légions qui l'accompagnaient. L'affaire dégénéra en de multiples bagarres d'ivrognes, qui alimentèrent la défiance entre les deux contingents. Les actes d'indiscipline se multiplièrent et l'on nota un surcroît de désertions côté Riverains, ce qui fit sortir de ses gonds le prince Joren Hoare, fils du roi Harren en personne, commandant l'armée.
Convoqué, Crispian Forell fut sommé de mieux tenir ses hommes mais l'affaire prit une tournure encore plus malencontreuse lorsque le mercenaire fut durement vilipendé par les nobles du Conflans, présents à l'assemblée. Une bousculade dégénéra en confrontation lorsque les épées furent tirées. Quelques mots plus hauts que les autres eurent pour effet d'allumer l'étincelle, et quelques minutes plus tard la rumeur s'était répandue dans la ville que l'on avait attenté à la vie du Général de l'armée.
Les cantonnements furent alors dévastés par des soudards en colère, mercenaires contre conscrits du Conflans. Chacun y alla des armes à portée de main et la ville résonna des heures durant du fracas des armes et des hurlements des mourants. La population s'enferma, se claquemura, mais essuya de nombreuses pertes, prise entre deux feux. On s'étripa des heures durant dans les rues même de la ville, et au crépuscule, ce qu'il restait de la Compagnie Noire fut forcée de s'ouvrir un chemin par la force par la poterne nord, la seule encore accessible.
Les circonstances de l'incident ne sont pas encore élucidées. Joren Hoare va bien, apparemment, ainsi que ses généraux. Il aurait perdu un peu plus de deux mille hommes, mais une large partie n'était que légèrement blessée car les troupes, sans préparation, étaient mal équipées.
Crispian Forel en a réchappé, dit-on, couvert de sang, à la tête de près d'un peu plus de mille survivants. Le reste n'est que peu composé de tués, mais tous les blessés ont été achevés sur place et les prisonniers faits lorsque les portes furent fermées, se retrouvèrent pendus sur la route menant à la ville dès le lendemain. Crispian Forel se dirige vers le Nord, car le sud et l'ouest lui sont interdits. Il le fait peut être dans l'espoir de faire prendre la mer à ses troupes, à Viergétang ou à Salins. Il n'est pour l'instant pas poursuivi, car Joren Hoare craint sans doute d'être pris à revers par les troupes coalisées qui s'agitent au sud-est.
Points du Conflans :Gain de 5 points, bataille mineure remportée.
Perte de 5 points, mercenaires incontrolables !
Gain de 2 points pour conservation du bourg.