La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Êtes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
Affirmer que je suis une fervente partisane de l'empire depuis la première heure serait bien hypocrite de ma part. C'est un peu par contrainte que j'ai rejoint les rangs de ce regroupement de nations fédérées, plus pour suivre mon époux que par réelle conviction politique. Dans les tous premiers instants c'est avec un grand effroi que je considérais cette nouvelle position qui serait la mienne et les tâches que j'aurais à affronter, sans parler du danger accru que cela faisait courir à ma famille. Néanmoins, il m'a fallu porter un regard différent sur cet empire que j'avais combattu par l'intermédiaire de ma maison. Les idées défendues ne sont ni mauvaises ni sottes, mais c'est une innovation immense, un coup de pied dans la fourmilière et on ne me peut me blâmer de rester méfiante.
Avant toute chose je suis d'une loyauté indéfectible à ma famille, à ma maison, je connais ma place et ce que le devoir me dicte. Il est depuis longtemps clair que le Conflans ne pourra survivre s'il se retranche dans une indépendance égoïste et fratricide. L'Empire semble être notre meilleur espoir, mais je ne suis pas encore prête à lui sacrifier ma famille, j'espère sincèrement que Lyham sait ce qu'il fait.
Will you still love me, When I'm no longer young and beautiful ? I know you will
********* Des heures, cela faisait très concrètement une journée entière que Lord Nerbosc tournait et retournait inlassablement dans les couloirs séparant la modeste salle de réception de son castel à la chambre conjugale. Cette attente était insupportable, proprement insoutenable en ce qu'elle lui jetait à la figure son inutilité. Pourtant, dans cette société plus que patriarcale le moment de l'accouchement était bien le dernier espace laissé à la féminité pour trôner en maîtresse absolue. Nul ordre, nul acte de la part du Lord ne pourrait influencer en quoique ce soit le résultat de ce qui se jouait sur sa couche, pour cet homme d'action forgé dans les batailles cela avait quelque chose de terrifiant et d'extrêmement énervant. Il n'en était pas à sa première expérience de naissance, mais seulement à sa deuxième, s'il connaissait à présent le déroulement des choses, il n'avait pas assez d'expérience pour prendre cela avec une tranquille assurance.
Peu importe l'intensité de l'exercice qu'il s'imposait par une marche effrénée ou la souplesse de ses réflexions quant aux différentes issues de l'évènement Landor Nerbosc devait s'avouer faire face à une angoisse bien différente que celle pouvant étreindre le cœur d'un homme sur un champ de bataille.
Il ne craignait pas pour l'enfant, il ne le connaissait pas encore vraiment, ce n'était qu'un concept pour le moment et si l'attachement pouvait être présent il était assez détaché pour pouvoir envisager sa perte avec un certain pragmatisme. Mais concernant son épouse c'était chose différente. Il n'était certes pas animé d'une furieuse passion à son encontre, mais le mariage durant une affection profonde s'était nouée entre les deux êtres. Ceria Nerbosc s'avérait une Lady de qualité aux manières irréprochables et aux indéniables qualités d'administratrice du foyer, elle avait su rendre apaisante chaque période prolongée que Landor avait passé en sa demeure. Elle lui était précieuse, à défaut d'être son grand amour, il ne souhaitait absolument pas la voir périr par cette douloureuse épreuve propre à son sexe. Mais il n'était en rien le prophète de l'accomplissement sans encombre de cet accouchement, il ne pourrait que subir les évènements et y faire face. Le sexe de l'enfant n'était pas non plus source de préoccupations, car quelques années auparavant Ceria avait su honorer son devoir en donnant un fils à la maison Nerbosc, son avenir étant assurée elle ne serait en rien fragilisée par l'arrivée d'une fille, ou par une plus terrible conclusion. Cet aîné était d'ailleurs également auprès de la porte de la chambre, trop petit pour comprendre les enjeux de toute cette effervescence, mais suffisamment grand pour s'en inquiéter.
Finalement, le Lord manqua de renverser une matrone qui venait à sa rencontre pour lui annoncer que la délivrance venait d'avoir lieu. L'accouchement avait été plus long que le premier, mais pas plus compliqué ce qui était une bonne chose. La Lady avait simplement besoin de repos. Quant à l'enfant, c'est avec un sourire que son interlocutrice lui révéla qu'il s'agissait d'une fille. Le cœur de Landor en fut plus léger, tout c'était finalement passé à merveille et c'est avec un sourire sur les lèvres qu'il pénétra dans sa chambre à coucher. On lui tendit bien vite le nourrisson qui ayant cessé de pleurer observait tout ce qui l'entourait avec de petits yeux d'un bleu profond et pénétrant. Le Lord ne s'était pas attendu à l'élan de tendresse qu'il ressentit alors pour celle qui serait sa seule fille. Posant un baiser emprunt d'amour il la serra alors contre lui en clamant avec fierté:
« Une nouvelle fleur sur notre arbre ! Voici Alysanne Nerbosc ! »********* La petite Alysanne faisait de son mieux pour tenir bien droite et avoir le port aussi gracieux et autoritaire possible. La petite fille de huit ans n'était pas réellement habituée à cet exercice. De nature plutôt vive et passionnée on la voyait beaucoup plus déambuler avec un sourire sur les lèvres et un nouveau jeu en tête que réellement prendre au sérieux ses tâches ou ses devoirs. Cependant aujourd'hui tout avait changé. Son père, Lord Nerbosc en personne l'avait autorisée à exercer un petit pouvoir en son domaine. Bien entendu la tâche n'était pas très importante, elle consistait simplement en l'entretien des jardins du château, mais c'était aux yeux de l'enfant une importante mission. Elle avait donc à cœur de faire de son mieux et à rendre ses parents fiers.
Elle dédaignait donc depuis les jeux divers et insouciants pour se tourner vers quelques poussiéreux ouvrages de la modeste bibliothèque familiale, surtout pour connaître les types de plantes compatibles avec le climat du Conflans et les harmonies dans la composition florale qui pourraient être souhaitables. Vint ensuite le moment le plus délicat à ses yeux. Elle devait se faire respecter des jardiniers et du personnel du château qu'elle aurait à diriger. Cela pouvait s'avérer ardu, les serviteurs du fait de son jeune âge avaient plutôt une attitude douce à son égard mais sans prendre réellement au sérieux ses opinions ou ses exigences. Si cela était indifférent à la demoiselle d'ordinaire elle n'était pas du tout décidée à se laisser submerger par d'autres opinions alors que c'était à elle que la tâche avait été confiée.
Finalement l'entrevue se déroula selon ses souhaits et elle fut soulagée.
Sous sa conduite ferme mais veloutée les jardins prirent bien vite le chemin d'une douce prospérité et d'une tenue impeccable. C'est donc avec une grande fierté que plusieurs mois plus tard, lorsque son petit frère Weslar demanda un peu moins de soins continuels elle put rejoindre sa mère dans sa chambre. Avec sollicitude elle s'approcha de la grande couche sur laquelle Lady Ceria tentait de reprendre des forces. Avec un sourire d'ange elle planta ses yeux bleus vifs dans ceux maternels et lui tendit délicatement la fleur qu'elle avait cachée derrière son dos. Une belle rose, aussi rouge que du sang qui faisait la fierté de la petite fille.
********* Sa longue robe bleutée frottait doucement le sol accompagnant sans peine la demoiselle qui traversait la salle avec une grande aisance et une grâce toute princière. Le tissu percé d'argent sublimait les formes féminines tout juste naissantes sur ce corps un peu trop frêle. La nature de la jeune femme est vive, presque nerveuse et elle semble toujours empressée, affairée à quelques préparatifs vitaux, cela ne lui permet pas de garder beaucoup des calories de ses repas. Malgré tout elle est radieuse dans cette nouvelle toilette confectionnée spécialement pour elle et cet évènement. La soirée est délicieuse, elle a été spécialement faite pour célébrer son anniversaire et Alysanne ne peut que s'en réjouir. Cette soirée a une saveur spéciale, d'autant qu'une des plus puissantes familles du Conflans avait fait à la maison Nerbosc l'honneur de leur présence. Les Tully avaient certainement et surtout saisi l'occasion de présenter au monde mondain leurs enfants, dont leur héritier Lyham. Il avait un physique très appréciable et la demoiselle ne pouvait s'empêcher de lui jeter des œillades curieuses sans trop savoir pourquoi. Tout ce qu'elle savait c'était que les commérages que sa dame de compagnie ou des autres invités dans sa tranche d'âge ne l'intéressaient absolument pas.
Elle avait tenté de jouer l'indifférente, occupant son temps entre ses différents invités, leur consacrant à chacun un peu de son temps, une danse ou une discussion pleine d'esprit, acceptant leurs félicitations et leurs compliments en plus de leurs présents. Elle s'avérait d'une compagnie très agréable, un esprit très acéré pour son âge et surtout des manières déjà de véritable noble dame. Elle parvint presque avec ce tourbillon d'émotions différentes et de visages à en oublier le jeune Tully. Néanmoins, il devait lui aussi lui présenter ses hommages et se présenter devant elle. C'est avec une certaine nervosité incompréhensible que la jeune fille le vit s'avancer vers elle, d'un pas décidé, un petit panier en osier dans les bras. Déployant une grande concentration sur les atours qu'il arborait elle réussit à ne pas rougir de plaisir lorsqu'il lui adressa la parole.
« Alysanne Nerbosc ? Enchanté … euh… »Il lui tendit alors le petit panier, visiblement perclu d'émotion, ce qui ne manqua pas de la toucher, sans qu'elle puisse se convaincre de l'efficacité de ses charmes. Avec une grande douceur elle se saisit du cadeau et écarta le linge lentement et délicatement. Une mignonne petite boule blanche se redressa alors pour la fixer de ses iris d'or. Ce petit amas de poils était un très beau chat, à l'allure des plus royales mais à l'air malicieux. Alysanne dans les premiers moments surprises repris contenance et livra un joli sourire à son interlocuteur.
« Je vous remercie Ser de cette délicate attention. Je saurais lui prodiguer tous les soins nécessaires et n'ai aucun doute qu'elle me sera très précieuse. Je vais la nommer Écume. »Le félin vécut pendant douze ans, il fut une preuve vivace pour Alysanne que cette soirée presque irréelle avait eu lieu, car c'est à cet instant qu'elle rencontra l'homme de sa vie, celui qu'elle suivrait jusqu'au sein des Sept Enfers.
********* Les premières douleurs ont débuté aux premières lueurs du jour, alors que le sommeil englobait encore l'esprit de la jeune femme. Cette grossesse est arrivée très rapidement, à peine un an après son heureux mariage avec Lyham Tully. La chose ne fut guère aisée, car la maison Tully ne voyait aucun avantage ni prestige dans une alliance avec cette modeste maison que constituait les Nerbosc. Cependant Lyham n'avait pas démordu de son idée d'épouser Alysanne. Il lui avait fait une cour assidue, des lettres passionnées qu'elle conservait bien à l'abri dans un coffret. Dans les premiers temps Alysanne n'avait pas cru qu'il soit réellement épris d'elle, de nature prudente elle préférait s'assurer de la vivacité de l'engagement avant d'y placer ses espoirs. Mais elle ne put longtemps ignorer la flamme qui était née dans son cœur dès qu'elle avait croisé Lyham. Leur couple fonctionnait bien, basé sur l'honnêteté et le dialogue elle s'estimait chanceuse au-delà des mots d'avoir pu trouver un homme de sa qualité. Il n'avait d'attentions que pour elle, ce qui d'après les potins et les histoires de la cour n'était pas chose courante pour les hommes. Ils partageaient toutes leurs nuits ensemble et s'il n'y avait eu que cela dans sa vie Alysanne en aurait été comblée.
Malheureusement il fallait aussi à présent qu'elle avait uni sa vie avec le Tully, rejoindre Vivesaigues et sa belle-famille. L'adaptation ne fut pas aisée, il fallait s'accommoder de caractères différents. Alysanne y usa sa diplomatie et sa détermination. Un an après son entrée dans sa nouvelle maison elle n'était toujours pas beaucoup considérée par ceux qui étaient ses beaux-parents. Cependant les choses s'étaient un peu aplanies avec l'annonce de sa grossesse. Le moment était à présent venu de rencontrer cet enfant qu'elle portait depuis 9 mois en son sein. Elle n'était pas prête, seize ans c'était bien trop jeune à son goût, elle n'aurait ni la force ni le courage de passer au-dessus d'une telle douleur.
Le travail fut long, bien trop épuisant et insurmontable à ses yeux, d'autant que nulle main secourable ne se tendait pour s'emparer de la sienne et tenter de la rassurer. En effet elle ne comptait absolument pas sur sa belle-mère pour l'accompagner dans cette bataille et Lyham n'avait pas le droit de demeurer à ses côtés, alors qu'elle aurait donné n'importe quoi pour lui hurler dessus, cela lui aurait permis de se défouler et elle aurait pu serrer sa peau contre la sienne et pleurer dans ses bras. Elle perdait beaucoup de sang, elle le sentait en plus de le voir. Les bassines s'enchaînaient, pleines de sang et d'eau, lui donnant la nausée. Finalement, alors qu'elle pensait glisser dangereusement vers l'inconscience et la mort, le bébé réussit à se frayer en une ultime poussée un chemin en dehors de son corps. Une fille, Alysanne mit un long moment à réaliser, cependant elle l'entendait clairement hurler son arrivée. Elle fut apportée à son père pour qu'il puisse avoir le privilège de la découvrir le premier, cela la révoltait d'une certaine façon car c'était elle qui avait effectué tout le travail. Heureusement Lyham décida bien vite de revenir auprès d'elle et ils lui donnèrent le prénom qu'ils avaient tous deux choisi: Eléanore Tully.
********* A partir de là les années s'étaient enchaînées, bien trop rapidement au goût de la jeune mère qui ne les avait pas vu passer. La convalescence qui fit suite à l'accouchement s'attarda légèrement mais sa nouvelle maternité l'avait épanouie et elle se sentait assez en confiance pour définitivement s'imposer au sein de son nouvel environnement. Elle trouva sa place au château et dans le cœur de chacun, aidée en cela par sa fille qui était un véritable petit ange. Alors qu'elle attendait son second enfant, Alysanne dû renoncer à la présence de son cher et tendre. De nouveau les cors de guerre résonnaient dans les plaines et c'est mortifiée de peur qu'elle dû se résigner à subir les mois suivants, seule. Cette fois elle donna naissance à un fils, assurant l'avenir de la lignée Tully, l'accouchement se déroula beaucoup mieux que le premier et elle n'eut pas besoin de beaucoup de repos. Ce fut chose heureuse car son attention était entièrement accaparée par la gestion du domaine, la logistique du support matériel à envoyer à son mari et bien sûr à l'éducation de ses enfants. Elle était aidée en cela par sa famille, mais elle ne put jamais réellement devenir aussi proche d'Eléanore que ce qu'elle aurait souhaité. L'enfant n'était pas d'un caractère difficile, malgré tout elle semblait bien plus proche de son père que d'elle, bien entendu elle l'acceptait sans difficulté, se résignant à ne jamais comprendre totalement sa fille.
Les mois puis les années sont finalement passés, presque interminables avec cette attente doublée d'une angoisse insoutenable. Pour le bien de ses enfants Alysanne déployait toutes ses forces pour ne pas révéler les tourments qui souvent l'accablaient à la moindre accalmie dans les différents soucis d'administration qu'elle se devait de gérer. Cette sombre période s'acheva sur une entente passée entre leur suzerain Harren Hoare et leur ennemi presque séculaire Torrhen Stark, roi du Nord. Une douce période de paix s'installa donc permettant la venue au sein de la famille d'une troisième fille qui faillit prendre la vie de sa mère en venant au monde. En effet Alysanne fit une hémorragie qui aurait pu lui être fatale si une vieille matrone n'était intervenue face à l'immobilisme du mestre de Vivesaigues, elle lui a massé le bas du ventre longuement, presque une heure entière, parfois doucement, parfois en appuyant très fort, cela réussit à stopper l'écoulement et à sauvegarder la vie d'Alysanne. En signe de gratitude elle gratifia la servante d'une rondelette somme et la traita toujours avec une grande indulgence, lui accordant le soin de sa dernière fille Charissa.
Néanmoins les temps de paix ne semblent pas pouvoir durer au sein du Conflans, la nouvelle de l'assassinat de deux membres de la maison Targaryen ne manqua pas de se répandre comme une traînée de poudre, embrassant de ce fait la région dans un nouveau conflit. Laisser partir Lyham ne fut pas plus aisé la seconde fois, avec les années l'angoisse était même d'autant plus forte. La mère de famille s'est alors plongé dans la gestion du domaine, s'appliquant à le faire prospérer dans l'attente de le voir rendu aux soins de son époux. Elle collaborait étroitement avec son beau-père qui lui accordait de plus en plus de latitude pour avancer de nouvelles réformes ou échafauder des partenariats. Le seul remède réellement efficace pour calmer ses frayeurs restait malgré tout ses enfants, elle leur donna beaucoup de son temps, les couvrant d'attentions et surtout de conseils. Disponible et aimante elle ne manquait pas de leur montrer son attachement sans pourtant se laisser marcher sur les pieds ou négliger l'éducation dû à leur rang.
Elle n'avait suivi que de loin les nombreux affrontements qui se déroulaient bien loin du Conflans, puis de plus en plus près de ses terres. Elle tremblait à chaque nuit et cherchait longuement le sommeil qui la fuyait. Les correspondances avec Lyham n'apaisaient pas du tout ses inquiétudes et elle maudissait un peu plus chaque jour les velléités de conquête des puissants de ce monde. Des rumeurs de dragon terrifiant et de massacres sans nom lui parvinrent de Sombreval et Alysanne crut que jamais elle ne pourrait tenir sur la longueur face à tant d'angoisses. Néanmoins elle tenu, sans trop comprendre comment, en avançant au jour le jour. Charissa s'avérait beaucoup plus nerveuse et difficile que le reste de la fratrie, sa santé aussi se fragilisait parfois sans trop que l'on en connaisse la source. L'indifférence aurait pu dominer si tant de choses n'avaient pas été en jeu, Alysanne suivant donc les alliances et les conflits noués autour des puissantes têtes couronnées.
Comble de l'horreur Lyham finit par être capturé par l'alliance du Loup et du Dragon, chose qui faillit lui provoquer un arrêt cardiaque.Pourtant aujourd'hui Alysanne était dans une configuration bien différente. Elle a rejoint Haye-Pierre suite à une lettre de son époux qu'elle manqua de croire écrite sous la contrainte, elle n'avait pas cru dans un premier temps les annonces faites en filigrane. Ce fut avec sa fille aînée qu'elle prit la route pour un voyage qui s'avéra bien plus périlleux que ce qu'elle avait imaginé. Elles furent sauvées par Rhaenys Targaryen en personne chevauchant son dragon telle une déesse de la guerre. Si cela avait été une aventure grandiose digne des chansons ça n'avait fait que renforcer les terreurs et l'énervement de la Lady. C'est pour cela qu'elle traversa les couloirs avec presque la fureur sourde et aveugle de ceux qui ne poursuivent qu'une seule proie. Ses retrouvailles avec son époux tant aimé ne se déroulèrent pas du tout comme ce qu'elle avait espéré. Pire, il lui confirmait tous les mots se trouvant dans la missive maudite. Alysanne fut donc propulsée reine, du jour au lendemain et sans qu'une seule fois elle eut voix au chapitre. Cela la laissa perplexe, terrorisée et avec un ressentiment très grand vis-à-vis de son compagnon de vie, presque un arrière-goût de trahison. Le pardon ne fut pas facile à octroyer, encore moins à trouver. Cependant des dissensions n'étaient pas les bienvenues dans ces temps de troubles, d'autant que la nouvelle alliance toute récente se devait d'être scellée par un mariage, celui de sa fille aînée avec le nouveau roi du Nord.
L'idée de l'ascension sociale aurait paru plaisante à bien des maisons, mais Alysanne s'inquiétait essentiellement du bonheur de sa progéniture et des risques qu'elle encourait dans ce Nord si éloigné et glacial, elle ne voulait en aucun cas perdre sa fille pour les ambitions des autres. Elle fut longue à convaincre, mais la bataille éclatant à Vivesaigues ne lui laissa pas le choix. C'est avec bonheur qu'elle apprit la survie de son unique fils, mais la perte de son beau-père est un déchirement qu'elle ne peut oublier et dont elle a du mal à se remettre. L'empereur le vengera, mais Alysanne n'a pas l'âme apaisée par le sang versé. Elle se consacra pleinement aux préparatifs du mariage de sa fille et surtout à essayer de la préparer à tous ces changements, ce qui fut bien difficile vu l'inexpérience de la royauté et les incertitudes qui pèsent sur la mère. Le mariage eut lieu et Alysanne aurait presque pu être soulagée par l'attitude de son désormais gendre. Pourtant aucun repos ne semble pouvoir lui être accordé, elle manque de succomber à deux tentatives d'empoisonnement, une durant le repas et une autre un peu plus tard. Elle ne pourra donc ni profiter des festivités ni passer énormément de temps avec sa fille qui devra les quitter.
Harren finit par mourir, alors que Lyham manque de lui être ravit par la défaite de la bataille de Haut-Brechies. Le soulagement de se voir débarrasser de ce grand ennemi n'est pas vraiment de longue durée. Alysanne sait que son statut implique de grandes responsabilités, de grands risques en cas d'échec, de grandes implications pour ses enfants et leur avenir, parfois cela l'empêche de fermer l’œil de la nuit et elle ne sait ce qu'elle pourrait faire pour tranquilliser son âme.
Donc cette fois encore elle déambule dans les longs couloirs du château de Fort-Darion le sommeil l'ayant fuit ainsi que Lyham qui doit avoir été retenu encore beaucoup trop longtemps auprès de conseils secrets bien trop importants pour qu'il puisse se permettre de les quitter. Alysanne profite de la quiétude de l'obscurité pour s'élever sur les remparts, contempler le paysage malgré le froid grandissant de la nuit. En observant l'horizon elle cherche son courage et la force surtout d'affronter ce qui ne manquera pas de suivre, les épreuves dans la vie ne sont jamais bien loin des moments d'accalmie.
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Claire Foy est <a href="t4956-alysanne-tully-cry-me-a-river"><span class="Gp_ConflansL">Alysanne Tully</span></a>
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<span class="Gp_ConflansL">Alysanne Tully</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Reine du Conflans Fédéré - <a href="t4956-alysanne-tully-cry-me-a-river">Pv pris</a>
LIEU
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<a href="u546"><span class="Gp_ConflansL">Alysanne Tully</span></a> se trouve à <span class="Gp_Empire">A Fort-Darion</span>