Alysanne Tully
Famille, Devoir, Honneur

Salut moi c'est Ash, (Valentine pourlesintimes   ). J'ai connais BC via ...J'étais là à l'origine du monde ? (Mais non, pas celle là. Bande de pervers. ). . Le grand plus de BC, c'est à mon avis que même après un an, on veut toujours y retourner, même avec un nouveau perso.  :coeur: . Par contre je ne suis pas fan de l'admin * fuit *  :mouahaha: . Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 6/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 2/7. J'ai un mot à rajouter et c'est CHAUSSETTE. Enfin, j'ai bien lu le règlement parce le code est

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

Il paraït que je suis pour l'Empire. J'ai appris cela il y a quelques mois. En soi, je n'y vois aucun problème, je pense même que c'est là une excellente opportunité de nous élever, de garantir un meilleur avenir pour mes enfants. Le fait est que j'ai quelques différents avec mon époux, et que j'attends de lui quelques explications et éclaircissements. Je ferai ce qui sera le mieux à faire pour les miens, pour mes enfants en particulier. Je ne suis pas naïve ; je sais que je ne peux les protéger éternellement du monde et de la guerre. Mais j'aimerai les tenir en sécurité le plus longtemps possible, et, alors que la guerre se répand, toujours plus intense autour de nous, je suis inquiète. Je cherche encore la bonne chose à faire, et, si nous avons rejoint l'Empire, j'ai encore besoin de preuves, méfiante de nature.

"Head up high, my dear don't you let me in. You can't hide my dear. Freeze Me, don't you let me in"

Banquet, musique, la fête et le faste, un bain de foule, d'odeurs et de bruits. Du haut de mes treize ans, perchée sur de petits talons, vêtue d'une robe aux couleurs délicates, faite sur mesure pour l'occasion, je souris vaguement, presque bêtement, prêtant une oreille attentive à toutes les bribes de conversation qui puissent parvenir à mes oreilles, quelles qu'elles soient. Il s'agit de la première fois que je me rends à Vivesaigues, et l'expérience est bien au moins égale, voire supérieure, à toutes les rêveries que je pouvais avoir. Je n'avais que rarement quitté Corneilla, uniquement lors de court trajet, visites chez les quelques maisons vassales des Nerbosc. Vivesaigues était une bâtisse d'une autre trempe et d'une autre réputation. Les festivités me semblaient bien plus somptueuses que celles que nous organisions chez nous – mais peut être était-ce simplement une impression dûe à la nouveauté du lieu et à mon engouement.

Depuis toujours, j'aimais ces réjouissances. Ma vie n'était guère palpitante : je recevais l'éducation des Septas, je regardais mon grand frère se battre avec mes petits frères et jouais parfois avec eux ou avec d'autres filles de Corneilla. Père n'appréciait guère de me voir en compagnie car leur rang était souvent inférieur au mien ; mais j'étais têtue. Quand je voulais jouer avec la fille du boulanger, j'y allais tout de même. Outre cela, j'aimais l'art, la musique et la danse en particulier. Les jours de fêtes étaient ainsi des jours de pur bonheur à mes yeux. J'étais encore jeune, frêle, sans expérience de la vie, de rien, et dans ces moments ci, j'avais l'impression de vivre. Tous mes sens en éveil, j'observais tout et n'importe quoi, des nobles autour de moi jusqu'au laquais de bas étage. J'avais abandonné mes frères ; je les aimais, mais nous ne partagions guère, finalement. Il fallait dire que rien n'était fait pour nous rassembler ; nos éducations étaient totalement différentes, nous n'étions jamais au même endroit au même moment, n'avions les mêmes préoccupations et activités. Ils semblaient soudés entre eux malgré la différence d'âge ; mon plus jeune frère n'était à peine plus qu'un nourrisson. Mon père et moi étions souvent en tension l'un avec l'autre. Bien que jamais ouvertement désobéissante ni rebelle, il n'appréciait guère mon entêtement à faire toute chose qui me plaisait.

Je ne le savais pas non plus ce jour ci, pourtant c'est à cette même fête que je rencontrais celui qui allait devenir mon époux. Lyham Tully, héritier de la maison éponyme dont nous étions les bannerets directs avant d'être ceux d'Harren Hoare. Il me fit forte impression dès que je le rencontrais. Nous fîmes connaissance ce soir là, discutant, échangeant courtoisement sur divers sujets, partageant une ou deux danses. C'est avec son visage flottant encore devant mes yeux et sa voix dans mes oreilles que je quittais Vivesaigues pour rentrer à Corneilla, bien loin de me douter que j'allais revoir Lyham. Et passer le restant de mes jours à ses côtés.

Cris. Douleur. Brûlante. Feu. L'impression qu'on m'écartèle, alors que je sens mes muscles, mes nerfs, la moindre parcelle de mon corps se tendre. Je ferme les yeux à la vue du sang, mais ne peux retenir les cris. Je sens une main tenir la mienne, une main chaude, aimante, réconfortante. J'essaie de me concentrer sur cette sensation, mais on me dit de pousser, encore, encore un peu. C'est une torture.

Je tente de me concentrer sur des pensées heureuses. Notre mariage. C'était il y a un an à peine, pourtant j'ai l'impression que cela fait une éternité que je mène cette vie. Peut être parce que j'y suis bien, je m'y sens bien, je ne veux jamais connaître autre chose. J'ai l'amour, et je sais que c'est une chose assez rare. Les mariages de sentiments n'existent pas. On se marie pour les intérêts, pour nouer des alliances, garantir ses positions, grignoter du pouvoir. Contrairement à ce que l'on peut penser, à ce que mes airs doux peuvent laisser penser, je ne suis guère naïve. J'ai simplement eu la chance de trouver les deux à la fois. Mon cœur a bien voulu s'éprandre de celui qu'on me désignait, et, surtout, les sentiments étaient réciproques. Les festivités furent les plus somptueuses que toutes celles que j'avais pu voir jusque là. Nos familles étaient présentes, réunis, ainsi que quantité de beau monde. Je ne pensais pouvoir oublier ce jour. Pas moins que celui que j'étais en train de vivre, allongée sur un lit, jambes écartées, hurlant à la mort. Nous avions tous été enchantés lorsque j'étais tombée enceinte, quelques mois à peine suite au mariage. La grossesse s'était bien passée. Poser la main sur ce ventre, y sentir la vie s'y développer, bouger doucement... C'était magique. Un cadeau des Sept, qui prenait véritablement forme aujourd'hui. Un enfant, notre premier, loin d'être notre dernier, je l'espérais. Même pour une séance de torture comme celle ci. J'étais persuadée que cela en valait la peine. Je voulais des enfants, je voulais être fière d'eux, je voulais les mener loin. Gonflée d'amour et de détermination, j'avais tout à offrir. A eux, à mon époux.



Accoudée à la fenêtre, mon regard se perd dans les lignes de l'horizon, descendant lentement vers le Trident qui encercle la bâtisse, scintillant sous le soleil d'été. Seule... Je suis seule. Lyham n'est plus qu'un point noir sur l'étendue verte, qui s'éloigne de plus en plus, bientôt totalement hors de vue. C'est la première fois qu'il part pour si longtemps, pour on ne sait pas combien de temps, en vérité. Pour une guerre dont l'issue est loin d'être certaine. La peur, l'anxiété. C'est mon quotidien de voir les hommes autour de moi partir les armes à la main, mon père, puis mes frères, puis ceux de ma belle famille... Mais aujourd'hui, c'est encore différent. Aujourd'hui, je sens la boule au creux de mon ventre, je sens mes lèvres trembloter doucement alors que je me force à me détourner de l'ouverture. La chambre est vide, le lit aussi. Il le restera. Il deviendra froid, sûrement. Plus que d'habitude tout du moins ; je serais la seule à le chauffer.

Heureusement que les enfants sont là. Trois. Un garçon, deux filles. La toute petite me fait fondre du bout de ses quatre ans, tandis que les deux autres me remplissent chaque jour un peu plus de fierté. Mes journées, depuis mes quinze ans, se résument à prendre soin de mes enfants et tenir la maisonnée avec, souvent, l'aide de mon beau père. Je suis devenue plus ou moins expérimentée en affaires, exigeante et disciplinée. Il est arrivé qu'un de mes enfants me traite de maniaque, une fois, me semble t-il. La vérité n'en n'est peut être pas très éloignée. Je tisse des liens, j'évolue en société, et je découvre que j'aime cela. Il m'arrive de m'occuper d'affaires avec les autres maisons les plus influentes du Royaume. Le pouvoir en lui même ne m'attire pas spécialement, mais j'aime prendre des décisions, parlementer, et, au vu des liens plutôt cordiaux que je réussis généralement à entretenir, je pense y être plutôt douée. Manier les armes, être une maison puissante sur le champ de bataille est important ; la diplomatie l'est tout autant. Nous, femmes, devons rester dans des robes au milieu des salons. Nous n'avons donc qu'elle pour servir notre nom et notre devise, forger un avenir à notre dynastie. Cela m'a appris à me détacher de mon époux, certes. A apprivoiser l'indépendance. Pourtant, l'étrange sensation que me procure son départ est toujours là. Alors que je regarde à l'horizon, je sens que des changements approchent.

An 0, mois 11

Mes talons claquent sur le sol. Bruit froid, presque strident. Ils claquent comme les pensées claquent dans mon esprit, comme ma main aimerait pouvoir frapper sans se faire mal ou sans briser quoi que ce soit. Comme, presque, j'aimerai frapper quelqu'un. Je tourne en rond – seule encore. Plus seule que jamais, peut être même. Tout s'est précipité, depuis bientôt un an. Depuis le conclave de Goeville – premier voyage aussi lointain que j'entreprenais. Emerveillée par un événement de cette taille et effrayée par ce qu'il signifiait et pouvait signifier pour l'avenir, il semblerait que je ne me sois guère trompée sur ce dernier point. Lyham à la guerre, encore et toujours. J'ai été plus active que jamais de mon propre côté, et pourtant, il m'a semblé avoir un contrôle de plus en plus moindre sur la situation. Le roi du Nord épouse la Dragonne, Harren s'active. Je n'ai de camp défini par conviction ou par foi – ces notions sont bien idiotes dans notre monde. Elles ne peuvent s'appliquer qu'aux Sept. Dans le monde des hommes, seul l'intérêt compte. Nous avons suivi Harren, dans un premier temps, car il était le Roi. Le chaos, cependant, semblait doucement s'imposer. La guerre toujours plus proche de nos portes. J'ai eu peur pour mes enfants, j'ai toujours peur. Je ne peux les tenir à l'écart de ce monde et je sais qu'ils sont plus que prêts à l'affronter, pourtant je veux les protéger jusqu'à mon dernier souffle. Je le ferai. Bec et ongles. Avec toutes les armes que je pourrais saisir. Mais je ne le puis toujours - c'est ce qui m'effraie le plus. Notre convoi près d'Haye Pierre fut attaqué il y a de cela quelques jours à peine, et si l'arrivée de Rhaenys et de son dragon ne nous avait pas sauvés, tout le convoi serait mort dans l'embuscade. Impressionnante, elle l'était. Ma confiance ne s'achète pourtant pas par un sauvatage, aussi important et glorieux soit il à mes yeux. J'en garderai longtemps le souvenir et lui en suis reconnaissante, cela est certain. Mais je ne sais où je vais, je ne sais ce qui nous attend, et, dans ce brouillard, ne puis encore moins que jamais accorder trop de crédit à une jeune impératrice rencontrée en personne il y a si peu de temps. Seule, perdue, isolée, il n'existe qu'une seule personne capable de me donner des repères à nouveau.

Alors, que fait Lyham ?

Prisonnier, m'avait on annoncé il y a quelques semaines. Couronné Roi, aujourd'hui. Entre  l'incompréhension, la détresse et la colère, je ne sais que choisir. Je vais le revoir – nous allons nous mettre en route d'ici peu pour La Haye Pierre. J'ai encore un peu de temps pour réfléchir à ce que je vais lui dire – je n'en n'ai encore aucune idée. Je ne sais même pas ce que je ressens. Je sais juste que j'ai besoin d'explications, car le doute, le doute sur nous, sur lui , sur ce qu'il fait, sur où il nous mène, ne fait que grandir. Nous nous étions juré d'être un couple, un duo, de parler, de prendre les décisions ensemble. Je me retrouve Reine tout à coup, et ma fille fiancée à Jon Stark. Il l'a fiancé sans m'en parler. Ce n'est pas lui, ce n'est pas nous, ce n'est pas possible. Je rage, et dois encore contenir ce feu. Il n'est pas digne d'une Lady, il l'est encore moins d'une Reine. Reine ? Nous suivons un Empereur. Sommes nous alors vraiment rois ? Tant de points sur lequel j'ai viscéralement besoin d'explications. Elles ne peuvent se faire par corbeau, et je veux le voir en personne. Pas parce qu'il me manque, et c'est peut être cela le pire. Je veux le voir car nous avons des explications à nous faire. Le monde évolue, des opportunités s'ouvrent, d'autres se referment, le danger est partout. Mon père est mort, mon beau père également, et je n'ai pas même le temps de les pleurer. Je ne le laisserai pas m'imposer aveuglément ses décisions.

Pas après toutes ces années.



L'attente, l'incertitude, encore et toujours. Elle monte, emplit l'atmosphère jusqu'à l'étouffement. La guerre monte, et on parle d'un affrontement historique en préparation au sud de Vivesaigues. Au sud de mon domaine de, mon chez moi. Je suis certes née dans un foyer Nerbosc, mais je vis depuis si longtemps entourée des Tully, et cette famille m'a apportée tant... Qu'elle reste, aujourd'hui, la seule qui importe réellement à mon coeur. Déjà, il y a peu, une bataille à Vivesaigues a vu mon beau père périr alors que, heureusement pour moi, j'étais déjà ailleurs. Je sais que ce n'est que le début, et je sais que je n'ai le droit d'avoir peur. Mais je n'ai non plus celui d'agir. Non. je reste là, plantée, droite dans ma robe et mes talons, à glaner des informations, à converser le plus intelligement possible. A réfléchir à ce qu'il est bon de faire, à ce que je peux faire encore, face à un mari qui ne semble plus attendre ma parole pour agir. Notre amour, notre accord dans notre manière d'exercer le peu de pouvoir que nous avions, était la seule manière pour moi d'exister. D'avoir un impact sur le monde. Aujourd'hui Reine pantin, je n'ai choisi mon sort et ne semble plus capable d'agir. Rabaissée au rang de toutes ces autres femmes soumises au joug de leur mari, alors que je ne peux concevoir que notre passion se soit brisée si soudainement.