Alysanne Tully

Salut moi c'est Marie. J'ai connais BC via un partenariat (Lonely Mountain). Le grand plus de BC, c'est à mon avis son contexte (une uchronie au temps de la Conquête, quelle bonne idée !!) et son système de jeu (très recherché et réaliste, c'est très appréciable, surtout dans un univers comme GOT !). Par contre je ne suis pas fan de de la masse d'informations à ingurgiter (encore que, le système du journal des évènements permet de bien suivre la trame générale). Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 7/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 3/7. J'ai un mot à rajouter et c'est J'ai hâte de vous rejoindre ! Enfin, je confirme avoir bien lu le règlement.

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

En tant que Reine du Conflans libre, appelé aussi Conflans fédéré, en tant que mère de la Reine du Nord, et plus généralement, en tant que née Nerbosc, je suis bien evidemment pour l'Empire. Je dois ma couronne à Torrhen et Rhaenys Braenaryon, et celle de ma fille à son mariage avec le fils de Torrhen Braenaryon. Si je n'ai jamais désiré cette couronne, ni pour moi, ni pour mon époux, ni pour mes enfants, je serais bien ingrate de m'en montrer insatisfaite, et de ce fait, soutiendrai mal mon époux après toutes les épreuves qu'il a dues endurées. En tant que conflanaise, en tant que Nerbosc, je tire même une certaine revanche de l'Empire, qui libère une partie du Conflans des fer-nés qui n'ont fait qu'envahir nos terres qui déjà, étaient prises par les Rois de l'Orage, et que les Hoare ont récupéré, entre autre, grâce aux Bracken, les ennemis jurés de ma famille.

Mais si je dois être tout à fait honnête, j'envie la neutralité du Val. C'est justement parce que le Conflans a été, des siècles durant, davantage une prise de guerre pour ses ambitieux voisins qu'une terre véritablement indépendante, que j'aurais sans doute préféré qu'il soit arraché aux Hoare sans devoir payer le prix d'une nouvelle soumission. Je comprends les desseins du couple impérial, mais je les mets aussi au défit de réagir différemment si la situation était inversée.

Histoire

__ N'oublie jamais, Alysanne : "Endurer Plutôt Que Plier". » Silencieuse à ses côtés, la fillette acquiesce d'un simple mouvement de tête. Elle et son père se tiennent au pied du gigantesque barral, où l'habituelle centaine de corbeaux se prépare à passer la nuit. Leurs plumes de jet contre l'immaculé bois sacré a quelques chose d'irréel, et Alysanne se sent frémir. De tout temps, cet endroit l'effraie. C'est le Bois Sacré, le lieu de vénération des Anciens Dieux qu'on lui a appris à aimer, mais c'est aussi l'endroit maudit, là où l'on a fait couler le poison. Pour certains, un rite obscur pratiqué par la dernière vervoyante de la famille ; pour d'autres, un coup des Bracken, leur querelle avec les Nerbosc durant suffisamment longtemps pour les en accuser. Pour Alysanne, une énigme de plus. Pourquoi cette guerre ? Quand a-t-elle commencé ? Pourquoi ne s'arrête-t-elle pas ? __ Plusieurs paix ont été scellées avec les Bracken, plusieurs même par le mariage. Il y a du sang Nerbosc dans chaque Bracken, et du sang Bracken dans chaque Nerbosc. Mais de nouvelles querelles ont éclaté, et les anciennes plaies se sont réouvertes et on recommencé à saigner. C'est toujours la même chose : tant que les hommes se souviennent des torts causés à leurs aïeux, aucune paix ne sera durable. Siècle après siècle, nous n'en connaitront jamais la fin. » Alysanne se retient de lever les yeux au ciel. Son père est un homme sage, mais trop pessimiste. Il est vrai que le Conflans connait la guerre depuis la nuit des temps. Avant les invasions de l'Orage, puis celle des fer-nés, combien de Rois des rivières se le sont disputés ? Pour autant, Alysanne refuse de se résigner : son pays a droit, lui aussi, à la paix. Peu importe combien de temps cela prendra mais un jour, le Conflans sera autre chose que "l'enfant du milieu" de Westeros.


__ Soyez plus appliquée, Alysanne! La broderie est un art qu'il vous faudra maitriser si vous ne voulez pas vous ridiculiser ! » Pour le moment, sa seule envie, c'est de partir à cheval avec ses frères, et non de s'appliquer ! Bien sûr, elle sourit. Comme toujours, comme on le lui a appris, et parce qu'elle sait que Septa Onella ne manquera pas de rapporter chaque faute de conduite à sa mère. Mais derrière son sourire, ses dents son serrées, et chaque point brodé est comme un coup de couteau qu'elle s'enfonce dans la chair. Que c'est ennuyant d'être une fille ! Pourquoi n'a-t-elle pas le droit de chevaucher le long des rives de la Ruffurque et y pêcher jusqu'à la tombée du jour, quand le soleil fait scintiller le chemin qui remonte la Vallée Nerbosc ? __ On a tous un prix à payer pour ce que nous sommes, petite soeur. Moi, je ne pourrai jamais accoucher d'un fils, alors je vais pêcher ! » __ Et bien c'est ridicule ! En plus, je nage mieux que toi ! » Derrière eux, Weslar et Walder pouffent de rire. Remus, lui se contente de secouer la tête. Avec ses longs cheveux noirs et ses grands yeux d'un vert perçant, elle ressemble trait pour trait à un chaton en colère et il sait qu'elle est bien capable de le griffer. Et dans le fond, elle a raison. Elle n'a beau pas savoir manier l'épée, Alysanne est aussi vaillante qu'eux, peut-être même plus. Mais la loi de la nature est mal faite : elle se doit aux leçons de maintien, au raffinement et à la coquetterie pour devenir une haute dame accomplie. Le temps où ils s'amusaient à grimper le long des murs du chateau tapis de lière est révolu, et chacun doit grandir.  


__ Alysanne Nerbosc ? Enchanté … euh… ! » Sa nervosité la fait pouffer de rire, sottement. Mais cela fait une heure qu'ils se cherchent, qu'ils se jettent des regards furtifs sans qu'il n'ose l'aborder ! C'est touchant, et elle ne sait pas pourquoi. C'est peut-être aussi parce qu'il l'impressionne, ce grand garçon aux boucles auburn, aux muscles qui commencent à saillir sous son beau pourpoint de fête, et sutout, aux yeux d'une couleur indefinissable qu'elle a envie de fuir mais qui la happent irressistiblement. Elle peut voir son reflet dans ce regard troublant : à peine adolescente, vêtue d'une robe gris-argent qui souligne sa gorge naissante et les cheveux retenus par un bijou de tête fait de perles. Cela fait des semaines que l'on se prépare pour ce bal de Vivesaigues, qu'on lui choisit des toilettes à essayer, des coiffures à porter, des pas de danse à répeter. Dire qu'elle s'est prêtée au jeu pour faire encore et toujours plaisir à ses parents qu'elle adore et qu'elle ne veut pas contrarier serait un euphémisme ! Et puis, elle ne voit vraiment pas ce qu'une robe peut changer. Mais là, pour la première fois, elle se trouve jolie. Mais c'est parce qu'il la regarde, et elle se sent rougir.


__ Mais Lyham ! Tu es fou, tu vas te tuer ! » La crainte de la jeune fille n'est pas fondement : les douves qui entourent le domaine de Corneilla sont immenses et pavées de roches. S'il tombe... Mais il ne tombe pas. Aussi agile qu'un renard, il se faufile entre les lières comme s'il l'avait fait toute sa vie, exactement comme sa belle et ses frères. Quand il arrive à sa hauteur, Alysanne ne se retient plus : elle s'élance, attrape le jeune homme par le cou et l'attire à elle, loin du précipice. Dans sa fougue, ses lèvres se collent un instant aux siennes. __ Oh ! » Elle n'a pas le temps de rougir car cette fois, c'est lui qui l'embrasse. C'est tellement doux ! Elle laisse échapper un gémissement, et frisonne. La nuit s'est raffraichie, mais au clair de lune, c'est dans tout son corps que se répand soudain une étrange chaleur. Une sensation inédite, planante, mais pourtant si délicieuse ! Ce baiser n'a rien de comparable avec ses lettres : il est plus déterminé que jamais. __ Et si ton père refuse ? Je ne suis peut-être pas assez bien pour toi... » Il secoue la tête et caresse délicatement sa joue. Deux ans qu'ils attendent, c'est beaucoup trop long ! Et en même temps, elle n'est pas tombée amoureuse de n'importe qui. Nul doute que Kian Tully doit monayer cher les épousailles de son héritier, car si Lady Chléa est de nouveau enceinte, sa future bru se devra d'assurer rapidement la succession. A à peine quinze ans, est-on bien fertile ? Est-on bien robuste et apte à recevoir la semence ? Mais Lyham lui a promis : il lui a promis qu'il ferait d'elle sa femme et la mère de ses enfants. __ Ah bon ? Et tu en veux combien ? »


__ Vous avez bien travaillé, ma fille. Je suis fière de vous, Vivesaigues est fier de vous ! » Comme à son habitude, Lady Chléa est à son chevet. Elle tient entre ses mains les doigts tremblants, en sueur et rougis par l'effort, de cette jeune femme qui vient de la faire grand-mère pour la troisième fois. C'est une fille ! Encore fragile, le sourire qui étire ses lèvres est communicatif : bientôt, le mestre et les deux servantes ayant assisté à l'accouchement sourient, eux aussi. Du fond du lit, Alysanne tourne la tête : Eleanor et Brandon sont là, eux aussi. __ Dites bonjour à votre nouvelle petite-soeur... Charissa ! » Alysanne a la voix faible, mais les cris de son enfant quémandant son lait lui ordonne déjà de reprendre des forces. Dès la naissance de sa fille ainée, elle a refusé le recours à une nourrice. Une femme allaite elle-même son enfant, et qui plus est une femme Tully, pour laquelle la famille passe avant tout ! Doucement, le nouveau-né passe de bras en bras, et même entre ceux de Lysara, sa belle-soeur. Il n'y a qu'un seul absent, qu'un seul visage aussi qu'elle a prié les Dieux de lui rendre aujourd'hui. Mais il n'est pas là. Pris entre les ambitions des grands de ce monde, son épée et sa vie au service du Roi Hoare, Lyham Tully est un guerre. Contre qui ? Elle ne sait même plus. La défense des frontières du Conflans avec le Val, qu'Argillac Durrandon menace de prendre au Roi Jehan, lui a-t-on dit. Du fond de son lit, la douleur lui étreint le coeur. Lyham n'est pas un chien de garde. Quand, enfin, sera-t-il maître de ses combats ?


__ DRACARYS ! » Cette-fois, c'est la fin. D'un mouvement brusque, elle attire Eleanor contre elle, comme une louve qui veut protéger son petit. La splendide chevelure auburn est maculée de boue, leur carriolle est renversée en travers du chemin alors qu'autour d'elle, le chaos éclate. De loin, le cocher avait entendu les cris barbares annoncer l'assaut, mais ce n'est que lorsqu'Alysanne reconnu des bannerets fer-nés qu'elle s'était mise à trembler. Aux bandits de campagne, qui plus est en temps de guerre, elle s'y était préparée. Elle avait su persuader son beau-père de lui ouvrir les coffres secrets du château pour parer à tout éventuel pilleur qui s'aventurerait dans les cent lieues de Haye-Pierre. Mais des bannerets Hoare ? Pourquoi s'en prenaient-ils à elle ? N'avaient-il pas reconnu sa truite argentée brochée sous sa cape de deuil ? Elle s'était découverte exprès, salissant la mémoire de son père tombé à Paege et où Lyham avait été fait prisonnier ! Qu'est-ce que cela signifiait ? __ Je t'aime, ma chérie ! De toute mon âme et de tout mon être, je t'aime, et je ne laisserai pas ces mécréants s'en prendre à toi ! » Elle allait pour prendre la dague que lui avait laissée Lyham, attachée sous ses jupons, lorsque l'ombre fila sur la terre. Un monstre. Et l'instant d'après, le feu. Une marée de feu, dense et impitoyable, s'abattant sur des kilomètres à la ronde. Levant les yeux au ciel, c'est là qu'elle le vit sans véritablement y croire : le dragon et, le chevauchant en amazone valyrienne, Rhaenys Targaryen. Ce ne pouvait être qu'elle, cette fille née de l'Ancien Sang, à la chevelure d'argent et le visage défiguré par la haine. Mais était-ce seulement elle qui, les assaillants châtiés, mettait pied à terre pour s'avancer vers elle ? __ Levez-vous, Votre Grâce ! Vous êtes sauve et ces chiens aux enfers de mes Dieux ! »


__ "Reine fédérée du Conflans libre" ? Reine ? Fédérée ? Le Conflans... Mais qu'est-ce que tu as fait ?! » Elle ne comprenait plus rien. Elle s'était réveillée Dame de Vivesaigues, vassale et sujette de Harren Hoare, et elle se couchait Majestée. Souveraine d'un nouveau Royaume, en sédition avec le Noir et qui plus était, rattaché à l'Empire, fruit politique de l'union entre Torrhen Stark et Rhaenys Targaryen. A coup sûr, c'était un cauchemar dont elle allait se réveiller. Elle qui durant tous ces mois de peur avait pris place auprès de sa belle-famille pour protéger la sienne de la rage du Nord, de l'Orage et de Peyredragon, qui aurait même osé demander personnellement au Roi de l'Hiver de lui rendre son époux contre forte rançon, elle se retrouvait liée à lui. Sans avoir été concertée, sans même avoir été prévenue. __ Quant à ma fille, c'est hors de question ! Jamais, tu m'entends, jamais je ne la laisserai épouser Jon Stark ! Elle ne sera pas forcée par je ne sais qu'elle raison d'Etat. Il n'y a pas de raison, nous ne sommes pas un Etat ! » Mais de facto, le Conflans libre était né. Et avec lui, le jeu des alliances changeait du tout au tout.  


__ S'il arrive quoi que ce soit à mes enfants, je l'en tiendrai pour personnellement responsable ! » Elle avait crié depuis la plus haute tour de Haye-Pierre, maudissant le nom de Torrhen Braenaryon. Quel nom ridicule ! Tandis qu'il changeait allègrement de patronyme, là-bas, quelque part à Vivesaigues, ses enfants courraient la mort. Brandon, Charissa, rien de plus que des enfants, des innocents qu'elle avait juré de protéger des horreurs de la guerre. C'était insoutenable de rester là, impuissante, à attendre des nouvelles. Qu'étaient devenus Kian, Chléa et la petite Lysara ? Prisonniers ? Torturés ? Ou pire... __ Un messager pour la Reine Alysanne ! » __ Taisez-vous ! » hurla-t-elle tout en dévalant les escaliers. A bout de souffle, les crampes lui arrachant des plaintes, Alysanne arracha le pli des mains du pauvre soldat resté sans eau ni nourriture pendant des jours. Frénétiquement, elle parcouru les quelques lignes. Vivesaigues était intacts, ses enfants saufs. Mais Kian Tully n'avait pas eu cette chance.


__ Je refuse de vivre dans la peur. Les Dieux sont avec moi. » Le ton était cordial, mais ferme. Pauvre mestre ! Après tout, il ne faisait qu'exécuter les craintes du Roi ! Mais c'était mal connaitre sa souveraine que de croire qu'elle se laisserait
dicter une surveillance supplémentaire. __ Nous connaissons les coupables. Anderan Frey a montré son vrai visage. Maintenant que sa tentative de m'empoisonner a échoué, il ne s'y risquera plus. Et puis quand on est suffisamment stupide pour se rater par deux fois, on change de méthode ou alors, c'est qu'il est encore plus sot que je ne le crois ! » Espiègle, Alysanne passa néanmoins une main rassurante sur celle du mestre. Il fallait vivre. Vivre pour l'avenir. Celui du Conflans, débarassé de Hoare après l'écrasante défaite des siens aux Eysines. Pour Lyham et cette nouvelle couronne qu'il lui fallait apprivoiser. Pour ses enfants. Pour Eleanor, devenue Reine, elle aussi, et bientôt mère. Pour Brandon, pour Charissa, pour tous ceux qui avaient souffert et qui à présent, pouvaient espérer de meilleurs jours. Car comme le lui répétait si justement son père : Endurer Plutôt Que Plier.