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Jacob Anderson est <a href="/t8869-sa" target=_blank"><span class="Gp_Dorne">Sarzir Santagar</span></a>

Code Recensement : Principauté de Dorne

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Sarzir Santagar - Général des Rebelles de Dorne - <a href="/t8869-sa" target=_blank" >Personnage inventé</a>

La nuit tombait de tout son poids, sur les terres escarpées et désertiques du fief de Noirmont. Les corps, encore imbibés de transpiration, commençaient à recracher la chaleur brûlante accumulée toute la journée durant, tandis que le crépuscule embrassait la vallée d’un froid lunaire. Ci-et-là, l’on discernait des silhouettes en armure auréolées d’une fumée légère, provoquée par l’évaporation de leurs vêtements en sueurs. Sarzir était tapis dans l’ombre, en surplomb du gigantesque campement formé ces derniers jours par l’Ost du Bief. L’ennemi était aux aguets ; le harcèlement constant provoqué par ses hommes le rendait nerveux, alerte mais aussi fatigué. Le Santagar et les siens s’affaissèrent soudainement dans la tranchée naturelle probablement creusée par un énorme rocher ayant terminé sa course destructrice plus en contrebas. Un détachement de cavalerie déboula un peu plus loin, en contrebas, cavalant tout droit jusqu’à leur camp ; des éclaireurs, se dit Sarzir. Ils étaient particulièrement nombreux, ces dernières semaines, à parcourir les alentours de l’armée bieffoise sur plusieurs kilomètres à la ronde, afin de traquer et les Dorniens embusqués qui taillaient constamment leurs côtes. Sans grand succès jusqu’à présent, à l’exception d’une poignée de compagnons de Sarzir, découverts cinq jours auparavant, et dont les têtes meurtries marquaient l’entrée du campement militaire, en signe explicite d’avertissement.

En Westeros, chacun des Royaumes nourrissait des différences avec les autres. Aucun d’entre eux n’étaient toutefois aussi divergent des autres que la Principauté méridionale de Dorne. A certains égards, cette terre était presque étrangère à son continent. Le peuple de Dorne, lointain descendant des Rhoynars, regardait d’un œil circonspect les allusions grandiloquentes des Valyriens, à commencer par celles des Targaryen, concernant leur illustre et déchu passé en Essos. Les Rhoynars aussi en étaient originaires et s’étaient jadis établis à l’extrémité Sud de Westeros pour développer leur civilisation fondée sur la liberté et l’indépendance. Depuis, jamais la Principauté de Dorne n’avait ployé genou devant une autre puissance, de quelque continent qu’elle fut. Cet idéal avait aussi forgé la tradition militaire de Dorne, reposant depuis toujours sur une stratégie éminemment défensive et dont l’objectif n’avait jamais été la conquête de territoires voisins. Il s’agissait en revanche de faire de Dorne le cimetière de ceux qui voulaient la détruire. Par la conjonction du harcèlement, de la subversion, de la force de conviction et du temps long, Dorne ne cherchait pas tant à gagner une guerre qu’à ne pas la perdre. Ce faisant, l’impossibilité pour ses ennemis de pacifier politiquement les territoires conquis les poussaient tôt ou tard à s’en désengager, faute de ressources et de moral.

Près du campement, à quelques centaines de mètres plus bas, un sifflement se fit entendre de tous, mettant en alerte le guet bieffois. De loin, l’on apercevait des soldats en armure sommaire déambuler frénétiquement autour du campement, à la recherche de la source du bruit. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est qu’il venait de signifier le début d’une opération prévue depuis une semaine par Sarzir Santagar. Tandis que le guet se dispersait, les hommes du Santagar, camouflés dans l’obscurité et profitant d’un terrain qu’ils ne connaissaient que trop bien, se mirent en position.

« Par-là Robert, et grouille-toi. On fait ce que nous a demandé le commandant et on rentre au camp. Par les temps qui courent, hors de question de s’aventurer loin d’ici. Hein ? Tu m’ente… »

L’homme se figea, tandis qu’il constatait l’absence de son frère d’armes, pourtant supposé le suivre. Un goût ferreux lui parcourut bientôt la gorge, puis une douleur contre laquelle il ne pouvait pas luter. Son corps lui commanda de s’écraser au sol, malgré lui. Une main gantée de cuir usé lui maintenait la bouche fermée d’une telle force qu’il sentait presque sa mâchoire craquer sous la pression. Sa dernière sensation fut celle de la lame que l’on retirait de son cou.
Après avoir dépouillé les deux Bieffois de tous leurs effets et enfilé leurs armures et vêtements, Sarzir Santagar et Bassan, son bras droit, pouvaient passer à l’étape suivante du plan ; de loin la plus risquée. Aucun d’entre eux ne savait s’il reviendrait vivant de cette tentative mais aucun d’entre eux n’aurait confié à quelqu’un d’autre la tâche d’y aller.

Sarzir et Bassan se dressèrent, profitant de leurs premières déambulations à découvert pour essayer de singer la démarche des deux hommes qu’ils venaient d’exécuter. En tant que Dorniens, rompus à la guérilla dans les Montagnes Rouges depuis plusieurs mois, leur allure s’était accoutumée à l’âpreté du terrain. Il fallait donc faire semblant. De temps en temps, Sarzir s’efforçait de trébucher, de glisser ou de rater un pas, à la faveur d’un caillou sur son chemin. Les deux compagnons gardaient le silence. Chacun savait ce qu’il avait à faire. A partir de cet instant, rien n’était sujet à l’improvisation.

Ils regagnèrent le campement clandestinement, le visage caché derrière les bassinets réglementaires qu’ils avaient subtilisés à leurs victimes. Tous deux obéirent aux ordres et mimèrent les tâches de ronde qu’ils avaient observé depuis plusieurs jours, jusqu’à ce que vint l’heure de la relève. Ils s’enfoncèrent alors dans le campement. Ils ne tardèrent pas à identifier la tente du Général, Lord Coy, laquelle était visible entre toutes par sa taille, la qualité de sa facture et surtout la présence d’une garde permanente en armure lourde qui barrait son entrée. Il était trois heures du matin, l’heure la plus favorable aux méfaits. La meilleure volonté du monde n’a que peu de prise sur la contrainte du corps. Une garde, toute expérimentée et reposée qu’elle soit, tend naturellement à perdre en vigilance lorsque son horloge biologique l’enjoindrait volontiers à s’allonger plutôt qu’à rester planté debout. A l’exception de la garde du Général, le campement était relativement vide. Parfois, un individu à moitié endormi quittait sa tente pour aller se soulager un peu plus loin, le long de la palissade sommaire qui jalonnait le campement. Sarzir et Bassan firent comme si de rien n’était. Ils passèrent devant la tente du général, pour faire un premier repérage, tout en poursuivant leur route sur l’artère principale du campement. Forcer l’entrée conduirait à leur mort, chose acceptable si elle n’était pas de surcroît associée à une très faible chance de succès. Outre la garde dont il fallait se méfier, les alentours de la tente du général étaient bien éclairés et toute attitude suspecte serait certainement détectée aussitôt. Il faudrait s’y introduire autrement ; et ils l’avaient anticipé.

A l’angle de l’artère, le duo s’engagea à gauche, vers une enfilade de tentes de mauvaise facture plongée dans un noir quasiment complet. Ils retirèrent les armures et tous éléments susceptibles de faire du bruit, de grincer ou de les encombrer, et remontèrent par derrière vers la tente du Général. Une fois atteinte, Sarzir sortit un coutelas et commença à se tailler une entrée dans la toile, sans un bruit. Il passa la tête à l’intérieur. Lord Coy semblait endormi. Aucun garde n’était présent à l’intérieur de la tente. Le Santagar fit signe à Bassan d’attendre ; l’acte serait rapide, chirurgical.

Accroupi, sur ses appuis, déambulant d’un pas félin, Sarzir enfonça sa lame dans la glotte du Général, étouffant ses convulsions et sa panique avec sa main. Il maintint son emprise pendant plusieurs longues secondes, jusqu’à sentir Lord Coy partir et son corps se relâcher. Il laissa son poignard planté de façon hideuse en travers du cou du Général. Les motifs et symboles qui ornaient sa poignée ne laisseraient aucun doute quant à l’identité de l’auteur. Sarzir quitta ensuite la tente aussi vite qu’il l’avait pénétrée.

Les deux hommes récupérèrent leurs armures. En guise d’affront ultime, ils prirent une nouvelle relève, deux heures plus tard, après s’être reposés un moment contre une caisse en bois. Vers six heures du matin, du centre du campement émanèrent des hurlements époumonés et la panique gagna peu à peu toute l’armée au réveil. Sarzir et Bassan reçurent l’ordre d’éclairer toute la zone, à la recherche des responsables de l’assassinat qui avait eu lieu. Ils s’exécutèrent et profitèrent de la panique générale pour disparaître dans la matinée.
Vers midi, un écho lointain se fit entendre sur les hauteurs d’une montagne à quelques kilomètres en surplomb de l’Ost « INSOUMIS ! INVAINCUS ! INTACTS ! ». Ce ne fut pas la nuit qui fit cette fois-ci frissonner les hommes.