Je n’ai pas vraiment envie de m’attarder, ce soir. Le banquet et le bal battent leur plein et nous avons pu nous montrer un peu partout, avec Eren. Et faire preuve de toute la richesse et la puissance d’une maison qui ne faisait qu’émerger de la fange qui l’avait vue naître. Dans ces conditions, il fallait encore que nous puissions garder le contrôle de ces événements, la maîtrise de tous ces gens, de leur vie, de leurs aspirations, et de tout le reste. Autrement, j’en avais bien peur, il faudrait sans doute qu’on se retrouve à terme avec des séditieux, des factieux, qu’il nous faudrait gérer. Je glissais un regard vers Peake, qui répondait à Redwyne. Les rumeurs iraient bon train quoiqu’il arrive. Entre les appels à l’aide des Hoare, la naissance d’un second dragon et tout le reste, comme la guerre au Val ou les manœuvres de l’Ouest, tout ferait bientôt tâche d’huile. Cela ferait beaucoup, de toute évidence, mais j’avais confiance en moi, et j’avais confiance en mon épouse. Dans une certaine mesure en tout cas. Je laisse couler les palabres et l’invitation du Redwyne pour le Peake. Je hoche toutefois la tête quand on s’adresse de nouveau à moi. Peake se rappelle son glorieux passé.


| La folie la mènera à sa perte. Et elle se fera avaler un jour ou l’autre. Le Tigre, la Foi ou le Bief. Elle n’a que l’embarras du choix. Sans le Nord… Qui pourrait dire ? Les Hoare se sont déchirés les uns les autres. Le fils a comploté contre le père, la belle-fille était à la manœuvre… Fort heureusement, le Bief peut s’enorgueillir d’avoir le choix du lion en la personne de Sa Majesté. |


Je ne faisais aucun secret de nos déboires avec le Sel et le Roc. Joren avait provoqué par son revirement stratégique la perte d’une armée royale et de feu notre souverain. Si ces deux pions perdus m’agréaient bien, je ne pouvais certes pas m’en trouver ravi pour autant. Sans parler de l’intrigante belle-fille, dont mes informateurs avaient donné des rapports tout en nuances. Le dernier, devenu Roi, était un bâtard et un pillard qui n’avait plus le dixième des troupes de son père un an plus tôt. Je ne misais pas une couronne de cuivre sur sa tête tant qu’il serait sur le continent, mais son positionnement me restait bien utile malgré tout. Les renforts montaient. Je hoche une dernière fois la tête, marquant mon assentiment.


| Le Val ne devait pas beaucoup compter sur le Noir, puisque l’on dit que son armée avait été mobilisée pour l’attaquer. Mais il y a eu bisbille au nord… Nos adversaires ne sont pas tous aussi unis que cela. Mes excuses, Mylord. Passez une bonne soirée |


Et me rapproche de cette épouse que j’ai abandonnée un peu plus tôt à don nouvel environnement, poisson sorti de l’eau et qu’on l’on regarde se débattre. Mais ce poisson là est plutôt du genre à crocs. Un véritable requin. Parfois, son regard se faisait tellement noir et insondable… Je reviens lentement vers ma place. Lui jetant un regard curieux, et un rien défiant. J’arrive enfin à ses côtés, et me penche par-dessus le dossier de son siège, tout en venant lui murmurer.


| Fini de jouer, ta Grâce. Allons régner. |


Et lui tends ma main pour l’inviter à me suivre dans ce nouveau monde, loin au dessus des nuages, celui que je lui avais promis.

Spoiler:

Illyfer Peake

L'un des derniers lords encore présents dans le Bief, n'ayant pas encore pris de commandement dans une armée du royaume à l'instar de Jaden Redwyne. Ses fils se battent dans l'Orage sous les ordres des Ashford et Rowan. Il fut dans un premier temps partisan de Lord Tyrell avant de se rabattre sur Manfred Hightower en sentant le vent tourner de par ses talents d'animal politique consommé rompu aux retournements de situation. Il a accueilli la fin des Gardener avec stoïcisme voire une certaine satisfaction car ses relations avec la Couronne ont parfois été compliquées. Néanmoins, il est totalement loyal au Bief mais également à ses propres intérêts.

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