Quentyn Brax
Time is money

Salut moi c'est Parménion. J'ai connais BC via PUB forum RPG (un groupe facebook). Le grand plus de BC, c'est à mon avis le contexte original et l'acceuil. Par contre je ne suis pas fan de des couleurs choisies (genre le vert du bief haha). Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 5/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 3/7. J'ai un mot à rajouter et c'est Merci pour l'accueil c'est ultra plaisant. Enfin, je confirme avoir bien lu le règlement.

La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?

La politique n'était pas vraiment mon point fort. Certes, avec toutes les cités libres, j'ai appris à comprendre la politique et les intérêts stratégiques des alliances. Toutefois, à Westeros j'ai l'impression que nous sommes moins civilisés. La politique passe par la taille de l'armée. Il y avait une forme d'équilibre. Les Fer Nés évitaient d'essayer d'envahir tout l'Orage car le Roc derrière pouvait envahir le Trident. L'Orage évitait de trop chercher à prendre le Trident car le Bief pourrait derrière prendre l'Orage. Bref il y avait un équilibre qui faisait qu'aucun roi ne pouvait, à long terme, dominer tout le continent. Il serait forcément exposé. Du coup... La neutralité aurait été une bonne chose. Maintenant, malgré la neutralité des Terres de l'Ouest, je me pose de plus en plus de questions. Ne serait-il pas judicieux d'accepter un empire en Westeros ? Cela faciliterait le commerce. L'Ouest est une terre riche, elle prendrait le pas sur toutes les autres couronnes à la cour par sa capacité à financer toute politique. Donc même si le roi de l'Ouest n'était pas le roi, ce serait lui qui gouvernerait par l'argent, d'une certaine façon. Là où le roi prendrait sur lui tous les torts. Dans tous les cas, la guerre nuit, à long terme, au commerce. Si l'Ouest veut prospérer, il faudra mettre d'accord les deux camps. Je défendrai la neutralité de Lyman tant qu'il le voudra. Mais mon cœur lui me dit autre chose...

All money is a matter of belief.

Chapitre 1 Les premiers pas
An -14, Castamere

Au début de ma vie... Certes, c'est un peu pompeux dit comme ça. Après tout je n'avais que vingt et un ans. Bref... Mon aversion pour les armes arriva très rapidement. Je suis né dans une bonne famille. La famille Brax, n'était pas la plus influente de l'Ouest. Il y avait aussi les Reynes, les Crakehall etc. Bref, les Brax n'étaient qu'une famille noble et prestigieuse parmi tant d'autres. Là où on se distinguait, c'était par notre don pour le commerce. Du moins mon père s'était distingué pour ça. Si bien que je ne l'avais pas vraiment vu étant jeune. Se fut ma mère qui se chargea de mon éducation. Elle ne portait pas le côté commerçant de mon père dans son cœur. Elle, elle rêvait de grands chevaliers. De combats. De gloire pour son enfant. Au départ, cela ne me dérangea pas. J'écoutais avec passion ses récits sur les grands chevaliers. Elle fit aussi l'éloge du premier Lannister qui vola Castral Roc. J'admirai ces hommes de gloire sans savoir ce que voulait dire la gloire. Sans savoir que la gloire n'avait d'autre prix que de marcher aux côtés de la mort. J'étais naïf. C'est pourquoi je sautai de joie quand elle m'annonça qu'elle m'emmenait assister à un tournoi de chevaliers. J'imaginais déjà les armures, le bruit des armes, le courage, la bravoure, l'honneur... Tout ça sans savoir ce que ça voulait dire.

Nous fîmes route alors jusque Castamere. C'était là-bas que le tournoi était organisé. Ce n'était pas un grand tournoi, juste quelque chose de local. En tant qu'invités de marque, mère et moi avions eu le droit à de très bonnes places pour voir le spectacle. Je sentis la tension monter lors de la première joute. Entendant les chevaux chercher l'équilibre sur un terre boueuse. J'avais alors mis cette tension sur la volonté d'honneur et de bravoure. Il ne m'était pas venu à l'esprit que la peur pouvait en être à l'origine. Pourtant, la peur je la sentis quand les deux chevaux chargèrent à toute vitesse. Je ressentis le poids des armures, sur le cheval comme sur le chevalier. La gêne qu'avait chaque combattant à cause de son bouclier et la lourdeur de sa lance. Je compris alors que l'armure n'était que la prison de l'honneur dont seule la mort était la libération. Certes, je n'avais pas pensé comme ça à six ans. Mais l'idée était là. Les chevaux chargèrent, le choc fut brutal au point que je crus perdre l'audition. Un chevalier resta à terre, l'autre finit sa course normalement. Mon regard avait suivi le chevalier qui avait remporté la joute. Toute la peur et l'angoisse me quitta, me donnant envie de la surmonter pour ressembler à cet homme. Jusqu'à ce que mon regard se posa sur le perdant. Un bout de lance brisée s'était logé dans son cou. Se dernier convulsait, sans bruit. Le sang giclait, donnant à son armure couverte de boue une couleur macabre. Ma mère tenta de me cacher les yeux, mais en vain. Le mal avait été fait. Et je gardai ce souvenir encore des années après ce tournoi.

Chapitre 2 La fin de la chevalerie
An -11 et 2 mois, Corval

« Allez Quentyn, un peu plus de nerf. » je me relevai péniblement sous les ordres de Tybolt Poing-de-Fer, un chevalier de la garde royale. J'avais mal. Très mal. Les entraînements ne me plaisaient guère. Je préférais largement regarder les autres combattants ainsi que de parler logistique ou stratégie militaire. J'avais réussi à résoudre le problème qu'il m'avait posé sur l'utilisation de la cavalerie et les limites de l'utilisation abusive de mercenaires. Toutefois, j'étais incapable de résister à ses passes d'armes. J'étais un piètre combattant. Et lui... ne me traitait sans aucun égard. Pourquoi le ferait-il ? Il ne m'avait pas pris sous son aile par charité ou pas devoir. Bien au contraire. Il l'avait fait sur la demande de mon père. Demande appuyée de quelques pièces d'or. Je le savais déjà à l'époque. Heureusement, un garde m'avait un peu aidé à apprendre deux trois astuces en combats. Mais face à un tel homme... Je ne pouvais pas progresser. A croire qu'il voulait que je renonce. « Écoute moi bien petit. Dans une bataille, ceux d'en face se moqueront de ton talent. Ils te traiteront comme moi. » Je me relevai de rage. Déterminé à lui apprendre à me parler sur un autre ton. J'étais quelqu'un de doux, gentil. Toutefois, il m'avait maltraité trop de fois. Il m'avait insulté bien trop de fois aussi. Je pris mon arme en bois, chargeant vers lui. Ce dernier sourit et me donna un coup de pied dans le torse afin de me renvoyer au sol. Ma tête heurta la terre avant même que je n'ai le temps de lui porter un coup. J'essayai de me relever, mais ce fut impossible. Je sombrai dans un sommeil profond.

Je me réveillai trente minutes après le choc. Ma tête tournait et j'avais l'impression qu'un cheval m'était passé dessus. Un homme sorti de la tente. J'essayai de me relever. J'y parvins non pas sans retomber sur le dos un certain nombre de fois. A ce rythme là, je n'allais pas tarder à être réduit en poussière. Ce qui pourrait peut-être satisfaire mère qui me jugeait bien trop faible. Mon père entra. Il n'avait pas l'air en colère. Au contraire. Il avait l'air d'avoir beaucoup de sympathie. Ce qui m'étonnait. Je devais être une déception. Incapable de faire la fierté de mon père. Je serrai le poings et détournai mon regard de lui tant je me dégoûtais en cet instant. Je sentis alors sur mon épaule la main de mon père. Je sursautai de douleur. Aucune partie de mon corps n'avait été épargné. Mon père se mit alors à rire. « Le combat n'est pas fait pour nous Quentyn. Ne t'en fais pas. J'avais promis d'essayer, pour ta mère. Mais j'avais bien raison. » Je ne savais pas quoi penser de ces paroles. Elles n'étaient pas vraiment rassurantes. Après tout, il n'était pas vraiment fier de moi. Il s'attendait juste à être déçu. Toutefois... Il n'était pas en colère. C'était déjà ça... Du moins c'était ce que je me disais, avant d'entendre la suite. « Tout le monde n'est pas fait pour se battre. La vie t'apprendra à te battre. N'en doute pas. Mais en attendant, j'ai cru comprendre que tu étais bon en stratégie. C'est une chose essentielle. Certains savent se servir de leurs épées. D'autres des mots. Moi je vais t'apprendre à te servir de ta tête et des chiffres. »

Chapitre 3 L'envol du Brax
An -3 et quelques mois, Castral Roc.

« Non Quentyn ! Reviens ici ! » Je n'écoutais plus mon père. J'étais à la fois honoré et insulté. Si bien qu'avant de me positionner, j'avais prétexté une invitation à une soirée de Lyman. Ce qui était vrai. Mon père n'avait pas voulu me laisser partir, voulant s'expliquer. Toutefois, je lui avais répondu, avec toute la douceur dont j'étais capable, qu'il serait malvenu de faire attendre l'héritier au trône. L'idée n'était pas d'insulter père. Pourtant, il m'était insupportable de rester plus longtemps en sa présence. La raison du conflit ? Sa « proposition » de me faire aller à l'étranger. D'un côté j'étais heureux à l'idée de représenter ma maison à l'étranger. Et c'était aussi une occasion unique de voyager et découvrir de nouvelles cultures. De l'autre côté, son allusion à mes travers était une insulte. Il ne savait pas de quoi il parlait. J'avais donc accepté sa demande, en disant que j'avais à faire désormais. Mon père n'était pas idiot, il savait comme j'étais. Toutefois, il ne chercha pas à m'arrêter d'avantage qu'avec sa demande. Je pris mon cheval afin d'aller à la soirée de Lyman. Pourvu qu'elle soit douce.

La soirée était agréable. Très agréable. Le vin était bon. Les femmes belles. Les hommes n'étaient pas mal non plus. La musique n'était pas un massacre pour les oreilles. Pourtant, je sentais de plus en plus le poids de mes préoccupations. De quoi parlait père ? Je faisais pourtant tout pour ne pas être anormal. Pour bien m'intéresser aux femmes. De quoi père pouvait-il m'accuser ? Étais-je si horrible qu'il fallait m'envoyer à l'étranger ? Au moins j'allais pouvoir apprendre à connaître de nouvelles astuces pour le commerce. Le Bief, par exemple, était une région très prospère. Avec ses chevaliers, son vin de la Treille. Son raffinement. Ses champs à perte de bue. « Tout va bien Quentyn ? » Je levai la tête, sorti de mes pensées. La voix de Lyman était parfois douce à entendre. Je secouai la tête pour lui dire que je sortais de mes pensées. Oui, le langage corporel n'était pas encore très abouti à cette époque là de ma vie. « Oui, excuse-moi. Juste... Préoccupé. » Son regard se fit insistant. Comme s'il n'avait aucune envie de me tirer les verres du nez, mais que cela ne lui poserait pas de problème de le faire. « Mon père veut que j'aille m'occuper des affaires familiales dans tout Westeros. Sauf les Terres de l'Ouest. » Je crus lire sur les traits de son visage une forme de tristesse avant de le voir sourire. Il me tapa dans le dos comme si de rien n'était. « Et alors ! C'est une occasion de plus de nous réjouir. Profitons de la soirée ! Je suis sûr que Gareth te trouvera une idée saugrenue pour finir la soirée. » « En dehors du fait de trouver une femme ? » Je ne pu me retenir de rire en même temps que Lyman. Nous étions jeunes, il avait raison, je devais en profiter. Pourtant, je ne réussis à trouver aucune consolation auprès d'une femme.

Chapitre 4 La mort de l'enfant
An 0 Mois 8, Degré des Pierres

L'odeur de la flotte pirate alentour me donnait le tournis. Pourtant, malgré cette sensation, j'étais déterminé. Une longue traque d'une année était arrivée à son terme.Trois mois de souffrance et de deuil. Trois mois au cours de laquelle la vie m'avait appris à me battre comme aurait dit mon père. Même si je restais un combattant relativement faible. Et bien j'avais été perdu. Car dire que l'on allait en Essos c'était comme dire que l'on allait à Westeros. On n'avait pas dit grand chose en somme. Suite à mes aventures commerciales dans Westeros, que j'avais visité le plus possible pour établir des relations commerciales au compte de la famille Brax, mon père ma proposa un voyage de neuf mois à Essos. Du coup j'avais eu le choix d'où j'allais. Mon voyage se divisa alors en deux parties. D'abord Bravoos puis Lys. Braavos c'était pour avoir quelques relations et peut-être en savoir plus sur la Banque de Fer. Ce qui avait fonctionné. J'avais tissé des liens avec quelques familles marchandes qui m'invitèrent à rester parmi eux. J'appris alors un peu plus sur la diplomatie et l'art du discours. Chaque membre influent des familles cherchait à être le plus charismatique. Même si de mon point de vue d'homme de l'Ouest... C'était souvent sans queue ni tête. Je comprenais plus ou moins les intentions, mais ces exercices rhétoriques qui disaient tout, sauf la vérité... Ce n'était pas forcément pour moi. Peut-être un jour... Mais pour l'instant, je n'en avais pas besoin. Je profitais juste de l'atmosphère de Braavos. Après quelques temps, je pris la mer pour Lys.

Ce que ne m'avait pas dit mon père, c'était de faire attention au Degré des Pierres. Certes, j'avais un navire avec des hommes Brax pour me protéger. Mais il ne m'avait pas précisé qu'il était difficile de naviguer dans le Degré des Pierres. Heureusement pour me seconder, un jeune fils de marchand m'aida. Ce jeune homme, teint basané, était beau. Souvent dans une chemise en lin, simple, je pouvais voir les lignes de sa musculature. Je m'étais surpris à de nombreuse reprise à l'admirer au soleil. Et un jour, sans que je ne m'en rende compte, il s'approcha de moi avant de m'embrasser. Je bondis alors en arrière. Ne sachant comment réagir. J'avais apprécié le moment, mais ce n'était pas convenable. Deux hommes ensemble... Pourtant, il s'approcha, sans se rebuter. Il me prit mon bras droit avant de m'attirer vers lui. Même au milieu de cette mer enflammée je pouvais sentir encore son odeur et la chaleur de son corps. Il me dit qu'ici je n'avais pas besoin de me cacher. Et cette même après-midi je découvris ce que voulais dire l'amour. Je n'avais fait ça que quelques fois, avec des femmes. Pourtant, cela n'avait pas pris autant d'importance pour moi que cette-fois là. Je n'y avais pas pris autant de plaisir à le découvrir. A le sentir de toutes les façons possibles. Il me fit découvrir en plus du luxe, la luxure. Avec lui et d'autres personnes. Hommes comme femme. Le jour nous marchions ensembles ensemble dans Braavos. Le soir nous... « dormions » ensemble. Il était mon bras droit. Non, plus que ça. Il était une extension de mon être. Il n'était pas nécessaire à ma vie, loin de là. Ma maison était la seule chose qui m'était nécessaire. Mais c'était lui qui donnait un goût particulier à cette vie. Je savais que ça allait se terminer un jour. Essos et Westeros étaient si différents. Mais j'avais profité de chaque moment. Nous avions même pris la mer ensemble. Sur un navire marchand faiblement protégé. Selon lui, avec la montée en puissance de Volantis, il était peu probable qu'il y ait encore des attaques pirates dans le Degré des Pierres. Pourtant... Des lysiens attaquèrent. Nous nous étions défendus. Autant que nous avions pu. Je ne savais toujours pas me battre en ce moment-là. J'avais tiré ma lame, l'agitant dans tous les sens, dans l'espoir de toucher un de ces monstres. Ils avaient l'air féroce. Et moi... je n'étais rien à côté d'eux. Je vis mon amant mourir sous mes yeux, cherchant à me protéger. Son si beau visage fut tranché à deux. Je ne survécus que par la brutalité d'un lysien qui me jeta à la mer d'un coup de pied. Il n'avait pas anticipé que je serai si faible pour tomber à la mer.

Je ne dus ma survie qu'à la côte proche de la bataille. J'arrivai à Lys à pied. Puis de là, depuis le comptoir de Lys, j'avais entrepris ma vengeance. J'envoyai une lettre à père pour lui décrire la situation, de l'attaque et de mon plan pour les arrêter. Il m'envoya un maître d'arme pour m'aider dans la tâche. Il ajouta toutefois qu'après cela je devrai rentrer. Venger l'affront fait à la famille oui, prendre des risques inutiles, non. Il me forma au combat. Je n'étais plus réellement médiocre à l'épée. Je savais me défendre. Je savais du moins comment m'en servir. Il m'entraîna aussi pour que je ne sois plus si frêle. Je n'étais pas aussi fort que Gareth. Toutefois, je n'étais plus une brindille que l'on pouvait briser par un simple coup de vent. Ma flotte chercha les pirates. Nous en avions trouvé, mais pas les bons. Chaque fois le châtiment était le même. Je ne voulais plus de piraterie. Mais tuer sans distinction n'était pas une solution. Tout pirate capturé se voyait la main droite tranchée. Sans leur deux mains, la piraterie ou même le banditisme allait être compliqué. Et là... je les avais trouvés. Ceux que je haïssais. Les seuls hommes que j'avais haï jusque là. Une bataille navale s'était engagée. Le lieu avait été choisi avec soin. J'avais envoyée le gros de la flotte, la partie la moins solide, contourner les pirates. Ces mouvements seraient cachés par une petite île. En attendant, le gros de la flotte se positionnerait de telle sorte à pouvoir tenir et rendre coup pour coup. Je les avais donc placés dans un espace réduit, les empêchant de profiter de leur sur-nombre, tout en gardant assez d'espace pour manœuvre en cas de coup de vent. Eux par contre n'avaient pas eux l'intelligence de raisonner comme ça. Le vent fit s'abattre cinq navires sur les falaises. Puis, quand ils virent le gros de la flotte arriver, alors que nous n'avions perdu aucun navire, ils battirent en retraite. Je fis alors s'abattre une pluie de flèche enflammée. J'entendis, même au loin, les cris des hommes brûlés vif. Trois navires pirates débarquèrent sur une île à côté. Ils n'allaient pas s'en tirer comme ça. Je me tournai vers mes hommes. « Messieurs, ces hommes ont tué nos frères il y a quelques mois. » Ils hurlèrent. On avait beau dire, il y avait une fraternité chez les hommes Brax. « Allons leur rendre la pareille ! ».

Nous débarquâmes, chargeant malgré les flèches des pirates. Ils n'étaient pas plus d'une trentaine et nous une centaine. J'étais en première ligne. Je comptais venger mon être aimé avant toute chose. J'arrivai au contact d'un d'entre eux. Je n'étais équipé que d'une épée, mon armure rouge et une lame courte encore dans son fourreau. Le pirate se rua sur moi. Tout comme mon ancien maître d'arme, je lui donnai un coup de pied dans le buste l'envoyant à terre. Je plongeai ma lame dans le cou d'un pirate à ma droite avant d'esquiver un coup sur ma gauche. Je sortis mon épée du coup de ma précédente victime avant de la figer dans la poitrine d'un autre pirate. Toutefois, faute de l'avoir retiré assez vite, mon épée se bloqua dans le cadavre du pirate. Voyant ma faiblesse, un grand et gros lysien fonça sur moi, m'envoyant au sol. Il se mit à rire, tuant les deux soldats cherchant à me protéger. Il me prit ma chevelure. Il arma son bras droit avec sa grande hache de guerre. Avant qu'il ne puisse l'abattre je tirai ma lame courte de son fourreau et la planta dans son crâne. Il se vida de son sang, m'éclaboussant au passage. La victoire était acquise. Les soldats commencèrent déjà à pousser les chants de victoires. Alors que moi j'allais vomir au pied d'une falaise. Je ne voulais plus jamais être faible. Je ne voulais plus jamais voir un proche mourir ou manquer de quelque chose...

Chapitre 5 Intérêts stratégiques
An 1 Mois 5, Castral Roc

Mon père tapa du poing. Il était rouge de colère. J'avais touché là où ça faisait mal. Les finances de la famille étaient sacrées pour lui. « Écoutez père, ce n'est pas parce que vous allez crier que cela changera la réalité. » Mon père fit quelques pas à travers la pièce. « Quelle réalité ? » Je sorti de ma position confortablement installé contre un mur, bras croisé. « La guerre nuit au commerce. Nos armées, nos infrastructures sont majoritairement financées par le commerce. Nous n'avons pas la chance d'avoir des mines d'or ou d'argent. » Je repositionnai les pièces sur la carte stratégique. Le Conflan était stratégique pour le Roc en raison de sa frontière plus exposée. Par ailleurs les mines d'or, majoritairement dans les montagnes qui étaient à la frontière avec le Conflan seraient alors menacées par le potentiel Empire. Sans le contrôle de la Ruffurque, le commerce fluvial serait complexe pour les Brax. Il faudrait alors passer par Port Lannis et fait le tour du continent. Et encore, sous réserve d'un contrôle de La Treille par une force alliée ou neutre et une protection suffisante pour résister aux pirates de Degré des Pierres. Toutefois, trahir les Lannister était pour moi, comme pour mon père, impensable. « La guerre est profitable au commerce dans un premier temps, surtout quand on est neutre. Les deux camps ont besoin d'arme. Du coup les prix flambes, nous ne subissons pas les conséquences de la guerre. Nous en avons bien profité. » Mon père hocha vivement la tête. « Oui. Du coup tu es d'accord avec moi ! » Je ne pus que secouer la tête. Je pris de l'encre avant d'en renverser sur le Bief et les Conflans. « Non. Vous voyez ces tâches. Imaginez maintenant des villages rasés. Des champs brûlés. Des famines. Bref, la guerre épuise les réserves d'or. Du coup les gens sont de plus en plus pauvres. Et les opportunités commerciales baissent. Les revenus se faisant baissent. Car à un moment donné si plus personne n'est là pour payer des taxes ou autres, plus aucun seigneur ne nous payera. Du coup plus de commerce. Plus une guerre dure, plus le coût de la guerre augmente pour notre commerce. Et plus les bénéfices baissent. Et je ne parle même pas de l'augmentation du banditisme et de la piraterie qui font s'envoler les prix de la protection des caravanes ou flottes marchandes. »

J'avais bien appris durant ce séjour à Essos. Toutefois, père avait décidé d'y mettre un ter:me. La guerre était venue, ma famille avait besoin de moi. C'était ce qu'il avait lui-même dit. Fort de mon succès commercial dans Westeros, mais aussi des petites batailles contre les pirates... Père avait de grandes ambitions pour moi. Alors que moi, je ne voulais que vivre une vie simple, m'occuper de ma terre, de ma femme et de mes amis. Toutefois, le retour d'Essos ne me gêna pas, j'avais appris quelques nouvelles pour mes amis... Le mariage de mes deux amis m'avait donné raison sur mon retour. Ma vie était ici. Il fallait laisser Essos derrière moi. Je pensais alors à ma femme. Cette femme qui n'avait eu d'yeux que pour Gareth. Elle était désormais chez moi. C'était parfois difficile d'accepter le fait que la femme qui partageait votre couche n'avait aimé que votre meilleur ami. Toutefois... J'avais aussi mes torts. Et sa présence m'avait aidé à supporter les excès de mon père. « Je n'entends que des plaintes Quentyn. Si j'avais voulu ça j'aurai fait mander une femme. Où sont tes solutions ?! » J'inspirai. Je ne voulais pas m'énerver. D'ailleurs ce n'était pas prêt d'arriver. J'étais juste las. Je n'avais aucune envie de prendre les armes. Je n'étais pas un combattant malgré mes multiples entraînements. « Il faut convaincre Loren de rejoindre la guerre. Peu importe le camps. Mais il faut que cette guerre ce termine. Sans quoi la misère touchera notre famille. A moins de... » « A moins de ? » « Mettre la main sur une mine d'or. Et cela veut dire un conflit avec un autre banneret de notre roi. Et je doute que ce soit une bonne idée. La paix est la meilleure des solutions. » « Combien de réserve nous reste t-il ? » « Encore une année avant que ce ne soit vraiment critique, notre activité est réduite à 10%. Ce qui est optimiste déjà. » « Laisse-moi Quentyn. Je dois y réfléchir. Vas retrouver ta femme... Et ne t'avise pas à jeter la honte sur la famille. » Je hochais la tête, ne cherchant pas à m'étendre sur le sujet.