When i'm Prince, i will create a new order (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]

Les Valyriens ont débarqué en Westeros. Au vu du trajet parcouru, cela reflète la volonté sans commune mesure de Tyraemarr. Je l’ai pleinement servi pour que nous parvenions jusque ici, à Lancehélion, et aujourd'hui je distingue depuis le Palais Vieux un ciel qui arbore le même aspect que celui de l’acier. Mes réflexions sont interrompues lorsqu’un garde m’annonce la venue de Jentys Cellarys. Je connais cette guerrière depuis des années maintenant. Elle a combattu aux côtés de Maegor à plusieurs reprises et nous a fait part de son allégeance lorsqu’il a fallu faire abdiquer le Tigre au profit des Valtigar et de Tyraemarr.

« Faîtes-la entrer. »

Pas d’hésitation dans la voix. Le regard tourné vers l’horizon, je ne me retourne pas vers l’entrée de la tour du Soleil, où Jentys est sur le point de faire sa venue. J’attends en quelques sortes que les choses se fasse et que le garde rejoigne sa place à côté de la porte.

« Comment trouvez-vous Lancehélion, Dame Cellarys ? J’ai besoin d’un avis extérieur. »

Volontairement, je la nomme en tant que Dame et non en tant que guerrière. Quelque chose dont elle ne doit pas avoir l’habitude et qu’elle doit désormais exécrer. Ma question est cela dit loin d’être anodine. Jentys ne vient pas de Lancehélion et peut apporter un œil extérieur et des suggestions intéressantes. Je finis par me retourner et me retrouver en face d’elle, vêtu dans le plus pur style valyrien avec ce pourpoint oscillant entre le pourpre et le gris. Mes yeux mauves se posent avec fermeté sur la nouvelle venue, espérant qu’elle n’oublie pas qu’elle est tout de même reçue dans l’antre du fils du Diadoque et du Prince de Dorne. Un écart protocolaire, même pour une guerrière de longue date au service des Valtigar, ne resterait pas impuni...

« Depuis combien de temps vous battez-vous exactement ? »

Encore une fois, la question n’est pas anodine. D’une posture droite et étant de profil par rapport à Jentys, je ne fais pas un pas de plus vers elle et je reste en haut de ces quelques marches sur lesquelles se tiennent les deux trônes, ce qui me permet de garder un œil sur l’horizon. Le silence est pesant dans cet endroit solennel, d’autant plus en ma présence. Je m’en nourris, j’en fais mon repaire et celles et ceux qui viennent à ma rencontre sont tout de suite prévenus que je serai intransigeant et implacable.

Le message m’était venu et j’avais hoché la tête. J’étais sur le pont de mon navire, les manches relevées au-dessus de mes coudes, pour une fois que je ne portais pas mon armure, en train de travailler soigneusement avec mes autres marins. Je prenais soin de mon Fendeur des Mers, derniers fragments également de mon époux. Je secouais légèrement la tête avant de me diriger vers ma cabine pour ôter ma tenue trempée de sueur pour passer mon armure, natter à nouveau mes cheveux avant de ressortir pour descendre de mon bâtiment et de me diriger vers le palais, escorté par mon second qui m’accompagnait toujours dans mes déplacements. Une sorte d’escorte en quelque sorte. Je déclinai mon identité et la raison de ma venue.

Je fus escortée par les serviteurs jusqu’à la salle du trône… J’attendis avec Avaenor qui ne rentra pas dans la pièce alors que j’entrais. Il ne me regardait pas, il regardait à l’extérieur. Mais cela ne m’empêcha pas de m’incliner devant lui avec respect. C’était le prince de Dorne après tout. Je restais silencieuse, attendant qu’il parle. Et ce fut le cas. Ce que je pensais de la capitale ? Je fronçais légèrement les sourcils, pas à cause de la « Dame », je m’en foutais royalement ! C’était ni le premier, ni le dernier à me nommer ainsi. Je haussais les épaules.

« C’est une cité comme une autre Altesse. Je n’aime ni déteste. »

Qu’est-ce que j’en avais à foutre d’une ville ou d’une autre ? Lancehelion ou Volantis… c’était du pareil au même pour moi. J’inclinais à nouveau la tête vers l’homme lorsqu’il se retourna vers moi avec respect. C’était le prince après tout. Mais je soutiens son regard malgré tout, mains croisées dans mon dos, menton levé. J’étais fière de moi, d’être de ce que j’étais. Depuis combien de temps ? Je fronçais les sourcils…

« Toujours. À peu de chose prêt altesse. J’ai presque toujours eu une épée dans la main. »

Je ne connaissais presque que cela… La violence, la guerre et tout cela… Le goût de la cendre, du sang… les insultes, moqueries… Je soutiens le regard violin de mes propres pupilles d’une teinte légèrement similaire.

Animé d’une ironie certaine, je pense que cette discussion risque d’être animée. Cela étant notamment dû à la manière dont répond Jentys. Pas d’opinion, pas de détails. Une épée au service de son Prince, voilà tout. La guerrière a peut-être un peu trop vadrouillé pour pouvoir s’attacher à un fief plus qu’à un autre.

« Je vois. Maintenant, c’est celui-ci que vous devrez défendre. »

L’occasion d’un petit rappel se présente. Non pas que je considère qu’elle se désintéresse de Lancehélion mais cela ne coûte rien d’insister que notre présent est ici désormais. La réflexion que je mène me triture l’esprit une dernière fois. Pendant ce temps, j’avance dans la pièce et descends les quelques marches situées à côté des trônes. J’amorce finalement ce que j’ai en tête sans sommation.