Sujet: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:00
Asher Royce
- 30 ▪▪ Naissance du seul fils de lord Elbert Royce et de lady Megara Royce dans la forteresse de Roche aux runes - 22 ▪▪ Devient page auprès de la maison Grafton de Geoville - 19 ▪▪ Asher devient écuyer du prince du Val Jehan Arryn avec qui il se liera d'amitié - 15 ▪▪ Naissance de sa cadette légitime Ysilla - 14 ▪▪ Asher est fait chevalier par le prince Jehan suite à un fait d'arme face aux clans des montagnes - 11 ▪▪ Mariage et couronnement du prince Jehan et de la princesse Sharra - 8 ▪▪ Après trois années de service dans l'armée permanente du Val il se marie avec lady Lyra Vanbois - 4 ▪▪ Naissance de son fils Donnel - 2 ▪▪ Guerre contre l'Orage. Le porteur de Lamentation s'illustre à la bataille des portes sanglantes. Mort de lord Elbert et de son cousin, roi et grand ami Jehan Arryn au combat. 0 ▪▪ Conclave de Geoville ou il joute et s'incline face à Orys Baratheon. 0 ▪▪ Se rend au mariage de la princesse Stark et du jeune lion
Lignée ▪▪ Lord Elbert Royce ( père ), lady Megara Royce née Arryn ( mère ), lady Ysilla Royce ( cadette ), Lady Lyra Royce née Vanbois ( épouse ), Donnel Royce ( fils et héritier), Perra Stone ( demi soeur ) et Grisel Stone ( demi soeur )
▪▪ 30 ans ▪▪ ▪▪ Le chevalier aux runes ▪▪ ▪▪ Roche aux runes du Val d'Arryn▪▪ ▪▪ Royce ▪▪ ▪▪ Lord de la maison Royce ▪▪ ▪▪ Royce ▪▪
▪▪ Lord ▪▪ ▪▪ Marié ▪▪ ▪▪ Je suis fidèle à mon souverain ▪▪ ▪▪ Je suis pour la guerre dans certaines circonstances et seulement si le Val est directement menacé ▪▪ ▪▪
N°1 ▪▪ Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné?
La paix est précieuse aux yeux de tous du marchand avisé qui en connait les profondes vertus aux serfs labourant la terre de leurs seigneurs premières victimes des conflits sanglants dans lesquels ils ne servent par trop souvent que de simple chair à canon en passant par les familles des veuves de guerre aux orphelins. A la lueur de la sagesse même les hommes d’armes dont faire couler le sang est l’office peuvent convenir de la bienfaisance d’un tel état. Seuls les conquérants méprisent ce qu’ils ne distinguent que comme l’apanage de la faiblesse. A ces yeux ci la paix n’apparait que comme un état intermédiaire propice à l’attente qu’à une fin en soi. Cela fait bien longtemps que ce continent n’a plus connu de paix véritable si l’en est que Westeros tout entier ait pu un jour se bercer dans de telles douceurs illusoires. Or, il s’avère que deux conquérants ont conduits à la grande guerre que nous connaissons aujourd’hui. Deux hommes opposés en tout mais partageant pourtant la soif de grandeur dans le sang. L’un bâtisseur d’un triste avenir de domination, sire issu d’une lignée de rois ayant su s’élever avec vigueur et brio bien au-dessus des roches battues par les flots tenant de berceau à son peuple naturellement belliqueux et hostile.
L’autre glorieux descendant d’un empire étranger ayant régné sur un continent par la puissance du feu et la magie du sang, modeste seigneur au vu du jeu des trônes mais indéniablement avantagé par certains atouts. Sans oublier le cerf couronné à jamais assoiffé de sang et de conquête comme d’autres le sont de femmes et d’ivresse poursuivant en vain ses propres rêves démesurés d’empire. A dire vrai bien peu aspiraient à la paix. Les fastueux lions de l’Ouest, la main ouverte verdoyante du Bief ainsi que le glorieux faucon bicéphale depuis la chute du roi Jehan mon cousin. Le nord sauvage ne pouvant vraisemblablement être compté dans le camp des belliqueux car notre voisin était sans cesse en état de légitime défense face aux agressions sudiennes. Néanmoins raisonnablement pas tourné vers la paix non plus car un loup reste un loup. Tous les ingrédients étaient réunis devant nos yeux pour que le chaos s’embrase une fois de plus et ne dévaste le monde sur son tragique passage. N’importe quel homme suffisamment observateur vous l’aurait prédit.
Entre les animosités séculaires de certains, les blessures récentes venant recouvrir d’autres plaies à peine refermées, les jalousies à peine dissimulées sous les masques de fausseté, les trahisons de cœur et d’esprit, les ambitions avortées ou au contraire naissantes tout cela ne pouvait que conduire au désastre. L’homme étant ce qu’il est la paix ne saurait jamais vraiment durer. Il arrivera toujours un grief, une brouille, une insulte ou un quelconque motif de courroux et les armes s’aiguiseront, les mailles seront astiquées et les armées se mettront en marche. Ma vision de mon temps est profondément cynique mais l’histoire m’a enseigné que malgré ce support de connaissance, ce recueil des destinées. L’homme n’apprend pas. Il n’apprend jamais de ses erreurs. Nous sommes des créatures routinières par essence. Pour ma part, j’aime à penser que je suis suffisamment sage pour apprendre des erreurs des autres afin de ne pas répéter les mêmes errances. Trois conquérants ce n’était point deux de trop mais bien trois.
N°2 ▪▪ Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre?
La maison Royce est l’une des plus prestigieuses et anciennes maisons du Val d’Arryn descendant en droite ligne des premiers hommes à avoir jadis dominé les terres montagneuses des vallées du nord est depuis l’âge des héros. Mes ancêtres ont jadis porté la couronne des rois de bronze et notre histoire est riche de hauts faits et de batailles glorieuses. Plus farouches opposants des Andals nous sommes devenu les premiers bannerets de la maison suzeraine Arryn suite à la victoire du chevalier ayant fondé la forteresse la plus impénétrable des sept couronnes. Depuis, les plus lointains épisodes de cette histoire riche et abondante le sang des premiers hommes s’est progressivement mêlé fort logiquement à celui des Andals. A l’instar de cette communion du sang, notre loyauté absolue à nos seigneurs suzerains de la maison du faucon n’a jamais vacillé au cours des âges. Les Royce font partie des seigneurs les plus puissants du Val et pourtant pas une fois ses barons ne se sont retournés contre les Eryés. Faisant naturellement preuve d’autant de fidélité auprès des maîtres des montagnes et du Val que nos aïeux avaient mis d’ardeur à les combattre.
Car, les Royce sont entiers de caractère il en a toujours été ainsi. Aujourd’hui la loyauté indéfectible unissant ma maison à celle des rois du Val est encore plus prégnante qu’alors car ma mère lady Megara Royce est née Arryn aussi mon ascendance a fait de moi le cousin du roi Jehan en plus d’avoir été son écuyer, son ami, son conseiller le plus dévoué. Je partage par la même du sang avec la maison royale ce qui accroît un peu plus le prestige de ma maison mais loin de m’en enorgueillir à des fins purement personnelles, je considère cette filiation comme une pierre supplémentaire cimentant le lien de vassalité existant entre les Arryn et les Royce. La maison royale sait qu’elle peut en tout point compter sur mon soutien et que je la servirais comme mon père et mes parents avant moi. Je n’ai pas la primauté dans les oreilles de la reine mère mais mon influence auprès des seigneurs du Val est un outil précieux qui me permet de défendre ce que j’estime être les intérêts du Val avec la plus grande vigueur. Je compte bien conseiller notre jeune roi comme mon père a conseillé mon cousin son beau-frère avant moi ainsi que d’accorder de l’attention à son cadet. Nous vivons une époque particulièrement troublée durant laquelle personne n’est à l’abri.
N°3 ▪▪ Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction?
Si jamais les affres de la guerre ravageant Westeros venaient à se porter jusqu’aux portes sanglantes j’agirais comme tout seigneur Valois le ferait et convoquerais mon ban dans mon fief en attendant les instructions du roi sur la stratégie du royaume. Je rassemblerais les troupes de mes bannerets afin d’établir une force de défense conséquente et stationnerais une telle force sur la route des portes sanglantes. Mon ost composé de troupes Royce, Froideseaux, Shett et Tolett se mettrait à disposition du roi faucon pour défendre le royaume en vertu de mon serment de vassalité et de ce que dicte l’honneur. J’endosserais l’armure aux runes ancestrales de ma maison à la réputation légendaire sciemment entretenue par les soins de chaque membre de ma famille s’étant succédé au cours des générations, empoignerais la fusée de Lamentation l’épée d’acier Valyrien de ma famille et n’hésiterais pas à mener les défenseurs du Val à leur devoir. Je mettrais à profit mon expérience de la guerre et de la chose martiale acquise au cours de la guerre face à l’Orage et de mes années de service dans l’armé permanente pour accomplir mon devoir.
Cependant, notre royaume ayant la particularité commune à celle de nos voisins nordiens de devoir composer avec des menaces ancestrales intérieures bien que dans le cas du Nord il s’agisse bien plus d’invasion extérieure en deçà du don par les barbares du grand nord, il s’avère que le royaume est déjà sur le pied de guerre non pas dans son entièreté car la menace des clans autonomes ne sauraient nécessiter toutes les forces du royaume à moins de vouloir tenter d’exterminer ces ennemis intérieurs tel le marteau s’écrasant sur l’ennemi. Autant qu’une telle entreprise puisse être possible vu la stratégie de guérilla de ces descendants des premiers hommes. Mais, les dommages causés par ces adversaires nuisibles et séculaires ont poussé les forces du royaume à réagir de manière proportionnée. Pour l’heure, je m’attelle à lutter contre les assauts coordonnés des clans des montagnes à l’instar de mes pairs.
N°4 ▪▪ Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte?
Tout le continent a oui dire de ce geste d’une fourberie froide et calculée étant l’apanage de la lignée Hoare qui n’a pas usurpée sa réputation de conquérante sans pitié et honneur. La réputation du roi fer né du Conflans était déjà sombre mais ce geste indubitablement stratégique à bien des égards a terni celle-ci à un point inimaginable. Le point de non-retour a été franchi par le roi le plus retors des sept couronnes qui s’il s’est à cette occasion débarrassé à peu de frais et de manière fort habile de l’un de ses plus dangereux concurrents dans le rêve détestable d’une domination totale de Westeros l’a fait au prix du peu d’honneur que l’on pouvait décemment lui accorder. Violer la loi de l’hospitalité, règle fondamentale de notre société permettant d’éviter que les hommes ne soient gangrenés par la méfiance de ses voisins.
Lorsque l’on rompt le pain et partage le sel on s’attend légitimement à ne pas se faire assassiner dans son sommeil mais il existe visiblement bien des hommes indignes de confiance méprisant de l’un des piliers de l’ordre de notre temps et cela ne peut qu’attrister tous les hommes d’honneur de ce monde. Je ne vais cependant pas mentir en affirmant que la fin des représentants de la lignée Targaryenne m’émeut outre mesure. Bien que le seigneur Aegon ait été infiniment plus noble que son rival, il n’en restait pas moins un conquérant à l’instar du noir. Vous vous rappelez ce que j’ai dit un peu plus tôt à propos des conquérants. En tant que Valois le geste du roi du sel et du roc m’a profondément choqué mais ce casus belli ne concerne pas le Val. Les conquérants quels qu’ils soient sont une menace pour l’indépendance et la neutralité du royaume. Argilac en a été le parfait exemple mais il s’est écrasé sur les portes sanglantes et s’est fait refoulé avec ses désirs de grandeur par notre grande armée. Que cela serve de leçon aux souverains de ce genre.
Entre vous et nous.
▪▪ Blue ▪▪ 23 ans ▪▪ En temps normal entre 12 et 13 sur 20 ▪▪ Google il me semble ▪▪ Le contexte atypique, les possibilités nombreuses et la richesse du forum en terme d'annexes... ▪▪ Pas grand chose ▪▪ Il fait plus froid que dans le Bief ▪▪
Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:05
Savoir des mestres
An -30 mois 4 semaine 2 : Sous le regard des anciens dieux, un héritier pour une maison
La forteresse de Roche aux runes se dresse fière et ronde sur un promontoire face à la mer de l’est. Les vagues viennent brutalement se fracasser sur les falaises environnantes dans une gerbe d’écume ondoyante. Le siège ancestral de la puissante maison Royce aura traversé les âges avec célérité et orgueil de ceux qui se savent supérieurs aux autres. Ces grands murs bien épais de basalte sombre ont été les témoins de bien des évènements du couronnement d’un roi parmi les premiers hommes à moult sièges échoués ou meurtriers à la soumission d’une maison à une rivale arrivée par la mer. La fine brise du printemps renforcée par les ondes marines malmène les étendards aux teintes ocres et les bannières partout visibles. En approchant de plus près des murs hauts, il est plus aisé de constater la présence incrustée de gravures runiques dans la pierre en divers endroits héritage millénaire d’une culture oubliée. Sur les remparts les hommes de la garnison s’agitent comme chaque jour avec application. Les regards tournés pour les uns sur le pont de pierre raccrochant la forteresse à la route vers les Eryés, vers l’horizon de la mer pour les autres. L’homme d’arme est par définition un homme d’action mais il vit dans l’immobilisme de manière hautement paradoxale. L’attente de celui-ci plus que le combat rythme l’existence du double solde. Combien de parties de cartes de jouées à l’ombre d’une futaie ou dans la chaleur relative des baraquements ? Combien de cuites encaissées avec les camarades ? Combien de visites dans les bordels de Geoville ?
Chaque homme quel que soit son rang a ses propres préoccupations qu’il juge irrémédiablement supérieures du marchand aux paysans, du chevalier aux serviteurs, du marin aux aubergistes. Car ainsi tournait le monde. Le seigneur de la maison Royce avait pour lui celle de la naissance de son premier enfant qui l’obnubilait avec insistance sur le trajet de son fief car en tant que grand seigneur du royaume lord Elbert passait une grande partie de son temps à la capitale où il siégeait au conseil du roi son beau-frère. Le capitaine de la garnison estimant l’inertie de ses hommes un brin excessive fit installer les cibles d’entrainement dans la grande cour et ces derniers se mirent à l’exercice en se promettant de se montrer plus zélés à l’avenir dans leur monotone tache. Dans une tour de la forteresse circulaire se trouve la sœur cadette du roi du Val lady Megara Royce qui vient de quitter la chambre de confinement pour une chambre plus spacieuse et plus confortable dans laquelle elle donnera naissance à son premier né. La dame de Roche aux Runes se voit installée le plus confortablement possible sur le grand lit à baldaquin et sentant les choses se précipiter demande son époux. On lui annonce qu’il est en route pour la rejoindre et elle se rembrunit un instant avant de laisser une servante lui administrer le bouillon préparé pour l’occasion. Les yeux gonflés par la douleur des prémisses la maîtresse de maison n’en garde pas moins une expression de grande dignité. Elle est la fille d’un roi et la sœur d’un prince il ne sera pas dit qu’elle aura offert un piteux spectacle dans la maternité. Pourtant comme toutes les femmes du monde lors de leur première grossesse elle appréhende les événements.
La douleur dans ses entrailles semble insupportable. Un instant elle s’irrite du bruit de l’entrainement avant de se raviser. Ce fond sonore martial ne lui permettra que trop bien de ne pas s’appesantir sur sa douleur concrète. Ses pensées s’égarent un instant avant de revenir durement à la réalité lorsque l’accouchement s’amorce. A quelques kilomètres lord Royce lève les yeux vers le ciel et les nuages inhabituels pour un printemps, gonflés de pluie et menaçants. Dans la cour les sergents abrègent la séance lorsque de grosses gouttes de pluie dévalent les cieux pour s’écraser dans la vaste cour pavée de Roches aux Runes. Dans l’intimité silencieuse du modeste bosquet attenant au tout aussi modeste septuaire comme une volonté doucereuse de faire cohabiter cote à cote les anciens dieux et les nouveaux, les feuilles se gorgent d’eau. La pluie se heurte au tronc noueux des arbres millénaires. Les gouttes imprègnent l’humus du paisible bosquet vouée au culte des anciens dieux. Et là dans le cœur de ce refuge forestier un visage gravé dans le bois éternellement souriant d’un air trompeur voit sur ses traits végétaux ruisseler l’averse tandis que de la grande tour s’échappe les cris d’une mère en couche.
An -18 mois 7 semaine 1 : L'apprentissage d'un écuyer ou le ciment d'une amitié
Douze jeunes années d’existence pour les écuyers du prince Jehan Arryn de cinq ans leur ainé. Tout n’est qu’aventure lorsque l’on est page mais c’est déjà un brin moins le cas lorsque l’on est devenu écuyer car le vestige joyeux de l’enfance s’estompe peu à peu sous les responsabilités et les découvertes tendent à balayer l’innocence dans le regard. En ce jour dans la capitale du Val d’Arryn les deux frères d’apprentissage nettoyaient et récuraient avec un dévouement sans égal les effets martiaux du prince héritier. Les chiffons se voyaient engagés dans une âpre lutte sans merci face à la poussière et les départs de rouille. La guerre pour la rutilance de l’équipement princier se menait dans l’ombre et le silence des appartements du prince Jehan au sein de la royale forteresse des Eryés.
Un calme relatif régnait dans la dépendance qu’occupait les deux garçons concentrés sur leurs taches respectives comme si leurs vies en dépendaient. Le Royce s’occupait de l’épée de leur chevalier véritable pièce d’art autant que de guerre gravée d’or et sertie de pierres précieuses tandis que le Lynderly avait pour ouvrage l’armure assortie aux couleurs des Arryn sur laquelle il s’échinait à ôter les taches afin qu’elle resplendisse à chaque apparition princière en tournoi ou en guerre. Les deux adolescents avaient des caractères bien différents mais qui se complétaient assez bien et une certaine fraternité s’était rapidement développé entre eux de par le partage de leur service auprès du prince. Tout en donnant du cœur à l’ouvrage les deux écuyers ne pouvaient s’empêcher de piailler sans discontinuer au sujet des faits d’armes auxquels ils avaient assisté lors du dernier tournoi. Le Val d’Arryn à l’instar du vaste Bief était traditionnellement une terre de joute et ce de manière fort logique car ces deux royaumes brillaient pour leur chevalerie.
Les deux jeunes gens se taquinent grandement sur des sujets frivoles et forgent leurs caractères dans cette rivalité de façade qui les pousse à vouloir surpasser l’autre en tout occasion, de voir sa juvénile reconnue de manière plus nette que celui de son camarade, de se jeter au visage des défis ou de tenter de plaire le plus au prince Jehan. Mais cette rivalité contrairement à d’autres dans le royaume était fort saine et les yeux attentifs ne pouvaient manquer de distinguer la solidarité dans l’effort, l’affection se voulant discrète eu égard aux valeurs masculines prônés par leur rêve de chevalerie. Et même ici dans la routine teintée d’humilité des deux damoiseaux cette rivalité ressurgissait dans l’ardeur mise à la tâche et la volonté de perfection mais écornée par les sourires qu’ils échangeaient et les conseils qu’ils s’offraient car après tout du mauvais travail de l’un embarrasserait immanquablement l’autre. Soudain un brin lassé de cette tache monotone, le jeune Asher dépose la grande épée à sa place et empoigne le grand casque à cimier qu’il enfile à la hâte sous le regard mi étonné mi effrayé de l’autre écuyer. Il a l’impression d’étouffer dans cette ferraille et se surprend à s’imaginer dans une bataille avec pour seule vision cette fente étroite laissant passer un peu d’air. Il tente de le retirer mais s’emmêle les pinceaux et son comparse vient à son secours non sans le railler pour son initiative audacieuse qui finissait mal.
Ah, ils auraient l’air fin si Jehan revenait en cet instant. Mais voilà que la porte s’ouvre au moment précis où le Lynderly tire sur le casque pour le retirer de la petite tète du Royce. Surpris et distrait deux expressions de crainte et d’horreur mêlées sur les traits les deux jeunes s’effondrent maladroitement au moment où le prince du Val et de la Montagne fait son entrée dans la chambre. Le casque échappe aux mains du Lynderly et roule sur quelques pas avant de s’immobiliser aux pieds du prince qui le ramasse une expression indéchiffrable sur les traits. Les deux garnements s’attendant au pire retiennent leur souffle mais ne se répandent pas en lamentations pathétiques, acceptant la faute et sa condamnation attenante avec stoïcisme. Le prince les jauge du regard avec dureté dans un silence pesant avant d’éclater de rire devant l’épilogue de cette scène rocambolesque. Il n’accable pas ses écuyers car il sait ce que cela entraîne d’ètre écuyer. Il n’était chevalier que depuis deux ans. Une fois son rire calmé il tance gentiment son cousin qu’il devine être l’instigateur du méfait avant de les emmener s’entrainer dans la salle d’arme.
An -14 mois 3 semaine 3 : Escarmouche face aux clans des montagnes
Les montagnes s’élèvent devant les yeux redressés majestueuses, pesantes mais gracieuses aux sommets inatteignables. Nature aux proportions dantesques et puissance de la roche inanimée. Puissance paisible comme endormie qui domine de sa splendeur tout un chacun les gueux comme les bien nés, les rois comme les soldats, les chevaliers comme les guerriers, les vieillards comme les enfants, les femmes comme les hommes. Nul face à un tel spectacle ne peut se sentir démuni, ridicule ou humble à moins d’ètre étranger à la vision ou démesurément orgueilleux. Là au pied de l’un des monts rocheux du royaume se dresse une troupe professionnelle, rangée en ordre de bataille, parée d’acier rutilant dans le couchant du crépuscule. Les longues lances sont dressées en avant par-dessus les grands boucliers rectangulaires, les hampes des hallebardes sont tendues en avant, les épées, haches et fléaux sont bien en poigne. Les arbalétriers sont quelques toises plus haut masquées dans les feuillages touffus du pied de vallon placés là à dessein par le prince du Val d’Arryn venu commandé en personne cette fraction de l’armée permanente dans sa lutte contre l’ennemi héréditaire barbare et remuant qu’est l’engeance survivante des premiers hommes non soumise.
Ennemi de l’intérieur o combien encombrant et tenace qu’il ne fallait pourtant certainement pas négliger sous peine d’en subir de tragiques conséquences sous forme de dépravations, paralysie de domaines, gènes au bon déroulement du commerce. La fortune du royaume tenant à peu de fils lorsque l’intérieur n’était point entièrement pacifié et sous contrôle de l’autorité royale. Tout cela le prince héritier le sait et c’est bien là la raison de sa présence. Confiant dans son plan minutieusement préparé d’embuscade l’héritier du Val et de la Montagne inspecte ses troupes qu’il commandera à pied en personne n’en déplaise à ses capitaines. Ses deux écuyers sur ses deux flancs il attend paisiblement. Puis soudain, résonnent les indices d’une grande cavalcade acharnée aux allures de déroute comme il l’avait prévu. Les guerriers des clans de la lune sont fourbes mais malins et ne penseraient jamais à attaquer une grande troupe de front alors il faut les y forcer. Raison pour laquelle il a envoyé une colonne de cavaliers faire office de faux éclaireurs. En sous nombre certain et pris par la surprise les soldats montés devraient rapidement tournés bride dans la défaite et exciter par la même la soif de sang des montagnards qui abandonneraient alors la prudence à la furie, bien trop alléchés par la perspective de s’approprier ce bel acier et ces belles mailles, armures de plate et autres outils de mort finement ouvragés. Un cheval va plus vite qu’un homme mais les chevaux du Val sont puissants et lourds et les montagnards endurants et connaisseurs de bien des sentiers de traverse pour couper une trajectoire opportune. Le prince est fier de son plan qu’il reste encore à achever pleinement pour anéantir cette menace de pillards. Réclamant son épée, Asher Royce son cousin lui la tend avec déférence.
Le futur roi du Val la soupèse, l’adapte à sa paume, l’apprécie. Son regard va de l’arme élégante à la colonne de survivants qui ralentit l’allure pour reposer les chevaux. La lumière décline peu à peu vers la nuit. Les cris de guerre et de motivation des pillards s’égrènent par dizaines, puis centaines dans le dos des cavaliers qui forment un écran entre la troupe à pied et les ennemis du royaume. Les arbalétriers attendent l’engagement dans la descente des guerriers pour accomplir leur besogne et les traits fusent de partout et nulle part. Piégé et échaudé les hommes des clans chargent avec rage la cavalerie proche qui se dégage prestement dans un dernier effort. Les arbalètes continuent de siffler sur les arrières des descendants des premiers hommes insoumis tandis que le mur de boucliers, d’acier et de hampes accueille froidement et cruellement la charge insensée qui se brise sur le rempart impénétrable luisant dans la lumière des torches allumées par les cavaliers survivants. Le sang vient éclabousser les armures tandis que l’infanterie lourde son roi à sa tête mène la vie dure aux amateurs d’embuscade venant d’en trouver une à leur mesure. L’ardeur des fils des clans augmente étrangement parallèlement à leur déconvenue et les voilà devenus loups qui se sacrifient volontiers pour créer une brèche dans la formation. Le prince joue de l’épée, tranche, taille, perce, pare, repousse, tue avec talent de concert avec ses deux écuyers qui protègent ses flancs avec brutalité et dévouement.
Le Royce prendra des coups destinés à son prince en s’interposant au moment opportun mais sera fort heureusement protégé par son épaisse armure. Ce baptême du feu aura un gout d’ambroisie pour les deux jeunes qui le lendemain se réveilleraient chevaliers mais pour l’heure le sang coulait et les montagnards se faisaient tailler en pièce. Le prince Jehan sentant le tournant final se profiler élève la voix pour demander à ses hommes qui sont les maîtres du Val. Une grande clameur lui répond qu’ils le sont. Alors, il leur ordonne de le lui prouver et voilà l’infanterie d’élite qui pousse, piétine et dévaste l’ennemi qui cherche à s’enfuir mais est criblé par les arbalètes ou chargé par la cavalerie. C’est la fin de la boucherie et les corps des montagnards s’entassent dans la puanteur. Les cris de joie des vainqueurs éclatent dans la nuit et dominent l’agonie des vaincus. Le prince sourit largement devant son œuvre et demande à ses écuyers de s’agenouiller tous deux à ses pieds. Nettoyant son épée sur le corps d’un ennemi, il la pose sur la tête et les épaules des deux jeunes gens, leur fait réciter le serment d’usage avant de conclure vous voilà chevaliers mes braves compagnons sous les acclamations de la troupe.
An -6 mois 8 semaine 4 : Il est bien plus aisé de rassurer un roi sur la fidélité d'une épouse en tant que cousin plutôt que vassal.
Les bois denses aux bosquets fournis résonnent des aboiements féroces d’une meute de chiens de chasse excités par la piste du cervidé. La perspective d’une agonie semble leur procurer une ardeur proprement fascinante alors que le convoi louvoie entre les taillis ; canidés, équidés et hommes coordonnent leurs efforts avec aisance comme si la petite troupe ne constituait qu’un seul et unique corps pourvu d’une seule et unique volonté. Les rabatteurs éparpillés en des points stratégiques s’échinent à bloquer les issues potentielles qui pourraient faire office de portes de sortie salvatrices pour la bête traquée. Les cris des hommes se mêlent aux aboiements des limiers qui accomplissent leur besogne avec un entrain sauvagement implacable. Juché sur sa monture le roi du Val et de la montagne dirige les opérations avec flegme et diligence, un sourire satisfait sur les royales lippes. Autour de lui, les chasseurs mettent du cœur à l’ouvrage unis dans la passion de la traque et ragaillardis par la présence de leur souverain.
Entre les animaux, les professionnels locaux du pistage se trouvent une poignée de nobles du royaume conseillers, courtisans ou proches du suzerain qui mesurent bien l’honneur de cette chevauchée forestière de plaisance au cours de laquelle Jehan Arryn se laisse aller à la décontraction loin de la cour et de ses obligations sans néanmoins en perdre de sa majesté naturelle. Les hommes de confiance qui l’entourent durant cette équipée se surprennent à une bonne humeur contagieuse. Cela faisait bien longtemps que l’on avait plus vu le roi sourire ainsi de toutes ses dents tant il avait habitué ses sujets à une humeur bien morose et ombrageuse. Ses soupçons quant à la fidélité ou plutôt l’infidélité supposée de son épouse la sublime reine Sharra tendait à le rendre un brin irritable. Ici au milieu des bois de la maison Vanbois, il rayonnait enfin de nouveau. L’air de son royaume lui faisait le plus grand bien, l’adrénaline de la chasse le rajeunissait d’une dizaine et il se sentait parfaitement bien en cet instant au cours duquel les craintes liées à son épouse s’évanouissaient dans le néant. C’était une belle journée d’été baignant dans la douceur de la région ou les températures n’égalaient jamais celles du sud. Le roi se tourne un instant vers son cousin dressé bien droit sur sa monture et attentif aux environs.
Situé non loin ce dernier croise un instant le regard du roi du Val et ce regard complice d’une amitié de longue date se voit assorti d’un sourire éclatant pouvant signifier voyez sire comme j’eus raison d’insister pour que vous vous éloignasse quelques temps de la cour. Moment étrangement intime que cet aveu silencieux de bonheur partagé entre roi et confident au milieu d’un tumulte féroce. Et soudain l’égarement lointain et pourtant bien proche d’une cavalcade désespérée, fuite en avant d’un ètre qui se sait condamner. Le cerf file tel une comète, un présage entre les troncs et les branches. Seul le roi semble avoir repéré l’animal alors il s’élance sans réfléchir, lançant sa monture préférée au galop en l’espace de quelques foulées. Le cervidé massif et majestueux ne s’échappera pas. Déjà il entend une galopade résonner à ses oreilles et n’a pas besoin de se retourner pour savoir qui l’a suivi. Ser Royce son cousin, son ancien écuyer, son confident, son plus fidèle ami qui d’autre pourrait devancer la troupe pour rattraper le roi comme si sa vie en dépendait. Le roi ralentit l’allure laissant au Royce le soin de le rattraper et finit par s’arrêter au son des cris des rabatteurs qui ont empêché au cerf de trouver une échappatoire.
Les trompettes résonnent en partie étouffées par l’épaisseur de la végétation mais les deux hommes savent que le reste de la partie sera là dans quelques minutes. La discussion s’ouvre d’elle-même par un compliment lancé au roi par son vassal. Mais bien vite, celle-ci quitte les joies de la chasse pour s’orienter sur le seul sujet qui pèse lourd sur le cœur souverain. Le chevalier se veut rassurant sur la vertu de la reine. Ému par la peine de toute cette affaire ce dernier a fait surveillé la reine à son insu sans pouvoir corroborer les doutes de son roi. Alors, il le rassure cet homme si puissant commandant à la destinée de milliers d’âmes avec aisance mais en proie au doute dès qu’il s’agissait de son épouse dont la beauté trouvait louange en de nombreuses contrées. Il le rassure longuement avec ses mots, ceux qui peuvent percer la brume de la suspicion de par la force du lien qui les unit. Le roi ferme les yeux et s’apaise. Il semble libéré d’un poids pourtant le chevalier sait que la suspicion reprendra ses droits un jour ou l’autre comme si Jehan imaginait la beauté incomparable de son épouse comme un fardeau bien pesant. Voilà finalement les chasseurs et les chiens qui arrivent auprès d’eux. Pour l’heure, le jeu reprend.
An -2 : Le Val restera inviolé mais à un prix par trop élevé à certains yeux
La brise effleure paisiblement les étendards sur les hampes et les entraînent dans son ballet virevoltant aussi innocent que le cœur d’un enfant et pouvant pourtant devenir aussi vengeur que celui d’un bafoué. La porte sanglante se dresse droite, fière, impassible et menaçante de superbe dans son ouvrage de grès. Obstacle infranchissable pour les ennemis du royaume, bastion farouchement protecteur pour ses habitants. Une forteresse réputée imprenable et qui devra le rester par tous les moyens. Car qui tient la porte sanglante tient le Val. Ses remparts sont garnis d’arbalétriers et d’archers. Les premiers majoritaires et les seconds peu qualifiés sont la seule défense de chair et de sang pour tenir ces puissantes fortifications car dans la vaste plaine attenante deux armées se font face, se tiennent en respect tout en se défiant du regard. Les osts des deux rivaux rivalisent de superbe dans l’art de la guerre. Sous la bannière jaune de l’envahisseur Orageois s’aligne en ordre parfait une forêt de piques étincelantes. Les redoutables archers longs ont enfoncé dans le sol meuble une ligne protectrice de pieux pour se prémunir d’une charge meurtrière. Dans l’ombre des épaisses murailles ancestrales se tiennent des armures rutilantes, des hallebardes par milliers et des chevaux remuants rendu nerveux par l’approche du sang versé. Le roi Jehan observe son armée que ses stratégies résolument défensives n’ont pas épargné.
Il détaille d’un regard satisfait son infanterie lourde qui tient le centre ou elle fera assurément jeu égal avec les phalanges de son ennemi, jauge sa double ligne d’arbalétriers derrière ses pavois au-devant de ses troupes désavantagées dans le duel à distance, ses flancs sont tenus par sa cavalerie lourde et ses chevaliers représentant la fine fleur montée de ce continent. Le roi tiendra lui-même le centre assisté de lord Rougefort et de lord Royce, lord Corbray tiendra l’aile droite tandis que lord Bellmore tiendra la gauche. Pensif, il s’attarde un instant sur les rangs de l’ennemi tout en espérant que son cousin arrivera à temps. En cet instant précis il se demande si son idée de surprendre l’adversaire avec une arrivée de renforts constituant de fait sa réserve est une bonne chose. Son armée est l’une des meilleures de Westeros, il le sait parfaitement mais celle du Durrandon l’est tout autant et son peuple a saigné, les effectifs ont fondu et il se demande s’il n’aurait pas mieux valu qu’il prenne l’initiative dans ce conflit qui lui avait coûté les possessions extérieures à la porte Sanglante. La lassitude le prend un instant avant de s’effacer immédiatement sous le sens du devoir, l’orgueil et la bravoure. Si Argilac Durandon veut son royaume, il va devoir lui passer sur le corps pour ce faire. Les deux armées ne bougent pas mais il n’est pas dans la position de l’assaillant, il a le privilège de pouvoir attendre. Les deux rois le savent.
Déjà voilà les sudiens qui se mettent en mouvement. Les arbalétriers ne peuvent pas encore atteindre leurs opposants et restent plein de sang-froid face à la pluie de traits qui noircit le ciel et atterri à quelques pas de leur position. Les archers vont modifiés leur position et s’avancer dans les pas de l’infanterie aussi ces derniers avancent en trottant vers les phalanges en mouvement et se placent aussi près qu’ils l’osent pour décocher une salve de traits dévastateurs avant de reculer pour laisser la deuxième ligne faire de même et ainsi de suite jusqu’à ce que le temps et la distance ne leur manquent et qu’ils aillent s’abriter dans les rangs cuirassés des hommes à pieds. Les traits des archers longs fauchent des hommes dans les rangs de l’armée mais les armures sont solides et efficaces. A bout portant le résultat eut été fort différent mais les archers sont en retrait. Ce n’est point dans le duel à distance que la boucherie va s’épanouir mais dans la lutte d’égal à égal entre piquiers et hallebardiers. Les hallebardes s’abaissent, les piques font de même. Le choc est traumatisant mais cela tient bon des deux côtés. L’horreur de la gloire peut commencer. Le sang coule à flot, les cors et les trompettes sonnent, les coups résonnent entre les cris, la bravoure est unanime et bien mal récompensée. Le temps passe sans que l’on puisse espérer voir un vainqueur émerger de ce chaos poisseux et puant. Le roi de l’Orage décide d’éloigner la menace de la cavalerie lourde ennemie en sonnant la charge de la sienne. Confiant dans ses piquiers qu’il pense à même de dominer son vis-à-vis. L’aile droite Valoise s’ébranle pesamment et contre charge violemment à son avantage mais les ennemis s’éloignent à toute allure leurs chevaux plus légers le leur permettant. Les traits venant des remparts aident bien l’armée à pousser en certains points aussi les tireurs sudiens entreprennent de nettoyer cette menace pesant sur le centre.
L’aile gauche Valoise charge les archers ennemis. Certains s’empalent sur les pieux, d’autres sont fauchés par les flèches mais l’obstacle est franchi par bond. La cavalerie Orageoise fait volte-face et le Durandon joue sa réserve. Le combat se poursuit. Le carnage s’accomplit. Le destin funeste se dessine. Plusieurs heures ont passées. Soudain, des cors résonnent dans le lointain chaque instant plus proches. Les lourdes portes s’ouvrent lentement aussi pesantes que des géants endormis. Le flottement dépassé l’ennemi remet de l’ardeur à l’ouvrage le roi du Val vient de tomber et sa bannière avec lui. Lorsque les portes finissent béantes un orage de sabots semble éclater. Ser Royce mène la réserve renforcée des troupes que le roi lui avait commandé d’aller chercher dans l’arrière ban. Les chevaliers, lanciers et sergents s’engouffrent dans les brèches. Les Orageois tentent de combler et de colmater mais le mal est fait le centre est malmené, disloqué, refoulé et piétiné. L’infanterie lourde du faucon exténuée fait l’effort et pousse sa rivale. La cavalerie déjà présente sur le champ de bataille qui a vaincu celle du sud entreprend de se reformer difficilement mais cela prendra trop de temps. Les renforts redonnent une vigueur inespérée aux défenseurs et les tireurs tirent à bout portant sur les piquiers tournant les talons.
Ser Royce perce, écrase, poursuit et anéantit avec méthode et sang-froid sans savoir que son cœur saignerait à jamais dans la foulée. La retraite générale sonne et les archers longs revenu sur le champ de mort accomplissent leur ouvrage pour donner du champ à leurs camarades. Le Val est sauf mais à quel prix ? Ce soir-là le sauveur ne festoya pas avec ses frères d’armes, ne feta pas le sacrifice valeureux de ses compatriotes, ne chanta pas de chants à la gloire du royaume, n’accepta pas les louanges de ses pairs et des soldats. Des cris de rage, de tristesse et de désespoir transpercèrent le tissu de sa tente. Des larmes amères dévalaient ses joues, rendant son poil humide. Un tumulte fracassant résonnait au fur et à mesure que le nouveau lord de Roche aux runes abattait son mobilier de campagne de fureur. Si tout le Val pleurait son roi en pansant ses plaies, le Royce pleurait un père exemplaire, un seigneur compétent et digne, un modèle affirmé mais également un frère de cœur, un meilleur ami, un cousin. L’armée devait rester stationner plusieurs jours dans les environs pour s’assurer que l’Orage reviendrait pas et pendant tout ce temps, il se demanderait sans cesse s’il n’aurait pas du hâter la cadence de sa troupe au lieu de la préserver pour le moment fatidique. Il souhaiterait ardemment une chevauchée en territoire ennemi pour apaiser sa peine dans les tourments de la vengeance mais n’en ferait part à personne et retrouverait sa lucidité dans le silence tragique d’une nuit sans étoile.
An 0 mois 2 : Un conclave pour un rêve de paix. Un tournoi pour un souhait de gloire.
L’initiative pleine de sagesse et d’espoir de la reine Sharra de réunion des puissants de ce monde et de ce temps se verrait récompensé de bien triste manière pourtant si prévisible mais là n’était point l’affaire des nobles du royaume fussent t’ils parents de la maison royale. Car seules les têtes couronnées pouvaient décider du destin des milliers d’âmes de ce continent. Nous autres barons et seigneurs des quatre coins de Westeros ne pouvions que conseiller nos maîtres en sous-main, savourer les douceurs offertes de cet événement historique, découvrir des amitiés et des alliances, sceller des accords commerciaux ou maritaux, découvrir des voisins de manière plus intime et moins formelle ou briller lors des jeux de guerre organisés en l’honneur du quatorzième anniversaire de notre dauphin le prince Ronnel Arryn. Pour ma part, j’avais tenté de jouer habilement sur tous ces tableaux afin d’augmenter un peu plus le prestige de ma maison comme je le devais en tant que lord des runes. J’avais même pu disserté avec une princesse à la langue bien pendue au détour d’un couloir ce qui n’avait pas manqué de me laisser un souvenir impérissable tant Myria Hoare maniait les mots comme son mari maniait les armes, avec une brutalité non feinte et implacable que l’on ne s’attendait point de la part d’une princesse. La bru du noir s’avérait surprenante à bien des égards. Elle était une Hoare jusqu’au bout des ongles de l’attitude au maintien aux manières aisément agressives et déroutantes.
Mais pour l’heure, le sort du monde s’effaçait derrière une préoccupation plus terre à terre qu’était celle de mon avancée dans les tours du grand tournoi de Geoville. J’avais déjà passé quelques opposants acariâtres qui je le confessais avaient brillé de technique face à mes assauts. Les deux Bieffois, le Conflannais et l’Ouestrien avaient fini vaincu pour ma plus grande satisfaction et je devais reconnaître qu’en cet instant je me sentais capable de remporter le grand prix pour l’honneur du Val, le plaisir du public local, la fierté de mon prince et l’amour de ma mie dont je portais orgueilleusement la faveur nouée au poignet. Assis nonchalamment sur un tabouret de campagne je laissais mes valets d’arme m’équiper avec minutie, nouant les cordons, laçant les attaches, installant mes jambières, m’enfermant dans mon armure de bronze sertie de runes ancestrales. Croquant dans une saucisse j’agrémente la pitance d’une rasade de vin. Autour de moi l’agitation est grande dans ma suite de serviteurs martiaux, bacheliers, écuyers, chevaliers de ma maison fourmillent autour de moi. Les discussions vont bon train dans une baignade de rires joyeux, de conseils avisés, d’observations des adversaires. Entretenant bien volontiers cette atmosphère toute masculine de remarques ou de harangues je savoure cette intimité martiale de bon cœur.
Lorsque l’on m’annonce que mon opposant sera Orageois j’esquisse un sourire féroce intérieurement ravi de cette occasion de combattre contre un membre du peuple contre lequel je gardais rancune tenace pour la perte du roi Jehan et de mon père. Déjà l’on me noue mon heaume sur la tête et je quitte la tente de lice pour aller me présenter devant le héraut. Je monte mon destrier nerveux et hargneux et décidant de faire le spectacle cabre ma monture en hurlant pour le Val. Exciter ainsi le ressentiment de la foule n’est point noble mais je ne puis m’en empêcher. Récoltant applaudissements je m’estime satisfait et abaisse mon ventail d’un poing ganté, empoigne la lance courte que l’on me tend conformément à ma demande. Je vais tenter un mouvement bien trop audacieux que je ne réussis à l’entrainement qu’une fois sur cinq parce que parfois il faut savoir prendre des risques pour mieux savourer sa victoire. Vainqueur et triomphant, je salue la foule en savourant les acclamations sans savoir que le lendemain je serais terrassé par le Baratheon qui me surclasserait.
An 0 mois 5 semaine 1 : Festivités dans le nord pour la jeune louve de Castral Roc
La musique semble faire trembler les murs de la grande salle de la capitale nordienne tant les sons divers et variés se mêlent sauvagement dans une symphonie de fête débridée et empreint de cacophonie joyeuse. Le Nord semble fêter tant de choses à la fois comme si cette occasion lui permettait d’évacuer dans l’excès les tragédies d’hier, que le festin et le bal endiablé brûlant de cette ardeur de vivre pouvant étonner chez un peuple si austère qui portaient en eux tout à la fois tristesse de voir une si majestueuse princesse les quitter et une fierté indicible d’une victoire sanglante confortant à la puissance martiale du royaume une aura d’un éclat meurtrier. Victoire arrachée au prix fort à un ennemi séculaire sans foi ni loi ressemblant en certains points à la menace rampante de sous le Neck. Deuil, joie, alliance, mariage, tristesse, espoir et bien des sentiments se mêlaient dans cette atmosphère des grands jours donnant à l’évènement un caractère particulier plus encore. Cette union en elle-même était innovation car à l’instar du Val ce genre d’alliances maritales royales n’étaient point la norme et l’on trouvait au contraire bien plus de sûreté à rester centré sur soi-même afin que l’unité ne trouva point à se disloquer de part une insinuation étrangère.
Connaissant la réputation pragmatique du vieux loup, je ne pouvais m’empêcher de penser que la concrétisation par le sang de cette alliance tenait bien plus de la stratégie vis-à-vis de son vieux rival fer né que d’un élan de cœur pour la triple alliance des lions, loups et faucons. D’ailleurs, la proposition d’union liant ma maison au royaume voisin me semblait chaque jour un peu moins réalisable. Portant ma coupe d’ale à la bouche j’en avale tout le contenu de bon cœur avant de la tendre pour me voir resservi par une jolie servante aux traits mutins. Mon regard joyeux se porte sur l’assistance assemblée à la danse rapide et nerveuse coutumière de la contrée et je souris des plaisanteries grasses de mes voisins de tablées non sans en rajouter une couche pour en rire de bon cœur avec mes camarades qui me savent festif. La jeune louve rayonne dans ses atours pleins d’éclat au bras de son époux princier. Les couples virevoltent par dizaines autour de ce centre de gravité et les bottes martèlent le sol avec une vigueur titubante. La grâce et la maladresse se piétinent harmonieusement dans une furia bouillonnante.
A ma droite un seigneur du Nord nous narre la charge sur les ailes des Sauvageons lors de la bataille décisive du bois aux loups en usant cris et moult gesticulations. Mon regard quitte un instant le seigneur local pour accrocher la robe de la reine douairière du Val collée contre le sire de Winterfell dans un ballet langoureux. Mes traits se ferment derechef, tristesse et dépit se peignent sur mon visage. Les rumeurs avaient enflé depuis le conclave et quelque part la veuve de mon cousin et roi pouvait bien faire ce qu’elle voulait de son corps puisque Jehan Arryn était mort depuis deux longues années déjà. Pourtant, la voir ainsi s’afficher sans pudeur au bras du roi voisin me déplait alors même que le deuil était passé et que cette proximité ne pouvait qu’ètre signe d’entente entre le Val et le Nord. Comme si j’étais le dépositaire du souvenir de Jehan et qu’une telle vision me gênait par rapport à ce souvenir sans que je ne parvienne à savoir pourquoi. Pris de mélancolie à la pensée de feu mon roi, je quitte les festivités non sans avoir porté un nouveau toast en l’honneur des époux et vais trouver refuge dans le bosquet au barral de Winterfell ou je prie les anciens dieux comme tous mes ancêtres avant moi.
An 0 mois 11 semaine 2 : Le conseil du faucon
Le hennissement des chevaux semble porté par le vent tandis que la cavalcade ordonnée du petit groupe imprime son rythme dans les sillons de son passage retournant la terre meuble de la grande route menant à la capitale du royaume. La terre boueuse qui sera certainement rapidement conquise par la pâleur nacrée du gel volette en tous sens, malmenée par les sabots des grands coursiers aussi vifs que nerveux. Les montures filent pressés par l’impatience de leurs cavaliers à atteindre destination avant que le soleil ne se fut couché. En tête de cortège je me trouve eu égard à mon rang de seigneur de roche aux runes. Mon escorte composée d’une vingtaine de combattants regroupe quelques sergents d’armes, valets d’armes et plusieurs bacheliers aguerris disposant d’un certain nombre de batailles à leur actif. Prudent en raison de la recrudescence des dépravations audacieuses des clans autonomes, j’ai mis sur pied cette petite troupe de guerre en prévision des conseils politiques des Eryés à la vue de la distance séparant mes terres de la plus radieuse des forteresses Westerosi. Le cliquetis des armes de mon escorte suffit de lui-même à produire l’effet escompté par une telle suite de manieurs d’acier. L’allure ralentit d’elle même lorsqu’arrive l’ascension des montagnes abruptes faisant la renommée des rois du Val devant ces infranchissables défenses naturelles.
Il faut encore un peu plus de deux bonnes heures de cheminement pour parvenir devant les grandes portes des Eryés laissées ouvertes pour l’accueil des pairs du royaume. A l’issue d’un bref repos réconfortant auprès d’un âtre flamboyant, je me rends dans la grande salle du conseil épicentre d’une nation d’un pas tranquille tranchant nettement avec la préoccupation rivée sur les visages. Pourtant préoccupé je le suis comme tout un chacun et alors que je salue les autres seigneurs du conseil, je prends la température de l’assemblée entre quelques formules de politesse. M’inclinant devant la reine régente, je m’installe au premier rang et attends patiemment les nouvelles tant attendues. Ainsi l’ancien roi du nord avait épousé la jeune Targaryen. Cela paraissait hautement logique et rationnel au vu de leur haine commune à l’encontre du noir. Cette information était en soit prévisible. Seul Peyredragon ne représentait pas une menace d’envergure suffisante pour inquiéter le vieil intriguant d’Harrenhal si ce n’était la présence d’un dragon survivant. Les armées du nord étaient aguerries et plus étendues que celle de la dernière héritière de sa lignée. Les deux souverains n’avaient au demeurant que ce seul choix. Cette union semblait couler de source pour ces deux partis. Je ne m’offusque pas du choix du roi loup devenu empereur malgré la défunte proposition maritale m’ayant lié à la couronne de Winterfell. Le pragmatisme gouverne le monde. Laissant l’explosion sonore emplir toute entière la grande salle suite à l’annonce d’un empire naissant à nos portes, je réfléchis à ce que j’estime être la meilleure approche pour le royaume face à ce précédent inquiétant. Mon analyse politique est dépourvue du moindre ressentiment à l’encontre du nord et mes réflexions sont marqués par la froideur du détachement qui devrait à mes yeux gouverner la pensée de tout décideur.
Lord Cirley s’insurge de tout son être contre le contenu de la missive ce qui est tout à fait compréhensible vu la position de son propre fief. Un regard sur le lord protecteur m’indique que son silence est trompeur et que la colère boue sous le masque soigné de l’indifférence. Je prends finalement la parole d’une voix claire et forte pour exposer mon point de vue sur la question. Une réponse diplomatique tout en finesse empêchant les époux nouvellement impériaux de se draper d’un motif explicite de défiance vis-à-vis du Val quitte à se prémunir défensivement par pure précaution en parallèle. Mon parrain lord Veneur appuie rapidement mon avis, partageant aisément mes vues. Il était rare que nous ne soyons d’accord sur ce genre de question. Portant une coupe de vin à mes lèvres, je laisse les vagissements du vieux Descarpe me dérider un instant avant de retrouver mon sérieux face au sujet amené de manière fortuite par l’ainé des pairs du royaume.
L’assentiment général au sujet de ces ennemis de l’intérieur semble difficilement pouvoir conduire à la confrontation et pourtant hélas lord Rougefort se saisit du problème en plein vol afin de le tourner en réquisitoire face au nord et ramener sur la table le sujet épineux de la croisade contre les mécréants. L’assemblée explose de manière plus brutale que quelques instants plus tôt et rappelle au conseiller que le sujet du jour ne tournait nullement autour de la croisade. Cédant à l’exaspération, je me lève à mon tour et vilipende mon vis-à-vis pour cette jalousie obsessive de tout ce qui venait de près ou de loin relever du nord. Le chaos est maitre. Les bras gesticulent en tous sens, les coupes se renversent, les cris fusent et la belle noblesse du Val donne en cet instant précis un indigne spectacle de ceux que l’on s’attend plutôt à voir dans les venelles du port de Geoville qu’au sein d’un conseil. Tout cela s’achève aussi brusquement que cela avait commencé lorsque la reine régente intime le silence aux pairs du royaume. Retrouvant rapidement mon calme, je m’assois cale mon menton barbu dans ma paume et attends le jugement de la reine mère d’un air digne comme si le pugilat verbal précédent n’avait été que songe. Ma proposition se voit retenue à ma plus grande satisfaction et j’incline légèrement la tête vers la reine avant d’échanger un regard de connivence avec mon parrain. L’assemblée est ensuite levée.
An 0 mois 12 Semaine 1 : Mariage royal aux Eryés. Et la lionne devint faucon.
Le septuaire de la capitale rayonne de mille feux dans l’éclat des chandelles suspendues à chaque recoin. Tous les nobles du royaume sont légitimement présents pour un tel événement dont le faste raffiné témoigne de l’excellente santé économique du pays là où le reste du continent mis à part la patrie d’origine de notre jeune et nouvelle souveraine s’est embourbé dans les affres coûteuses de la guerre. Vêtu de mes plus beaux atours pour l’occasion à l’instar des membres de ma maison je darde un regard respectueux mais vaguement inquisiteur sur la princesse de l’ouest qui aujourd’hui deviendra reine du Val d’Arryn. Cette consécration par le sang de l’amitié unissant les collines dorées de Castral Roc aux montagnes venteuses des Eryés me réjouissait au plus haut point bien évidemment, sentiment partagé par l’écrasante majorité de nos nobles cependant intérieurement je ne pouvais me défaire d’une tenaillante inquiétude relative aux inclinaisons de la jeune femme vis-à-vis de son ancien royaume. Parviendrait-elle à devenir Valoise de cœur et d’esprit à embrasser entièrement et sans hésitation notre cause nationale malgré son sang de lionne ?
Il ne devait pas être aisé d’abandonner de manière aussi brusque tout ce qui nous avait vu grandir, s’épanouir et évoluer de l’enfant à la femme. Les repères disparaissaient et il fallait rapidement s’en faire de nouveau. Telle était le destin des reines venant de l’étranger. Avant cette alliance avec les lions du roc, les reines du Val d’Arryn provenaient toutes de notre région et à ce titre les choses en étaient facilités de part cette autarcie propre aux royaumes nordiens. Je ne demandais rien de plus que de croire avec dévotion à cette adaptation. D’ailleurs depuis son arrivée aux Eryés la jeune femme s’était acclimatée avec virtuosité à ce qui allait devenir sa propre cour aussi j’avais pour l’heure confiance en Nymeria Arryn mais il fallait avouer que tant que les intérêts du Val seraient intimement liés à ceux de l’Ouest la question ne se poserait aucunement.
Au premier rang de la cérémonie en vertu de mon ascendance j’esquisse un sourire sincère en voyant le jeune faucon, notre roi sceller cette union d’un baiser fougueux sur les lèvres de sa promise. A ma gauche ma mère Megara Royce digne et altière dans sa toilette pose un regard empreint de tendresse et de fierté sur son royal neveu tandis qu’à ma droite Lyra mon épouse sublime visage aux yeux bleus de glace encadrés par une cascade de cheveux de jais étreint mon bras pour que nos regards se croisent. Instant de complicité silencieuse et innée de deux trentenaires se remémorant d’un regard leur propre union. A côté de sa mère, mon jeune fils Donnel contemple le spectacle fastueux d’un regard d’enfant. A côté de Megara se tient ma petite sœur Ysilla somptueuse dans sa toilette orange velouté. Je ne lui ai pas encore trouvé de parti dans le royaume et n’ait d’ailleurs pas mis beaucoup d’énergie à la tâche. Les propositions d’union viendront d’elles même certainement nombreuses.
Mes demi sœurs sont également présentes un peu en retrait. Autour de nous, la maison de mon parrain les Veneur sont à leur avantage et les maisons de mes bannerets sont installées derrière. La cérémonie se termine sur nos voix mêlées en un cœur plus ou moins harmonieux chantant le traditionnel vive le roi, vive la reine. Nous évacuons le septuaire à la suite du couple royal dans une procession solennelle jusqu’au banquet. Je m’apprête à porter mes présents aux nouveaux souverains du Val et de la Montagne, à porter un bruyant toast en leur honneur et à leur souhaiter tout le bonheur du monde non sans leur faire humblement et habilement comprendre que je me tenais à leur côté pour le moindre conseil.
An 0 mois 12 semaine 3 : Se ressourcer en sa demeure face à un avenir incertain
Le coucher du soleil accompagne ma chevauchée qui le précède de bien peu au moment où se dresse finalement la silhouette circulaire de Roche aux runes dans le lointain. Amas de roches et de pierre assortie dressé au bord de la mer avec la fierté d’un monstre endormi. La vision de ma forteresse m’arrache un large sourire de félicité qui semble se faire contagieux à mes hommes d’armes me tenant lieu d’escorte. Le pont de pierre passé au pas, la herse s’ouvre sans tarder suite aux beuglements d’un sergent d’arme intimant ses hommes de se remuer le mollasson arrière train pour laisser rentrer leur seigneur. Ma monture pénètre dans la grande cour pavée d’un pas presque nonchalant et tandis que les valets d’armes, bacheliers de ma suite reprennent rapidement leurs marques en mon domaine menant les chevaux aux écuries, déchargeant les bagages légers et rejoignant leurs postes ordinaires avec une allure martiale propre aux soldats de métier. Pour ma part, je continue de faire le tour de la cour pavée sur mon coursier à la robe sombre insensible aux attentions de respect de mes gens car j’ai l’esprit préoccupé par force d’affaires. Un petit rire enfantin ainsi que le bruit d’une course précipitée d’un petit corps me tirent néanmoins de mes pensées tumultueuses et le visage encore un brin poupin de mon petit Donnel apparaît au bas de mon champ de vision.
Un grand rire me prend devant l’impatience de mon héritier qui trépigne d’accomplir le rituel tacite de mes retours. Me penchant en avant j’agrippe d’un bras la frêle stature de mon rejeton et le place devant moi sur la selle lui tendant dans la foulée symboliquement les rênes de la monture pour qu’il s’amuse à diriger le cheval à son gré du haut de ce promontoire mouvant. Mon regard plein d’affection pour mon seul enfant ce qui ne manque jamais de me causer de la peine car l’entente maritale entre lady Lyra et moi est un peu plus présente en tous points dérive pour se porter sur ma parenté unanimement féminine pressée au bas des marches pour m’accueillir. La joie de mon visage à me trouver auprès des miens masque bien mes interrogations intérieures et mes préoccupations politiques.
Le souper arrive sans tarder et se passe dans la paix et la tranquillité. Madame ma mère s’enquiert des choix politiques du royaume, des dernières nouvelles et de ses neveux. Elle était une Arryn de sang après tout et la gestion du royaume si elle ne relevait point de sa personne lui tenait naturellement à cœur. Quelques heures plus tard après des entretiens avec mes prélats, officiers de maison et régisseurs au sujet de la gestion de mon domaine, j’entre dans la chambre maritale et laisse mon valet de maison le plus ancien qui officiait déjà du temps de mon père me dévêtir. M’installant dans ma couche auprès de ma Lyra, je laisse mes traits se dérider grâce à sa présence. Mon épouse toujours si aisément au fait de mes humeurs entreprend de me masser les épaules tout en m’interrogeant sur mes pensées. J’évoque la naissance de cet empire frontalier menaçant comprenant un allié d’hier, les exhortations à la croisade de lord Rougefort heurtant ma foi et constituant une menace évidente pour l’indépendance du royaume car si nous laissions des croisés attaquer les forces de l’Empire, nous devrions par souci d’équité laisser la foi armée s’attaquer aux fers nés à moins de rejeter l’honneur de la neutralité et nous placer de fait indirectement dans le camp du noir ainsi que d’autres questions délicates. Une fois apaisé, je ne tarde pas à honorer ma mie de ma présence avec cet espoir sans cesse déçu de donner un autre petit fils à ma mère.
An 0 mois 12 semaine 4 : Celui qui aime la paix doit savoir préparer la guerre
Le froid mordant des montagnes est contrebalancé par la douceur de l’intérieur des terres. Il n’en reste pas moins que le temps est aux fourrures sur les épaules aux gants de cuir doublés et aux solides tenues chaudes communes aux royaumes dominant le Neck. En cette fin d’année d’une première année de conflits presque ininterrompues s’ébranlent partout les forces d’un royaume se parant des vertus du champion de la paix. Il faut dire que les menaces sont grandes et les craintes à peine voilées. Au sein même du royaume fertile et prospère les clans des montagnes s’agitent de nouveau depuis quelques temps déjà sans que l’on ait pu mettre un terme définitif à cette épine sur le talon de l’étalon commercial du continent. Les murmures accusent le royaume voisin autrefois compagnon dans la méfiance et le ressentiment face au noir souverain du sel et du roc d’avoir intrigué afin d’user de l’ennemi ancestral comme un cheval de Troie qui affaiblirait suffisamment le Val afin de se faciliter une annexion future. L’armée royale dispersée dans les montagnes pour lutter contre la tactique de guérilla chère aux montagnards exilés ne serait ainsi pas une grande menace face à une armée impériale ou nordienne rodée et déterminée à venger l’affront d’alors de la plus sanglante manière. Il apparaît en effet étrange que les barbares locaux s’agitent autant là où ils se tenaient tranquilles depuis si longtemps.
De plus les effets de leurs actions sur la fortune du royaume basée sur les fruits de l’indépendance, la neutralité et le commerce semblent un brin trop bien coordonné pour se voiler de l’apparence traditionnelle de l’engeance des premiers hommes réprouvés. Alors parce que l’on ne sait pas comment interpréter les missives de l’allié d’hier et que l’on doute de pouvoir un jour nouveau lui accorder confiance puisque les liens d’amitiés se sont si rapidement détériorés et que ce dernier semble avoir soudainement embrasser le parti Targaryen de la conquête du continent tout entier, on assemble l’ost du royaume. Les troupes vont tenter de mettre un terme final aux dépravations et achever dans le sang l’audace traîtresse de ces ennemis séculaires et se positionner sur la route de la porte sanglante et sur la frontière avec la Nera afin de dissuader les velléités expansionnistes d’un empire jamais vu à Westeros terre de royaumes. Les plus avisés remarquent bien que l’escalade potentielle servirait autrement plus les intérêts du Noir Hoare que ceux du couple impérial car celui-ci pourrait compter sur une menace à l’est pour l’Empire.
Seulement, la roue s’emballe s’emballe et ne laisse plus le temps de raisonner, soupeser et imaginer. L’empire est né. L’empire menace. Le Val n’est point intimidé et ne le sera jamais. Il le fait savoir par cette démonstration de force défensive. Le seigneur de Roche aux runes a quitté les siens pour rejoindre son ost qu’il a fait rassemblé. Menant ses bannerets et ses nouveaux appelés grâce à des investissements, le porteur de la Valyrienne Lamentation va s’installer sur la route de la porte sanglante conformément aux ordres du roi Ronnel. Les bannières orange fleurissent par dizaines côte à côte avec les rouges barrées de bleu, les damiers striés d’or et les sommets noirs sur gris. L’émotion enserre le cœur du chevalier aux runes quant à sa position stratégique. La perte d’un roi, d’un ami, d’un cousin ne saurait jamais s’effacer. Le protecteur du Val mène quant à lui les troupes qui tenteront d’éliminer la menace intérieure des clans. Le gardien des portes sanglantes se tient à son poste, prêt à hurler la fameuse question : Qui souhaite passer les portes sanglantes ?
Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:06
Rebienvenue sur le forum, gibier de potence!
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
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Torrhen Braenaryon
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:08
Ahaha merci beaucoup mon cher ennemi !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:42
Re-bienvenue Le conflans c'est presque mieux que le Bief niark
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 3 Aoû - 21:51
Oh un fer-né ! Tu veux bien être mon ami ? :coeur:
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Ven 4 Aoû - 11:07
Rebienvenue et bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Ven 4 Aoû - 11:18
Re bienvenue sur le forum Victarion
La tourmente de mes chants viendra réchauffer les cœurs
Réchauffer mon cœur ☽Il fait toujours beau au dessus des nuages. Mais moi je suis de ces oiseaux, qui vous font danser sous l'orage. Je traverserais tous les nuages comme le fait la lumière, en chantant sous la pluie, la symphonie des éclairs.
Rhaenys Braenaryon
Dracarys & Morghon.
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Ven 4 Aoû - 11:45
Rebienvenue parmi nous au plaisir de te croiser sur un champ de bataille
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Ven 4 Aoû - 13:53
Merci beaucoup ma toujours bien jolie ennemie Orageoise ! J'ai envie de dire tant que ce n'est pas un Orageois tout va bien
Mais avec grand plaisir votre altesse princière ! A votre service ! :coeur:
Merci beaucoup Deria ! J'tais pas à Lanchelion moi
Un grand merci à toi Rhany. Mème si je suis définitivement passé à l'ennemi depuis Daemon tu ne m'en veux pas. C'est beau. :coeur:
Merci mon cher Damruid. En effet au plaisir de s'affronter sur le champ de bataille !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Lun 7 Aoû - 10:26
Rapport à ton mp je te mets un délai
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mar 22 Aoû - 16:22
Encore merci pour le délai Torrhen je tente de boucler tout cela d'ici ce week end.
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mar 22 Aoû - 16:24
Ca marche, courage!
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mar 22 Aoû - 16:26
(Re)bienvenue ! Excellent choix de région
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mar 22 Aoû - 23:32
Bienvenue sur BC. Très mauvais choix de région mais très bon choix de maison (Comment ça, C'est contradictoire) Nous nous souvenons !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mar 22 Aoû - 23:36
Bienvenue Asher ! Bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 0:38
Je confirme ce que dit Sharra, Excellent choix de région ! Et de maison également ! Bienvenue !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 4:18
bienvenue à toi,
excellent choix de région, mais pas de maison
si tu veux qu'onn papote d'un lien pour ta fiche hésite pas
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 10:42
Amuse toi bien avec ce perso !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 18:11
Rebienvenue, et excellent choix de maison *est totalement objective, si si, ne dit pas ça parce qu'elle l'a joué ... *
Bon courage pour ta fiche !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 18:26
Rebienvenue et bon courage pour ta fiche !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Mer 23 Aoû - 23:10
Merci beaucoup votre majesté ! Vive le Val en effet.
Encore merci votre altesse princière heureux de voir que ma défection des rangs Conflannais vous est tempérée par le choix de la maison Royce ! Les avis contradictoires sont souvent les plus intéressants.
Merci bien lord Dayne !
Merci beaucoup jeune prince. En effet, je suis assez heureux de ce double choix.
Merci à vous lord Rougefort ! Pour ma part la maison Royce me parait excellente en tout points. Avec plaisir pour le lien, je t'envoie un mp à ce sujet.
Merci beaucoup Arianne, je n'y manquerais pas !
Merci bien ser Selmy !
Edit : Oups, j'avais zappé Rob sans faire exprès. Un grand merci à toi ! Je comprends tout à fait que tu ne sois pas objective ne t'en fais pas.
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Jeu 24 Aoû - 13:23
Rebienvenue, c'est un super choix de maison. Je suis pressé de lire la suite.
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Ven 25 Aoû - 23:00
Merci beaucoup mon roi !
Très joli signature au passage !
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI] Sam 26 Aoû - 0:57
Bienvenue, ou rebienvenue il me semble :king: Très bon choix d'avatar, je plussoie
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Sujet: Re: Asher Royce ★ Lord de Roche aux runes [DELAI]