Malgré que, pendant de longs mois avant le début de la guerre entre le Bief et Dorne, son esprit ait été obnubilé par cet héritier qui ne voulait pas venir, la Reine du Bief était évidemment concernée par les tensions entre les différents royaumes et a longtemps partagé avec son mari son opinion et son amour de la paix, mais a également eu des doutes lors de l’accord avec Dorne que le Grand Septon lui-même a condamné. Si, pour Tricia aussi, la paix devait être préservée, elle n’eut pourtant pas l’effet escompté ; Il s’en suivit un climat lourd comme celui qui précédait une tempête violente et la religion et culture bieffoise bafouée engendra une situation précaire au sein de son propre royaume. Si la jeune Reine faisait tout pour apaiser les passions, elle doutait de plus en plus de la décision, pourtant sage, qui avait été prise.
Tricia est évidemment loyale à son Royaume et tente de servir au mieux les intérêts du Bief et de son mari bien-aimé. Dernièrement, la souveraine redouble cependant d’efforts, à la fois à cause de son évidente incapacité à fournir un héritier et les doutes que son frère a fait naître dans son esprit sur sa capacité à régné sans se laisser aveugler par ses émotions et son cœur trop tendre.
La guerre a déjà touché le Royaume de Mern et Tricia, qui doit désormais faire face à Dorne, Peyredragon et gérer les tensions avec l’Orage, mais si Tricia n’a jamais eu d’attrait pour la violence, elle semblait inévitable et désirée par beaucoup. Son peuple la réclamait tout comme le Grand Septon ; l’accord avec Dorne, largement en défaveur du Bief, ayant créé un mécontentement que seule une victoire semble pouvoir désormais apaiser. Pour la plupart.
Il a fait ce qu’il avait à faire pour gagner, a choisi l’option la plus rusée et la moins risquée pour assurer sa place sur le trône …

C’est, plus ou moins, la réponse diplomatique quand elle est en présence d’un fidèle à Harren le Noir. Diplomatique et hypocrite. Après tout, il serait très peu avisé d’insulter ses alliés au profil de leur tout nouvel ennemi … Néanmoins, officieusement, elle est révulsée par cet acte lâche. Tricia comprend parfaitement le but d’une telle opération mais ne peut qu’éprouver un certain frisson de dégoût en pensant à cette action déshonorante et à leur alliance que sa conscience a toujours un peu de mal à accepter.
   

▪▪ Pseudo ▪▪ Âge ▪21 bougies▪ Présence sur une échelle de 1 à 20 ▪ Alors là... Elle varie selon les périodes, je suis l’esclave de mon inspiration capricieuse et j’essaye de trouver un peu de constance dans ma vie, en ce moment… Mais si je traîne, harcelez-moi, fouettez-moi, pendez-moi par les pieds, ça me motive ▪ Comment avez-vous connu le forum? ▪ Bazart ▪ Qu'est-ce qui vous a poussé à vous inscrire? ▪ L’explication du projet m’avait laissé une très bonne impression, donc me voilà, pas en retard du tout. ▪ Qu'est-ce qui vous a rebuté? ▪ J’ai pas vu de cookies.  ▪ Quelque chose à ajouter? ▪ Vous avez des cookies ? ▪

  Ardent et Ornella ne s’étaient pas réellement attendus à Tricia, quand elle fut annoncée. Six ans s’étaient écoulés depuis que la matriarche Hightower avait donné naissance à un garçon, Manfred, dont l’état de santé était trop souvent préoccupant… Ils craignaient déjà suffisamment pour leur unique enfant quand leur petite fille s’apprêtait à voir le jour. La chance semblait avoir tourné, leur cadette était en excellente santé et leur premier enfant, après une maladie qui plongea la maison dans l’angoisse la plus lancinante, se releva plus fort que jamais. Cet heureux retournement de situation fut néanmoins légèrement assombri par le nouveau goût du jeune garçon pour de viles activités qui furent durement réprimandées. Le foyer fut pourtant assez agréable pour la petite Tricia, entourée de son frère qu’elle adorait, de sa mère bien trop gentille et de son père dont la lady en devenir  faisait la fierté, déjà dès son plus jeune âge, par ses manières élégantes et son intelligence.

Dans la ville la plus religieuse du Bief, l’enfance de Tricia fut des plus enviables, en grande partie calme et douce, à l’instar de la jeune fille qu’elle était. Certes, elle était curieuse. Une curiosité presque trop prononcée mais qui n’avait rien de malsain pour ses parents, qui étaient trop occupés à s’effarer devant celle de Manfred, son frère, de loin plus morbide. Ce qui n’empêchait pas la cadette Hightower de passer énormément de temps avec lui, au grand dam de leurs géniteurs qui craignait une quelconque mauvaise influence sur la petite blondinette dont même les rares erreurs étaient des maladresses qui partaient d’intentions souvent louables ou de fuites agiles pour sa liberté un peu trop réprimée à son goût. Mais malgré les désapprobations parentales, ce frère incompris des autres et trop sévèrement jugé au goût de Tricia devint la personne la plus proche de la petite, son confident, celui qui lui inspirait le plus d’adoration, qu'elle défendait envers et contre tout et vers qui elle se tournait en cas de problème. Contre toute attente, cet enfant difficile lui rendait son amour et une forte complicité se forgea entre les deux rejetons Hightower. Il l’aimait, la protégeait et se laissait soigner par sa sœur qui, armée de sourires et de ses concoctions peu utiles contre les maux traités,  tentait naïvement de lénifier la violence de ses désirs par des mixtures de plantes et fleurs onéreuses et se réjouissait de pouvoir le délivrer, au moins un court moment, de sa douleur et de sa culpabilité face aux actions que ses parents n’acceptaient pas.

La jeune femme était rêveuse et avait un côté touche-à-tout qui l’entrainait à essayer différentes disciplines qu’elle finissait souvent par délaisser au profil d’une nouvelle,  ce qui ne l’empêchait pas d’exceller devant les différents septons et mestres célèbres de la Citadelle qui s’occupaient de son éducation poussée. Optimiste et pleine de vie, elle fut connue dans toute Villevieille pour sa gentillesse et sa douceur et s’évadait souvent dans une nature qu’elle trouvait rassurante dans ses moments de doute et dont la magnificence ne cesse encore de la fasciner. La mer, plus particulièrement, lui a toujours donné une impression de liberté salvatrice, se réjouissant chaque fois que ses parents décidaient de voyager jusqu’aux Îles Boucliers à bord de leur galère personnelle, dont les souvenirs lui arrache toujours un sourire serein.

Peu à peu, à sa bonté reconnue, sa beauté grandissante fut également remarquée, faisant de la jeune femme convoitée un parti de plus en plus remarquable. Après que son frère eut été marié, ce fut à son tour. Nombre de prétendants intéressants tentèrent leur chance, mais quand le jeune Roi lui-même demanda la main de Tricia Hightower, le choix fut instantanément fait dans l’esprit des parents de la belle. Si elle avait trop rarement eu l’occasion d’adresser la parole à son futur mari pour apaiser ses craintes juvéniles, elle avait beaucoup entendu parler de son côté pacifiste, sage et novateur. Si certains lui reprochait son manque d’ambition, elle y soupçonnait davantage un intérêt plus prononcé pour le bien-être de son peuple que pour la conquête et en fut d’autant plus intriguée.
Ce fut avec un mélange de peine, de fierté et de nervosité qu’elle quitta sa ville natale et sa famille rassurante pour rejoindre Hautjardin et faire s’élever la maison Hightower par ce mariage dont elle craignait le résultat et qui lui mettait plus de pression qu’elle ne l’avait imaginé. Mais même les rumeurs compromettantes qui suivirent la mort de l’épouse de Manfred ne suffirent pas à retarder l’union de sa benjamine avec Mern IX et le changement qu’il entraina dans la vie de la jeune femme idéaliste et naïve qui deviendrait rapidement Reine du Bief.



Ce fut en l’an – 5 que la belle Tricia Hightower devint Tricia Gardener, Reine du Bief. Et si elle avait toujours eu l’ambition de faire la fierté de sa famille et d’aider son frère à élever leur maison, la cadette de la famille n’avait pas imaginé devenir la souveraine de son Royaume et ne s’y était absolument pas préparé… Si son empathie naturelle aurait pu servir à se faire aimer du peuple, les responsabilités de ce poste haut en couleur la déstabilisèrent et ce ne fut sans appréhensions qu’elle fut mariée et couronnée à l’âge de vingt-deux ans.

Quant à son cher époux… A l’annonce de la nouvelle de ses épousailles, Tricia avait tenté de se raisonner quand l'inquiétude et l'appréhension la gagnait, se répétant que devenir la monarque d’un Royaume qui avait été sa maison était déjà une chance inouïe et le rêve de bien des nobles familles ambitieuses du Bief et qu’elle devait s’estimer heureuse de ce simple fait. Pourtant, l’âme romantique de la jeune femme ne pouvait être réprimée si aisément et sa nervosité naturelle les premiers temps à Hautjardin était évidente. Au début, alors séparée de ses parents et de Manfred dont elle aurait voulu le soutien plus que tout au monde pendant cette courte période d'isolation et de changement, c’est d’une humeur mélancolique qu’elle découvrit son nouveau foyer. Sentiment qui, heureusement, ne survivra pas à son mariage.

La gêne laissa place à un amour naissant, la tendresse et la sollicitude de son époux ébranlant le cœur de Tricia. Alors qu’il semblait aussi intimidé qu’elle, ils se rapprochèrent rapidement, la blondinette communiquant sa joie de vivre à Mern qui lui, l’épaula et l’initia à la splendeur des attraits de la cour en lui faisant découvrir la justesse de son règne. A son grand plaisir, le Roi semblait alors partager les sentiments passionnés qui naissaient en elle et elle apprit également à connaitre le cadet Gardener en qui elle trouva un soutien sûr et une amitié réconfortante de par sa nature droite et loyale.

Éperdument amoureuse de son époux, elle vécut un bonheur presque parfait à Hautjardin, réussissant même à convaincre son cher et tendre d’intégrer son grand frère au conseil et à le voir aussi souvent que possible. Tricia fut plus heureuse qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir l’être, même si la situation était destinée à se dégrader.


Cette plénitude dura de longs mois mais fut bientôt ternie par de nombreuses menaces qui ne firent que prendre de l’ampleur avec le temps. Si l’idylle des Souverains Gardener fut intense et que leur amour ne diminua pas, il est, encore maintenant, mis à rude épreuve. Les tensions internes du Royaume préoccupent le Roi et la Reine tout comme les guerres qui menacent de faire saigner le Bief. Mais ce qui a le plus divisé le couple est sans aucun doute l’absence de grossesse, qui a fini par devenir un tabou avec le temps. Le manque de communication et le stress qui a été engendré par ce problème fait que le Mern et Tricia se retrouvent de plus en plus divisés et que les tensions montent. De son côté, la Reine du Bief croit que la faute lui incombe totalement et la crainte paranoïaque que son mari la répudie ou tente d'enfanter une autre femme l’obsède chaque jour davantage. Tricia ne peut s’empêcher de penser qu’elle ne se relèvera pas de la destruction de sa réputation et de son cœur. Loin de se laisser abattre, elle gardait espoir et cherchait une solution à son infertilité dans le savoir des Mestres, les sorts et les prières, déterminée à sauver leur couple et bonheur et solidifier le Royaume tout en cherchant du réconfort auprès de sa nouvelle amie, la Reine de l'Orage.

Encore aujourd’hui, la situation ne fait pourtant que s’envenimer. L’absence d’héritier n’a jamais été aussi pesante pour Tricia que maintenant que Kevan Gardener, cadet Gardener et héritier du Bief, est en fuite pour avoir été accusé de trahison. Si ce dernier était devenu suspicieux à l’encontre de la jeune Reine, à juste titre, Tricia regrette pourtant que Mern ne puisse plus compter sur le soutien de son petit frère. A ce lot déjà conséquent de problèmes, s’ajoutent les divergences d’opinion politique des deux époux toujours plus fortes, la guerre contre Dorne et Peyredragon qui a éclatée, les tensions avec l’Orage et le bref écart de conduite de Tricia avec le fils Hoare qu’elle porte sur la conscience… La situation semble parfois inextricable. La Reine du Bief est cependant déterminée à arranger les choses, pour elle, son Roi bien-aimé et son Royaume.