Car la valeur n'a pas encore déserté les coeurs des plus braves

Lyonnel Sand

Lyonnel Sand est un oncle paternel de Moran Toland. Les deux hommes s'entendent splendidement et sont prêts à confier leur vie mutuellement. Suite à l'assaut raté contre la Maison Valtigar, la Maison Toland doit fuir la furie des Dragons. Est-ce que Lord pourra soulever à temps les Dorniens contre les hommes d'Essos ? Telle est la question.

Droit comme un piquet, il observait l’horizon de son regard noir et affuté. Tel une fleur rougeoyante, le soleil avait éclos devant lui, transformant le ciel d’une myriade de couleur, réchauffant le désert froid de la nuit. La chaleur fut grandement accueillie par Sand, qui préférait grandement celle-ci, étant comme sa famille habituée à la canicule de leur terres. Étant de nature un petit dormeur, il s’est levé très tôt afin de prendre son tour de garde. Bien qu’ils connaissaient tous par cœur les grandes étendues de sables dorniennes, ils n’étaient pas les seuls, et la surprise peut venir de partout.

Lyonnel a toujours pris ses rôles très à cœur, mais celui de Commandant de la Garde bien plus encore. Puisque la vie de sa famille passait avant tout. Même s’il arborait le nom d’un bâtard, son âme se tournerait toujours vers les Toland. Fut un temps dans sa jeunesse où il jalousait son frère de porter un nom de noble, mais peu lui importait aujourd’hui, seul l’honneur et le Royaume importait pour lui. Il l’a servi pendant des années, loyalement et car leurs convictions ont toujours été similaires. Il en va aujourd’hui de même envers son neveu, Moran, dont il reconnaît les qualités d’un bon chef. Il le suit partout où qu’il aille, devenant son bouclier pour ses projets à venir.

La principauté a besoin de Moran, maintenant plus que jamais. Entouré par deux entités Impériales, l’une Valtigar, l’autre Braenaryon auprès de l’auto-proclamée princesse Mahée, Dorne a bien assez souffert. Et c’est dans l’optique de la protéger qu’ils se sont exilés dans le désert. Afin de préparer leurs plans, et de frapper au bon moment. Puisque leurs ennemis ne sont pas n'importe qui, ils se doivent d’être attentif et prudent. L'inverse les mènerait tout droit à la mort.

Du mouvement se fit entendre dans son dos, les premières lueurs du jour ont réveillés les endormis. Il entend déjà Milo s’empresser de bouger ses hommes dans les tentes, ce qui lui extorque un bref demi-sourire. Dès que tout le monde serait prêt, ils quitteraient cet endroit, puisqu’il est particulièrement sage de ne jamais rester dans le même lieu bien longtemps. Les sens aiguisés, il entendit quelqu’un approchait. D’un bref mouvement de la tête, il eut un visuel sur son neveu Moran ainsi que son rapace. Voilà donc que le Prince à en devenir a émergé de son sommeil.  

Attendant qu’il le rejoigne sans un mot, il laissa traîner un regard admiratif sur le faucon s’envolant majestueusement sur la mer dorée. Ces oiseaux ont toujours eu une certaine fascination pour Lyonnel, aussi grâcieux que redoutable, ce sont des êtres extrêmement intelligents. Délaissant l’animal du regard, il vint saluer comme il se doit Moran. Les paroles de ce dernier le firent sourire, tandis qu’il admirait le faucon chassait d’une dextérité incroyable.

- Peu importe si l’ennemi est imposant, il suffit d’avoir une meilleure manœuvre, et de bonnes compétences.

A cet instant là, le faucon agrippa le serpent qui se débattit, tentant de saisir l’animal volant de ses crochets. Shamal prit de la hauteur, et de son regard acéré rechercha l’objet désiré.

- J’ai bien dormi, je vous remercie. Comme d’habitude, j’apprécie mon tour de garde au soleil levant. Il n’y a pas de plus beau spectacle. Et vous ? Avez-vous bien profité de votre nuit ?

Dit-il sur un ton taquin, ayant simplement hoché de la tête à la salutation. Son regard détailla l’élancé de Shamal qui lâcha le serpent droit sur une roche afin qu’il perde la vie. Même les bêtes les plus féroces peuvent être abattues avec le bon plan.

- Je ne doute pas de nos compétences, il suffit simplement de savoir quand frapper. La princesse Gargalen en est le parfait exemple, son plan était presque idéal. Il lui manquait seulement une échappatoire.

Adoucir l’agneau avant de l’abattre, ne pas lui montrer l’arme qui lui ôtera la vie, et il n’y aura pas de mauvaises surprises.

Car la valeur n'a pas encore déserté les coeurs des plus braves

Lyonnel Sand

Lyonnel Sand est un oncle paternel de Moran Toland. Les deux hommes s'entendent splendidement et sont prêts à confier leur vie mutuellement. Suite à l'assaut raté contre la Maison Valtigar, la Maison Toland doit fuir la furie des Dragons. Est-ce que Lord pourra soulever à temps les Dorniens contre les hommes d'Essos ? Telle est la question.

L’honneur, la justice et le patriotisme guidaient l’homme du nom de Sand. Il était né dans ces étendues de sable, il se battrait et mourrait pour elles. Qu'importe que son nom ne soit pas noble, son cœur l’était et il en est fier, puisqu’il n’a jamais rien eu à se reprocher. Le respect dont a toujours fait preuve son frère à son égard, s’enquérant de son avis et de sa vision des choses n’a fait que renforcer son amour envers lui. Un amour fraternel pur et éternel. Bien qu’il ne porte pas le nom de Toland, il agira toujours pour le bien fondé de cette maison, au nom de son frère et de son héritage. Héritage que polit avec ferveur son neveu et futur Prince Moran. Nul doute que cela arrivera, pour lui il est celui qui repoussera l’ennemi de leurs terres et protégera leur peuple. Il en a la détermination et la prestance.

C’est un fait, certains sont fait pour régner, Lyonnel est persuadé que Moran en fait naturellement partie. C’est dans cette optique qu’il a accepté de suivre son neveu, de le protéger, de le servir. Pour cela, son expérience lui sera fortement utile, puisque des conflits il en a traversé. Il sait comment survivre, se défendre et déjouer les plans de ses ennemis. Il n’est bien sûr pas aussi brillant que son défunt frère, qui était bien plus le cerveau des opérations que lui. Mais il a grandement appris auprès de lui.

Lyonnel acquiesça silencieusement aux dires de Moran, qui confirmait que la grandeur ou la férocité d’un ennemi ne fait pas tout. Il n’est lui-même pas un homme très musclé et imposant. Il compense cela avec une dextérité implacable ainsi qu’une connaissance du combat élargie, ayant combattu bon nombre d'adversaires différents, éliminés ou non, étrangers ou dorniens. Mais il sait pertinemment que cela ne fait pas tout, puisque l’arme la plus fatale est la vieillesse, il n’a guère plus sa puissance de sa jeunesse. Il contrebalance cette infortune avec la plus grande des vigilances, puisque mort, il ne servira plus à rien pour son prince. Hormis si cela doit éviter à ce dernier de mourir. Il acceptera volontiers de pousser son dernier souffle.

- Vous avez raison, profitez donc de sa présence avant que nous nous engouffrions dans une tempête dornienne. Nous ignorons de quoi demain sera fait, mais nous savons que notre épopée ne sera guère simple.

Dit-il simplement en fermant les yeux, appréciant la chaleur frappant sa peau mate, profitant de l’accalmie et de cette entrevue familiale. Un son familier le tira de sa brève relaxation, le faucon huant dans les airs pour se féliciter, un doux rictus apparut à la commissure de ses lèvres lorsqu’il l’observa à nouveau. Il se souvint un jour durant sa jeunesse en avoir apprivoisé un en cachette. Répétant les gestes et paroles de son frère. Il n’a jamais réellement pu s’en occuper par la suite, son devoir l’appelant auprès des armes et de la violence.

Les paroles de Moran l’atteignirent alors, reflétant en partie ce que toute sa vie a été, un long chemin semé d’embûches où la mort le guettait sans arrêt. Le moment idéal pour frapper, Nyméria l’avait eu. Malheureusement aujourd’hui les Valyriens sont bien plus à l'affût qu’autrefois. La bonne ou la mauvaise nouvelle, c’est que leur soif de sang doit se diriger certainement sur Salrivage, les terres ancestrales des Gargalen.

- Comme vous le dites, elle cherchait peut-être à ne pas en réchapper. Si j’avais été à sa place, je me serais entouré des meilleurs combattants que je connaisse afin de prendre la fuite ou .. Finir le travail.

Abattre un dragon est un exploit il va s’en dire. Mais leur plus gros problème reste les Valyriens. Il ne s’agit pas que d’une simple bande d'ennemis, mais bien d’un empire. Devoir les affronter ne se fera pas en un instant, mais durant des années, voire des décennies. On ne peut arrêter l’ambition des Impériaux étrangers, ils n’ont que faire des dégâts qu’ils octroient, et ils sont prêts à faire le nécessaire pour faire ployer le genou de leurs adversaires.

- Je ne suis pas sûr que ce rôle de Martyr nous serve malheureusement. Je crains que notre peuple cri vengeance trop tôt pour la princesse Gargalen. Elle était le dernier rempart entre eux et les Valyriens. Peut-être pouvons-nous utiliser cette rage à notre avantage. Je pense que nous devrions nous informer bien plus à propos de la situation à Lancehélion. Connaître les rumeurs qui s’y fondent. Si nous pouvons nous coordonner avec les habitants, nous pourrons les attaquer à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Le commandant de la garde se tourna vers son neveu, intéressé par son avis et ses réflexions. Qu’en dites-vous ? Aviez-vous déjà un plan en tête ?

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Lyonnel Sand

Lyonnel Sand est un oncle paternel de Moran Toland. Les deux hommes s'entendent splendidement et sont prêts à confier leur vie mutuellement. Suite à l'assaut raté contre la Maison Valtigar, la Maison Toland doit fuir la furie des Dragons. Est-ce que Lord pourra soulever à temps les Dorniens contre les hommes d'Essos ? Telle est la question.

La vie de Lyonnel Sand a été pleinement rythmé par les batailles ou le service auprès des Toland. Bien peu de choses l’ont animés en dehors de cela. Habitué à faire le vide dans sa tête pour avoir la pleine maîtrise de ses émotions, il en avait oublié certains aspects de sa propre vie. Réellement oublié ? Non, il ne le pourrait pas vraiment. Mais lorsque son regard se pose sur la belle complicité de son neveu et de sa belle, il se souvient d’elle. De son sourire éclatant faisant vrombir son organe vitale, de sa douce voix chantonnante le berçant loin de ses effroyables pensées, elle avait été la seule et l’unique, dans son cœur et à ses yeux.

Durant ses courtes nuits, il lui arrive de revoir son visage, de la revoir danser sous les tambours. Son amour pour elle fut aussi foudroyant que sa perte. Une blessure au cœur n’a rien à voir avec les cicatrices sur son corps. Puisqu’elle peine à cicatriser. Le veut-il seulement ? Non, il ne veut point se défaire de cet amour d’antan. Et il peut sincèrement comprendre les paroles de son neveu. Une force autant qu’une faiblesse. C’est ce qu’est l’amour, le véritable.

Aux paroles de son neveu, Lyonnel ne put qu’être frustré que les évènements eurent prit une telle envolée. Si seulement la Gargalen n’avait pas gardé ce fardeau pour elle, ils auraient pu effectuer tellement plus de dégâts, et celle-ci serait potentiellement en vie. Malheureusement, leur alliée insoupçonnée et protectrice de la principauté n’était plus, et avec elle la paix fragile de Lancehélion. Entendant les paroles de Moran s’évanouirent, l’oncle reprit d’une voix morne :

- Hélas, elle nous a quitté bien trop tôt. Dommage qu’un esprit brillant ait à nouveau trépassé.  Et je n’ignore pas que cela vous a affecté.  

Dit-il en portant un regard compatissant à son futur prince. Il ne sait que trop bien ce qu’est de perdre un proche, d’autant plus quelqu’un que l’on a vu grandir à ses côtés. Il doit certainement ressentir de la culpabilité, de ne point avoir suffisamment apporté son aide à Nymeria, malheureusement il ne peut tout prévoir.

Retournant au sujet des Valyriens, Moran mentionna que l’Empire s’attirerait des ennemis en accumulant ses méfaits. Et que de nouveaux partisans les rejoindraient ainsi. Fronçant légèrement les sourcils, Lyonnel fit quelques pas vers l’avant, puis se retourna pour jeter un oeil au camp où les hommes rassemblaient leurs affaires. Son regard finit par croiser celui de son neveu et il évoqua son avis sur la question, pour lui il n’était pas question d’attendre beaucoup trop longtemps.

- Mais plus il y aura de massacre, plus nous serons affaiblis. N’oublions pas que nos envahisseurs possèdent une grande armée au-delà du détroit. Nous devons frapper vite, et fort. Les repousser une bonne fois pour toutes, récupérer nos terres et renforcer nos défenses pour les batailles à venir. Sinon, les dorniens que nous sommes aujourd'hui disparaîtront à tout jamais de Westeros.  

Leurs ennemis n’étaient guère à sous-estimer, en tant qu’envahisseur, ils n’ont presque rien à perdre de soumettre ou d’anéantir la population locale. Seule leur méthode et leur vision des choses importent. Retournant à sa place initiale pour perdre sa vision dans l’étendue de sable déserte, il reprit, exposant ce qu’il pourrait faire s’il était décisionnaire.

- Je n’ai guère l’esprit d’un stratège, mais de par mon expérience, une bataille de front contre leur armée nous anéantirait. En parlant de nous, j’intègre les dernières maisons dorniennes qui n’ont porté aucune allégeance aux empires. En réalité, toutes nos options sont hautement risquées.   Il prit une pause pour peser ses mots avant de reprendre. Mais à mon sens, la plus judicieuse serait de prendre avantage du conflit entre les deux empires. Si l’armée d’Allyrion marche vers Lancehélion, l’attention sera tournée vers eux, alors nous devrions organiser une infiltration avec nos meilleurs hommes. Pénétrer le palais de Lancehélion, puis éliminer les Valtigars restants. C’est ce que je ferais, taper fort en utilisant la ruse et nos moyens présents.  

Le problème dans cette solution, c’est qu’ils ignorent tout bonnement les plans de l’armée d’Allyrion. Et que pour éviter un maximum de perte, cela ne devait point tarder. Puisque les cris des dorniens acculés envahissent toute la principauté.

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Lyonnel Sand

Lyonnel Sand est un oncle paternel de Moran Toland. Les deux hommes s'entendent splendidement et sont prêts à confier leur vie mutuellement. Suite à l'assaut raté contre la Maison Valtigar, la Maison Toland doit fuir la furie des Dragons. Est-ce que Lord pourra soulever à temps les Dorniens contre les hommes d'Essos ? Telle est la question.

La vie et la mort. Deux entités contraires qui coexistent. L’une comme l’autre peuvent se montrer dévastateur. Elles sont un cycle éternel, aussi vicieux que florissant. Vivre la mort. Lyonnel s’est toujours demandé ce que cela faisait. De ressentir pour la dernière fois son dernier souffle s’extirper de ses poumons, de sentir ses muscles se relâcher avant que son âme ne quitte son corps. Plus d’une fois, il a cru que son heure arrivait, lors de ses nombreuses batailles. Seulement, la faucheuse ne lui a jamais présenté sa faux. Certainement qu’il avait encore des choses à vivre. Mais ce qui l’intriguait, c’était de savoir ce qu’il y avait après la mort … Un repos éternel ? Ou un havre de paix auprès de ses proches défunts ?

Vivre la mort. Cela pouvait être affilié à celles de ces derniers. Tout au long de sa vie, il a vu des gens mourir. Qu’ils soient ses ennemis sur un champ de bataille, ses frères d’armes morts au combat, son frère de sang balayé par un mal fulgurant et son âme-soeur arrachée injustement. Dire que l’on s’habitue à la mort ne pourrait être vrai, on ne fait que s’y résoudre pour avancer sans se détourner. Certains hommes se perdent dans le chagrin, mais point cet homme, qui garde au fond de lui une part de ces morts, sans en dévoiler à la surface. Il ne peut donc que comprendre la douleur qui habite son neveu à la perte de son amie. Son deuil se fera avec le temps, il vivra avec ses souvenirs et en parlera avec un maigre sourire à l’avenir, puisque la vie continue pour les survivants.

Lyonnel n’ajouta rien, laissant le souffle de mélancolie s’extirper des lèvres de Moran pour s’éclipser au vent sec du désert. Il n’était pas de ceux qui réconfortent autrui, il encourage vigoureusement, mais il ne se laisse jamais emporter aux sentiments, ni aux siens, ni aux autres. Mais il sait se taire, afin que Moran se reconstruise émotionnellement sans son amie. Ne témoignant seulement de sa présence comme un soutien moral. Puisqu’il n’est pas seul, Lyonnel sera toujours à ses côtés quoi qu’il advienne.

Le sujet divergea vers les conflits dorniens. Le vétéran de guerre ne possédait pas totalement la même vision stratégique que celle de son neveu. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait déjà tenté une expédition punitive contre les Valyriens pour le mal fait à son peuple. Mais les missions risquées n’étaient plus faites pour lui, en tout cas point de cette ampleur. Il était au service du chef de famille et bientôt prince Moran. Pour cela, il ne devait en aucun cas entraver ses décisions ou ses plans d’avenir. Même si cela pouvait le démanger, il respecterait les choix de son souverain. Il apporta tout de même son avis sur la question :

- Excusez mon impatience, mon neveu. J’ai surtout grande hâte que nos terres soient libérées des étrangers et que notre peuple retrouve des jours ensoleillés. Je n’ignore point la force d’esprit de notre peuple, loin de là. Cependant, je préfère ne pas sous-estimer l’ennemi et sa cruauté.

Ces hommes venus de l’Est ne l’avait jamais vraiment tenus en confiance. Notamment de part le traitement fait aux anciens Martell, et de leurs coutumes peu conventionnelles en Westeros. En tant que dornien, faire face à l’esclavage est un préjudice pour leurs terres. Pour ce qui est des dragons … Ces bêtes ne font que rendre les Valyriens que bien plus arrogants. En user militairement était pour lui, une aberration, puisqu’il n’y a aucune bravoure à utiliser de telles armes de destruction afin de soumettre les peuples à leur guise.

Un discret soupir se glissa de sa gorge en repensant à ses années de mercenariat en Essos. Il ne pourrait certainement pas oublier son aventure dans cette contrée lointaine. Bien qu’il n’en ait pas tout vu, cela a été une expérience richissime. Entre les diverses populaces, étonnantes tribus et grandioses cités, il a découvert bien des choses. Mais il se souvenait surtout des histoires, aussi farfelues qu’elles pouvaient être. Notamment sur cet empire Valyrien, qui avait autrefois décliné de part le Fléau. Il sait donc que l’Essos n’est pas si différent de Westeros. Les guerres y sont presque permanentes, puisque les ambitieux ne font que s’arracher les territoires sans arrêt. Lyonnel avoua à son tour ses propres craintes et questionnements.

- Justement, c’est puisque j’ai pu combattre en Essos que je ne peux que me demander, ce qu’ils désirent sur ces terres. Nous sommes bien loin de chez eux, mais ils s’intéressent à Westeros plutôt qu’ailleurs. Pourquoi donc ? Il doit y avoir un but derrière tout cela. D’autant plus qu’ils n’ont guère pris la peine de stabiliser la situation à Dorne avant de s’intéresser au Nord. Je sais qu’ils possèdent une ambition sans borne, ainsi qu’une arrogance débordante, mais quelque chose m’échappe je dois dire.

Avait-il ajouté en fronçant les sourcils, peu tranquille quant à ces étrangers saignant leurs terres. Moran évoqua par la suite le camp d’Allyrion et ses partisans. Ou comme le disait si bien son neveu, les traîtres qui n’ont fait qu’affaiblir leur camp en s’alliant aux dragons du Nord. Lyonnel se demande encore comment une telle situation a-t-elle pu autant sombrer dans la lâcheté. Pour un peuple aussi fier et indépendant, comment ont-ils pu prendre le parti des Braenaryons ? D’une voix légèrement amer, le regard brûlant sur l’horizon aride et sableuse, il répondit calmement :

- Pour ce qui est des parjures pro Braenaryon, je ne peux que comprendre votre inquiétude. Au lieu d’unir les grandes maisons de Dorne, ils ont préféré s’assujettir à un autre empire et briser l’Histoire même de notre Principauté. Ce qui nous a mené à la situation chaotique dans laquelle nous sommes.

L’officier écouta attentivement les paroles de l’homme qu’il a vu grandir jusqu’à lors, hochant la tête par moment, d’accord avec ses propos. Lorsqu’il lui demanda s’il pensait qu’il serait possible de rallier certains partisans d’Allyrion, Lyonnel garda sa rancoeur patriotique pour lui. Méditant quelques secondes sur la question, il finit par exposer son avis qu’il voulait sage. Puisque ce n’était guère en restant buté sur ses convictions que les évènement avanceraient, il savait faire la part des choses.

- Peut-être ont-ils choisi de suivre Dame Allyrion puisque c’était le seul chemin qu’ils pensaient être possible. Mais je crois irrémédiablement en l’âme des dorniens. Nous avons toujours chéri nôtre liberté de pensée ainsi que notre principauté. Peut-être que si nous leur ouvrions les yeux, leur rappelant notre passé, nos luttes, nos idéaux, ils pourraient revoir leur jugement et renverser la situation.

Il fallait à tout prix unir les dorniens à nouveau. Il n’y avait qu’ainsi que Dorne pourrait survivre aux tourments qui sévissent dans la Principauté. Tant de choses ont changé depuis le changement de pouvoir, et rien n’avait été positif. Il ne reste plus que la volonté des résistants contre leurs envahisseurs, pour la liberté. L’homme d’ordinaire rustre profita du calme avant la tempête afin d’encourager son neveu.

- Pour survivre, Dorne doit comprendre qu’il a besoin d’un homme capable de les guider, de les comprendre et de les protéger. A mes yeux, vous êtes le seul à pouvoir changer les choses dans l’intérêt de notre peuple. Il se tourna vers son neveu, le dos droit, le regard fixe assuré, avant de poser sa main sur l’épaule du plus jeune. Je crois en vous. La voie que vous avez empruntée est loin d’être paisible, mais elle est louable. Vôtre père serait fier de vous.

Il tapota pour terminer son épaule pour appuyer ses paroles. Lyonnel n’était point un homme aux belles paroles. Tout ce qu’il disait, il le pensait autant dans son esprit, que dans son cœur. Il avait conscience que leur position était des plus instables, il se devait donc de montrer à son seigneur qu’il était à ses côtés et le resterait.

Car la valeur n'a pas encore déserté les coeurs des plus braves

Lyonnel Sand

Lyonnel Sand est un oncle paternel de Moran Toland. Les deux hommes s'entendent splendidement et sont prêts à confier leur vie mutuellement. Suite à l'assaut raté contre la Maison Valtigar, la Maison Toland doit fuir la furie des Dragons. Est-ce que Lord pourra soulever à temps les Dorniens contre les hommes d'Essos ? Telle est la question.

Le soleil étouffait de plus en plus le désert de sa chaleur éprouvante, bien heureusement les dorniens y étaient habitués. Si des batailles devaient avoir lieu sur leurs terres, la température serait à leur avantage, ils ne s'essouffleraient point aussi vite que leurs ennemis Valyriens ou Impériaux. Les premiers semblaient si pâles de peau que l’on pourrait croire qu’ils vivraient sans cesse cacher du soleil. Les seconds sont habitués aux températures plus clémentes. Dorne n’est définitivement pas une terre pour ces deux entités.

Dès lors que Moran lui dévoila les raisons absurdes des Valyriens, il fronça des sourcils, son corps se tendant face à de telles inepties. Il n’aimait pas tout ce qui était en lien avec l’irrationnel. Il avait déjà vu bien des choses en Essos, et surtout entendu des histoires de magie noire et de sang. Pour lui, ce ne sont certainement pas des choses que les hommes peuvent gérer, puisque cela peut vite devenir incontrôlable. Toutes ces histoires de Dieu des flammes, de dragons et de sorcellerie n’ont rien à faire sur la terre des hommes. Des forces bien trop dangereuses qu’il préférerait éviter de croiser.

- Une prophétie … Murmure-t-il avant de ricaner sans joie. Nous avons donc à faire à des fanatiques. Je comprends mieux. Je redoute particulièrement ce genre d’ennemis, ils sont prêts à tout pour leur objectif. Même à réaliser les pires horreurs pour légitimer leur rêve. Il soupire, les yeux hagards à l’horizon. Mon cher neveu, ce ne sera pas un chemin facile. Ils risquent d’être imprévisibles, d’autant qu’ils sont fous à lier. Il nous faut impérativement agir prudemment.

Prudence est mère de sûreté comme l’on dit. Se précipiter avec des ennemis pareils serait de la pure folie. D’autant qu’ils ne sont guère les seuls à envahir leurs terres. Cette situation ne lui plaît point. Entouré d’ennemis, de deux empires n’était pas l’idéal. Leur situation est bancale mais Dorne a encore une chance de s’en sortir en jouant intelligemment de ses cartes. Il leur fallait tout d’abord trouver des soutiens, puisque seuls, les chances de réussite serait encore moindre.

Lyonnel était d’accord avec son prince, supplier les Braenaryon de les aider, ne ressemble en aucun cas aux Dorniens. Cela ne fait que pencher nos terres vers le précipice. Aucun doute que les prochaines batailles seront éprouvantes. Anéantir les autres nobles pourraient être une solution, mais il est certain qu’il y a d’autres possibilités auprès d’eux. Même si les nobles ne font pas tout dans un Royaume, surtout Dornien, ils peuvent être essentiels à la bonne tenue de celui-ci. D’autant que cela éviterait une désorganisation totale.

- Nous vivons des instants troublés, notre patrie est déchirée. Dorne ne sera plus jamais comme auparavant. A nous de faire en sorte qu’elle devienne plus forte et qu’elle retrouve sa totale indépendance. Mon Prince, je sais au combien tout cela vous tient à cœur. Puisque je partage votre désir. Cependant, veuillez à rester mesuré. Comme vous le suggérez, n’utilisez la violence sur nos compatriotes qu’en dernier recours. Il nous faudra faire preuve de patience. Mais nul doute que certains seront tentés par votre ambition. Seulement, peut-être que d'autres seront pieds et mains liés.

Et pour cela, il leur fallait les identifier, afin de leur montrer une nouvelle porte de sortie. Si Allyrion perd tous ses alliés dorniens, sa légitimité sera d’autant plus écartée. Il fallait donc manier les cartes que nous avions entre nos mains habilement. Quant aux nobles s’étant ralliés aux Valyriens, il était déjà trop tard, dès lors qu’ils ont consentit à se marier aux étrangers. Lyonnel acquiesce aux paroles de son neveu, concernant la mobilisation du peuple. Ils partageaient ses idées, la guerre avait brisé leur peuple, il fallait donc les motiver à reprendre leur destin en main. Aux questions concernant son frère, le bâtard se remémora des temps anciens perdus dans sa mémoire. C’est avec un demi-sourire nostalgique qu’il lui accorda sa réponse, contant ses pensées à son sujet.

- Votre père était une véritable force de la nature. Il semblait être de ces hommes inébranlables, que rien ne pourrait toucher. Pourtant, lorsque les choses n'allaient pas dans son sens, lorsqu'il était en colère, il ne valait mieux pas se confronter à lui. Il avait beau être un homme froid, ses colères étaient dangereuses, effrayantes. C'est pourtant cela qui montrait qu'il avait un cœur, qu'il avait de l'humanité et qu'il tenait à ses gens. Il était très rare de le voir dans cet état. Confia-t-il, la psychologie de son frère étant somme toute particulière. Il était un homme bon, qui ne montrait guère d’affection. Lyonnel réfléchit un instant à ce qu’il pourrait raconter et continua, les sourcils légèrement froncés à ce souvenir : Une nuit, Spectremont fut infiltré par des assassins, des mercenaires payés par le Bief. Votre père s'est chargé de les torturer lui-même. Je n'oublierais jamais le mutisme dans lequel il s'était enfermé et encore moins ce qu'il leur avait fait subir. Même lorsqu'il leur avait fait lâcher le morceau, il avait continué, jusqu'à les dépecer vivant. Ils souffraient tant qu'ils ne savaient plus comment l'exprimer. Il ne leur a jamais laissé de repos, pas même après la mort. Ils ne furent ni mis en terre, ni brûlés. Leurs os tapissent encore aujourd'hui nos geôles.

Nul doute que leurs âmes sont tourmentées, prisonnières dans le monde des vivants mais souffrant inlassablement de ne pouvoir être libérés. Doran était sans pitié avec ses ennemis, bien plus encore que Lyonnel qui combattu toute sa vie.

- J’ignore ce que votre père aurait fait à votre place, ses plans étaient trop imprévisibles pour moi, je me contentais de les exécuter. Cependant, je sais qu’il n’aurait jamais plié le genou devant un quelconque empire. Il aurait préféré mourir … Un rictus se dressa sur ses lèvres alors qu’il pivotait son regard sur son neveu, un brin malicieux et fier. Ou organiser une libération.