Avec grande attention, Jasmyne l'écoute conter une partie de son histoire et faire sa description de Spectremont a tavers ses yeux de Lord. Elle imagine alors, ce que cela doit être, les murs d'un blanc nacré en contraste avec les couleurs éclatantes des tissus de qualité dornienne, la manière dont la lumière du soleil doit s'y refléter selon les heures de la journée. Elle songe a y faire un tour plus rapidement que prévu avec une si poétique description qu'il en fait. Ainsi avec cela il y aura ses enfants, dont elle mémorise les noms. Un petit rire éclate quand Moran dévoile que ses fils voudront certainement la séduire, tandis que ses filles voudront connaître ses secrets. Elle leur brossera les cheveux, elle leur fera de jolies coiffures dignes de leur rang. S'il les présente ainsi alors leur rencontre ne pourrait que bien se passer. Devrait elle mentir sur ses origines pour que personne ne soit choqué de sa présence en son palais ? Elle ne pense pas que Moran chercherait à cacher son origine sociale, après tout il est aussi bien l'un de ses clients pour les poisons. Un partenariat commercial peut sans doute largement être suffisant pour justifier de sa présence parmis les personnes de son rang.

Son aimé se ressert tandis que Jasmyne va porter des gâteaux a ses hommes, en guise de remerciement. Amusée par le regard dont il l'accable, elle le rassure rapidement en lui montrant qu'il en a la même quantité qu'eux mais rien que pour lui. La dernière fois ses petits gâteaux avaient eu du succès auprès de lui alors elle a pris l'initiative d'en faire un peu plus et surtout de varier les gouts. Ces derniers sont assez faciles a réaliser. Tandis qu'elle s'installe elle glisse l'un de ses gâteaux entre ses lèvres, attend avec hâte sa réaction. Et très vite celle ci éclate, cela lui plait et ravit son cœur. Il parvient habilement a trouver les différences qu'il y a entre maintenant et les gâteaux qu'il avait gouté la dernière fois.

« Tu as le palais fin mon amour, c'est tout a fait ça ! » Elle sourit, ravie de constater que ses petits ajustements se perçoivent pour quelqu'un qui a l'habitude de manger des mets de qualité et que cela lui plait également. Un sourire se fait a l'entendre dire qu'il se demande comment cela se fait il que personne ne l'ait demandée en mariage avec ces qualités que l'on cherche chez une épouse. « On me le demande régulièrement mon tendre voyez vous. » Elle avance avec une envie de voir se montrer une pointe de jalousie chez lui, juste pour l'embêter un peu. C'est vrai,  elle a déjà eu des demandes en mariage, mais le secret est de savoir pourquoi aucun d'entre eux n'a été concrétisé. Jasmyne se redresse, pour aller murmurer et dévoiler ce secret là à son oreille. « Mais je leur dis que je suis déjà mariée a mon prince du désert. » Mariés ils ne le sont point, pourtant elle est certaine que les sept béniraient cette union d'amour pur...Elle se rêve être son épouse un beau jour. Si seulement... Elle revient sur ses genoux, un regard d'une joie juvénile qui se pose sur lui. Avant qu'elle ne vienne l'enlacer, l'entraine avec elle pour qu'ils se retrouvent tous deux allongés au milieu de ces coussins aux couleurs chatoyantes. Jasmyne pose l'oreille au niveau de son cœur, son battement est là sa mélodie favorite.  Ses doigts caressent son torse par dessus le tissus, elle ferme les yeux et sent son cœur battre à l'unisson. D'une cadence légèrement accélérée.  Puis elle lève les yeux vers lui, un regard serein et amoureux. Pendant quelques secondes elle le contemple, savoure la sensation divine qu'être bénie de son attention comme elle en a manqué pendant ces lunes. Au loin l'on entend les mugissements doux des dunes tandis que le vent souffle sur les grains de sable chutent sur les pentes. Elle aime ce son, cela rend la nuit du désert unique. Les températures commencent a chuter et cela se ressent dans un frisson de Jasmyne. « J'ai menti. Cela est arrivé mais pas si souvent. Personne ne désire se marier avec une orpheline quelle qu'en soit sa beauté. »

C'est un fait, elle n'a pas de passé et son avenir se dessine comme sur les dunes, peut être si facilement effacé puisqu'il n'y a pas la moindre base solide. Elle se fait un nom mais a conscience de la fragilité de son commerce si elle ne se fait pas plus ambitieuse a long terme. Elle finira sans doute comme ces vieilles femmes que l'on voit dans les coins les plus frais des météores, toutes rassemblées a laver du linge pour quelques pièces. Ou bien elle sera partie avant que la sagesse de l'âge ne marque ses traits

Si je ressens une bouffée d'orgueil masculin m'envahir en vertu de sa réponse et que je brule de contentement véritable, je ne puis faire abstraction du fait que notre société et ses carcans aussi lourds que le joug de la Foi dans certaines régions ne permettraient certainement guère une telle chose. Les sang bleu que nous étions ne nous marions que bien rarement par affection mais naturellement par intérèt. Il y aurait bien une solution assez compliquée. Si un prince anoblissait mon étoile alors ces broutilles ne seraient qu'un détail. La culpabilité de la priver d'une chose à laquelle elle pourrait légitimement aspirer douche mes élans de joie cependant ma douce ne me permet point de me morfondre puisqu'elle se place sur mes genoux avant de m'enlacer stratégiquement afin de nous faire choir tous deux sur les coussins. Son oreille se plaque sur l'emplacement de mon palpitant tandis que ses doigts tracent un sillon énamouré sur mon torse. Le regard que nous échangeons est tendre, langoureux, complice plein de sérénité. Son frisson me pousse à la serrer contre moi avant de déposer un baiser sur son front. "Alors c'est que ces gens sont des imbéciles pour ne pas se rendre compte de la vigueur de ton éclat. Tu es belle, travailleuse, intelligente, bonne cuisinière, douce, inventive, sensuelle, gentille, drôle et attachante. Tu es une perle au milieu du désert. Je sais que je ne devrais point penser ainsi mais cela m'arrange bien qu'ils soient aussi bornés et stupides. Et, je suis désolé ma lune de ne point pouvoir t'offrir ce que ton coeur désire." 

 

Elle voit la réaction de Moran. Son visage se ferme quand elle lui dit qu'elle est source de convoitise, la coquine voulait juste le voir dans la jalousie et la possessivité. Elle rougit légèrement, ne pensait pas être un jour si importante pour quelqu'un. Mais elle ne désire pas le blesser, ainsi elle lui glisse a l'oreille qu'elle a tendance a repousser ses soupirants en disant qu'elle est mariée a son prince du Désert, lui en l'occurence. Ce n'est arrivé que deux ou trois fois au cours de sa vie, en général cela ne va pas plus loin alors il peut être tout simplement tranquille. Moran se satisfait de sa réponse, elle le voit, rassuré. Elle voulait le taquiner, voilà tout. Mais sa réponse lui réchauffe le cœur autant qu'il le lui pince car elle ne peut pas dire que cela soit officiel malgré qu'elle l'aimerait beaucoup et que les dieux protègent ainsi leur union. Jasmyne s'affale sur son aimé, l'emmenant dans sa chute, elle se presse contre son torse et apprécie se trouver entre l'espace de ses bras protecteurs.


Si Moran craint que son célibat attire la convoitise et que le duel serait sa manière de répliquer, Jasmyne de son côté pour écarter toute concurrence aurait eu le mariage pour dissuader toute jeune noble a vouloir épouser le soleil de ses jours. Elle sait qu'il n'est pas dans leurs coutumes de marier rang moins élevé qu'eux, mais pour elle il s'agissait surtout de se rassurer. Elle a peur, peur qu'il perde intérêt en elle, peur qu'il ne finisse par l'oublier s'il reprend épouse et de finir le cœur abandonné. L'idée même lui tirerait des larmes d'appréhension alors qu'il ne sest rien passé et malgré qu'elle sent la puissance de son attachement pour elle. Ca aurait été aussi rassurant pour leur avenir, hors là, c'est toujours flou. Pourra t-elle vieillir quand même en sa compagnie ? Ou finira t-elle vraiment avec les vieilles lavandières des Météores ? « Tu es gentil mon soleil, tes compliments sont les plus beaux. » Elle pose sa joue sur son torse sans cesser de le regarder, d'admirer son visage et d'aimer la connection entre leurs regards amoureux. Elle ne doute pas de la sincérité de son amour, mais dans la mesure ou ce sera plus facile de vivre une belle histoire avec une véritable épouse, n'y a t-il pas une once de risque ? Elle ne veut pourtant pas se montrer ainsi égoïste. « Ne t'excuse pas mon amour, tu n'y es pour rien. » Après tout il l'a dit, elle est sa compagne, c'est ainsi qu'il la considère. Il faut qu'elle garde la foi.

Elle soupire doucement, profite plutôt d'écouter les doux battements de son cœur. Cela aussi, ça lui a manqué. Elle prie les Sept que jamais ils ne le lui arrachent a son cœur, elle n'y survivrait pas. Le doux mugissement des dunes lui vient à l'oreille. Elle fait silence pour se concentrer dessus, relève légèrement la tête. « Tu les entends ? Elles chantent.... » Le chant des dunes a toujours passionné Jasmyne, malgré qu'elle soit habituée a les entendre. Quand elle était enfant elle s'amusait a glisser sur les pentes pour créer ces avalanches de sable produisant du son. C'est une indication que le vent de la nuit se lève, bientôt il commencera a faire froid. « Tu ne m'as jamais expliqué la signification du blason de ta maison. » Elle demande, un peu hors sujet avec sa remarque sur les dunes, mais la question lui était une fois venue et elle ne l'a pas oubliée.

L'élan de tristesse qui me poursuit de ses indélicates assiduités m'apparait comme une véritable déveine en l'état tant la perfection avait été le maitre mot de ces retrouvailles somptueuses par l'émotion bien que simples par les moyens. Or, l'unique responsable de ce changement de cap sur le chebec qu'incarne notre passion amoureuse s'avère être votre humble serviteur. En effet, si je n'avais été qu'un obscur membre de la plèbe de la Principauté j'eus pu faire bénéficier ma tendre dulcinée d'épousailles en bonne et due forme. Perspective qu'elle méritait amplement au regard de ses innombrables qualités par trop longues pour que je prenne la peine de les lister ainsi que sa manière d'agir et de penser empreinte tant de douceur naturelle que de prévenance soyeuse... A dire vrai, ma reine des fleurs mon astre personnel mon miel favori représentait en tout point l'épouse que tout homme sain d'esprit rêverait de voir illuminer son foyer. Hélas, pour la première fois de ma longue existence de nanti ces privilèges me desservaient désagréablement au lieu de m'offrir bien plus de latitude que le reste de mes compatriotes. Foutrebleu, o quelle cruauté qu'icelle ! Leçon implacable  du destin à la douteuse vocation de me faire comprendre que tout avait un contrecoup dans la vie. 

Or, si ma sublime déesse prend la peine de me rassurer arguant qu'elle n'avait agi de la sorte que pour exciter mes réflexes masculins à son encontre et mesurer par ce jeu innocent l'étendue de mon affection à son égard je ne puis parvenir à faire abstraction du fait évident que cela ne pouvait point ne pas la travailler. Mon palpitant cet immonde farceur avait décidé en vertu de ce paradoxe au dilemme détestable de se mettre à danser la sarabande dans le coffre de sa prison de chair. Derrière l'intimité de nos pensées respectives, je ne parviens guère à l'analyse juste que si j'avais été capable de me transformer en amant jaloux, possessif et protecteur ma fleur du désert pouvait fort légitimement prétendre à ressentir une bouffée similaire chargée de crainte autant que de désespoir à l'idée de me voir arracher à ses étreintes délectables par une donzelle née de la bonne matrice. Le gentilhomme que je suis se montre ruffian en oblitérant la réciprocité de cette réflexion profonde. Les hommes sont ainsi faits qu'ils ne peuvent bien souvent pas voir plus loin que le bout de leur nez ou de leur service trois pièces. 

Il n'eut fallu que d'une manifestation extérieure ou verbeuse de sa part à ce sujet pour que je puisse écarter ses inquiétudes à l'instar d'un ruffian armé d'une dague et d'une bonne lame face à une foule de bretteurs médiocres. Mon cœur n'était point à prendre puisqu'il était désormais sien depuis désormais une année. Seules des ambitions politiques personnelles pourrait s'avérer susceptibles de me faire envisager une nouvelle union. Mais, aucun n'avait le pouvoir de me forcer en la matière. Veuf, pater de six enfants, ma liberté retrouvée par le drame et ma lignée plus qu'assurée j'étais aussi libre que le grain de sable emporté par le siroco. Tout cela s'estompe en un instant alors qu'elle nous fait choir sur les coussins tapissant le sol de son palais mobile. Le monde ne se résume alors plus qu'à elle et à notre contact physique. De la même manière, qu'harnaché de pied en cap et protégé d'un heaume le monde n'est plus que cette fente maintenant mon monde entier se trouve sous mes yeux. Mon monde prend la forme d'une superbe jeune femme à la beauté aussi naturelle qu'incomparable préservée des artifices des dames de la cour. Je me perds dans ses deux grands lacs sombres me contemplant avec amour là ou mes prunelles sont pleines d'adoration. Je savoure le parfum de ces cheveux plus purs que l'ébène. Je mémorise chaque trait de ce visage ravissant encore et encore comme si je ne le connaissais point déjà par coeur. 

Mes bras autour de son dos la placent dans une sécurité féroce. De mes yeux perçants et inquisiteur j'inspecte ce minois capable de me faire faire toutes les folies mais soulagé de n'y déceler aucune tristesse ou mélancolie le laisse se poser avec douceur sur mon torse. "Mes compliments ne sont que le reflet de ton éclat ma lune." Cette joue chaude sur mon torse fait remonter en moi une multitude de sensations dont la grande gagnante est l'apaisement. Mon danseur finit par se calmer à sa place naturelle et ses battements redeviennent normaux. "Si, je te dois des excuses ma mie car c'est de ma faute si nous ne pouvons point franchir le pas. Mais n'en parlons pas davantage je te prie. Profitons seulement." Un soupir lui échappe et tandis qu'elle semble se focaliser sur mon rythme cardiaque, je me permets de jouer avec ses longues mèches de jais. Les enroulant autour du bout de mes doigts avec douceur avant les caresser délicatement. Ce manège me plonge dans une plénitude telle que seul un assaut impromptu sur l'oasis pourrait me faire quitter cet état de béatitude. 

Son visage se tourne brusquement vers moi alors qu'elle tend l'oreille. J'imite ma douce et me montre attentif à notre environnement. D'abord seul le silence s'impose à mon examen. Mais bien vite, le chant du vent balayant le sable me parvient sans effort. "Tu as bien raison ma lune. La nuit est proche. Je vais te réchauffer." Et je resserre notre câlin avant de la couvrir du drap le plus proche. Etant un Dornien des montagnes de l'est j'étais moins rompu au désert que ne l'était ma compagne cependant des allers retours m'avaient permis de combler mes lacunes. Après avoir déposé un baiser sur son front, je réfléchis un instant avant de rire de bon cœur. "Le blason de ma maison donc... Eh bien à l'origine ce n'était point le dragon antropophage qui ornait nos tours mais bien le spectre. C'est de ce lien avec les ombres que provient le nom de notre siège domanial Spectremont. Ou le Mont des Spectres. A l'époque ou nous avons régné sur l'est notre blason arborait un de ces fantômes. Nous connaissons nos montagnes comme nul étranger. Aussi, lorsque nous affrontions des ennemis ils nous prenaient pour des spectres revenus d'outre tombe tant nous les surprenions en toutes situations. Mais pourquoi penses tu que nous avons échangé celui ci pour l'actuel ? Et que t'inspire t'il ? Quelle pourrait s'avérer sa significations selon toi ma reine ?"

 

Jasmyne aime toujours les mots qu'il emploie pour parler d'elle, emplis d'amour et de sincérité, réchauffent son cœur de la plus agréable des manières. Elle le sent la serre contre lui tandis qu'elle savoure le doux son des battements de son cœur. Son cœur qui lui appartient, tout comme elle lui a offert le sien. Malgré les épousailles impossibles, elle sent en elle, qu'il la considère réellement comme son épouse. Elle le sait sincère et efface de son esprit toutes les craintes qui ne sont que le contrecoup de tout l'amour qu'elle peut lui porter. Il s'excuse ainsi de nouveau, car son rang les empêche de concrétiser cela. Elle ne le met pas responsable, il n'a pas choisi son rang de naissance, tout comme elle n'a pas choisi le sien. Peut être qu'un jour elle sera anoblie et ils pourront peut être réaliser ce rêve. Quoi qu'il en soit elle fera toujours en sorte d'être a ses côtés et l'aimera éternellement. La jeune femme acquiesce d'un mouvement de tête, lui vole un baiser pour le rassurer, ce n'est pas granve, ils sont ensemble, et ils vont profiter de cette douce semaine qui les comblera.

Alors Jasmyne sent son aimé recouvrir leurs silhouettes enlacées d'un drap, puisque le froid arrive malgré le feu de camp les températures descendent. Ses doigts jouent aves ses longs cheveux noirs et soyeux, lui donnent quelques doux frissons. Ce sont d'agréable caresses, quoi qu'il fasse elle sent de quelle manière son attention lui fait du bien. Sur ces instants de calme remarquable, elle l'interroge sur le blason de sa maison, en fabriquant sa tenue ces point de curiosité l'avaient plongée dans de longues réflexions. Ainsi il lui explique que ce dernier n'est pas celui qu'ils ont toujours porté en bannière. Ainsi il lui en conte l'histoire.

Elle écoute, fascinée par son histoire, ainsi image dans son esprit ces passages troglodytes creusés a même la falaise, voit ses habitants disparaître et apparaître d'un point à l'autre a rendre fou. Ce n'est donc point étonnant que cette cité ainsi fut appelée, et que son blason le représetnait de la sorte. Un avantage sans doute que nul autre n'a en Westeros et sans doute en Essos, du moins c'est la toute première fois qu'elle entend parler de telle surprenant avantage. La voilà heureuse d'en apprendre plus sur Spectremont, ainsi elle a hâte du jour où elle verra cet endroit, espère qu'il s'improvisera guide personnel pour lui montrer ses points de vue préférés. Il peut voir dans ses yeux, un étonnement et un enchantement presque enfantin, impressionée mais surtout admirative. Alors il l'interroge sur ce qu'elle peut penser de la nouvelle signification du nouveau blason a l'image d'un dragon anthropophage emeraude. Elle réfléchit quelques instants, voit le dragon comme une figure pas choisie au hasard. « Est ce que ça aurait un lien avec les dragons ? Se serait il passé quelque chose avec l'un d'entre eux ? » Elle demande, curieuse, essaye de se faire tout un tas de scénarios en tête. Essaye de se souvenir d'histoires qu'elle aurait pu entendre a travers Dorne. Mais rien ne lui vient réellement. « Dis moi, raconte moi ! » Elle demande alors, se redresse pour le regarder dans les yeux, curieuse de savoir la signification de ces couleurs qu'il lui donne l'honneur de porter. Elle veut pouvoir en parler, bien qu'elle n'ait jamais vu cet endroit de ses propres yeux, quand on la complimentera sur cette robe alors elle parlera de Spectremont.

Le froncement des sourcils de la jeune marchande suite à mon retournement de ses interrogations relatives à ma maison et ses attributs est si craquant à mes yeux que je pourrais bien prendre gout à ce genre d'expression et la pousser à l'arborer davantage. En effet, contempler son front si lisse et d'une perfection surnaturelle se froisser sous l'effort de recherche de réponse à mon questionnement rhétorique me procure une admiration encore plus vive pour la beauté de son minois porté à l'espièglerie en d'autres circonstances. Je me rends compte qu'elle est en train de se creuser les méninges dans tous les sens et apprécie sincèrement qu'elle fasse l'effort de tenter d'apporter une réponse tout en sachant qu'elle pourrait difficilement parvenir à la conclusion adéquate. Pourtant, elle s'échine durant plusieurs minutes à tenter de déceler la solution à ce problème en dépit des maigres moyens à sa disposition. Je me réprime lorsque le pincement de ses lippes sous le coup de l'interrogation me donne mécaniquement l'envie de plaquer les miennes dessus. La lueur de curiosité et d'émerveillement qui ne manquait jamais de s'imprimer sur ses prunelles lorsque je lui décrivais mon foyer provoque en moi une émotion d'une rare vivacité. Et je me fais la promesse silencieuse de lui faire découvrir mon domaine dès que l'occasion se présenterait. Finalement ma dulcinée donne sa langue au chat avant de m'inciter avec entrain à lui dévoiler la légende. L'intérèt sincère que je décèle sur son visage quant à l'histoire de ma famille me fait fondre car il s'agit fort logiquement d'un sujet qui me tient naturellement à coeur pour des raisons aussi évidentes que le regain de foi chez un joueur invétéré endetté jusqu'au cou ayant réussi à se refaire une santé aux dés. Je dépose un baiser tendre et chaste sur ses lippes pour la remercier de sa fascination pour mon blason avant de reprendre la parole. "Le dragon antropophage est devenu notre emblème suite à l'arrivée de la reine Rhoynar Nymeria sur nos terres. Celle-ci épousa le seigneur Mors Martell qui fonda ainsi la lignée Nymeros Martell. Nous nous sommes rallié immédiatement à leur cause contrairement à nombre de maisons et ce alors que nous étions plus puissants que les Martell en ce temps. Si nous avons choisi ce blason c'est parce que la princesse Nymeria prononça lors d'un banquet une allocution au cours de laquelle elle affirma que Valyria finirait par se détruire elle-même en raison de son insatiable appétit de conquête. C'était bien avant le fléau... Pour nous autres Toland cela signifie bien des choses. Que notre impétuosité familiale peut se retourner contre nous si nous n'y prenons garde. Mais également que nous sommes capables de nous sacrifier volontairement pour une cause supérieure. Ou encore que la puissance dévore la puissance car c'est dans sa nature. Voilà, j'espère que tu n'es pas trop désapointée de cet éclaircissement de ce mystère ma lune ?" 

 

Le feu crépite, ajoutant à leur moment d'apaisement un fond sonore agréable. Les Dunes continuent de chanter et le froid de la nuit ne les touche pas puisqu'ils sont bien couverts et que leurs corps respectifs les tiennent au chaud. Elle savoure ces instants de volupté et de tendresse, les chéri chaque seconde ainsi que demain n'existait pas. Chaque instant lui est précieux, bien que chaque instant la rapproche de l'échéance où elle devra lui dire adieu. Difficile de ne pas y penser, mais les discussions occupent son esprit. Ainsi la jeune femme s'intéresse a ses couleurs et au blason de sa maison.

Elle l'écoute ainsi raconter la signification de son nouveau blason et acquiesce au fur et a mesure de ses explications, signe qu'elle les comprend. Elle trouve ça fabuleux de voir qu'une maison évolue et que son histoire peut aussi se compter a travers ces blasons. Il ne s'agit pas que d'une image choisie pour sa correspondance avec l'endroit mais il y a bien des choses a dire dessus. Elle mémorise tout, réellement intéressée par ce qu'il dit puisqu'il s'agit de sa patrie et qu'il l'a honorée de ses couleurs en lui offrant cette magnifique robe. Elle en comprend tous les symboles et trouve effectivement que cela a été bien choisi de cette manière. Un message fort et que l'on n'oublie pas, il ne lui restera plus qu'à rencontrer les personnes qui habitent cette cité. Elle s'étonne qu'il lui demande si elle n'est pas déçue par l'histoire contée. Jasmyne fronce les sourcils, ne comprend pas dans quel sens elle peut être désappointée, car il n'y a pas a l'être, l'histoire de sa cité est riche en anecdotes et elle est certaine qu'il y a d'autres secrets qu'elle découvrira au fil des années. « Je suis honorée d'en connaître la signification mon amour, ainsi quand je porterai cette robe et que l'on me demandera qui me l'a offert, je parlerai de Spectremont et de son seigneur généreux ; Lord d'une cité aux mille secrets et au tempérament téméraire, audacieux et qui a le sens de l'honneur et du sacrifice. » Elle récite, avec fierté pour avoir saisi tous les aspects de la ville natale de l'amour de sa vie qu'elle porte bien plus dans son cœur que toutes les autres malgré qu'elle ne l'ait jamais vue de ses propres yeux.

Jasmyne se fait le promesse de porter cette robe le jour où il l'y emmènera, pour montrer qu'elle est là en amie et qu'elle est reconnaissante de la générosité de son Seigneur. « Je suis d'autant plus fière de porter tes couleurs mon Soleil. » Elle dévoile ainsi, prend effectivement une attitude fière et apprécie pendant quelques instants la texture du tissu sur sa peau. Tout comme elle apprécie être blottie dans les bras de son aimé. « Quand je porterai cette robe et que je serai loin de toi, cela me donnera l'impression que tu m'enlaces.... » Elle dévoile en reposant sa tête contre son cœur ayant de relever le nez pour le nicher dans son cou et y déposer de doux baisers amoureux. « Si j'avais un blason pour représenter l'unique personne de ma propre maison lequel serait il a ton avis ? » Elle se demande.

Dégoiser au sujet de mon domaine héritage d'une longue lignée de seigneurs des montagnes ayant été les descendants du premier sang de roi à ployer le genou devant la Nymeros Martell ne me procure jamais autant de félicité que lorsque mes babillages enflammés ont pour auditoire la plus belle femme de la Principauté. Je me figure ressembler à un fichu péroreur de cour en cet instant précis. Et cela ne m'enchante guère plus que cela. Pourtant, face à la lueur passionnée brillant dans les yeux aimées couplée à sa posture attentive je pourfends d'une lame intérieure ce jugement ridicule relatif à ma tendance à discourir de manière incontinente dès lors que la maison Toland s'avérait sur le devant de la scène. Ma dulcinée semble particulièrement intéressée par mon exposé sur l'héraldique de ma famille. Je n'en ressens que davantage d'affection pour ma petite reine des fleurs. Il n'y a en effet rien qui ne fasse plus plaisir à tout glorieux personnage que de pouvoir se gorger d'orgueil en étalant sa fierté linéaire à coups de discours et d'anecdotes. La curiosité de ma lune me procure une satisfaction certaine car je sais au plissement de son divin front qu'elle lutte pour tout mémoriser. 

Mes lippes se parent d'un demi cercle similaire à celui d'un cimeterre et mes dents rayonnent face à ses compliments. Et quand bien même, je suis rompu à en distribuer autant qu'à en clairsemer au gré des conversation eu égard à ma formation de courtisan tout était différent en raison d'une seule chose. La personne en question... Il ne s'agissait ni d'une dame de la cour, ni d'un pair du royaume, ni de la princesse, ni d'un illustre clerc. Non, ici c'étaient les mots de la maitresse de mon ame aussi un feu ardent de contentement s'était allumé dans mon torse suite à ses mots fort agréables. "Bien peu la connaissent en raison de ses multiples interprétations. Chacun se figure le savoir. Mais toi ma lune, il est naturel que tu en sois au fait. Je m'écroule sous le poids délicieux de tant d'épithètes flatteurs mon aimée. Je tenterais de me montrer à la hauteur de cette réputation n'en doute point." La fierté que je lis dans les prunelles d'encre de ma fleur du désert m'émeut profondément. Je me fais une fois de plus le serment silencieux de lui faire découvrir la vue depuis les remparts ainsi que depuis le donjon sans oublier les jardins surélevés intérieurs et les autres trésors de ma forteresse. 

"Nul ne les sublime autant que toi. Elles sont faites pour ta mirifique beauté ma douce." Ma perle éclatante prend durant un instant une pose altière me permettant de la contempler dans toute sa magnificence. Elle ne dépareillerait en rien au milieu d'un palais rempli de nobles apprétés et ce bien au contraire puisque j'irais jusqu'à clamer qu'elle déroberait les regards de la majorité avec autant d'aisance qu'un Orageois pour encaisser une tempête. Lorsqu'elle se met à apprécier le tissu avec une dévotion presque religieuse la vision se dissipe d'elle-mème. En effet, les dames étant nés de la bonne matrice ne passerait guère plus que quelques instants devant la perfection de ce travail estimant que cela n'était qu'une broutille leur étant du de part leur naissance. Cette admiration béate pour ce travail d'orfèvre ne me fait que plus ressentir d'adoration pour ma dulcinée. Qui elle s'avérait capable en raison de sa modeste ascendance d'apprécier chaque présent du plus infime au plus inestimable avec un élan de félicité rafraichissant. 

"J'ai pour ma part encore la faveur que tu m'avais donné aux Météores lorsque je t'avais charmé en te disant que tout chevalier doit avoir un morceau de tissu de sa dame. C'est comme si je pouvais encore humer ton parfum dessus après tout ce temps. Je l'aborde à chaque combat." Jasmyne reprend sa position contre mon torse avant de lever les yeux vers moi tandis que je caresse tendrement ses cheveux. "Eh bien ma mie, je dirais que ton blason serait une fleur de jasmin entrecoupée d'une dague entre les serres d'un faucon tenant un serpent dans son bec le tout sur fond d'or. Ou alors un écartelé de ces choses ci avec une perle dans le dernier emplacement. La fleur ferait évidemment référence à ton art des parfums. La dague à celui des poisons. Le faucon à Shamal mais aussi à ta capacité à survivre seule dans cet environnement hostile. Le serpent la méchanceté et la rancoeur ainsi que toutes ces mauvaises choses dont ton coeur semble épargné. Quant à la perle c'est toi bien sur. Enfin, le fond doré ferait référence à ton statut de marchande. C'est un peu brouillon mais c'est ce qui me vient à l'esprit." 

 

Recouverts d'un drap pour les tenir au chaud, Jasmyne reste blottie ainsi contre son cœur, se complait dans leurs discussions nocturnes. La conversation avec Moran a toujours été riche et intéressante d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Il a captivé son attention dès les premières d'ailleurs et il continue de la fasciner dès qu'il commence a parler. Il est intelligent, cultivé, doux, il a toutes les qualités dont rêveraient toutes les femmes de Westeros. Et pourtant mes dames, désolée mais celui là il est pris. Elle affirmerait sa présence en se frottant tellement a lui que ses vêtements seraient tant imbibés de son parfum que même les nettoyer ne suffiraient pas a le faire partir. Si seulement c'était possible, elle l'aurait fait pour s'assurer qu'aucune dame ne le courtise. Quand il parle de sa contré, elle l'imagine comme un lieu merveilleux, un jour viendra où elle visitera cet endroit.

Tandis qu'ils parlent de son blason, la jeune femme veille a mémoriser chaque détail. Ainsi elle saura faire honneur a sa maison en portant ses couleurs bien qu'elle n'en fasse pas parti. Elle est reconnaissante et vantera les qualités du seigneur de ces lieux sans vergogne, quand elle passera les frontières de Dorne. Et plus cette idée de voyage lui vient en tête plus cela l'effraie de se dire que bien plus de kilomètres vont les séparer. Pendant combien de temps ? Un an ? Quand elle est près de lui, ainsi nichée dans ses bras, elle a tendance a tout remettre en question. Et si elle s'installait juste a Lancehélion afin de s'ouvrir un comptoir ? Non, elle n'est pas assez connue, elle ferait rapidement faillite, elle ne dot pas oublier que ce voyage lui permettra de se tailler une réputation. Un jour peut être elle sera connue a travers tout le continent pour ses produits, pour leur qualité.

Jasmyne essaye d'imaginer avec les mots de Moran ce a quoi ce blason qui la représente  ressemblerait. Et la descritption qu'il en fait est très flatteuse, encore une fois la voilà toujours plus couverte de compliments. Elle apprécie, aime lui faire telle impression, se félicite d'impressioner un homme de son statut alors qu'elle n'est que Jasmyne, la fille du désert. Ce rang lui sied et lui convient, nul besoin de richesses pour être véritablement heureux, l'amour a été son moteur pour bien des choses. C'est l'amour qui l'a élevée, c'est l'amour qui lui a permis de ne jamais abandonner. Et dans un monde sans lui aujourd'hui elle ne serait pas ce qu'elle est devenue. Tant qu'elle peut avoir Moran dans sa vie, elle se fiche de où elle se trouve. La jeune femme soupire lentement contre son torse, apprécie la simplicité de leur vie ici au sein de cette belle oasis. « J'aime beaucoup cette idée...Mais il manque quelque chose... » Elle réfléchit quelques instants pour comment mettre ça en image dans cette composition. « Il faudrait rajouter sur la garde de la dague un soleil pour te représenter, car c'est grâce à toi et ton amour si je continue sur cette voie là. » Elle sourit, elle ne dit pas cela que pour le flatter, il s'agit de pure vérité. Il a embelli ses jours, il les a rendus plus colorés et pleins d'espoir. « Je t'aime.. Mon soleil» Elle murmure tout en le serrant dans ses bras. Avec ces idées là, peut être bien qu'elle s'aventurera a essayer d'en faire une broderie, juste pour voir de quoi ça a l'air. Et dans les moments de doute où elle sera loin de lui, elle pourra observer cette création là afin de se souvenir de ses mots.

Le visage aussi rayonnant que l'impétueux astre flamboyant de ma douce fleur du désert délicatement plaqué sur mon torse là ou se trouve sa place légitime à mes yeux énamourés m'apparait comme une apparition fantasmagorique toute droit arrachée d'un songe tant cette vue me réchauffe le palpitant d'une chaleur aussi douce que diffuse. Je me surprends dans ce genre d'instants irréels tant leur simplicité absolue contraste implacablement avec la profusion de sensations ressenties à oublier aisément sans la moindre nuance de difficulté le poids immense de mes responsabilités seigneuriales certes mais également la litanie de privilèges assortis à mon rang. Seulement, noyé dans ce sentiment de bien être que je voudrais prolonger à jamais sans la moindre once d'hésitation afin de me laisser emporter au large par ce courant de plénitude je me figure que je serais capable d'en oublier jusqu'à mes ambitions les plus secrètes comme les plus démesurés pour me contenter d'une existence placée sous le sceau du bonheur le plus pur qui puisse être. La contemplation de ma reine des sables me permet de graver dans ma mémoire la courbe parfaite de son minois délicat aussi raffiné que celui d'une noble. 

Exercice particulièrement plaisant que je ne manque jamais d'apprécier à chacune de nos retrouvailles à l'instar d'un peintre mémorisant chaque facette de la personnalité de son sujet de prédilection pour n'en que mieux lui rendre l'étincelle lui assurant son éclat intarissable. Tandis que je caresse du bout des doigts les cheveux sublimes de ma moitié sous la chaleur relative de ce drap, je m'interroge un instant sur la direction empruntée par ses pensées. Le sillon dans la masse ténébreuse de ses cheveux d'une longueur proprement impressionnante que je trace avec mes doigts me réconforte profondément. Chassant d'un contact protecteur et possessif les inquiétudes potentielles dans l'esprit de ma dulcinée chérie de mon âme, je ne tarde pas à jongler entre son visage de ma dextre et son trésor capillaire de la senestre. Comme si mes mains s'avéraient incapables de la libérer de leurs jougs trop longtemps frustrées de ce plaisir simple mais d'une puissance inouïe. Nos corps enchevêtrés sont semblables à une fleur unique ayant poussé de bien mystérieuse manière mais de la plus harmonieuse des façons par la magie de la force de la nature. 

Une force aussi mystique qu'impétueuse avec laquelle les hommes ne pouvaient point rivaliser. De mystères ma princesse personnelle semble également entourée tant je me rends finalement compte que je ne connais d'elle que bien peu de choses si ce n'est son nom, son corps, son caractère, sa personnalité et ses arts. Oh, tout cela est en soit amplement suffisant pour que la folie de ma passion lui soit toute entièrement dévouée cependant tout le monde était pourvu d'un passé. La réponse de ma sirène du désert quant à ma description de son blason idéal à mes yeux vient dévier ce constat délétère. “Quoi donc ma douce ?” Je sens un sourire s'imposer de lui-même sur mes lippes tandis que mes yeux suivent le mouvement et se mettent à pétiller d'une lueur amusée. 

Qu'elle est adorable lorsqu'elle plisse le front pour s'accorder un moment de réflexion ! Puisse les Sept bénir ce froncement divin d'un front aussi lisse que la surface d'une orange ! J'eus pu poursuivre cette admiration assidue de mon aimée si icelle ne s'était point exclamée avec vigueur. “Oh, l'astre suprême carrément ma princesse ! Cet honneur je n'en suis pas digne je le crains. Et il s'agit de l'emblème de la maison Martell. Pourquoi pas une tète de cheval ? Ne serait ce point un clin d'œil complice à nos retrouvailles les plus brulantes ?” Ses bras m'enserrent avec plus de fermeté tandis que nous nous complaisons dans cette osmose sans égale. Je continue de la bercer de mes caresses les plus tendres. “Je t'aime ma lune. Ne l'oublie jamais et doute en encore moins.” Alors qu'elle se laisse aller à la volupté la plus savoureuse dans mon étreinte, je la sens néanmoins pensive aussi je l'interroge au sujet de ces préoccupations. “A quoi penses tu ma merveilleuse déesse ? Tu penses déjà à ton futur anoblissement ? Ou est ce à quelque mystérieux secret que tu réfléchis ?” 

 

Les douces voiles de la nuit les entoure, le désert se fait paisible. En plus du chant des dunes, l'on entend les murmures des bavardages de ses hommes plus loin. Jasmyne savoure simplement la présence de l'être aimé près d'elle, ainsi qu'elle en a rêvé pendant plusieurs lunes. Bien qu'il soit là depuis quelques heures elle a du mal a réaliser qu'il est vraiment là, ne s'étant pas attendue a le soir ce soir là et pas ici, pas encore. Les estomacs sont pleins, les corps comblés d'amour, ils se laissent bercés par les douces carresses qu'il se donnent l'un et l'autre. Et les discussions s'enchainent, Jasmyne est toujours surprise de voir de quelle manière leurs conversations sont fluides, malgré la différence de rang, elle a toujours apprécié qu'il ne la juge point et qu'il cherche d'abord a faire sa connaissance.Une qualité qui n'est pas donnée a tout seigneur de ces vastes terres, même au sein de Dorne. Il lui fait une description de comment le blason de sa maison pourrait être si elle en avait un, ayant été en amont intriguée par l'histoire du sien.

Jasmyne avait omis le détail que le soleil était déjà utilisé. Mais le soleil des Martell n'est il pas rouge? Son astre solaire ici est le véritable Soleil, mais il lui propose une alternative avec un cheval. L'idée lui semble sympathique et alors elle imagine comment le tout rendrait. «Mais tu es mon soleil...La tête de cheval pourrait être une bonne idée aussi! Peut être que je m'amuserai un jour a faire cette composition. Tu me diras ce que tu en penses.» Un blason imaginaire pour une maison imaginaire. Mais l'idée d'avoir quelque chose qui l'a représente l'amuse. Ses mots d'amour lui font serrer un peu plus sa prise, réchauffe son coeur. Elle se plonge un instant dans ses songes, ses doigts caressant distraitement le tissu de son haut, le regard qui se pose çà et là. Il remarque bien évidemment son état de rêverie et s'en enquiert. «Mon anoblissement imaginaire ? » Elle pouffe de rire, Jasmyne sait qu'elle ne sera jamais noble, ce n'est pas forcément ce qu'elle recherche ou bien elle le rechercherait uniquement si cela peut lui permettre d'être aux côtés de son fabuleux amant sans que cela ne choque les bonnes gens. Bien qu'elle a cherché a s'enrichir durant les années, son but principal était d'avoir un toit et de pouvoir manger a sa faim, le titre est sommaire et ne lui a jamais effleuré l'esprit.

«Non, je pense a toi, a nous... »Elle murmure avec un sourire, ses petits doigts continuant de tracer des lignes imaginaires sur son torse par dessus le tissu. « Je pense a mon voyage vers le nord, je suis effrayée et excitée a la fois de le faire. » Effrayée par l'inconnu, effrayée par la distance avec lui qui sera bien plus importante cette fois. Excitée par les nouvelles découvertes, par le fait de repousser encore ses limites. Elle se sent prête, mais l'est elle réellement ? « Y'a t'il des endroits que tu as apprécié où tu penses que je devrais aller ? » Elle demande, en seigNeur et ayant plus d'expérience qu'elle il saura sans doute lui dire les endroits les plus intéressants pour les marchands, qu'elle puisse se faire connaître un peu plus et avoir aussi une bonne clientèle.

L'adage clamant que les plus doux plaisirs de l'existence humaine s'avéraient les plus simples était profondément justifié. En effet, en cet instant précis la panse pleine le corps leste et le cœur comblé je me figure le sentiment de me trouver au faite de la plénitude la plus absolue. Ma fleur du désert plaquée contre mon torse sous ce fin drap de lin perdu au milieu des dunes arides, je me demande si il existe une sensation de bonheur encore plus intense que celle-ci tout en sachant que c'était bel et bien le cas. La fierté d'un pater devant les accomplissements de l'une de sa progéniture. Cependant, cela sortait du cadre de la satisfaction individuelle pour aller fureter sur le terrain de la satisfaction communautaire. La perfection de ces instants fugaces dérobés au nez et à la barbe du destin provoque en moi une paix incomparable. Et c'est dans ce genre de moment que je regrette la différence de statut nous opposant autant qu'elle nous rapproche car je souhaiterais pouvoir vivre ainsi en sa compagnie sans devoir subir les affres des convenances sociales. 

Hélas, cela s'avère impossible en l'état. L'exercice d'imagination de son propre blason noble nous fait bien rire cependant mon palpitant n'est désormais plus en joie et se morfond dans une stabilité nimbée de mélancolie. Ma réplique concernant le symbole de l'astre flamboyant la pousse à réfléchir à mon alternative. Comme toujours, je craque face à ce froncement de sourcils impliquant que ses méninges soient mis à l'épreuve. Sa réponse empreinte de bouderie me pousse à sourire avec une emphase toute paternelle. "Je le sais bien ma douce. Et j'en suis réellement honoré mais ce serait à mes yeux un crime de lèse majesté. Ce serait un plaisir de la contempler en ce cas. Jasmyne de la maison Desdunes." Je lui ai même trouvé un nom de maison dans le feu de nos échanges complices. Des fleurs ou du Jasmin auraient pu convenir voire Vaillance cependant desDunes me semble taillé pour elle. L'amusement dans ses belles prunelles me fait sourire davantage tandis qu'elle me serre avec plus d'application avant de se perdre dans ses songes. Bien que je puisse rester ainsi à la contempler durant des jours, je la tire de cet état d'une pique amusée. "Nous avons déjà vu des gens du commun accéder à la chevalerie par la bravoure, des bourgeois acheter des titres de noblesse alors de l'imagination à la réalité il n'y a qu'un pas. Bien sur seul un prince peut faire un noble..." 

Ma dulcinée sublime comme d'habitude tout autant qu'envoutante à l'instar d'une effluve exotique pouffe d'amusement avant de se confier de nouveau. "Penser à moi lune de mes nuits. J'espère que ce n'est point un procès silencieux. Sinon, j'exige de défendre mon honneur." Les sillons de ses doigts sur mon torse semblent tracer des lignes imaginaires. Elle m'apprend que c'est la perspective de son voyage vers le nord qui la tracasse et la travaille ainsi au creux de mes bras. Son évocation de ce périple me rappelle qu'elle va me quitter pour de longs mois et mon visage se fait une seconde morose avant que je ne me reprenne en me remémorant que ce serait sa première sortie de la Principauté. "Il est tout naturel que tu le sois car c'est l'effet que procure tous les voyages. La curiosité de découvrir le vaste monde se dispute avec la crainte de ce dernier. L'inconnu est source de mystères et de fascination autant que de méfiance. Eh bien eh bien. Le Bief bien que notre ennemi séculaire est magnifique en son genre mais c'est surtout la plus grande place marchande du continent.

Les marchandises s'y écoulent par milliers dans leurs foires annuelles. Un comptoir à Hautjardin me parait une excellente idée. Les dames de cette contrée sont réputées coquettes. Le Val d'Arryn est également un centre marchand important dans sa cité de Geoville car de là transite le commerce avec la Nera et Peyredragon ainsi que l'Orage. Mais, c'est très éloigné d'ici. Et ce sera moins productif que les terres de l'Ouest qui sont les plus riches du continent. Les lions d'or de la maison Lannister sont assis sur une fortune considérable et leurs nobles également. Tu connaitras la prospérité sur leurs terres. Le Conflans, le Nord et l'Orage me paraissent secondaires en terme de commerce." 

 

Son parfum entêtant lui empli les poumons, elle sait que cela imprègnera ses vêtements et pendant longtemps elle sentira sa présence. Le jour où son odeur partira elle pleurera. Cela a toujours été ainsi, son attachement a lui s'est fait de plus en plus important au fil de leurs rencontres, elle est tombée amoureuse de lui et si elle sait quils vont se séparer dans une semaine, elle pense sincèrement que ce sera la dernière fois où elle pourra supporter une séparation. Il lui faudra trouver une solution, elle pense s'installer dans son fief, ouvrir un comptoir dans une des ruelles de Spectremont, y acheter une maison ert l'accueillir chez elle quand il en a envie....Puisque son rang ne lui permettra certainement pas de vivre a ses côtés. En parlant de rang, le voilà qui enchérit la lubie qu'elle a eu de se créer un blason, tandis qu'il lui donne un nom. Desdunes, Jasmyne Desdunes. Son cœur cesse de battre un instant, alors qu'il lui fait certainement le plus beau des cadeaux en lui faisant cet honneur.

« La maison Desdunes.... » Elle murmure...Ne s'attendait pas a ce qu'il lui offre un nom. Elle sourit, le regard emplit d'émotion, ce n'est peut être rien mais pour elle ça signifie beaucoup. Jasmyne ignore si elle est digne en réalité d'avoir sa propre maison, sans doute que elle seule ne suffirait pas à la rendre officielle. Mais son appartenance au désert souligné dans son histoire, elle apprécie le geste. Cela l'ammènera toujours plus a ces jours là où ils se rencontrent en plein désert. Pour la rendre noble il suffirait d'un prince, mais pour devenir noble, ne faut il pas avoir fait quelque chose d'assez marquant ? Elle n'osera pas acheter un titre de noblesse, elle préfère le mériter et en étant marchande elle ne fait rien d'exceptionnel.

« Jamais penser a toi sera un procès silencieux, je pense juste que j'ai de la chance de t'avoir dans ma vie mon Soleil. » Elle sourit, le rassure, continue de le caliner comme elle aime le faire tandis que leurs discussions passent les unes après les autres. Elle lui demande s'il y a des lieux qu'elle devrait visiter dans le nord, ne connaissant pas ses villes, elle suivrait sans aucun doute ses conseils, il sait où la sécurité pourra se trouver pour elle. Elle lève le nez pour regarder son visage, le timbre de sa voix a changé, il semble attristé de la savoir loin de Dorne. Elle écoute ainsi son avis, le note dans un coin de la tête. Il n'essaye pas de la dissuader malgré sa morosité, ce qu'elle apprécie aussi. Il sait qu'elle a envie de développer son commerce et de partir a la recherche de nouvelles senteurs. Jasmyne étire un sourire puis se redresse pour se mettre sur lui, pour avoir son regard en face du sien. Lentement ses lippes trouvent les siennes. « Ne sois pas triste mon amour, je pars en quête de nouveaux clients et de nouvelles odeurs, je n'y reste pas longtemps, juste du repérage, installer un comptoir quelque part et je reviens à Dorne. Même si cet endroit n'a pas voulu de moi son aridité risque de me manquer.. Mais surtout il y a toi et vivre loin de toi m'est impossible.» Elle dépose de multiples baisers sur son visage. « Je profiterai d'être dans les villes pour t'envoyer des corbeaux, ainsi tu auras toujours de mes nouvelles et j'aurais toujours des tiennes. » Ses doigts glissent dans ses boucles parfaites. « Moi Jasmyne, de la maison Desdunes, vous promets de vous revenir mon amour... » La jeune femme se redresse, prend ses mains entre les siennes et y dépose un baiser. « Je ne saurais vivre trop longtemps loin de toi, tu es la lumière de ma vie. Quand je reviendrai je prendrai un pied à terre aux météores et je me préparerai pour te rejoindre à Spectremont. J'espère que tu as une idée d'où je pourrais ouvrir un comptoir ! »

La réaction de ma dulcinée suite à ma tentative de baptème de sa maison me touche profondément tant son regard s'illumine soudainement d'une lueur pleine d'émotion. Sans omettre la manière avec laquelle elle répète le nom de sa maison. Cela me serre les trippes de ne point disposer de l'autorité nécessaire à la réalisation de ce magnifique songe. Si je n'ai jamais ressenti d'ambitions démesurées dépassant ma condition de seigneur d'une maison aussi ancienne que vénérable avant cet instant, je me surprends à regretter sincèrement de ne pas avoir eu l'honneur insigne de naitre d'une royale matrice. Le nom de cette maison potentielle puise ses racines dans ces espaces désolés et arides de manière évidente. Ces étendues sableuses hostiles s'étant avérée proprement paradisiaques depuis notre première rencontre aux Météores et qu'elles étaient progressivement devenues notre lieu de retrouvailles favori. C'était au milieu du désert de Dorne que notre amour s'était développé peu à peu pour atteindre l'intensité passionnelle d'aujourd'hui. "Oui, la maison Desdunes ma lune. Cela te sied à ravir." 

L'espace d'un fugace instant je l'imagine dans une sublime toilette hors de prix aux couleurs de sa maison et me contemple lui tendre le bras afin de l'accompagner au bal. Cependant, dans la chaleur de notre étreinte nocturne sous l'abri délicatement infime de ce drap de lin le souffle des dites dunes me ramène à la réalité présente. "Tu es celle qui embellit mon existence mon aimée. Tu rayonnes à mes yeux bien plus que je ne pourrais jamais le faire." Nous nous enlaçons amoureusement comme toujours et tandis qu'elle me câline affectueusement, je lui décris ce que je sais du nord de la Principauté sans parvenir néanmoins à masquer ma mélancolie précoce face à la perspective de la voir me quitter de manière plus définitive. Sentant le changement de mon humeur, ma sirène des sables reporte son attention sur moi. Je ne tente guère de la dissuader de quitter Dorne car je respecte ses ambitions et souhaite la voir les atteindre de la plus spectaculaire des manières. Car, le véritable amour envers une personne impose de toujours la soutenir en toutes circonstances et ce qu'importe si celles ci nous sont défavorables. Un sourire charmeur aux lèvres, ma douce se positionne à califourchon sur moi avant de tenter de me dérider en jouant avec mes lippes des siennes. Mais rien n'y fait. Je suis morose face à ce départ proche.

"Je sais bien que tu te dois d'explorer le continent afin de devenir la plus prospère des marchandes de la Principauté. Je souhaite que tu atteignes tout tes objectifs ma reine. Seulement, tu ne peux pas m'en vouloir d'être attristé par la séparation de nos personnes à venir. Si cet endroit n'a pas voulu de toi, moi je ne désire que toi et ton absence va me dévaster." Je me vois bien vite assailli par une avalanche de baisers sur toute la surface du visage. Un soupir d'aise m'échappe face à cet assaut déloyal tandis que je réprime le frisson de plaisir traitre qui souhaite me pousser à sortir de ma bouderie fort peu seyante à un homme de ma position et de mon âge. "Tu as intérêt à tenir parole pour les corbeaux. Sinon, je vais me faire un sang d'encre. Je ne crois pas que me voir débarqué paniqué à la cour des lions de l'Ouest serait une bonne chose pour les relations entre nos deux contrées. Là tu triches." 

Conclus-je lorsque ses doigts viennent caresser mes bouches revêches. Pourtant une ébauche de sourire vient se ficher au coin de mes lippes closes lorsqu'elle saisit mes mains avant de les embrasser pour m'offrir un serment des plus appréciables de solennité. "Et je reçois votre serment de retour avec satisfaction ma dame. Puissent les Sept vous permettre de l'honorer." Mes yeux s'écarquillent de surprise suite à sa dernière remarque. Je fonds sur ses lippes si désirables et plaque les miennes dessus avec fougue. Je l'embrasse ainsi avec emphase avant de nous faire rouler sur les coussins le visage littéralement métamorphosé. "Quelle ironie pour un homme dont la forteresse s'appelle Spectremont. Tu es tout ce qu'il y a de meilleur dans ma vie Jasmyne. Bien sur que j'ai déjà une idée. Mais en es tu certaine ? Je veux dire. Est ce vraiment ce que tu veux ? Je ne dois pas t'influencer. Dis moi ce dont tu as besoin en terme de superficie et de taille de bâtisse."  
 

La marchande s'en veut d'avoir évoqué son voyage, elle comprend qu'il soit triste, elle l'est tout autant mais ne voulait pas que cela jette un froid alors qu'iols se sont retrouvé il y a quelques heures. Elle essaye de le rassurer, sur les missives qu'ils s'enverront, elle même aura du mal a tenir la distance, mais ce voyage lui est essentiel car elle n'a pas l'impression de progresser depuis quelques mois. Elle a besoin d'avoir de nouvelles matières premières pour se réinventer, créer plus, créer mieux. Alors elle sait que ce voyage lui apportera tout cela, malgré qu'elle le laisse plus loin que d'habitude le temps de quelques mois.  Elle sourit quand il lui dit qu'elle a intérêt a lui écrire, au risque de venir la chercher. Elle le sait capable de faire une telle chose, mais elle s'appliquera a lui écrire dès que l'occasion se présente pour le tenir au courant de son avancée. « Tu as intérêt a me répondre toi aussi ! » Elle enchéri, parce que si elle doit lui donner des nouvelles, elle exige la même chose de son côté. Ca passera certainement lentement et elle finira sans doute quelques soirées a pleurer son absence, mais ce n'est que pour mieux revenir et mettre en place ses projets d'après.

Jasmyne lui évoque ainsi l'éventualité qu'elle s'installe a Spectremont au retour de son voyage, alors qu'elle songe a gagner en efficacité pour la suite, parce qu'elle se doute qu'elle ne sera plus sur le même type de produits au retour du Nord et que se déplacer en cariole pourrait compromettre son gage de qualité. La vie de nomade était amusante, mais elle ne le fera pas toute sa vie, elle le sait. Alors la nouvelle semble ainsi réjouir son aimé qui les fait rouler tous les deux sur le tapis. Elle est contente de voir que la conversation s'enchaine sur quelque chose de moins triste.

Un petit cri de surprise muré dans un rire s'élève quand il s'agite soudainement. Jasmyne se retrouve le dos au sol, recouverte par la masculine silhouette de son amant qu'elle enlace. Elle voit son regard changer, étant passé de la morosité a de la surprise. Elle préfère le voir comme ça, ainsi durant son absence il pourra aussi préparer sa venue, cela le rattachera a la promesse de lui revenir et ce sera moins difficile pour l'un et pour l'autre. « Hm voyons...J'aimerais bien un endroit avec un grand atelier en arrière boutique, que je puisse y entreposer mon matériel, mes essences. Vois ma charrette, elle ne me suffira plus bientôt, mes exigences en terme de travail deviennent plus hautes au fil de mon expérience, je ne pourrais bientôt plus me contenter de cela et mon voyage dans le Nord risque de me faire ramener du matériel et des matières premières en plus. Ainsi je pense que le stockage sera le plus important. Pour la boutique, je pense qu'il n'y a pas besoin de m'en trouver une grande, de quoi accueillir un peu de clientèle.... »Elle réfléchit, à cet endroit, elle installera sans doute son premier comptoir sur les terres de l'Ouest puisqu'il dit que c'est l'endroit le plus riche. Le second sera a Spectremont et elle pourra rallier facilement les Météores si elle y a une maison là bas. Elle sera proche de son aimé mais aussi proche de la capitale et ce sera sans doute parfait. Pour le transport ce sera plus facile, mais surtout elle ne voyagera certainement plus comme avant. A moins que le contexte évolue d'ici là, elle pense honnêtement que le moment est venu de penser a se trouver un lieu de résidence, un lieu où elle aime être. Cet endroit sera toujours là où son aimé se trouve, bien évidemment. «Il le faudra puisque je compte gagner en qualité et toutes les matières premières que je compte ramener hélas ma cariole ne suffira plus et puis je ne peux plus vivre trop loin de toi mon amour... »

Ma dulcinée me rétorque avec une morgue altière que j'avais également intérêt à lui envoyer nombre de missives au cours de son voyage dans les riches terres de l'Ouest domaine personnel de la glorieuse maison Lannister. Je me fends d'une expression profondément outrée signifiant par la mème que cela n'avait guère besoin de se voir souligner tant il s'agissait d'une simple évidence. Je remarque par ailleurs bien qu'elle se sent coupable de mon changement d'humeur lié à son départ prochain vers un autre royaume situé à des milliers de lieues de Dorne et donc de ma personne. Cependant, cette morosité porteuse de mélancolie ne dure que l'espace de quelques instants tant elle parvient à me redonner le sourire en m'apprenant que son choix d'installation d'un comptoir s'est porté sur ma cité. Si Spectremont est également équipée d'un port elle ne possède ni le rayonnement de Boycitre ni celui de Bourg Cabale et encore moins de la capitale. Je me doute donc bien que ce choix est motivé en grande partie par notre relation amoureuse. Cependant, le choix n'est point non plus dénué de sens car mon port donne sur la cote de l'Orage pays en guerre et ravagé par les armées en maraude cependant ses commis pourraient s'y embarquer en évitant de traverser tout le pays s'il privilégiait le Bief après avoir quitté l'Ouest avant de traverser la frontière bien au sud. Cela permettrait un gain de temps par rapport à un navire devant longer toute la cote sud avant de revenir vers le nord en passant par la tumultueuse zone des degrés de Pierre. 

Je prends très au sérieux sa demande qui prouve qu'elle me fait confiance pour être un acteur de sa future prospérité commerciale. Ce fait me touche sans que je ne le montre. Car, si la couvrir de présents était une nécessité pour l'amant énamouré que j'étais. Participer à l'atteinte de ses objectifs de vie s'avérait éminemment plus flatteur que l'inonder de cadeaux en tout genre. Ainsi grisé par mon élan de satisfaction, je l'entraine sur les coussins dans une étreinte aussi complice qu'immature. Son cri de surprise me pousse à laisser exploser un rire d'amusement. Ses mains viennent enserrer ma silhouette tandis que je constate avec soulagement que la culpabilité s'est à présent dissipée de ses traits ravissants. "Un endroit spacieux donc pour pouvoir te permettre de stocker toutes tes ressources et marchandises. Pourquoi pas une bâtisse avec un étage ? Je pense que quelque chose de peu exposé au soleil le te conviendrait afin de pouvoir mieux conserver tes denrées rares et fragiles. Avec un étage tu pourrais recevoir les clients en bas et stocker en hauteur. Quant à la cariole une cour pourvue d'une écurie devrait convenir. Il y a bien quelques belles maisons à étages dans mon fief mais elles ne sont pas nombreuses. Je vais en acquérir une et te la faire préparer pour ton retour." 

Je l'observe avec adoration alors que son front Apollonien se fronce d'une ride née d'une intense réflexion sur les tenants et les aboutissants des questions logistiques de son activité. Du moins, c'est ce que je me figure qu'il se passe dans son esprit hautement compétent au sujet de son commerce. Des questions de transport, de couts, de choix de clientèle, de routes commerciales ainsi que mille autres interrogations auxquelles elle devait se plier afin d'espérer devenir la marchande la plus prospère de toute la Principauté. "Les Sept soient loués que tu ne puisses te passer de ma présence sinon je renouerais immédiatement avec la plus profonde et affligeante des mélancolies. Les comptoirs sont en effet plus intéressants afin de se doter d'une image de marque plus forte et ainsi de pouvoir justifier une hausse de prix de tes produits. As tu déjà des idées pour la décoration de ta future boutique ? Des préférences de couleurs ? Des envies particulières que je mette mes meilleurs artisans sur le coup." 

 

Le projet de son installation a Spectremont fait réagir le seigneur des lieux, elle a hâte de voir ce que donnerait son comptoir dans sa jolie ville, espère attirer de la clientèle mais ce sera aussi et surtout un atelier pour travailler ses nouvelles créations. Elle se demande comment sera sa vie là bas, si elle se fera des amis, si elle pourra passer du temps avec lui, comment sa venue sera t-elle perçue. Elle espère que ça se passera bien, de nature sociale et avenante elle sait qu'elle n'a pas trop de mal en principe a se faire apprécier des gens mais sa proximité avec Moran pourrait aussi éveiller des jaloux ? Elle est intriguée de le voir là bas, dans son environnement habituel, comment son ses journées ? A quoi les occupe t-il ? Que pense la population sous sa protection de lui ? A t-il des admiratrices dont elle doit être jalouse ? Tant de choses qu'elle découvrira sur place.

En attendant c'est de sa bâtisse dont il est question, elle lui évoque alors les premiers critères qui composeraient un lieu idéal pour elle. Il a l'air de voir, et de savoir où est ce que cela pourrait se situer et elle lui fait ainsi totalement confiance. « Avec un étage ce serait parfait ! Point trop de soleil également, pour que la chaleur n'altère pas la qualité de ma marchandise, tu as vu juste ! Une cour serait un grand luxe, si tu parviens a trouver tel endroit je ne saurais jamais assez te remercier ! » Sa motivation a son installation la touche énormément, alors elle sait qu'il saura lui trouver le meilleur endroit possible et ce comptoir sera une réussite . Elle a déjà hâte d'y être de visiter l'endroit, mais Moran va encore plus loin en lui demandant ce qu'elle veut comme couleurs, comme décorations, lui affirmant qu'il ferait dépêcher les meilleurs artisans pour elle. « Mon aimé, tu es trop gentil, je ne vais pas te laisser prendre en charge tout ceci tu en fais déjà tellement pour moi. » Elle le connait, elle sait qu'il envisageait déjà de tout payer pour que ce soit prêt à son arrivée, mais elle ne désire pas en faire sa charge financière, il est déjà bien trop généreux avec elle. Bien qu'elle l'aurait fait aussi, il est un seigneur qu'elle sait qu'il peut être jugé pour ses dépenses. Elle préfère qu'il garde sa fortune pour la protection de sa cité et pour son  peuple plutôt que l'utiliser pour une étrangère, qu'importe a quel point il l'aime.

Ses mains caressent son dos avec douceur tandis qu'elle se perd dans l'ambré de ses prunelles éclairés par le feu de camp a leurs côtés. « Tu as déjà été très généreux, je ne peux pas te laisser faire ça mon amour...Mais je veux bien que tu me dises les artisans les plus fiables de ta cité et puis j'entreprendrai les travaux si nécessaire. » Elle imagine l'endroit très traditionnel, avec des mosaïques, des couleurs chatoyantes, très éclairés et où l'air devra bien circuler pour que tous ses parfums ne se mélangent pas si ils viennent a en être testés. Elle imagine un petit salon traditionnel pour recevoir la clientèle la plus riche, elle payera des travailleurs pour tenir la boutique quand elle ne sera pas là, ce qui implique reprendre les formations comme elle l'a fait sur les terres de l'Ouest.

Le futur comptoir de mon aimée se déploie presque sous mon regard tandis que je me figure déjà la place avec un regard plein d'acuité. Son échoppe allait certainement devenir le coeur de la cité en terme d'affluence de bonnes gens. Toutes les bourgeoises et les femmes de mes chevaliers n'allaient certainement point manquer de s'y présenter à intervalles réguliers consituant une clientèle aussi fidèle que cancanière. Ma dulcinée allait certainement pouvoir devenir la confidente d'une bonne part des femmes locales. Le seigneur reprenant ses droits je me fais la reflexion que cela pourrait s'avérer bien pratique pour prévenir certains problèmes. Nul ne se doutait de la portée de l'amour d'un chevalier ou d'un homme ordinaire pour sa compagne. Les conversations sur l'oreiller étaient parfois bien dissertes en informations aussi diverses que variées mais parfois fichtrement cruciales. 

L'on avait hélas la tendance fortement masculine à chercher à se donner en spectacle devant une jolie donzelle dans l'espoir de la faire tomber en pamoison. Non pas que je n'aie pas une confiance absolue en mes hommes ou mes sujets mais mieux valait prévenir que guérir. Quant à l'autre activité, connaitre les commanditaires de poison représenterait une nécessité afin d'éviter tout trouble majeur. Enfin, son comptoir ne manquerait pas d'assurer un rayonnent certain à ma cité au vu de sa réputation grandissante. Les réflexes seigneuriaux dépassés, je rayonne littéralement à l'idée d'avoir ma reine aussi près de moi. 

Adieu, les cavalcades folles et les retrouvailles secrètes au milieu des dunes. Cela me manquerait quelque peu étrangement tant cela s'avérait rafraichissant. Mais la perspective de pouvoir nous côtoyer sur le long terme balayait toute autre considération. Je m'emballe très certainement mais l'idée de la savoir en ma cité me procure un sentiment sans égal de bonheur. “J'ai déjà l'endroit idéal en tète ne t'en fais point ma mie ! Tu vas beaucoup l'apprécier j'en suis certain ! Qui plus est il est situé en plein cœur de la ville ce qui est synonyme de prestige.” Mon expression se pare d'une certaine déception face à sa remarque quant à mes libéralités excessives. Bien entendu que je comptais lui offrir cette échoppe intégralement préparée au lancement de son activité. Je sens une mine boudeuse passer sur mes traits et je me fustige de cette réminiscence juvénile. Elle seule parvenait à me mettre dans cet état. Un soupir désabusé s'échappe de mes lippes. 

“Mais pourquoi donc ma lune ? Cela ne représenterait qu'une somme légère pour moi. J'ai de la chance que tu installes un comptoir sur mes terres car cela aura une incidence positive sur mon économie.” Cependant, je sais d'ores et déjà que c'est peine perdue car lorsque la jeune marchande prend une décision elle s'y tient fermement quoi qu'il advienne. J'avais perdu cette bataille aussi je préférais ne point m'y entêter. Ses mains viennent apaiser mon dépit de douces caresses dans mon dos. Nos yeux s'accrochent dans la pénombre à peine égayée de lumière par les éclats rougeoyants du foyer à quelque pas. “D'accord. Je vais te rédiger une liste des meilleurs artisans avant notre séparation comme ca tu pourras les contacter quand tu seras dans la cité. Mais dis moi tout ! Comment imagines tu les lieux ? Décris moi comment tu vois ton comptoir ?” Je saisis son autre main et l'embrasse du bout des lèvres avant de la placer sur la localisation de mon palpitant. 
 

Un emplacement en plein centre de la cité, sans doute un endroit prestigieux qui lui vaudra une visibilité porteuse d'opportunités. Elle espère que ce sera un endroit a succès, mais ne se fait pas de souci, dans l'ouest son comptoir est un succès paraît il et a Dorne ce sera son emplacement officiel. Alors elle espère que les commandes afflueront et que les nobles viendront par dizaines pour lui acheter du parfum et des cosmétiques. Elle fait confiance a Moran pour ça, elle ne sera pas déçue, elle le sait. Il a l'œil et il connait Spectremont mieux que personne, quel honneur d'être aussi attendue par le seigneur des lieux, elle espère lui faire honneur et lui offrira de jolis présents afin de le remercier pour tout ce qu'il a fait pour elle.

De belles perspectives a son retour, Moran se met déjà en tête de tout lui faire et Jasmyne lui demande de ne point trop en faire. Il conteste, ce qui arrache un sourire a la marchande qui mesure la chance qu'elle a d'avoir un homme prêt a tout pour elle. Mais l'argent du seigneur ne doit pas être dépensée n'importe comment, son commerce n'est pas essentiel et elle ne désire pas qu'il s'attire les foudres de ses trésoriers. Même si elle est l'élue de son cœur, elle est bien assez gâtée comme ça avec tous les présents qu'il lui offre, prendre tout en charge lui en reviendrait pour une fortune sans aucun doute et elle ne désire pas être source d'autant de dépense. Il essaye de la convaincre, mais elle reste ferme sur sa décision, lui trouver un local l'aidera déjà énormément.

« Parce que tu es trop généreux avec moi mon amour, je peux pas te laisser dépenser cet argent...Et même si cela a une incidence positive ce n'est pas un commerce essentiel, c'est...Très secondaire. » Si elle était restée dans l'herboristerie elle aurait pu comprendre, quoi que certains baumes qu'elle confectionne demeurent a but médicinal...Quoi qu'il en soit ce n'est pas sa marchandise première. Elle ne sait pas a quel point cela peut représenter une somme légère pour lui, n'ayant pas la même échelle de référence. Mais elle voit que ça lui aurait fait plaisir, le geste la touche dans tous les cas. Elle insiste toutefois, mènera son projet jusqu'au bout mais lui trouver un endroit et lui lister les ingrédients est déjà une aide conséquente. Elle saura le remercier pour cela, elle a hâte de se pencher plus sérieusement dessus, cet endroit sera une véritable réussite. Il demande tout de même de lui décrire comment elle voit cet endroit. Ainsi elle se plonge un peu plus dans ses réflexions. Elle essaye d'imaginer comment elle le voudrait : un exercice assez difficile. « Je pense a un endroit très ensoleillé, décoré selon les traditions de Dorne, un peu comme dans les villa luxueuses. Des couleurs chatoyantes, rouges, orangées, des dorures...Un salon pour recevoir mes plus prestigieux invités...De jolis tapis ... » Elle réfléchit, n'a pas forcément l'œil en décoration, elle s'inspire de ce qu'elle connait et ce qu'elle trouve beau. « Tu aurais d'autres idées ? Comment tu l'imagines toi ? » Elle demande a tout hasard, lui a sans doute un œil plus habitué a une belle décoration, sait ce qui se fera de plus attrayant.

Ma lune m'explique avec patience et pédagogie les raisons motivant son refus de me laisser lui offrir son comptoir flambant neuf sur mes deniers personnels. Je me figure également qu'elle s'inquiète des possibles conséquences sur ma popularité au sein de mon fief quant à ce favoritisme évident envers une jeune femme d'origine étrangère à notre région. Il fallait hélas convenir que jalousie et rancoeur étaient relativement communes dans les coeurs des hommes. Or, je ne souhaitais point lui attirer des inimités avant mème son arrivée sur les lieux de son installation. 

Un soupir désabusé traverse mes lippes closes tandis que je lève les mains en l'air en signe de reddition face à sa détermination évidente à me refuser cet honneur naturel. J'avais pourtant bel et bien préparer mentalement une liste d'arguments à opposer à mes notables et bourgeois qui auraient osés venir se plaindre de ce traitement de faveur hautement justifié à mes yeux énamourés. Je bougonne dans ma barbe par réflexe peu rompu à voir mes volontés non exécutés. Mes grommellements de mécontentement cessent fatalement et je finis par répondre. 


“Ma générosité est bien inférieure à l'amour que tu fais naitre en moi et encore moins élevée que le bonheur que tu me procures. Tu m'as sauvé des affres de la déchéance mélancolique. C'est le minimum que je puisse faire. Mais, je m'incline devant ta décision.” Abaissant finalement mes mains, je les ramène autour de sa taille afin de déposer mon menton sur son épaule. Son effluve atteint mes narines avec douceur et je me plonge avec joie dans son éclat olfactif. Je réfléchis néanmoins à une nouvelle offensive verbeuse afin de tenter de lui faire changer d'avis bien trop tétu pour abandonner aussi rapidement. Je pourrais lui dire d'augmenter un peu sa production d'onguents médicinaux afin de la convaincre de l'utilité essentielle de son commerce pour la cité. Mais quelque chose dans son regard me décourage de tenter de me frotter de nouveau à sa volonté aussi je me résouds à contre coeur à changer de sujet. Une triste défaite pour le sire des ombres. 

Aussi, je lui demande comment elle imagine son futur repaire de parfumeuse. Et l'observe alors qu'elle se met à réfléchir à ce sujet. “Tu as un gout sur en la matière mais cela ne me surprend guère car tu t'habilles avec beaucoup de talent. Cela sera sublime à n'en point douter. Une décoration de villa du bord de mer avec un patio et des mosaïques. Je te conseille de rajouter une fontaine dans la cour et des tentures transparentes pour séparer les lieux. Une table basse en bois précieux. Des coussins aux motifs damasquinés et bien entendu des plantes d'intérieur afin de faire baisser la température et agrémenter les lieux. Qu'en penses tu ma douce ?”
 

L'esprit de Jasmyne tente d'imaginer ce que cet endroit là sera. Elle a hâte de découvrir les lieux qu'il va lui dénicher, lui parle déjà de quoi elle a besoin en matière de logistique. L'atelier joue un rôle important, et d'ici là elle a l'intention de doubler ses ressources de matières premières transformées en essence et pour ce faire, elle aura besoin de place, beaucoup de place. Pour l'accueil des clients, elle commence a imaginer comment cela pourrait se présenter. Elle voudrait que ça ressemble a cette magnifique villa dans laquelle elle s'est réfugiée et dans laquelle elle a compris que les odeurs la fascinaient. Elle aimerait qu'entre ces murs, chaque personne qui vienne comprenne la poésie de cet art, de quelle manière il est capable de transporter, de faire voyager, d'évoquer des instants ou des souvenirs heureux, des souvenirs qui marquent. Jasmyne a envie d'un lieu feutré, chatoyant, un cocon...Une lumière naturelle, une douce brise qui viendrait éviter le trop plein d'odeur et une vision très haut de gamme ainsi qu'elle l'a fait dans les terres de l'Ouest.

Jasmyne demande conseil a son aimé, qui lui a plus l'habitude qu'elle d'observer de riches décorations, elle s'inspire de ses mots pour l'imaginer avec précision et le voit. Il est la seule personne en ce monde qui s'accorde sur ses idées, bien qu'ils soient différents, il la comprend mieux que personne et la connait mieux que personne. Elle est touchée par sa générosité, mais ne désire pas qu'il s'attire la jalousie. « Tu es un véritable cadeau mon aimé...Sur le financement je n'ai pas besoin, mais sur le développement je serai tout a fait ravie d'entendre tes propositions, tu connais le marché local mieux que moi qui n'ait jamais mis les pieds a Spectremont. Si tu as des idées, n'hésite pas à m'en faire part ! » Elle sourit, elle ne veut pas qu'il se prive de propositions, elle parle juste de son aménagement, pour le reste elle ne prétend pas tout savoir et tout connaître, un expert en stratégie l'aiderait aussi grandement. Il lui propose alors la vision qu'il a de la décoration intérieure, elle note dans sa tête tous les éléments qu'il propose et auxquels elle n'avait pas pensé.


« Merci mon amour. » Elle le remercie d'un long baiser sur les lèvres, profite de la chaleur qui émane de leurs deux corps et soupire longuement, ses muscles se détendent. Cette nuit sera douce, comme toutes les nuits qu'elle passe au creux de ses bras. Quand la température se fait plus froide, elle se lève, l'emmène avec elle dans le lit douillet de sa petite caravane. C'est rudimentaire, mais quand il est là, elle a l'impression de vivre dans le meilleur endroit du monde. Lentement, ils se déshabillent, leurs baisers s'échauffent et le désir enflamme leurs corps. Ils réchauffent les draps de leurs ébats, la fougue de Moran transporte Jamsyne dont les douces plaintes s'élèvent dans les airs. Ils s'appliquent a s'épuiser l'un et l'autre avant que finalement le sommeil ne les emporte. Nus l'un contre l'autre, enlacés dans la douce torpeur de leurs extases, ils se laissent aller.