Le vent me fouette le visage tandis que je galope à bride abattue sur cette route connue des marchands et des voyageurs. Un large sourire illumine les traits de mon visage marqué par ce chaume abondant tandis que mes gardes du corps tous chevaliers de ma maison tentent de me rattraper en pestant dans leurs barbes sur l'imprudence de leur seigneur. Je savoure le galop à sa juste valeur tant dans cet océan de sables brulants cette course apparait comme vespérale. Ser Lyonnel mon oncle illégitime et capitaine de ma garde personnelle finit par me rattraper en vertu de ses talents de cavalier émérite et je consens à réfréner l'ardeur de mon fougueux étalon qui partage avec moi cet amour passionné pour la vitesse synonyme de liberté. Le chevalier m'adresse un regard sévère mais néanmoins compréhensif. Parfaitement au courant de notre destination pour des raisons évidentes. Mon protecteur me demande si je suis certain qu'elle sera là avant de me rassurer sur l'état du paquet que je lui avais confié avant le départ. Je lui réponds qu'elle sera forcément là comme toujours car ses itinéraires ne variaient que rarement. Quand bien mème, j'aurais pu l'interroger sur sa position exacte par missive je débordais de l'envie de la surprendre afin de jauger de sa réaction. Puis faisant signe à mon bras droit de laisser s'envoler l'oiseau de proie ce dernier donne l'ordre à son subordonné de lâcher le faucon. Nos montures apprécient énormément cette pause bienvenue suite à la cavalcade féroce que nous venions d'achever. Les rigueurs du désert rendant l'usage de chevaux aussi douloureux que nécessaire. Nos dynamiques et légères montures étaient taillées pour ce climat mais même elles se devaient de s'abreuver et reprendre leur souffle. 

Nous parvenons finalement en vue d'une oasis et je me redresse par réflexe sur ma selle afin de mieux distinguer l'étendue d'eau en contrebas. Ilot de verdure paisible au milieu d'une étendue infinie de sable dévorateur. Il ne me faut que quelques instants pour reconnaitre sa chariole et les chevaux en train de s'abreuver à la source. Nulle trace de la jeune femme. Je me figure naturellement qu'elle se trouve à l'intérieur icelle s'avérant particulièrement confortable en raison de son aménagement intérieur. Ce qui était une véritable nécessité pour une marchande itinérante. Soudain pris d'une inquiétude vive de ne pas la trouver là. Je talonne les flancs de Téméraire avant de m'élancer vers le havre de paix. Une chance que nul marchand ne soit également présent. Mes chevaliers me suivent de près tandis que je ralentis pour arriver au pas devant la cariole élégante. Posant une main sur ma hanche afin de prendre une posture avantageuse de centaure, je ris intérieurement de moi-mème face à ce réflexe puéril de jouvencau. Voilà l'effet que Jasmyne avait sur moi. Je me sentais rajeunir de dix à quinze ans. Mes hommes prenant naturellement position aux points stratégiques de l'oasis ser Lyonnel entreprend de leur faire installer un modeste camp à l'autre bout de la cariole afin de me laisser de l'intimité. Veuf depuis de nombreuses années la passion me tenaillant n'avait été égalé que par mon épouse. "La princesse des sables a de la visite. Daignerait elle m'offrir une entrevue ?"  

Cette Oasis est souvent point de passage sur sa route, elle l'est d'ailleurs pour bien des marchands. Sa situation géographique est un avantage et elle possède bien des ressources. L'eau y est bonne, fraiche, la verdure en abondance, certains arbres donnent ici des fruits aux saveurs acidulées. Leurs parfums d'agrume se mêlent aux fragrances épicées de la brise qui souffle sur les dunes. Elle s'y est installée ici la veille au soir, a passé la nuit dans un calme reposant et ressourçant. Dans l'eau elle s'est baignée, en a recueilli pour laver ses vêtements et les tissus multicolores sèchent au vent d'été. Elle a installé une extension a sa cariole, un tissu épais tendu lui permet d'avoir plus d'espace de vie, mais ici il n'y a personne, elle se plait à se dire que cette Oasis est sa maison. Pour quelques jours seulement, après il lui faudra reprendre la route car elle espère de tout son cœur croiser Morlan sur la route.

Entre ses mains travaille un couteau, qui fend en deux la chair de fruits les uns après les autres afin d'en extraire les noyaux. Elle travaille, une partie la nourrira, une autre sera transformée en essence. Elle sent déjà le jus lui parfumer le creux des mains, pense a sa prochaine création qui s'inspirera de cet endroit, qui racontera l'histoire d'une marchande sur la route et qui y bientôt retrouvera l'homme qui occupe ses pensées. Puis, Jasmyne est soudainement surprise par cette apparition, la voix perce le silence. Et elle le découvre là, non pas le fruit d'un mirage ou de ses désirs ardents mais bien lui. Le sursaut accéléra la cadence de son cœur qui ne calma pas le rythme en découvrant Moran debout devant l'entrée de sa cariole. Un large sourire étire ses lèvres, ses joues rosissent presque immédiatement, piquée par les sentiments qu'elle lui voue. Alors pas question de rester plus de temps éloignée de lui, après tout ce temps sans l'avoir vu. Elle se lève se dirigeant vers l'entrée puis profite de la hauteur de la cariole pour tendre les bras au cavalier et ainsi sentir fondre son corps contre le sien. Ses lèvres se liant aux siennes ainsi qu'est leur place, et ses bras entourant sa nuque pour un baiser amoureux et doux. « Mon Prince du Désert... » Elle murmure contre ses lèvres, puis sourit, ses yeux brillants de toute l'affection qu'elle lui porte assurément. Elle ne s'attendait pas à le voir ici et maintenant, pensait qu'elle le verrait plus loin sur le chemin. Mais après tout ici est le bon endroit : cette oasis est un véritable joyau et le campement ici y est fort agréable, cela le sera pour tout le monde. Elle y est depuis la veille, laisse ses chevaux se reposer plus loin a l'ombre d'arbres aux imposants feuillages. La verdure et le point d'eau font qu'ils ne souffrent pas de la chaleur, bien que chevaux Dorniens habitués au climat sec et agressif, tirer sa cariole n'est pas non plus chose aisée. Elle a beau l'avoir améliorée pour leur faciliter le travail, elle n'en reste pas moins lourde, avec le matériel que la marchande traine avec elle.

« Tu me fais la plus belle des surprises...» Elle flatte l'encolure de son étalon, qui souffle à naseaux dilatés témoignant du galop qui a précédé l'accalmie. Et pour cause la surprise est de taille, lui fait très plaisir, n'en témoigne les petits gestes affectueux qu'elle a à son égard, une sensation insouciante de premiers émois a chaque fois qu'elle est avec lui. Elle prend mains dans les siennes sur lesquelles elle vient déposer un baiser avant de se redresser pour commencer son inspection habituelle concernant son état général. Il a l'air d'être en bonne santé, ce qui la réjouit grandement. Elle l'est autant, malgré la chaleur de ces derniers jours de voyage, elle est ici au frais, son teint lumineux, son corps et son esprit se portent bien. Plus loin, Jasmyne remarque que ses hommes sont en train d'organiser la sécurité autour de l'Oasis, intriguée, curieuse, parfois elle se demande ce qu'ils pensent de la folle passion qui les éprend tous les deux. « Ne reste pas perché sur ta monture, cavalier, je t'en prie. » Elle le tire par le bras pour le faire descendre plus vite de sa fière monture avec un petit rire espiègle, sans se priver d'audace de lui voler un nouveau baiser quand ses pieds touchent terre. Sur le côté elle dirige son attention vers un large bol d'eau fraiche, recueille de l'eau dans ses paumes et lui donne à boire à même ses mains délicates et encore imbibées de la chair de cet agrume. « As tu voyagé plus vite dans le but de me surprendre ici ? »

Juché sur mon étalon favori à la robe aussi sombre qu'une nuit sans étoile, je me sens comme un véritable centaure en osmose avec le magnifique étalon. Je montais depuis mon plus jeune âge ayant défié les paternelles directives pour découvrir le sentiment grisant d'une chevauchée de manière précoce. Depuis cette époque je n'avais eu de cesse d'apprécier chaque instant passé en compagnie de mes montures et avais tenté une fois seigneur de constituer le haras le plus splendide de toute la Principauté. Les revenus de mon domaine avantagé par sa position dans l'est et son port me permettant une telle lubie. La maison Gargalen avec laquelle j'étais particulièrement proche depuis l'enfance possédait de magnifique chevaux de guerre taillés pour la vitesse. Mais en cet instant précis, mes pensées se trouvent à des années lumières de questions équestres si ce n'est la suivante. Ai-je l'air suffisamment à mon avantage ainsi afin de paraitre noble, altier et impressionnant aux yeux de l'élue de mon cœur ? Nous autres hommes pouvions nous montrer tout aussi désireux de plaire que les représentantes du beau sexe. Nous l'exprimions simplement de manière un brin plus puérile à l'instar d'un marmot cherchant à montrer que ses jouets sont plus intéressants que ceux de son rival. Quoi qu'il en soit, je sens mon rythme cardiaque s'envoler à vive allure tandis que je guette le moindre mouvement dans son foyer mobile en me faisant la réflexion que ma déesse mériterait au moins un palais de marbre blanc. Cependant, c'est en partie cet esprit amoureux de liberté et de son art qui la rendait si différente, si unique, si parfaite. 

L'intriguant ambitieux n'est plus. Le courtisan apprécié non plus. Le seigneur délégataire encore moins. Et le chef de guerre est également bien loin. Ne reste plus que le chevalier transi de passion sincère pour sa dame. La révélation de son visage délicat au teint de porcelaine provoque toujours le même effet sur ma personne alors qu'elle émerge de son petit royaume de fleurs, de senteurs et de mystères. L'impression de recevoir un coup de poing dans la poitrine et une félicité aussi intense que dévorante. Aussitôt, l'adoration s'insinue dans mes prunelles d'ambres face à la ciselure harmonieuse de ses traits, la roseur de ses pommettes et la pulpe de ses lèvres réhaussées d'un rouge profond. Je me perds rapidement dans ses yeux sombres que je me surprenais à chercher parfois alors que des milliers de kilomètres nous séparent. Le surnom affectueux qu'elle m'a attribué m'arrache un sourire de satisfaction profonde tandis qu'elle m'embrasse de manière possessive. Ses bras autour de ma nuque sont en territoire conquis tandis que nous nous témoignons notre affection mutuelle avec une pudeur de jeunes gens certainement bien conscients de la présence de mes chevaliers dans les parages. Je savoure le gout de ses lippes et la douceur de cette étreinte tandis que je murmure à mon tour d'une voix suave. "Ma reine des fleurs. Nul mot ne serait suffisant pour te décrire à quel point je me suis langui de toi." 

Le rayonnement dans ses yeux de jais me pousse à sourire de toutes mes dents. Un léger rire rauque s'échappe de ma gorge asséchée tandis qu'elle confirme la plaisance de ma venue. Je voudrais la peindre ainsi dressée dans sa simplicité et son élégance, comblée et ravie auréolée de sa beauté naturelle pour afficher pareille toile au beau milieu de mes appartements de Spectremont. Sa main d'une douceur raffinée vient récompenser Téméraire de sa vigueur comme sa fidélité et tandis que la bête s'ébroue je ressens une pointe de jalousie avant de me sentir proprement ridicule. "J'ai chevauché comme le vent pendant des jours mais cela en valait la peine. Tu es mon oasis au milieu du désert." Un baiser amoureux sur mes mains la voilà qui procède à la tournée habituelle d'inspection. Je me laisse observer en tentant de paraitre aussi orgueilleux qu'un césar. Finalement, je n'y tiens plus et ris de nouveau face à son examen. Je serais venu même si une blessure aurait entravée mon cheminement. Quand bien même, j'aurais alors du subir foule de récriminations pour mon inconséquence à prendre soin de moi. Tandis que son attention passe de ma personne à ma suite de gens d'armes. Je sais ce qu'elle se demande en la voyant plisser ses ravissants sourcils. 

Qu'est ce que mon escorte de tueurs anoblis pensent de cette relation ? Ils n'ont rien à en penser en premier lieu. Mais l'amitié me liant à mes hommes de confiance les pousse à se réjouir pour moi. Ces derniers ne m'avaient pas vu si épanoui depuis des années. Mon amante tant aimée me tire brusquement de ma selle pour joindre le geste à la parole et je me laisse faire de bon cœur. "Vos ordres sont des devoirs altesse." Une fois à coté d'elle, je savoure le chant de son rire amusé à sa juste valeur avant de lui rendre son baiser volé. Plaçant ses paumes sur ma bouche, Jasmyne m'abreuve avec patience et dévouement avant de m'interroger. "Bien sur. J'ai chevauché de jour comme de nuit. Cette oasis est un paradis qui sied à une reine comme toi et je ne souhaitais pas un autre cadre pour nos retrouvailles. J'ai des présents pour toi. Ferme les yeux s'il te plait." Une fois ma demande exécutée, je place sur son bras le gant de fauconnerie avec habileté et douceur avant de dresser son bras en l'air vers le ciel. Puis, je sifflais pour appeler le faucon. L'animal effectua un cercle complet dans les airs avant de venir se poser lourdement sur le bras de la jeune femme. "Tu peux ouvrir les yeux Jasmyne." 
 

Aucun mot n'est assez fort, aucun mot n'existe pour exprimer a quel point il lui a manqué. Son cœur refuse de calmer la cadence folle qu'il a entamée, lancé au galop, devant cette apparition soudaine et désirée dans ses rêves les plus fous. Il en a fait une réalité, et rien ne pouvait la rendre plus heureuse. Elle ne peut s'arrêter de sourire, ses yeux brillants d'émotion de le retrouver, son envie de chercher le contact qu'il s'agisse de ses mains ou de ses lèvres.  Il est apparu dans son monde, et ce dernier a commencé a changer, il est son premier amour. Et ses mots doux serrent son cœur, elle se sent si bien en sa présence. Il descend enfin de sa monture, elle lui donne de l'eau, touchée de savoir qu'il n'a cessé sa course tant qu'il n'était pas arrivé. « Tu dois être épuisé mon aimé... » Il a raison, le cadre pour leurs retrouvailles est idéal, mais combien de temps a t-il a lui accorder son Prince du Désert ? Elle n'ose poser la question, préférant profiter du moment présent. Mais pas le temps de discuter de son état de fatigue que déjà il souhaite la gâter de présents. Un petit rire éclate, elle joue le jeu, se fait violence pour ne pas tricher et ne pas entrouvrir les yeux. Elle aussi a quelques présents pour lui, qu'elle a grand hâte de lui offrir. Elle se fie aux sensations, de cette matière spécifique enveloppant sa main lui indiquant il lui a mis un gant, de facture épaisse, qui a l'air de remonter sur son avant bras. Intriguée, il lui fait lever la main et siffle.

Elle pense reconnaître ce dont il s'agit pour avoir un jour observé ce genre de chose, mais ne tire de conclusions tant qu'elle n'en a pas le cœur net. Un sursaut lui prend les épaules alors qu'elle est surprise par le vent que produisent les puissantes ailes de l'animal avant de se poser sur son bras. Elle perçoit la pression sur son poignet, mais garde le bras en position, paupières closes et le visage illuminé d'un sourire quand elle comprend qu'il s'agit d'un oiseau. Quand il lui autorise la vision de nouveau, ses prunelles émerveillées se posent sur ce majestueux rapace.  Elle n'en avait jamais vu d'aussi près, et elle comprend qu'il est domestiqué. « Oh.... » Elle reste privée de ses mots le temps de quelques secondes, de réaliser ce qu'il se passe. La fauconnerie pour elle est un art mystérieux, fascinant. Elle détend le bras pour pouvoir observer son magnifique plumage, l'oiseau observe de ses yeux perçants les alentours mais aussi l'étrangère dont il s'est posé sur le bras.

Jasmyne reste humble et respectueuse, n'envisage pas de le toucher et se montre confiante pour que lui aussi ait confiance en elle et qu'il prenne connaissance de sa présence. Les animaux ont une sensibilité accrue, elle l'a compris en dressant son tout premier cheval, désormais le lien entre la femme et l'animal frôle la perfection. Ses yeux se posent sur Moran, observateur de cette découverte qu'elle fait et cette expérience qu'il lui offre. « Ton nouvel acolyte est magnifique, impressionnant, je ne pensais pas un jour avoir telle expérience et d'en voir un de si près...Je suis honorée de faire sa connaissance! » Elle se sent privilégiée d'avoir droit à telle confiance de sa part, de porter a bout de bras son impressionnant oiseau de proie. Jasmyne partage avec lui la passion des chevaux et de la vitesse, elle sera heureuse d'être initiée à la fauconnerie. Peut être que même pourrait elle a avoir son propre oiseau  et observer avec admiration le ballet de son vol et de sa chasse aux côtés de celui Moran. Ca lui plairait beaucoup. « M'apprendrais tu à le faire voler ? » Elle a tellement de questions qui lui viennent en tête, depuis quand fait il cela ? Comment a t-il apprivoisé celui ci ? Quel est son lien avec lui ?

Mes yeux illuminés d'une lueur de pure adoration se posent sur l'élue de mon cœur avec une dévotion énamourée et je reste ainsi à la contempler durant ce qui me parait être une éternité tant mon attention toute entière est absorbée par sa présence époustouflante. Mon existence loin de celle-ci me semble bien fade à présent que j'ai retrouvé sa personne aussi lumineuse qu'humble. C'est comme si un vide en moi se voyait profondément comblé chaque fois que je trouvais près d'elle. Elle rayonne autant que l'astre solaire dans l'étendue des cieux au dessus de nos tètes. Je dois aller jusqu'à me faire brutalement violence pour me tirer hors de ma contemplation passionnée. Jasmyne est fabuleuse dans cette insouciance qu'elle ne saurait feindre quand bien même cette riche marchande cultivée doit nécessairement savoir qu'il s'agit d'un gant spécialisé pour l'exercice de la fauconnerie. Je soutiens son bras avec une fermeté empreinte de douceur prévenante tandis que le faucon gerfaut plane dans le ciel avec orgueil avant de venir se poser paisiblement avec nonchalance sur le poignet de la jeune femme. La surprise que je lis sur ses traits lorsque je lui permets de rouvrir les yeux est tellement rafraichissante que je laisse échapper un petit rire. L'émerveillement sur ses prunelles me procure un bonheur intense et je lache son bras afin qu'elle puisse apprécier seule le chasseur ailé qui observe les alentours avec curiosité. 

Je ne lui ai pas donné de nom décidant que ce serait à sa future propriétaire de le faire. L'osmose entre la jeune femme et le prédateur est totale et cela parvient à m'impressionner tant on dirait qu'elle a déjà pratiqué cette activité. Le plumage de l'oiseau est proprement magnifique mais je ne peux que me figurer que la beauté impériale de la créature n'est rien en comparaison à l'éclat de mon amante. Je garde le silence à dessein ne souhaitant pas rompre la magie fusionnelle de ce lien qui se noue dans une pureté magistrale entre les deux ètres. Jasmyne est une cavalière émérite partageant l'amour des chevaux avec moi. Je la sais capable de dresser les bêtes les plus fougueuses en vertu d'une patience infinie et d'une douceur sans égale. On sent une pointe d'expérience chez la reine de mon cœur car elle résiste aisément à la tentation de caresser l'animal chose que des néophytes n'auraient manqué de faire dans un élan de spontanéité. Finalement, son attention se reporte sur moi tandis que je rayonne de félicité face à ce spectacle. J'éclate d'un rire amusé à sa remarque. 

"Mon ? Il y a méprise mon aimée. Il s'agit de ton présent. Tu vas pouvoir revivre cette expérience autant que tu le voudras. Il faut que tu lui donnes un nom Jasmyne. Je ne l'ai pas fait afin que tu puisses avoir cette honneur lorsque je te l'offrirai. Je pense qu'il t'aime bien. Mais qui pourrait ne pas t'aimer ? Bien sur que je vais t'apprendre à le faire ma reine." Puis, je me débarrasse de mon ceinturon afin de l'attacher à la selle de mon cheval. Le sabre et la dague accrochés à ce dernier pendent fièrement sur le flanc de Téméraire alors que je retire mon couvre chef et le dépose sur les marches de la cariole. Desserrant ma tunique, je pousse un soupir d'aise avant de saisir une bourse assez épaisse de cuir. Je reviens me poster près de mon amante avant de sortir un morceau de viande et le donner à la jeune femme afin qu'elle nourrisse le glorieux volatile. "Je me sens bien plus à l'aise à présent. Il faut que ce soit toi qui le nourrisse. C'est très important pour votre lien. Tu dois avoir des questions, je suis toute ouïe. Alors comment trouves tu ton présent ?"  
 

Tandis qu'elle admire le superbre rapace qui tient tranquillement sur son poignet, Jasmyne fait en sorte d'être calme et confiante même si ses serres et son bec sont impressionants. Elle sait avec quelle efficacité ces oiseaux chassent leurs proies, et qu'il lui serait sans doute facile de griffer sa peau jusqu'au sang si elle ne portait pas ce gant. L'oiseau a l'air paisible, quoi qu'un peu méfiant des gestes de Jasmyne. Elle voit comment il la scrute a chaque mouvement qu'elle fait. Ils auront certainement l'occasion de faire plus ample connaissance, et même plus que prévu car son Roi lui déclare dans un rire amusé que cet animal est le sien, un présent qu'il lui fait et qu'ainsi il ne lui a pas donné de nom pour qu'elle puisse le choisir. Le regard de Jasmyne s'agrandit, toujours plus étonnée, surprise, agréablement surprise, et excitée a l'idée de travailler avec lui a l'avenir.

« A moi ? Vraiment ? » Son sourire s'agrandit, son regard se pare d'éclats tels une nuit parsemée d'étoiles. Cet oiseau est donc le sien, et elle se sent honorée d'être sa nouvelle protectrice. Le dressage a déjà été fait, il ne lui reste plus qu'à tisser un lien avec lui, ce qui sera plus ainsi plus aisé pour elle d'apprendre l'art de la fauconnerie. Mais elle n'en revient pas, le sourire ne cesse de s'étirer de joie et de reconnaissance. « Merci mon roi...C'est un merveilleux présent, je saurais m'en montrer digne et je te promets de suivre tes directives pour donner a ce beau rapace une vie heureuse. » Elle murmure, sincère du plus profond de son cœur, sa main libre se glisse sur la joue de son bel et tendre amant son index et son pouce se saisissent ensuite délicatement de son menton et elle vient baiser amoureusement ses lèvres douces afin de le remercier. Elle prend le morceau de viande qu'il lui tend, elle voit l'oiseau soudainement intéressé alors elle ne tarde pas a le lui donner, ce dernier se régale et d'un mouvement plus tard elle l'incite à décoller de son bras. L'envergure majestueuse du rapace souffle le sable à leurs pieds, la puissante de la créature est impressionnante et elle s'élève dans les cieux.

« Il se nommera Shamal. » Elle déclare sans la moindre hésitation, lui donner le nom d'un vent soufflant sur les dunes de Dorne lui fait sens. « Je le trouve merveilleux mon beau Prince du Désert...Tu me couvres toujours de cadeaux...En suis-je réellement digne ? Moi qui ne suis pas près de toi chaque jour, moi qui te fait parcourir dangereusement les plaines de Dorne pour quelques nuits volées... » Elle déclare avec un sourire espiègle. Jasmyne est son amante, pas son épouse, mais il la couvre de présents comme si elle l'était. Il prend des risques en s'aventurant loin de ses terres, en fréquentant une fille qui peut être ne verra t-il pas la prochaine fois. Quand sera t-elle cette prochaine fois ? Dans un an ? Le vent s'engouffre dans le tissu recouvrant à peine les longs cheveux noirs de la Dornienne, elle le réajuste d'un geste. Parfois elle se demande a quoi pourrait ressembler leur vie, s'ils choisissaient de rester ensemble. Elle lui donnerait des enfants, ils s'aimeraient en plein jour et toutes les nuits aussi à condition que son statut de marchande ne pose pas problème dans une éventuelle union. Mais ce seul détail lui rappelle qu'elle ne pourra certainement jamais être sa véritable épouse. Elle chérit donc ces moments passés ensemble, du bonheur a l'état brut, précieux. L'amour qu'il lui donne lui suffit a supporter toutes les situations.

Elle use d'un morceau de viande qu'elle place dans le gant, imagine que l'appât le fera venir avant de travailler au sifflet comme Moran le fait. Et tout comme il l'avait fait elle tend la main et attend. Le rapace revient alors, plonge en fendant les courants d'air chaud  et replie ses larges ailes au moment de se remettre sur son bras pour déguster la chair crue offerte. « Je crois que j'ai compris. » La jeune femme déclare avec un sourire conquis, puis, la marchande relâche de nouveau l'oiseau, car lui aussi a droit au repos après ce voyage. Elle le regarde tourner au dessus de l'oasis et se percher sur une haute cime. Jasmyne se tourne vers Moran, se blottit au creux de ses bras, puis lève de nouveau le nez vers l'oiseau, ne réalise pas encore que c'est le sien. « Comment l'as tu apprivoisé ? J'ignorais que tu pratiquais la fauconnerie, tu as beaucoup d'oiseaux ? »

Lorsque les yeux aux prunelles de jais de Jasmyne s'écarquillent de surprise suite à mon annonce de la propriété du magnifique volatile, je ressens une bouffée de fierté toute masculine. Je pourrais la couvrir de présents encore et encore rien que pour le plaisir de cette expression sublime fusion entre une surprise pleine d'innocence et de joie aussi simple que pure. Cela ne serait sans doute pas raisonnable mais la passion fulgurante et délectable qu'elle parvient à faire naitre chez moi chasse toute idée de raison du moins jusqu'à un certain point. Elle me le reprocherait certainement car elle ne coure absolument pas derrière les avantages offerts par mon rang de seigneur. C'est d'ailleurs bien cela qui est d'autant plus rafraichissant en sus du fait qu'elle ne soit pas contrainte par les règles de mon milieu de naissance. Détournant un instant le regard de ma compagne de cœur, je croise celui sévère de mon oncle et premier protecteur. Le capitaine de la garde se remet à l'ouvrage en pestant contre l'un de ses gentilshommes. Pourtant, j'ai pris note de son sourire amusé. Fils illégitime de feu mon grand père il serait bien mal placé de me juger pour cet amour libératoire. Reportant mon attention sur ma reine des fleurs, je lui adresse un sourire engageant. "Bien sur. Il est à toi." 

La nuit de ses yeux dans laquelle je voudrais me perdre durant toute une existence sont à présent éclairés par une multitude d'étoiles filantes le rendant encore plus éblouissant. Je la contemple savourer le poids équilibré de l'animal d'un regard empreint d'un profond respect pour ce prédateur capable de déchiqueter un visage humain en quelques coups de serre bien placés. L'oiseau avait déjà été dressé par mes soins depuis des lunes en prévision de ce moment. J'avais préféré agir de la sorte car j'avais bien conscience du fait que ses devoirs de marchande l'empêcheraient de pouvoir se consacrer pleinement à une tache aussi lourde. Elle n'avait désormais plus qu'à se contenter de l'acclimater à elle ainsi que tisser ce lien de confiance et d'affection qui le rendrait fidèle autant que protecteur jusqu'à sa mort. Un faucon lui serait bien utile sur la route pour la reconnaissance ainsi que d'autres taches. Et ce dernier lui ferait penser à moi chaque fois qu'elle le verrait. L'élargissement de son sourire représente une récompense suffisante à mes yeux. "Ne me remercie pas mon aimée. C'est un présent digne de ton éclat. Je n'ai aucune inquiétude à son sujet. Tu as un don avec les animaux. Il sera bien plus épanoui avec ton mode de vie nomade qu'enfermé à Spectremont." Une caresse indicible sur ma joue de sa main libre et me voilà conquis à l'instar d'une citadelle se rendant à l'ennemi. Le baiser énamouré qui s'ensuit est d'une telle délicatesse que celui ci semble sorti d'un songe. Le faucon fait à présent acte de jalousie comme si nos rôles s'étaient vu brutalement inversés. 

Ma reine des fleurs lui tend lestement le morceau de viande sanguinolent qu'il ne tarde point à happer de son bec crochu. Puis, une fois le chasseur repu elle lui enjoint de s'envoler d'un mouvement du bras. La bête majestueuse déploie ses ailes d'une habile manœuvre et crée un tourbillon de sable autour de nous. Le spectacle est toujours aussi impérial et je savoure la vue de cet oiseau libre comme les airs dans lesquels il plane fièrement avant d'aller se percher sur une branche. "C'est un magnifique nom pour un magnifique oiseau appartenant à une magnifique femme." Shamal comme l'un des vents du désert de notre contrée. Cela lui sied à merveille. "Nul n'est plus digne de tout cela que toi ma reine. Et ne t'en inquiète pas. Ce ne sont que vulgaires broutilles. Ces quelques jours en ta présence sont des présents bien plus précieux à mes yeux. Sache que si tu ne l'es pas physiquement tu l'es par le cœur et la pensée. Quant au danger, j'y suis rompu et l'apprécie ma douce." Je m'interroge sur le sens de ses mots. Malgré mon expérience de la gente féminine, certaines choses restent empreintes de mystères les concernant. Jasmyne si attachée à sa liberté, sa passion, son mode de vie et son indépendance serait elle prête à un autre statut que celui de maitresse de mon cœur. Mon veuvage associé au fait que j'avais déjà pléthore de marmots pour assurer ma lignée me rendait probablement plus à l'aise dans cette passion. Cependant, ni ma vieille mère ni mes oncles n'accepteraient que je fasse d'une roturière la nouvelle dame de ma maison. Pour le reste seule mon ambition dévorante politique pouvait entraver le lien nous unissant. 

Ma mie accepterait elle de devenir la maitresse d'un homme de nouveau uni à une autre ? Pour l'heure, j'étais aussi libre que le vent au dessus de nos tètes et savourais ce fait à sa juste valeur. Ma lignée assurée, je n'avais plus qu'à vivre mon amour à l'instar de nombre de seigneurs de la Principauté peu regardant des origines sociales de leurs amantes. Un brin perdu, je la contemple récupérer un autre morceau de viande dans la besace prévue à cet effet avant de siffler harmonieusement comme je l'avais fait pour appâter le chasseur des cieux qui finit par s'abattre sur son bras protégé après avoir tournoyé encore et encore. Shamal se jette sur sa récompense avec entrain tandis que je souris avec fierté à sa propriétaire. "C'est un don que tu as pour les choses de la nature ma douce." L'oiseau est de nouveau relâché et cette fois pour de bon sa maitresse estimant qu'il a mérité son repos. Son regard ravissant fixe la silhouette ailée avant de se reporter sur moi. La jeune femme vient se blottir au creux de mes bras avant de me demander comment je l'ai apprivoisé. Je l'enlace avec une possessivité certaine et dépose un baiser charnel sur ses cheveux avant d'humer son délicieux parfum de fleur boisé et d'épices. "Je l'ai acheté à un marchand à Lancéhélion puis l'ai dressé durant plusieurs mois. Il était d'abord revêche et impétueux mais tout comme avec un cheval de la patience et de la fermeté nimbée de douceur font des merveilles. Oh, j'en ai quelques uns ma reine. Six pour ètre précis. Là ou les nobles du nord ont des meutes de chien de chasse nous avons nos oiseaux." Je dépose un baiser au creux de son cou avant de déposer mon menton sur le sommet de son crane. Nous restons ainsi durant de longs instants avant que je ne reprenne la parole. "Cela te dérangerait il que je me décrasse lestement avant que nous ne mangions quelque chose ma douce ? J'ai l'impression de sentir le bouc des montagnes rouges." 
 

Etre au creux de ses bras est une expérience sensorielle unique. Il y a la texture de ses vêtements, mais aussi la faon dont est bâti son corps en dessous, elle le connait par cœur pour l'avoir maintes fois parcouru. Il y a la douce sensation qu'offrent ses baisers, un sur le sommet de sa tête et un dans son cou qui réveille un frisson le long de son échine. Il y a le doux son paisible de sa respiration et elle s'en souvient comme une mélodie entêtante, la façon dont son cœur bat quand elle est dans le creux de ses bras, quand ils se retrouvent, après leurs nuits sensuelles, mais aussi quand ils se quittent. Et puis il y a la vision de son visage si près du sien, elle connait la moindre aspérité de sa peau, la manière dont son nez est taillé, dont sa barbe entoure sa belle mâchoire. Et puis son odeur, celle qui lui est propre, avec l'odeur chaude de ces journées passées a galoper, l'odeur caractéristique des cavaliers, et qu'il trouve a plaisanter dessus en disant qu'il sent le bouc. Jasmyne rit à sa remarque.

« Tu sens bon mon aimé, tu sens le prince du désert qui a parcouru des miles pour rejoindre l'élue de son cœur. » Elle déclare poétiquement, avant de se détacher a contre cœur de sa silhouette masculine et protectrice pour le prendre par la main, s'il souhaite se décrasser elle sait où le mener. « Viens avec moi, j'ai l'endroit parfait pour ça. » Elle le guide sur un petit sentier qui descend jusqu'au point d'eau, dans un endroit plus intime et où ses hommes ne sauraient les voir. « Ici l'eau est plus chaude, baigne toi, je vais chercher quelque chose, je reviens. » Elle le laisse prendre ses aises, se dévêtir et s'immerger. Ici est leur palais pour les quelques jours et nuits à venir. La marchande s'empresse de retourner dans sa cariole pour récupérer un paquet entouré d'un ruban de soie et une huile de soin lavante confectionnée par ses petites mains, sans oublier un drap pour l'emmitoufler et lui éviter d'avoir froid au sortir de l'eau. La marchande s'empresse de le rejoindre de nouveau. Jasmyne retire le foulard couvrant ses cheveux, s'agenouille sur la rive avec un large sourire de voir son magnifique prince du désert se rafraichir dans ce cadre idyllique. Vision de rêve que lui offre celle de son corps nu immergé, les parcelles de peau visibles qu'elle peu admirer en provoquent une légère touche de rouge sur ses pommettes. Moran est un très bel homme, avec un charme et un charisme qui lui a rapidement fait tourner la tête et qui continue de la rendre toute chose. Elle lui fait signe de se rapprocher du bord, de lui faire dos et use de l'huile sur ses doigts pour en badigeonner sa peau. En plus de sa passion pour les chevaux, pour les parfums, elle a découvert que par dessus tout elle aimait s'occuper de lui, prendre soin de lui. C'est aussi une manière pour elle de lui prouver son amour pour lui, parce qu'elle prend le temps et que cela soit agréable. De doux effleurements ses doigts glissent sur ses épaules, ses pouces massent ses cervicales habilement et de mouvements en pression circulaires et lui prodigue un massage libérateur pour les tensions de ses muscles. La vitesse a cheval est une sensation agréable, mais parfois le corps qui se doit de rester gainé en prend quelques traumatismes.  Elle poursuit ses massages entre ses omoplates, descend le long de sa colonne au maximum puis vient lui masser un bras puis l'autre, soulage ses poignets.

Son regard attentif aux nœuds qu'elle peut voir quand elle fait rouler sa peau sous ses doigts, elle fait en sorte qu'il puisse souffler. Jasmyne entonne une petite chanson dornienne, de sa voix claire et mélodieuse, tandis qu'elle commence a décrasser ses belles boucles aux reflets ambrés. Ses longs doigts passent habilement dans ces dernières, elle démêle soulage aussi de quelques points de massage son cuir chevelu. Jasmyne se rapproche un peu plus, lève sa jupe pour glisser ses chevilles jusqu'aux genoux au niveau de ses épaules, afin de pouvoir s'occuper de lui de manière plus confortable. Ses chevilles tatouées ornées de bracelets s'immergent dans l'eau et plongent jusqu'à mi mollet tandis qu'elle a ses cuisses posées et par et d'autre sur ses épaules. Puis elle recueille un peu d'eau dans une soucoupe et verse sur ses cheveux pour retirer le soin lavant en faisant attention de ne pas lui en mettre dans les yeux.  Sa voix continue d'enchanter les lieux plongés jusque là dans le silence, elle prend son temps pour prendre soin de lui, pour brosser ses cheveux, puis penche la tête sur le côté pour trouver son regard. « Je t'ai apporté moi aussi un présent mon aimé. » Elle montre le paquet sur la rive, qu'il ouvrira aussitôt qu'il sera sorti de l'eau puisqu'il s'agit de vêtements qu'elle a confectionné pour lui dans un tissu noble et très agréable sur la peau. Jasmyne aime porter de jolis vêtements, aussitôt qu'elle a eu l'occasion d'avoir du tissu de qualité entre les mains elle a commencé a améliorer ses tenues, a les personnaliser. Savoir compter, calculer et mesurer lui a permis de beaucoup progresser dans bien des domaines, la couture en faisant parti. « Combien de temps resteras tu près de moi ? »

Pouvoir sentir la chaleur réconfortante et apaisante de ma reine des fleurs représente une sensation sans équivalent en ce bas monde. La perfection de ce corps féminin aux courbes aussi agréables que celles de l'œuvre d'un illustre sculpteur affole naturellement mes sens au vu de cette proximité. Pour l'heure, c'est la douceur absolue de notre étreinte énamourée qui ravit mon cœur et enflamme mon âme. J'apprécie à sa juste valeur chaque aspect de sa présence envoutante. De l'effluve de ses beaux cheveux de jais réhaussée par les produits qu'elle y applique avec application à son parfum entêtant que je pourrais reconnaitre entre mille sans la moindre once d'hésitation et cela les yeux fermés en passant par la chaleur de sa peau au teint d'albâtre soulignant son origine de cette région de la Principauté ou les gens sont clairs et souvent blonds. Sans oublier son haleine délicieuse au gout de fruits aux agrumes. C'est tout bonnement simple, tout chez mon amante encense cette passion qu'elle déclenche chez moi sans le moindre effort. Elle est une muse pour le poète que je suis. Une dame d'amour pour le chevalier. Un baume sans égal pour le veuf. Et une bouffée de liberté pour le seigneur de l'est. Je connais tout de ce corps couvert de draperie légère et soyeuse aux tons chatoyants témoignage de raffinement et d'élégance. J'en connais les moindres recoins avec la pugnacité de l'explorateur dévoué. Le rire chanteur de ma douce suite à ma remarque relative à ma puanteur crasse me pousse à rire à mon tour par simple mimétisme de cette joie aussi pure que l'eau salvatrice de cette oasis. 

"J'imagine que vu de cette façon ma reine des fleurs. Mais, tu sais à quel point j'aime les bains." Jasmyne s'améliorait toujours plus en poésie. Ce qui n'avait rien d'étonnant. Car, il s'agissait d'une jeune femme particulièrement brillante qui aurait illuminée une cour princière de son éclat. Pour ma part, je pouvais parler des vertus de chaque fleur ou plante quand bien même je n'y connaissais rien avant de la rencontrer. Fatalement, notre contact est contraint à une rupture bien douloureuse car ne me rappelant que trop durement l'étendue du temps s'écoulant entre chacune de nos rencontres. Ma main s'emboite dans la sienne tandis que je me laisse docilement guider par ses pas assurés par la maitrise de son environnement. Nous descendons vers un point reculé du point d'eau local à l'instar d'un morceau de paradis préservé de tout le reste et ce notamment des regards curieux de mes hommes. "J'aurais espéré que tu me rejoignes ma douce. Mais je te remercie du fond du cœur pour ce secret." Aussi, je m'exécute sans attendre et me dévêtis lestement en quelques gestes habiles. Une fois en tenue d'Adam, je m'avance jusqu'à être pleinement immergé dans l'eau douce et brulante de l'oasis. Cela représente un véritable plaisir après les rigueurs de la monte. Aussi, je savoure ce bain en fermant les yeux et me laissant aller durant quelques instants avant d'entreprendre de me nettoyer fermement. Finalement, la lune de mes jours se présente à nouveau au bord de l'eau et je reste ainsi à la contempler durant quelques instants. Privée de son foulard, ses cheveux peuvent s'exprimer librement et je me remémore par la vision de leur longueur formidable tout en ressentant le besoin impérieux de les enrouler autour de mes doigts ou les toucher pour m'assurer de leur douceur soyeuse. 

Face à ses gestes m'indiquant de me rapprocher du bord, j'avance paisiblement le sourire aux lippes d'un bonheur dévorant. Sans la quitter des yeux, je prends note de l'émoi sur ses traits ainsi que de l'appréciation dans son regard et ressens davantage encore de joie car il n'y a rien de plus agréable pour un homme conquis que de constater la réciproque chez l'élue de son cœur. Une fois sur le bord, je m'assois en lui offrant mon dos et commence alors un délice indicible. Les doigts de fée de ma déesse s'activent à me libérer de mes douleurs et mes courbatures et s'égaillent avec habileté sur les points stratégiques de mon anatomie. Je soupire d'aise face à un tel traitement de faveur et mes yeux se ferment presque naturellement devant une telle avalanche de langueur. La magie salvatrice de son art permise tant par l'huile usitée que son talent à dénouer les nœuds crées par la chevauchée est encore renforcée par le chant qu'elle entonne. Je ne parviens d'ailleurs guère plus à déceler la réalité du songe tant le moment est délectable. J'ai l'impression de vivre un rêve tant mon corps est plongé dans une douceur infinie et mon esprit dans une transe fusionnelle. Lorsque ses doigts fuselés passent dans mes cheveux et qu'elle se cale sur mes épaules pour le faire plus efficacement je me sens reprendre pied par son contact charnel. Si le paradis des Sept devait ressembler à quelque chose j'espérais de toute mes forces qu'il ressemble à cela. Des pensées toutes masculines face à cette configuration physique me tirèrent finalement de ma torpeur. Mais, ma reine achève ce traitement princier en me brossant les cheveux avec application et mesure. Son minois gracieux se penche vers moi et nos regards complices se croisent un instant. 

"Oh ma reine. Il ne fallait pas. Mais, je sais déjà que je vais l'adorer." Je remarque le paquet déposé avec soin un peu plus loin de nous et ressens soudainement une impérieuse envie de l'ouvrir à l'image du garnement que je fus dans ma jeunesse. Quel homme n'apprécie pas les présents si ce n'est les aigris et les désabusés. N'étant ni l'un ni l'autre, je les apprécie comme tout le monde et encore davantage ceux de mon aimée. Car ceux là viennent du fond d'un cœur sincère et sont donc les plus agréables de tous. Mon regard brille de mille feux tandis que je tente de deviner le contenu du paquet jusqu'à ce que ma reine des fleurs me ramène à la réalité présente en m'interrogeant sur la durée de mon séjour dans ce paradis verdoyant. "Le plus de temps possible ma mie. Le plus de temps possible. Si seulement cela pouvait être des années. Hélas, une semaine je dirais." Faisant finalement tomber la jeune femme dans mes bras d'un habile mouvement du buste avant de la rattraper fermement, j'éclate d'un grand rire d'amusement face à son expression pleine de surprise et un brin outrée. "Désolé, je n'ai pas pu résister ma lune. Je te préfère avec moi dans ce bain. Tu t'es bien trop occupée de moi. Je t'en remercie." Puis, l'attirant contre moi je l'embrasse avec une fougue née de cette longue absente tragique comme si ce baiser féroce exprimait toute la frustration de ces longs mois sans l'honneur de son affection. Mes doigts caressent avec dévotion ce visage incomparable tandis que nous nous faisons face au milieu de l'eau. Je l'attire contre moi et lui murmure comme un secret que seule elle se devait d'entendre. "Je t'aime Jasmyne. Ton absence m'a déchiré le coeur." 
 

Sous les mouvements précis de ses doigts, Jasmyne sent son aimé se détendre et savourer le massage. Elle connait ses points de tension, elle sait où appuyer, mais elle sait aussi ce qu'il apprécie en termes de gestes massant, elle lui offre toujours ce genre de moments  privilégiés quand ils se retrouvent. Puis elle s'occupe de ses beaux cheveux, en grande amoureuse de ses belles boucles, elle en prend soin et l'observe tandis qu'il est curieux de savoir ce qu'il se trouve dans le paquet. « Tu pourras l'ouvrir juste après ! » Il répond a sa demande, combien de temps lui accorde t-il ? Une semaine, une semaine où le bonheur sera a son comble, où cet endroit sera leur demeure secrète, le palais merveilleux du Roi et de sa Reine. Elle sourit, comprend que leurs vies diffèrent et que se voir relève parfois d'un pari delicat. Une semaine c'est mieux que pas du tout, ou alors elle se serait déplacée jusqu'à Spectremont. «Nous profiterons de chaque seconde mon prince du désert...» Elle penche sa tête pour embrasser sa tempe.

Jasmyne se sent soudainement attirée dans l'eau. Un petit cri de surprise, elle finit immergée, encore habillée et face à son aimé qui a l'air fier de son attaque. Cette fierté-là, la fait sourire, elle voit bien qu'il se lâche avec elle, loin des obligations et des hiérarchies ennuyeuses. L'eclat de rire s'élève, et très vite elle se retrouve tout contre lui, ses lèvres scellées aux siennes. « Mon Soleil....» Elle soupire contre ses lèvres, séduite par ses baisers, ses caresses, conquise par la manière qu'il a de la serrer contre lui comme si c'était la toute dernière fois et la toute première fois. Jasmyne passe ses bras dans son dos, venant se blottir contre lui, elle répond à la fougue de ses baisers avec la même intensité, ressent le courant électrique du désir les parcourir tous les deux. Elle frissonne, son coeur s'emballe et son corps en émoi, il lui donne des sensations uniques, le tout amplifié par l'impatience de ces retrouvailles. «Je t'aime aussi, mon amour, mon univers....» Jasmyne colle son front contre le sien, paupières closes et savoure la communion de leurs deux êtres dans cet environnement qui leur appartient. Son corps subit la passion et le désir  charnel qu'elle éprouve a son égard, elle perd le contrôle. Ainsi pas possibilité de rester trop loin de lui, elle revient embrasser ces lèvres aimées, approfondit ce dernier a s'en couper le souffle et réclame encore et encore. Son corps nu contre le sien est une sensation divine et unique, à condition de ne pas avoir de barrières. La marchande commence ainsi à défaire les liens de sa robe, son espiègle regard cherche le sien. Elle dévoile  lentement une épaule, puis l'autre et fait glisser le tissu sur sa poitrine, son ventre, ses hanches et le sort  de l'eau pour le poser sur la rive - Restent  ses quelques bijoux. «Là, mon roi, c'est équitable, non ?» Elle sourit et se rapproche de nouveau, son petit nez frotte contre le sien pour revenir l'embrasser, encore, ainsi qu'elle ne peut s'en passer. Son corps suit le mouvement et elle fond contre le sien.

Et là, elle se sent entière blottie dans ses bras nus. Sa moitié d'âme retrouvée au contact le plus pur possible à l'abri des regards indiscrets. Ses baisers glissent dans le cou de son âme sœur, elle goûte et se délecte du sel de sa peau, les descend sur son torse. « Tu es mien...» Elle murmure , lippes contre sa peau, au niveau de son cœur qu'elle sent battre de la même intensité que le sien. «Et je suis tienne»

La volupté à l'état pur voilà l'état dans lequel je suis plongé en ces instants mirifiques de plaisir charnel empreint d'une méthodique douceur. Mon aimée use de tout son talent de masseuse pour me soulager de mes douleurs inhérentes à tout voyage sur palefroi effectué à toute vitesse sur une route difficile. Bien qu'habitué à ce traitement de faveur à chacune de nos rencontres passionnées, l'étendue des délais séparant celles ci me permettait de re découvrir à chaque fois cette magie dont elle était la tributaire. Ses caresses sur mes muscles endoloris étaient profondément savoureuses bien qu'elles ne manquent en rien d'une certaine fermeté nécessaire au soin en question. C'est ensuite le tour de ma chevelure bouclée aux reflets cuivrés de profiter d'une attention toute dévouée. Je me laisse faire avec une docilité ne me ressemblant guère et qui en surprendrait plus d'un. Entre les mains de Jasmyne, je me sentais tellement à ma place que je pouvais m'abandonner sans la moindre gène à son autorité féminine sans ressentir le besoin de rester sur mes gardes. Elle seule possédait ce précieux privilège et elle n'en abusait jamais. Ses prunelles d'encre suivent la direction de mon regard curieux rendu brillant à la perspective de découvrir mon présent. J'éclate d'un grand rire chaleureux et nimbé d'amusement à sa remarque. Me sentant comme un garnement par trop impatient. Une moue boudeuse s'affiche sur mes traits tannés par le soleil de l'est. "J'ai tellement hâte !" Mon sourire revient bien rapidement sur mes lippes face à la perspective de sa présence dont je m'étais langui durant si longtemps. 

La tristesse que je décèle dans son sourire me brise le cœur suite à mon évocation de la semaine que je pourrais lui accorder dans ce paradis des dunes mais elle ne tarde pas à chasser cet élan mélancolique en soulignant que nous allions tacher de rendre ces quelques jours inoubliables afin d'en chérir le souvenir jusqu'à nos prochaines retrouvailles. Son baiser sur ma tempe me procure un frisson de félicité et de plaisir. Il achève surtout les dernières traces de tristesse à l'idée de notre séparation à venir par trop rapide. "Chaque instant en ta compagnie est semblable à une éternité de bonheur ma reine des fleurs." Le cri de surprise pure de ma compagne des dunes m'arrache un rire relativement puéril mais profondément sincère. Loin des carcans et du poids des responsabilités écrasantes, je me sens comme un simple homme fou amoureux d'une simple femme et c'est cela qui sublime notre relation. Je savoure sa réactivité fusionnelle à mes élans passionnés qu'il s'agisse de mes baisers rendus avec la même intensité ou mes caresses pleines d'adoration sur son épiderme délicat. L'osmose de nos corps se voit succéder par celle de nos esprits et de nos cœurs battant au même rythme tandis qu'elle se blottit contre moi. Lovée ainsi dans mes bras, je me rends compte d'à quel point elle est menue et fragile. Cela réveille en moi des instincts protecteurs. Je me mets à m'inquiéter pour elle. Qui veille sur elle quand elle est loin de moi ? L'époque qui s'ouvre devant nous s'annonce particulièrement sombre et troublée. Je devrais lui adjoindre une garde de chevaliers. Mais si je faisais cela elle ne serait plus libre. Son frisson d'émoi me fait revenir à la réalité présente et je rayonne littéralement de contentement lorsqu'elle me retourne ma déclaration. L'émotion enserre mon cœur et me prend aux trippes. "Alors je suis le plus chanceux de tous les hommes de ce pays. Que dis-je ? De tout ce continent. Non non de tout cet univers !"

Tandis qu'elle colle son front contre le mien ses yeux se ferment d'eux mème me privant de la contemplation de ces derniers. Exercice comptant parmi mes préférés dans cette vie. Ses lèvres rougeoyantes reviennent chercher les miennes encore et encore. Elles s'y plaquent durement et nos souffles se font plus haletants au fur et à mesure que nous nous laissons libre court à la passion nous embrasant tous deux. Nos lèvres sont engagées dans un ballet impitoyable, une lutte fusionnelle au cours de laquelle il ne saurait y avoir de vainqueur car hélas le contact se doit de se rompre pour nous permettre de reprendre notre souffle. Mon palpitant bat la chamade dans ma poitrine tandis que mon amante recule de quelques pas avant de me fixer d'un regard espiègle. La lenteur délibérée avec laquelle elle se débarrasse de ses tissus me pousse à me mordre douloureusement la lèvre. Ma déesse sait parfaitement comment faire exploser le désir en moi. Les quelques bijoux restants ne font que souligner la perfection de sa nudité offerte. "Tu as toujours l'avantage car je ne suis qu'un faible homme ma reine." Son nez vient se frotter contre le mien alors que nos corps se fondent l'un contre l'autre. Puis, nos lèvres reviennent s'explorer comme une évidence. Cette sensation est la plus plaisante qui puisse exister et tandis que ses baisers coulent dans mon cou à l'instar d'une cascade jusqu'à ma poitrine je dois réfréner mes envies masculines devant un spectacle aussi éblouissant. "Jusqu'à mon dernier souffle ma douce." 


 

Moran est un guerrier, un chevalier, au toucher pourtant si doux et si précis sur elle. Jasmyne admire de quelle façon il est capable de délicatesse et de fermeté a la fois. Entre ses bras elle se sent bien, protégée, et plus rien n'a réellement d'importance. Il peut voir dans son regard épanoui, qu'elle est amusée par son audace, qu'elle est séduite par ses baisers, et les mots qu'il emploie lui pincent le cœur. « Et moi la plus chanceuse de toutes les femmes...De l'univers ! » Elle en tombe toujours plus amoureuse, ignorait que cela était concrètement possible. Jasmyne ne désire que son bonheur, elle lui montre et lui prouve son amour par ses mots et ses caresses, ses présents, fait en sorte que rien ne puisse troubler leurs instants en amoureux. Leurs baisers se multiplient et bientôt la nécessité de se sentir au plus proche encore. Tandis que lentement elle s'effeuille de sa robe, elle voit son regard changer, se réfléchir d'une flamme incandescente et de désir pour elle. Le feu se reflète dans le sien, annonce l'incendie dévastateur mais libérateur. Comme si se retrouver déjà nu l'un contre l'autre ne suffisait pas, il lui faut être plus proche encore. Elle aime voir son regard éclatant sur elle, ses mains qui reprennent possession de son corps dans son état brut maintenant tout en l'enlaçant si fort...Jasmyne soupire d'aise entre ses bras, se laisse porter par la vague, ne répond plus de rien. Le seul son qui vient à ses oreilles c'est celui de son souffle et de ses mots doux. Jusqu'à son dernier souffle, c'est une promesse, qui lui résonne dans le creux du cœur. Ainsi elle le répète. « Jusqu'à mon dernier souffle... »

L'impression de vivre un songe éveillé me tiraille les entrailles de manière lancinante tant la perfection de ces instants brulants semble proprement irréelle. Contempler la déesse hantant mes nuits glaciales passées dans le dénuement le plus atroce de sa compagnie salvatrice me procure un sentiment indicible de félicité. En ce moment précis, je me sens pleinement vivant et complètement entier comme si l'univers me faisait comprendre par le biais de cette étreinte enflammée quelque chose de crucial. Que cette femme du peuple à priori si éloignée de ma condition en bien des points représente mon équilibre au sein de ce monde devenu particulièrement tumultueux. Entrainé par mes sens dans un tourbillon passionnel entêtant, je dois lutter pour parvenir à garder pied sur la réalité et à ne pas perdre mon sang froid tandis que cet élan de désir se met à obscurcir ma raison. Je baigne dans un point d'eau tempéré au cœur d'une oasis paradisiaque autant que je baigne dans un océan d'amour me ballotant sans la moindre once de compassion avec la violence des bourrasques marines. Ce courant m'emporte avec lui et je m'abandonne à sa vigueur sans chercher à me raccrocher à quoi que ce soit. Il s'agit d'un délice incomparable des autres plaisirs terrestres que celui d'une affection partagée avec la mème intensité. "Je suis néanmoins plus chanceux que tu ne l'es ma reine des fleurs. Les Sept m'ont béni en te plaçant dans ma vie." Rompu comme tout Dornien qui plus est puissant au jeu de la séduction et de la passion, je ne peux nier que Jasmyne dépasse largement de ce cadre. Bien plus qu'une simple amante elle est celle qui m'a ravit mon cœur. Il ne fait pas le moindre doute que sans les limites sociales des convenances elle serait d'ores et déjà la dame de Spectremont. Entièrement conquis, je suis comme une armée soumise suite à une unique bataille. Nous nous manifestons cet attachement profond aussi pur que sincère à travers la fureur de nos élans respectifs. Cet affrontement fusionnel nous voit allumer la mèche de nos corps par de la provocation mesurée tout en multipliant les baisers et les caresses délibérées. "Seule la mort pourra nous séparer et encore je te chercherais mème auprès des dieux." 


 

 

 

Se détacher de lui est une souffrance, mais qui se voit très vite compensée par les gestes d'amour qu'ils ont l'un envers l'autre. Moran est un Lord romantique, qui n'est pas avare en mots doux ni en comportement affectueux pour son plus grand plaisir. Elle se souvient pourtant de l'homme qu'il était à leur rencontre, elle a perçu ce cœur triste et brisé, par la perte d'un être cher. L'attraction physique entre eux a été immédiate, pour elle les sentiments se sont révélés rapidement, mais elle a pris le temps d'apprivoiser Moran, elle a pris le temps de soigner son cœur. Leur histoire d'amour n'a pas été forcée, elle s'est faite naturellement au fil de leurs rencontres, au fil des chaudes nuits d'été enlacés l'un contre l'autre. Il lui a appris ce langage de l'amour, il lui a appris la grandeur de ces seniments et elle a appris a s'abandonner totalement. Elle chérit chaque souvenir, mais maintenant que leur amour est pleinement assumé leurs rencontres sont d'autant plus agréables. Elle lui offre ce présent de bon cœur, avec l'espoir qu'il apprécie son travail, qu'il apprécie les quelques détails au couleurs de sa maison. Jasmyne observe sa réaction, croit déceler de l'émotion qu'il tente de lui cacher et elle trouve ça beau, séduisant. Un fin sourire étire les lippes rouges de la Dornienne, appréciant comme le plus beau des cadeaux l'expression parfaite du plaisir de recevoir. Un rire chatouilleux s'élève quand il la remercie de baisers déposés au hasard sur son corps. Il la remercie, touché visiblement. Son cœur se serre, elle l'observe ainsi s'habiller et découvre le résultat. Un instant frappée par la beauté et le charisme de cet homme elle reste a le contempler sans voix...

Quel est donc ce mirage ?

« Tu es si beau... » Elle sourit, observe de quelle manière son travail rend sur son corps. Les coutures soulignent avec élégance sa silhouette masculine, le tissu de qualité rappelant sur certains détails les couleurs de sa maison lui sied à ravir. « On dirait que je connais votre corps par cœur mon amour... » Elle sourit, lui vole un baiser et il lui annonce avoir lui aussi quelque chose pour elle, tout en lui disant que le moment est aussi venu de la vêtir. « Comment ? Mais tu m'as déjà bien assez gâtée avec ce faucon ! » Elle est surprise, elle ne veut pas qu'il se ruine pour elle car lui offrir ces moments d'intimité valent de l'or. Il sait qu'elle n'est pas avec lui pour jouir de ses avantages et de sa richesse en tant que seigneur. Mais elle aura beau le sermonner, elle fait la même chose avec lui, ne peut s'empêcher de travailler pour lui, pour lui faire des cadeaux.

« Allons y... »Elle récupère sa robe mouillée et reste emmitouflée dans ce drap entourant son corps en dessous des épaules, elle emboite le pas ainsi dans la direction de sa cariole. Au loin le campement de ses hommes est optimal, déjà l'on voit la fumée d'un feu de camp qui a été établi. Eux aussi pourront profiter de l'Oasis pendant cette semaine là, une pause dans le chaos de ce monde. Elle se glisse sous la moitié de tente étirée depuis sa cariole où elle a improvisé un salon. Jasmyne pose ses genoux sur le tapis et se laisse tomber allongée, ses longs cheveux noirs éparpillés dans les coussins aux tissus colorés. Son regard joueur se pose sur son merveilleux prince du désert. « Bienvenue dans mon palais. » Ses installations n'ont rien de très riche malgré qu'elle soit sur la voie de la fortune, elle ne peut malheureusement pas fouler les terres de Westeros avec trop de matériel. Mais quand elle s'installe, elle le fait bien, ainsi le petit salon donne sur l'extérieur, mais reste couvert des vents de sable et permet une certaine intimité. Il peut constater que par rapport a la dernière fois où ils se sont vus, il y a plus de choses, elle s'enrichit, son commerce se voit récompensé de son succès et elle pense a se lancer dans l'aventure d'au delà des frontières de Dorne. Bientôt elle réalisera son rêve, possèdera une grande maison et pourra enfin se reposer, avoir un toit et ne pas se soucier de la famine. Elle consolera cette orpheline en elle qui n'a jamais su trouver sa place nul part.

Un périple qui durera un an sans doute, où elle prévoit de passer sur les terres de L'Orage, Peyredragon et les terres de l'Ouest où paraît il la noblesse pourrait être bonne cliente de ses produits. Un éloignement avec l'élu de son cœur qui sera difficile a vivre, mais elle pourra lui envoyer des lettres bien plus facilement, elle se promet de lui raconter ses aventures et en même temps désire qu'il lui raconte son quotidien a lui, jusqu'à son retour... « Je suis déjà vêtue de tes baisers mon roi...Cela ne suffit il donc pas ? » Elle ouvre les pans de sa serviette, pour lui montrer ses plus beaux atours invisibles a l'œil nu.

Le présent de ma reine des fleurs est bien plus inestimable que le faucon que je lui ai apporté. En effet, ce tissu d'une qualité sans égale provenant probablement d'Essos ou de l'un des meilleurs artisans de la Principauté a été travaillé avec force d'abnégation et d'affection par la jeune femme qui seule était capable de faire battre la chamade à mon palpitant pour ne pas dire carrément lui faire danser la sarabande. Et ce sans le moindre effort apparent de sa part tant rien que sa simple présence suffisait à m'enivrer complètement. Elle était telle que le simple mouvement de ses cheveux retombant sur ses épaules nues ou l'espièglerie dans ses prunelles sombres suffisaient à me faire tourner la tète. Pour en revenir à mon cadeau, ce dernier était digne d'un véritable prince et je devais bien confesser en toute sincérité qu'il me faisait me sentir comme tel. Plein de morgue aristocratique j'entreprends d'admirer la finesse admirable avec laquelle les points avaient été cousus avant de reporter mon attention sur ma compagne de cœur soudainement bien silencieuse. Son exclamation de surprise me tire un sourire amusé bien que le compliment me touche profondément et eut pu m'empourprer les joues si mon teint me le permettait. Je n'étais pas le moins pourvu des hommes mais sa réaction me parut excessive. "Si je suis beau ma douce, cette beauté ne saurait atteindre le dixième de la tienne." Constatant qu'elle observe son travail avec une attention toute professionnelle je prends sur moi de me tourner et de lever les bras avant de faire quelques pas afin qu'elle puisse jauger plus aisément de la magnificence excellente de son œuvre. "Il semblerait en effet mon aimée que cela soit le cas. Pour ma part, je pense devoir encore explorer davantage le votre afin de le connaitre par cœur." Son sourire éclatant m'apporte encore plus de félicité tandis que ses lippes se posent sur les miennes. Levant une main de manière nonchalante suite à sa remarque sur ses présents, je me fend d'un haussement d'épaule signifiant que tout cela n'était pas grand chose pour moi. "Je ne saurais jamais assez te gâter ma reine des fleurs." Jasmyne sait que malgré ce sermon je ne renoncerais guère à l'idée de lui manifester mon amour de mille manières différentes et que l'une d'entre elles est de la couvrir de présents. 

Une fois ses atours trempées par ma malice récupérée, je lui emboite le pas vers la cariole alors qu'elle s'emmitoufle dans le drap éponge. Repérant le feu du camp de mes hommes, j'hoche la tète d'un air satisfait en sentant l'effluve caractéristique d'un ragout de lapin. Ils allaient s'ennuyer durant ces quelques jours au sein de ce paradis reculé de la Principauté mais cela leur ferait du bien de se ressourcer dans le plus grand des calmes. Une fois dans la cariole, ma mie se laisse choir dans un des épais coussin orientaux de ce salon semblable à celui des pavillons des camps de marchands ou de nobles lorsqu'ils campent dans le désert. Je laisse mon regard contempler avec admiration les lieux en constatant avec une satisfaction certaine que le nombre de biens se sont multipliés signe évident d'une prospérité pour la jeune marchande. 

La fierté ne tarde point à se succéder à la mélancolie de retrouver ce palais mobile après tant de temps à s'en languir. Les odeurs suaves des produits entreposés et des fleurs rassemblées s'insinuent dans mes narines en une frénésie olfactive. Je parviens à en reconnaitre quelques unes de mémoire mais échoue à en déceler de nouvelles. Reportant finalement mon attention sur la jeune femme espiègle toujours aussi désirable, je m'incline respectueusement et réponds. "Je vous sied grée de cette invitation en votre demeure ma dame. Ce palais est à votre image fascinant et chatoyant, mystérieux et rassurant, chaleureux et agréable." Je ne connais pas grand chose du passé de ma reine des fleurs car elle ne s'était jamais épanché sur le sujet. J'avais jugé bon de ne pas l'enquiquiner à ce sujet car il ne me regardait probablement pas. Elle m'avait confiée par missives son projet de traverser le continent. Projet ambitieux qui pourrait bien la propulser au rang de prospère bourgeoise de la Principauté mais qui me priverais hélas de sa délectable autant que salvatrice présence. Le véritable amour étant ce qu'il était je ne pouvais chercher à l'empêcher de réaliser ses ambitions comme je savais qu'elle ne s'opposerait pas aux miennes le jour venu. Lorsqu'elle ouvre le drap la recouvrant, je dois me mordre les lippes pour me contraindre à la discipline avant de poser une main sur mon coeur et d'afficher une moue abattue. "Ma sublime hotesse. Pourquoi me torturez vous ainsi ? Bien sur que mes baisers sont la plus belle de vos tenues. Cependant, devant mes hommes cela risque de ne point suffire." M'accroupissant à sa hauteur, je me mets à l'embrasser dans le cou puis sur le buste pour finir par ses lèvres avant de parvenir à m'arracher à l'hypnose de sa beauté vénérable pour sortir de la cariole et aller chercher un paquet attaché à ma selle. Une fois de retour je lui tends la robe aux couleurs de ma maison cousue par la meilleure couturière de la capitale dans un tissu noble et confortable aussi léger que de la soie. Bien sur, il faut d'abord qu'elle déchire le paquet. Guettant sa réaction, je m'assois à mon tour sur un des coussins et la contemple avec appréhension. "Allez y ma douce. C'est certes moins extravagant qu'un faucon mais j'espère que cela vous plaira." 
 

Il lui renvoie toujours ses compliments, cet amoureux transi qu'il est n'a de cesse de la faire rougir, mais il place sa beauté en dessous de la sienne alors que pour elle c'est tout le contraire. Il est certainement celui qui attire le plus les regards, sa personne est captivante, son aura envoutante. Nul doute que les femmes soient a ses pieds. Mais elle est chanceuse puisque c'est elle qui a retenu son attention. « Tu es trop modeste...Tu as fière allure et tu as un physique a couper le souffle. » Elle lui répond en toute sincérité, Moran est très bel homme, charmant et séduisant, charismatique. Ainsi toute sa vie lui sera en mémoire le jour de leur rencontre où en fier cavalier ses yeux n'ont pas su se détacher de sa silhouette conquérante et de son regard perçant. Elle pourrait lui décrire son image a travers ses yeux, cela aurait été pareil au récit descriptif d'un dieu. L'amour ne lui met pas de filtre, c'est un très bel homme et c'est un fait. Ainsi les présents n'ont pas fini d'être distribués et pour remplir le ventre de son aimé aussi ils se dirigent vers son petit campement. Partculièrement de bonne humeur depuis son arrivée, elle se fait hôte dans son palais infini dans les Dunes. Son charmant invité a l'air d'apprécier la décoration, elle l'observe ainsi prendre ses marques, l'observe avec affection.

A ses petites provocations elle le voit réagir, toute fière de sa bêtise pour l'attirer dans ses filets de séductrice. Son regard brillant se voit embelli d'un large sourire amusé. Elle hausse les sourcils, puis il se baisse vers elle, ne pouvant trop résister a son appel. Ainsi quelques baisers déposés sur sa peau la font réagir d'un désir unique et qui ne semble jamais trouver de sassiété. Impossible. Un baiser sur son buste lui donne l'impression que son cœur va bondir de sa poitrine, elle ferme les yeux, s'en  délecte, sa peau se recouvre d'un frisson exquis. Son cœur lui appartient...Elle se laisse aller dans de douces pensées, réminiscences de ces instants passés dans l'Oasis. Puis il s'en va quelques instants, la jeune femme l'observe partir et le voit aussi revenir, un paquet a la main. La marchande sourit, intriguée, elle a hâte de découvrir.

Jasmyne se redresse, venant prendre entre ses mains le paquet qu'il lui tend. Ses yeux brillants se posent dessus, elle remarque avec quelle attention cela a été emballé pour elle. Délicatement elle retire ce qui l'enveloppe et ses yeux se posent sur un magnifique tissu aussi aux couleurs de sa maison. Ses doigts glissent sur la texture du tissu, elle ne fait pas parti de sa maison mais en l'intégrant de cette manière, elle est très touchée. La Dornienne se pince les lèvres, remettant derrière son oreille une mèche de cheveux venait gêner la vue de cette merveilleuse robe. « En suis-je digne mon amour ? » Porter les robes qu'il lui offre est une chose, porter les couleurs de sa maison en est une autre. Elle est émue, très émue, il peut le voir aussi. « Merci.... » Jasmyne vient embrasser longuement ses lèvres en guise de reconnaissance, les mains légèrement tremblantes elle se saisit du tissu et se lève pour le porter avec l'attention la plus délicate. Le tissu est si doux et soyeux sur sa peau, les couleurs fabuleuses et la fabrique de très haute qualité. Jasmyne prend le temps de savourer la sensation ressentie d'avoir été habillée par son aimée, dans ces couleurs là, presque symbolique pour elle. «C'est un véritable honneur que de porter les couleurs de ta maison et cela me rend heureuse que tu me fasses confiance pour les porter avec dignité. » Elle sourit, admire de quelle façon elle a été taillée pour son corps, de quelle façon cela la rend belle. C'est un tissu bien trop noble pour son rang, mais Jasmyne se fiche de ça elle aime ce rendu, et si Moran le lui offre c'est qu'elle peut la porter. « Elle est  vraiment magnifique. » Alors elle la garde, ne désire pas l'enlever et puis avec ceci, ils sont tous deux assortis, comme un vrai couple marié.

Elle soupire de bonheur, les joues encore rougissantes d'émotion, elle a du mal à arrêter d'en observer tous les petits détails. Elle aime les jolis vêtements, quand elle était petite elle regardait ces belles Dames aller dans la ville, elle les observait dans leurs jardins avec une envie folle. Elle se disait qu'un jour elle serait comme elles une motivation qui a engendré un caractère déterminé et un goût pour le travail. Mais elle ne prend pas plus de temps pour s'admirer, sait l'estomac de son aimé criant famine, elle lui a promis un bon repas. Jasmyne s'approche de son feu de camp et déterre de sous les cendres un pain traditionnel du désert qu'elle avait préparé avant sa venue en vue du repas du soir. Avec un drap sur sa tenue, elle veille a ne pas se tâcher mais a l'habitude de travailler proprement, utilise un baton pour le surprlus et un chiffon propre pour aller dans le détail. Mais pas que, elle déterre aussi un plat, veillant a ne pas se brûler. Le sol du désert est le meilleur des fours. Pour le pain ça va assez vite mais pour des plats comme ça il faut plusieurs heures de prépration, notamment quand il y a de la viande. Elle ouvre le plat fermé en terre cuite et se dégagent alors de fabuleuses fragrances de légumes cuits, de viande tendre et d'herbes aromatiques. Par défaut de métier, elle ne peut s'empêcher de prendre le temps d'humer la bonne odeur et parvient à décortiquer chaque facette, vérifie que ces dernières ont dégagé de leurs molécules odorantes ainsi qu'elle le voulait. Elle prépare rapidement de la semoule avec de l'eau bouillante et sert dans une assiette, recouverte généreusement de sauce issue des légumes et de la viande qu'elle tend a son aimé avec un morceau de pain avant de s'en faire une également aussi. « J'espère que cela ravira vos papilles mon prince du Désert. » Ce n'est sans doute pas a la hauteur des riches banquets, mais de part son métier, sa cuisine est parfaitement parfumée et cuisiner ainsi dans le désert n'est pas donné a tout le monde. A force d'y être elle a appris, maintenant elle peut y vivre sans le moindre problème. « Mange a ta faim mon aimé, tu as beaucoup voyagé. »

Mes yeux se fixent sur le visage ravissant de ma reine des fleurs tandis qu'elle s'attaque au paquet avec fermeté et détermination mais non sans grâce comme si tout ce qu'elle faisait était empreinte de cette douce harmonie qu'elle dégageait en toutes circonstances. Impatient de pouvoir admirer sa réaction mais néanmoins un brin tendu face à la potentielle perspective d'un refus justifié par une différence de rang ou de conscience trop excessive des limites de notre société. Pour moi, il s'agit d'un présent très important en cela qu'il s'agit d'une sorte de reconnaissance officielle de ma compagne de cœur. Chaque fois qu'elle la porterait ou qu'elle se trouve, les gens doté d'un minimum de sens de l'héraldique l'associeront à la maison Toland. Que cela plaise ou non, je n'en avais cure car eh bien j'étais l'actuel seigneur de la maison et en tant que dirigeant je pouvais faire ce dont j'avais envie. Me figurant également que cela lui assurerait une protection supplémentaire face aux risques d'une vie de voyage pour son commerce, j'étais particulièrement fier de ma manœuvre. Certes, je comptais quelques inimités à mon actif notamment en raison de mon caractère parfois fantasque aussi bien que mon ambition dévorante cependant guère au point de déclencher des représailles. Bien au contraire, en affichant mon blason aux yeux du monde Jasmyne passerait du statut de proie facile pour des malintentionnés à protégée d'une ancienne et vénérable maison noble Dornienne. Sans oublier que le monde saurait qu'elle est mienne. Réflexe profondément masculin que celui de vouloir affirmer son statut en lien avec une relation intime. J'espérais que l'on y réfléchirait à deux fois avant de venir la courtiser. Ce qui ne pouvait décemment point manquer d'arriver au vu de son incomparable beauté.

Je guette sa réaction avec l'attention d'un fauve tandis que les morceaux de l'emballage de mon présent quitte ses bras pour atterrir sur le sol tapissé de la cariole. Je retiens mon souffle durant de longs instants alors que ses yeux brillants se posent sur la robe entre ses doigts graciles. Une mèche retourne à sa place légitime derrière son oreille d'un geste mécanique et ses lippes désirables sont soumises à la pression d'une morsure instinctive. Sa question me rassure quant au fait qu'elle ne compte pas rejeter mon présent par crainte des cancaneries boucanières des observateurs extérieurs aux museaux tellement longs qu'ils devraient atteindre l'œil de leur voisin. "Je ne connais point de femme plus digne d'afficher mes couleurs dans toute la Principauté. Finalement, il semblerait que moi aussi je connaisse vos mensurations sur le bout des doigts ma douce." Fais je avant de sourire face à son émotion à peine contenue. Un baiser langoureux vient récompenser mon attention sincère et je savoure ces lippes tentatrices et réconfortantes comme s'il s'agissait de notre premier. Puis, je l'observe agir avec une certaine déférence envers le tissu cousu par le meilleur maitre artisan de la capitale. Je lui laisse le temps d'en apprécier la qualité ainsi que la sensation soyeuse comme de l'eau. Le jaune de la maison Toland côtoie l'émeraude du dragon anthropophage en un magnifique tourbillon de soierie. Je l'imagine presque déjà dans cette tenue. Elle aurait l'air d'une reine. Statut qu'elle a déjà à mes yeux dans la passion de mes sentiments. "Tu as toute ma confiance en effet. Je sais que tu la sublimeras sans le moindre souci et que tu rendras honneur à ma maison par la même mon aimée." Elle ne tarde pas à se glisser dedans et je dois reconnaitre qu'elle est à couper le souffle. D'ailleurs, j'en ai littéralement le souffle coupé dans tous les sens du terme. Elle épouse sa silhouette à la perfection au millimètre près. Le tailleur avait vraiment réalisé un chef d'œuvre. Mais il me le devait bien car j'avais plaidé sa demande à la cour. Jasmyne n'a rien à envier aux femmes nobles dans pareils atours et serait même bien plus gracieuses qu'elles. "C'est toi qui la magnifie Jasmyne je puis te l'assurer."

Mon amante ne perd pas plus de temps en auto admiration de sa superbe personne et rejoint l'espace lui servant de cuisine. Après avoir soigneusement recouvert sa tenue d'apparat d'un drap afin de ne point la souiller malencontreusement elle déterre du pain et un plat des cendres du désert. Ma lune est une véritable enfant du désert car à l'instar des femmes de la Principauté elle maitrise parfaitement nos traditions et nos coutumes. Elle a ce sable dans le sang et cela se ressent dans sa manière de faire et ses réflexes. Je suis béat d'admiration devant son habileté presque mécanique ainsi que le fait qu'elle parvient à garder son éclat tout en réalisant une pareille tache routinière. Cette simplicité m'apaise. Rien n'est compliqué lorsque je suis en sa compagnie. Le monde devient soudain si facile. Plus rien ne m'écrase de sa chape de plomb. Peut être est cela le bonheur dont nous abreuvaient nos penseurs ? Assis sur un large coussin d'une mollesse surprenante je la contemple s'affairer avec efficience et célérité. Un sourire satisfait étire mes lippes alors que de doux effluves de viandes et d'épices parfaitement dosées atteignent mes narines. Mon estomac semble prêt à bondir hors de son emplacement au moment ou mon hôtesse me sert un plat généreux de semoule agrémenté de viande le tout baignant dans une appétissante sauce aux légumes renforcé d'un bon morceau de pain. J'attends qu'elle se soit également servie avant d'attaquer sans fausse pudeur mon repas. Le gout divin de cette cuisine simple mais parfaitement exécutée et aussi généreuse que délicieuse me pousse à laisser échapper des soupirs de ravissement entre deux bouchées. "Ravir mes papilles. Ravir mes papilles. Mais ma lune. Mes papilles sont en extase. Je crains de vouloir me montrer impoli en me resservant encore et encore." Nous savourons nos plats respectifs dans un silence relatif à peine rompu par nos mastications et le bruit de nos mouvements. "Je suis toujours choyé quand nous nous retrouvons. Ce voyage n'était rien à coté du plaisir de te retrouver. Si tu savais comme je me suis langui de toi... Raconte moi tes progrès ma douce. Je vois que tu as acquis de nouvelles marchandises. Les affaires se portent bien ? J'espère que personne ne te cause du souci là bas dans l'ouest. Si n'importe qui t'importune tu dois me le dire mème s'il s'agit de quelqu'un d'important. Rassure moi que tu as au moins une dague avec toi. Les routes ne sont pas toujours sures malheureusement. Je me suis fait un sang d'encre. Par les Sept ! Comment fais tu pour préparer aussi bien ?"
 
 

Jamsyne se sent comme une princesse ainsi vêtue, elle chérira cete robe tout comme les autres qu'il lui a offertes, mais celle ci a une symbolique plus forte puisqu'elles sont aux couleurs de sa maison. Elle se demande quel est le message derrière cela, mais y voit une certaine acceptance qui vient l'émouvoir sincèrement. Il est sa patrie, mais s'il l'accepte dans la sienne alors elle se sent plus honorée encore. Les seigneurs lui feraient sans doute bien des remarques de voir une fille de son rang habillée de tels nobles tissus, mais si Moran estime qu'elle en est digne, aucune rumeur ne saurait la déstabiliser. Elle se promet de la porter durant de grandes occasions, elle la portera fièrement et n'hésitera pas a en décliner sa provenance. Un cadeau inestimable, de la part de l'élu de son cœur. Jasmyne a les joues roses de joie, n'a de cesse de contempler le rendu, les détails, se sent si belle et si bien dedans. Il a vu juste et effectivement lui aussi connait bien des mensurations. Quelques baisers de remerciements, elle n'oublie pas qu'il a faim et s'affaire a déterrer le repas du four de sable. Les braises cuisent les aliments lentement, permettent de conserver de manière efficace toutes les saveurs.  Ainsi le parfum qui s'en dégage lui vient au narines, lui met l'eau a la bouche. Elle aussi elle a faim, sans doute moins que lui car elle n'a pas chevauchée aussi longtemps sans pause. Il s'endormira le ventre plein ce soir.

Avec un soin qu'il lui connait, elle lui prépare une belle assiette et s'en sert une également, il y a encore quelques portions disponibles, dans le cas où la gourmandise les appelle. Aussitôt les premières bouchées, son aimé s'esclame et elle a rapidement son avis concernant sa cuisine. Un rire joyeux s'élève, Jasmyne est ravie d'avoir conquis son estomac en plus de son cœur. Assez fière d'elle de savoir satisfaire un Seigneur comme lui qui doit avoir l'habitude de mets fins et qui doit sans doute avoir les papilles bien assez développées. La cuisine de Jasmyne est familiale et généreuse. Dans le désert il y a plus de contraintes mais a force de le pratiquer elle arrive a faire facilement ce genre de plat. « Mange a ta fin mon aimé, ressers toi autant que tu veux. » Elle sourit, elle même commence aussi a manger et se régale. Elle ne savait pas quand exactement il serait a ses côtés mais dans le doute elle a fait attention a cuisiner de bons plats pour s'assurer qu'il puisse bien manger. Et le voir ainsi ravi réchauffe son cœur, il se gonfle d'orgueil. Après quelques instants a savourer en silence leurs plats, Moran brise a nouveau le silence, faisant remarquer qu'elle le gâte toujours. C'est qu'elle aime prendre soin de lui, comme le ferait une épouse, elle le fait par plaisir et parce qu'elle est une personne bien assez généreuse. Il y a même des gâteaux fait de ses petites mains pour lui et elle a aussi pensé a ses hommes qui méritent aussi quelques douceurs en compensation et pour les remercier de leur permettre de se retrouver ainsi. Il prend de ses nouvelles, il constate ses quelques progrès, elle est ravie alors qu'il le remarque. « Je travers Dorne de long en large et en travers toujours, mais maintenant on connait mon nom. La dernière fois que l'on s'est vu je faisais uniquement les marchés, maintenant ma clientèle est passé a la noblesse et les bourgeois qui sont très friands de parfums et d'aphrodisiaques que je développe depuis peu d'ailleurs. » Elle sourit, elle ne pensait pas réussir dans ce domaine là puisqu'il est difficile de pratique. Mais ses connaissances de jour en jour se perfectionnent. Puisqu'elle a appris a lire, elle consulte bien des manuscrits et cela lui est également d'une aide précieuse. « Mais je n'avais pas pris en compte les conflits, parfois je me retrouve devant des routes fermées et je perds du temps. Je me sens un peu stupide mais je n'y connais rien a la politique, et encore moins la géopolitique. » Jasmyne est une personne douée de ses mains, mais le reste elle n'a pas appris, elle sait que des terres s'étendent au nord, elle ne connait pas tous leurs noms et encore moins les alliances.

« Je ne sais pas me battre mon amour, que ferai-je donc avec une dague ? » Elle a pourtant déjà été victime de brigands, elle a constaté que jeter du parfum dans les yeux est une arme redoutable. Il réitère ses compliments pour le plat, de nouveau lui arrache un sourire. « Tu veux connaître mon ingrédient secret ? » Elle demande avec une pointe de mystère. Elle se redresse et vient lui murmurer quelques mots a l'oreille « beaucoup d'amour. » Un sourire, de nouveau, elle reprend sa place près de lui, ses yeux brillants d'affection à son égard peine à se détacher de ses iris clairs avant qu'elle ne continue de se nourrir. « Et toi mon amour ? Quelles sont les nouvelles a Spectremont ? Tes enfants vont bien ? »

Elle aimerait les rencontrer un jour, voir ces beaux visages dont il lui parle parfois. Elle se demande parfois si elle sera mère un jour, elle a ce désir, après tout elle est dans la fleur de l'âge. Jasmyne apprécie fort bien la compagnie des enfants, elle est douce et pédagogue, se voit souvent a travers eux, les traite comme elle aurait aimé être traitée : avec beaucoup d'amour et d'attention.

Ma reine des fleurs est absolument époustouflante dans ses nouveaux atours aux couleurs du dragon d'émeraude. A mes yeux, si la robe en elle-même était bel et bien un chef d'œuvre de couture luxueuse c'est bien le fait que ce soit la jeune marchande qui l'arbore qui la rend éminemment exceptionnelle. Je suis profondément persuadé qu'une autre femme que mon aimée ne saurait pas étinceler ainsi dans cette débauche de tissu hors de prix. Et ce qu'elle soit noble, bourgeoise, princesse ou qu'importe. Car, cette tenue d'apparat a été faite spécialement pour la conquérante de mon âme. En effet, ce tailleur fort réputé à travers toute la Principauté pour ses œuvres sans équivalents possédait un véritable don. Celui de pouvoir transcender la nature morte et inanimée du tissu pour le rendre à l'image de sa propriétaire. Je n'y avais donc guère été de main morte au niveau des qualificatifs élogieux en la faveur de ma lune tandis que le vieil homme encore vaillant de ses mains comme de son esprit m'avait interrogé sur l'heureuse élue d'un tel présent. Je me remémore un fugace instant son sourire en coin témoignage d'un amusement quant à la propension de la jeunesse à s'emballer pour les affaires de coeur. Nul doute qu'il devait se figurer avec un brin de cynisme que je réservais ce cadeau à quelque dame de mon rang que je souhaitais courtiser. Cependant, rien n'aurait pu me préparer à pareil tableau irréel. Jasmyne rayonne à l'instar d'un astre flamboyant dans ce mélange d'ocre et de vert profond. Ce n'est pas la robe qui la sublime mais elle qui sublime la robe et l'émotion me prend aux trippes alors que j'affiche une expression d'admiration béate tandis qu'elle m'arrose de baisers de remerciement. Nous voilà assortis comme un couple marié à cela près qu'il s'agit d'un mariage secret connu seulement de nos deux cœurs. 

La cuisine de mon amante est aussi riche que généreuse et ce quand bien même elle a du se contenter d'un nombre limité d'ingrédients contrairement aux cuisinières de ma demeure ancestrale. Aussi, je ne parviens point à faire preuve de mesure dans ma délectation acharnée de ce repas semblable à un don du ciel à l'issue de ma chevauchée effrénée pour la retrouver après si longtemps. Je manque cruellement de manières raffinées en cet instant précis. Faisant clairement fi de l'étiquette à laquelle je suis pourtant soumis depuis ma plus tendre enfance. Qu'il est rafraichissant de pouvoir se laisser aller ainsi à la simplicité de la vie loin des carcans suffocants de mon milieu d'origine. Mon regard chargé d'une adoration évidente pour cette jeune femme capable de me faire renaitre et apprécier des aspects négligés de l'existence humaine se pose sur la maitresse des lieux tandis que son rire joyeux aussi chantant que mélodieux ne s'élève dans l'intimité chaleureuse de son foyer mobile. "Je compte bien faire honneur à ton talent ma lune. Ne t'inquiètes pas pour cela. Cruauté ! A présent, en plus de ta présence je me languirai également de ta cuisine." Son sourire harmonieux me donne envie de revenir déposer un baiser passionné sur ses lippes tandis que la satisfaction pleine de fierté sur ses traits infuse une vague d'affection en moi. Ma reine des fleurs ferait une formidable épouse et immensément chanceux l'homme qui aurait l'honneur insigne de la compter pour femme. Alors que je me régale sans la moindre gène, je prie silencieusement les Sept pour les remercier de l'avoir placée sur ma route et qu'aucun audacieux ne se soit montré suffisamment habile pour lui ravir son cœur. Réflexe profondément masculin nimbé d'égoïsme que celui-ci mais je ne puis m'en empêcher. Ma douce me comble de tant d'attention et d'affection que je me sens férocement chéri. Il s'agit d'une redécouverte d'une sensation oubliée depuis trop longtemps. Je me fais le serment de lui rendre au centuple tout cet amour. 

"Tu ne ménages guère tes efforts ma mie. Je me souviens la manière dont tu tentais d'attirer les chalands sur la place du marché le jour de notre rencontre. Ce n'est que justice que tu sois parvenue à t'élever par ton activité. Il est vrai que mes pairs comme la bourgeoisie marchande adorent ces produits délicats notamment les dames mais point seulement car rien n'est plus agréable que de sentir une effluve suave dans ses appartements ou que son épouse soit semblable à une fleur. Ton talent en la matière est manifeste ma reine des fleurs. Je suis persuadé que ce n'est que le début. Et qu'un jour tu posséderas même ta propre compagnie. Bien que tu ne sois pas la seule marchande dans ce domaine tu es de loin la meilleure." J'enfourne une cuillérée de semoule et de viande dans ma bouche et prends le temps de la savourer pleinement avant de reprendre dans la foulée. "Ne me dis pas que tu as utilisé un aphrodisiaque sur moi ma lune. Ce serait gaspiller de la ressource. Je n'en ai nullement besoin. Tu es mon aphrodisiaque. Mais si tu as besoin d'un cobaye je suis ton homme." Un éclat goguenard dans mes prunelles ambrées, je lui offre un clin d'œil complice promesse d'une reprise de nos ébats passés. Rompre le moindre contact avec était aussi douloureux que recevoir un coup de dague dans le flanc tant je l'avais dans la peau. Et ce encore davantage lorsqu'elle était aussi proche de moi et non plus à des centaines de kilomètres. "J'ai d'ailleurs quelques commandes de bourgeoises de ma cité pour toi. Je leur avais fait découvrir ceux que tu m'avais offerts la dernière fois. Elles ne jurent plus que par toi." 

Cette activité d'aphrodisiaque semblait ètre une nouveauté car elle ne m'en avait point parlé avant ce jour. Mais, je ne doutais néanmoins pas le moins du monde qu'elle parviendrait à s'en sortir puis à exceller. Jasmyne était une jeune femme habile de ses mains, vive d'esprit et très encline à l'apprentissage comme elle me l'avait prouvée en apprenant à lire par ses propres moyens sans me demander mon aide. Elle était proprement incroyable et me bluffait littéralement autant qu'elle m'emplissait de fierté. Son humilité sincère quant à ses lacunes dénotait également d'une grandeur d'âme. "Tu n'as pas à te sentir stupide ma douce. Nous sommes un peuple querelleur et rancunier prompt à dégainer le sabre pour le premier motif venu. La vie est ainsi faite nous avons le sang chaud à l'image de notre contrée. Je te rassure même des gens de pouvoir sont parfois perdu face à ces questions politiques et conflictuelles. Alors ne te rabaisse pas s'il te plait. Tant que tu prends le chemin alternatif le plus sur c'est tout ce qui importe. Je peux t'instruire en la matière si tu le désires. Et te donner un sceau de messager de ma maison afin que tu puisses traverser certaines zones. Cependant, je préfèrerai que tu les évites. Mon esprit serait plus en paix ainsi." La complexité du monde peut souvent paraitre écrasante aux yeux des néophytes. Il faut dire que ce sont les hommes de mon rang qui ont à se préoccuper de ce genre de chose. Le peuple quant à lui avait ses propres préoccupations non moins nobles et essentielles. Et notre richesse ne provenait pas de nos terres mais de nos gens. "Je pourrais t'apprendre les bases ma douce. Je serais bien plus rassuré si tu en portais une sous les tissus de tes tenues." Je ne puis qu'espérer que son chemin soit paisible et éclairé par les Sept cependant les réalités étant ce qu'elles étaient mon inquiétude ne saurait disparaitre en la sachant sur les routes la plupart du temps. Mon instinct protecteur atteignant son paroxysme à son sujet. "Je m'en doutais ma lune. Et c'est avec amour que je vais continuer de m'en régaler." 

Son baiser et le souffle au creux de mon oreille me pousse à vouloir reprendre nos caresses et nos embrassades mais sa question sincère me coupe dans mon élan. "Les membres de ma maison se portent bien ma reine des fleurs. Nous sommes en deuil car la Principauté a perdu son prince héritier et la vieille princesse Meria. Ma fille son homonyme est abattue car elle sait que je l'ai nommé ainsi en son honneur. Spectremont est agitée à l'instar du reste du pays d'une furieuse envie de vengeance contre les coupables de ces assassinats. Seulement, nous ne les connaissons pas aussi la spéculation étant bien mauvaise conseillère. Il se pourrait que la guerre éclate de nouveau prochainement soit avec le Bief soit avec l'Orage. Quant à mes fils, ils se portent bien mon aimée. De vrais petites terreurs insupportables... Pleins d'énergie, rebelles, téméraires, charmeurs et braillards... De bons Toland. Je vais bientot devoir confier les deux premiers à des chevaliers pour qu'ils deviennent écuyers. Je pense aux Montrbrun et aux Dalt. J'ai des liens de sang avec la maison Dalt du coté de ma mère. Tu les rencontreras un jour. Je pense qu'ils t'aimeront bien." 
 
 

Voir son aimé se régaler est un vrai plaisir et tandis qu'ils partagent le repas, la conversation repart sur les progrès de Jasmyne. Elle n'est plus la petite marchande des météores qu'il a connu, elle s'est perfectionnée et lui raconte un peu ses dernières aventures. Elle voit son sourire complice quand il lui parle de ses aphrodisiaques. Il est également son aphrodisiaque, entre eux nunl besoin de cela pour éprouver du désir, parfois c'est utilissé comme amplificateur de sensations. Et elle sourit, en souvenir des moments passés il y a tout juste quelques instants. Il est prêt à éventuellement tester si elle a besoin de cobaye et nul doute qu'ils en feront bon usage. « Oh il se pourrait que cette boisson que j'ai préparé en contienne juste un peu ! » Elle hausse les sourcils et lui montre la gourde pleine a disposition a côté de l'eau naturelle. Rien d'extraordinaire, juste de quoi percevoir chaque partie de son corps se réchauffer de manière agréable comme lorsque l'on plonge dans un bain chaud. Cette même sensation de bien être qu'elle a su retranscrire par un dosage précis et léger. « Si tu as envie d'essayer tu le peux, mais tu l'as si bien dit, nous n'en avons pas besoin.... » Le désir qui gravite autour de leurs deux personnes est suffisamment fort pour s'en passer, déjà trop de temps s'est écoulé sans qu'elle ne puisse avoir accès a sa peau de ses caresses ou de ses baisers et cela la démange encore d'être tout contre lui. Jasmyne ignorait que cela même était possible, qu'elle en vienne jusqu'à en avoir les nuits hantées de son souvenir et de ses beaux yeux la couvrant d'attention tandis qu'elle touche les étoiles du bout des doigts. Ses joues rosissent légèrement, elle se concentre sur sa nourriture pour ne pas bousculer les choses, savoure tout aussi bien sa présence simplement, apprécie de le voir dans son plus grand naturel. Elle est ravie de savoir qu'il est parvenu a lui créer de la clientèle pour elle, un large sourire surpris se dessine sur son visage. « Tu me présentera cette commande et si tu le souhaites tu pourras m'aider a les confectionner, tu seras surpris de découvrir les nouvelles essences que j'ai su créer. » Elle cherche les fragrances dans les quatre coins de Dorne, récemment s'est mis a rajouter des épices et a découvert que le safran associé au lys faisait des merveilles olfactives.

Jasmyne lui donne quelques nouvelles de ces derniers mois passés, un peu honteuse de ne pas avoir plus de culture en politique qu'en géopolitique, dernièrement son chemin a un peu été improvisé a cause de cela et parfois elle a fait de grands détours qu'elle aurait pu éviter. Il la rassure, même les concernés sont parfois perdus alors une banale fille du peuple qui ne reste pas suffisamment au même endroit pour apprendre les nouvelles, c'est en réalité sans doute normal qu'elle n'y comprenne rien. « Je recevrai ton instruction avec plaisir mon Prince du désert. C'est généreux de ta part de m'offrir un sceau, cela me permettra sans doute de rallonger les distances. Il y a tellement de détours que j'ai été forcée de faire...Cela me soulagera grandement» Heureusement qu'elle sait vivre dans le désert, elle aurait probablement péri de nombreuses fois si elle n'était pas au fait. Quand a savoir se battre, là aussi il lui propose d'être son instructeur. Elle sourit, elle n'aura certainement jamais son niveau, mais savoir se défendre lui sera sans doute très utile.

« J'accepte mon amour, je ferai en sorte d'être bonne élève afin que tu sois fier de moi. » Cette semaine sera donc riche en activités. A condition qu'elle ait suffisamment de réflexes pour exceller dans l'art du sabre. Mais en danseuse amatrice, elle sait coordonner ses mouvements, son corps est agile et finement musclé bien qu'elle ne soit pas très grande, elle pense pouvoir s'en sortir avec une bonne volonté et du dynamisme. Un entrainement a l'aube après s'être longuement calinés pourrait leur permettre de bien commencer la journée peut être ? A voir, car pour le moment ils savourent juste la présence de l'un et de l'autre, son aura protectrice lui donne pourtant l'impression que rien ne pourra jamais lui arriver, protéger par le bouclier invisible de son amour. Hélas ce n'est pas aussi simple et il n'est pas a ses côtés pour veiller a sa sécurité. Elle va s'enrichir encore et les attaques de brigands peuvent également s'intensifier avec le contexte de guerre.

L'oreille est tendue, attentive quand il parle de sa patrie et de sa famille. Son expression change du tout au tout quand il parle du deuil accablant sa maison mais revient dès qu'il parle de ses enfants et comment ils grandissent. Elle aurait tant aimé faire parti d'une famille comme la sienne étant enfant, même si cela lui a permis de vivre ce qu'elle vit aujourd'hui cela lui aurait causé bien moins d'ennuis et la vie aurait peut être été plus facile. «A n'en point douter ils tiennent de toi...» elle le taquine un peu concernant ses fils «J'en serai ravie mon aimé, depuis le temps que tu me parles de ta forteresse et de tes enfants, je suis curieuse et un peu intimidée de les rencontrer, ils vont sans doute se demander ce que je fais près de toi. » Les rencontrer lui permettrait de mettre un visage sur ces prénoms qu'elle entend souvent d'entre ses lèvres, elle a envie de découvrir tout son univers et rencontrer les gens qu'il aime, qui lui tiennent a cœur.

Jasmyne le laisse ainsi manger à sa faim et se propose même de le reservir s'il désire combler un peu plus son appétit ou par gourmandise. «Attends moi je reviens» la jeune femme se lève pour monter dans sa cariole et se saisit d'une assiette recouverte garnie de gâteaux dorniens. Puis elle quitte un instant l'homme de sa vie pour aller déposer le présent auprès de ses hommes de main. Ainsi elle les salue timidement avant de se retirer en silence. Une attention pour les remercier de ce qu'ils font et qu'ils aient la patience pour les laisser profiter de ces journées là entre eux. Moran est leur seigneur, ils lui obéissent mais elle ne peut s'empêcher de se sentir reconnaissante puisqu'ils veillent à leur protection et a leur sérénité. Un sourire aux lèvres, la voilà qui revient et son coeur se serre d'amour dès l'instant que ses yeux se posent sur son magnifique dieu. « N'aies point de jalousie mon amour il y en a tout autant rien que pour toi» Ainsi la marchande dévoile, tout en sortant une seconde large assiette de ces pâtisseries au miel parfumées a la fleur d'oranger qu'elle emmène ainsi près d'eux, des douceurs pour terminer le repas. Jasmyne revient prendre place a ses côtés, quand il a terminé retire son assiette afin de poser sa tête sur ses genoux. Elle prend l'un de ces petits gâteaux et le porte aux lèvres de l'élu de son coeur bras tendu. « J'ai amélioré la recette, dis moi ce que tu en penses »

La saveur simple mais pourtant si riche et complexe de la nourriture concoctée par les mains habiles et aimantes de ma reine des fleurs représente un présent apprécié à sa juste valeur au milieu du désert. Ces longues et désespérantes lunes passées à me languir de sa présence agréable semblent à présent reléguer au rang de mauvais souvenirs tandis que je mache avec appétit le fruit de ses efforts. La discussion bascule malicieusement sur le sujet des ébats suite à sa révélation de l'extension de ses activités à la branche sulfureuse des aphrodisiaques. Cependant, nous reconnaissons tous deux ne point avoir le moindre besoin de pareille substance pour nous enflammer réciproquement en la présence l'un de l'autre. Aussi, je me contente d'un haussement d'épaule nonchalant lorsqu'elle me désigne d'un haussement de sourcil la localisation de la gourde. Non que j'associe la prise de cela à une quelconque faiblesse mais bien que rien que le regard de ma douce s'avérait amplement suffisant pour me la rendre désirable à un degré proche de l'astre flamboyant planant orgeuilleusement bien au dessus de nos tètes de mortels inconscients du caractère éphémère de toute chose et surtout de nos existences. Lorsque ses joues se mettent à rossir légèrement d'un pourpre appréciable, je comprends bien que ce sujet a poussé en son esprit des souvenirs fulgurants de nos étreintes brulantes. Un sourire amusé se peint sur mes lippes en la voyant se concentrer sur son plat afin de fuir la luxure nous liant. 

Avant que son minois adorable ne se pare d'un éclat incomparable suite à ma remarque sur sa clientèle dans ma cité. “Je te la présenterais dès que tu le souhaiteras ma douce. Quant à te donner un coup de main ce sera avec plaisir en espérant que je ne gâcherais point tes efforts en la matière.” Lorsque se pose sur la table le sujet délicat des dernières péripéties politiques agitant la Principauté et que ma belle fait preuve d'une noble humilité, je lui assure naturellement que je me ferais un honneur autant qu'un plaisir d'éclairer sa lanterne en la matière. Ne me faisant guère la moindre crainte quant à ses capacités à assimiler ces informations stratégiques tant la jeune femme brillait de ses capacités d'autodidacte. “Ne me remercie point pour cela mon aimée. C'est juste naturel que je t'instruise à ce sujet. Je serais par ailleurs bien plus aise de te savoir consciente des dangers à éviter sur la route.” Je ne tarde d'ailleurs guère à assortir cette proposition d'enseignement d'une autre moins scolaire et bien plus instinctive puisque je lui demande d'user d'une arme légère pour se défendre en cas de force majeure. Seulement, une marchande n'ayant en rien la nécessité d'une telle pratique j'allais devoir parvenir à lui apporter au moins les bases dans les jours à venir. 

Nos retrouvailles allaient s'avérer bien chargées et point uniquement placées sous le sceau de la tendresse mutuelle. Son acceptation me rassure quant à sa vivacité d'esprit. Sa richesse marchande risquait d'attirer les mauvaises intentions dans un contexte politique tendu. Les marauds les moins recommandables ayant la fâcheuse tendance à pulluler par temps troublés. “Je serais toujours fier de toi ma lune et je sais que tu feras une manieuse de poignard redoutable tant tu es habile de tes mains et gracieuse de ton corps.” Finalement, la discussion finit par se porter sur les membres de ma famille et je tente de brosser un tableau relativement exhaustif de ma maison. Un sourire mi amusé mi fier étire mes lippes en un demi cercle lumineux lorsqu'elle me taquine sur mes brigands de fils. “Ma forteresse est mon havre de paix c'est là ou j'ai grandi avant de partir pour Salrivage chez la maison Gargalen. Elle me donne l'impression d'être indestructible et de me protéger du monde extérieur qu'importe les turpitudes de celui-ci. Tu l'aimeras beaucoup j'en suis certain. Ses murs sont tous d'un blanc nacré. Quatre fils et deux filles. Léandre, Cassian, Nymor et Dorian pour mes fils et Ellya et Deria pour mes filles. Oh ils n'auront pas leurs langues dans leur poche ces chenapans mais ils ne pourront que t'aimer. Les garçons voudront te séduire les connaissant et les filles te demander de leur apprendre comment tu fais pour ètre aussi rayonnante. Des fous rires en perspective...” 

Conclus-je dans un rire rauque et suave. Je me ressers de nouveau dans le plat afin de laisser libre court à ma gourmandise pendant que mon hôtesse faisant montre de son infinie générosité et sa bonté de cœur emmène une montagne de gâteaux ronds à mes hommes à l'extérieur. J'esquisse une moue boudeuse lorsqu'elle revient afin de la taquiner quelque peu. Blessé qu'elle m'ait détourné de son attention pour mes protecteurs. Mais finalement rassuré d'avoir moi-même droit à ces divines rondeurs parfumées aux agrumes. Ma moue passe de la bouderie à la félicité lorsqu'elle vient enfourner une pâtisserie entre mes lippes. “C'est tout bonnement divin. Attends laisse moi deviner. Moins de sucre et plus d'essence de fruit. De l'orange évidemment. Et un brin de citron. Une petite pointe infime d'épice. Quel délice ! Non, par les Sept ma lune. Comment aucun homme ne t'a déjà proposé un mariage lorsque tu te trouvais si loin de moi. Sont ils donc tous aveugles ! Quoi que cela m'épargne de devoir les tuer en duel.”