« Healing is a matter of time, but it is sometimes also a matter of opportunity.» Hippocrates
Monter Meraxès avait été l’un des meilleurs moments de mon existence et certainement l’un des plus terrifiants également. Affronter la flotte valoise, observer l’inquiétude des soldats face à l’une des créatures ailées les plus majestueuses et puissantes ayant jamais foulé les airs de Westeros. C’était un immense sentiment de liberté mais également une peine tout aussi gigantale que de réussir à se maintenir sur le dos de la dragonne alors même que nous devions essuyer les tirs des forces valoises. La coordination était difficile, un dragon n’était lié qu’à une personne à la fois et je n’étais clairement pas son choix de prédilection. Impossible donc de parvenir à être en parfaite synergie et ce qui devait arriver finit par arriver de manière brutale. La chose était prévisible et pourtant, le carreau qui m’avait percuté me laissa lors d’une seconde d'inattention provoqua un état second, une torpeur salvatrice qui conduisit à une perte de connaissance. Je ne me souvenais plus de la suite, ou du moins seules quelques bribes de lucidités me revenaient. Une fois de plus, comme si le même refrain se répétait continuellement, je me retrouvais mis en retrait à cause d’une blessure. La flotte valoise avait été défaite mais cette dernière était loin d’être détruite bien au contraire, continuant à faire peser une menace navale majeure sur les côtes de l’Empire si le blocus ne parvenait pas à être opérationnel. Autant dire que mon retour à Fort-Darion ne se faisait pas sous les auspices les plus agréables et que je n’avais qu’une envie : repartir sur le champ de bataille cependant, mon état ne m’y autorisait guère. Alors je prenais mon mal en patience.
Malgré les turpitudes du conflit, Fort-Darion changeait rapidement et à vue d'œil, pour le meilleur et le pire. Des personnalités venus de chaque région se Westeros se rassemblaient là afin de servir les intérêts plus grands des Braenaryon et permettre la formation d’un avenir plus juste pour Westeros qui avait subit des décennies durant les déprédations des monarques qui prenaient grand plaisir à se quereller pour des prétextes toujours plus farfelues. Parmi les pires ordures des temps passés, on pouvait largement compter Hoare et les dégénérés fers-nés qui avaient mis à mal le continent par leurs raids continus. Bien évidemment que c’était également plus personnel de mon côté, Haren avait tué Ae’ et Vi’, mon frère et ma sœur, par une sordide duperie. Autant dire que mon appréhension de ces imbéciles des Îles de Fers étaient dantesques, et que par principe je les détestais d’autant que ces derniers avaient la folie de choisir encore d’être des antagonistes face à ma sœur. Je me demandais si une extermination de ces derniers ne serait pas une solution viable sur le terme, même si désormais une engeance indirecte se trouvait à rôder dans les parages. Certainement une stratégie nébuleuse de Torrhen sur le long terme.
Nous nous étions croisés à quelques reprises, Helena Hoara et moi, échangeant bien plus de regards que de mots. Une appréhension grande de mon côté, car il était difficile de lui imputer les torts de son beau-père et de son ancien mari. Toutefois, difficile d’ignorer le nom de la famille que cette femme native du Trident portait. Et s’il y a bien un lieu où je ne pensais pas la croiser, c’était bien dans la partie attenante à la demeure du mestre qui s’occupait des vétérans de la guerre et des blessures du commun ici. Pourtant, elle se tenait là, face à moi. Face à cette personnalité, j’évitais de montrer quelconque signe d’amicalité ou de faiblesse. Les raisons de ma présence ici était simple, une vieille blessure s’était rouverte et certainement pas parce que je n’avais pas suivi les recommandations des mestres en reprenant plus tôt que prévu les entraînements. Le tissu blanc sur mon flanc gauche marquait une légère teinture vermeil que j’avais dissimulé avec une veste de cuir noir. Pourtant ma posture trahissait une certaine douleur sur cette partie du corps. « Je ne pensais pas vous croiser ici. » Ni nulle part ailleurs en fait. « L’air de Fort-Darion vous convient-il ? Vous n’avez pas l’air d’avoir bonne mine ? Cela doit vous changer. » De quoi je ne sais pas, mais au moins la discussion me fait oublier mes tracas.
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Orys Baratheon
Le dragon noir
Messages : 1325 Membre du mois : 12 Maison : Né Waters, sa soeur lui offrit le nom Baratheon. Aujourd'hui il rêve de pleinement s'approprier une identité qui lui fait défaut. Caractère : Loyal ♠ Colérique ♠ Courageux ♠ Imprudent ♠ Charismatique ♠ Irrévérencieux Célébrité : Orlando Bloom
Sujet: Re: It goes on [ft Helena] [Tour XI - Terminé] Mar 28 Fév - 10:24
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Personne ne m'avait dit que ça serait aussi douloureux. De tout perdre. De perdre un mari qu'on avait appris à aimer mais surtout de perdre un enfant qui ne demandait qu'a naître. La douleur n'a d'égale que la colère, mais je savais que je devais prendre mon mal en patience. Que Yoren soit mort, je m'y attendais, cela serait forcément arrivé un jour où l'autre, après tout, il ne vivait que pour les pillages, les combats, le pouvoir. Et pourtant, je l'avais aimé et je l'aimerai sans doute toujours, quoi qu'il se passe. Et je pose ma main sur mon ventre désormais vide de vie et je sens les larmes couler sur mes joues. J'avais mal, pas forcément physiquement, mais je n'arrivais pas à me faire à l'idée que je l'ai perdu lui aussi. Et je me promettais une fois de plus que le responsable de cet empoisonnement le payera cher. Très cher. Mais chaque chose en son temps. Maintenant plus que jamais, j'aurais eu besoin des mots réconfortants de ma mère et de sa présence. Mais je ne pouvais pas.
Me levant assez péniblement de mon lit, je regarde par la fenêtre de cette chambre bien aménagée. L'Empereur faisait preuve de clémence à mon égard et je ne savais pas ce que cela pouvait bien cacher. J'étais la reine du Sel et du Roc après tout. Le suis-je seulement encore ? Je n'en suis pas certaine et je ne me pose pas la question. Je suis captive à Fort Darion. Captive de cet Empire que je détestais du plus profond de mon être. Du moins, c'est ce que je pensais. C'est ce qu'on m'avait appris. Mais depuis plusieurs jours, je commençais à voir les choses autrement et j'étais perplexe, perdue. Mais avant toute chose, je devais me remettre de ce qui s'était passé. Et une fois remise, je retournerais au Conflans. Mon peuple a besoin de moi, tout autant que j'ai besoin de lui. Je n'avais plus que ça. Ma famille, mes terres, mon peuple.
Je sors de la chambre pour me rendre, sous bonne garde, à l'infirmerie. J'avais encore besoin de soins, l'empoisonnement, suivi de la fausse couche m'avait laissé affaiblie. La fuite à cheval n'ayant pas forcément aidé. Enfin, il n'y avait pas réellement eu de fuite, vu que j'étais trop faible pour tenir sur un cheval et que les forces de l'Empire étaient partout. J'essaie de me souvenir de la chronologie des évènements, mais c'est vague, flou. Peut-être est-ce mieux comme ça. En revanche, je me souviens parfaitement de ce qu'on m'a fait comprendre. Que j'étais jeune, qu'un mari mort n'était pas la fin du monde, de même que la perte d'un enfant. Que j'allais avoir la possibilité d'en faire d'autre, une fois remariée. Je ne répondais jamais à ce genre de chose. Pas que l'envie n'y était pas, mais parce que c'était tout de même la vérité. Seulement, je suis la veuve de Yoren Hoare, même si je suis de bonne famille et ancienne reine, ça allait compliquer les choses. Mais si je pouvais retrouver un semblant de liberté entre temps, je pourrais sans doute en profiter pour voir les miens, où qu'ils soient.
Je laisse mon escorte devant l'infirmerie et y entre. Il y avait là les blessés de guerre et tant d'autres malheureux. Je sens les regards sur moi et je sais que je vais devoir m'y habituer. Alors je reste impassible et déambule pour trouver le médecin que je cherchais. Au lieu de ça, je tombe sur quelqu'un que j'aurais voulu ne pas croiser. Surtout pas ici. Orys. Les rares mots que nous avons échangés n'étaient pas forcément empreints de sympathie. Je sais ce que Harren a fait à sa famille, je sais ce que Yoren a fait contre les forces de l'Empire. Pourtant, face à lui, je suis incapable de rester de marbre. Il me cherche, il me trouve. Tempérament digne d'une fille du Conflans. " Le déplaisir est partagé." Mais je vois la tache rouge sur le tissu. Je pourrais être compatissante avec lui, mais je sais bien que ça ne passera pas. " Vous vous êtes blessé à ce que je vois. C'est ce qui arrive quand on ne sait pas se servir de son épée." Injuste ? Oui certainement, mais l'espace d'un instant j'oublie tout le reste. Même si ce n'est certainement pas l'endroit pour ça.
Il faut de la sérénité pour accepter les choses qu'on ne peut pas changer. Du courage pour changer les choses qu'on peut changer et de la sagesse pour distinguer l'un de l'autre.
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Se retrouver dans l’espace hospitalier de Fort-Darion n’était pas vraiment de bonne fortune et je savais déjà d’avance que je me ferais rouscailler par les mestres qui étaient habitués à observer ma légendaire capacité à ne pas suivre les conseils et autres préconisations pour guérir plus rapidement. C’était presque devenu régulier, une tradition hebdomadaire en quelque sorte. Je pouvais bénir les dieux valyriens de m’épargner de toute infection, gangrène et autres désagréments liés à des plaies béantes. Puis là, ce n’était pas vraiment dérangeant. S’il n’y avait pas cette couleur vermeil, peut-être aurais-je mis plus de temps à remarquer ce bazar bien que je dois avouer que la douleur au niveau du pectoral était un peu lancinante. Ce qui était réellement désagréable, hormis le temps d’attente, c’était de tomber sur une Hoare qui semblait parfaitement se complaire dans le décor de Fort-Darion. Certainement était-ce exagéré comme interprétation, mais l’histoire de Peyredragon et des Îles de Fers était pour le moins entachée d’un profond antagonisme. Comme la plupart des relations diplomatiques qu’entretenaient feu le kraken avec ses voisins. Je ne peux pas retenir l'irrépressible envie de l’asticoter un peu, tant pour passer le temp que pour savoir de quel bois Helena était fait.
Le moins que l’on pouvait dire, et je devais le reconnaître, c’est que mon interlocutrice ne manquait nullement de répondant bien au contraire même. Il était amusant de la voir aussi sûre d’elle avec toutes les épreuves que cette dernière avait traversées. S’en était aussi intriguant, qu’effrayant et visiblement, la politesse ne l’étouffait pas vraiment plus que moi ce qui faisait augmenter mon estime pour cette dernière. Je n’avais pas grand-chose d’un prince, mais cela importait peu sur l’instant. L’étiquette n’avait aucunement besoin de venir se mêler à pareil instant. « Ceci nous fait donc un point commun. Un de trop certainement, mais un tout de même. » soulignais-je quand Helena me parla de déplaisir. « Je crains que mon épée ne soit plus habituée à tailler les fer-nés que ma propre chaire. Votre hypothèse était à votre niveau, c’est-à-dire très bas. » Qu’elle le prenne mal ou non, ce n’était pas mon tracas.
« J’espère que votre loyauté est plus grande que celle de votre propre mari à l’égard de votre beau-père, sinon la situation sera rapidement critique et je ne crains que vous soyez amené à découvrir mes affreux talents de bretteur. Une situation bien difficile à imaginer. » Derrière l’humour au faible niveau, il y avait tout de même-là un avertissement non voilé à son égard. L’Empire avait souffert de suffisamment de traitrise de l’intérieur. « Pensez-vous pouvoir considérer que votre avenir est dans l’Empire ? » La question pouvait paraître idiote, cependant, c’était une vraie curiosité de ma part. Après tout, la soumission à l’entité que je défendais pour Rhaenys obligeait à un certains nombres de devoirs et je me demandais véritablement si Helena serait capable de les accepter au vu de son histoire. Après tout, elle n’avait pas été l’instigatrice des conflits des Fers-Nés avec le continent.
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Orys Baratheon
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Sujet: Re: It goes on [ft Helena] [Tour XI - Terminé] Jeu 11 Mai - 18:14
Orys & Helena
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Si je pouvais faire sans ce passage à l'infirmerie, je le ferais. Mais mon état actuel ne me le permettait pas, pourtant au dire des médecins, je me rétablissais bien. Physiquement sans doute, mentalement, je n'en étais pas certaine pour le moment. Mais je sais que je n'ai d'autre choix que de me relever et je le savais. Me morfondre ne me ressemblait pas. Si une part de moi veut retourner au Conflans, je sais qu'il n'y a plus rien pour moi là-bas, si ce n'est ma famille et mes terres natales, mais je sens qu'on attend autre chose de moi et plus tôt je me remettrais, mieux ça sera. Et mon regard tomba sur le prince de Peyredragon et je me retiens de soupirer, sachant que cela pourrait être mal vu par mes gardes. Je ne suis que l'épouse du roi félon, celui qui avait causé tellement de tort à l'Empire. Mais il fut compliqué de l'esquiver parce qu'il m'avait aussi vue, bien évidemment. Et lui manquer de respect serait bien la dernière chose que je devais faire. Même si je ne pouvais pas me retenir de lui répondre sur le même ton que lui de manière générale. Je ne savais pas si je l'appréciais ou pas, mais je m'ennuyais si je ne le voyais pas pendant longtemps. Ironique.
La discussion s'engage et ni l'un ni l'autre ne nous encombrons de la politesse. Le déplaisir était partagé visiblement, mais quelque chose dans nos comportements respectifs, indiquait que nous prenions plaisir à ses échanges électriques. " Il ne manquait plus que cela..." Mais j'eus un sourire sur le coin des lèvres et lui fis une remarque sur le fait qu'il était blessé., mais je me tends quand il me répond avec insolence qu'il était parti tailler des fer-nés et que donc j'avais tort. Je reste pourtant droite et fière, malgré qu'intérieurement j'étais en prise avec une grande colère, mais aussi une grande tristesse. " C'est d'une délicatesse, mais venant de votre part cela ne m'étonne pas plus que ça. Il reste dommage que personne n'ai eu le temps de vous passé par le fil de son épée, cela nous aurait éviter ces discussions désagréables pour l'un comme pour l'autre. Mais c'était un coup bas, très clairement.
Je pose un regard froid mais fier sur lui. " Cela ne vous regarde pas que je sache. Vous n'êtes pas concerné." Bien sûr que si évidemment, mais je m'en moquais présentement. Mais je sentais quand même l'avertissement derrière ses propos et ne relevai pas plus que ça. Et le silence s'installe quand à sa dernière question. J'hésitais sur la réponse à donner pendant quelques secondes. " Je ne sais pas." Et j'étais sincère, étonnamment. Je soupire légèrement, passant une main sur mon ventre par automatisme et reprends. " Je verrais ce qu'on attend de moi et si je suis capable de me rendre utile. Dans le cas contraire, j'espère simplement pouvoir retrouver mes terres natales pour finir ma convalescence." Je repose les yeux sur lui. " Satisfait de la réponse ?" Que ce soit le cas ou non c'était du pareil au même.
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Helena Hoare était une curiosité à Fort-Darion. Son histoire était pour le moins singulière et malgré les divergences passées respectives de nos familles qui se sont soldées par le trépas des nôtres, les piques que nous nous lancions avaient pour effet de me faire sourire un peu. Comme si malgré toute l’ardeur que nous mettions à nous vilipender, nous y prenions un certain plaisir, discret mais vivace. De mon côté peut-être pour éviter l’opprobre d’Aegon et Visenya, de son côté… La réponse demeurait un mystère bien brumeux. Peut-être connaissait-elle les affres de la solitude ou était-ce simplement par nécessité de répondre à un énergumène. L’on était abrasif, chacun notre tour, décloisonnant les règles propres à nos rangs respectifs et bien loin du carcan de l’étiquette de la noblesse. C’était des joutes constantes dont le gagnant, ou la gagnante même si c’était plus rare, l’emportait quand il faisait suffisamment mouche pour déstabiliser son antagoniste. Autant dire que cela arrivait rarement. Helena était pugnace et ne manquait pas de répondant propre aux Conflanais et surtout aux Fer-nés, une verve puissante et rare. En faisait-elle usage avec autrui ? Aucune idée sur le sujet, certainement pas avec ma sœur en tout cas.
Je lançais une pique sur son histoire passée et je sentis une pointe de colère dans ses propos. « Beaucoup ont essayé, aucun n’y est arrivé encore ma dame. » Sourire narquois malavisé, ce n’était qu’une forme de stricte vérité. « Quant à ma délicatesse, elle est égale à la vôtre. » Je pris quelques instants de réflexion avant de poursuivre. « Mais je ne savais pas qu’une personne comme vous puisse connaître le sens d’un tel mot. » La société fer-nés était régie par une forme de violence et hormis leur martialité je n’étais pas prêt à leur concéder grand chose. Bien qu’elle n’ait été qu’une personnalité sous leur coupe, je considérais Helena comme étant partiellement une des leurs.
Je lui demandai les raisons de sa présence en ces lieux et sans surprise aucune, elle m’envoyait dans les rosiers. Je pourrais arguer que j’étais désormais son prince, en quelque sorte, mais utiliser l’argument de l’autorité n’était pas chose appréciable en plus de témoignait que je n’avais pas vraiment d’autres ressources à ma disposition. « Vous m’avez l’air aussi gaie qu’un carnassier qui n’aurait pas mangé depuis des jours. » Comment pourrait-il en être autrement. Sa situation était compliquée et je le savais. Le ton badin devenait un peu plus sérieux lorsque je la questionna sur son avenir et son ton se fit plus sérieux, un peu sec, mais cette fois-ci je n’avais pas le sentiment que la Hoare tentait de dissimuler quelque chose. « Oui. Je vous conseillerai bien de devenir saltimbanque…» Elle serait douée à n’en point douter. «... mais cela serait gâcher votre potentiel dans à manier un langage raffiné. » C’était sincère. Mon interlocutrice savait manier les mots, alors certainement que son destin était encore loin d’être scellé ou cadenassé à Fort-Darion. « J’imagine que vous n’écouterez pas mon conseil et je vous donnerai raison, j’en donne des très mauvais souvent. » Léger éclat de rire, un peu d’autodérision ne faisait pas de mal.
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Sujet: Re: It goes on [ft Helena] [Tour XI - Terminé] Ven 16 Juin - 14:41
Orys & Helena
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Je ne savais pas pourquoi je m'entêtais à lui répondre, au lieu de le laisser parler tout seul et se lasser. Peut-être tout simplement parce que je n'étais pas du genre à me laisser marcher sur les pieds, quand bien même, je savais que je devrais me taire. Je n'avais aucun ami ici, pas de famille, pas d'amis et je devais donc faire attention à tout, tout le temps. S'en était fatigant, mais en même temps, c'était assez vivifiant. Parce que ça me permettait d'être moi-même en quelque sorte. Et ça faisait un bien fou. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'on ne se faisait aucun cadeau, les mots étaient durs, tranchants, piquants. Je suis une fille du Conflans, mariée à un roi Fer-Né et désormais veuve. Je ne sais que trop bien ce qu'il pense de moi et j'aimerais bien lui dire qu'il a tort, qu'il ne me connaît pas, mais à quoi bon ? Il semblait content de ne pas avoir été passé par le fil de l'épée et son sourire narquois m'énervais quelque peu. " Personne n'a encore eu assez de chance, c'est tout." Je ne souhaitais pas sa mort, juste que quelqu'un lui fasse ravaler sous sourire.
Mais il avait marqué un point, je n'avais pas fait dans la délicatesse en m'adressant à lui. et j'eus une légère moue contrariée avant de soupirer légèrement. " Les filles du Conflans ne sont pas des sauvageonnes comme vous semblez le penser." Pourtant j'eus un sourire amusé. " Mais elles ont du caractère. Tout comme moi." Je suis fière d'être née là-bas, fière d'y avoir grandi. J'aimais mon royaume et je n'aspirais qu'à y retourner désormais. Mais même ça, ça me semble compromis pour le moment. Du moins pas tant que je n'irais pas mieux et que je saurais quel sort on voudra bien me réserver. Je n'avais plus rien comme solution que ce repli. J'avais perdu la couronne après tout et je n'étais pas sûre de vouloir la réclamer, alors que je serais probablement en droit de le faire. Mais quelle légitimité il me reste après avoir été fait prisonnière de l'Empire ?
Je n'étais pas vraiment de bonne humeur, il avait raison et je lève légèrement les yeux vers le plafond de l'infirmerie. Je me fais plus sèche quand il me pose des questions sur cet avenir qui s'étalait devant moi. Et j'eus un regard surpris avant de rire amusé par la remarque. Saltimbanque, voilà bien une profession que je ne pourrais jamais envisager. " Vous savez le rôle de bouffon vous irait très bien. Vous en feriez rire plus d'un assurément." Pourtant, je sens que la tension est redescendue d'un cran et je hoche la tête. " Je suis curieuse, donnez moi donc l'un de vos précieux conseils, je verrais bien si je dois en tenir compte ou pas." De toute façon, ça ne peut pas aggraver ma situation au point où j'en étais.
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Nous discutions là, presque à l’abri des regards de tout un chacun. D’ordinaire de pareils échanges nous auraient valu l’opprobre de nos pairs qui bien que divertis par nos échanges grandement intellectuels se demanderaient pourquoi on avait autorisé ces deux pitres à assister à un banquet. Helena était mordante et ce n’était pas pour me déplaire. Elle en avait revendre malgré son statut de semi-pestiférée. Est-ce que j’agirais de la même façon si nos rôles étaient inversés ? Certainement. L’entrain d’une dispute, sous la forme, avait au moins l’occasion de faire passer le temps et de presque faire oublier la douleur qui me tirait à l’abdomen. « Ou personne n’a été assez doué. Curieusement je préfère ma version à la vôtre. Surprenant non ? » J’haussais les sourcils faussement étonné pour mieux marquer cette facétieuse surprise. Dans le fond, c’est elle qui avait raison. C’était bien plus la bonne fortune que mes talents qui m’avait conduit à suivre aux nombreuses péripéties de ma brève histoire. La guerre n’était pas que question de compétence et dans le domaine du martial aujourd’hui je ne valais plus grand-chose avec ce bras d’arme totalement neutralisé.
La discussion évolua sur un sujet un peu plus sérieux. « Je ne faisais pas de généralité de votre cas, ne vous inquiétez pas. » Elle était facile celle-là, mais la perche était si belle et irrésistible. Mais cela vous permet au moins d’éviter de rester passive face à des effrontés comme moi. » Pour rire des autres, il fallait rire de soi. Et certainement trouverait-elle quelque chose à redire dessus. Les verbiages perdaient en puissance pour se montrer un peu plus compassionnels. Les grimaces et les airs agressifs laissaient place à des demi-sourire un peu plus sincères. Saltimbanque et bouffon hein, voilà que nous formions un duo pour le moins atypique. « Une saltimbanque et un bouffon, voilà que nous formons un beau duo. Un peu plus et nous pourrions presque croire que nous sommes en train de s’apprécier mutuellement. Imaginez l’horreur. » La conversation était agréable ceci-dit.
Elle me demandait un conseil. « Vous n’avez visiblement pas peur de grand chose. » Je réfléchissais quelques instants mais finalement cela me venait naturellement. « Gardez votre verve. Même si vous êtes détachée de vos terres natales et que tout semble être noir autour de vous. La nuit finit toujours par céder place à l’aube. » J’avais connu cette situation à Dorne, mais en beaucoup moins pire je crois. « Maintenant tu peux me tutoyer et m'appeler maître. Je suis un grand philosophe, n'est-ce pas ? » Et surtout un beau baratineur. Je savais manier les mots pour dire des conneries surtout, un talent précieux.
« Plus sérieusement si jamais l’ennui venait à poindre, ce qui est souvent le cas dans un château où se concentre le pouvoir, et que le silence paraît plus chiant que ma présence, hésitez pas à venir me trouver. Je suis encore là pour quelques lunes. » Simple proposition qui n’avait pas grande conséquence en elle-même. Je lui indiquais la position d'une taverne ou alors de la lisière de la fôret ou d'ordinaire je m'entrainais. Certainement ne devait-elle pas avoir tant de connaissances avec qui partager des moments intéressants. « Par contre il faudra payer les heures pour le bouffon. » Je ne pouvais pas m’empêcher d’en rajouter un peu. Toujours. Constamment, parce que c’était dans ma nature un peu bébête. La porte de l’infirmerie finit par s’ouvrir. « Je vous laisse la précellence d’y aller et d’être torturé avant moi. » Le mestre n’était pas vraiment réputé pour sa tendresse.
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Sujet: Re: It goes on [ft Helena] [Tour XI - Terminé] Mar 15 Aoû - 17:08
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Je savais que ce n'était pas convenable, que le seul fait de lui adresser la parole aurait été vu comme outrageant par ma famille, mais il n'y avait personne, hormis des blessés, qui avaient autre chose à penser. Et puis, j'avais toujours fait ce que je voulais, dans la limite du raisonnable, c'était dans ma nature et cet individu, bien qu'énormément agaçant, ne prenait pas de pincettes avec moi et ça me faisait du bien quelque part. Oui, j'étais la veuve de Yoren Hoare, oui j'étais une reine déchue et ma couronne était déjà sur la tête d'une autre, mais cela ne semblait pas avoir autant d'importance que ça. Nos familles avaient tout pour se détester, l'Impératrice ne me loupera pas quand elle en aura l'occasion, mais je garderais la tête haute, quoi qu'il m'en coûte. C'est la seule chose qui me reste, ma fierté, ma loyauté pour mes terres et les miens, ma famille de sang. Eren ne cherchait pas à m'aider, alors pourquoi je devrais lui être fidèle d'une manière ou d'une autre ? Quant à l'Empire... Je ne savais pas qu'en penser réellement. Et lui, le Prince Orys, je le trouvais particulièrement détestable, mais il était comme une bouffée d'air dans tout ce qui me tombait dessus et sur lequel je n'avais pas de prise. C'est assez étonnant d'ailleurs. Je souris légèrement à ses paroles. " Ne compter pas trop sur votre chance, elle vous abandonnera au pire moment sinon." Sage conseil que je tiens de mon grand-père.
Que savait-il réellement de mon royaume ? Pas grand-chose visiblement, mais je n'avais pas la patience pour lui faire la leçon. Mais je hoche légèrement la tête à ses propos. " Oh ne vous en faites pas, l'effrontée dans ma famille, c'est moi. Je sais donc à quoi m'en tenir." Vis à vis de lui, des autres également. Je n'ai pas choisie d'épouser Yoren, ni de devenir reine, mais j'ai appris à l'aimer et à aimer ce royaume qui était le nôtre. Désormais disputer par d'autres. Mais je ne peux m'empêcher de rire lorsqu'il reprend la parole, avant de grimacer légèrement à cause de la douleur qui irradiait mon être assez soudainement. "Vous êtes agaçant vous le savez ça ? Vous appréciez me demanderait trop d'effort. Vous tolérez, peut-être un peu moins, qui sait." Enfin, il est bien plus important que moi pour l'Empire, je ne suis qu'une reine déchue dont on ignore si oui ou non elle peut être utile, mais qu'il faut remettre sur pieds pour ne pas qu'on vienne le leur reprocher par la suite.
Septique, je lui demande conseil et je le regarde, quelque peu surprise par ce qu'il venait de dire. Mais en y réfléchissant bien, il n'avait pas tort. L'aube vient toujours à poindre même après la plus noire des nuits, l'obscurité ne gagne pas toujours. La solitude, le sentiment d'avoir tout perdu disparaîtra sans doute avec le temps. Je l'espère. Pour le moment, je ne vois pas comment c'est possible en tout cas. Je tousse légèrement et secoue la tête, comme pour dissimuler le fait qu'il avait touché une corde sensible. " Vous avez raison, vos conseils sont absolument horribles." Pourtant, j'eus un sourire aux coins des lèvres. Et il m'invite à venir lui rendre visite si le coeur m'en dit, pour tromper l'ennui et la solitude. " Peut-être que je vous ferais grâce de ma présence divine." Légèrement ironique, mais pourquoi pas après tout ? Il me faut bien me familiariser avec les personnes qui vivent ici et que j'y vois plus clair dans le fonctionnement de l'Empire.
La porte de l'infirmerie s'ouvre alors et je sursaute légèrement. Je regarde Orys quand ce dernier m'autorise à passer en première. " Trop aimable de votre part." Je fais quelques pas vers la porte puis m'arrête avant de me retourner vers lui. Je reste quelques secondes à le regarder sans rien dire, je ne savais pas quoi lui dire. Ni comment le remercier pour cet échange sans que cela ne gonfle son ego. Je me contente d'un léger sourire, d'un mouvement de la tête et je reprends ma route et entre dans la pièce, laissant la porte se refermer derrière moi, signifiant la fin de cet échange surprenant.
Il faut de la sérénité pour accepter les choses qu'on ne peut pas changer. Du courage pour changer les choses qu'on peut changer et de la sagesse pour distinguer l'un de l'autre.
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