la gourmandise est un vilain défaut [Tour X - Terminé]

La gourmandise est un vilain défaut

@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

Elle serra la missive entre ses doigts, si fortement qu'elle sentait le papier se froisser. Elle avait été soulagée de voir une lettre posée dans la petite coupelle à l'entrée de ses appartements, ce matin là. Malgré les nouvelles peu réjouissantes, Alys recevait toujours les informations en provenance du front avec une grande impatience. Chaque morceau de son coeur qui appartenait aux hommes de sa vie souffrait de leurs absences, nécessaires mais terriblement injustes. C'était une sorte de mauvaise habitude qu'elle avait prise, attendant parfois à la fenêtre pendant des heures, espérant voir un corbeau revenir et apporter ces informations qu'elle attendait tant. Mais il ne se passait souvent rien pendant des jours, et alors le désespoir l'envahissait. Les communications étaient-elles difficiles, ou bien Gareth cherchait-il les mots justes pour lui annoncer que son fiancé avait péri sous l'épée ennemie ? La pensée de sa perte la révulsait, et elle devait alors s'occuper les mains - et l'esprit - pour ne plus y penser.

Dans sa lettre, William décrivait le statu quo du combat. Plus personne ne bougeait, pris dans une éternité de combats interminables qui ne faisaient ni victime, ni blessé. Alys n'y connaissait que peu aux arts de la guerre, mais elle ne s'attendait pas à ce qui plus rien ne se passe. La bataille de Vivesaigues avait marqué un premier tournant, mais constater que plus rien ne se passait la mettait en colère. Que faisait le roi Lyman ? Il fallait absolument que tout le monde revienne sain et sauf au Roc, le plus vite possible. Il fallait chasser l'ennemi pour que plus jamais il ne revienne. Pas attendre à ne rien faire. La situation commençait à lui peser, d'autant qu'elle était tiraillée entre plusieurs devoirs : rester auprès de Jeyne et l'aider, veiller sur son amie et construire leur plan d'actions, ou bien passer du temps au Hall, comme le lui demandait William. Pourrait-elle seulement faire les deux ? L'effort de guerre était le présent, le Hall était son futur avec William. Elle ne voulait négliger ni l'un, ni l'autre, mais elle doutait de pouvoir se scinder en deux pour contenter tout le monde.

Fébrile, elle avait donc quitté ses appartements, et avait visité les cuisines du Roc afin de récupérer le petit déjeuner de la reine Jeyne. Alys continuait malgré tout à faire son devoir, faut de mieux. Mais sa visite à son amie était aussi plus égoïste : elle voulait son conseil. Et lui rendre des comptes sur la mission qu'elle lui avait confiée, à savoir sonder les épouses nobles restées au Roc sans leurs maris, sur leurs potentiels projets pour participer à la guerre à leur niveau. Mais surtout, elle voulait comprendre, comment elle pouvait faire pour agir comme si de rien n'était alors que chaque seconde qui passait lui déchirait l'âme. Comme à chaque fois, la lettre reçue la soulageait autant qu'elle l'angoissait.

En remontant des cuisines, les bras chargés de petits gâteaux au citron - les préférés de Jeyne - qui reposaient sur un joli plateau en fer forgé, elle marchait d'un pas rapide dans le couloir, le regard perdu et les pensées fuyantes. Elle n'entendit donc pas la personne arriver face à elle après l'angle du couloir, et elle la heurta de plein fouet. Le plateau tomba au sol dans un fracas tonitruant, troublant la paix relative autour d'elle. Se baissant pour ramasser les gâteaux, elle poussa un cri de surprise et s'excusa en bégayant, ne regardant pas qui elle venait de perturber :

« Oh! Je suis désolée, pardonnez moi, je suis si maladroite! ... »

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la gourmandise est un vilain défaut [Tour X - Terminé] OCP7hEM

la gourmandise est un vilain défaut [Tour X - Terminé] 404323601

Kenning Family:

La gourmandise est un vilain défautHey, it's a mess out there
They can leave, but we don't care
We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all year
- Posez ça ici. Oui, voilà. Non, pas exactement. Vous savez quoi ? Laissez tomber. Je vais me débrouiller.

Jaenyra soupire, main posée sur l'arrête du nez, passablement excédée. Les voyages sont toujours longs et les escales trop brèves, elle ignore combien de temps il lui reste à passer à Castral Roc avant son prochain départ. Les regards déjà soupçonneux qu'on lui accordait avant sont devenus défiants et elle doit l'avouer, ça ne lui déplait pas. Peu importe qu'ils approuvent ou non, les Valtigar ont désormais bien plus de regards braqués sur eux et il devient difficile de réduire leur présence sur le continent à un problème passager. L'accord passé avec le roi fer-né devrait contribuer à rendre ce fait de plus en plus évident.

Et ça aussi, ça lui plait.

Ce qui ne lui plait pas en revanche, c'est la manie qu'ont tous ces gens à secouer ses affaires, les mélanger, les disposer là où elles n'ont rien à faire. Sans être complètement obsédée par ses biens matériels, Jaenyra n'apprécie que peu qu'on les maltraite et qu'on les lui rende en mauvais état. Elle soupire une nouvelle fois en regardant ses malles au milieu de la pièce et se convainc qu'elle s'en occupera plus tard. Pour l'heure, elle doit surtout s'occuper d'autres affaires qui n'ont rien de matérielles mais qui doivent être rangées, elle aussi. Et elle compte bien le faire rapidement.

C'est pour cette raison qu'elle marche d'un pas décidé dans les couloirs de Castral Roc, encore. Elle n'a pas eu le temps de voir ses dames de compagnie depuis son retour et sait parfaitement que Zakha commence à s'impatienter de son silence. Soupir, encore. Les gens sont si pressants, parfois. Surtout quand il s'agit de s'éloigner d'elle. C'est sur cette pensée qu'elle percute une jeune femme qui fait tomber son plateau, se confond immédiatement en excuses, se baisse pour les ramasser. Jaenyra régit une seconde plus tard, le temps de se rendre compte qui lui fait face. Elle se baisse elle aussi pour tenter de l'aider, bien que les gestes empressés de la jeune femme ne facilitent pas la tâche.

- Ne vous en faites pas, je ne regardais pas où j'allais.

En fouillant dans sa mémoire, elle croit reconnaitre les traits de la dame de compagnie de la reine. De la reine en titre, du moins. Une gourde de plus à qui on pose une couronne sur la tête et qui ne sait pas s'en servir, de ce qu'elle en a compris. Une fois les gâteaux rassemblés sur le plateau, la valyrienne se redresse et sourit doucement à Alys.

- Jaenyra Valtigar, enchantée de faire votre rencontre. C'est la première fois qu'on me jette des pâtisseries au visage pour me saluer et je crois que je pourrais y prendre goût.

Elle ignore ce qui se dit sur elle, dans les appartements de la reine. Probablement pas grand chose, probablement rien de bien. Curieuse, elle guette la réaction sur le visage de la Kenning en continuant de lui sourire. Jolie. Jeune, mais sûrement assez vieille pour être mariée. Ou fiancée au moins. Beaucoup de candeur et beaucoup de douceur, une certaine force aussi. Suffisamment pour l'intriguer.

- Vous devez être préoccupée, je me doute. Beaucoup de dames le sont ici.

Jaenyra esquisse une moue désolée, alors qu'elle n'en a pas grand chose à faire. Elle n'est certainement pas de celles qui s'émeuvent des vies passées au fil de l'épée au nom d'une cause, d'un royaume, pour un roi qui n'a pas su trouver les bons compromis pour éviter ça.
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ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

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Jaenyra Miss Westeros 2023:

La gourmandise est un vilain défaut

@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

Alys s'empressait d'attraper les petits pains encore chauds pour les replacer maladroitement sur le plateau. Les mains gracieuses de son interlocutrice passaient parfois dans son champ de vision pour l'y aider. Elles se redressèrent, et Alys lui sourit un peu, gênée de cette rencontre. Une fois droite, elle regarda la personne qu'elle venait de heurter. De longs cheveux noirs qui descendaient en cascade sur ses épaules. Un regard confiant, des yeux sombres. Elles faisaient peu ou prou la même taille, et pourtant la jeune Kenning se sentait intimidée par cette femme. Elle se présenta, et le sang d'Alys se glaça. Jaenyra Valtigar. Et bien, quitte à rentrer dans quelqu'un, autant que cela vaille le coup !

« Lady Valtigar, pardonnez-moi pour cette introduction brutale. » lui dit-elle en s'inclinant légèrement.

Voilà donc la fameuse Jaenyra Valtigar. Elles s'étaient aperçues déjà, quelques fois, lors de rencontres officielles avec la reine Jeyne. Mais jamais en tête à tête, ou d'aussi près. L'assurance qu'elle dégageait, même dans ces circonstances, la mettait relativement mal à l'aise. Elle se sentait si petite et insignifiante par rapport à elle. Elle se souvint que son amie Jeyne n'était pas sa première fan. Depuis son arrivée, Alys sentait que la Lannister se méfiait de la Valtigar. Son aisance en société et sa verve mettait son amie sur ses gardes car elle arrivait à se faire des relations et un nom très vite. Beaucoup trop vite à son goût. La Kenning ne dit rien cependant, et se redressa légèrement comme pour se donner contenance, puis reprit :

« Croyez bien que je n'ai pas pour coutume de saluer les gens en leur jetant des pâtisseries au visage, non plus. »

Alys préférait largement manger les pâtisseries que les jeter sur quelqu'un. Mais chacun ses loisirs, après tout.

« Lady Alys Kenning, dame de compagnie auprès de la reine Jeyne, enchantée. Comment vous acclimatez-vous au Roc ? Est-ce que vous avez tout ce que vous désirez ? »

Alys fronça les sourcils lorsqu'elle insinua qu'elle était préoccupée. Evidemment qu'elle était préoccupée. C'était quand même la guerre. Pourquoi Jaenyra ne l'était-elle pas ? L'alliance Ouest/Valtigar était certes récente, mais cela n'avait pas pu échapper à la Valtigar. Alys se ravisa. C'était une chose de savoir qu'il y avait la guerre, une autre de laisser ses proches s'y jeter à bras ouverts.

« Beaucoup de dames ont vu leurs proches partir pour un affrontement dont personne ne connaît l'issue, donc oui, l'inquiétude est de mise. Mais plutôt que de tourner en rond dans mes appartements, je préfère m'occuper. » lui dit-elle en jetant un œil au plateau rempli de gourmandises.

Son intervention était quelque peu maladroite, et légèrement insolente. Cela ne lui ressemblait pourtant pas, elle d'habitude si avenante et polie. D'autant que si elle préférait s'occuper, cela ne voulait pas dire qu'elle réussissait. Chaque seconde, son esprit fuyait vers les contrées conflanaises, espérant que les nouvelles soient bonnes. Ou au moins pas mauvaises. Et pourtant elle avait la sensation de s'enfoncer de plus en plus dans un abîme sans fond. Reprenant une attitude plus positive, elle lui sourit :

« Ne me laissez pas vous tenir éloignée de votre devoir, lady Valtigar. J'imagine que vous avez beaucoup à faire. »

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The night is long and the path is dark. Look to the sky for one day soon, the dawn will come. Bare your blade and raise it high. Stand your ground. For one day soon, the dawn will come.

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La gourmandise est un vilain défautHey, it's a mess out there
They can leave, but we don't care
We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all year L'air chargé de non-dits pèse sur leur conversation, Jaenyra sourit légèrement en se remettant à marcher. Aux côtés de Lady Alys cette fois et dans le mauvais sens, mais cela importe peu dans l'instant. Elle se souviendrait de ce qu'elle venait faire ici plus tard, presque tout peut attendre qu'elle termine une autre conversation avec une autre parfaite étrangère. De ce qu'elle a pu voir et connaître, il s'agit là de la meilleure façon de connaitre et de s'adapter à une région de ce monde.

- Vous êtes toute pardonnée.

La valyrienne sourit, elle n'a eu que peu d'occasion de discuter avec d'autres Lady avant son arrivée à Westeros. Le temps passé à Dorne a malheureusement été vécu de manière dissimulée. Difficile de mener des discussions avec d'autres nobles alors qu'elle avait l'interdiction de donner son nom. Il arrive encore d'avoir des difficultés à comprendre ce qui est permis, correct, convenable pour ces jeunes femmes. Mais elle progresse.

- J'imagine que je dois me considérer chanceuse, dans ce cas.

Une œillade légèrement amusée plus tard et Jaenyra a détourné le regard. Encore une fois, recevoir une vague de sucre en guise de salutations est plus agréable que ce qu'elle a déjà pu connaitre en matière d'introduction. La jeune femme hausse un sourcil, dame de compagnie auprès de la reine. Rien que ça. Elle ne reconnait que la reine Jordane et n'a jamais conversé avec l'autre tête couronnée du Roc, sans qu'elle n'estime que ce soit une grande perte.

- Cet endroit m'est très plaisant, je vous remercie de votre intérêt. Très différent de ce que j'ai pu connaitre jusqu'à présent, ce qui est une bonne chose. Découvrir de nouvelles choses est toujours enrichissant.

Nouveau coup d’œil, la Kenning doit être plus jeune qu'elle, peut-être déjà fiancée. Sa question la fait sourire.

- Eh bien, j'imagine qu'il est impossible d'obtenir absolument tout ce que nous désirons. Ce qui est aussi une bonne chose. Ce serait ennuyeux de n'avoir plus aucun but à poursuivre. Ne pensez-vous pas ?

Brièvement, Jaenyra se demande quel jeu elle prétend jouer. Bien sûr qu'il est intéressant de discuter avec les membres de la noblesse du royaume avec lequel elle a longuement discuté une alliance. Mais leur discussion n'a rien, ou peu, de politique. C'est peut-être ce qui lui plait, la séduction n'a longtemps été qu'un moyen utilitaire d'obtenir ce qu'elle souhaitait. Toutes ses relations en sont malheureusement contaminé. Elle a vaguement conscience qu'il s'agit désormais d'un réflexe chez elle et que son envie d'en apprendre beaucoup plus sur Alys Kenning n'a rien d'innocent.

- Puis-je vous retourner la question ? Je n'ai aucune idée de ce qu'une jeune femme d'ici désire obtenir.

Elle acquiesce, se doute qu'il s'agit probablement de choses bien différentes de ses rêves à elle. Ce qui est d'autant plus intéressant. La jeune femme semble vaguement s'énerver lorsque Jaenyra évoque le sujet de la guerre qui - il est vrai - ne l'atteint pas particulièrement. Elle ne tient à personne sur ce front là et à vrai dire, elle n'a jamais douté de la réussite de Maegor avant aujourd'hui. Avant qu'ils se trouvent au milieu des lions, des loups et des dragons ennemis, elle n'avait jamais songé qu'ils puissent perdre. Périr.

- Les gâteaux sont une bonne manière de s'occuper, je dois le reconnaitre. J'en connais d'autres.

Ça, c'est sûr. Jaenyra reprend très vite.

- Je peux difficilement imaginer ce que vous traversez. Ma famille n'a jamais cessé de se battre mais les circonstances étaient différentes.

Ou peut-être qu'elles ne l'étaient pas tant que ça mais que sa manière de voir les choses en revanche, l'est.

- Faire votre connaissance est de loin ce que j'ai de mieux à faire actuellement, Lady Alys. Si vous daignez m'accorder quelques instants, évidemment.
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@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

Alys ne savait pas si Jaenyra Valtigar devait se sentir chanceuse, comme elle le disait, qu'elle lui soit tombée dessus, accompagnée d'un fracas de plateau et d'un assaut de sucreries. La compagnie de la jeune Kenning n'était sans doute pas des plus distrayantes en ce moment. Malgré la proximité de la reine, elle se sentait esseulée, prisonnière de ces larges et hauts murs qui semblaient se refermer sur elle pour la garder bien au chaud. Le sentiment de sécurité était certes présent, mais une curieuse tension l'habitait pourtant, elle restait sur le qui-vive, dans l'attente d'un événement qui ne viendrait sans doute pas : l'annonce de la fin, et du retour des soldats vers le Roc.

Alys avait lancé la conversation avec Jaenyra par simple politesse. En effet, les paroles de son amie envers la Valtigar la mettaient en garde vis à vis de son comportement. Elle ne souhaitait pas s'éterniser en sa compagnie, et puis elle avait des choses à faire, comme.. Rien en fait. Elle aurait aimé que ce fut le cas. La jeune femme se mit à marcher à ses côtés, sans avoir réellement de destination. Alys serra le plateau entre ses mains.

La Valtigar affirma s'acclimater correctement au Roc, puis se mit à jouer sur les mots, la questionnant sur des technicalités de vocabulaire qui firent froncer les sourcils de la Kenning. Où voulait-elle en venir avec ces détails ? Elle lui retourna la question, ce qui plongea la jeune femme dans une réflexion. Que souhaitait-elle réellement obtenir ? La question méritait d'être posée. Pourtant, Alys n'avait pas vraiment d'objectif en tête. Elle vivait pour son nom, pour sa famille, pour sa reine, et bientôt pour son époux. Etre une femme exemplaire dans tous ces domaines était déjà une tâche suffisamment ardue. Quelque chose lui disait que cette réponse allait laisser la Valtigar dubitative, pour le moins. Piquée au vif par sa question, et agacée de ne pas y avoir vraiment réfléchi, elle sentit le rouge lui monter aux joues, puis répondit :

« Je tente de faire honneur à ma famille, et à mes proches. Je n'ai que peu d'influence sur les jeux de pouvoir qui se déroulent en coulisse, je le sais. Alors j'aide comme je le peux, à mon échelle. La reine Jeyne... »

Elle s'interrompit. Autant ne pas dévoiler la teneurs des échanges entre elle et la reine de l'Ouest.

« La reine Jeyne a parfois besoin de mon soutien. »

Mieux valait ne pas trop s'étendre sur les détails, Alys doutait que cela intéresse Jaenyra de toute façon. Alys avait en tout cas besoin de son amie, parfois elle se demandait où elle trouvait la force de se lever tous les matins pour affronter les affres du pouvoir. Mais puisqu'elle y arrivait, alors Alys se devait de faire la même chose. Elle réussit néanmoins à lui tirer un sourire en évoquant à nouveau les sucreries. Devait-elle lui dire que le plateau rempli d'offrandes n'était à la base pas pour elle ? Elle choisit de ne pas le faire, et reporta plutôt son attention sur la jeune femme aux cheveux noir corbeau. Alys soupira, lorsque cette dernière évoqua le combat.

« L'entièreté ou presque de ma famille a quitté ces contrées pour se rendre sur le front, dans le Conflans. Il n'y a plus que les femmes de la cour dans ces murs, et des voyageurs. »

Elle haussa un sourcil, jetant un oeil dans sa direction. Peut-être qu'elle pourrait profiter de cette occasion pour en apprendre davantage sur elle. Elle pourrait ensuite faire un rapport plus détaillé à Jeyne. Sans répondre à sa proposition de discuter, elle se remit à marcher, montrant son assentiment pour qu'elle l'accompagne dans une petite promenade.

« Vous disiez que Castral Roc était bien différent de ce que vous avez pu connaitre jusque là. En quoi, exactement ? »

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We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all yearElle se méfie. Peut-être même qu'elle a déjà quelques a priori. Justifiés ou non. Jaenyra ne peut qu'en sourire, ayant été jugée toute sa vie pour sa soif de pouvoir, ses attitudes provocatrices, son goût un peu trop prononcé pour le scandale. Discuter avec cette jeune femme relève presque de l'étude anthropologique tant elle est différente d'elle, tant leurs parcours de vie n'ont rien de similaire. Le rouge qui monte aux joues d'Alys la fait détourner les yeux, elle ne veut pas l'embarrasser plus qu'elle ne l'est. Son sourire ne tombe pas, toutefois.

- Si je peux me permettre, Lady Alys, il est question de devoir et non de désir dans ce que vous citez.

Elle s'arrête au milieu de sa phrase, peut-être parce qu'elle ne veut pas trop en dire. La reine Jeyne la déteste, elle le sait plus ou moins. Jaenyra se demande un instant si elle serait assez fourbe pour demander à sa douce et belle dame de compagnie d'espionner la vilaine pécheresse valyrienne pour elle, mais en doute fortement. De toute manière, si sa Majesté la reine inutile avait voulu se préoccuper des affaires de son royaume, sans doute qu'elle aurait demandé à la voir avant qu'elle ne signe une alliance avec.

- C'est important de vouloir être une bonne amie, sœur, épouse.

Elle suppose, du moins. Elle a longtemps voulu impressionner son père à tout prix, cédant à toutes ses demandes même celles qui la blessaient au plus profond de son âme. Pour lui prouver sa valeur. Pour lui montrer qu'elle méritait les mêmes honneurs que ses frères. Mais ça ne ressemble pas à la droiture qu'Alys évoque, tout à un air d'ambition entre les mains de Nyra. Et le seul mariage qu'elle souhaite contracter est hors de sa portée.

- Mais vous devez bien vouloir des choses pour vous, non ?

Jaenyra hausse un sourcil, elle se demande si la jeune femme va perdre patience. Il y a des chances. En général, les gens n'aiment que peu les questions indiscrètes, surtout celles dont ils n'ont pas vraiment les réponses. D'un autre côté, une esclandre entre la nouvelle alliée de l'Ouest et la dame de compagnie de sa reine ne serait sûrement pas une bonne chose. Et Alys doit le savoir.

- Je suis navrée pour vous. Leur absence doit être pesante.

La valyrienne fait de son mieux pour ne pas soupirer, bien sûr qu'elle l'est, mais il n'y a rien d'autre à dire. Elle a elle aussi connu les couloirs, les chambres vides à la suite d'un départ et l'incertitude qui lui est liée. Elle n'est pas certaine d'en avoir souffert autant, pourtant. Ce qui la conduit encore une fois à s'interroger sur qui elle est, ce qui importe vraiment à ses yeux. Elle a toujours fait de son mieux pour chasser la pensée terrible que si Maegor et Aerymor mourraient, elle se rapprocherait du trône. Alys la ramène au présent, et à Castral Roc.

- Eh bien... le climat, les gens, les mœurs, le paysage. À peu près tout en vérité. J'ai grandi sur une île que l'on appelle Elyria. Je crois savoir qu'elle est désignée comme une cité d'un continent oriental dans vos livres.

Jaenyra secoue la tête en se souvenant de toutes les imbécilités qu'elle a lu dans les bibliothèques de Castral Roc. Ils représentent l'autre, l'étranger, ce qui fait peur et qui ce qui est particulièrement méconnu. Elle le sait et fait de son mieux pour lutter contre cette impression, espère encore susciter plus de curiosité que de crainte.
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@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

La réaction de la jeune femme aux cheveux noir ne se fit pas attendre, lorsqu'Alys détailla ce qu'elle désirait. Le rouge lui monta aux joues tandis qu'elle réalisait petit à petit que la Valtigar avait raison. Que souhaitait-elle réellement ? En tentant de formuler une réponse à cette question, elle se sentit idiote et niaise. Vivre d'amour et d'eau fraiche jusqu'à ce qu'elle quitte ce monde dans les bras de son époux qu'elle aura chéri toute sa vie ? Ce genre de phrases n'aurait sans doute pas plu à Jaenyra. Sans pour autant se targer de la connaitre, la Kenning s'imaginait une femme ambitieuse, maline, prête à tirer son épingle du jeu dans toute situation. Des traits de caractère que la jeune fille ne partageait pas, bien trop occupée à passer des jours à maintenir son nom familial dans l'honneur. Alys avait un sens de la famille très prononcé, et sa réussite personnelle ne l'importait pas tant que cela. Elle souhaitait être heureuse, mais surtout elle voulait rester proche de sa famille. C'était aussi la raison pour laquelle elle n'aimait pas les tensions qui pouvaient exister parfois entre ses frères. Surtout quand elle en était au centre.

Alys se crispa légèrement, raffermissant sa poigne sur le plateau en affrontant les questions un peu indiscrètes de la Valtigar. Elle tentait de ne pas laisser paraitre son trouble, tout en ayant conscience qu'elle devait ne pas vraiment y arriver. Mais la jeune femme finit par aller dans son sens, ce qui la détendit d'un coup, sans qu'elle ne s'y attende non plus.

« Je m'efforce de l'être en tout cas. J'aspire à une vie simple, avec ma famille et mes proches à mes côtés. Cela doit paraitre bien candide à une femme de votre stature, mais c'est pourtant la vérité. »

La jeune fille prit une inspiration, contente quelque part d'avoir assumé ce qu'elle pensait plutôt de le cacher. Elle reprit, enchaînant sur le sujet de la guerre et des proches :

« Vous devez bien avoir des proches à qui vous tenez, n'est-ce pas ? Avez-vous la chance de les avoir à vos côtés ? Ou bien sont-ils partis ? »

La Valtigar finit par se dévoiler un peu plus, et Alys ouvrit grand les oreilles. Elyria. Oui, le nom lui disait quelque chose. Mais elle n'y connaissait rien non plus. Réellement curieuse cette fois, et pas seulement pour cuisiner l'orientale, elle lui lui dit :

« Il me semble avoir déjà lu la mention de cette ville dans certains livres, oui. Pour être honnête, nous avons peu d'informations sur les endroits hors du continent. Elyria a pourtant l'air lointaine... Comment se fait-il que vous soyez venue jusqu'à Castral Roc ? »

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La gourmandise est un vilain défautHey, it's a mess out there
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We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all yearUne femme de sa stature. L'expression fait sourire la valyrienne, bien qu'elle doive se reconnaitre flattée. À vrai dire, elle n'a pour l'instant aucune idée de sa stature. Elle s'efforce tant bien que mal d'obtenir sa place au soleil, sans être certaine que l'astre ne lui brûlera pas les ailes. Elle n'a jamais aspiré à une vie simple, sans doute parce qu'une telle chose n'existe pas là d'où elle vient. Elle est née dans les ruines, fruit des aspirations démesurées d'un seigneur déchu. Une vie simple n'a jamais été envisageable, il leur fallait réussir ou périr.

- Je ne me permettrais pas de juger vos ambitions candides, Lady Alys. Vouloir une vie simple fait partie de ce que vous êtes parfaitement en droit d'espérer. J'espère que vous y parviendrez.

Et elle est sincère, étonnamment. Bien que ce soit difficile d'imaginer se contenter de la même chose, elle n'aspire qu'à un futur où les femmes pourront choisir ce qu'elles souhaitent pour elles-même. Si être une épouse et une mère comblerait la jeune femme, elle n'est personne pour exiger d'elle davantage d'ambition. Les questions suivantes la piquent légèrement, tout simplement parce qu'elles ne font que souligner à quel point leurs vies ont été différentes, sûrement.

- Oui, bien sûr. Il y a des gens auxquels je tiens.

Qui sont loin, pour la plupart. Qu'elle ne reverra peut-être plus jamais, aussi. Jaenyra marque une pause, hésite un peu. Elle aimerait pouvoir se dire qu'elle joue toujours, que cette discussion n'est rien de plus qu'un défi personnel et puéril, mais n'est plus sûre de rien.

- Les gens dont je suis proche ne sont pas... ils n'ont jamais été là. Du moins, pas de manière constante. Mon père était rarement présent et mes frères l'ont rapidement suivi dans ses expéditions. Je n'ai pu profité de leur présence que de manière ponctuelle et je suis seule ici, désormais.

Elle lui sourit tranquillement, bien que ses pensées s'embourbent légèrement. Le récit est triste, bien qu'elle ne l'ait pas raconté pour faire pleurer Alys. Il s'agit ni plus ni moins de la vérité, et c'est la prononcer à voix haute qui lui fait prendre conscience de sa couleur terne. Bien sûr, il lui reste ses dames de compagnie, mais sa mère et sa sœur sont loin. Ses frères n'ont jamais vraiment été là.

- Ce qui me laisse l'occasion de rencontrer d'autres personnes tout aussi intéressantes, cela dit.

La Valtigar jette un coup d’œil à la jeune femme, très intéressante, en effet. Elle préfère se concentrer là dessus, étrangement. Quant à la raison de sa présence à Castral Roc, là aussi, le sujet est complexe. Elle prend quelques secondes avant de répondre, incertaine de ce qu'elle peut ou non dévoiler.

- Je suis venue pour rencontrer Jordane Lannister, dans un premier temps. La réputation de votre reine la précède, j'ai pensé que la trouver ne pourrait qu'être bénéfique à ma famille. J'espère que nous pourrons bientôt nouer des liens... disons, solides.

Puisque leur ancrage sur ce continent l'est encore trop peu, à son goût.
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ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

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Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jaenyra Miss Westeros 2023:

La gourmandise est un vilain défaut

@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

Alys inspira, observant la jeune femme qui se tenait face à elle. Elle dégageait une aura particulière, ses yeux noirs accompagnaient sa chevelure tout aussi sombre. Et son teint, un peu plus hâlé que ceux des femmes du Roc qu'Alys pouvait connaitre. Elles semblaient bien différentes, et pourtant, la conversation continuait, comme si malgré tout il était possible qu'elles puissent s'entendre, ne serait-ce qu'un peu. La Kenning inclina légèrement la tête, lorsqu'elle répondit avec respect qu'elle pouvait aspirer à ce qu'elle voulait. Peut-être qu'Alys s'était fourvoyée en pensant dès le départ que Jaenyra Valtigar ne pouvait être qu'oiseau de mauvais augure. Cette dernière semblait bien plus ouverte d'esprit que ce qu'on avait raconté à la jeune femme. C'était suffisant en tout cas pour piquer sa curiosité encore un peu plus.

Jaenyra répondit à ses questions sans s'offenser, ce qui n'était pas gagné de prime abord, vu leur niveau d'intimité. Le tableau qu'elle lui peignit attrista un moment la jeune femme. Sa famille peu présente, loin des siens... Cela lui rappelait quelque peu son histoire. Elle hocha la tête, déviant légèrement le regard.

« Mon frère aîné, le Grand Maître de l'Ouest, a grandi à Castral Roc. Il est parti de Kayce, notre ville natale, lorsque je n'étais qu'un bébé. J'ai donc passé mon enfance entre ici et là-ba, pour aller le voir. Aujourd'hui, j'ai la chance de l'avoir à mes côtés. Peut-être que ce sera bientôt le cas pour vous, également. »

Alys ne regrettait pas la période où elle grandissait et où Gareth était loin. C'était difficile, certes, mais elle s'était construite ainsi. Tout s'était enchaîné à la mort de ses parents. Et maintenant voilà qu'elle était ici, à parler à une étrangère. La vie savait surprendre, à n'en pas douter. La jeune femme sentit que ses questions la poussaient peut être un peu dans ses retranchements. Elle semblait hésiter, ou du moins prendre le temps de réfléchir avant de lui formuler une réponse. Etait-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Alys ne le savait pas le dire. La qualification de Jordane de reine de l'Ouest fit tiquer la Kenning. Jeyne était la reine. Elle avait souffert pour cela, elle en portait le poids sur ses épaules. Sa valeur devait être reconnue.

« Discuter avec la Reine Mère est sans doute un premier pas pertinent, si vous souhaitez vous faire connaître. Néanmoins, la reine de l'Ouest n'est autre que Sa Majesté Jeyne Lannister. L'avez-vous rencontrée ? »

Alys supputait déjà connaître la réponse à cette question, mais elle fit l'innocente une seconde. Puis, une idée lui vint en tête.

« Comme je l'ai mentionné, ma famille a pour domaine Kayce, une puissante ville côtière de l'Ouest. Nous cherchons à développer notre commerce avec d'autres acteurs, et je pense que ce que nous proposons pourrait vous intéresser. Je peux vous mettre en relation avec mon frère Robert, notre responsable commercial, ainsi qu'avec Tybolt, le seigneur de notre maison. Ils seraient ravis, je pense, d'échanger avec vous. »

La jeune fille n'avait pas pour habitude de négocier un quelconque accord, qu'il soit commercial ou autre. Mais face à la Valtigar, elle sentait comme un besoin de lui prouver quelque chose, malgré leur échange jusque là cordial.

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The night is long and the path is dark. Look to the sky for one day soon, the dawn will come. Bare your blade and raise it high. Stand your ground. For one day soon, the dawn will come.

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La gourmandise est un vilain défautHey, it's a mess out there
They can leave, but we don't care
We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all yearAlys essaie de la rassurer, se faisant, elle lui confie que leurs vies n'ont finalement pas été si différente dans leur commencement. Jaenyra écoute attentivement, lui sourit doucement lorsqu'elle lui prédit une fin heureuse.

- Peut-être, en effet.

Très vite, elle a envie de rajouter qu'elle s'en moque, de toute manière. Qu'elle n'a besoin ni d'eux, ni de personne. Qu'elle se suffit à elle-même, elle et le succès qu'elle essaie tellement d'obtenir. Mais le discours sonne faux, si faux qu'elle ne se risque pas à essayer de le prononcer. Tout ce qu'elle a fait auparavant, elle l'a fait pour essayer de grappiller un peu l'attention de son père, pour lui prouver sa valeur. Être utile, pour lui et pour Maegor. Et maintenant ? Le mariage qu'elle espérait s'avère difficile d'atteinte, et ne lui fait de toute manière plus tant envie. Son cœur ne fonctionne pas si simplement, et sa famille encore moins.

- Quoi qu'il en soit, cela nous fait un point commun.

Un pont qui traverse un océan de différences, mais il vaut mieux souligner le pont que tout ce qui les sépare, surtout dans un contexte où elle aimerait bien se rapprocher. Ce qui est pratique avec ce genre de concours entre elle et elle-même, c'est que ça l'empêche efficacement de penser à tout le reste. Presque tout, du moins.

- Ah, oui, bien sûr. Sa Majesté Jeyne Lannister.

Si elle avait pu rouler des yeux, elle l'aurait fait.

- Non, je n'ai pas eu la chance de rencontrer sa Majesté. Elle n'a guère manifesté son envie de s'entretenir avec moi, d'ailleurs. Peut-être est-elle trop occupée ? Quoi qu'il en soit, Jordane Lannister m'a parue tout à fait compétente pour discuter des sujets qui m'intéressaient.

La sollicitude d'Alys est touchante mais Jaenyra n'en a à vrai dire rien à faire du tout. Jeyne Lannister semble être une idiote de plus qui gaspille sa couronne à geindre et à s'occuper de ses milliers de rejetons. Rien qui ne puisse l'intéresser, d'autant plus qu'elle n'a fait aucun pas vers elle. Si sa Majesté préfère la regarder de haut et ruminer dans son coin, soit. Elle n'empêchera personne de le faire. La suite, en revanche, est intéressante.

- Oh, vraiment ?

La plupart des ouestriens la fuient comme la peste, peu s'autorisent à imaginer faire avec eux sur le long terme. La proposition retient donc aisément l'attention de Jaenyra, qui observe Alys une seconde ou deux.

- Vous semblez à l'aise pour en discuter. Pourquoi attendre votre frère ? Je vous en prie, rejoignez moi dans mes appartements lorsque vous en aurez le temps. C'est avec plaisir que j'en discuterai avec vous.

Bien qu'elle s'était imaginé faire d'autres choses que discuter, elle doit s'avouer coupable.

- Je reçois beaucoup de Lord et peut tout à fait en parler avec votre frère, mais vous êtes là et j'ai déjà eu la chance de faire votre connaissance. Pourquoi l'obliger à se déplacer dans ces conditions ?

Elle a déjà connu des femmes puissantes sur son continent de naissance qui n'hésitaient pas à prendre les devants sur leurs époux. Jordane Lannister est la preuve qu'il en existe aussi de ce côté des océans. Mais elle sait que toutes les femmes ne sont pas Jordane, et sont encore moins éduquées pour. Peu importe, elle tente, propose, et fera avec la réponse qui lui sera donnée.
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@Alys Kenning & @Jaenyra Valtigar

La Valtigar lui concéda qu'elle avait peut être raison, sur leurs similitudes. Alys ne savait quoi en penser, ne connaissant pas son histoire. La jeune femme semblait en cacher plus que ce qu'elle voulait bien lui dire, ce qui laissait Alys sur la défensive. Enfin bon, après tout c'était de bonne guerre : elles venaient tout juste de se rencontrer, et même si Alys ne ressentait aucune intention malveillante de la part de la brune, elle protégeait sans doute ses intérêts. Ce qui n'était ni surprenant, ni alarmant. La Kenning n'était juste pas vraiment habituée à un comportement de ce type.

Les réactions concernant Jeyne la firent froncer les sourcils. La Valtigar ne semblait pas porter la reine dans son cœur, mais au-delà de cela, elle semblait presque prompte à la dénigrer. Ce qui ne plaisait pas du tout à Alys, qui en plus d'être sa dame de compagnie était également son amie. Les deux femmes avaient toujours été là l'une pour l'autre. Elle posa le plateau sur le rebord creusé d'une fenêtre, croisant les bras.

« Vous devriez peut-être donner sa chance à la reine Jeyne. Sa Majesté pourrait vous surprendre. » dit-elle simplement, fière défenseuse des intérêts de sa reine.

Ce n'était pas à Alys de pousser pour telle ou telle rencontre, ou d'œuvrer dans les intérêts du royaume. Mais elle avait confiance en Jeyne, et plus que tout, elle la connaissait et savait ce qu'elle endurait, avec ses deux familles qui se déchiraient. Elle faisait tout cela pour faire tenir l'Ouest du mieux qu'elle le pouvait, et rester loyale et droite envers son époux Lyman. Voir son statut mis à l'écart par Jaenyra ne lui avait pas plu, car son amie endurait tant et plus pour son royaume qu'elle méritait mieux que cela. La proposition de Jaenyra la laissa cependant bouche bée et la tira de ses pensées. Elle serra ses bras contre elle, visiblement mal à l'aise.

« Oh, et bien... C'est que... Enfin, je... Je connais ma ville natale, bien sûr, et les atouts qu'elle offre. Mais je ne suis pas certaine d'être la mieux placée pour discuter commerce et négociation monétaire. Mon frère a fait cela toute sa vie, et c'est une opportunité qu'il attend depuis longtemps. Je peux faire l'intermédiaire, oui, et même vous accompagner lors des premières discussions. Mais il sera sans doute un meilleur interlocuteur que moi. »

Alys ne se sentait pas l'étoffe d'une commerçante, et pour avoir déjà vu son frère faire, lorsqu'ils étaient enfants et qu'ils s'échangeaient des bouts de bois et des pierres ou des cailloux, elle était persuadée qu'il se débrouillerait particulièrement bien. Elle secoua la tête à la question légitime de la Valtigar :

« Mon frère est le responsable des comptoirs commerciaux de notre ville. Cela fait partie de son sang, et il en est fier. Il passe beaucoup de temps sur les routes. Et de toute façon, il n'est jamais bien loin du Roc, venant parfois me rendre visite, à moi ou à mon frère. Ce ne sera pas une contrainte pour lui, croyez-le bien. Il sera ravi de vous rencontrer. »

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La gourmandise est un vilain défautHey, it's a mess out there
They can leave, but we don't care
We'll stay, I'm good right here
I been waitin' for you all yearElle en doute. Elle en doute et n'en a pas l'utilité de toute manière, Jordane Lannister lui a promis plus qu'elle n'espérait recevoir de son voyage en ces terres. Converser avec tous les Lannister en espérant obtenir leur solennelle approbation l'indiffère parfaitement. Elle a besoin que les rouages se mettent en marche, c'est tout. Et visiblement, Jordane en a le pouvoir.

- Ce serait avec plaisir, si j'en ai l'occasion.

Et de ce qu'elle en sait, Jeyne Lannister tient autant qu'elle à ce qu'elles aient l'occasion de discuter. Ce qui, ça aussi, lui convient tout à fait. Cependant, nul besoin de le crier sur tous les toits. Encore moins devant sa dame de compagnie qui, visiblement, la tient en estime. Cette dernière l'intéressait jusque-là bien davantage, malgré le fait que les projets de la valyrienne à son sujet doivent malheureusement tourner court. Parfois, il faut s'avouer vaincue.

- Hum, je comprends.

Elle acquiesce, elle ne comprend pas tout à fait. Jaenyra a toujours fait en sorte de saisir les occasions qui se présentaient en elle, surtout sur ce plan. Vipère, méchant animal politique prêt à tout pour monter dans la chaine alimentaire et cesser d'être un petit rien qui nourrit un grand tout. Et pourtant, les dieux savent qu'elle ne maitrisait en rien les sujets qu'elle disait pouvoir aborder. Faire semblant jusqu'à ce que ce soit vrai. Mais elle comprend au moins qu'Alys ne soit pas de ce genre là. Elle semble fonctionner avec le cœur, la pauvre. C'est aussi admirable que terrifiant.

- Nous ferons comme vous le souhaitez, lady Alys. Sachez toutefois que je suis à votre disposition si vous changez d'avis.

Il y a peut-être aussi un léger manque de confiance, en ses capacités à échanger, en ses connaissances, en elle. Les hommes ne sont généralement pas omniscients, mais ils savent très bien faire semblant, eux. Alys aussi gagnerait sans doute à mentir un peu mieux, à être meilleure comédienne. Mais toutes les âmes ne sont pas faites pour ces jeux-là, ce qui ne n'empêche pas Jaenyra d'essayer de les embarquer avec elle. Dans les abysses. Dans la folie.

- Mais prenez confiance, je suis persuadée qu'il n'y a rien que vous ne puissiez pas réaliser.

Reste encore à le vouloir, et elle sait parfaitement que tout le monde ne partage pas les mêmes ambitions. Tant pis, elle tentera de semer la pagaille entre les synapses d'une autre lady ouestrienne, tôt ou tard. Difficile de s'en empêcher, après tout, elle n'est qu'une étrangère ici. Elle disparaitra bientôt, et ses méfaits se transformeront en méchantes rumeurs.

- Je dois vous laisser, lady Alys. Du travail m'attend encore dans mes appartements, et je dois me rendre auprès de sa Majesté la reine mère. Je vous remercie sincèrement de m'avoir accordé votre temps.

Jaenyra incline la tête, se corrige même quant au titre de Jordane. On ne peut pas dire qu'elle ne fait pas d'efforts pour paraitre charmante. Sans doute qu'elles ne se reverront pas, jamais. Jaenyra n'est pas même certaine de retrouver le Roc un jour. Elle apprécie toutefois l'idée qu'il restera un peu d'elle ici, dans les mémoires. Même si ça ne veut pas dire grand chose.
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