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Adelaide Kane est <a href="/t8211-je"><span class="Gp_Ouest">Jeyne Lannister</span></a>

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<span class="Gp_Ouest">Jeyne Lannister</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Reine du l'ouest - <a href="/t8211-je">Pv libre</a>

LIEU

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<a href="/u783"><span class="Gp_Ouest">Jeyne Lannister</span></a> se trouve à <span class="Gp_Ouest">Castral Roc, Terres de l'Ouest</span>

Qu'il était loin le temps de l'innocence et des rires. Silencieusement assise elle laissait les mains expertes de ses dames de compagnie préparer sa chambre. Le moment était de ceux où Winterfell lui manquait … En fermant les yeux elle était de retour dans l'austère forteresse entourée par les rires de Jon et Walton, jouant tous trois sous le regard de leurs parents. Combien ces temps passés avaient été doux malgré le froid mordant du Nord. Durant ces temps sombre elle aurait aimé retrouver la paix au pied de l'imposant barral pour trouver conseils et réconforts dans de silencieuses prières. Mais Winterfell était loin, à des lieues de là … Ces contrées dont elle était princesse par naissance étaient maintenant l'ennemi. Comment avait-on pu laisser la guerre envelopper sa famille de son manteau ? L'Empire et l'Ouest étaient à présent en guerre, plus qu'une lutte entre deux entités politiques c'était une guerre intestine qui se dessinait … Une guerre contre son père l'Empereur et contre son frère le roi du Nord.

Lissant les plis de sa robe aux couleurs des lions Jeyne se perdit un instant dans la contemplation de son reflet. Etait-elle vraiment l'image d'une reine ? Elle qui portait aujourd'hui la couronne de la lionne avait-elle les épaules pour un tel poids ? Quel poids que de succéder à cette reine de l'Ouest. Jamais elle ne saurait être comme elle, après tout elle était encore une étrangère avec bien du chemin à parcourir … L'abjuration de sa foi avait-elle suffit à la faire accepter pleinement par ceux qui étaient aujourd'hui son peuple ? Elle en doutait … la route était encore longue et l'ombre de la reine-mère planait toujours sur eux. Après tout la mère de Lyman était celle qui avait puni la cabale responsable de la mort du roi, elle était l'image même de la lionne implacable se dressant pour défendre sa famille. Pourrait-elle jouer ce rôle ? Son pelage de louve était aujourd'hui recouvert de celui des lions, mais elle restait louve … malgré tous ses efforts Jeyne serait toujours une fille du Nord, fière et froide comme les nordiens, peut-être trop prompte à l'emportement comme son père. Non ! Ce chemin qu'elle empruntait aujourd'hui était celui de Lyman, elle ne devait pas se perdre dans de pareille comparaisons. Elle ne devait pas essayer d'être pareille à la lionne, elle devait épauler et seconder son époux, trouver sa propre voie. La reine aujourd'hui c'était elle.

Des questions toujours des questions, l'assaillant inlassablement depuis que les tambours de la guerre résonnaient dans le royaume. Avaient-ils vraiment besoin d'en arriver là ? Elle n'était pas naïve, l'ambiguïté ne pouvait pas continuer indéfiniment … avec les tensions qui agitaient le peuple et la noblesse Ouestrienne il fallait agir, Jeyne soutenait Lyman a ce sujet. Mais son père avait-il besoin d'en arriver là ? Son idéal de paix et de rassemblement était un beau projet, mais une utopie … Le Nord n'était-il pas suffisamment assurer avec leurs alliances ? Le trône du Nord ne resterait pas vacant, il s'était uni à la Targaryen, avait marié son frère à une princesse Tully et sa fille à l'héritier de l'Ouest. Combien de maisons nobles auraient pu espérer mieux ? Les Stark étaient assurés du soutien de ses voisins par les liens du sang et du mariage … Connaissait-elle si peu son père ? La recherche désespérée de la paix justifiait-elle que l'on plonge des royaumes entiers dans la guerre ? Dorne n'était-elle pas le parfait exemple de la cupidité de l'homme ? La recherche du pouvoir encore et toujours seule avait conduit à de tels agissements. Jeyne était bien placée pour savoir jusqu'où la rage pouvait pousser les hommes … Elle se souvenait encore de cette sombre journée dans le Conflans. Sa vie n'avait tenu qu'à un fil, frôlée par une flèche tout aurait pu s'arrêter pour … rien. Elle avait vu les Ouest se battre en véritables lions pour la protéger, elle la princesse païenne et étrangère. Elle avait vu le dragon fondre sur leurs adversaires semer la panique pour ne plus laisser que les corps imbiber la terre de leur sang. La même terre qui avait vu naître ces enfants du Conflans … L'impératrice l'avait sauvé ce jour là et jamais elle ne l'oublierait, mais Jeyne ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle était en partie de la folle ambition qui dictait les pas de son père depuis la naissance de l'Empire. A quoi bon régner sur un Empire si son peuple se déchire ? Rien que pour cela Jeyne était intimement persuadée que l'Ouest devait rester un royaume indépendant. On ne pouvait demander à des peuples longtemps ennemis de plier le genou face à un couple d'impériaux étrangers. L'union et la paix ne pouvaient pas se réaliser uniquement par le fracas des armes … il existait d'autres voix elle en était persuadée.

Croisant une septa qui lui offrit une pieuse révérence la reine répondit par un humble mouvement de tête. La foi des Sept … elle avait abjuré sa foi pour protéger Lyman, Martyn, mais aussi elle. Inutile de mentir sa conversion n'avait rien de profondément véritable, jamais elle ne pourrait oublier les anciens dieux. Il ne s'agissait là que d'un acte politique, il fallait a tous prix apaiser les tensions, et offrir au peuple une future reine qui ne serait pas une païenne. Elle comprenait parfaitement le jeu du pouvoir nécessitait des sacrifices, mais Lyman ne l'avait-il pas suffisamment payer ? On s'en était pris à ses royaux parents ce jour là. Dans un moment liesse les traits d'arbalètes avaient semés la mort à quelques pas seulement d'un enfant … la foi pouvait-elle justifier de tels actes ? Non, elle se refusait d'y croire. Alors qu'est-ce qui avait pu pousser ces mains à s'en prendre aux souverains ? N'était-elle pas responsable ? L'Etranger avait-il pu organiser cela … une vie pour une conversion illusoire ? Non … elle devait se ressaisir. Tout cela ne saurait être de sa faute, les responsables avaient payé de leurs vies cet acte innommable. Comme la politique pouvait être cruelle … au nom de l'entente et d'une paix que l'on voulait imposer par la force des armes elle avait tourné le dos à la foi de sa famille et l'on avait pris la vie d'un héros.

Ramenée à la réalité par le bruit de l'armure des gardes Jeyne ne resta pas longtemps dans les couloirs de la demeure des lions … déjà son esprit distrait l'envoyaient voyager dans le passé … à ce moment qui avait changé son destin, son mariage avec Lyman. Les lions et les loups avaient combattu côte à côté, versant le sang pour défendre la terre du Nord des incursions sauvageonnes. N'était-ce pas là la preuve qu'une coopération paisible était possible ? Deux royaumes indépendants coopérant par le mariage et par la force … tout ne se résumait pas à la force. Voilà que la paix revenait s'insinuer dans ses pensées. Pourquoi son père s'efforçait-il de combattre ceux qui refusaient de se soumettre à son autorité ? La guerre en l'Ouest et l'Empire n'était que la conséquence d'un voyage sur le mauvais chemin de la paix. Les lions n'étaient pas parfaits, elle était bien placée pour le savoir … On ne reposait pas sur de l'or sans verser le sang, les couleurs de sa nouvelle maison en était la preuve. Mais les loups n'étaient pas exempt de reproches non plus, trop fiers, trop fougueux à n'en pas douter, peut-être trop idéalistes aussi ? Voilà bien trop de questions épineuses dont elle n'avait pas les réponses … Seule restait une réalité douloureuse … choisir entre le sang qui coulait maintenant dans son fils, où le sang de sa famille ?

Irrésistiblement attirée par les babillements de Martyn la reine du Roc se perdit dans un largue sourire. Puisse-t-il être aussi bon et courageux que son père. Cet homme si jeune qui devait porter le poids de la guerre et du royaume. Puissent les Sept offrir à leur enfant, et ceux à venir, une terre en paix. Voilà la seule à laquelle elle aspirait … la paix elle y revenait encore et toujours. Comment les enfants de Goëville étaient loin. Elle n'était plus cette enfant inquiète de la vie qui l'attendait, intimidée à l'idée de découvrir celui que l'on avait choisi pour être son époux. Elle ne regrettait rien, pas même les doutes et les inquiétudes, non. Jeyne en était persuadée elle avait trouvé en Lyman le meilleur des soutiens. Alors elle se devait d'être là qu'importe les épreuves … qu'importe les choix … en était-elle convaincu ? Elle l'espérait. Que faire ce choix devait conduire les terres de l'Ouest à prendre la vie des siens ? L'idée que frère et père lui soient arrachés était insoutenable … Mais comment protéger Lyman et Martyn des affres de la guerre si elle était incapable d'en faire de mère pour son sang ? Face à son fils Jeyne invoquait silencieusement les anciens dieux, et l'aïeule … aujourd'hui plus que jamais elle avait besoin d'être guidée. Un signe suffirait, car à la croisée des chemins l'ancienne princesse du Nord perdait ses repères.

Caressant le doux visage de Martyn la nordienne congédia sa suite. Elle avait besoin d'être seule avec l'enfant de son mariage … peut-être Martyn représentait-il l'espoir dont ils avaient besoin ? Lui était le véritable fruit de l'union du Nord et l'Ouest. Si les hommes qu'elle aimait été incapable d'entendre raisons pour eux peut-être le pourraient-ils pour un enfant ? Pour tous les enfants … ces jeunes âmes ne connaissaient encore rien au monde et on s'apprêtait à tout leur arracher. Décidément le poids du pouvoir était bien lourd … Protéger le royaume et le peuple qui étaient siens aujourd'hui, tout en préservant ceux qui l'avaient vu naître, quel grand écart … en était-elle seulement capable ?