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 The day you left me [Tour IX - Terminé]

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MessageSujet: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyVen 4 Juin - 21:26


L’heure du départ a bientôt sonné. Depuis le matin, la Reine du Bief est au port de la ville, elle avait réuni les capitaines de chaque navire pour leur exposer la situation et ce qu’elle attend exactement d’eux. Et le reste de la journée à investir le bateau qui sera le sien pour les jours à venir. Elle y avait fait venir sa fille, accompagnée de sa gouvernante, et lui avait longuement parlé tout en lui faisant visiter le navire, son univers sous le regard béat de Ceryse. Elle ne pourrait partir sans un dernier au revoir à cette dernière, même si elle a l’assurance qu’elle sera bien traité en compagnie de sa tante Tricia, l’idée de devoir la quitter lui fait plus de mal qu’elle le pensait.

C’est assez inattendu, elle n’a jamais ressentie de tristesse lorsqu’elle voguait, c’était là que résidait toute sa liberté. Désormais, elle a une fille qui la rattache forcément en ces lieux, une fille qui la ramènera toujours à ce port. Jusqu’à ce qu’elle le décide autrement, se jure-t-elle. Malgré ce sentiment dérangeant, elle reste concentrée sur les préparations de son départ. Elle était une femme libre, tellement libre, et puissante, mais elle sent l’étau d’une cage se resserrer autour d’elle depuis la naissance de Ceryse. Eren aurait mille fois préféré naître dans une famille lambda qu’au sein d’une lignée royale, elle n’aurait pas eu à subir toutes ces conneries de mariage arrangé.

Malgré ça, elle garde sa bonne humeur, trop heureuse de retourner sur ses îles même si elle aurait préféré pour d’autres circonstances. Retrouver ses îles, ses hommes, sa vie. Reprendre la mer. C’est presque angoissant après tous ses mois passés sur terre, entourée de ces maudites fleurs étouffantes de partout. Loin de ces dames de compagnies aussi, les îles n’étant pas un environnement pour ces dernières. Eren sera toujours protégé par les chevaliers qui servent sa garde, mais elle compte bien les remplacer par des fer-nés une fois sur place. Se faisant, elle ne sera plus épiée de ses moindres faits et gestes.

La nuit commence à tomber lorsqu’elle termine d’écrire quelques missives à la lumière de quelques bougies, le mestre se chargera de copier la principale pour l’envoyer à toutes les îles. Elle commence tout juste sa première propagande, de manière mesurée, ce n’est que sur place qu’elle finalisera le reste, en personne. Lorsqu’ils auront son visage sous les yeux et qu’ils se souviendront de tout ce que cela implique d’être contre elle. Elle sourit à ce simple constat, rien de joyeux, plutôt de l’impatience d’en arriver à cette situation, l’impatience de botter des culs.

La jeune femme s’étire la colonne vertébrale et se laisse choir dans son fauteuil, les yeux clos elle savoure le léger balancement du navire amarrer au port, écoute le ressac de l’eau contre la coque du navire, le bruit des pas et des cris des marins qui se chargent des derniers préparatifs avant le départ à l’aube le lendemain. Elle n’a jamais aimé le silence. En ouvrant les yeux, elle examine cette cabine qui sera son seul lieu d’intimité des prochains jours, bien plus confortable que son boutre, et pourtant, elle préférerait mille fois retrouver son navire, si cher à son cœur. Sa liberté.

Son regard se tourne sur la porte qui s’ouvre pour laisser entrer un visage bien connu, elle a entendu les hommes présenter leurs respects et n’est donc pas surprise de le voir. Elle est surprise qu’il ait fait le déplacement jusqu’ici par contre. Elle se lève pour venir à sa rencontre et enrouler ses bras autour de son cou dans un geste si peu commun entre eux. Que me vaut l’honneur de ta visite cher époux ? Aurais-je oublié que nous avions rendez-vous ? Ce serait bien possible, trop accaparé par les préparatifs de son départ, ou par son ardent désir de quitter les terres du Bief.

Eren est de bonne humeur, chose rare depuis son mariage, mais la perspective de retrouver ses îles l’enthousiasme à l’extrême. Au point de se laisser aller à quelques excès d’affection pour son mari, d’oublier les griefs et la méfiance et de poser ses lèvres contre les siennes, plus chaleureuse qu’elle ne l’a jamais été. Nous avons à parler, nous sommes prêts à partir demain dès l’aube.

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 29 Juin - 16:24



The Day you Left me
Manfred & Eren Hightower

« Villevieille, Royaume du Bief. Semaine 2 du mois 1 de l'an 2 de l'Ere des Luttes. »
Je ne savais pas quoi ressentir. Je ne savais même pas si j’avais besoin de ressentir quelque chose ; si c’était réellement nécessaire. Je ne pouvais pas dire être touché profondément… Mais je ne savais pas. Ca me faisait quelque chose. Sentiments mitigés, ténus. Frustration ; j’aurais adoré suivre Eren, et lui avais même proposé de le faire. Mais nous avions fini par convenir qu’il serait difficile de l’accompagner. Voire, carrément contre-productif. Ca n’allait pas de soi chez ces barbares qui ne respectaient rien d’autre que la Force de se voir supplantés en leurs propres terres par la toute-puissance d’une flotte qui avait depuis longtemps dépassé la leur en taille comme en ressources humaines. Ils ne verraient pas d’un bon œil que les bannières Hightower flottent sur plus de vaisseaux de guerre que les leurs…


J’aurais voulu les forcer. Les écraser au besoin, et hisser ma bannière sur leurs castels de pierre. Mais Eren voulait tenter sa chance, affirmer ses droits. Quel peuple de sauvages de refuser le bien fondé des lignées royales…


Mais ce n’était pas ça qui me taraudait, qui me tenaillait l’âme. Je ne savais pas mettre le doigt dessus. Pour une fois, je pris le temps, le matin même, de passer un moment plus long que d’ordinaire avec Ceryse, malgré la présence de sa nourrice. Qui finira bien un jour ou l’autre par subir mes attentions. Mais là, non. Juste voir la petite, lui parler un peu, et faire semblant de lui manger une main pour voir dans ses yeux l’éveil à la conscience, à une forme d’intelligence purement humaine qui allait bientôt la séparer définitivement du commun du vivant en ce monde. J’arrive de nuit sur le navire réquisitionné par ma femme pour l’accompagner jusque dans les Iles, préfigurant le déplacement d’une flotte et d’une armée au besoin. On me salue, mais je ne réponds pas. Corbeau noir, engoncé dans des pensées morbides et complexes sur la situation du monde. Que ressentait Eren, de son côté ?


Probablement de la joie. Celle d’être délivrée de moi, et d’accomplir un destin dans sa propre lumière. Comment lui en vouloir ? Si elle réussissait, je pouvais moi-même en sortir grandi. Je ne prends pas la peine de toquer, encore moins de me faire introduire dans le saint des saints ; la cabine du capitaine d’un navire. Eren était plus que ça. Reine du Bief, et plus cheftaine d’une bande de gueux qui pillaient tout leur soûl.


Je reste figé, surpris, yeux écarquillés quand elle m’enlace presque avec tendresse, langueur.


Comme une maîtresse amoureuse, ou une putain qui se languit. Difficile de choisir entre ces deux propositions ; je n’avais jamais été traité avec amour ou tendresse par une femme. Un rien gêné, je passe ma main dans son dos, entre ses omoplates. Et aussitôt, le corps de mon épouse m’enflamme, autant que sa proximité. Je reste en contrôle, toutefois.



| Ai-je besoin d’un rendez-vous pour visiter ma femme la veille de son départ, en attendant marée favorable ? |


Je nous sépare, sans brutalité et essayant d’être doux. Tendre. De la caresser, de l’effleurer, plus que de la pousser. Je la sens en joie, pourtant. Quelque part, cela me déçoit.


Je ne sais toujours pas dire pourquoi.




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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMer 30 Juin - 17:58

Les désirs du Roi sont des ordres… lâche-t-elle avec une pointe de sarcasme. Mais qu’il la repousse aussi simplement, c’est incompréhensible. Alors qu’elle se trouve dans de très bonne disposition et on ne peut pas dire que ça arrive tous les jours. Prête à se donner à son mari, ce dernier préfère la repousser, gentiment. C’est inédit, suffisamment pour qu’elle en cherche la raison. Elle ne s’est jamais considérée comme une beauté, elle est trop masculine, en plus d’une prestance acquise par la force des choses. Mettez Eren et Tricia dans une même pièce, les regards se poseront indéniablement vers sa belle-sœur. Elle en impose par sa beauté, une chose appréciée par la gente masculine et ça ne dérangeait pas Eren puisque ça ne l’intéresse pas d’être au centre de ce genre d’attention.

Toutefois, elle n’est pas laide non plus, disons que sa nouvelle garde robe et les nombreux soins dispensés par les servantes pour adoucir sa peau et dompter sa chevelure changent tellement des négligences du passé la rendent plus jolie. On ne peut pas dire qu’Eren apprécie de perdre son temps pour tant de futilités, mais elle reconnaît que le résultat n’est pas déplaisant. Peut-être même qu’un jour, elle fera vraiment de l’ombre aux belles dames du Bief, mais elle n’en fait pas sa priorité.

Que son mari la repousse la laisse donc assez perplexe. S’ennuit-il déjà de sa femme ? S'empresse-t-il qu’elle parte après une année de vie commune à Hautjardin ? Ce ne serait pas impossible, mais la fierté de la fer-née ne le supporte simplement pas. L’éclat de la colère traverse ses iris tandis qu’il prend place sur ce qui sera son lit pour les semaines à venir, tandis qu’elle retourne s’asseoir sur la chaise de son bureau, tendue, elle ne lui fera pas le plaisir de s’humilier davantage.


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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 6 Juil - 11:35



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« Villevieille, Royaume du Bief. Semaine 2 du mois 1 de l'an 2 de l'Ere des Luttes. »
La belle était un peu trop contente de partir, de s’éloigner. A quoi d’autre aurais-je pu m’attendre, de toute manière ? Elle était bien trop indépendante pour tolérer bien longtemps de vivre comme une terrestre, une continentale, alors qu’elle avait du sel dans les veines bien plus que de sang. Je la reconnais plus dans le sarcasme, alors que je sens par notre proximité actuelle qu’elle se ferme littéralement comme une huître quand je la repousse non sans douceur, mais fermement. Je ne me défends pas. Je n’en ressens pas le besoin. Je ne la comprends pas, à cet instant. Et plus encore, c’est ce que je ressens que je ne comprends pas. Je savais beaucoup de choses, sur ce monde dans lequel nous vivions. Mais ce que je ne savais pas vraiment, c’était quelle était l’ampleur de ce que je vivais et de ce que j’étais capable de vivre, humainement parlant.


Je désirais ma femme, ce n’était pas le problème. Mais nous avions d’autres choses à voir, à deviser, à anticiper. Elle allait partir, et avec son départ allaient se poser quantités d’autres problèmes. Je ne pouvais certainement pas craindre d’être seul et donc perdu dans l’exercice de mon pouvoir sur le Bief, mais il n’en restait pas moins que sur plusieurs sujets Eren était l’experte. L’insulaire semble vexée de mon attitude, mais comme d’habitude je me moque de ses états d’âme, elle, moi et la couronne étions bien au dessus de nos petites considérations personnelles. Je hoche la tête quand la brune pense plutôt que ma présence sur un de nos théâtres d’opérations vaut plus cher que sur un autre, non loin. J’acquiesce après quelques secondes de réflexion supplémentaires.



| Alors, j’irais y parachever la victoire tant attendue, ma Reine. Mais reste que Dorne reste une épine dans le délicat derrière du Bief, et que s’ils n’accèdent pas à nos propositions d’aide, nous devrons peut être l’imposer. Je ne veux pas me retrouver avec des hordes d’archers à cheval déboulant sur mon flanc est à découvert. |


Je lui offre en revanche l’un de mes premiers regards directs, rempli de connivence, et un sourire dévoilant toutes mes dents quand elle parle de mon beau frère.


| Ma douce amie, bien sûr que je ne referais pas cette erreur ; les leçons que j’inflige aux autres restent imprimées au fer rouge dans ma mémoire… |


La jeune femme semble un rien hésitante selon ce que je lui énonce comme mes vérités sur son absence, même si je ne pouvais que volontiers convenir qu’elles soient un tant soit peu cachées. Eren me confirme la préparation et les échanges avec ses capitaines, ainsi que leur probable escale et tenue en arrière. J’écarquille les yeux quand ma chère épouse m’informe du départ de Tricia à ses côtés. J’avais entendu quelques rumeurs comme quoi Eren serait loin de partir seule, mais j’étais loin de m’imaginer à quel point elle ne le ferait pas. Je comprenais aussi que ses pas risquaient de l’éloigner de moi pour longtemps, ce qui ne fit que me rembrunir un peu plus.


| Ainsi donc, ma sœur et toi êtes rabibochées. J’en suis heureux. Mais elle n’a rien à faire aux Iles de Fer. Tout plutôt que de voir un de tes barbares poser ses sales pattes sur elle. Tu répondras de son sort, mon aimée, alors ne prends aucun risque avec elle. Elle… Elle m’a manifesté quelques ambitions, mais je n’ai su les définir clairement. Elle veut se rendre utile, Tricia. Utilise cet appétit d’utilité à ton avantage, mais sans qu’elle ne soit en danger de quelque manière que ce soit. Quant au reste, je te fais confiance. Gagne nous l’Ouest plus que je ne l’ai fait la dernière fois ; l’heure n’est plus aux mouvements timorés ; s’ils veulent leur part du monde, ils devront se battre pour l’obtenir. |


Ce n’était même pas une demande, c’était carrément un ordre. Qu’importe si elle le prendrait mal ; ce n’était pas négociable, pas même un peu. Je reste capté par le regard que me lance la fer-née, et quand elle évoque nos différences avant de me demander des conseils.


| Oui. Laisse-les dévoiler leurs cartes. Au vu des tempéraments que je connais à Myria et de celui que tu prête à son époux, ils ne tarderont pas à prendre les devants. Laisse les venir. Laisse les se dévoiler. Ainsi, tu saurais quel est le terrain sur lequel ils veulent se battre. Et quand tu le sauras, prends les à revers. Ils vont t’agoniser de leur mépris, Harloi parce qu’il considérera que ce mariage et ta conversion t’auront diminuée ; je sais quel est le mépris de ton engeance pour la mienne et tes fidèles dans la Flotte nous ont déjà renseignés sur les petites saillies dont il se rend coupable à ton endroit. Myria parce qu’elle est jalouse ; tu es ce qu’elle ne sera jamais, et vu son comportement billeux lors de l’entrevue de Crakehall, qui me permit d’entériner tous ces accords avec les Lannister, elle ne tardera pas à cracher son venin. Si c’est tout ce dont ils se montreront capables, alors tu n’auras aucun mal à briller. Ce n’est pas la politique du « pire » qui permet de l’emporter ; tu ne dois pas t’attaquer à eux. Tu dois te montrer au-dessus d’eux, de leur jalousie fébrile et de leur ambition démesurée, autant de parvenus qui convoitent une couronne prise par le fer et le feu par tes ascendants et que tu te dois maintenant de défendre. |


Je glisse un regard éloquent vers les courbes de son corps, mais secoue la tête.


| Ils ne verront tous qu’une femme, la moitié te méprisera pour ça, l’autre moitié voudra te passer dessus. Mais j’ai vu dans ton âme plus que quiconque, et tu n’es ni chère ni tendre comme épouse et comme femme. Tu es une fer-née. Tu as pris de force le commandement de la plus grande flotte du monde, et tu l’as menée à la victoire. Décide les par tes convictions et par ta force ; ne menace pas. Emmène-les tous à ta suite ; ils sont ton peuple, même les récalcitrants. |


Mais je haussais les épaules, en faisant la moue.


| Rappelle-toi ; Harloi ne s’est illustré que sous le commandement des autres, et son épouse que dans les intrigues et les complots. Toi, tu es une guerrière-née, tu as été élevée pour commander tous ces chiens vers la victoire et la mort. C’est ton héritage. Tu vaux mieux que n’importe quel insulaire, tu es porteuse d’une vraie vision d’avenir, et dépositaire d’une Histoire longue et riche. Pas eux. Te mettre à leur niveau serait renier tes qualités. |

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyLun 9 Aoû - 22:29

Il existera toujours cette méfiance entre eux, elle ne pourra jamais se défaire de sa prudence lorsqu’ils se trouvent dans l’intimité d’une même pièce. Elle ne comprendra jamais l’homme qui se tient face à elle, mais elle sait parfaitement ce qu’il en coûte de le sous-estimer. Il est dôté de nombreux vides, mais elle reconnait qu’il n’est pas incompétent et sans doute le plus à même de lui faire comprendre les subtilités d’une stratégie sournoise qu’il favorise à toutes les autres. Après une année de mariage, ils en sont toujours à tenter de s’apprivoiser. Le plus étrange est qu’elle aimerait pouvoir lui faire confiance, mais n’aura jamais la naïveté de le faire. L’un comme l’autre sont trop ambitieux, mais elle réalise qu’il l’est davantage qu’elle. La ou elle pourrait se contenter de régner sur les îles, il souhaiterait régner sur tout.

Pour les semaines à venir, sa priorité sera d’obtenir ce qu’elle veut. Par la suite, elle devra soutenir son mari, quand bien même elle n’est pas convaincue de la manœuvre pour y parvenir. Ni même si cela en vaut la peine. Pendant qu’elle se chargera des îles, il se chargera de l’est et ça lui fait bien quelque chose d’apprendre qu’il compte se déplacer lui-même. Le dernier Roi à s'y être essayé n’est pas revenu en ses terres. Elle sait que son mari est compétent, ils se sont bien retrouvés confrontés il y a des années pour le savoir, pourquoi s'inquiéter de son sort alors ? Morte ou vive ramène moi la peau de son cul de biche veux-tu bien ? Il n’y a aucun regret à avoir, quand bien même son fiancé précédent a préféré fuir sa patrie pour le cul royale de la biche, il n’en est pas moins que le prince a humilié sa fiancée publiquement.

Une humiliation qui aurait pu coûter cher aux deux royaumes si Manfred, premier ministre et frère de la reine, ne s’était pas proposé en remplacement. Eren en est encore à se demander ce qu’elle a gagné au change tout en reconnaissant avoir obtenue une certaine victoire avec une couronne sur la tête, mais il reste aussi indomptable qu’elle l’est. Tu sais bien ce que je pense de la Principauté, nous aurions dû nous imposer bien plus tôt. Je m’étonne encore que le grand septon ait laissé cette femme sur son trône au lieu de la remplacer par son frère comme le veut la tradition des Andals. Eren ne se fait aucune illusion sur l’entretien qui s’était déroulé avec leur ambassadrice la semaine passée, les dorniens ne cesseront de reculer, chercher des alternatives.

Ils ne font que s’octroyer un peu de temps avec des négociations perdues d’avance, par ailleurs ils nous pointent du doigt, coupables tout désignés des rébellions dont ils payent les frais, la Princesse ne reconnaîtra jamais ses erreurs. S’il le faut je lâcherai mes hommes si tout se passe comme je le souhaite. Elle fait part de son inquiétude, qu’elle minimise sous couvert de mise en garde comme l’erreur commise par son prédécesseur. Bien, reste sur tes gardes, il me déplairait d’aller récupérer ton cadavre. Admet-elle après ce sourire de connivence. Manfred est beaucoup de choses, mais pas un imbécile il faut bien le reconnaître. Il n’empêche que son cœur se sert à l’idée qu’il parte en guerre. Pas une première pour lui, ni pour elle, qui compte bien prendre une part active aux événements plus à l’ouest et au nord du Bief.

Rabibocher ? Ce ne serait pas le terme que j’utiliserai pour définir notre relation. Je trouve ta sœur bien minaude mais très utile en qualité de conseillère, elle connaît ce royaume bien mieux que moi et j’aime autant la savoir proche de moi qu’à faire je ne sais quoi contre moi. Son regard se fait plus sévère par la suite, le sujet de Tricia n’est pas forcément celui qu’elle privilégie avec son mari, il lui a bien fait comprendre et plus d’une fois, que le sort de sa sœur est entre ses mains et à nul autre. Elle jouira d’une tripotée de gardes pour veiller sur elle, mais ne compte pas sur moi pour la chaperonner s’il lui prend l’envie de s’acoquiner avec l’un d’entre eux. Elle leur trouvera peut-être une saveur exotique, ou dangereuse, certaines femmes aiment cela. Elle ne peut s’en empêcher, sa façon bien à elle de le tancer suite aux ordres qu’il administre au sujet de l’Ouest. Eren sait très bien ce qu’il en coûte de le provoquer, cette fois elle y est préparée et prête à l’affronter s’il le faut. Prête à lui faire savoir qu’elle ne sera jamais une femme docile, aux ordres de son mari.

Quoi qu’il en soit, ils sont bien d’accord sur l’Ouest. Il a négocié certaines choses, elle entend bien faire entendre sa voix dans les manœuvres suivantes, d’autant plus lorsque ça concerne ses terres. Elle souhaite la compagnie de Tricia pour cela, déjà prévenue, sa conseillère saura temporiser le caractère enflammé d’Eren le moment venu, à défaut d’avoir Manfred pour le faire comme à l’accoutumé.

Hmm… En gros… Agir différemment que l’aurait fait mon père coutumier des menaces, mais ne pas le faire me ferait paraître affaiblie. On me condamne déjà pour t’avoir épousé, mon inactivité au cours de cette année. Je n’aurais même pas dû accepter ses états généraux, j’ai laissé que trop d’occasions à Harloi de réunir des fidèles à sa solde. Des maisons qui, pour la plupart, ont connu l’infamie de la trahison en leur sein, mais cet argument ne pourra me servir. Tout comme sa propre famille, par deux fois. Trop d’ambitions, incapables d’attendre leur heure. Comme il le rappelle si bien, Myria s’est coupé l’herbe sous le pied, totalement humiliée face à l’Ouest, terrible erreur que Manfred s’était empressé d’utiliser à leur avantage.

Si leur seule défense est de m’insulter ouvertement je te concède qu’ils n’iront pas bien loin. J’ai à mon avantage de connaître ce que l’on blâme, je dois leur rappeler que je suis toujours là, fière et terrible, qu’ils doivent toujours me redouter. Ce qu’un mariage aura suffit à la discréditer visiblement, tout comme sa conversion. Je peux me passer de menaces, mais je ne me passerais pas de mise en action si nécessaire. Peut-être pas dans l’immédiat, mon courroux n’en sera que plus efficace lorsque je m’abattrais sur eux. Son regard disparaît dans le vague, douloureux souvenirs d’une longue attente qui aura duré 5 ans par le passé, avant de passer à l’action et de tâcher d’encres les livres d’histoires de son nom. Si elle doit attendre 5 années pour obtenir cette couronne qui lui revient, elle en serait capable, d’autant qu’elle a davantage de moyens au jour d’aujourd’hui.

Je n’ai pas été élevée pour commander, je n’en ai pas davantage hérité. Je ne le dois qu’à moi-même, certainement pas à mon père, ni même à mes frères. J’ai traversé les épreuves et c’est seule que je me suis élevée. A dix ans envoyée sur un boutre, elle a appris sur le tas, elle ne valait guère plus qu’une souillonne, une bouche de plus à nourrir, son lignage n’avait pas son importance. Finalement, un sourire étire ses lèvres, rien de joyeux, il exprime plutôt le carnage en préparation. Je peux faire preuve de patience, les laisser se dévoiler, je peux leur offrir bien plus qu’autrui, mais ils devront le mériter. Je vais sans doute devoir improviser une fois sur place. Si je perds… Si je n’obtiens pas les îles, personne d’autre n’en jouira. Elle répandra le feu et la terreur partout et cette perspective l’enchante presque plus que de l’emporter à la loyale. Née de la violence, elle répand la violence à sa guise et avec plaisir.

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMer 25 Aoû - 21:57



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« Villevieille, Royaume du Bief. Semaine 2 du mois 1 de l'an 2 de l'Ere des Luttes. »
J’espérais qu’Eren tiendrait compte de mes conseils. Qu’elle ferait en sorte d’appuyer là où ça ferait mal chez ses adversaires plutôt que de simplement se contenter d’emballer tout le monde avec son charisme naturel ou bien son postérieur avenant et son sourire canaille. Je la connaissais. Un peu, du moins. Elle était prête à tout miser, et plutôt deux fois qu’une, sur ses aptitudes martiales et sa capacité à gueuler plus que n’importe qui d’autre sur un champ de bataille… Ou en dehors. Je lui avais donné carte blanche pour ramener la couronne de Bois Flotté. Restait encore à voir comment elle pouvait se dépatouiller sans se compromettre. Ou si elle en arrivait là, sans trop avoir à le faire. Dans tous les cas, j’espérais que je n’allais pas le regretter, et qu’elle n’allait pas passer son temps à refaire le tour de tous les capitaines dont l’envie les prenait de lui flatter la croupe.


En toute sincérité, je ne pouvais pas m’en prendre à elle sur ses penchants. Ce serait mal avisé de ma part, compte tenu du fait que  je passais mon temps à libérer -de façon contrôlée- mes plus vils penchants. Mais quand même. Il y avait beaucoup en jeu, cette fois. Et puis, c’était ma femme désormais. Pas une vulgaire gagneuse, une pute à équipages. Elle méritait d’autres traitements que tous ces sauvages tatoués pourraient lui offrir.


Ces pensées me renfrognent à nouveau. Je me demande jusqu’où ira Eren, pour avoir ce qu’elle semble désirer de plus cher dans son existence. La couronne d’un père adulé et respecté, l’un des rares hommes à avoir ce privilège dans son schéma de pensée. Cela valait bien quelques sacrifices. Son cul, s’il le fallait. Mais seulement s’il le fallait. Je dévoile mes dents dans un sourire carnassier quand la brune me demande un trophée.



| Peut-être un peu souillée d’abord, je ne peux rien te promettre… |


Plus on me résistait, et plus j’aimais ça. Ne me demandez pas pourquoi. Ca avait toujours été comme ça, d’aussi loin que je m’en souvienne. J’acquiesce, concernant Dorne. J’écoute ce qu’elle a à me dire, et l’absence de pitié dont elle se fait l’écho. Rebelles, remplacements, elle avait raison, je devais bien le reconnaître.


| Mais enfin, ma douce, ne crois-tu pas que si je laisse couler c’est parce que la situation m’arrange ? Quand le fruit sera mûr, j’irais le chercher en personne. Peut-être y placerais-je Ceryse, s’ils ont tant besoin d’une femme pour les guider. Elle épousera quelqu’un digne d’elle, plus tard. En attendant, nous purifierons ce pays dévasté par le vice et la concupiscence. |


J’avais conclu cela d’une voix doucereuse, gourmande, alors que la belle brune me confie qu’elle n’aimerait pas me voir mort, ni aller me récupérer. Je continue de m’amuser de la situation et ne la prends pas au sérieux, du moins pas en apparence. Je m’amuse toujours de ces bons mots que nous échangeons, entre sa vulgarité et le vocabulaire châtié dont j’usais pour dériver de la conversation. Je me faufile, près d’elle, souffle près de son oreille.


| Je t’autorise à profaner mon cadavre, pour compenser. |


Bon forcément, la discussion se crispe presque imperceptiblement quand Eren évoque ma sœur et le rôle qu’elle compte la voir jouer à ses côtés. Je n’en comprenais pas l’idée, ni l’intérêt, ni quoi que ce soit d’autre. Ma sœur était belle, elle était digne. Bien élevée, et éduquée. Elle était précieuse. Tout ce que n’étaient pas cette bande de sauvages qui ne jurait que par la force brute, stupide et crasse, et le besoin pressant de copuler avec tout ce qui bougeait au motif qu’ils le pouvaient. D’accord, je plaidais coupable de quelques petites gourmandises. Mais j’étais civilisé, moi. J’allais à la prière, je lisais, j’écrivais, et surtout, je me levais. Et puis c’était embarrassant de fourrer les femmes comme des moutons. J’étais un artiste, un esthète. J’aimais le beau, et j’aimais la science. Rien de comparable avec les besoins purement primaires de ces chiens en chaleur.


Ma pauvre sœur, au milieu de tous ces rustres qui sentaient le poisson et la graisse de baleine, et leur dégoûtant alcool fermenté. Je siffle doucement entre mes dents serrées quand ma femme parle crûment de sa relation avec ma sœur. Je soupire avec dédain, produisant un bruit désagréable de la bouche pour marquer ma désapprobation.



| Ne parle pas d’elle comme ça. Elle n’a rien d’une femme comme celles qui pullulent sur tes maudites îles. Ma sœur est une perle, pas un vulgaire galet. |


Je me plaisais à le croire, et ma femme m’avait au moins donné l’idée de parler avec ses gardes, et de veiller de très près sur Tricia. J’ajoute, d’un ton égal, comme si je parlais de la météo.


| S’il lui arrive quoi que ce soit, tu en répondras sur ta tête, ma Reine. |


Nous en venons au cœur du sujet. Ce qu’elle devait faire. Bien sûr, elle a raison sur ce qui lui sera reproché, ce qu’on dira d’elle. Si elle est maligne, alors elle s’en fichera. Ca coulera sur elle, sans le moindre effet. Je hochais la tête devant sa détermination.


| Tu ne dois pas jouer sur les règles données par Harloi et son appel aux Etats Généraux. Il a cru te baiser le cul avec son idée ? Offre toi le sien, de cul. Vois tes prêtres. Achète-les s’il le faut, mais ils doivent te soutenir, faire de toi une élue de votre Dieu païen. Prends discrètement des otages chez les autres maisons qui sont récalcitrantes. Couvre d’or et de promesses ceux qui peuvent t’être gagnés. Menace les autres. Et rassemble tes forces non loin du lieu de rassemblement, pour qu’aucun n’en réchappe si ta vie devait être menacée, ou ta couronne compromise. Et à la fin seulement, prends son scalp. |


Je m’amusais, souriant bouche fermée d’une pensée fugace.


| Quand tu auras retourné le vote contre lui, offre-lui de se rendre. Si sa fierté est plus forte que son intelligence, tel qu’il paraît, alors, il refusera. Et tu pourras le faire tuer. |

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyLun 13 Sep - 16:06

Eren ne peut s’attendre à autre chose qu’une reine souillée par les vices de son mari, perversité qu’elle n’a jamais tenté d’étouffer. Bien au contraire, elle cherche à attiser cette cruauté pour connaître ses limites qu’il ne semble pas avoir encore dépassées. Il n’a rien de comparable à ses anciens amants dont elle finit par se lasser, sauf de rares partenaires qui ont tenu le temps et ses exigences, il est à un tout autre niveau de sadisme qui éveille encore la curiosité de sa femme. Seulement, elle doit toujours être prudente avec lui pour en avoir payé les frais une fois, elle commence elle-même à trouver les limites de leur relation. Cela va sans dire cher et tendre, tu peux même m’envoyer quelques morceaux si cela te fais plaisir tant que j’ai sa peau délicate de biche pour m’en faire un manteau.

A la mention de Ceryse, elle ne peut s’empêcher de rouler des yeux avec un grognement inaudible. Elle a bien conscience que sa fille devra faire l’objet d’un mariage pour promouvoir des alliances, tout comme elle a dû se plier aux exigences par deux fois, mais âgée de seulement 3 mois l’idée la révulse. A trop laisser couler on te prend pour un pleutre, c’est sans doute pour cette raison qu’ils tentent de revoir les accords du traité, ils n’ont aucun respect pour toi. En attendant, c’est la Foi qui purifie le pays et Lycaon qui en prend le pouvoir. Elle ne mâche pas ses mots. Elle sait de quoi est capable son mari et ne s'aventure pas à le traiter de faible, mais au regard des autres elle estime que c’est ce qu’il représente.

Elle l’observe s’approcher d’elle, sans détourner le regard, comme un prédateur observe sa proie. Je te laisse volontiers la profanation, je ne trouve pas intéressant de jouer avec quelque chose qui ne peut réagir. J’aime mieux entendre les hurlements quand j’embroche mes cibles. Toujours cette méfiance agrémenté d’un soupçon d’excitation, une crainte redoublée par la mention de sa sœur, mais qui ne l’arrête pas pour autant. Bien sûr... Si cela te plaît de le croire. Loin d’elle l’idée de le convaincre de l’inverse. Eren est persuadée qu’elle cache bien son jeu, qu’à l’instar de son frère elle joue une comédie finement menée.

Eren feint la confiance en le quittant du regard et pose ses mains sur son ventre, quasiment avachie dans son fauteuil et sourit même suite à ses menaces au sujet de Tricia. Elle écoute ses conseils avec attention, mais doute sérieusement de pouvoir en tenir la moitié, ça ne fait simplement pas partie de son caractère et il faudra sûrement improviser le moment venu connaissant les fer-nés. Le dénouement restera inéluctable dans tous les cas, Harloi ne peut lui ravir la couronne. C’est la première fois que nous serons séparés depuis notre mariage, est-ce que je vais te manquer ? Ne serait-ce qu’un peu ? Peut-être que l’un de nous deux ne reviendra pas vivant, c’est le moment de me dire tout ce que tu as sur le cœur, si tu en as un. S’enquit-elle en basculant son visage en arrière pour l’apercevoir.

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMer 22 Sep - 22:08



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Si je prenais quelqu’un comme Argella Durrandon, alors ce serait un véritable test pour moi, pour mes démons. Comment faire pour me retenir compte tenu de la situation, de ce que je vivais dans mon corps et dans mon âme depuis plus de deux décennies ? Je savais que je craquerais. Ou que tenir bon, dans tous les cas, serait extrêmement difficile. Il ne fallait pas que les choses soient trop rapides à survenir. Si je n’avais pas le temps de me préparer, alors c’était certain que je courrais droit dans le mur. Cela dit, est-ce qu’on m’en tiendrait rigueur si la Biche ne survivait pas à sa captivité ? Personne n’était forcé de connaître les détails. Et puis, n’était ce pas de la faute des orageois si finalement notre bon Roi Mern avait fini par passer l’arme à gauche ? Sans doute. Alors, dans mes frontières en tout cas, personne ne me dirait quoi que ce soit. Ils n’oseraient simplement pas. Surtout si j’avais l’appui de ma reine, certes de réputation cruelle, mais non sans raison.


Cela me donnait chaud, d’un coup. Je transpirais. Sur le front, sur la nuque. Sur la moustache. J’envisage déjà mes mains parcourir la peau de la Durrandon, la pétrir. La fouailler sans retenue ni réserve d’aucune sorte.


Notre petit jeu continue, avec Eren. Mais ce n’est pas pareil ; j’aurais toujours des limites, avec elle. Des limites que je me suis moi-même choisi en l’épousant. Elle en a déjà trop vu, de toute façon. Et ça lui donne du pouvoir. Sur moi, je veux dire. Alors, je passe le sujet Reine de l’Orage, car sinon j’abolis toute perspective que les choses puissent aller dans le bon sens un jour la concernant.


Cela dit, mon regard s’enflamme quand ma femme me tance sur l’alliance dornienne. Je la jauge du regard. Et je laisse mon regard s’appesantir sur elle.



| N’est ce pas le plan depuis le début ? J’ai besoin que la Foi se fasse haïr à Dorne ; le Grand Septon a ce qu’il veut, et moi j’apparais pour un modéré, avec qui l’on peut parler… Tout le contraire de toi, puisque si tu parles, c’est pour menacer ton interlocuteur, mon petit tendron de femme ! |


J’encaissais les injures. Je m’en fichais bien. Je savais ce que certains pouvaient lâcher dans mon dos, et au fond ça n’avait pas autant d’importance que les faits bruts. J’enrage quand elle évoque Tricia, évidemment, ; mais je ne rebondis pas ou bien les choses pourraient devenir franchement violentes. Alors, Eren m’interroge. Et je ne me dérobe pas. Je lui offre un sourire en coin, tout d’abord. Puis plus large. Jusqu’à partir d’un petit rire en secouant la tête.


| Comment peux-tu douter de mon amour et de mon attachement ? |


Je me présente devant elle à genoux, leste comme un chat pour glisser sur ma jambe gauche, posant mes deux mains sur mon genou alors que je prends instantanément l’air le plus sérieux possible.


| Douterais-tu que j’ai un cœur, alors que j’aime d’amour notre fille, ma sœur, et que je te suis attaché autant que tu l’es à moi ? |


Je prends sa main dans les miennes. La serre, doucement d’abord. Un peu plus fort ensuite.


| Souhaites-tu que je te dise que je t’aime, Eren ? Est-ce que ça compterait, pour toi ? |


Aurait-elle surtout la faiblesse de l’avouer ?

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 5 Oct - 12:25


Son mari est trop retors, toujours à fomenter des plans qui ne l'impliquent jamais personnellement. Au détriment de sa réputation, ce qui va à l’encontre des principes d’Eren dont toute son existence n’a été que rapports de force en permanence face à des hommes qui ne respectent que ça. Elle ne serait pas sa femme, elle ne le connaitrait pas, elle n’aurait aucune considération, aucun respect, pour cet homme, ce lâche qui ne se présente pas au poste de combat.

Mais le fait est qu’elle reconnaît une certaine sagesse dans ses décisions, il se joue des événements, les manipule à sa guise pour atteindre ses objectifs, comme son père. Ce qui ne l’a pas empêché de devoir essuyer les revers des multiples trahisons de son fils aîné et du Tully, fort heureusement il était déjà mort avant de constater celle de son petit-fils en prime.

Elle n’est pas en accord avec la politique de Manfred, mais elle respecte les manigances autant qu’elle se méfie de lui, il la pousse à voir au-delà des apparences, au-delà des rapports de force habituels. Puis il a le mérite d’être encore en vie, contrairement aux membres de sa famille tombés en l’espace d’une année. Ce qui peut vite changer s’il a désormais l’intention de se rendre au front pour aller chercher la Durrandon. Ce qu’il en fera lui importe peu, tant qu’elle ne paie pas personnellement les frais de ses démons intérieurs.

Ce qui arrange bien tes affaires mon cher et tendre, tu passes encore une fois pour le modéré vis à vis de ta terrifiante femme. Sachant qu’elle se modère déjà énormément depuis son arrivée à Hautjardin. Auparavant, elle réglait les problèmes à coup de haches, désormais elle doit se contenter de tancer à la moindre contrariété. Sa vie aux îles de fer lui manque terriblement c’est peu de le dire, être sur le départ la rend donc plus encline à ne pas surenchérir à leur petit jeu habituel et à l’interroger sur leur séparation à venir.

Chose qu’elle n’admettra jamais à haute voix, elle aime le voir sourire, l’entendre rire les rares fois où cela arrive. Du moins, lorsqu’ils sont sincères, même s’ils sont un brin moqueurs. Elle a appris à déceler la sincérité et la comédie dans ses faits et gestes. Ta soeur et ta fille sont de ton sang, je ne doute pas de ton affection pour elles. Ils ont au moins Ceryse en commun, bien qu’ils ne soient pas toujours d’accord sur l’éducation à lui donner, mais dès que le sujet de sa sœur est abordé il lui fait bien comprendre qu’elle n’a pas son mot à dire.

Elle apprécie sans doute trop cette mascarade d’agenouillement, jusqu’à ce qu’il prenne la parole et éveille le doute, la peur, le désarroi. Ne sois pas ridicule. Tu ne m’aimes pas, tu ne me respectes même pas. Elle ne veut pas y croire, et surtout ne peut pas se permettre d’y croire. La confiance, l’amour, ne sont que des faiblesses. Le genre de sentiments qu’elle a totalement banni depuis des années et plus encore après celle, plus récente, de Harloi. Je ne souhaite rien. Lâche-t-elle, amère, en retirant ses mains des siennes pour se dresser sur ses jambes et s’éloigner de lui. Pas question d’avoir cette faiblesse.

Inconsciemment et nerveusement, elle se frotte les mains comme pour essuyer les traces de leur contact physique. Les souvenirs de son départ pour l’ouest quelques semaines plus tôt refont surface, associé aux abus de sa jeunesse, elle pensait avoir surmonté tout ça, preuve en est que non, pas encore. Je ne peux même pas te faire confiance.

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 12 Oct - 22:53



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Les choses deviennent étranges, avec Eren. Je n’ai pas très bien compris ni anticipé le moment, mais il est clair qu’elle attendait de ma part autre chose que des saillies taquines. Je ne voulais pas prendre le risque de la vexer, pas maintenant, pas alors qu’elle courait vers son destin et qu’il y avait tant de choses en jeu. Et je ne voulais pas non plus qu’elle parte avec du ressentiment qui donnerait lieu à des actes inconsidérés et inconséquents. Dans tous les cas, je ne voulais pas qu’il puisse y avoir des non-dits, des regrets, ou pire encore, de la rancœur. C’était un peu étrange. La fois précédente, elle m’avait poussé à m’adonner à mes vices en sa présence. Elle avait vu le monstre me posséder peu à peu, puis totalement. La brunette m’avait littéralement poussé au crime, au meurtre, avant d’en récolter les fruits. Je ne pouvais pas dire que ça avait aplani les choses entre nous, puisque notre relation avait une fois encore failli dégénérer, mais c’était l’histoire de notre mariage…


Quand elle me rentrait dedans à propos de Dorne, par exemple, où elle me confronte frontalement, et sans aucune vergogne. Je haussais les épaules, un peu sur la défensive quant à ses assertions. Elle avait raison, mais présenter les choses comme elle le faisait, ce n’était pas rendre totalement justice à la situation. Ma voix se fat doucereuse.



| Terrifiante, je ne sais pas. Mais fer-née assurémment. Et fille d’Harren Hoare, ancienne commandante de la Flotte de Fer. Même si j’ai pendu quelques pirates à mes vergues, en mon temps, on retient plus de toi une certaine… Intransigeance, plus proche des valeurs qui te furent transmises, comprends-tu ? |


Je fronçais les sourcils de façon plus franche et plus directe, quand elle évoquait ma sœur et ma fille. Quand elle évoquait mon ridicule, et rejetait les sentiments que je lui confiais. Avais-je était trop loin ? Elle semblait blessée. Elle semblait se trouver dans l’attente. Et je lui découvre une sorte de fragilité que je n’avais jamais vraiment vue qu’une fois, avant. Je me rapproche alors, lentement, doucement, à pas mesurés, comme pour ne pas faire de bruit… Ou plutôt, pour ne pas risquer de l’effrayer, de la mettre inutilement sur ses gardes. J’embrasse doucement son épaule. Passe mes mains, d’abord timidement, puis plus franchement, sur ses bras. Et la serre, doucement.


| Je t’ai blessée. Et j’en suis désolé. Mais c’est un fait ; tu ne peux pas avoir confiance en moi. Tu ne dois pas. |


Je murmure sur sa nuque.


| Les mestres ont fait de moi une créature, un monstre, en me prenant pour un cobaye. Je ne sais pas ce qu’ils ont changé en moi… Mais je n’ai plus jamais été le même. Et malgré tous mes efforts, vin, drogues, vinsonges, expédients divers… Je n’y arrive pas. A me contrôler. Jamais totalement. |


Je caresse son ventre, enfouis mon nez à la base de ses cheveux et inspire son odeur.


| Personne ne peut m’aider. Mais pour ce que ça vaut, j’aurais préféré ne jamais avoir eu envie de te faire ce que j’ai fait. |


Mais ça recommencerait. Forcément. Ca recommençait toujours.


| Nous seras-tu loyale, dans tes îles, ma douce ? non… Ne réponds pas. Laisses-nous en la surprise, veux-tu ? C’est ainsi plus savoureux. |


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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyDim 28 Nov - 16:25



Le bieffois et la fer-née sont différents, trop. Elle se jette à corps perdu dans les batailles, tandis qu’il tape davantage dans l’intellectuel et ne se mêle pas aux soldats. Des commandants tous deux, dissemblables, et pourtant complémentaires. Il n’a pas que mauvaise influence sur Eren, mais elle ne comprend pas toujours cet aspect retors de sa personnalité et de ses plans. Elle hausse un sourcil, impérieux et perplexe à la fois. Fer-né ne signifie donc pas terrifiant par nature chez vous ? Si moi, fille d’Harren le noir et commandante de la flotte de fer, ne suis pas terrifiante, il me faudra réparer cette erreur à mon retour. Elle s’en réjouit d’avance d’ailleurs, ne plus se modérer et semer la tyrannie au sein de la cour.

La suite de leur conversation les place de nouveau sur cette méfiance grandissante entre eux, d’autant plus depuis cette agression. Il se rapproche d’elle, la jeune femme reste sur le qui-vive, mais ne fait rien pour l’empêcher de la toucher, ce serait faire preuve de faiblesse que de lui laisser apercevoir à quel point il l’a atteint. Il s’excuse et admet lui-même qu’elle ne doit pas lui faire confiance, elle le fixe. Tourmentée et soulagée. Elle réalise qu’il suffit de ces quelques mots pour qu’elle se sente mieux, des excuses tout simplement.

Personne ne lui en a fait, des excuses. Toute ses relations n’ont toujours été que rapport de force, elle n’a jamais baissé sa garde, avec sa famille, surtout pas sa famille, comme ses amants. Jusqu’à entendre les paroles de son mari, elle ne réalisait pas qu’elle avait simplement besoin de ces quelques mots. Pas grand chose, juste ce minimum de considération sans avoir à se battre pour l’obtenir. Dans ses songes, les paroles de Manfred poursuivent leur chemin dans sa conscience, il s’explique, il se confie et elle comprend. Lui aussi, il a subi des sévices. Différents, mais qui laissent des marques.

Elle reste inerte, silencieuse sous ses caresses, mais le regard fixe dans le sien qui n’exprime aucune pitié pour ce jeune garçon maltraité par des mestres. Cette relation prend une nouvelle dimension, il n’en a sans doute pas conscience, mais elle si. Ils ont plus en commun qu’elle se l’imaginait, si différents et semblable à la fois. Lorsqu’il l’interroge sur sa loyauté, un sourire en coin soulève ses lèvres, rien de joyeux, simplement de la férocité. Je ferai ce que j’estime nécessaire. Si je ne peux te faire confiance, fais-en autant à mon encontre. Les îles me reviennent. J’ai une revanche à prendre. Ne se sont-ils pas promis que rien ne se placera en travers de leurs chemins, leurs ambitions ? Il est pourtant bien placé pour savoir qu’elle fera ce qui lui chante, sans prendre en considération le royaume du Bief. Il peut bien imaginer le pire dès à présent.

Mon peuple, les fer-nés on prend tout par la force, y compris le respect. Il a été une époque ou j’étais une pauvre gamine abusée par le capitaine d’un boutre et maltraitée par l’équipage, bien avant que je m’en empare… Ils m’ont forgé ainsi, je n’ai pas toujours été si combative, je dirai même que j’étais qu’une gamine capricieuse. Confidence pour confidence, elle se confie à son sujet. Il doit comprendre qu’elle est en position de comprendre les sévices du passé qui influencent leur comportement. Qu’elle ne le juge pas.

Manfred… Il est tellement rare qu’elle fasse usage de son prénom pour lui parler, peut-être bien que c’est la première fois qu’elle le fait, c’est d’ailleurs assez étrange de le faire. Elle veut toute son attention tandis qu’elle glisse ses mains le long de ses bras pour les poser sur ses épaules. Ne change rien, ne renie pas ce que tu es, tu ne peux rien y changer et je ne te demande pas de le faire. En réalité, elle a toujours voulu le connaître plus intimement, reconnaissant en lui des démons qui font échos aux siens. Il n’a rien de commun et malgré ce qu’elle a pu dire pour le provoquer, il n’a rien de comparable à ses amants. Tu m’as blessée oui. Tu as atteint de vieux souvenirs que je pensais avoir surmonté... Tes excuses me touchent bien davantage, c’est la première fois qu’on m’en présente sans que je n’ai à le réclamer, et avec honnêteté. Toi et moi, on n’est pas du genre à s'apitoyer sur notre sort. Ne cherche pas à le contrôler, pas avec moi. Je rends coup pour coup, je peux encaisser... J’ai encaissé bien pire. Ses mains viennent se refermer sur sa nuque, avec fermeté pour river leur regard, elle se rapproche de lui. Seuls quelques centimètres séparent leurs visages.

Nous prendrons simplement nos dispositions par la suite. Ça ne me pose pas de problème de te partager, comme la dernière fois à ton retour de l’Ouest. Au cas où tu ne l’as pas encore compris, j’aime bien trop le danger, ne compte pas sur moi pour être raisonnable et fermer ma gueule. Je ne te veux pas qu’à moitié, je te veux entièrement, démon inclus, même si cela implique qu’on finisse par s’entretuer.

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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyJeu 9 Déc - 11:25



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Difficile de se rendre compte du chemin que nous avions déjà accompli ensemble, et de tout ce qu’il nous restait à traverser. Nous n’avions pas fini. Loin de là, même. Mais ensemble, jusqu’au bout ? Ou bien nos chemins viendraient-ils finalement à se séparer, pour que l’un ou l’autre entre finalement dans la lumière ? Je ne saurais dire. Son départ m’atteignait. Il me faisait douter. J’avais le sentiment de savoir pourquoi, mais je ne savais pas tellement le formuler pour autant. Comme si je n’étais simplement pas fait pour en parler, pour le partager. C’était sans doute vrai. Mes parents, et surtout mon père, avaient pu me choisir quantités de précepteurs. Mais ils m’avaient tout enseigné, sauf la gestion des émotions, ou plutôt, leur expression. Ils avaient négligé ce point. Comme si l’on pouvait simplement se taire à vie, se claquemurer dans ce jardin personnel et simplement profiter de soi et des autres, en remisant sous clé des émotions. C’était simple. C’était neutre et pragmatique. Mais c’était limité, comme méthode de gestion.


Je souris par défi, quand mon épouse menace de se faire passer pour terrifiante dès qu’elle serait revenue de ses aventures insulaires.



| Les gueux ont peur. Ceux qui ne voient dans vos prédations qu’un épisode sanglant et douloureux où ils perdent tout, ils vous craignent, oui. Assurément. Mais pour moi vous n’étiez qu’une opportunité que j’ai su saisir. Qu’il s’agisse de vos boutres ou de ta main, ou de tes cuisses. Une échelle bien incommode à grimper, mais quel plaisir, de se retrouver tout en haut… |


Je finissais en me gourmandant de cette idée, comme à l’issue de l’ingestion d’un plat particulièrement fin et savoureux. Plus en tout cas que l’évocation de ce que je ressens, ce que je masque sous des caresses, des effleurements. Je suis honnête et sincère, du moins, de la seule façon que je sais concevoir. Ce n’est pas facile, pour moi. Par peur d’être incompétent et donc ridicule… Ce qui ne devait jamais arriver, car cela ne ferait que trop me rappeler l’adolescence, lorsque confronté aux septons et aux mestres qui m’éduquaient j’essayais de retrouver force et capacités pour surmonter les obstacles.


Je me livrais, alors, dans un pur acte de foi, mais malgré tout calculé, comme tout le reste.


La belle ne se livre pas à mes mains, à mes lèvres. Elle reste raide. Elle réfléchit, alors, et se dédouane de tout ce qui pourrait suivre.



| Et tu dois les gagner, d’une façon ou d’une autre. Sinon tu ne serais qu’un joli nom dans l’arbre généalogique de ma lignée, et tu ne resteras pas dans l’Histoire que je forge. Nous savons tous les deux à quel point tu es en capacité d’aller plus loin. |`


Et je croyais en elle. Sincèrement. Si ce n’était pas évident à ses yeux, alors je devrais sans doute réfléchir à être plus clair, plus direct, mais dans tous les cas elle s’ouvrait, Eren. A sa façon bien à elle. Mais je tique quand elle emploie mon prénom. Pas parce qu’elle n’en avait pas le droit, mais simplement parce que c’était rarissime. Je me complais dans la contemplation de son âme, atteinte dans le fond de ses yeux dans lesquels je me suis plongé sans retenue ni complaisance, mais admirant ce que j’y captais.


Ma respiration s’emballe, s’accélère. Pas d’amour, cette fois. De désir pour le joyau brut et noir comme la nuit qu’elle m’offrait ; son consentement pour l’horreur qui m’habitait. J’effleure ses lèvres, bouche entrouverte, respiration et souffle hachés ; elle peut bien le sentir, l’entendre.



| Je… Je ne sais pas… |


Je pose des mains tremblantes car soumises à l’impulsion de déchirer ses vêtements mais j’y résiste, malgré tout, et frôle son nez du mien, paupières mi-closes, de fatigue et d’ivresse, cherchant l’odeur de sa propre expiration, de sa vie.


| Je n’ai pas de limites, tu comprends, Eren ? je ne veux pas te faire du mal. Ce que j’ai fait la dernière fois… Ce n’était qu’un prélude. Ce n’était pas une fin en soi. J’aime que mes proies me résistent, mais ça ne fait que grandir la Bête. Je vais jusqu’au sang. Je vais jusqu’à tout te prendre ; ton corps d’abord, ou après, mais rien n’est plus savoureux que ton âme, ta raison, ton espoir. C’est ça que je suis. Alors il vaut mieux que je me « partage » comme tu dis, et que je garde le mors aux dents avec toi. |


Je caresse son visage, avant de serrer sa joue, de l’arête de la mâchoire à son œil.


| J’ai envie d’y revenir, tu sais ? Dans ton corps. De le prendre, comme s’il n’était qu’à moi. De te posséder comme personne ne t’a jamais possédé. Ce vil penchant, cette cruauté intérieure, ça sera toujours là. Et si tu me provoques, ça reviendra plus fort encore. Je ne veux pas te faire de mal. Je ne veux pas remettre en question ce qu’on construit… Mais je ne me pardonnerais pas, si je te faisais du mal. Je ne me pardonnerais pas si j’éteignais ta flamme, ta raison, ou si tu te déroberais à moi à tout jamais. |


Je pose mon front contre le sien.


| L’amour d’un monstre, c’est ta malédiction, Garce des Mers. |
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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 11 Jan - 10:30


Son mari à l’art et la manière de présenter les choses, plaisantes comme déplaisantes. Autant dans la façon dont il est parvenu à conquérir la fer-née, que dans l’atteinte de son ego à travers son histoire, son futur. Ils ont tous les deux le regard pétillant, de malice, de défi. Ils savent l’un comme l’autre qu’elle ne sera pas qu’un nom dans l’arbre généalogique des Hightower, pas plus qu’elle ne sera une épouse docile. Hoare ou Hightower, peu importe, j’écris ma propre histoire et crois moi, elle sera glorieuse. Nos enfants seront éduqués dans le même état d’esprit. A ne jamais se contenter de peu, quand on peut avoir davantage. A ne jamais se laisser soumettre par qui que ce soit. Tout écraser, tout brûler sur leur passage, plutôt que d’être écrasé et immolé.

Elle sent bien que ses propos font effet, qu’il veut y croire. Il l’embrasse, elle pense que le sujet est entendu, mais il reprend la parole. Exprime… ses craintes ?  Son cœur s’emballe, il est capable de pire. Elle n’est pas vraiment en mesure de comprendre ce qu’elle ressent par la suite, de la peur ? Ou de l’excitation ? Quoi qu’il en soit, ses explications lui posent problème. Il se fait contradictoire entre ses gestes et ses paroles, sa mise en garde, encore. Elle a de multiples répliques qui lui viennent à l’esprit, et pourtant, elle les garde pour elle. Eren est perplexe, partagée.

L’indécision ne la traverse que quelques secondes, jusqu’à ce qu’il s’empare de son visage comme un conquérant et que sa nature révoltée se renforce. Je ne peux pas. Je suis ta femme, je refuse que tu musèles ta nature par prudence à mon égard. Je peux te partager, pas tout laisser aux autres pendant que tu joues la comédie en ma présence. Je finirais par m’y ennuyer et tu sais ce qui est arrivé à mon premier mari ? Comme elle s’est détourné du Whent jusqu’à ce qu’elle le fasse assassiner. S’il a duré aussi longtemps c’est uniquement parce qu’elle passait le plus clair de son temps en mer.

Le visage entre ses doigts, elle ne fait rien pour se dégager et déglutit difficilement pendant que ses mots résonnent à ses oreilles. Elle comprend parfaitement qu'il ne parle pas des fois où ils se sont liés physiquement, mais bien de cette fois précise ou elle a fait surgir le monstre. Son cœur s’emballe, ses mains deviennent moites, envahie par l’appréhension et l’envie, de le provoquer. Partagée entre cette irrésistible envie et la raison de ne pas le quitter fâchée. Si tu crois que je n’ai jamais connu pire… Tu n’es pas le seul monstre de Westeros. J’en ai rencontré plus que de raison, ils pullulent aux îles qui ont voulu mon corps, me soumettre, sans foi ni loi et regarde moi bien, je suis toujours debout. On ne me brise pas si facilement. Je finirai par te haïr de n’être qu’une partie de toi en ma présence pendant que tu te donnes corps et âmes à tes jouets, c’est ça qui me détruira. Elle ne s’est jamais contenté de peu ou de la moitié et à cet instant il se contient, ce qui l’insupporte.

Aucun homme n’a su lui faire ressentir de l’excitation et de la peur à la fois, cette montée d’adrénaline qui lui donne envie de s’y jeter sans réfléchir. Faire ce qui est imprudent ou interdit est toujours plus excitant que de respecter les règles. Mais… L’amour d’un monstre ? Elle doute encore de la véracité de ses sentiments malgré ses excuses, comment savoir quand elle n’a jamais été en mesure d’aimer qui que ce soit ? Tu aimes ce qui te résiste, une partie de jeu qui s’éternise et j’aime le danger que tu représentes. Susurre-t-elle en retrouvant la liberté de son visage pour appliquer ses lèvres sur celles de son mari. Rares baisers qu’ils échangent.


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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMer 16 Fév - 22:36



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Nous en étions donc aux sales petits secrets. Je ne savais pas vraiment ce qui pouvait être éveillé chez mon épouse, par ces nombreuses confidences. Plaisir ou son contraire ? Qu’importe au fond. Pour le moment du moins. Car la ribaude n’était pas du genre à accepter bien longtemps les vexations et contrariétés infligées par son royal mari. Elle était belle et rétive à la fois, ce qui lui donnait une saveur à nulle autre pareille. Eren n’était pas n’importe quelle gourgandine qui croyait être douée pour le Jeu des Trônes parce qu’elle tenait les hommes par les joyeuses. Elle n’était pas une calculatrice discrète ou non. Elle était bien plus semblable à une lame, traîtresse et mortelle, guidée par sa seule volonté. Quand je pensais à toutes ces ruminantes de complots et de félonies, qui se pressaient autour des puissants de ce monde en estimant pouvoir se tailler leur part du gateau parce qu’elle savaient tailler bien d’autres choses. Peine perdue. Le vrai talent, ce n’est pas de faire oublier un Prince en lui lustrant le petit frère. Le vrai talent, c’était de le convaincre qu’il avait absolument besoin de ça.


Les choses ont mal commencé, ce soir. C’est pour partie ma faute, depuis quelques semaines. Qu’importe. Elle ne doit pas oublier qui doit quelle couronne à qui, ici. Et qu’elle peut bien prendre n’importe quel capitaine pour son plaisir et son corps, tant que je restais seul maître à bord de son âme.



| Nous sommes donc d’accord. |


Autant opiner sur ce qui était important. Alors, je confie. Puisque c’est ce qu’elle attend. Et je vois bien la flammèche qui s’allume dans son regard, de la petite flamme qui danse devant ses yeux. Je suis contre elle et je sens son souffle s’accélérer, en même temps que son rythme cardiaque. Certains signes ne trompent pas… Pas même un peu. Je lui dévoile un sourire malsain quand elle dit me vouloir vrai avec elle. Véritable. La vérité nue, toute crue.


| Es-tu bien sûre de ce que tu réclames ? |


Je me gourmande de la menace latente de son propos qui m’excite, qui me file la chair de poule.


| Je ne suis pas ton premier mari, ma douce. Mais je serais ton dernier. |


Je savoure plus encore l’enflammée bestiale du fond de ses yeux, où désir et répulsion cohabitent dans un ballet terrible, concupiscent et dangereux. Mon propre souffle devient plus erratique, désordonné, alors que mon cœur, lui, se mettre à barre plus durement, avec plus de vigueur. Je la couve d’un regard ivre d’elle et de désir. Il n’a pas fallu grand-chose pour me faire chavirer. Déjà, le démon se love sous mes côtes, et m’écrase le palpitant. Me le possède, et le noircit de ses ténèbres. La brune comprend.




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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyVen 22 Avr - 11:48

Elle est certaine. Eren ne se contente pas de ce qu’on veut bien lui donner, elle veut tout, elle prend tout. Y compris de son mari. Pas question de le partager si elle n’en possède pas le meilleur comme le pire, sa notion du mariage n’est pas de prendre que le meilleur, elle s’intéresse davantage au pire, d’autant plus lorsqu’il s’agit des démons de Manfred. Il est bien plus intéressant que son insipide premier mari, bien plus dangereux aussi, beaucoup plus captivant. L’homme est intelligent et retors, habitué à obtenir ce qu’il veut de qui il veut, par tous les moyens.

Sauf, qu’elle est bien décidée à lui tenir tête, par tous les moyens. Eren n’est pas femme que l’on dirige, le seul qui a eu ce privilège est mort, son père. Lui parler d’amour ne signifie rien, ce ne sont pas les sentiments qui dictent sa conduite ou ses décisions. De plus, elle ne comprend pas l’intérêt derrière cet aveu, de lui qui ne fait ou ne dit jamais rien sans raison. Elle le met au défi de le lui prouver, sans surprise il échoue en se libérant de sa poigne. L’épouse résiste, mais il se montre plus ferme dans ses intentions et la repousse.


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MessageSujet: Re: The day you left me [Tour IX - Terminé]   The day you left me [Tour IX - Terminé] EmptyMar 7 Juin - 12:53



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Eren fait la brave. Et brave, elle l’est. Mais elle est folle, aussi. C’est plus qu’une certitude. C’est une vérité avérée. Elle a vu l’obscurité et la pénombre de mon âme et pourtant elle a souhaité plonger dedans à deux pieds, pour s’y rouler et s’y complaire dans la perversion la plus absolue, la plus irrémédiable. Je ne peux pas comprendre tout ce qui se trame, sous le couvert de ses traits fins et délicats. J’y ai vu la faiblesse, parfois, et elle a accompli le miracle de me donner l’impulsion de vouloir la protéger. Mais j’y ai vu aussi la force, et la roublardise. Cette femme est capable de me planter un couteau dans les côtes par derrière si cela peut servir ses intérêts. Et pour l’instant s’il ne s’agit pas encore d’un fait, il s’agit pourtant d’une certitude. Dans les deux cas, tout se confond pour donner à notre union une identité propre, venimeuse, capable de nous émuler comme de nous détruire, l’un comme l’autre.


Je la sais méfiante. Mais à son corps défendant. Elle dit m’accepter, et ça me touche, ça m’émeut. Mais tant qu’elle n’aura pas éprouvé la réalité de ce que nous vivons, les faits ne resteront que des mots. Et on ne bâtit rien de durable sur de la sémantique pure, quand elle n’est pas suivie d’actes. Elle n’a pas aimé ni apprécié ce qu’elle a vu de mois précédemment, pourtant. Et la voilà qui revient à la charge. Je ne peux pas dire que je sois vraiment surpris, mais d’un autre côté il serait trompeur de dire que je ne pourrais pas m’en satisfaire. Le risque et le danger, toujours.


Nos corps si proches, si tendus, si stimulés, ne peuvent que se répondre pourtant, dans un ballet de mensonges et de morts, teintés d’une sensualité mortifère.



| Devrais-je plutôt te mettre le palpitant dans un bocal de saumure, pour l’étudier ? Ou bien peut-être le brûler et en garder les cendres en médaillon, autour du cou ? |


Le jeu va trop vite, trop loin, trop fort, pour se calmer.





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