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 L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]

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MessageSujet: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyDim 14 Mar - 20:17

La nuit s'était égrainée dans une lenteur qui l'avait presque rendue folle. Elle n'avait pas réussi à trouver le sommeil, défaisant ses draps des dizaines de fois sans aucun doute, cherchant à calmer ses doutes et ses angoisses en buvant une coupe de vin, puis deux. Elle avait fini alors par se glisser devant l'âtre de la cheminée, prenant un livre épais sur ses genoux qu'elle avait entrepris de lire pour pouvoir lui occuper l'esprit. Mais rien n'y avait fait. Elle n'avait pas réussi à sentir la fatigue venir l'envelopper doucement, autant que la douce chaleur du feu, telle une couverture de lumière qui s'était posée sur elle. Elle avait finalement attendu là, face aux flammes qui s'étaient transformées en braises rougeoyantes au fur et à mesure, que l'aube vienne à se lever et que les premiers rayons d'un soleil quelque peu voilé ne vienne à s'infiltrer Il n'était pas chose aisée de reconnaître que les choses échappaient à son contrôle, d'accepter d'une certaine façon de laisser sa place, cette fois de façon définitivement pour que l'enfant qu'on avait porté pendant de longs mois, l'enfant qu'elle avait mis au monde dans la douleur et dans les cris, l'enfant qu'elle avait élevé pendant toutes ses années, n'avait finalement plus besoin de vous. Bien sûr, Ronnel avait cherché à s'excuser pour ses mots malheureux qu'il avait pu prononcer avant son départ en voyage. Il lui avait écrit de nombreuses lettres et avait réitéré ses demandes de pardon, une fois de retour aux Eyrié, enfin conscient que ce qu'elle avait tenté de lui dire, de lui conseiller avant de se jeter dans la vindicte populaire, s'était révélé fonder et qu'il en payait le prix aujourd'hui. Devenir roi, ce n'était pas juste porté une couronne et parader avec celle-ci au sommet de son crâne. C'était un engagement tout aussi moral que physique, qui ne se terminait pas lorsque le soleil venait à se coucher, et qui pouvait vous apporter beaucoup comme tout vous prendre également. Sharra avait connu de nombreux revers qu'ils soient personnels ou qu'ils soient politiques. Les deux lui avaient apporté beaucoup de bonheur, mais bien plus encore de chagrin et elle n'avait pourtant jamais montré un seul instant de faiblesse au cours de toutes ses années où elle avait porté le poids du pouvoir sur ses épaules, et où elle avait avancé vers l'adversaire bien souvent seule, contre ses détracteurs qu'ils soient natifs du Val ou venant d'ailleurs à Westeros.

Elle n'avait jamais attendu que son aîné soit parfait, elle n'avait pas espéré un seul instant qu'il ne fasse pas d'erreur dans les premiers temps de son règne. Cela était tout simplement impossible, et puis l'erreur était humaine et si on prenait le temps de comprendre ce qu'on avait fait et ce qui avait posé problème, alors cela pouvait permettre également d'avancer sous un nouveau regard. On pouvait apprendre de nombreuses choses dans les livres, on pouvait écouter de nombreux conseils de bien des gens différents, mais on ne pouvait vraiment forger sa politique qu'une fois sur le terrain, face à ceux qu'on devait diriger et protéger. Mais aujourd'hui, il voulait être roi et aujourd'hui, il devait le devenir. Sharra avait organisé la réunion avec les Seigneurs du Val et de la Montagne. Sharra avait pris la décision de contacter autant l'Empire que les Puissances Centrales, et elle avait ensuite laissé Ronnel prendre la décision, choisir la voie qu'il désirait suivre, et bien qu'il s'était alors engagé contre l'Empire, en soutien des Puissances Centrales, elle voyait bien qu'il doutait, qu'il se questionnait encore, se demandant s'il avait fait le bon choix. Malheureusement, il ne pouvait plus faire le chemin inverse à présent, dans un cas comme dans l'autre, ils allaient payer le prix de cette décision car ils devenaient forcément une cible prioritaire pour l'Empire qui les encerclait. Sharra connaissait la défiance des Seigneurs envers elle, maintenant que le Jeune Faucon s'était mis à battre des ailes, sa présence était devenue de trop et elle savait qu'elle devait partir, qu'elle devait s'éloigner des Eyrié et même du Val pour pouvoir servir au mieux la cause qu'elle avait toujours défendu. Elle espérait seulement que Ronnel n'allait pas se faire dévorer par la folie des Croisés ou par les seigneurs du royaume, avides de se faire une place de premier ordre auprès de leur souverain. Elle partait, ce soir, elle quittait les Eyrié, pour pouvoir prendre la mer à Goëville et ensuite rejoindre l'Ouest. Elle demanda à ce qu'on l'habille, à ce qu'on la prépare et quand cela fut fait, elle se présenta devant les appartements de son fils aîné. Elle devait avoir une dernière discussion avec lui avant son départ.

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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyJeu 25 Mar - 21:05

Plus le départ de Mère était imminent, et plus ce sentiment d’échec s’imposait. Par mon deuil et ma passivité diplomatique, j’avais laissé trop de terrains à ceux qui désiraient profiter du Pouvoir sans en subir les inconvénients et pour un but évidemment égoïste, ainsi qu’à ceux qui confondaient Religion et Politique. Contre gré, j’avais eu à fléchir sous les exigences des uns et des autres.

« Ils » voulaient la guerre, comme Mère l’avait deviné. Je me positionnais contre l’Empire.
« Ils » voulaient être protégés contre le Grand Septon et ses missionnaires, et donc nos alliés. J’avais été contraint d’imposer un Edit.
« Ils » voulaient que Mère parte, craignant de son influence. Mère et fils avons convenu d’une retraite stratégique sur les Terres de l’Ouest pour renforcer une alliance.

Et maintenant, que dire ! L’armée est petite disait-on, il faut des assurances disait-on. Les Religions continuent leurs bêtises malgré l’Edit Royal. J’avais été incapable de défendre Mère, et j’avais eu à fléchir sous les exigences des uns et des autres. Enfin, je me retrouvais sans un conseiller sage ou, à défaut, capable dont les intérêts du Royaume priment sur ses intérêts personnels.

En plus de ce sentiment pesant d’avoir échoué, j’avais celui qu’on se moquait ouvertement de ma personne. Je n’étais pas encore assez sage pour ravaler cette rage qui me prenait aux tripes, mais je n’étais plus aussi fou pour me laisser contrôler par quelques émotions fortes. Alors, même si l’envie de déchaîner ma colère contre ces gens qui me prenaient pour une marionnette, ou girouette sur laquelle il fallait souffler fortement pour la faire bouger, me démangeaient, je la ravalais.

Si certains prétendaient que ce sont ces émotions qui font qu’un chef est respecté, je n’y crois guère. Elles sont passagères, et surtout mensongères : elles se calment avec le temps et après avoir causé un dommage irréversible. En tant que bon Souverain, je ne devais pas perdre de vue mon seul et unique but, celui que Père et Mère m’avaient appris, celui pour lequel tous mes Ancêtres ont donné leur vie : protéger mon Royaume, à tout prix.

En temps et en heure, chacun saura recevoir sa récompense et sa punition, que ce soit de ma main ou de celle du Destin et des Sept.

Mon Oncle m’avait rappelé, plus tôt dans la journée, ce que je savais déjà : elle allait partir, ce soir, et dans la plus grande discrétion. Il n’était point question de la laisser filer comme une voleuse, mais le Val avait pris un parti clair, mais non annoncé encore, et nous étions entourés par ceux qui étaient aujourd’hui des ennemis. Il n’était pas nécessaire d’ébruiter le départ de la Reine Mère par vanité et de la mettre en danger, d’une façon ou d’une autre. J’acquiesçais de la tête pour seule réponse à cet homme à qui j’avais confié la charge de Maître Espion. Il n’était pas nécessaire que j’aille à la rencontre de Mère maintenant, et la dérange dans ses derniers préparatifs. Je la connaissais suffisamment pour savoir que nous discuterons sûrement avant son départ et assurément de l’avenir du Royaume. Elle viendra quand elle jugera que le moment est arrivé. Je n’avais qu’à patienter.

Cette patience fut récompensée, lorsqu’on m’annonce l’arrivée de Mère.

- Mère, je suis heureux de pouvoir discuter une dernière fois avant ton départ, avant ton départ, dis-je, le ton laconique. Elle allait partir, ce soir, et pour un temps inconnu. Peut-être pour quelques semaines. Peut-être pour plusieurs années. Et peut-être était-ce notre dernière discussion. Depuis la mort de Nymeria, je dois admettre que je n’arrivais plus à envisager le moindre événement sous un jour heureux et plein d’espoir. Je ne voyais plus que les risques, les dangers ou les tournures les plus tristes ou dramatiques. Je tentais, malgré moi, de chasser ces néfastes pensées. Es-tu prête ?


     

Maison Arryn
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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyDim 28 Mar - 16:21

L'inquiétude montait tout doucement, sans qu'elle ne comprenne réellement pourquoi cela venait à se réveiller maintenant, alors qu'il y avait tant de fois où elle aurait pu ressentir ce mal être. Mais là, à quelques heures de quitter les Eyrié, et bientôt le Val également, elle se sentait plus fébrile que jamais. Car pour la première fois, elle allait véritablement laisser les commandes du royaume à son fils, elle ne serait plus en prise des décisions pour les Valois et elle devait accepter d'une façon ou d'une autre de le laisser faire. Ce n'était pas les bonnes actions et les bonnes décisions qui viendraient à la déranger, elle n'allait pas se mettre à critiquer pour critiquer, elle n'était pas tombée aussi bas que cela. Mais elle craignait plus que tout, qu'il ne vienne à détruire toute les années de labeur, tout le travail qu'elle avait fait pour son peuple et surtout pour sa famille, pour ses enfants. Elle s'en voulait de penser cela, Ronnel n'était plus un enfant loin de là et il n'avait pas manqué de le lui prouver depuis quelques semaines. Cependant, elle n'oubliait en aucun ce qu'il s'était passé au cours de ces mêmes jours. Il y a peu encore, son fils, son sang, sa chair, lui avait tout bonnement demandé de prendre sa retraite, comme si elle n'était plus un soutien mais un poids dont il devait se débarrasser pour pouvoir prendre sa place légitime, alors qu'elle lui avait très largement laissé la possibilité de le faire au cours des derniers mois qui s'étaient écoulés. Il avait ensuite suivis l'idée de son voyage à travers le royaume en prenant certaines décisions qui avaient été lourdes de conséquence, mais qui aurait sans doute pu l'être encore bien plus. A son retour, tout avait été remis en cause, et même si elle était celle qui avait proposé de partir jouer un rôle d'ambassadrice ailleurs à Westeros, elle ne partait pas l'esprit tranquille.

Il était certain que le Val qu'elle connaissait aujourd'hui, qu'elle avait très largement forgé au cours des dernières années, ne serait clairement plus le même au moment où elle y retournerait, si elle venait à y retourner un jour. Car son voyage n'était pas sans risque avec toutes les zones de conflits qu'elle allait traverser, sans parler des pillards et des pirates, des fer-nés tentant de faire moins basse sur le bateau qu'elle allait prendre et elle ne voulait en aucun cas se retrouver prise au piège, devenir otage et qu'on puisse le causer le moindre dommage le temps de son trajet. Et si elle arrivait par miracle à longer toutes les côtes de Westeros, jusqu'à Castral Roc, elle commencerait une nouvelle vie là-bas, une nouvelle vie en tant qu'ambassadrice du Val et de la Montagne, mais également une nouvelle vie en tant que femme, puisqu'il semblait que l'idée d'une nouvelle union entre les Lions et les Faucons étaient sincèrement envisagé et qu'elle viendrait à nouveau à l'accepter pour le bien des siens, pour le bien de son fils. Alors le retour n'était certes pas pour demain, et peut-être même qu'elle ne reviendrait jamais sur les terres qui l'avait vu naître. Elle avait été assez calme jusqu'ici, mais malgré une certaine anxiété, elle ne montrait rien, comme à son habitude et elle ne devait surtout rien monter, encore moins devant Ronnel. Il lui était tout bonnement interdit qu'elle lui montre le moindre signe de faiblesse à cet instant ou de doute, car elle avait sincèrement peur que si elle venait à chuter, il chuterait également. Or il était certain qu'il ne pouvait pas se le permettre, sinon cela serait tout simplement la fin des Arryn. Elle souriait légèrement à Ronnel et elle hocha la tête. « Bien sûr que je suis prête, ce n'est certes pas les meilleures conditions pour voyager, mais au moins c'est une véritable aventure que je vais vivre. Et toi, tu es prêt ?! » Autant au moins être directe.

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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptySam 3 Avr - 17:26

Je souris, autant que la situation pouvait le permettre.

- J’ai hâte de lire tes lettres, où tu me conteras ces aventures qui seront assurément passionnantes, indiquais-je, rappelant inutilement par là mon goût pour tous ces récits de voyage, d’aventures et de découverte, un plaisir enfantin dont j’allais être privé un temps considérable. Jusqu’à ce que cette guerre soit terminée et que ses conséquences soient gérées habilement pour qu’elle ne se manifeste pas de sitôt, il m’était impossible d’imaginer que je puisse m’asseoir sur une chaise, apprécier un instant de paix, souffler d’aise avec la certitude qu’une mauvaise nouvelle ne me guettait pas à la porte. Suis-je prêt ?

Je répétais la question d’une voix atone, ne sachant si elle était destinée à ma Mère ou à moi-même. A ce jour, j’avais perdu un Père à un champ de bataille, une Bien-aimée en couche et une Mère à ces jeux politiques. Aussi, j’avais à batailler tantôt contre mes ennemis, tantôt contre mes propres gens, tantôt contre mes propres faiblesses. Pouvait-on être prêt aux épreuves que cette vie vous offrait, et malgré tous les enseignements des sages ? Il était bien impossible. Mère m’avait préparé toute sa vie à ce que je devienne un bon Roi et, pourtant, j’avais failli dès les premiers mois suite à un premier coup du sort. Apprendre était une chose, se ressaisir et l’appliquer étaient une autre affaire et je l’avais compris.

- Je le dois, répondis-je simplement. Tu m’as beaucoup appris, mais j’ai été incapable d’appliquer tes bons conseils jusqu’à maintenant. Mes erreurs m’ont permis de me réveiller pleinement à ce rôle. Le coût a été lourd pour nous deux, pour la Maison Arryn et même pour le Royaume. Je le sais. Je l’ai compris. Je serais attentif, et je ne serais plus aveuglé par un quelconque sentiment, la rassurais-je.

Son inquiétude était perceptible, par le ton de sa voix, par ses prunelles des yeux ou par ses gestes. J’aurais voulu faire bien plus pour qu’elle puisse partir l’esprit léger, mais il était bien impossible. J’avais causé trop de peines à cette femme pour qu’elle s’épanche, elle qui a toujours su se maîtriser devant tous et toutes. Je ne me sentais plus en droit de recueillir la moindre confession, jusqu’à ce qu’elle fasse ce premier pas. Telle était la promesse que je m’étais faite, telle était mon amende.

- Nous avons beaucoup à parler, avant que tu ne partes, dis-je, lui présentant déjà une table où s’asseoir.

Une cruche d’eau fraîche et une cruche de vin, ainsi que quelques gobelets propres étaient disposées non loin, sur un autre petit meuble. Les domestiques avaient aussi pensé à mettre une petite collation. Ils avaient bien pris en compte ma demande de rendre les appartements agréable le temps d’une longue nuit où bien des décisions ou sujets devaient être abordés, et dans la plus grande discrétion, sans l’interruption de domestiques ou de gardes.

- Si je ne me trompe pas, nous avons à parler de ton futur rôle au sein du Royaume de l’Ouest et d’un possible fiançailles avec le Seigneur Crakehall. Je souhaite également que nous parlions de notre communication, afin que tu puisses m’écrire sans crainte de quiconque. Ai-je oublié un sujet ?

Les dangers du voyage étaient nombreux mais à quoi bon en parler, si je ne pouvais pas faire plus que ce qui a déjà été convenu en amont ? Je ne pouvais pas contrôler les vents ou les mers, ni ordonner à des bandits des mers. Et puis, si une nuit pouvait paraître longue, les sujets à aborder étaient trop importantes et pourraient rendre cette nuit assez éphémère. Il n’y avait donc pas lieu à s’émouvoir et à pleurer, mais à parler franchement et promptement de sujets importants. Comme lorsque Père était mort, et que nous avions discuté toute la nuit de mon rôle futur…


     

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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyDim 18 Avr - 11:35

Le voyage lui réserverait sans aucun doute de nombreuses surprises, elle ne savait pas ce qu'elle allait voir, ce qu'elle allait rencontrer, ce qu'elle allait devoir affronter. Elle avait peur de mourir en mer, elle avait peur de finir par être captive de quelqu'un de terrible, et qu'elle perde toute cette liberté qu'elle avait chèrement acquise. Elle avait bien conscience qu'elle n'avait pas d'autre choix, qu'il lui fallait entreprendre ce voyage, qu'elle devait quitter les Eyrié et qu'elle devait quitter le Val, et même si elle avait pris cette décision en tout état de cause, qu'elle en avait parlé avec son fils, c'était un bouleversement certain et ce n'était pas simple de tout quitter du jour ou lendemain. Le Val était à jamais son royaume, celui où elle était née, celui où elle avait souffert, celui où elle était née à nouveau, où elle avait aimé, où elle avait donné naissance à ses deux enfants. Elle avait vécu de nombreuses choses, c'était une autre vie qui s'offrait à elle en prenant la mer et en se décidant à rejoindre Castral Roc. Il était certain qu'ils pourraient s'écrire, qu'il fallait qu'ils s'écrivent. Il était plus qu'important qu'ils arrivent à échanger malgré l'éloignement, car la guerre était une chose réelle, belle et bien présente, qui prenait le pas sur eux et qui allait les grignoter s'ils n'agissaient pas bien vite. Prenaient-ils la bonne ou la mauvaise décision, ils le sauraient bientôt, mais il ne fallait pas qu'ils s'éloignent plus l'un de l'autre, cela pourrait alors être fatal pour la maison Arryn et c'était un possibilité qu'elle ne pouvait en aucun cas envisagée. Elle ne pouvait pas laisser tout ça se déliter. « Je ne pourrai pas t'écrire avant d'être arrivée à Castral Roc, cela mettra plusieurs semaines avant que je n'y parvienne. Mais je te promets que je viendrai à t'envoyer de mes nouvelles, une fois que je serai parvenue là-bas. Cependant, nous attendrons pour parler de mes aventures et de ce que je vois, je n'y vais pas pour un voyage de courtoisie, mais pour représenter le Val et les Arryn auprès des autres forces des puissances centrales. » Elle savait que ce n'était sans doute pas cela qu'il avait le désir d'entendre et pour autant, c'était la stricte vérité. Quand la guerre serait finie, ils auraient le temps de parler des paysages, et de tout le reste. Même si les choses s'étaient quelques peu apaisées entre eux, elle continuait à être implacable.

Elle ne répondit pas à la question qu'il avait prononcé, car après tout, était-on seulement un jour prêt à assumer tout cela ? Elle n'avait pas la réponse, on finissait parfois par s'en accoutumer mais on n'était jamais prêt, car même quand tout semblait aller bien, certaines situations, même minimes pouvaient tout enflammer en quelques secondes sans qu'on ait eu le temps de le voir venir. Elle soupira doucement, s'approchant alors de quelques pas vers son fils. « Ne sois pas à ce point catégorique … Tu ne sais pas ce que l'avenir te réserve, et l'être humain est un être plein de sentiments, il faut faire au mieux, sans pour autant se couper totalement du reste du monde. Il peut nous apporter de belles choses. Véritablement. Mais cela reste un jeu dangereux en effet. » Même venant de personnes qu'on n'aurait jamais pu imaginer un seul instant qu'ils viendraient à vous trahir ou à chercher à vous remiser tout simplement. Elle finit par hocher la tête et elle vint à s'asseoir autour de la table que son fils lui présenta. Elle l'écouta alors faire la liste des choses dont il avait le désir de discuter, se demandant bien par quel sujet il allait vouloir commencer. « Non je ne pense pas que tu ais omis quelque chose, mais c'est à toi de me dire de quoi tu veux qu'on s'entretienne. Je suis à ta disposition que ce soit ici, ou une fois que je serai à Castral Roc. » Elle continuait à le fixer, étudiant chaque geste, chaque expression de son visage. « Par quoi préfères-tu commencer ? Peut-être le rôle que tu as décidé de m'attribuer une fois sur place … De ce que tu as convenu avec le Roi Lyman Lannister me concernant. » Puisque tu ne me dis plus rien, eut-elle envie de rajouter mais préférant garder cette remarque pour elle.

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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyMer 5 Mai - 19:32

Les paroles de ma Mère, qui se voulaient encourageantes, n’eurent pas l’effet escompté. Si j’étais prêt à me remarier et si j’avais accepté d’entrer en guerre, deux preuves que j’étais prêt à endosser ce rôle de monarque, j’étais encore trop affecté par la mort de ma première épouse et dépassé par toutes ces tensions pour voir un semblant de lumière. Il y avait beaucoup à faire, et c’était mon esprit et non mon cœur qui devait guider mes pas, en somme la méthode sur l’impulsivité.  

- Le Val est entouré par l’Empire, et les risques que notre correspondance soit interceptée sont trop importants. Le Mestre et moi-même avons pensé à un code, pour que nous puissions échanger sur des points clés et stratégiques.

Je lui tends aussitôt un petit rouleau où chaque lettre se voyait attribuer un chiffre. Un exemple était donné en contrebas, où plusieurs chiffres formaient un mot et étaient différenciés par de petits points. Evidemment, un tel procédé était long et laborieux, d’où l’intérêt de limiter principalement à des correspondances courtes et importantes, et non à des lettres lyriques ou longues.

- J’espère que ce procédé te convient, à moins que tu as une proposition plus pertinente, soufflais-je, plus qu’heureux d’avoir son avis et d’autre alternatif possible. Evidemment, tu dois être la seule au courant de ce procédé. Si le Roi Lyman ou ses gens veulent parler stratégie avec moi, soit nous devons penser à un moyen sûr ensemble, soit ils doivent passer par toi. Je préfère la seconde solution, naturellement.

Elle connaissait les forces et les faiblesses du Val bien mieux que moi, et avait été déjà Reine aux côtés de mon Père et savait donc gouverner et agir dans les temps. J’avais espoir que nous ne perdrons pas de temps en des échanges de lettres pénibles pour nous coordonner, et que Mère saura apporter ses conseils avisés à la Cour des Lions en temps, et en heure.

- Tu auras un rôle, effectivement, dis-je, commençant petit à petit à être malaise. La perspective de ces fiançailles m’agaçait tout autant qu’ils m’enchantaient.

Elle était encore trop belle et énergique, pour souffrir d’une vie solitaire jusqu’à son dernier souffle. Pour autant, j’aurais préféré un homme valois et non un parfait étranger et, surtout, avec son départ à une cour étrangère. Si une alliance était en place, et que ce mariage avait pour but de l’affermir, rien ne garantissait qu’elle durerait à vie et que la cour des Lions – ou même moi-même – je la maintiendrai cet accord. Dès lors, l’idée qu’elle soit en terre ennemie – ou même comme mon ennemi – m’était insupportable.

- Comme dit, je compte sur toi pour organiser notre coordination. J’indiquerai mes forces, et les informations en main, au fur et à mesure, et je ferais aussi part de mes projets tout autant. Il faudrait que l’Ouest réponde très vite, pour que notre armée ne soit pas offerte sur un plateau d’or à l’Empire. L’inverse se vérifie : il faut que l’Ouest tienne bon, aussi.

Je parlais, tournant encore et toujours autour de ce sujet des fiançailles.

- Je souhaite aussi que tu t’entretiennes avec la Reine-Mère, Jordane, pour discuter du Grand Septon. Il a été Septon à l’Ouest, dit-on. Il a forcément côtoyé la Maison Lannister. Je veux découvrir si cet homme a une faiblesse. Si cette guerre est gagnée, par les Puissances Centrales, les tensions religieuses ne s’apaiseront pas pour autant si le Grand Septon continue à faire appel à la Croisade.

Je ne désirais pas attendre une défaite, ou une victoire, pour déjà préparer l’après-guerre. Je gagnais du temps avec ce positionnement contre l’Empire vis-à-vis de la question religieuse, mais l’écroulement de ce dernier n’allait pas résoudre « toutes » mes difficultés, si ce n’est une partie.

- Tu pourras également lancer les pourparlers pour une alliance possible entre l’héritier de la Maison Crakehall et toi, dis-je finalement. Si, évidemment cette alliance te sied. Je sais que tu as les intérêts du Val à cœur, mais tu mérites ... un peu de bonheur.

Je me tais, je détourne mon regard, et j’attends ses réponses. J'étais agité, malgré moi, suite à cette dernière déclaration.


     

Maison Arryn
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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptySam 29 Mai - 9:06

Sharra n'était nullement inconsciente ou éloignée de la réalité des choses. L'avenir du Val était incertain depuis de nombreux mois déjà, mais l'affaire n'avait fait que s'empirer avec le temps au lieu de s'arranger. Elle était parfaitement au courant de la position plus que complexe qu'était celle que son royaume avait d'un point de vue physique et de ses voisins les plus proches, ou plutôt, de son voisin le plus proche car même si on parlait de plusieurs royaumes, ils étaient tous réunis sous une même bannière, celle de l'Empire. Sharra avait joué le tout pour le tout en contactant Manfred Hightower ainsi que tous les royaumes fédérés impériaux. Elle leur laissait la possibilité de prendre la meilleure décision possible, de leur proposer quelque chose de concret pour l'avenir. Malheureusement, ni l'un, ni l'autre ne répondait pleinement aux demandes et aux espérances que la Reine-Mère avait pu avoir. L'indépendance du Val était une chose précieuse qu'elle voulait conserver, mais elle n'était pas non plus assez obtus pour le faire à n'importe quel prix. Le Bief et les puissances centrales leur promettaient une telle chose, mais leur distance physique rendait le Val seul face à l'ennemi. Quant à l'Empire, il était certain qu'il y avait une petite part d'orgueil dans tout cela, elle refusait catégoriquement de ployer le genou devant la Targaryen, mais surtout, en devenant un royaume fédéré, il n'aurait plus jamais leur indépendance propre, prenant toute décision avec l'extérieur en commun, et peut-être même ce qui se passait entre les frontières du royaume. Elle ne savait pas si le cas c'était déjà présenté, mais il était certain que si quelque chose venait à se passer chez l'un et qu'un autre n'aimait pas cela, alors il y aurait discussion, débat et … Un résultat incertain. Elle avait du mal à croire en ce système idyllique que Torrhen avait cherché à lui vendre, mais ce n'était pas à elle de prendre cette décision, ce n'était plus à elle de le faire, mais à Ronnel.

Avait-elle confiance en son fils pour assurer la gestion du royaume ? Finalement, outre les mots qu'il avait prononcé, la colère et l'amertume qu'elle avait pu développé, la véritable question était là. Et la réponse n'était sans doute pas celle qu'elle avait toujours espéré avoir le jour où on viendrait à la lui poser. La confiance était une chose qui se gagnait, et pour ce domaine, Ronnel n'avait pas encore obtenu celle de sa mère, et pourtant, elle était sans doute la personne la plus proche du jeune souverain. Elle avait peur de partir et de ne jamais revoir le Val, elle avait peur que tout cela ne les conduise à leur perte, et pas seulement celle de la couronne. Mais elle ne pouvait continuer à tenir la main de son fils, jour après jour. Il était le souverain et il devait agir comme tel. Alors elle venait à écouter son histoire de code, pour que leurs lettres ne soient pas décodées si elle venait à tomber entre les mains de l'ennemi. Elle n'eut aucune réaction visible à la lecture de celui-ci, bien qu'en son for intérieur, elle sentait déjà que cela allait l'agacer prodigieusement. « Je te suis, je ne vois pas pourquoi je remettrai en cause cela. Quant à discuter de la stratégie une fois dans l'Ouest, le principe étant que le Roi discute avec moi pour aller plus rapidement … Mais cela n'empêche que le temps du trajet, fera prendre un certain retard dans l'échange de communication et pour décider un plan commun. » Elle espérait qu'il ne serait pas trop tard pour le Val quand elle poserait le pied à Castral Roc, il y avait tant d'actions possibles en un peu plus d'un mois de trajet, alors qu'elle devait contourner tout Westeros pour rejoindre les Lannister.

Elle laissa Ronnel continuer à parler, parler de stratégie, parler de religion. Elle le laissa terminer à dire tout ce qu'il avait dans la tête, mais aussi dans le cœur, avant de reprendre la parole. Sharra glissa son regard dans le sien et poussa un long soupir. « Tu es bien conscient que les forces Lannister ne pourront pas arriver comme par magie pour soutenir le Val. Tu es seul pour le moment Ronnel, seul face à un ennemi qui nous en veut depuis des mois, quand j'ai refusé de reconnaître que Rhaenys Targaryen était la légitime Reine des Sept Couronnes, qui nous en veut parce qu'à leurs yeux nous avons rompu notre alliance avec le Nord, alors qu'ils avaient le désir de nous soumettre, là où nous devions tous être sur un pied d'égalité. Je t'ai laissé choisir mon fils, car tu es le Roi du Val et de la Montagne, mais soit conscient que pour le moment tu es seul face à l'Empire. Toutes les forces du Bief, de l'Ouest ou des Hoare sont bien loin de nous et ne pourrons pas arriver aussi rapidement que tu l'espères. Je ne doute pas que Torrhen et les royaumes fédérés prennent des décisions pour leur compliqué la tâche. L'Ouest peut compter sur le Bief, mais le Val est seul. » Il fallait bien qu'il prenne en compte cela. Elle ne chérissait nullement l'Empire et bon nombre des souverains qui la composaient, mais elle savait aussi reconnaître quand on se jetait dans la gueule du loup. « Concernant le Grand Septon, vu l'attachement de l'Ouest à suivre sa politique notamment vis-à-vis des Croisés, je ne pense pas que Jordane Lannister m'aidera à le faire plier d'une façon ou d'une autre. Il y a bien trop de pouvoir, et on ne peut discréditer un homme sur une faiblesse, à moins que ce soit quelque chose de vraiment important. » Elle ne voyait guère de solution contre lui, et son chien de garde, Martyn Tarbeck l'avait prodigieusement agacé avec sa missive à son égard. « Enfin, pour ce qui est de Lord Crakehall, que cela me sied ou non, ce n'est pas la question. C'est pour toi que je le fais, pour le Val. Le reste n'a pas d'importance. »

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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyMer 14 Juil - 12:21

Dans cette guerre, il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises décisions, de coupables ou d’innocents. L’Empire et ses Royaumes Fédérés avaient autant de torts et de défauts que les Royaumes qui composaient les Puissances Centrales. Les premiers pensaient être les représentants d’un nouvel ordre de paix, plus juste et plus égale, alors qu’il n’était que question d’organiser tous les Royaumes autour d’une figure d’une Targaryen et d’un Stark : ils peuvent abandonner nom et titre pour en adopter une nouvelle, mais cela ne changeait en rien ce qu’ils étaient et d’où ils venaient. Quant aux seconds, l’ironie veut que nous nous rangions derrière les restes de l’Empire du Noir, que nous avons refusé de soutenir durant son vivant. L’Ouest avait poignardé sa belle-famille dans le dos, tantôt par ambition, tantôt pour un quelconque idéal. Quant au Val, que pouvait-on dire de mon Royaume ou de ma Maison ?

Le Conseil avait décidé et brisé des alliances en mon nom, sans que je ne puisse intervenir. Il avait accepté de nouer une alliance, pour la briser aussitôt pour une affaire de titres. Voilà un acte typique de personnes qui n’avaient pas à subir de conséquences de leurs bêtises. Car oui, c’était la Maison Arryn qui allait souffrir de leurs indécisions ou de leurs pitreries politiques. Toujours est-il que cet incident nous avait permis, entre autres, d’éviter une alliance avec le Nord et Peyredragon qui avaient décidé de changer considérablement la donne et l’organisation de leur « politique ». Les Seigneurs avaient également profité de ma faiblesse passagère pour davantage pourrir le Val. La Maison Rougefort a été parmi les premiers à se montrer clairement hostile à notre neutralité, et elle en avait payé le prix. Pour autant, je n’étais pas naïf : il devait y avoir une autre tête de serpent par-ci et par-là, nourrie par les bêtises folles d’un vieil homme sénile qui se croyait le Maître de Westeros, l’envoyé des Sept. Et Mère avait eu à jongler parmi tout cela, tantôt avec sagesse, tantôt avec un soupçon d’égo. Toutes ses décisions n’étaient pas bonnes, mais elles n’étaient pas non plus entièrement mauvaises. Je serais bien ingrat si je ne reconnaissais pas ses qualités. Elle avait tenu bon, là où j’avais décroché trop vite.

Ma décision avait été motivée en prenant en compte bien de ces éléments, et elle était assurément périlleuse pour le Royaume. Les batailles menées et perdues par mon père avaient grandement coûté au Val. Si les Seigneurs ne manquaient pas de courage, ils craignaient l’effondrement définitif du Val avec la destruction de l’armée survivante ou encore mon inexpérience dans les choses de la guerre. Pour autant, je préférais ne pas trop m’appesantir sur la question, ou l’énoncer à nouveau à haute voix. Les dés étaient jetés, et je devais faire au mieux, en inspirant autant que possible la confiance à ces hommes qui avaient juré loyauté.

- Nous allons tenter de les soutenir, au mieux et à hauteur de nos moyens, susurrais-je, le ton pensif et incertain. De quoi avaient-ils besoin ? Comment pourrais-je les aider ? Je ne saurais pas le dire, à cet instant-ci. Je verrais, au fur et à mesure que les opportunités se présenteront.

Quant à la question du Grand Septon, je préférais me taire. S’il était une opportunité et un allié indéfectible pour l’Ouest et le Bief, j’avais la bonne « intelligence » de m’attirer une partie de ses foudres avec ma dernière Loi. Est-ce que je regrettais ? Vis-à-vis du vieil homme, nullement, car ce n’était pas à lui de diriger mon Royaume.  Vis-à-vis de mes gens, assurément, car j’avais été en partie la source de cette escalade de tension et de haine pour des raisons politiques et religieuses. En somme, soit durant cette guerre, soit après-guerre, j’avais besoin de réorganiser l’ordre religieux du Royaume et le rendre moins sensible aux divagations d’un homme inconnu, qui n’était même pas Roi.

- Nous avons un dernier point à discuter, et assurément le plus important. Je n’en ai pas fait référence à l’instant, mais il me semble nécessaire. Tu as bien raison : le Val est seul face à l’Empire, jusqu’à ce que les forces du Bief ou de l’Ouest ne puissent venir supporter les forces armées du Val. Je ne sais pas si l’Ennemi nous attaquera avec toutes ses forces, ou s’Il cherchera à nous isoler jusqu’à détruire chaque allié …

Les scénarios étaient multiples. Et l’un me faisait particulièrement peur pour l’avenir du Val.

- Si la guerre est menée à l’intérieur des Terres valoises, j’aurais à me battre. Selon la volonté des Sept, soit je serais vainqueur et vivant, soit je serais perdant et mort. Et nous devons réfléchir à la succession, alors.

Naturellement, le Trône revenait de plein droit à Jonos ou, si mon mariage était consommé en temps et en heure avec Ysilia, à mon futur héritier. Toujours est-il que l’un avait à peine treize ans, alors que l’autre serait encore un nourrisson. En somme, pour la seconde fois, consécutive, une Régence risquait de s’imposer sur le Trône du Val.

- Si tu étais présente au Val, la question ne se poserait pas : tu serais à nouveau Reine Mère Régente. Or, dans le cas de ma mort, tu seras à l’Ouest et peut-être mariée de surcroît, et tu recevras la nouvelle trop tardivement. Soit les Seigneurs se déchireront pour décider de la Régence, soit Ils auront déjà nommé quelqu’un. Je ne souhaite ni l’un, ni l’autre. Je veux le meilleur pour le Val, et pour Jonos ou mon héritier si j’en ai un d’ici là. Je souhaite avoir ton avis, avant que je ne te fasse part de mes propositions.

Est-ce que je me montrais impatient ou trop pessimiste ? Je ne saurais dire, en vérité.


     

Maison Arryn
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MessageSujet: Re: L'appel du Départ [Tour IX - Terminé]   L'appel du Départ [Tour IX - Terminé] EmptyMer 28 Juil - 15:28

Le silence finit par se faire dans son esprit et dans son cœur. Elle décrocha un instant de la conversation stratégique qui était en train de se mener avec son fils, pour laisser sa tête se mettre à vagabonder pendant quelques secondes, quelques minutes, loin de tout ça, loin de Ronnel, de Jonos, des Eyrié et du royaume qu'elle chérissait tant. Pourquoi à cet instant bien précis, avait-elle soudainement besoin de faire appel à ses vieux souvenirs, de faire appel à toutes ces personnes qui avaient croisé sa route et qui n'étaient plus là à présent ? Le doute était une chose totalement humaine, mais ce n'était pas un état d'esprit qui allait avec la fonction de souveraine, même si elle n'avait plus les pleins pouvoirs à présent. Était-ce un bien ? Était-ce un mal ? Tout ce que pouvait dire Sharra, c'est qu'elle avait tout donné pour pouvoir défendre la maison de son époux, qui était aussi celle de ses enfants et qu'elle avait tout donné pour être à la hauteur de royaume du Val et de la Montagne. Mais dans le fond, elle ne restait qu'une femme, une femme qui s'était retrouvée aux commandes du pouvoir sans qu'elle n'y soit véritablement préparée, et qui luttait jour après jour pour que le navire reste à flot encore un peu. Elle se surprit à avoir une pensée tout d'abord pour sa mère. Cette femme honorable, si douce et si tendre, qui malheureusement avait été la victime d'un mal inconnu, que personne n'avait pu soigner et qu'il l'avait entraîné dans la tombe. Bien trop tôt sans aucun doute, mais on ne décidait guère du moment de sa mère. Elle repense ensuite à son père, cet homme fier et dur, qui l'avait toujours mis en avant, bien plus qu'il ne l'avait fait avec son fils et héritier. Ils étaient complices à leur manière, mais il avait toujours été là pour elle, il avait toujours veillé sur elle. Il attendait tellement d'elle. Peut-être de trop. On ne pouvait savoir comment les choses auraient pu évoluer si elle avait épousé quelqu'un d'autre que Jehan, si elle n'avait pas été la future reine du Val, si elle n'avait été qu'une lady parmi tant d'autres. Sans doute que la vie aurait été différente, que son destin aurait été différent, que le destin du royaume aurait été tout autre ; mais ça elle ne pouvait que le supposer, l'histoire ne pouvait être réécrite. Elle pensa alors à Jehan, lui le beau prince qui avait su lui ravir le cœur, pour mieux le briser ensuite. Elle avait été folle de l'aimer, mais cela aurait été pire sans doute s'il n'y avait pas eu de sentiment. Où qu'il puisse être à présent, elle aurait aimé à cet instant qu'il soit à ses côtés et qu'il vienne à la soutenir, à la conseiller. Juste l'apaiser de sa présence, même si les dernières années n'avaient pas été simples entre eux.

Ronnel continuait de parler, expliquant ses choix, ses décisions. Avait-il compris qu'à partir du moment où il s'était officiellement engagé dans la guerre, il n'y avait à présent plus de vainqueurs, mais que des perdants. Le Val était seul, quoi qu'il puisse penser, quoi qu'il puisse espérer. L'Empire était là, entre eux et le reste de leurs alliés, et ils représentaient la meilleure cible qui soit pour ce dernier. Si Sharra était à la place de Torrhen, elle ferait en sorte de commencer par soumettre le Val, à lui faire plier le genou devant eux, et à faire en sorte que le royaume ne soit plus une menace pour l'Empire. La question qui restait à présent, était de savoir jusqu'où Ronnel était prêt à aller, jusqu'où le Val allait payer face à l'ennemi qui allait lui tomber dessus. Ni l'Empire, ni les Puissances Centrales représentaient une bonne solution. Il était leur roi, il avait décidé de reprendre son existence en main, et c'était donc à lui de prendre cette décision car elle serait à l'image d'une nouvelle ère pour le royaume, et pour son règne. Elle ne fit qu'hocher la tête quand il parla de les soutenir, mais eux, qui viendraient les soutenir ? Il était étrange de voir à quel point elle envisageait la fin, sa fin, c'était à la fois quelque chose de terrifiant et en même temps, elle se sentait soudainement si lasse, comme si elle avait vécu beaucoup trop de vies pour accepter de faire un nouveau tour de piste. Elle se détourna de la fenêtre, pour venir s'asseoir à nouveau, croiser les mains sur ses genoux, elle attendait donc de voir quel sujet Ronnel voulait aborder avec elle. « Ne crois pas un seul instant mon fils que tu pourras échapper à la guerre sur les terres du Val. Tu n'as pas de renfort pour le moment, et l'Empire a sans doute bien plus de ressources que nous l'imaginons. Rhaenys est peut-être dotée d'une certaine folie, mais Torrhen a un esprit de stratège, il sera difficile pour toi de fermer indéfiniment l'accès par voie de terre. Il sera bon ensuite de décider, si tu leur laisses l'occasion de pénétrer pour mieux les recevoir à la sortie. » Elle secoua la tête. « Ne jures pas tout de suite sur ta mort, je ne dis pas que tu ne peux pas mourir sur le champ de bataille, je dis juste que la négociation sera possible. Ils ont bien offert la couronne à Tully quand celui-ci a décidé de trahir Harren Hoare et pourtant ils le combattaient peu de temps avant. » Elle resta silencieuse quelques instants. « Il y a peu de gens à qui je confierai la protection du Val et la régence … J'aime ton oncle mais il ne peut être à cette place là. Tu peux néanmoins envisager un régent et un conseil de régence, dont il fera parti. Asher a trop d'ambitions, il ne laissera pas Jonos garder sa place sur le trône, et encore moins s'il a un petit-fils issue de ton union prochaine avec Ysilia. Il faudra également qu'il soit dans ce conseil. L'un des seuls que j'imagine à cette place est Lord Grafton. Il vous a toujours tenu à cœur toi et ton frère. Et c'est un homme lucide. »

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