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 Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]

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MessageSujet: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyVen 1 Jan - 8:48

Le silence n’était rompu que par le petit bruit discret d’un goutte à goutte qui n’en finissait jamais. A cause des canalisations d’eau chaude qui réchauffaient le château en hiver comme en été, des fissures apparues dans la roche, et de l’humidité qui s’infiltrait partout entre pluie et neige. Dans tous les cas, les caves sous Winterfell étaient parfois en partie inondées et le caveau familial avec les sépultures de mes ancêtres -et de mes collatéraux- devaient sans arrêt être rénovées pour éviter l’affaissement général du plafond ou des parois. Quoiqu’il en soit, j’aimais passer du temps ici. Et ce n’était peut être pas l’occupation la plus enthousiasmante de mon emploi du temps, mais il était clair que c’était un devoir pour moi d’aller visiter mes morts, surtout avant un départ.


L’endroit est paisible. Il faut parfois, d’une génération à l’autre, faire prolonger une galerie pour rajouter les morts les plus récents de la famille. Torche en main, même si je saurais m’y retrouver les yeux fermés, je marche vers le fond du couloir creusé à l’époque de mon propre père, quand le chambellan avait alerté sur le manque de place quand viendrait l’heure du trépas de ses fils. Jamais le vieux Roi du Nord ni son fidèle serviteur n’auraient pu croire que les choses auraient été si vite. Sauf pour moi. Mes trois frères étaient morts jeunes. A peine mariés, à peine leur premier enfant à chacun venu au monde. Weyton était mort tout au début du conflit contre le Sel et le Roc. Une flèche dans l’œil alors qu’il prenait part au premier assaut sur les murs nord des Jumeaux. J’avais eu le temps de pleurer mon premier cadet tué au combat. Mais bien vite, les deuils s’étaient enchaînés. Rickard avait disparu en mer au combat contre la Flotte de Fer. On n’avait jamais su ce qu’il était advenu de son corps, sans doute livré aux requins gris des mers du couchant… Et Ryman enfin, abattu sur une plage en combattant un débarquement fer-né les armes à la main. Brandon avait vécu quelques années de plus, avant de succomber à la tête de ses cavaliers sous une vague de sauvageons en guenilles, trop nombreux pour notre armée mais vaincus malgré tout.


Il y avait eu Sigyn aussi, évidemment. Même maintenant, des années après, je continuais de nourrir des sentiments mitigés, parfois violemment contradictoires à l’idée de feue mon épouse, morte depuis quelques années. Le temps n’avait pas permis d’atténuer la souffrance et le manque, et je n’avais jamais pensé à me remarier, même une fois passée la période de deuil. Quelle vie aurais-je menée, si j’avais souhaité m’unir à nouveau à une femme ? Mathie Rivers ne comptait pas. La catin, je l’avais aimée à ma façon. Mais elle m’avait trahi, elle aussi. Agent double au service de mon pire ennemi, infiltrée dans ma couche pour mieux me connaître, mieux anticiper mes actions, et collecter si possible quelques secrets au gré des soupirs échangés. Aurais-je été heureux, avec une Omble, une Mormont ?


Je m’étais engagé, désormais. Avec une Targaryen. L’idylle -véritable- que l’on me prêtait avec la Reine du Val n’était qu’éphémère, nous n’avions pas nécessité de mariage pour sceller l’alliance quand le futur Roi de la Montagne épouserait sans doute une fille de chez nous. La Targaryen, elle, esseulée et entourée d’ennemis qui venaient d’abattre son frère, sa sœur et leur dragon, avait émis le souhait non négociable de s’unir directement à un souverain, et pas à mon fils qui ne régnerait peut être pas avant des années… Ceci pour s’assurer de la solidité de l’alliance. Je le concevais. Et dans l’expectative, je me demandais ce que notre union donnerait sachant que nous ne nous étions vus qu’au Conclave de Goeville, et qu’elle m’avait donné l’impression d’être ma parfaite opposée en toute chose…


Les nécessités de la guerre avant le reste ; mon royaume ne survivrait pas sans alliés et elle au moins, était engagée jusqu’au cou contre un adversaire terrible qui avait déjà commencé à marcher sur Moat Cailin à l’heure où nous parlions. Je priais en silence sur la tombe de ma femme, quand j’entendais un bruissement derrière moi et qu’une autre silhouette s’avançait.



| Jeyne, c’est toi ? |


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyMar 5 Jan - 17:55


chapitre 1



Je regarde le paysage enneigé à travers une vitre de ma chambre. Je me souviens des moments que j'ai passés avec mes proches à Winterfell. Des bons moments comme des mauvais. La louve du Nord doit quitter le royaume qu'elle a connu pour aller vivre dans l'Ouest. Avant de partir, je dois aller à deux endroits : la crypte où les morts se reposent et le bois sacré où on peut prier les anciens près du barral. Il est important de dire au revoir aux morts de la maison de Stark, de parler une dernière fois avec ma chère mère ou de dire quelques mots à mes oncles morts au combat. Père est le seul de sa fratrie a été vivant, Brandon, l'enfant illégitime de mon grand-père a trépassé lors de la dernière guerre. Je pense que c'est la dernière fois que je pourrai me rendre dans ce lieu que j'ai côtoyé toute ma vie. Un jour, je retournerai pour présenter mes hommages à mon père quand l'heure de sa mort aura sonné. Anciens Dieux, écoutez ma prière et ne tuez point mon père avant qu'il soit courbé et que ses cheveux sombres ne soit pas recouvert entièrement de fils d'argent. Je ne pourrai pas supporter que Torrhen décède maintenant. On m'a déjà pris une mère, alors, un père … Cette idée me peine. Pour le second lieu, je souhaite prier aux divinités que j'ai connues toute ma vie de m'aider pour mon union avec Lyman, de m'apporter de la joie et de la félicité. Je ne suis pas naïve pour croire que le mariage est tout rose, il aura certainement des orages. J'espère que notre union avec le prince de l'Ouest sera solide où on pourra se confier. Je ne veux pas être qu'un ventre pour les lions. Je continue d'observer le château que j'ai vécu jusqu'à maintenant. Je connais chaque recoin et surtout chaque habitant de Winterfell. Je suis la Louve de Winterfell. Mais, je serai maintenant une Louve de l'Hiver.

Mon époux n'est point là dans la chambre. Il doit être auprès de son ami. Je décide de quitter ma chambre et d'accomplir mon pèlerinage avant demain. Bientôt, je vais partir loin d'ici, loin de mon père et de mes frères. Ma cousine Lynara va devenir ma dame de compagnie tandis que mon autre cousine Lyanna reste ici. Je ne sais pas comment je vais être accueillie dans les terres de mon époux. Je suis une princesse étrangère. Je n'ai pas la même croyance que le peuple de l'Ouest. Ils prient les Sept tandis que je vénère les Anciens. Pour mon union avec le prince de Roc, nous sommes mariés sous les regards des deux religions. Je ne voulais pas être l'épouse du Lannister sans respecter les traditions de ce peuple qu'on juge austère et barbare. De même, c'était impensable que je ne puisse pas honorer les rites religieux de mon nouveau royaume.

J'avance dans les couloirs après avoir récupéré une torche. Je contemple avec émotion ces derniers. Ah je me revois en train de courir pour nos jeux avec mes frères et mes cousines. C'était il y a bien longtemps. Une dame ne peut pas courir. Je souris face à cette remarque. Je continue de déambuler dans ce château, je quitte le logis et je suis maintenant dans la cour intérieure. C'est là que je voyais mes frères s'entraînaient. Je soupire. J'arrive maintenant près des cryptes, je soulève les pas de ma robe et je me sens transportée dans un autre monde avec ce lieu chargé d'histoire. C'est ici que sont enterré les Stark. Moi, je ne pourrai pas être inhumée ici. Je suis une Lannister par le nom, et, je serai enterrée comme le veut la coutume des Lannister. À moins qu'on puisse me concéder ce point, je ne sais pas. Je ne veux pas savoir où je serai enterrée pour le moment. Je marche doucement dans cette crypte, l'envie de pleurer me gagne.

Pourquoi des larmes doivent-être versées ? Je vais quitter le Nord pour vivre éternellement auprès des Lannister. Il est vrai que je vais apprendre à devenir une bonne souveraine de l'Ouest. Pourtant la Louve ne va pas facilement courber l'échine devant la Lionne. Comment sera ma belle-mère quand je serai là-bas ? Je l'ignore. Je remarque que mon père est présent auprès de nos ancêtres et de nos morts. Je m'approche de lui avec grâce. Je lui offre un sourire qu'on peut voir grâce à la lumière provenant de nos torches.

-C'est bien moi, Père. Je dois te troubler durant ce moment de quiétude. Je souhaite simplement faire mes adieux. Dis-je d'une voix douce et remplie de tendresse pour mon père. Me permets-tu de parler à ma mère et à mes oncles avant d'aller prier nos anciens dieux au bois sacré. Peut-être que si ton cœur le  désire, bien aimé père, viens avec moi. Je souhaite si tu le veux  bien partager ces moments avec toi, et seulement, toi. Je le regarde dans les yeux. Demain, la louve de Winterfell partira pour rejoindre les contrées des lions. Saches que les leçons que j'ai reçues et l'amour que j'ai connu ici seront gravés dans ma mémoire jusqu'à mon dernier souffle Je prononce ses mots d'une voix solennelle. Merci Père. Et, je souhaite continuer à recevoir des leçons de mon brave père. À moins que ces dernières soient maintenant terminées. Cependant, une fille comme un fils aura toujours besoin de son père jusqu'au moment où on pourra voler de nos ailes. Rajoute-je d'une voix aimante.

J'ai qu'une envie à ce moment, celle-ci est de plonger dans les bras de mon bras. Une dernière étreinte de ce grand homme. Un père qui deviendra grand-père. Peut-être si les Anciens et les Sept me donnent la chance de connaître la joie d'être mère. Enfin, je ne veux pas être enceinte maintenant, laissez-moi savourer ces instants où je ne suis pas enceinte. Je regarde mon père avec un cœur gonflé d'amour pour lui. Ce n'est pas facile de partir. On se retrouve tout juste. Le roi du Nord s'est battu plusieurs fois au cours de sa vie. Il pourrait mourir avec honneur sur un champ de bataille où il a montré sa bravoure. Pourtant, je ne désire pas point que son corps soit pourfendu par quelqu'un. Non, je veux le voir vivre à un âge vénérable. Mais, je ne souhaite pas penser longuement à ses idées macabres.


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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyMar 12 Jan - 22:16

L’endroit n’est pas aussi froid qu’il n’y paraît, mais il est au moins aussi humide que ce que l’on pourrait redouter. Je suis content d’y croiser ma fille. Non pas qu’elle a formellement sa place, elle si jeune, dans ces lieux de mélancolie et de malheur, mais elle a toujours pensé à révérer ses ancêtres. Une Stark digne de ce nom, sans le moindre doute possible. J’avais toujours été fier d’elle. Je l’avais toujours profondément aimée. La voir prendre son envol, même si c’était dans l’Ouest… Cela me serrait le cœur, même si je ne pouvais rien en montrer. Ni au monde ni à elle-même, car il n’y avait pas la moindre place au doute dans tout ce que l’on était en train d’entreprendre. Hésiter, c’était prendre le risque de tout perdre. Et je ne risquerais jamais le Nord, même si ma conduite pouvait jeter le doute tout ce que j’entreprenais était bien pour la protection de ma patrie et sa pérennité dans un avenir qui s’annonçait pourtant ténébreux. J’avais vendu ma fille comme une jument à une puissance étrangère en laquelle je ne nourrissais qu’une confiance limitée… Mais au moins son époux était-il valeureux et avait saigné pour le Nord, contre les sauvageons. S’il n’avait pas ma confiance il avait au moins mon respect et c’était tout ce qui comptait pour le moment, avec évidemment le fait qu’il emmènerait ma fille dans un endroit inaccessible pour mes ennemis.


Harren marchait déjà sur nous, les patrouilles de Moat Cailin avaient déjà repéré une armée ennemie qui marchait droit sur le fort sis au milieu des marais du Neck. Jeyne allait avoir besoin d’un endroit sûr. Et elle allait fonder une famille. Ma si douce et gentille petite fille, offerte à un homme pour convoler en justes noces… Je ne pouvais qu’espérer qu’elle soit heureuse, et que son tempérament de louve ne l’aide comme attendu dans les épreuves à venir. J’espérais en parallèle que l’heure de son couronnement soit la plus tardive possible. Qu’elle goûte un peu aux plaisir d’une vie plus simple et moins écrasée sous les responsabilités.


Son sourire se dessine à la lueur des torches, et si j’ai toujours été fait de glace je ne pouvais pas nier que ma fille avait toujours eu cet effet sur moi. Elle était la seule avec qui je partageais cette connivence… Mes relations avec mes deux garçons étaient plus compliquées. Parce qu’ils me ressemblaient, parce qu’ils ressemblaient aussi à Brandon qui avait été très présent dans leur éducation. Mon cœur se serra pour la millième fois à la pensée de mon demi-frère disparu. J’écoute la voix douce de ma petite, qui me confie me faire ses adieux et vouloir passer ces instants avec moi. J’aurais pu en pleurer, si j’avais été un autre homme. J’avais les yeux secs, mais le cœur gelé. Je me rapproche et pose ma propre torche sur un support. Je la regarde, longuement.



| Oh, Jeyne… Bien sûr que je vais t’accompagner. Moi aussi je dois parler au Dieu, je dois leur raconter ton mariage et ceux à venir, les alliances de demain et la gloire qui nous attend au sud. |


Je m’agenouille devant elle. Porte l’une de ses mains à mes lèvres, et lui offre un baiser barbu au revers. Je garde sa main contre mon front un petit moment.


| Je regrette que nous n’ayons pas eu plus de temps. Je te vois encore petite louve gambadant dans nos pas, mes frères et moi, me retenant de partir à la guerre sans te prendre une dernière fois dans mes bras. |


A cet instant, je me disais que jamais je ne pourrais lui parler avec franchise de cette époque. De ces drames et de ces sacrifices. De ses horreurs, aussi. Même encore maintenant je voulais la préserver, même si je savais bien que ce n’était qu’illusion au regard de ce que nous allions bientôt tous vivre avec ces guerres qui s’annonçaient. Je me relève doucement, péniblement, car mon corps se remet tout juste des poisons de la flèche sauvageonne qui m’avait touchée à La-Mort-Aux-Loups. Je suis encore un peu faible, un rien mal assuré. Bientôt, je devrais bien manger et m’entraîner avec rigueur pour retrouver toute ma force et mon endurance. J’incline la tête en remerciement de tout le respect qu’elle me témoigne, pour ma présence comme pour son éducation.


| Je n’ai plus grand-chose à t’apprendre, ma fille. Désormais il est temps pour toi de voler de tes propres ailes et de te faire ta propre expérience. Tu as  un homme de valeur pour mari. J’espère qu’il sera bon. Quoiqu’il se passe dans l’Ouest, tu pourras toujours compter sur tes frères et sur moi pour te protéger. Nous resterons en contact ; je te promets de t’écrire à chaque fois que le loisir m’en sera laissé. |


Je lui indique le tombeau de sa mère, orné de sa sculpture. Elle me mortifait depuis huit ans mais j’éprouvais néanmoins de la fierté à accompagner Jeyne, devenue femme, sur la tombe de sa mère.


| Elle aussi, aurait été très fière de toi, petite louve. |


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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyVen 12 Fév - 9:59


chapitre 2



Il fallait que je me rende aux cryptes de Winterfell pour dire au revoir à ma mère et mes oncles. En effet, l'heure du départ approche et si je ne me rends pas sur ce lieu sacré et solennel, je ne pourrai pas me regarder dans un miroir. Il est essentiel pour moi de faire mes adieux à mes ancêtres. À ceux que j'ai connu et ceux que je n'ai pas eu la chance de connaître. Je désire que les mânes de ma lignée puissent me guider dans mon futur rôle de reine de l'Ouest. Un jour, je serai la monarque de ses terres étrangères, moi, la princesse du Nord, la louve de Winterfell.

Je ne suis pas seule dans cet antre, mon père est présent. Je décide de parler à cet homme que je considère comme une héro avec ses nombreux faits d'arme. Il n'a jamais reculer devant le danger, il a toujours levé son épée et pourfendu l'ennemi. Je suis fière d'être la fille de Torrhen Stark et je souhaite être sa fierté. Mon père pose sa torche sur un support tandis que je fais de même. Mon paternel accepte de m'accompagner, un sourire naît sur mes lèvres et mon cœur bat dans ma poitrine. Il va parler de mon union avec Lyman et celles des prochaines unions. J'ose espérer que mon frère Jon pourra s'unir avec une femme qui saura lui donner le sourire. Jon mérite de connaître la félicité et la joie. Comme Walton. Mais, le petit louveteau est encore jeune pour avoir une prétendante et il n'a pas fait ses armes. Père épousera une femme bientôt, et, mon cœur de fille se serre à l'idée de le voir convoler en seconde noces. Qui sera cette femme qui remplacera ma mère dans le lit de mon père ? Je chasse cette idée. Je me concentre sur mon père. Ce dernier s'agenouille devant moi et embrasse ma main. Il va me manquer ! Comme ma fratrie. Quelle triste de partir de ces terres nordiques qui m'a vu naître et grandir. Je ne sais pas comment sera mon futur avec Lyman, mais, j'ose espérer que nous serions heureux … Ensemble.

-Merci Père de m'accompagner pour rendre visite à nos disparus. Je le regarde dans les yeux. Même s'ils n'étaient pas là en chair et en os, notre sang était là pour ce jour où je suis devenue l'épouse de Lyman. Je souris à mon père. Je pense que je serai heureuse avec lui, Père. Et, je sais que si je suis malheureuse, tu seras là pour me sauver … Juste, je ne veux pas que nos vaillants soldats dont mon père bien-aimé et mes frères adorés puissent perdre la vie à cause de moi.

Par la suite, mon père évoque les moments où il partait à la guerre avec ses frères. À chaque fois, c'était difficile de lui dire au revoir sans savoir s'il allait revenir. Je me dis que mon départ pour l'Ouest ne sera pas éternel et que je reviendrai voir les miens. Ce n'est pas un adieu mais un au revoir. Sauf … Si je perds la vie en donnant naissance à un enfant ou que je trépasse d'une maladie. Il faut garder ses idées dans la tête.

-Je me souviens de ces moments. Et, je me rappelle de la phrase que je te disais avant d'embrasser ton front. Que les anciens puissent veiller sur toi, que les mânes de nos ancêtres puissent te donner force pour que tu reviennes victorieux et en vie. Je me tais quelques secondes. J'aimerai rester plus longtemps auprès de toi, Père. Mais, je dois aller sur les terres de mon époux. Je te promets qu'un jour, on se retrouvera pour festoyer pour les noces prochaines ou célébrer la joie d'un nouveau loup dans la meute. Je te promets de t'écrire, Père. Et si jamais, je ne te donne pas de nouvelles, ne prends pas ombrage. Quant à toi, fais-moi la promesse de revenir vivant, même blessé, je ne pourrai pas supporter l'idée que mon héros puisse mourir … J'avale ma salive Je suis dans ton cœur comme tu es dans le mien. Je ne t'oublierai jamais, Père. Comme je n'oublierai jamais le sang du Nord qui coule dans mes veines. Je reste une louve de Winterfell même si je suis maintenant l'épouse d'un lion.

Après cet échange, je vois mon père se relever. Je reste près de lui pour l'aider. Ensuite, je lui dis que je souhaite recevoir des nouvelles leçons de sa part. J'écoute avec respect les paroles de mon paternel.

-La louve doit quitter sa meute. Je ferai de mon mieux pour être la concorde entre nos deux lignées, Père. Je te promets de t'écrire souvent, dès que je peux. Et, tu seras une des premières personnes à prévenir si les Anciens me donne la chance d'être mère. Oui, Père, je t'apprendrai dès que je pourrai qu'une nouvelle vie germe en moi. Dis-je d'une voix avec une pointe d'émotion avec un regard doux. Mais, Père, si la maison Lannister n'a pas les mêmes visées politiques que les Stark. Qu'est-ce que je fais pour pouvoir apporter la paix entre nos deux maisons ? Je ne pourrai pas trahir le Nord comme l'Ouest. Et si … Nous sommes ennemis, je ne pense pas qu'on le sera, mais si un jour, on le devient, comment on fera ? Je ne veux pas que vous mouriez ! Je prononce cette phrase avec rage et en serrant les poings. On pouvait voir le froncement de mes sourcils. Que les anciens puissent permettent que jamais une guerre éclate entre les loups et les lions.

Par la suite, nous allons sur la tombe de ma mère. Je la regarde avec douceur. J'étais bien jeune quand elle est partie, je pose mon regard sur mon père. Il me dit qu'elle serait fière de moi. Mon palpitant bat plus rapidement dans ma poitrine.

-Tu crois, Père ? Elle me manque. Dis-je d'une voix triste. Mais nous ne pouvons pas lutter contre la mort, quand elle nous enlève une personne, on ne peut pas espérer un miracle sauf dans certains cas. Je soupire. J'ai oublié comment elle était … Je m'en souviens grâce à un médaillon que vous m'avez donné pour mes sept ans. Je le regarde dans les yeux. On naît et on meurt … C'est comme les fleurs ou le cycle naturel de la vie. Je me tais et j'ancre mon regard dans les iris de mon Père. Tu vas repartir en guerre, Père ? Sois prudent, d'accord ? Et, j'ose espérer que tu pourras mettre une bonne raclée à cet énergumène de fer-né. Si seulement, on pouvait les anéantir facilement comme si c'était des mouches.

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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyJeu 18 Fév - 13:28

J’avais toujours ressenti une grande et profonde proximité avec Jeyne. Elle avait toujours été douce et gentille mais empreinte d’une certaine forme d’impétuosité, de sauvagerie presque animale. Ses colères, rares, étaient pourtant notables, et elle faisait preuve d’un sens de la « Meute » primordial au sein d’une famille constamment menacée par le danger. Je ne pouvais pas lui en vouloir que de désirer s’intégrer aussi parfaitement que possible à sa nouvelle belle-famille. Sa qualité de vie et son confort futurs dépendraient fortement de sa capacité à se mêler aux lions, elle qui était née louve. Je ne doutais pas de la qualité de son parcours à venir. Elle avait pour elle une très forte détermination et une capacité de résilience qui la rendaient bien plus mature que ce qu’on pouvait attendre d’une jeune fille de son âge. Devoir gérer à bout de bras autant la maisonnée Stark que sa fratrie au gré de mes pérégrinations dans le Nord ces dernières années l’avaient rendue indépendante, autonome autant dans la vie quotidienne que dans la prise de décisions. Elle était plus forte que beaucoup de jeunes femmes ne le seraient jamais, du fait des épreuves qu’elle avait bien dû traverser malgré son jeune âge. Je considérais Jeyne comme une femme déjà mature et accomplie, même si ça ne m’empêchait pas de considérer comme brutale notre future séparation, et cruelle…


Même si nous n’avions en commun que le sang et l’amour, et nullement les occupations et responsabilités de nos sexes, elle restait mon enfant qui m’était le plus proche. Quand on considérait les difficultés de mes relations avec Jon et Walton ce n’était peut être pas si difficile que ça que les choses se passent mieux avec leur sœur mais quand même. Pour moi, cela voulait dire beaucoup. Jeyne ressemblait tellement à sa mère, à ce qu’elle avait eu de mieux en elle…


La discussion glisse déjà, doucement mais sûrement, vers une forme de mélancolie qui n’est plus seulement latente. Nous la vivons, nous la ressentons, comme si c’était simplement dans notre nature de souffrir de cette façon. Il y avait au moins une constante dans l’univers des Stark, c’était la fréquence de la souffrance. Elle faisait partie de nous depuis avant même notre naissance, elle était inscrite dans notre tempérament. Si semblables aux loups de nos contrées, et aux étendues désertiques et glacées qui les représentaient le mieux… La jeune femme me remercie de l’accompagner et j’incline la tête en signe de consentement, de normalité. Je l’acceptais comme faisant partie des miens et c’était réciproque. Je me fais plus doux, quand elle évoque son mariage et son bonheur.



| Avec mes fils j’aurais parlé de devoir, mais le leur ne sera pas aussi cruel que cet éloignement que je t’impose par la force des choses. J’espère sincèrement que ce mariage te rendra heureuse, qu’il répondra à tes rêves et tes espoirs. Mais n’oublie jamais qui tu es ni d’où tu viens. Ils pourront te couvrir de parures, de faire porter leur crinière, tu ne seras jamais lionne. En tes veines coule le sang des Loups. Ne l’oublie jamais. |


Car de notre désunion viendrait notre mort, sans le moindre doute possible. Je me rappelais de ma propre jeunesse, de mes premiers départs pour la guerre. Cela me paraissait si lointain alors qu’à l’échelle de ma vie c’était presque encore hier. Je n’avais jamais vraiment réussi à vivre en paix. IL y avait toujours une frontière à défendre, un ennemi à combattre. Je ne connaitrais peut être jamais ce bonheur que celui d’une existence sereine, pacifique, sans avoir besoin d’exprimer colère et haine. Peut être connaitrais-je ce genre de félicité, un jour. Mais j’en doutais. Et pas qu’un peu.


J’ai un sourire un peu triste aux jolies et tendres paroles de ma toute petite.



| Revenir victorieux j’ai su le faire. En vie, un peu moins. C’était tout juste cette fois. La bataille de La-Mort-Aux-Loups a vraiment été terrible, petite louve. Beaucoup sont morts, et cette flèche sauvageonne m’a couché de fièvres… Un jour la chance tournera et j’accomplirais mon destin. Ce sera alors au tour de tes frères de poursuivre le leur. |


En me relevant, je l’embrasse sur la tempe, sur le côté de la tête. Un long baiser tout paternel, alors que je profite du contact pour m’emplir les poumons de l’odeur de ses cheveux et de l’imprimer au fer rouge dans ma mémoire.


| Prions que l’on festoie, oui, et que nos retrouvailles se fassent toujours dans la réjouissance. Je compte sur tes lettres. En cas de doute de ton côté, du fait de la poursuite de la guerre et de mes campagnes, écris ici. On saura me faire suivre tes courriers. |


J’essaie d’apaiser ses craintes et sa colère en la serrant contre mon torse, en caressant sa longue chevelure brune comme je le faisais jadis.


| Ton devoir d’épouse sera de protéger ta famille. Mais ton devoir de Nordienne et de Stark sera de toujours privilégier le Nord. Tu devras alors jouer un numéro d’équilibriste. Décourage les hostilités, raconte ce que tu as vu et connu ici toute ta vie. Sachant cela, je ne doute pas que n’importe quel ennemi serait découragé de nous envahir… Tu me connais. Mieux que beaucoup, ma fille. Dis-leur ce qu’ils risqueraient à m’affronter sur le champ de bataille. |


Car j’étais Loup et l’animal ne montre jamais la moindre pitié. Je combattais avec tous les moyens à ma disposition sans hésiter ni montrer de compassion qui soit en mesure de retenir mon bras, quand venait le temps d’abattre l’ouvrage de mort. J’ai un sourire triste, au moment d’évoquer sa mère.


| La Reine était magnifique, comme tu l’es aujourd’hui. Un diamant brut. Des cheveux bruns et longs dont tu as hérité. Des traits fins, un regard profond. Tu as hérité de tout. |


Pas de tout quand même, je l’espérais, mais des choses devaient rester cachées. Je ris doucement à ses paroles.


| Oui. Je pars en même temps que toi, pour un autre mariage… Et ensuite, la guerre. Je ferais attention mais je ferais surtout mon devoir. Jon nous accompagnera, mais il ira prendre le commandement de sa première armée. Je crois qu’il est prêt, à sa façon. |


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyDim 14 Mar - 13:46


chapitre 3


Je discute avec mon père sur différents sujets. Je remercie cet homme qui est en face de moi de m'accompagner pour rendre mes hommages à ma chère et tendre mère. Celle-ci est décédée quand j'étais bien jeune et elle n'a pas vu mon mariage en chair et en os comme c'est le cas des vivants. Je me dis que même si elle n'est plus là physiquement, elle est là dans mon cœur et mon esprit.

J'écoute les paroles de mon père par rapports à mes frères, mais également qu'il espère que mon union soit heureuse. Il évoque que je ne dois pas oublier d'où je viens. Je regarde avec tendresse mon père et je grave dans ma mémoire le visage de celui dont je suis apparentée par le sang et la chair.

-Nous sommes éloignés par la distance, mais, elle est plus courte que si tu m'avais marié à un autre homme de haute naissance d'une autre contré plus lointaine que l'Ouest Dis-je d'une voix calme et réfléchie. Je ferai mon devoir, Père et je ne peux pas oublier que je suis une Louve de Winterfell et  la princesse de l'Hiver. Je soupire. Ce n'est pas un adieu, Père, je te fais le serment, qu'on se reverra. Je souhaite que tu sois présent quand je présenterai mes enfants au Nord et à l'Ouest. Je désire que tu sois le témoin de ma joie et que tu puisses accomplir ton rôle de grand-père. Un sourire naît sur mes lippes et on voit une lueur joyeuse dans mes yeux. Je t'imagine apprendre à mon fils à se servir d'une épée et lui raconter tes exploits. Saches que mes fils et mes filles sauront que leur grand-père bien aimé est un héros et qu'il a affronté mille dangers pour le Nord. Dis-je d'une voix remplie de fierté avec un regard scintillant.

Par la suite, notre conversation dévie au sujet de la guerre et de son retour en vie. Je me souviens que j'ai tremblé pour lui quand il se battait pour la Mort-Au-Loup. Mon oncle Brandon est mort là-bas. Il me manque. Il était comme un père pour moi. Je pose mon regard vers mon paternel, il a été blessé. Il a eu de la chance. Mais, on meurt tous un jour. Je ne pourrai pas supporter qu'il trépasse lors d'une bataille et que je sois loin de lui. En vérité, je souhaite être à son chevet pour lui dire au revoir. Mon regard devient triste, je ne pleure pas devant lui. Je ne suis pas une petite fille fragile, non. Je continue d'écouter les paroles de mon père, il se relève et embrasse ma trempe.

-Même si je ne suis pas à tes côtés, saches que je vais prier pour toi, Père. Et je sais bien qu'un jour, la mort te prendra. J'espère que ça sera le plus tard possible. Je ne veux pas voir mon père mourir avant qu'il soit atteint un âge vénérable, c'est bien compris ? Demande-je en ancrant mon regard dans celui de mon père et je lui tends ma main. Si tu dois mourir lors d'un champ de bataille, j'aimerai être là pour te dire adieu. Je n'ai pas peur de venir jusqu'au front pour te faire mes adieux, mais, je t'en prie, attends-moi. Je ne pourrai pas supporter de te savoir mort et que je n'ai pas pu … parler une dernière fois avec toi. Ajoute-je d'une voix qui tremble due à la tristesse.

La discussion se poursuit et nous parlons des prochaines fêtes ainsi que les lettres que je dois écrire à mon père. Je suis contre Torrhen, une étreinte dont j'ai besoin. Je tente de me mémoriser chaque souvenir que j'ai vécu avec lui. Et, ceux que je pourrai vivre avec lui.

-J'espère bien, Père. Peut-être qu'on se reverra très vite pour des prochaines noces des nôtres.  Et, ne t'en fais pas, je t'enverrai des missives. Si je ne dois pas répondre, s'il te plaît, ne sois pas en colère ou inquiet. Je trouverai toujours un moment pour t'écrire. Toujours.  J'appuie sur le dernier mot avec un léger sourire.

Je le questionne au sujet de mon devoir d'épouse en tant que lionne et par rapport à mon rôle de princesse du Nord. Comment concilier les deux ? Louve de naissance, lionne par mariage. J'évoque mes craintes par rapport à une guerre qui pourrait nous détruire. Oui, et si les lions n'étaient pas des alliés aux loups, comment vais-je faire ? Je reste dans les bras de mon père et je me réfugie dans ses bras puissants. Pourquoi le quitter ? Pourquoi partir loin de lui ? Qui va veiller sur mon père maintenant ?

-Je ferai de mon mieux, Père. Je crains qu'on ne m'écoute pas là-bas. Je soupire. Je ne peux pas envisager la guerre entre les loups et les lions. Je prie les Anciens Dieux pour qu'un affrontement soit seulement une crainte et non une future réalité. Si ce n'est pas le cas, saches que j'exigerai de la part des lions qu'ils ne te touchent pas un seul de tes cheveux ni ceux de mes frères, de mes cousines et encore moins de mes oncles. Ô Père … Je ne veux pas que les lions soient tes ennemis, je ne pourrai pas supporter cette dualité. Je me tais un instant. S'ils te touchent, si tu es blessé, je viendrai te voir ! Et tant pis si j'affronte leur courroux, je viendrai te soigner …  Je … ne veux pas que tu sois tué par un lion. Jamais.

Nous allons sur la tombe où est enterrée mère. Je lui dis que je n'ai pas beaucoup de souvenirs de ma mère. Quelle tristesse. Pourquoi tous disparaît dans ma tête ? Je pose mon regard sur mon père. Il partage ses souvenirs de ma mère. C'est vrai que je ressemble à ma mère. Je suis le portrait de ma mère, cependant, j'ai une part de mon père. Il rit à un moment. Puis, il évoque son départ pour la guerre et les prochains noces ainsi que mon frère Jon.

-Il est vrai que je lui rassemble. Cependant, je partage quelques points communs avec toi. Je lui prends sa main que je serre avec douceur. Il est bien dommage que je n'assiste pas à cette union. Ajoute-je avec un regard pour mon père. Je sais que tu feras ton devoir que tu vas accomplir. Quant à Jon, il est prêt. Je souris et je prononce ses mots avec fierté. Je suis fière de Jon, Père. Il sera un grand combattant comme toi et nos vaillants parents. Et, je sais qu'un jour que Walton sera un très bon soldat. Mon cadet restera à Winterfell, Père ? Qui reste avec lui pour s'occuper du royaume et de notre terre ? Lyanna reste ? Demandé-je soucieuse. Je regrette de partir et de laisser les nôtres. Cependant, je sais que si ma cousine reste chez nous, elle accomplira parfaitement son rôle. Je me tais un instant et je reprends. J'ai ta force, Père. C'est elle qui m'anime chaque jour pour faire ce que je dois faire. Je me suis occupée de notre domaine avec force et fierté. Et, j'espère que la future épouse de mon frère saura accomplir ce rôle comme je l'ai fait à sa manière. Je respire.

Je pose mon regard de nouveau sur la tombe de ma mère. Je pense à elle et ce que j'ai pu vivre avec elle. Puis, je me rapproche du tombeau, je m'agenouille délicatement et je regarde la statue de ma mère. Je fais ma prière. Je lui demande protection pour les hommes de ma vie dont mon père, mes frères et mes cousins. Ainsi que sa bénédiction pour mon union avec Lyman. Je me tourne vers Torrhen Stark après un long moment.

-Le Nord va me manquer, Père. J'espère que le Roc sera mon foyer avec Lyman et sa famille. Je perd mes repères … Je suis contente que ma cousine Lynara me rejoigne à la cour des lions. Je prendrai soin d'elle.  Je soupire. Je souhaite apporter quelque chose du Nord, là-bas … Et, j'aimerai que tu puisses avoir quelque chose de moi et moi que j'ai quelque chose de toi. C'est certainement sentimental, je le sais. Je ne suis pas une fleur bleu … Cependant, même si les souvenirs de toi sont vivaces dans ma tête, je souhaite avoir quelque chose de toi pour m'accrocher à toi, me dire que tu n'es pas loin de moi.

Je prends une profonde inspiration. J'observe mon Père sans rien dire de plus. Si je parais calme, un peu plus calme depuis nos paroles échangées par rapport à mes craintes diverses, ce n'est pas le cas à l'intérieur de mon âme. En effet, je crains que les gens qui peuplent le royaume de mon époux ne m’acceptent pas, que je sois détestée par les lions.  Je chasse ses mauvaises idées et je dédie un sourire à mon père pour masquer mes autres peurs.

-Profitons encore de ce moment, Père. J'aimerai prier nos dieux, sauf, si tu préfères continuer à rester auprès de nos disparus. Si c'est le cas, je serai au bois sacré durant quelques minutes, ensuite, j'irai voir mon frère Walton, j'espère qu'on pourra faire nos au revoir ...Dis-je d'une voix douce. Dis, Père, qui va veiller sur toi et mes frères maintenant que je quitte le Nord pour d'autres contrées ?

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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyMar 23 Mar - 15:41



Le Chant du Départ
Torrhen & Jeyne

« Winterfell, Royaume du Nord. Semaine 4 du mois 5 de l'an 0 de l'Ere des Luttes. »
Ma fille semblait se tenir au devant de son destin. Difficile de dire si elle se sentait sereine à l’idée de l’affronter, ou pas du tout. J’avais confiance en elle et en son courage, mais il était compliqué en tant que père de laisser ses enfants quitter le nid familial… C’était quelque chose à laquelle il fallait pourtant se résigner. Forcément, se faisant, il y avait beaucoup de critiques, de déception. Vous auriez dû la marier à untel. Vous auriez dû l’envoyer là bas plutôt qu’ici, et ainsi de suite. Fondamentalement parlant ça ne changeait rien. J’avais foi en moi. Je savais que je faisais des erreurs, mais j’avais conscience aussi du fait que je ne pouvais certainement pas tout anticiper, tout planifier. Ce n’était même pas vraiment souhaitable au fond, d’avoir une telle confiance en soi, ou dans sa lecture des événements.


La jeune nordienne voit le verre à moitié plein, quand elle m’explique qu’elle aurait pu être envoyée plus loin encore. Une louve et une princesse de l’hiver… Les mots de ma fiancée de jadis, sa mère Sigyn. Cela me plongea dans une certaine nostalgie, tout au fait de comment les choses s’étaient terminées entre elle et moi. Ma fille me dit qu’elle ne voulait pas oublier qui elle était, ce qu’elle était, et priait de son côté pour que nous ne tardions pas à nous revoir. Elle avait raison ; c’était quasiment impératif compte tenu des circonstances. Elle était trop jeune pour m’être arrachée à vie… C’était le moins que l’on puisse dire. Je souriais, quand elle parlait d’être grand-père.



| Sois pressée d’accomplir ton devoir, ma fille. Mais pas trop de vieillir. Prends un peu le temps de vivre ta jeunesse, ton engouement pour les choses. J’aimerais voir tes enfants, évidemment, comme ceux de tes frères… |


Et le destin allait peut être m’en donner d’autres, à moi. Mais cela je le taisais. Je ne me mariais avec la Targaryen que par devoir. Bien sûr, elle était séduisante, très avenante physiquement, et il y avait une part de noirceur en elle qui me parlait, une maturité assez forte pour son âge. Mais nous ne serions sans doute pas très souvent ensemble, dans le chaos qui se préparait en Westeros. Quant à mon rôle de grand-père… je souris à l’évocation de son exemple, épée, exploits et tout le reste…


| Je ne suis pas un héros, Jeyne. J’ai juste eu la chance de survivre quand les autres sont morts. |


C’était fataliste… Mais tellement loin d’être faux ! Mes frères ne m’avaient pas survécu lors de la dernière fois que nous avions dû tous partir en guerre. C’était ainsi… Prier pour moi, donc. Quant à atteindre un âge vénérable… Ce n’était le cas d’aucun des Stark, en règle générale. Trop de guerres, trop de combats dans lesquels se jeter. Il n’était pas aisé de distinguer dans tout ce capharnaüm quels étaient les moyens de s’en tirer à peu près indemne. Moi en tout cas, j’étais bien incapable de voir ce que je pouvais faire de mieux… A part peut être me tenir un peu plus souvent en retrait des combats ? C’était comme demander à un Loup de ne pas s’en prendre aux moutons, quand il était pourtant clair que c’était sa raison d’être.


Je me saisis de sa main, que j’embrasse sur le revers quand elle m’intime l’ordre de survivre. Elle planifie alors ce qu’il se passera si je devais mourir. J’ai un regard doux, pour elle, mais sans pour autant réussir à effacer la mélancolie de ma voix.



| Prier… Cela m’aidera. Mais Jeyne, si je suis touché suffisamment durement pour en mourir, il est probable que la faucheuse ne patiente pas les semaines qu’il te faudra pour me rejoindre. Mais je te jure alors, en retour, de faire mon possible pour tenir bon. D’accord ? |


Nous nous serrons dans les bras l’un de l’autre. Ca me fait du bien, ce contact. Comme l’essentiel des nordiens, je ne suis pas tactile. Je suis d’une génération où les marques d’affection sont rares, car seul compte le devoir, la compétence, l’éducation. Mais je m’autorise cette faiblesse en compagnie de Jeyne, car je ne l’aurais bientôt plus pour moi. Je souris contre sa tignasse brune.


| J’espère bien oui, ni toi ni ton mari ne voudriez d’un loup en colère qui débarquerait au Roc… |


Ca ne sonnait pas comme une menace, mais plutôt comme une promesse. Personne ne ferait de mal à ma fille, ni ne contraindrait son écriture de nouvelles qui me seraient destinées. Je ne pourrais pas le tolérer, pas même un tout petit peu. Jeyne semblait un peu blasée et désappointée devant l’ampleur de la tâche qui était la sienne. Elle avait- raison de l’être, elle n’aurait pas le plus beau rôle. Mais mieux valait le sien que celui d’enfiler un casque, une paire de bottes, et d’aller se faire tuer l’épée à la main dans des contrées inconnues. Je comprends ce qu’elle me dit, ce tiraillement contre lequel elle me met en garde… Et que je ne comprenais que trop bien.


Je reste un Loup du Nord, et je ne suis pas prêt à abdiquer mon talent ni ma mort, je ne laisserais rien à mes ennemis, pas même le choix de l’occasion où ils auraient enfin ma peau.



| Je ferais tout pour ne pas leur donner des raisons de l’être. Mais il y aura forcément des choix qui vont les braquer. Parce que le plan est de s’enfoncer au sud, pour régler définitivement le cas de la menace Hoare, tu comprends ? Pour l’instant nous sommes amis, tant que je contribue à l’affaiblissement de celui qui leur fait de l’ombre. Mais si les événements me mettaient, moi ou les miens, dans la lumière, alors le lion ne tardera pas à rugir, et à vouloir m’abattre dans mon dos, comme ils le font actuellement avec Harren. Ils jouent double-jeu, Jeyne. Tu ne dois jamais l’oublier. Pendant que nous te marions ici, je sais que leurs chargements d’or financent toujours la construction navale des Hoare. |


Ce n’était qu’un exemple parmi tant d’autres de ce que je savais d’eux. De ce que j’avais compris de leurs tactiques, après avoir échangé avec la Lannister, mais aussi avec les autres pays qu’ils avaient approché pour gérer la sale besogne à leur place. Nous allons donc sur la tombe de Sigyn, et continuons de discuter. La mélancolie me gagne plus encore et me serre le cœur. Elle était tellement semblable à sa mère, comme je le disais…


| Jon… je ne sais pas s’il est prêt. Il semble toujours attendre quelque chose de moi. Comme… Je ne sais pas. De la reconnaissance ? Pour en avoir, il va devoir faire ses preuves. Comme la précédente portée de loup. Je vais essayer de le rendre moins mélancolique. Mais je ne sais pas comment m’y prendre. Walton tiendra le nord, avec les enfants de mes frères…. |


Jeyne me demande quelque chose… Qui m’appartienne. Pour me rappeler à son bon souvenir. Pour que nous formions un tout malgré la séparation. Je souris, et lui tire de sous mes cuirs une petite figurine de bois à tête de loup.


| Voici quelque chose que Bran m’avait donné, jadis. Pour un de ses enfants, s’il en avait un jour. Je l’ai toujours gardé comme un grigri. Je te le donne. Il y a de moi, là dedans. J’ai saigné dessus à La-Mort-Aux-Loups. J’ai fait repeindre la pièce en blanc. Mais elle te rappellera d’où tu viens… Quant au reste, ma chérie, je crains que mon destin ne soit simplement remis entre les Dieux. Et pour leurs manquements, j’aurais maintenant un dragon et sa cavalière, et bien sûr l’épée de Lord Omble que tu sais toujours proche de moi. Cela suffira bien ! |


.
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyJeu 1 Avr - 19:46


chapitre 4



En tant que fille d'un suzerain, je ne suis pas libre de choisir ma destinée. Je suis un pion sur les plans matrimoniaux. Je savais qu'un jour ou l'autre, mon père allait me choisir un époux. Je suis plutôt satisfaite d'épouser Lyman plutôt qu'un autre. Mais s'il fallait m'unir à un ennemi, je l'aurai fait pour le Nord, pour ma patrie. Quelle tristesse de devoir quitter mes terres natales pour vivre loin des miens. Et, en même temps, j'ai hâte de connaître la patrie de mon époux.

Dans mon discours, j'évoque que nous serions séparés par la distance. Cependant, celle-ci est plus courte s'il m'aurait fait épouser quelqu'un d'autre venant d'une autre contrée plus lointaine que l'Ouest. Je continue en expliquant que je reste une louve de Winterfell et que je n'oublie pas le sang de l'hiver dans mes veines. Par la suite, je conclus sur les enfants que j'aurais en précisant que Torrhen jouera un rôle important.

Le vieux loup parle de nouveau. Je l'écoute doucement. Il a tout à fait raison. J'esquisse un sourire quand il parle de mes enfants et de ceux de mes frères. Un jour, nous serions parents. Les miens grandiront à Castral Roc sur les terres des lions tandis que ceux de mes frères pourront vivre sur les terres des loups. Après avoir eu ses pensées, j'évoque le rôle que jouera mon père dans la vie de ma progéniture ainsi que la fierté que j'ai pour lui. En effet, le roi du Nord est un héro pour moi.

Il déclare qu'il n'est pas un héros et qu'il a eu juste de la chance de survivre. L'image de mon oncle Brandon revient à moi. Je l'aimais tendrement. Et, il est mort à la guerre. Les femmes prient et espèrent que les hommes reviennent quand ils croisent le fer. Cependant, la Mort fauche la plupart, d'autres connaissent des blessures bénignes ou pire. La guerre n'est pas un jeu … C'est mortel. Je pense à ses nombreuses fois où les Nordiens ont affronté les fer-nés. J'espère qu'on arrivera à enrayer cette menace une fois pour toute. Il est temps que ses pilleurs soient réduits à néant. Je ne dis pas de tuer les femmes et les femmes … Je repose mon regard sur mon père.

- Si je te considère comme un héros, père, c'est que tu te bats avec honneur et droiture. On ne peut pas dire que ce soit le cas de nos ennemis. Certains sont des félons. Tu n'es pas tombé au combat, et, je sais que tu te battras jusqu'à ton dernier souffle pour tuer ton adversaire. Même blessé, tu continueras le combat. Je soupire. Je sais que nos vaillants nordiens se sont battus avec bravoure et dignité lors de notre dernière bataille. Nous avions perdu des hommes courageux, bons et honnêtes. Ils ont montré leur force et leur courage là-bas. On ne les oubliera pas. Il est important de se souvenir de ceux qui sont morts pour nous et ceux qui reviennent. Vous êtes les garants de notre sécurité sur nos terres et nos protecteurs. Je me tais quelques secondes et je reprends. Mes frères ne reculeront pas devant le danger. Ils l'affronteront de face comme toi. Je respire.

Après cela, je lui dis que je vais prier pour lui et que je souhaite présente quand il rendra son dernier souffle. La faucheuse ne me le prendra pas avant que je lui dise adieu. Je souhaite être là pour faire mon hommage à cet homme. Bien que père a souvent été absent à cause des batailles qu'il a menées protéger le Nord, je dois être là pour lui. N'est-ce pas mon devoir de fille ? Enfin, j'ignore si ma belle-famille et mon époux me laisseront partir pour que je sois auprès de mon père. Je lui demande de me suivre et il me prend ma main. Par la suite, le patriarche de la meute s'exprime.

- Alors, Père, je vais prier à nos anciens dieux et à nos ancêtres pour que tes combats puissent se passer sous des meilleurs auspices. J'ancre mon regard dans celui de mon père. Si la douleur est difficile à supporter et que tu es à l'agonie, je ne pourrais pas imaginer ce calvaire si ça te devait arriver … Et, si cela arrive, j'espère que le mestre saura te soulager. Si je n'arrive pas à temps, saches que je serais là près de toi. Je pose ma main libre sur mon cœur. Toujours et à jamais. Je prends une nouvelle inspiration.

Je reste dans les bras de mon père, je me sens bien dans son étreinte. J'aurais aimé qu'elle puisse durer des longues heures, cependant, nous n'avions pas ce temps. Il sera temps de repartir chacun de nos côtés pour vaquer à nos occupations et que je termine de préparer mes affaires. Je continue de parler. Le vieux loup me fait part que je pourrais craindre sa colère. Je le regarde dans les yeux.


- Je ferais en sorte que nous ne serions pas confrontés à l'ire d'un loup. Dis-je d'une voix douce.

Je lui fais part de mes craintes concernant mon rôle dans l'Ouest. Est-ce que le lion tuera le loup ? Je l'espère que non. Je prie que Lyman ne croise jamais le fer avec mon père, mes frères, Bowen ou les autres nordiens. Je souhaite réellement que ce mariage ne soit pas un échec et que si mon Père a besoin d'hommes que les soldats de l'Ouest affrontent nos ennemis et vise-versa. Les paroles de mon père ne plaisent pas. Pourquoi les lions sont des menteurs ? Pourquoi jouent-ils à un double-jeu ? Je suis unie au futur roi de l'Ouest, par conséquent, ils doivent honorer l'alliance avec les loups. Je fronce les sourcils avant de reprendre une inspiration.

- Je comprends, Père. Nous devons éliminer ce vil d'Hoare. Quand tu auras fini avec cette menace, comment allez-vous gérer cette contrée ? Qui sera à la tête de cette contrée ? Quant aux lions, j'aimerais qu'ils ne soient pas les artisans de notre chute, mais, celles de notre ennemi. Père, crois-tu que mon union avec Lyman pourra les empêcher de nous flouer ? Comme tu viens de me le dire, ils enrichissent nos ennemis. Et, je serais naïve de croire qu'il ne continuera pas de jouer à ce genre de stratagème. Quand je serais à la tête du royaume, Père, je ferais tout pour soutenir le Nord et la Garde de Nuit.

Près de la tombe de ma mère, nous continuons de parler. Mon père parle de mon frère Jon, il dit qu'il n'est pas prêt. Pourtant, je suis convaincue du contraire. Je crois en lui. Quand le patriarche mentionne la reconnaissance, il a raison. Ce n'est pas à moi de dire ce que mes frères ont besoin … Père a été absent, on a grandi sans sa présence. Je reste muette en écoutant la suite des mots prononcés par mon paternel.

-Père, je me souviens qu'on m'a raconté la bravoure de Jon lors des batailles contre les sauvageons. Il est le digne fils de Torrhen Stark. Vos liens ont toujours été complexes, je ne peux pas te dire ses sentiments envers toi. Cependant, promets-moi de le regarder d'un regard nouveau, il a fait ses preuves sur le champ de batailles. Je suis fière de mon aîné. Je me tais. J'en suis sûre qu'il sourira, laisse-lui le temps. Et, puis, tu sais que nous ne sommes pas des gens qui sourient pour un rien ou à cause de la flatterie. Ce que je te conseille de faire, c'est de lui parler, de le considérer comme un homme et non un enfant. Enfin, c'est mon avis. Je le regarde. J'ai l'esprit tranquille concernant Walton et nos jeunes cousins. Que fera Lyanna ?

Après cela, je souhaite qu'il m'offre quelque chose de lui. Pour me souvenir de mon bien-aimé Père.    Je le vois sortir quelque chose dans ses cuirs et je distingue une figurine en bois, un loup. Mes yeux deviennent humides en voyant ceci. Par la suite, je suis touchée par les paroles de mon père. Cet objet est celui de mon oncle Bran. Cette figurine aura un symbole fort. Je continue de l'écouter et je récupère la figurine.

-Merci, Père, je le garderais jusqu'à ma mort. Je décide de me jeter dans ses bras. Que les Anciens veillent sur vous tous. Je le regarde dans les yeux. Lord Omble te protégera jusqu'à la fin. Je ne doute pas de ses intentions. S'il ne te protège pas, je te jure que je vais me montrer mes crocs. Tu sais, je peux être douce … Mais, je suis une louve et il ne faut pas me contrarier. Et, pour la reine des dragons, elle sera une alliée de poids contre nos ennemis de toujours. Que le souffle de sa monture sonne le glas des Hoare.

Quelques secondes s'écoulent. Je regarde longuement mon paternel, je souhaite rester auprès de lui. Il me reste à dire au revoir à Walton. Je demande au loup de venir avec moi au bois sacré pour prier nos anciens dieux.


- Je vais voir, oncle Brandon, Père. Tu m'attends ? Et, après, on ira au bois sacré ? À moins que tu dois rentrer pour vaquer à tes occupations ?

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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyMar 4 Mai - 17:51



Le Chant du Départ
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« Winterfell, Royaume du Nord. Semaine 4 du mois 5 de l'an 0 de l'Ere des Luttes. »
J’étais bien ici, avec ma fille. On ne pouvait pas vraiment dire que j’étais « heureux » à proprement parler mais la tristesse semblait loin, je savais aussi que j’avais le temps de savourer encore un peu sa présence et je ne comptais donc pas le laisser filer. Je tenais à ma famille, à mes proches. Même si je n’avais pas forcément su être très présent pour eux, il était clair qu’ils étaient tout pour moi, et que tout ce que je pouvais faire dans ma vie était pour leur bien, pour leur assurer un avenir qui ne ressemblait pas à ma propre histoire. Beaucoup de choses se passaient actuellement en Westeros. Ma fille est plus indulgente vis-à-vis de mes absences. Contrairement à ses frères, elle ne nourrit pas en permanence le besoin de briller comme pour exister à mes yeux. Elle seule a compris que mes enfants étaient déjà les phares de mon existence. Cela ne rend pas les adieux moins difficiles, moins tristes, moins déchirants. C’est même pire, quelque part. Sans dire d’aimer Jeyne plus que les autres, elle était un soutien que ses frères n’étaient pas forcément du fait de leur âge, de leurs responsabilités, des miennes, de leur éducation. Cela viendrait peut être avec le temps… Mais je ne pouvais que l’espérer.


Ma jeune fille me sourit quand je parle de mes petits-enfants à naître. J’étais content que la perspective de devenir mère ne l’effrayait pas du tout, car c’était bien l’objet de son mariage, comme ce serait celui de ses deux frères quand viendra l’heure de les unir. Le mariage ne valait rien s’il n’était pas fécond, et cela signifiait aussi qu’il faudrait vite s’y mettre, même si l’idée me répugnait. J’étais moi-même trop vieux pour ravoir des enfants et Jeyne, trop jeune. Il faudrait pourtant en concevoir, sous peine que tous ces sacrifices diplomatiques ne valent rien.


Bien sûr, ma fille dit me considérer comme un héros, qui se battait avec ses valeurs. Pourtant, je savais bien que les principes n’apportaient pas grand-chose dans une bataille rangée, quand on pataugeait des deux pattes dans le sang et les restes humains. Bien sûr, Jeyne idéalise. La guerre aussi bien que ce que l’on y fait, et plus encore, le rôle qui est le mien une fois l’armée sortir du fourreau. Evidemment, je suis aussi obstiné quand vient le moment de me battre que dans ma vie quotidienne,  c’est un trait de caractère qui me définit sans cesse, dans tous les aspects de mon existence. Je reste neutre, stoïque, me rappelant très bien des hurlements et des gémissements des milliers de prisonniers sauvageons, hommes, femmes et enfants, crucifiés entre La Mort aux Loups et Winterfell.



| Il n’y a rien d’héroïque dans la conduite des guerres que je mène, Jeyne. Et tu dois en tirer une leçon. S’il est important de ne pas vendre son honneur il y a une forme de sauvagerie dans la détermination brute qui nous guide tous dans ces circonstances. Je ne ressens ni gloire ni honneur à avoir mis sur la croix l’avertissement agonisant que j’envoyais pour le sud, sous la forme de milliers de prisonniers crucifiés, pas plus que j’adorais mener une petite guerre sale et sanglante dans le Neck ou sur nos côtes. Pourtant, ces deux attitudes étaient nécessaires, dictées par des impératifs diplomatiques ou stratégiques, voire par des nécessités intérieures. Dans tous les cas, si je n’ai rien fait de tout ceci de gaité de cœur il est clair à mes yeux que c’était nécessaire. La guerre dicte les comportements que nous devons apporter…. Tu t’en rappelleras, quand tu seras amenée à la connaître en tant que Reine de l’Ouest. |


Et je l’espérais à mes côtés, car je ne voulais connaître ni déception ni trahison. Je ne me leurrais pas sur les louvoiements diplomatiques de l’Ouest, dont le comportement m’intriguait d’autant plus que j’avais bien en tête les confidences de la Reine Jordane, quelques jours plus tôt, alors que nous achevions les préparatifs de mariage et que je me remettais des blessures subies à La Mort aux Loups. Je ne réponds pas à ma fille quand elle évoque la souffrance des blessures. Je savais d’expérience que l’acier de la guerre ne marquait pas que les chairs, et que le combat avait depuis longtemps laissé son empreinte sur mon âme et mon esprit. A tout jamais ; c’était impossible à soigner tout à fait. Nous nous serrons dans les bras l’un de l’autre et c’est finalement tout ce qui pouvait compter ; ma petite, si frêle, si menue en comparaison de son père, mais protégée contre moi et qui met un rien de baume dans cette âme froide et désolée, comme un champ de bataille au soir des combats.


Contre ma fille, sentant l’odeur de ses cheveux et constatant une fois encore à quel point elle avait grandi et était devenue d’enfant à femme, je ressens un peu plus de paix, de quiétude, de calme. Je savais bien que ce n’étaient que des instants bien éphémères, mais au fond ça ne changeait rien. Je tapote doucement son dos en la tenant toujours contre moi, avant de la relâcher.



| Evidemment, je compte sur toi. La paix est tout ce que je souhaite, tout ce que j’espère. Ca et ton bonheur, dans ce mariage. |


Ma fille me pose alors beaucoup de questions sur la guerre. Si elle ne semblait pas en remettre la légitimité en doute,elle me posait des questions sur mes buts dans le conflit, sur les objectifs que je poursuivais. Je ne la tenais pas à l’écart, pas volontairement, mais il y avait des accords que je ne pouvais pas prendre le risque d’éventer à l’Ouest par l’entremise de ma très chère fille. Le secret creusait un fossé entre les gens qui m’entouraient et moi-même, mais je n’étais pas prêt à mettre mes proches dans la confidence si les choses pouvaient les conduire à être sous la menace de quelque danger que ce soit. Jattends que nous arrivions près de la tombe de Sigyn, feue ma reine, et je garde le silence un moment, avec toujours le même mélange de colère et d’amour, de frustration et de haine, qui me laissaient de marbre en apparence, mais qui intérieurement me faisaient bouillonner. Je ne m’étais jamais ouvert devant mes enfants de ma relation avec leur mère, de ce qu’il s’était passé au fil des ans. J’en avais simplement honte, et ne voulait entacher ni le souvenir qu’ils gardaient d’elle, ni ce qu’ils pensaient de moi. Le passé était bien là où il était ; enterré avec le corps de mon épouse, aimée et haïe en même temps.


| Tu devras être vigilante, Jeyne. Un mariage est compliqué, toujours. Plus encore quand il intervient entre deux souverains, car chacun défend ses prérogatives, sa conception du royaume et de son futur. Lyman est un brave, il l’a montré à la bataille à nos côtés. Mais il vient de l’Ouest, et ne sera jamais nordien. Il verra toujours l’intérêt de son peuple en tout premier. |


je soupirais, concernant Jon, et Walton aussi.


| Je suis fier de lui aussi, mais pour que je le considère comme un homme, il devra achever d’en démontrer les qualités. Un prince ne court ni après l’amour, ni après la reconnaissance ; il les impose par ses actes, il les prouve par sa valeur. C’est ainsi que j’ai été éduqué. C’est ainsi qu’il aurait dû l’être ; il devra dépasser cette faiblesse, à l’avenir, sous peine d’être malheureux toute sa vie. |


Mon présent semble ravir ma fille, qui m’étreint à nouveau, plus fort, je souris aussi à ses douces paroles. Je hoche la tête.


| Quant à la Reine-Dragon… Tu sais que si je dois l’épouser, nous devrons avoir des enfants. Cette nouvelle famille ne remplacera pas l’ancienne. Ce sera une autre maison. Un autre amour. Je ne vous aimerais pas moins ; je n’ai pas assez donné d’amour dans ma vie pour en manquer pour mes enfants. Mais tu as raison ; je l’épouse pour l’alliance, pour ses hommes, ses navires, son dragon, et ses idées. J’en ai besoin pour que le Nord survive. |


Je lui indique les escaliers, non loin.


| Je vais t’attendre en haut, j’ai le temps de prier, mais je dois aussi aller préparer mon propre départ. A tout de suite. |


Et je commençais péniblement à remonter les escaliers, toujours affaibli des suites des fièvres qui m’avaient étreint après la bataille.


.
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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptyDim 23 Mai - 15:01


chapitre 5



Je le considère comme un héros dans mon imaginaire. Père ne m'a jamais emmené dans une bataille. Là-bas dans l'Ouest, je serais protégée des dangers autour de moi. Pourtant, cela ne m'empêchera pas de m’inquiéter pour les hommes que je connais.

Le vieux loup parle par rapport à la guerre. Je l'écoute sagement sans rien dire. Quand Père doit tuer, il n'a pas le choix. Il doit le faire. Être un roi ou reine, c'est faire des choix difficiles pour le bien-être de son peuple. Je plonge mon regard dans les prunelles de ce père tant aimé.

- Tu as raison Père, c'est un précieux conseil qu'il ne faut pas oublier. Je n'irais pas sur un champ de bataille. Cependant, les soldats de mon époux seront là-bas pour se battre au nom de la Couronne. J'ignore si j'aurais voix au chapitre concernant les décisions stratégiques ou militaires. Mais, j'espère que ma voix sera suffisante pour peser sur la balance surtout pour le Nord. Je me tais et je le regarde dans les yeux. Et, il aura certainement des choix difficiles à faire, mais, nécessaires. Si nos actions sont mal perçues par le Peuple, il faut payer le prix de leur mécontentement. Je ne veux pas que le peuple de mon époux me considère comme une étrangère, une princesse n'ayant pas la même foi qu'eux. Je te promets que je resterais moi-même. Dis-je avec un léger sourire sur les lèvres. J'écouterais leurs paroles, les réconforterais et s'il faut donner à manger, alors, je le ferais. Comme ici en tant que ta fille, le Soleil de Winterfell. Dis-je d'une voix mélancolique. Mais pour revenir à ce que tu as dis, je ferais de mon mieux pour l'Ouest et surtout pour le Nord. J'étais formée pour devenir une grande dame, grâce aux leçons que j'ai reçu des précepteurs et surtout des tiennes. Le Nord se souvient, comme moi, je me souviendrais toujours.


Nous continuons d'échanger sur d'autres thèmes dont sa future mort, si celle-ci doit arriver. Il devra m'attendre. Je refuse de rester dans l'Ouest sans dire adieu à mon Père. Je veux être là pour lui. S'il venait mourir loin de moi, je ne pourrais pas le supporter. Cruelle pensée … Quant à mes frères, je serais bien triste si la Faucheusse s'empare de Jon ou de Walton. Dans le cycle de la vie, il est plus tragique que ce sont des jeunes mourant en premier que les personnes âgées. En effet, quelqu'un ayant un âge vénérable a tout vu sur ce Monde, alors, qu'un nouveau-né n'a rien vu ou encore un jeune qui n'a pas connu son premier amour … Dans l'ordre des choses, un parent ne doit pas mourir avant ses enfants. Cependant, la perte d'un père ou d'une mère laisse des marques sur notre peau. Ils sont vivants à l'intérieur de nos souvenirs et de notre cœur. Si la mémoire des êtres chers commence à disparaître dans l'esprit, il y a toujours quelques reliques dans notre tête et notre corps. Il y a toujours quelqu'un pour se souvenir de la personne décédée nous rappelant la mémoire de l'être aimé. De même, selon la relation, la durée et la qualité de celle-ci, la douleur ne sera pas la même pour les endeuillés. Enfin, je sais que perdre Torrhen Stark sera difficile pour moi. Il a été absent, certes, mais, jamais dans mon cœur.  

Dans les bras de cet homme qui a connu la guerre, je me sens en sécurité. Serais-je protégée dans l'Ouest ?  Je l'espère. Si je ne le suis pas, je ne doute pas un instant que Père et Jon viendront me chercher. Pourtant, je dois penser que si je suis malheureuse en amour, je ne dois pas sacrifier l'alliance du Nord et l'Ouest. Jamais. À cette pensée, je vois le sourire de Lyman quand je me suis levée ou encore de ses gestes envers moi. Il est bon avec. Il sera un bon partenaire pour moi. Le patriarche des loups tape mon dos avant que je sois libérée de ses bras protecteurs. Il me parle de mon mariage ainsi que la paix. Il est nécessaire que je sois l'instrument de cette union, que je permette la concorde entre les deux royaumes. Je ne dis rien à mon père et je me contente de le regarder avec tendresse.

Je le questionne sur la Guerre à venir contre nos ennemis de toujours. Je ne voudrais jamais les avoir à ma table. Mais, on doit respecter les règles de l'hospitalité s'ils doivent venir. Je prie dans mon cœur que les Lannister ne permettront pas qu'on partage le pain et le sel avec les ennemis de mon père. Je n'apprécie pas les gens jouant sur deux tableaux, à la fin, ce jeu est périlleux. On peut s'en sortir vainqueur, mais, également perdant.

Nous arrivons près de la tombe de ma mère. Elle est décédée avant de me voir mariée. Je me dis que même si elle n'est pas là en chair et en os, elle est là dans la pensée. Nous continuons de parler avec mon père. Je suis consciente que l'heure du départ approche, je devrais le laisser loin de moi et que je poursuivrais ma destiné dans le royaume des lions. On aura toujours des missives qu'on s'enverra. Le père des trois loups me parle de mon union et me donne une leçon. Je dois être vigilante, Lyman n'est pas un nordien, mais, un homme de l'Ouest.

- Bien sûr, Père, Lyman et moi, nous sommes différents. Il est un lion, je suis louve. Il est la roche, je suis la glace. Il est le soleil tandis que je suis la lune. Si les augures seront bons, nos enfants seront le fruit de deux lignées, les loups et les lions. Comme je l'ai dit, je n'oublierais pas le Nord, Père. J'espère que ma voix sera entendue parmi ma nouvelle famille. Je soupire. Le Nord ne sera pas oublié. Je plante mon regard dans celui de Torrhen. Je ferais en sorte que les décisions de l'Ouest puissent concorder avec celles de toi et de mon frère.

Nous parlons de mes deux frères. Je hoche la tête aux paroles de mon paternel au sujet des garçons, en particulièrement de mon aîné. Le chemin sera long pour que le père et le fils puissent avoir une autre relation que celle qu'ils ont maintenant. Je reste calme durant quelques secondes.

- Les valeurs d'un homme se mesure par ses actes au combat ou dans la vie. Jon te surprendra, Père. J'aimerais tant être une conciliatrice entre toi et les garçons. Mon regard se remplit de tristesse.

J'ai un cadeau de la part de l'être qui se tient devant moi. Je n'ai rien pour lui. Il faudrait que je réfléchisse à cela. Père me parle de son union avec Rhaenys, la jeune monarque de Peyredragon, une dragonne. Il ne l'épouse pas par amour.

- Quand on est roi, reine, prince ou princesse, les intérêts de nos royaumes prévalent sur nos sentiments ou sur notre individu. Je comprends ton choix, Père. Je me souviens de Goeville avec ta maîtresse, j'étais bien méchante avec elle. Ou des rumeurs que j'ai entendu par rapport à la reine du Val. Père, tu fais ce qu'il faut pour le Nord. Je me tais. Comme je me battrais pour le Nord … Et, à présent pour l'Ouest. Je respire. Si Rhaenys te comble, j'en serais heureuse. Cependant, je ne pourrais pas l’appeler mère. Elle ne sera jamais elle. Dis-je tristement. Si elle te donne des fils et des filles, ils seront mes frères et mes sœurs. Promets-moi de présenter cette famille dans l'Ouest quand tu viendras en triomphe et qu'une accalmie soit présente sur les terres. Peut-être que d'ici-là, tu pourras serrer dans tes bras, ton premier petit-fils ou petite-fille. Mon regard se remplit de joie. Et, Père, j'ai toujours compris que ce que tu faisais, c'était pour le Nord. On se souviendra de toi et de ce que tu as fait pour nous. Je me tais. Enfin, une nouvelle promesse entre nous. Un serment. Si je ne donne pas d'enfants à Lyman, mon mariage sera déclaré nul. Je souhaite retourner dans le Nord. Tu pourras me remarier, mais, avec un Nordien ou quelqu'un ayant nos intérêts à cœur. Je soupire. Si mon mariage est fructueux, mais, que je devienne veuve, Père, tu devras choisir mon futur époux. Je ne pourrais pas rester veuve longtemps, même, si je deviens mère d'un héritier. Je ne pense pas que l'Ouest voudrait que j'épouserais un nordien dans le cas Lyman trépasse. Quant à une trahison de l'Ouest, je ne désire pas cela. Laisses-mes enfants en vie, Père. Et, enfermes-moi dans une Tour, tue-moi avec Glace si tu le veux ou donnes-moi en mariage à un nordien ou à ton bon plaisir. Ajoute-je d'une voix solennelle.

Après cet échange, Père m'indique qu'il m'attendra là-haut. Il veut bien prier avec moi et surtout se préparer pour la bataille à venir. Je le laisse monter les marches, je m'inquiète quand il les monte. J'aurais dû venir avec lui pour l'aider à les gravir. Je soupire. Je me tourne vers la tombe d'Oncle Brandon. Je tombe à genoux, me fichant de salir ma robe.

- Oncle Brandon, écoutes-moi bien. Permets que la lame de Père et de ses hommes soient victorieuses contre nos ennemis. Permets moi d'avoir un mariage heureux et des enfants avec Lyman. Empêches l'Ouest d'être des fourbes avec les Nordiens. Je ne désire pas que mon sang puisse se battre contre les soldats de la couronne de l'Ouest, celle qui deviendra mienne. Je me tais. Je ne pourrais pas le supporter qu'une querelle puisse exister entre les loups et les lions. Si c'est le cas, donnes-moi la force pour éteindre l'incendie pouvant détruire ce lien. Je … Je ne veux pas que mon Père, Jon, Walton puissent mourir à cause de moi. Des larmes coulent le long de mes joues. Je t'en prie, aides-moi que ma voix compte parmi les lions. J'enlève cette traîtresse goutte. Je t'aime tonton … Tu me manques. Je me relève et j'envoie un baiser imaginaire en direction de la tombe du frère de mon père. C'est maintenant que je dois vous quitter ma chère famille, si je ne pourrais plus vous rendre visite comme avant. Je penserais à vous, mes ancêtres et ceux que j'ai connu. Pour le Nord …. Rendez-moi forte.

À présent, je quitte les cryptes et je retrouve mon Père. Je lui fais un petit sourire. Je n'ai pas envie de le quitter, mais, il le faut.

- Père, tu as rien de moi … Fis-je d'une petite voix. Je dois te donner quelque chose de moi, même si c'est un peu trop sentimental. Fis-je en levant les yeux au ciel.



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MessageSujet: Re: Le Chant du Départ [Tour II - Terminé]   Le Chant du Départ [Tour II - Terminé] EmptySam 19 Juin - 9:12



Le Chant du Départ
Torrhen & Jeyne

« Winterfell, Royaume du Nord. Semaine 4 du mois 5 de l'an 0 de l'Ere des Luttes. »
Ma fille était gentille. Mignonne. Enfin, pas dans le sens un peu naïve. Elle était pleine d’amour, de passion. Cela ne la dénuait pas le moins du monde d’intelligence, et dans tous les cas j’étais fier d’être son paternel. Mais nous allions bientôt nous manquer. Et sans doute pour un long moment. Ce n’était pas un drame, en soi. Parce que la vie séparait toujours la route de ceux qui étaient proches. Le jeu des mariages, des alliances, des conflits, faisait en sorte de nécessiter des liens auprès des uns, des autres, et les liens de la filiation finissaient toujours distendus par tout le reste. C’était triste. Mais aujourd’hui le Nord n’avait pas pu se permettre une seule seconde de se cantonner à ses propres frontières pour trouver armes et soutiens. Bien sûr, suite à mes discussions avec la Lannister, je peinais à comprendre concrètement qu’elle serait la position des Rouges et Or dans la guerre qui s’annonçait déjà. Et quand je ne comprenais pas, je me méfiais plus encore, car il y avait toujours un loup dans ce que je craignais, dans ce qui m’apparaissait comme ombrageux. Mais fondamentalement parlant, je savais aussi que j’avais besoin d’eux.


Position complexe, qui ne me satisfaisait pas, mais qui pourtant m’emprisonnait dans le sentiment d’absence totale de choix, d’alternatives. Je n’étais pas ravi de la situation. Mais c’était ainsi. Il n’y avait rien de plus que je puisse faire.


Jeyne me confirme qu’elle n’ira pas sur le champ de bataille et laissait cela à ceux dont c’était le métier. Dans ces circonstances, difficile, évidemment, de la contredire. Car chacun dans notre ordre social avait sa propre raison d’être, d’exister. Chacun avait son rôle et sa place. Cela ne voulait pas dire qu’il y avait une impossibilité totale d’en bouger, mais dans tous les cas cela signifiait surtout que nous ne devions pas prendre nos devoirs à la légère, car personne d’autre ne pouvait vraiment les remplir pour nous. Je souris, en toute bienveillance, mais un rien taquin à l’endroit des ouestriens, que j’estimais pour les avoir vus se battre à mes côtés, mais qui fondamentalement parlant étaient plus portés sur le commerce que sur la guerre.



| Je ne sais pas s’ils te feront une telle place en conseil souverain, Jeyne. Je ne sais pas si c’est vraiment utile, d’ailleurs, tant ils soutiennent vouloir se tenir éloignés des combats. Mais au fond cela ne change rien ; ils auraient sans doute beaucoup à apprendre de la guerre en t’écoutant, toi qui est née dans un pays qui ne passe pas un an sans devoir se défendre contre un ennemi ou contre un autre. |


La belle a été à bonne école, en tout cas, en soutenant qu’elle devait contenter le peuple. Mais ce n’était pourtant qu’une seule et simple face d’un tableau bien plus complexe qui consistait à ne pas seulement gouverner pour faire plaisir aux gens qui nous entouraient, roturiers comme aristocrates et nantis de la bourgeoisie. Ce qui comptait avant tout, c’était l’honneur. La nécessité. Cela pouvait faire tout le bonheur du monde que de prendre des décisions populaires. Mais au fond, ça ne servait à rien si cela ne servait finalement pas l’intérêt général d’une façon ou d’une autre. Je souris un peu tristement à ma fille, quand elle évoquait sans trop le vouloir la difficile adéquation entre rester soi-même mais ne pas paraître comme étrangère aux yeux de son nouveau peuple.


| Ce sera un équilibre difficile à trouver. Ces gens seront très différents de toi. Ils n’auront pas les mêmes dieux, pas les mêmes intérêts, pas la même façon de faire la fête, de s’amuser, de travailler. Mais heureusement, pour te rappeler le Nord et t’éviter le mal du pays, tu auras au moins une suite avec toi. Dont ta cousine, Lynara. |


C’était déjà cela de pris, et cela me rassurait. Quelques soldats de qualité, quelques pages et autres serviteurs, et des dames de compagnie, dont la présence pouvait en sus continuer de rapprocher les royaumes. Je n’avais cédé sur ces points que pour assurer toutes les parties concernées par ces accords de mariage, à commencer par ma belle famille mais aussi ma noblesse qui voyait par ces nouveaux liens l’opportunité de briller, de s’élever. J’aurais préféré envoyer moins de nordiens au sud mais dans le même temps j’avais au moins l’espoir que ma fille soit bien entourée quelles que soient les épreuves qui l’attendent. J’espérais qu’elle conçoive un peu d’amour et de bonheur dans tout ce qui l’attendait, par là-bas, mais je ne pouvais pour le moment que prémunir les désastres les plus évidents tout en allant prier régulièrement les Anciens Dieux de protéger ma toute petite.


Notre étreinte me fait du bien. A cet instant, je ne sais pas encore qu’elle sera la dernière avant des mois, et que nous finirons séparés pour de bon par la suite, par l’ambition de son mari et la folie de sa belle-famille.


Mais à cet instant, nulle autre appréhension que la séparation. La conviction que la guerre que je mène contre Harren Hoare, juste, et nécessaire. C’est tout ce qu’il me faut. Du soutien et un but. Le reste finalement, je m’en contente comme je le peux. Ca me fait toujours quelque chose, d’arriver devant la tombe de Sigyn. Tant d’amour, de rancœur, de non-dits qui m’empoisonnaient depuis toujours… On ne pouvait pas vraiment dire que je me retrouve dans la plus agréable des positions mais somme toute, je suis là et j’y reste pour ma fille.


Elle ne sait rien. Et c’est pour le mieux. A quoi bon, de toute façon ? Un Loup ne se plaint pas. Il n’en a pas le droit. Tout ce qu’il peut faire devant l’adversité, c’est serrer les rangs et claquer des dents quand passe la proie à sa portée.


Je regarde ma fille avec beaucoup de fierté mais aussi une forme de sévérité intense ; l’engagement qu’elle venait de prendre vis-à-vis du Nord, des décisions à venir et des difficultés à gérer, ça ne pouvait que m’émouvoir. Mais je savais aussi pour avoir déjà éprouvé l’amour le plus infini que tout n’était pas si rose, et que les paroles demandaient toujours à être suivies par des actes pour ne pas rester que du domaine de la belle et bonne intention. Dans tous les cas, c’était compliqué.



| Je l’espère. Sincèrement. Mais tu seras amenée à faire des choix difficiles. |


Pour le reste, je ne pouvais me montrer qu’assez mitigé sur l’idée de la savoir prête à enfanter ; je vieillissais plus vite que de raison mais d’un autre côté, je ne pouvais que souhaiter à Jeyne d’avoir ses propres enfants. Et rapidement, pour en profiter le plus longtemps possible, malgré son jeune âge à elle aussi, qui pouvait provoquer d’autres difficultés. Mais je la savais prête. Elle avait été élevée pour savoir accomplir ses nombreux devoirs.


| En tout cas, je te souhaite que ça arrive. Il n’y a rien de mieux que de voir son avenir s’incarner dans la chair de ses enfants. J’ai été souvent appelé ailleurs, par mes devoirs de Roi, de suzerain. Mais vous êtes aujourd’hui ma plus belle satisfaction. |


Même si mon âme se creusait que ce ne soit pas si tout à fait vrai. D’autant que le sujet revient sur la table, avec Jon. Je hoche la tête aux gentilles paroles de Jeyne, bien incapable de rebondir sur le sujet sans me donner des airs stupides. Et c’est pire quand elle évoque Goeville et Mathie, et qu’elle se fait cérémonieuse envers Rhaenys, sans montrer vraiment de signes d’acceptation sincère de mon union à venir. J’avais déjà clairement conscience de me tenir au bord d’un gouffre, qui pouvait tout à fait m’avaler. Je reste morne. Piégé dans mon existence, dans la difficulté des choix que je dois prendre, la plupart sans gloire ni honte, mais mû simplement par toujours ce même devoir presque oppressant, en tout cas continuel, qui me poussait toujours dans la direction de son accomplissement quels que soient mes actes.


| Je ne te demande pas de l’appeler Mère ; elle ne sera jamais la tienne. Elle sera ma compagne. Sœur d’armes, sans doute, puisqu’elle prétend mener troupes et dragon à la guerre. Epouse et mère de mes futurs enfants, puisqu’un mariage se doit d’être fécond. Mais jamais elle ne sera Sigyn. |


Difficile de dire si ce serait tant mieux ou tant pis, pour le moment, car pour l’essentiel nous n’avions échangé à Goeville et par missive que par devoir et intérêt. J’avais hâte, toutefois, de passer ces épousailles, car cela me permettrait au moins de pouvoir rapidement passer en campagne et donc de pouvoir jouer et miser mon destin sur ma force et mon intelligence, plutôt que sur mes prétendus talents diplomatiques. Quant au reste… Je passe sur sa compréhension de mes actes, de mes stratégies, des impératifs de mon devoir. Je ne fais rien de tout ça pour me faire plaindre ou mousser. J’ai pris des décisions, et affronte leurs conséquences depuis toujours.


| Ne dis pas de bêtises, Jeyne. Jamais je ne pourrais te faire de mal. Ne parlons pas d’un avenir si sombre, et contentons nous de travailler à ce qu’il soit le plus radieux possible. Notre histoire est déjà pleine de drames sans vouloir en rajouter. |


Et de toute façon, je ne savais pas quoi en penser, de tout ceci. Si Jeyne anticipait déjà une trahison ou la mort de son mari, alors elle avait sans doute plus hérité du sang des Stark que de celui de sa propre mère. Mais la rendre aussi pragmatique et aussi froide dans ses pensées n’était pas toujours pour rendre service. Au moins n’était-elle pas naïve, mais saurait-elle être heureuse sur le long terme quand on savait à quel point nous étions capables, nous autres Stark, de tout voir en noir ? Ou en blanc, en blanc glacial de neige. Ce qui n’était pas forcément mieux, vous en conviendrez.


Je serre encore ma fille dans mes bras, quand nous nous trouvons dehors.



| J’ai tout de toi, ma chérie. Ton odeur, ton sourire, tout. Je n’ai pas besoin d’objets. Tu seras tout le temps dans mes pensées, dans mes songes et mes prières. Si tu y tiens, laisse-moi un objet, et je l’emporterais précieusement. Ou une mèche de tes cheveux, que je mettrais dans une bourse de cuir qui m’accompagnera. |


On me hèle, cavalier fanion au vent, en m’appelant par mon titre.


| Je dois te laisser, Jeyne. Je te remercie pour tout ceci. Tu m’as donné beaucoup de courage. Retrouvons nous pour ton départ, d’accord ? A tout à l’heure. |


[HJ Rp fini pour moi comme on en a parlé]



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