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 Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 8 Nov - 20:19

Tour VII, An 1, Mois 10

Revenir à Hautjardin voulait dire beaucoup pour Tricia, et bien qu'elle n'affichait que peu de chose sur son visage, elle ne cessait de jouer avec ses doigts, tentant tant bien que mal de garder la tête froide et de ne surtout pas montrer qu'elle était quelque peu tremblante à chaque nouveau pas qui venait à la rapprocher de la capitale du Bief. Elle savait qu'elle avait les yeux de ses dames de compagnie, qui partageaient le convoi avec elle, qui ne cessaient de la scruter, ne profitant même pas du paysage qui se dévoilaient sous leurs yeux et qui étaient autant pour elles, que pour l'ancienne souveraine, à un retour à la source, aux origines. Elles semblaient sincèrement inquiètes pour la dernière des Gardener et presque aussi anxieuse qu'elle, comme si Tricia venait à partager dans le silence le plus profond, tout ce qui venait à emplir son cœur et son esprit. Elle avait eu de nombreuses fois envie de demander à ce qu'on fasse demi-tour, qu'elle suive le conseil de sa mère et qu'elle vienne à rester à Villevieille. Elle aurait sans doute pu parfaitement imaginer commencer une nouvelle vie dans la cité de son enfance, mener de nouveau projet, espérer un nouveau mariage avec un quelconque noble en seconde noce, sans exigence de donner un enfant à cette famille, chose dont elle était pleinement incapable de faire. Mais de ça, tout le Bief, et sans doute tout Westeros était au courant de cette incapacité physique dont elle était la victime, ou peut-être la coupable, comme si les Sept, et la Mère plus particulièrement avait eu la volonté de la condamner pour un pêché qu'elle n'avait pas commis ou plutôt qu'elle n'estimait pas avoir commis. Elle aurait pu également rester à Villevieille et venir alors à se mettre au service plein et entier de la Foi et de vouer son existence toute entière à la religion des Sept, et peut-être que d'une certaine façon, c'était ce qu'on attendait sûrement d'une veuve sans héritier, une veuve qui n'avait plus grand chose à apporter au monde. Mais elle aimait bien trop la vie pour pouvoir se contraindre à tant de chose, aussi croyante pouvait-elle être.

Tricia se souvenait du même voyage qu'elle avait fait, il y a une éternité maintenant, pour pouvoir célébrer son union avec Mern Gardener, lui offrant alors la possibilité de devenir reine du Bief et d'obtenir un rang social inégalé, une place que de nombreuses autres jeunes femmes de la noblesse. Elle avait aimé ce rôle, elle avait aimé son mari, mais elle n'avait jamais pu accomplir son devoir, elle n'avait pas pu donné d'héritier à la couronne et aujourd'hui, il semblait qu'elle avait tout perdu et le fait de revenir à Hautjardin lui renvoyait la dure réalité en plein visage. Cependant, si elle ne venait pas à faire le voyage à cet instant précis, elle savait parfaitement qu'elle ne le ferait plus jamais et que son destin serait définitivement scellé. Il fallait sans doute tenter quelque chose, et en restant loin de Hautjardin, elle ne pourrait jamais y parvenir, mais ces projets, elle les gardait secret, elle ne voulait mettre personne au courant, et elle ne voulait surtout pas commencer par se livrer à son frère, lui qui avait été son inconditionnel pilier, son inconditionnel rempart à de nombreux maux qui avait pu la toucher directement. Et il avait été aussi celui qui l'avait mise à terre sans sommation. Elle savait que sa fin était proche, mais elle n'avait jamais imaginé que ce sera son plus proche parent, la personne en qui elle avait la plus grande confiance, qui viendrait à lui prendre tout ce qu'elle était, tout ce qu'elle avait. A peine avait-elle posé le pied à Hautjardin, qu'elle avait demandé à ce qu'on l'amène jusqu'aux appartements qui lui avaient été donné comme simple sœur du souverain. On la salua avec la même déférence qu'auparavant, et même si c'était appréciable elle ne savait si c'était par appréciation de son retour ou comme simple acte de politesse. Elle prit le soin de se reposer un peu, de se rafraîchir et de changer sa toilette avant d'aller se présenter à son royal frère et de lui signaler qu'elle était revenue pour de bon.

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 24 Nov - 17:43

La situation s’envenimait sur la frontière. Il était question des préparatifs d’une incursion impériale de très grande ampleur. Quelque chose de vaste, que ce soit en termes d’objectif ou d’effectifs. Ils ne venaient pas juste pour tâter notre propre dispositif de défense. C’était une incursion en règle, une invasion dans les formes. Les nouvelles de Tarly n’étaient pas bonnes, dans l’Orage. Contrairement aux idées reçues et des bonnes positions que nous avions su sécuriser dans ce royaume… Il y avait encore beaucoup de terrain aux mains des impériaux, et bien qu’amoindrie l’armée royale de l’Orage n’en était pas pour autant détruite. La guerre reprenait, moins vite que ce que je pensais sur ce front, mais cela compensait les évolutions déjà reçues depuis le Conflans où les choses s’étaient activées dès le dégel. On m’avait rapporté que les combats de patrouilles là-bas avaient dégénéré très rapidement… Il fallait donc achever un monumental travail de planification avant que les événements n’achèvent de se précipiter, et qu’il devienne vraiment difficile de pouvoir conserver plusieurs coups d’avance sur l’adversaire.


Je travaillais des heures durant, de ce fait. Surtout à la rédaction de missives pour les royaumes encore non-alignés dans la guerre qui nous opposait, sans parler de tout ce qu’il fallait aussi envoyer comme informations aux commandants aux différentes armées et flottes. Bien sûr, Dorne restait aussi une préoccupation permanente et il fallait encore réussit à organiser tout le joyeux bordel des septons, des commerçants qui y revenaient, mais aussi des troupes qui y transitaient et de tout le fourniment qu’elles nécessitaient. Le travail était colossal. Trop sans doute pour un seul homme, mais je ne pouvais me décider qu’à déléguer au compte-goutte, convaincu autrement que le travail serait mal fait ou que je serais bien mal jugé pour mon travail. Déjà que je n’avais pas la légitimité dont pourrait se targuer un Gardener… Inutile, dès lors, de se reposer sur les autres pour faire quelque chose qu’on ne réussirait pas forcément soi-même.


Alors je travaille, encore et encore, et les heures défilent tandis que je reste sourd ou presque à l’essentiel des appels qui me sont faits d’au dehors, pour me donner des informations diverses. Jusqu’à ce qu’un appel plus insistant qui me dit que ma sœur réclame audience ne me laisse coi, nez relevé bien au-dessus des missives et des cartes que j’épluchais, quelques tâches d’encre sur les mains et j’en ai bien peur, sur le coin du visage. Bien sûr, je la fais entrer, non sans avoir d’abord fait un brin de toilette, et c’est d’un sourire large jusqu’aux oreilles que je cours presque à sa rencontre, d’un pas vif et relevé, pour l’embrasser sur les deux joues de façon bien peu protocolaire en reclaquant la porte sans embarras pour le serviteur qui l’avait introduite céans.



| Ma sœur ! Quel plaisir de te revoir, Tricia. Cela fait longtemps que tu as arrivée ? |


Je suis sincèrement heureux de l’avoir retrouvée, et je ne m’en prive pas une seule seconde en me résignant à une tenue protocolaire. Je lui fais signe de prendre place sur un siège, et sans retourner derrière le bureau, je déplace le mien non loin.


| Désires-tu des rafraîchissements ? Ou peut être quelque chose de plus fort ? |


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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 30 Nov - 20:35

Tricia avait passé plusieurs mois presque totalement coupée du reste de Westeros. Elle s'était recueillie dans la religion, avait prié pour son époux, avait prié pour son avenir et pour sa vie. Elle avait attendu d'une certaine façon que son frère vienne à lui demander ou plutôt vienne à lui imposer de nouvelles décisions la concernant, mais finalement, elle avait été laissée tranquille, comme si pour le moment il avait obtenu d'elle tout ce qu'il voulait et tout ce qu'il avait toujours voulu. La Couronne. Tout cela n'aurait jamais du se passer ainsi, tout cela n'aurait jamais du se terminer ainsi. Si l'espoir d'avoir un enfant avec le roi du Bief, Mern Gardener, s'était peu à peu réduit à néant ; il n'en restait pas moins que ce dernier avait un héritier tout désigné en la personne de Kevan. Tricia avait toujours eu des relations complexes avec le frère de son époux, mais si elle reconnaissait néanmoins une chose, c'est que Kevan viendrait un jour à prendre la relève de ce dernier s'il venait à disparaître soudainement par la guerre ou par la maladie. Elle avait toujours eu l'espoir que le lien était assez grand, que le lien était assez fort entre les deux hommes pour pouvoir penser avant tout au bien-être du royaume et du peuple, et non pas en fonction de ses intérêts personnels. Et pourtant, c'était là qu'elle s'était trompée, et de façon magistrale. Kevan avait tourné le dos au Bief, venant à s'engager aux côtés de l'Empire. Elle ne voulait pas connaître les raisons, elle ne voulait pas chercher à l'excuser, il les avait abandonné, il les avait trahi. Kevan n'existait plus. Mais qu'est-ce qui existait à présent ? Mern n'était plus, et Tricia, inféconde, ne pouvait garder la couronne qu'elle avait tant affectionné, et pour lequel elle avait été prête à tout. Manfred avait été là, comme il l'avait toujours été mais il l'avait alors mis devant le fait accompli, la poussant à signer son dernier acte en tant que reine et le plus terrible qu'il avait fallu signer, celui de son abdication.

Tricia n'irait nullement mentir, elle avait fui, tout simplement. Elle avait fui jusqu'au royaume de l'Ouest comme pour se persuader pendant quelques jours, quelques semaines qu'elle pouvait encore tenir le rôle qu'elle avait tenu depuis de si nombreuses années. Mais il fallait se rendre compte de la réalité de la situation, et de ce qu'elle n'était plus aujourd'hui. Alors Villevieille était redevenue ce sanctuaire qu'elle affectionnait tant, cet endroit où elle se sentait réellement chez elle et où elle se voyait en sécurité, contre tout et tout le monde. Elle aimait trop la vie pour pouvoir devenir une septa, mais pour autant, elle avait trouvé un soutien dans la religion, qu'elle avait sans doute mis parfois de côté alors que ses prières restaient vaines. Maintenant elle était là, à Hautjardin, attendant que son frère accepte sa visite ou la refuse, bien qu'elle serait étonnée qu'il vienne à prendre une telle décision. Et elle n'eut d'ailleurs pas à attendre trop longtemps alors qu'il ne réponde favorablement à sa requête. Elle avait imaginé depuis bien longtemps les retrouvailles avec ce dernier, et s'il y avait différentes possibilités, elle devait avouer qu'elle ne s'attendait clairement pas à une salutation aussi chaleureuse de sa part. Elle se laissa embrasser sur les joues et elle se sentit fébrile quelques instants avant de se ressaisir face à lui. Elle secoua doucement la tête. « Quelques heures à peine, j'ai pris le temps de me reposer un peu et de me changer également. Le voyage n'était pas désagréable mais on ne peut pas dire que ce soit le plus confortable. » Elle s'installa sur le fauteuil qu'il lui indiqua et elle le regarda s'installer à côté d'elle comme si tout cela était normal, comme si rien n'avait changé. Pourtant c'était le cas n'est-ce pas ? « Je veux bien quelque chose de fort, histoire de me redonner un peu d'énergie. Je ne voulais pas que tu apprennes mon arrivée par le biais d'une tierce personne, donc j'ai fait aussi vite que possible pour venir te voir. Je te remercie de m'accorder un peu de ton temps par ailleurs. »

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 27 Déc - 17:03

C’était un plaisir de retrouver ma sœur. Comme toujours. C’est sans conteste possible la personne que j’aime le plus en ce monde. Il n’y a pas de comparaison possible avec qui que ce soit d’autre, et Eren moins encore. La forme d’affection que je nourrissais pour mon épouse pouvait sans doute se qualifier d’amour, mais cela ne changeait rien au fond. Il y avait toujours la même ritournelle qui trottait dans ma tête en matière d’amour et de lien familial. C’était ma sœur et moi contre le reste du monde. Je me rendais bien compte que de son côté rien n’était moins vrai, puisqu’elle y avait tenu, à sa couronne… Mais d’un autre côté on ne pouvait pas dire non plus qu’elle aurait pu s’y accrocher non plus, alors quelque part, n’avais je pas simplement permis à ma collatérale de survivre à une tempête de problèmes qui n’avait sans doute aucune autre fin que la mort ? L’aventure du pouvoir n’était pas anodine. Loin de là. Et ma sœur avait quantité de qualités valorisables en ce bas monde, mais probablement pas celles qui permettaient de conquérir un pouvoir qui n’avait jamais vraiment été le sien. Son mariage avec Mern n’avait pas tant de valeur quand on y repensait, rien que dans le sens où il n’avait jamais été fécond et qu’elle n’avait jamais eu beaucoup d’implication dans l’exercice du pouvoir. Celui-ci se détenait essentiellement de façon patrilinéaire, de toute manière. Les hommes des Gardener avaient largement occupé les fonctions régaliennes.


Qu’importe sa rancœur. J’ai toujours veillé sur elle, même quand elle n’avait plus le temps de le faire de son côté pour moi. Et elle avait jadis permis à un petit garçon, laid et souffreteux, de survivre aux brimades et aux injonctions toujours plus difficiles et contraignantes d’un père déçu d’avoir un tel fils. Je suis un peu surpris quelque part de revoir ma sœur revenir si « tôt » en la capitale qui l’avait vue être couronnée des années plus tôt. Elle était encore jeune, mais cela ne l’avait pas empêchée de vivre son mariage comme un camouflet puisqu’il n’apportait finalement aucun fruit à l’arbre généalogique des Gardener. Elle avait dû se dire que d’infertilité reconnue elle ne pourrait sans doute jamais espérer de remariage… Et c’était en partie vrai, sauf que le « jamais » était sans doute un peu de trop. Je ne nourrissais aucune pitié pour elle ; elle méritait mieux. Tricia avait la capacité de rebondir. Et si elle avait la jugeotte que je lui avais toujours prêté malgré ses atours si tendres, alors elle ne manquerait pas de se trouver une porte de sortie qui valorise notre maison et qui fasse fructifier les graines plantées pour notre avenir.


Le baiser que je dépose sur chacune de ses joues semble quelque peu l’émouvoir, mais je ne lui fais pas l’affront de prendre plus de pincettes que cela. Souligner sa rancœur et sa déception ne permettrait jamais d’améliorer quoi que ce soit entre nous. Mince sourire au bord des lèvres quand elle évoque repos et rafraîchissement.



| Je te reconnais bien là, c’est sans doute ta marque de fabrique de toujours pouvoir te montrer sous le meilleur jour qui soit… Tu es égale à toi-même, ma sœur. Toujours magnifique et rayonnante… |


Je la regarde s’installer en faisant de même de mon côté et je reprends juste avant elle.


| Comment es-tu revenue ? J’espère que tu ne t’es pas infligée le carrosse, le voyage est long et les chemins de bord de Mander sont boueux, avec ce temps humide de printemps… Remonter le fleuve en barge est plus lent, souvent, mais c’est plus confortable. Et plus sûr aussi. |


Je n’allais pas évoquer les nouvelles de la politique avec elle. Pas trop vite en tout cas ; ça ne saurait pas servir à grand-chose. Je soupèse un peu ce qu’elle me raconte, la soeurette, avant de me décider à lui servir un peu de cet alcool de cerise qui faisait souvent fureur auprès des dames de la cour.


| Tiens, voilà pour toi. Et voilà pour moi. | ajoutais-je en me servant un autre verre. | Tu sembles vouloir faire de ton retour quelque chose… Je ne sais pas. Pas un secret puisque tu me le dis, mais comme un événement qui pourrait pointer des problèmes ? Je suis ravi de te revoir, Tricia. Et je ne serais pas le seul. |


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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 28 Déc - 14:26

Des mois s'étaient écoulées depuis la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés l'un avec l'autre, cela semblait à la fois aussi loin d'elle que possible, et pourtant, tout lui restait en mémoire comme si cela s'était passé à peine quelques heures auparavant. L'ancienne souveraine avait imaginé que si c'était elle qui prenait la décision de son retour, et non si son frère venait à la convoquer à Hautjardin, elle arriverait mieux à faire face au flot d'émotions, de sentiments contradictoires qui se pressaient en elle. Elle savait parfaitement se tenir, elle savait parfaitement donner le change, elle avait gardé la tête haute, autant qu'elle avait pu. Mais elle savait également, qu'ici, dans l'intimité que leur procurait le bureau de travail de Manfred, elle ne réussirait jamais à faire pleinement illusion sous le regard scrutateur et perçant de son frère. Il la connaissait trop bien, et c'était une faiblesse qu'aujourd'hui elle venait presque à regretter. Car elle n'arrivait pas à accepter, à accepter de n'être plus rien, plus rien que Tricia Gardener, dame du Bief, sans autre titre, sans terre, sans enfant, et d'une certaine façon sans famille proprement à elle. Elle ne pourrait jamais construire ce que son frère avait réussi à faire en l'espace de quelques mois à peine, et si elle gardait la beauté, elle ne possédait rien d'autre. Rien d'autre que ses souvenirs, ses remords, ses échecs, et sa rancune à laquelle elle se raccrochait comme si rien ni personne ne pouvait venir à la sauver. Son corps venait à trembler de la tête jusqu'aux pieds, et elle sentait comme une pression dans la poitrine qui n'avait eu de cesse de grandir à mesure qu'elle se rapprochait de la capitale du royaume. Elle avait bien cru que son cœur et sa tête allaient exploser quand elle avait pu observer ce qu'elle avait appelé sa maison pendant de longues années.

Son sort aurait été sans doute plus douloureux si quelqu'un d'autre que Manfred avait pris en main le trône et s'était proclamé comme le nouveau souverain du Bief. Mais il lui fallait également un coupable dans cette affaire, et il lui avait pris tout ce qui était à elle, avec son épouse si fertile. La vie était un mystère, elle avait tout tenté pour pouvoir avoir un enfant, pour pouvoir conserver sa place aux côtés de Mern. Elle n'avait jamais eu le même pouvoir sur le royaume que ce qu'on pouvait donner à un homme, et elle ne l'avait au final jamais cherché véritablement non plus. Pour autant, elle était ainsi dans la lumière, faisant briller sa maison d'avoir obtenu la place si convoitée que pouvait être celle d'épouse royale. Si cela n'avait jamais été simple, et que les épreuves avaient parfois été douloureuses, elle se rendait compte à présent que toutes ses années s'étaient écoulées en un battement de cils et qu'à présent, elle n'était plus rien. Et cette simple pensée venait à la faire chanceler, mais si elle était présente, si elle était là aujourd'hui à Hautjardin ce n'était pas pour tomber mais pour pouvoir se relever. Même si elle ne viendrait jamais à mettre au monde un enfant, elle n'était pas prête à accepter que le destin l'abandonne et qu'elle vienne à passer le restant de sa vie à attendre quoique ce soit. Des Dieux, ou de son frère. Elle haussa un sourcil face au compliment et elle le balaya d'un revers de la main, puisqu'elle était là et que personne ne la verrait, autant ne pas devoir à porter également son masque dans ce lieu, face à la personne qu'elle aimait le plus et qu'elle détestait tout autant à cet instant.

« La beauté ne fait pas tout Manfred. Ce n'est qu'une apparence, qui ne permet pas d'obtenir quelque chose, quand le reste n'est pas … Fonctionnel. » Instinctivement, elle porta sa main à son ventre, bien qu'elle était certaine qu'il avait compris ce qu'elle voulait dire par là. « Mais au moins, on pourra dire de moi dans les livres d'histoire, si mon nom importe encore un peu, combien Tricia Gardener était magnifique et rayonnante … Ton compliment vient au moins à me rassurer sur ce point, je ne porte pas trop mal le deuil. » Belle à jamais, peut-être finalement qu'elle aurait du s'enfermer à Villevieille … Ou qu'elle aurait du se jeter du haut de la Citadelle. Mais elle n'aurait jamais cherché à ternir le nom de la maison Hightower par un tel acte. « Non j'ai choisi le carrosse … Le trajet par le fleuve m'aurait sans doute donné beaucoup trop de temps pour réfléchir et j'aurais sûrement fini par faire demi-tour. Mais regarde me voilà et en un seul morceau en plus … Quoi demander de plus n'est-ce pas ? » Elle le remercia pour le verre et le porta à ses lèvres, buvant une légère gorgée de celui-ci avant de reprendre la parole. « Pourquoi ferais-je un secret de mon retour ? Je suis certaine que toutes les langues de vipère de la Cour sont déjà en train d'annoncer que la reine déchue est revenue à Hautjardin.. Certes je ne t'ai pas prévenu de ma décision, mais vois-tu mon retour comme un problème ? Car si c'est cela j'aurais sans doute mieux du suivre le conseil de notre mère de rester à Villevieille. Après tout, comme elle me l'a si bien dit, je ne suis plus rien et toi tu es tout. A part toi, personne ne sera ravi de me revoir, pas la peine de tenter de satisfaire mon orgueil … Je suis beaucoup de choses mon frère, mais je ne suis ni aveugle, ni sotte sur ce point. »

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 31 Déc - 12:04

Je me rendais compte des réserves qu’avait ma sœur. Elle n’était clairement pas dans les meilleures dispositions qui soient… Je pouvais comprendre, même si j’avais les arguments pour lutter contre toute la rancœur qu’elle pourrait ressentir. Elle restait femme, et pas éduquée pour régner, ce qui faisait toute la différence avec moi. La tendresse que j’éprouvais pour elle ne signifiait pas que je n’allais pas pour autant rester pragmatique et régner si j’en avais l’occasion, ce que j’avais rapidement prouvé au regard des circonstances qui m’avaient vu me saisir du trône. Je ne nourrissais rien d’autre que de la gratitude pour ma sœur, et un certain instinct protectionniste aussi. Je savais qu’elle ne voyait pas toujours d’un bon œil mes interventions depuis l’enfance, mais au moins savait elle que je n’agissais jamais sans réfléchir sereinement, sans anticiper les coups de mes adversaires, qui étaient d’ailleurs aussi les siens. Il n’y avait donc rien que ne soit pas fait certes dans mon intérêt, mais aussi le sien. Comment aurait-elle pu se maintenir sur le trône si elle n’avait pas d’époux, d’enfants, d’habitudes du pouvoir ?


Heureusement que j’étais là pour la protéger, comme toujours. Sans tout savoir de mes secrets elle en avait vu assez de la part sombre de mon âme. Elle savait que j’avais propension à la colère et pire encore, à la rage. Elle savait pour mon intérêt pour les choses du malsain, des expériences interdites. Se doutait-elle que je passais à l’acte quand elle n’était pas là pour m’aider à me calmer ? me voir heureux en mariage avait-elle eu dans sa tête l’effet positif de me calmer, de me contrôler ? Je n’en savais rien. Nous n’avions que peu échangé sur ce mariage et sur tout le reste. La guerre et ses évolutions ne nous avaient pas tellement laissé le loisir de pouvoir mieux faire, de toute manière. J’avais été absent le temps d’organiser le blocus maritime de Dorne. Puis, il avait fallu agir vite quand Mern s’était fait capturer, et avait succombé à ses blessures. Il avait fallu assurer la continuité du conflit et la victoire, avant de passer à autre chose.


Quand j’y repensais… Je n’étais pas peu fier. Quelle folie de l’ancien Roi de s’avancer seul en territoire ennemi, et quel coup de génie j’avais eu de déporter Stackhouse plus au sud. J’avais gagné Dorne et la vacation d’une couronne en quelques décisions. C’était fou quand on y pensait le pouvoir d’une plume. La belle repousse mon compliment. Je hoche la tête, alors qu’il est clair qu’elle fait mention de son infertilité. Je déglutis en toute discrétion.



| Si c’est un élancement du cœur il y a des créations de l’Homme qui peuvent y suppléer. Prendre un pupille, par exemple. |


J’avais dit cela gentiment, sans jugement. Toujours prêt à l’aider. Je souris même si elle se referme un rien à propos de ce qu’on dirait d’elle dans les livres d’histoire.


| Tu m’étonnes, soeurette. Je ne pensais pas que ta postérité t’intéressait… Si c’est le cas, tu es encore jeune. Tu pourras te remarier, et t’illustrer en modernisant plus encore Villevieille si c’est ce que tu souhaites. |


Après tout, je lui avais laissé en gestion les terres de la famille, nos parents vieillissant et étant en conflit avec mes parents, et surtout mon père, je leur avais écrit depuis longtemps pour leur signifier que j’attendais d’eux qu’ils aident la Dame de Villevieille dans son labeur. Sous entendu que ce n’était plus eux qui se trouvaient aux commandes. Comment le refuser à leur Roi de fils ? Nous trinquons, donc, et la jolie blonde reprenait la parole pour me parler de son moyen de transport. Puis de son retour et de ce qu’elle estimait que l’on dirait d’elle. Je soutiens son regard, alors qu’elle se fait dure… Mais pragmatique.


| Je pense que tu exagères un peu. Je suis tout, désormais. Mais ma position est précaire. Moins que la tienne, mais tu avais au moins l’avantage d’être aimée. Je ne suis que craint, parfois respecté. J’ai ma femme pour faire peur aux récalcitrants… On m’obéit moins qu’à elle, sa réputation la précède. J’ai dû faire grand ménage parmi les hommes de ton époux, mettre les moins fidèles et souvent les moins compétents aux endroits politiquement plus chargés pour les responsabiliser et les empêcher de trahir sous peine de condamner le Bief, tandis que mes hommes sont aux postes clefs. Les autres sont aux postes secondaires le temps de faire leurs preuves. |


je sirote mon verre.


| Mais ne te leurres pas. Tu es la bienvenue en ma cour, qui reste aussi la tienne. Et tu pourras voir ta nièce, aussi. Elle passe son temps à s’égosiller… Mais elle est mignonne. Je suis content de te revoir, même si je dois partir. Ainsi je pourrais compter sur toi pour m’assurer que sa mère ne l’éduque pas trop à la fer-née en mon absence… |


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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptySam 2 Jan - 11:26

Comment était-il possible d'être face à une des personnes qui avait toujours été présente pour vous et pour autant se sentir aussi seule qu'à cet instant. La raison du pouvoir politique passait avant tout autre chose. Elle le savait, elle l'avait toujours su. Elle n'était pas idiote, elle n'était pas juste une belle plante que le roi avait épousé et mis à ses côtés. Même si elle était plus discrète et plus délicate que certaines souveraines qu'elle avait pu rencontrer, elle n'était pas pour autant dénuée d'esprit, et c'était sans doute pour cela qu'elle ne pouvait se contenter de ce qu'elle avait maintenant, de ce qu'elle était à présent. Un jour, elle viendrait sûrement à se rendre compte combien il avait été son sauveur dans cette situation bien précise. Un jour, elle viendrait sans doute à comprendre ce que sa vie aurait pu soudainement être alors qu’elle posait sa couronne et la remettait dans les mains d’un autre. Cet autre qui représentait tellement pour elle, cet autre qui était tout pour elle. Car c’était ainsi qu’il fonctionnait tous les deux, lui le corbeau des Hightower ; elle, la jolie rose de Villevieille. Elle avait toujours essayé de calmer ses parents, et d’une certaine façon de calmer les Dieux également vis-à-vis de la noirceur qui avait toute sa place dans l’âme de ce frère tant aimé. Elle ne savait pas à quel point il pouvait parfois se perdre dans l’obscurité du monde, dans le vis et dans l’horreur qu’on pouvait infliger à une autre personne et il était certain qu’elle ne voulait pas en savoir plus sur lui et sur ses pratiques dangereuses et définitives. Mais elle s'était accommodée de ce frère quelque peu atypique, si ténébreux mais qui avait toujours été là pour elle d'aussi loin qu'elle se souvienne. Il était l'ombre, elle était la lumière, ils se complétaient tous les deux et venaient à s'aider dans les moments difficiles. D'une certaine façon, son mariage avec Mern les avaient quelque peu éloigner l'un de l'autre. Même si elle n'avait pas un grand pouvoir, elle se devait d'être en représentation et elle n'allait pas le cacher, elle avait aimé cela, elle s'était sentie importante, elle s'était sentie aimée, et c'est ce que tout le monde cherchait d'une façon ou d'une autre, se sentir aimer.

Mais que lui restait-il à présent qu'elle n'était plus reine, qu'elle n'avait plus Mern à ses côtés ? Bien sûr, son frère lui avait confié la gestion de Villevieille au détriment de leurs parents. C'était certainement une marque de confiance en sa faveur et un outrage aux yeux de leur père, mais le problème resterait toujours le même. Elle n'était là que pour gérer les lieux, jusqu'au moment où Manfred aurait un second fils, un qui pourrait hériter des terres ancestrales de la maison Hightower pendant que son aîné aurait la charge du royaume du Bief. Et dans son cas à elle, même si elle venait à se remarier, elle ne pourrait toujours pas enfanter, un moins qu'un miracle ne vienne un jour à la toucher, que les Sept lui accordent au moins une fois la Grâce et qu'elle puisse mettre un fils au monde. Cependant, elle avait si souvent fait cette prière, jusqu'au crépuscule de la vie de Mern. Mais même si c'était arrivé, cette grossesse aurait été contesté, on aurait sans doute estimé que la reine du Bief aurait été mise enceinte par un possible amant et alors le déshonneur n'en aurait été que plus grand. Valait-il mieux être infertile ou infidèle ? La question était bonne à être posée, elle était les deux en réalité, mais sans bâtard à naître, il était bien plus simple de cacher la seconde défaillance. Tricia eut un petit sourire sur les lèvres, regardant Manny dans les yeux. « Tu as toujours eu réponse à tout … Avoir un pupille résoudra peut-être mon envie d'avoir un enfant, mais il ne sera jamais de mon sang, je ne le mettrai jamais au monde, il ne sera jamais mon héritier … Il n'aura rien, rien à part de l'amour. Mais l'amour ne fait pas tout dans ce monde. Même si c'est sans doute l'amour que Mern me portait qui m'a évité le déshonneur d'être répudiée. » Elle soupira longuement. « Tu sais mon attachement à Villevieille, mais ce sont tes terres à toi. Même avec un autre mariage, il n'y aura pas d'enfant de mon côté pour pouvoir hériter de tout ça. Tu mettras un de tes enfants et je ne resterais que la vielle tante dont on s'occupe gentiment mais qui est un peu encombrante.  »

Elle le laissa parler de sa position à la tête du Bief, de ce qu'on voyait de lui, de sa femme, de son pouvoir et comment il devait tenir les rennes du royaume, les décisions qu'il avait pu prendre pour les postes stratégiques dans la gestion des terres de la couronne. Tricia faisait pleinement confiance à son frère pour pouvoir avoir toujours un coup d'avance, et sans aucun doute qu'il avait imaginé plus d'une fois ce qu'il ferait si un jour la couronne lui revenait, et même pendant le temps que Mern était toujours vivant. Son époux avait servi le royaume sur un plateau d'argent à son beau-frère, et Tricia était consciente de l'ambition qui pouvait habiter Manfred, elle n'était pas aveugle. Oui sa position était précaire, mais pour autant, il avait une épouse, il avait la Flotte de Fer en soutien à son royaume, il avait eu une fille, et elle ne doutait pas que d'autres suivraient bientôt. S'il se débrouillait bien, il était tranquille pour assurer la pérennité de la maison Hightower sur le trône du Bief. Elle lui faisait confiance pour cela. « Toute manière c'est toujours ainsi que cela se passe, on met ceux qui nous sont fidèles aux postes les plus importants, et on essaie de contenter les autres avec une quelconque occupation, pour ne pas les offenser et risquer une révolte de la noblesse contre le souverain en place. » Elle finit par se lever, posant son verre sur le bureau de son frère avant de faire quelques pas dans la pièce. « Je suis bienvenue pour toi, mais pas pour ta femme. Je ne me leurre pas sur le fait qu'elle ne m'apprécie pas, et je te rassure immédiatement je le lui rends bien. Fer-née ou non, je n'ai pas peur d'elle. Si tu pars, elle ne me laissera nulle liberté ici et tu le sais, elle cherchera à me contrôler et je lui souhaite bien du courage. Elle oublie que je suis moi aussi une Hightower. Je suis revenue pour toi et pour ta fille, mais si Eren veut jouer, alors elle me trouvera sur son chemin. Je n'ai peut-être pas grandis sur un boutre, mais les plus jolis plantes sont bien souvent les plus dangereuses, tout comme les roses qui poussent dans les jardins de la capitale, moi aussi j'ai des épines. Et je ne laisserais pas mon infertilité, avoir raison de la femme que je suis. » Elle lança un regard de défi vers son frère, elle n'avait pas attendu qu'il la convoque pour revenir ici, et lui montrer que malgré sa situation actuelle, elle n'était pas à sa disposition. Des projets, elle en avait quelques uns en tête, mais suivant le comportement qu'aurait le couple royale envers elle, elle viendrait à suivre l'un plutôt qu'un autre. L'ambition des Hightower n'était pas que la marque des hommes de la maison.

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 8 Jan - 12:13

Difficile d’être positif avec une sœur qui peignait un tableau si sombre de sa vie et de son destin, que je ressentais par empathie tout ce qu’elle vivait et ressentait à propos de toute cette situation. Je ne l’avais jamais pensée ambitieuse. Ca n’était pas dans ses traits connus du public, ni même de son frère. J’avais pu me targuer d’être le plus proche qui soit d’elle, mais Tricia recelait visiblement des surprises. Je l’avais pensée épouse fidèle et aimante, sans ambitions politiques, bien contente d’être reine et d’avoir toute une maison royale à gérer au quotidien plutôt que d’être celle qui devait prendre les décisions difficiles, qui potentiellement pouvaient apporter la mort et la ruine à ceux qui la suivaient, ou à ses adversaires. Plus je creusais, et plus je découvrais qu’elle n’était peut être pas la blanche colombe que tout le monde imaginait, ou la femme parfaite que j’avais toujours vue. Elle avait visiblement aimé sa position, mais pas tant pour son mariage que pour ce qu’elle en avait retiré elle-même, personnellement.


Je ne pouvais pas la juger ; j’aimais le pouvoir depuis toujours. Mais me rendre compte que ma sœur tant idéalisée était elle aussi corrompue par lui était une découverte qui me chamboulait bien plus à l’intérieur que je n’aurais bien voulu l’avouer.


J’intégrais l’information, comme une nouvelle donnée à prendre en compte pour ne pas me perdre dans les ambitions et dans les désideratas de tout ce qui pouvait constituer une faction au sein du Bief. Forcément, je me méfiais de ma sœur. Qu’elle réclame une forme de mission, d’utilité au sein du gouvernement ou de ma maison, je m’y serais attendu. Mais je soupçonnais qu’elle souhaite plus encore. Cela pouvait être un problème. Jamais elle n’avait été éduquée à commander, et jamais non plus sous le gouvernement de Mern la belle Hightower n’avait été amenée à prendre des responsabilités de pouvoir. Elle avait été une vitrine, notamment diplomatique. Là était la juste place des femmes. Mais elle n’avait jamais eu de fonction de contrôle. Elle en avait peut être eu la capacité, mais pas l’enseignement ni l’expérience. Gérer Villevieille me semblait déjà un rôle majeur, c’était avec Port-Lannis la plus grande cité de Westeros. Ca aurait pu être suffisant pour presque n’importe qui… La belle ne cille pas quand je lui propose d’autres expédients à ses désirs d’autre chose.



| Mais enfin, ma sœur, nous savons tous deux qu’un enfant de ton sang n’est pas possible… Si cela l’avait été, il serait arrivé depuis longtemps, tu ne crois pas ? Tu es encore jeune, c’est un fait. Mais tu pourrais aimer une pupille ou les enfants d’un noble époux avec qui tu te serais remarié comme les tiens… Tu dois observer une période de deuil, mais cela n’empêche pas d’en discuter si c’est ce que tu souhaites. J’ai des généraux méritants en quête d’ascension, et même si tu n’es plus Reine tu es ma sœur et Dame de Villevieille. Tu vaux plus que tout le monde dans ce royaume, en dehors de ta propre maison. |


C’était un fait qui ne saurait être dénié. La jeune femme m’explique donc qu’elle n’a jamais su passer à autre chose de son désir d’enfant. Je pouvais le comprendre même si je n’étais pas dans la même position, car Eren était tombée enceinte au bout de quelques mois… Et je n’en avais jamais souhaité que pour prolonger ma lignée et mon œuvre, de toute manière. Nous n’avions pourtant pas de fils et il fallait se mettre à l’ouvrage pour réussir à étayer notre arbre généalogique. La rudesse fer-née n’était pas franchement contre l’idée… Mais il fallait encore prendre le temps de le faire, et ne pas que s’amuser ensemble. Je devais garder un peu de forces pour l’amirale de la Flotte de Fer, autrement je ne passerais mon temps qu’en gaspillage auprès des catins et des victimes de mes petites expériences.


Je souris jusqu’aux oreilles à ma sœur.



| Justement, soeurette. Ce n’est pas du tout ce que je viens de te dire, ni ce que j’ai fait. J’ai mis les hommes de ton mari aux plus hautes fonctions, même si je sais qu’ils me voient encore comme un parvenu. Pas qu’ils n’essaient pas de me mettre des bâtons dans les roues, mais bien parce qu’il est clair qu’ils ne pourront tout ficher par terre sans porter aux mêmes la responsabilité du désastre, vois-tu. Ils sont forcés d’être avec moi, sinon leur royaume bien aimé tombera. La fidélité est peut être factice, quand elle passe par la responsabilité, mais ils n’ont ainsi pas le temps de comploter. Et peu de loisirs de le faire. |


C’était pourtant ce que moi j’avais fait à leur poste. Mais la différence, c’était que je ne nourrissais aucune confiance dans ces grands seigneurs, à la différence de Mern qui partant pour la guerre m’avait laissé les clefs du royaume en fermant les yeux, par amour pour sa femme. Tricia avait été essentielle dans ma conquête du trône, et il n’était pas question d’en repousser toute forme de reconnaissance. Je soupire en me frottant les paupières quand j’entends l’expression de courage et de défi de ma sœur, à propos de mon épouse.


| C’est un fait que vous êtes différentes, mais je n’ai pas envie de vous voir vous écharper à peine aurais-je le dos tourné. Ce serait la preuve d’une inconséquence terrible qu’on ne saurait se permettre. Rends-toi compte, Tricia. C’est Hightower, pas Gardener. Le continent tout entier a les yeux rivés sur nous et n’en crois pas ses yeux. Pas de droit de naissance, à peine un lien avec la couronne, et le corbeau de Villevieille prétend prendre la responsabilité de la guerre contre l’Empire A la moindre désunion, nous nous risquons à une révolution de palais ou à la sédition comme l’Empire sait très bien en jouer ; j’ai déjà suffisamment peiné à rétablir l’autorité royale sur tout un tiers du pays, et j’ai mis des mois à écraser physiquement, financièrement et idéologiquement les rebelles du nord du royaume. Je ne prendrais aucun risque de devoir recommencer. ? On ne peut pas se permettre le moindre faux pas. Tu as ta fierté et j’encouragerais Eren à la ménager. Si tu as le sentiment qu’elle te manque de respect, je lui en parlerais et si la réciproque s’avère véridique, alors nous aurons la même discussion, toi et moi. Nous pouvons ensemble te trouver une utilité, si c’est ce qui te gâte l’humeur. Mais ce que tu penses d’elle tu le feras en silence, et à deux pas derrière elle. Elle est ta reine, désormais. |


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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 12 Jan - 12:46

Si elle ne faisait rien, que lui resterait-il ensuite ? Tricia devait bien l'avouer, elle n'avait jamais fait preuve d'une ambition aussi dévorante que celle de son frère. Il ne portait pas le surnom de Corbeau pour rien, tel l'animal de mauvais augure qu'il pouvait représenter, il était toujours là quelque part à épier, cherchant à trouver la faille pour pouvoir s'insinuer dedans de façon insidieuse et discrète, avant de prendre à l'autre ce qu'il possédait, sans que cela ne paraisse véritablement incongru, car au final, il avait toujours été là, bien visible, discret mais présent, attendant juste son heure pour enfin arriver au plus haut sommet, et laissant alors les autres totalement muets par la surprise de l'acte. La jeune femme était belle, elle n'était pas sotte, sans pour autant avoir l'intelligence de certaines femmes. On pouvait résumer la sœur du roi comme étant une personne agréable, qui n'était pas difficile d'apprécier, que ne posait guère de problème, qui savait être charmante et se tenir à la place qu'on avait choisi pour elle, sans remettre les choses en question une seule fois. Non, elle ne s'était jamais élevée contre une quelconque idée de son mari, elle avait donné son avis quand il lui demandait, et sinon … Sinon rien ou pas grand chose. Mais elle était aimée, elle était la Dame la plus importante d'un royaume qui se portait bien au demeurant, à de nombreux points de vue. Elle pouvait paraître et jouer de son prestige. Certes, elle n'avait peut-être pas la même place que pouvait avoir Argella Durrandon, Sharra Arryn ou encore Rhaenys Braenaryon, mais elle n'était pas invisible, car sans enfant, et sans titre, c'est ce qu'elle était devenue … Une femme parmi tant d'autres, une veuve parmi tant d'autres, sans terre, sans famille, sans rien à part ses souvenirs. Et alors que tout lui échappait, alors qu'elle avait été si las, si triste de la perte de son mari qu'elle aimait malgré les infidélités, elle s'était rendue compte qu'elle aimait cette vie, et qu'elle n'était pas prête à y renoncer aussi facilement que Manfred pouvait le penser. Elle s'était surprise elle-même à réagir ainsi, mais elle n'avait rien prévu, elle n'avait pas un instant pensé à la mort de Kevan, à la disparition de Mern et à ce qu'elle ferait ensuite. Elle n'avait pas le droit d'y penser, elle n'avait même pas besoin d'y penser, son père l'avait fait pour elle avant son mariage, son frère le ferait pendant son veuvage et pour la suite. Ce n'était pas une fatalité, juste un constat, un constat terrible, qui ne l'avait jusque là jamais perturbé, qui ne l'avait jamais poussé à se remettre en question. Elle avait peur de ce qu'elle allait devenir, « rien » n'étant pas considéré comme une réponse convenable à ses yeux.

Tricia serra la mâchoire un peu plus fermement alors que les paroles de Manfred étaient comme des poignards qui venaient à la transpercer un peu plus. « Je sais que je ne peux enfanter ! Voilà bien longtemps que j'en suis consciente, et si j'avais pensé que les choses auraient pu changer à un moment donné, je ne serai jamais venue te voir pour pouvoir te supplier de m'aider à en concevoir un. Je sais que c'est cette stérilité qui m'a condamné et a condamné la maison Gardener, j'en suis plus que consciente ne t'en fais pas. J'ai tout essayé pour y parvenir. Mais ce n'est pas parce que je ne peux pas y arriver que pour autant j'en ai fait le deuil et que je n'en souffre plus aujourd'hui. C'est une blessure personnelle que je ne pourrais jamais soigner. N'agis pas avec moi comme si j'étais une de ces stupides gourgandines de la Cour ou une ignorante paysanne. Ce n'est pas parce que je fais parfaitement illusion que c'est néanmoins le cas. » Elle soupira, détournant à nouveau le regard vers l'extérieur. « Mon veuvage touchera bientôt à son terme … Tu n'auras qu'à faire ton choix parmi tes généraux … Et me marier à celui que tu estimeras le plus méritant. Après tout, c'est toi qui a mon destin entre tes mains, tu peux en disposer comme bon te semble. Je ferai ce que tu me demandes, c'est après tout, tout ce qu'on attend de moi. » Elle se rapprocha à nouveau, venant à s'asseoir à la place qu'elle occupait quelques minutes auparavant et elle récupéra le verre de liqueur qu'elle se remit à déguster doucement. Elle lui rendit un sourire léger, inclinant la tête devant lui. « Tu es si habile mon frère … Je te reconnais bien là. Les grands seigneurs d'un côté, le Grand Septon de l'autre, tu as des chances de faire prospérer ta dynastie et ta maison pour les années et espérons pour les siècles à venir. Je dois bien te reconnaître cela. » Elle était mauvaise joueuse sans doute, mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne pouvait pas reconnaître sa victoire sur le Bief.

Tricia plongea son regard dans celui de son frère, et elle vint un instant prendre sa main dans la sienne, un acte de tendresse sincère à son égard, car malgré la douleur, il était tout ce qu'il lui restait et elle l'aimait au-delà de sa colère. « Si je suis revenue à Hautjardin, c'est pour pouvoir t'apporter mon soutien, et le lui apporter également, sans parler du fait que je veuille également faire la rencontre de ta fille et être là pour elle, pouvoir la voir grandir. » Pour autant, elle finit par retirer sa main, et elle redressa sa tête, reprenant un visage bien moins tendre. « Je ne compte pas me laisser insulter, qu'elle soit ta femme ou non, qu'elle soit ta reine ou non, je pense avoir un caractère doux et des plus flexibles face aux comportements des autres. Je me suis toujours bien tenue, j'ai toujours été parfaite dans le rôle qui a été le mien, bien peu de chose certes, vu la facilité que tu as eu de me faire abdiquer, on ne peut pas rien me reprocher à part de ne pas avoir donné d'enfant à mon époux. Je suis consciente que je n'avais aucun moyen de garder la couronne, et je sais que tu es bien meilleur stratège que ne l'a été Mern, que tu pourras faire prospérer le royaume ainsi que ta lignée, et je te le souhaite sincèrement ainsi qu'à Eren, tout comme j'ai pu le souhaiter à l'époque avec Taïna. Car je t'aime et que j'ai toujours voulu ton bonheur, où qu'il puisse se cacher, et qu'importe la manière dont tu le trouves. Mais si mon retour est un problème pour toi, un problème pour elle, je peux immédiatement rentrer à Villevieille et nous en resterons là de nos relations ; je ne mettrai plus les pieds à Hautjardin, et ne serait plus un fardeau pour toi. » Une larme coula sur sa joue qu'elle balaya bien vite, reprenant son port de tête altier, et son visage de circonstance. « Alors je garderai le silence, et resterait à deux pas derrière, elle et derrière vous, votre Majesté. » Elle quitta son siège, et fit une révérence face à lui, restant dans cette position jusqu'à temps qu'il l'autorise à bouger. « Que puis-je faire pour vous rendre service et pour vous faire honneur mon Roi ? Je suis à votre pleine et entière disposition. »

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 8 Fév - 18:06

Tricia semblait être revenue remontée de son moment passé à Villevieille, de toute évidence. Elle qui n’avait jamais tenu les rênes du pouvoir entre les mains semblait décidée à prendre une part active de ce qu’il se passait à la cour. Au nom de quoi ? Je n’étais pas encore sûr de bien le comprendre. Peut être, sans avoir eu le temps de se rendre compte de ce qu’elle pouvait vraiment faire quand son mari était vivant, qu’elle nourrissait désormais une forme de regrets pour ce qu’elle aurait pu faire plus tôt ? Je ne savais pas avec certitude. C’était une facette que je découvrais chez ma très chère sœur, et elle me semblait d’un coup moins innocente, moins blanche comme la colombe que j’avais peut être un peu naïvement idéalisée. Je devais me méfier, dès lors. Car je ne laisserais personne penser que mon pouvoir pouvait être partagé. Je ne le tolérerais pas d’Eren, à qui je cédais sur quelques points, mais je ne partageais pas pour autant. Ils devraient l’apprendre, tous, et si nobles et militaires étaient déjà au fait de ce point, ma propre famille devrait en être avisée rapidement. J’avais retenu les leçons de ce bon vieux Mern ; délègue ce que tu maîtrises, responsabilise ceux qui peuvent user de leur pouvoir en les forçant à assumer leurs prises de position… Et quand vient le moment, taille dans le vif. Contrôler son entourage… Si Mern s’était un peu intéressé à ce que je faisais, peut être serait-il toujours de ce monde.


Pas de pitié pour les gentils et pour les naïfs, ils n’ont en définitive que ce qu’ils méritent devant la cruauté du monde.


Ma sœur, elle, était un cas à part peut être un peu trop vite isolé et mis de côté. Elle aussi était humaine, après tout, et il était clair qu’en tant que telle, elle devait elle-même éprouver des besoins et des aspirations, auxquels je n’avais peut être pas assez pris garde. Je ne pouvais pas dire que j’avais vu ce coup-là venir… Encore une nouvelle donnée à prendre en compte, et faire attention aux conséquences potentielles d’un refus de ma part. Quoiqu’il en soit, la discussion prend une vilaine tournure, à laquelle je ne suis clairement pas habitué avec Tricia. Elle avait toujours été la personne qui m’était la plus proche, et pétrie de gentillesse avec ça. Je ne pouvais pas non plus me couper d’un possible soutien familial, qui m’avait été jusque là indispensable pour tenir bon et éviter de sombrer dans la folie…


J’agis en frère aimant et en souverain, alors. Je calme les choses.



| Et je compatis. Sincèrement. Tu as longtemps dû t’occuper de moi comme d’un enfant, dans ma jeunesse. A cause de ces… Soucis… Que j’ai depuis ma guérison, il y a des années. Mais je conçois que j’ai vieilli. Et que je ne suis pas un enfant, que je ne l’ai jamais été. Ca ne peut pas te suffire… Je veux t’aider, Tricia. Vraiment. |


Je le lui devais bien, en plus de tout le reste.


| Je ne veux te forcer à rien, Tricia. Parce que tu as déjà beaucoup subi et enduré, dans ta vie. Les plans de nos parents n’ont jamais tenu compte de nos aspirations personnelles… Maintenant que je suis Roi, je peux t’aider à atteindre tes objectifs. A te rendre heureuse, si je le peux. Mais je ne peux pas céder à n’importe quelle demande pour autant. Je suis pieds et poings liés par mes alliances envers ma noblesse, le Grand Septon surtout, mais aussi mes alliés extérieurs. Si tu as des demandes, tu peux me les faire. Mais je devrais peut être te proposer des compromis ; je ne suis pas libre de tout octroyer, quand bien même je suis le Roi. Je n’ai pas la légitimité d’un Gardener et sûrement pas le pouvoir de l’Empereur… je ne suis que Manfred, ce gosse à demi fou qui a saisi des opportunités pour élever sa famille et son nom. Nos ancêtres régnaient sur la Mander, Tricia. Ce n’est qu’un juste retour des choses, mais personne ne l’entend vraiment de cette oreille.   |


Je soupire doucement, me masse les paupières closes pour me laisser quelques instants pour réfléchir. Je reste ferme, toutefois, aussi bien vis-à-vis d’elle que de ma propre reine, même si je ne pouvais pas fissurer notre apparente unité avec Eren. Je la domine, pourtant. Tricia comprend la leçon. Mais c’est ce que je dois incarner aujourd’hui. Un gant en fer d’une main, un gant en velours de l’autre. Je n’ai plus d’autres alternatives que d’opposer l’un ou l’autre selon les situations, mais de ne jamais laisser oublier à mes interlocuteurs que derrière le doux il peut y avoir le dur et le froid.


Ma voix se fait moins dure, elle.



| Il n’est pas question qu’Eren te manque de respect, ni qu’elle te brime. Elle a sa place, toi la tienne. Il n’est aucunement question d’en tirer profit au détriment de l’autre ; autrement j’agirais tu en as ma parole. Je ne souhaite pas plus que tu partes.  En attendant, j’aimerais que tu fasses le tour des nobles de la cour. Que tu prennes la température. Si cela t’agrée, évidemment. |


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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptySam 13 Fév - 12:20

Son voyage l'avait sans doute beaucoup plus touché qu'elle ne l'aurait imaginé, elle était à fleur de peau, et même si elle conservait cette image de femme forte, charismatique et dont la beauté ne venait pas à se tarir malgré les mois difficiles qu'elle venait de traverser, en son fort intérieur, elle sentait bien que la fatigue, que la lassitude était présente. Elle aurait sans doute du attendre le lendemain pour pouvoir se présenter à son frère, et ne pas se laisser ainsi aller à exposer aussi nettement ses sentiments actuels face à son frère. Mais peut-être que cela n'aurait rien changé non plus pour elle, car le fait qu'elle soit restée de si longtemps loin de Hautjardin, s'enfermant volontairement entre les murs de leur demeure familiale de Villevieille ne l'ait rendu encore bien plus acerbe et bien plus irritable qu'auparavant. Il fallait avouer que la présence de ses parents n'avait sans doute pas arranger son vague à l'âme, entre un père plus sombre que jamais et sans doute encore plus en colère contre son propre fils, et sa mère qui ne savait trop quoi faire et donc les commentaires étaient parfois forts désagréables, ne se rendant pas compte de la portée de ses mots, du mal que ces derniers pouvaient faire auprès de sa fille. Certes, Tricia avait sans doute manqué sa chance, et son infertilité l'avait d'une certaine façon condamnée à une vie d'errance. Il lui était à présent difficile de trouver sa place, et même auprès de son frère cela se révélait complexe. Il était clair qu'à cet instant, ils ne parvenaient pas à véritablement se comprendre l'un et l'autre, chacun ayant son propre point de vue, et n'étant pas pour le moment vraiment enclin à comprendre celui de l'autre. Mais elle avait toujours été là pour lui, et maintenant qu'il l'avait évincé, occupant une place qu'il convoitait sans doute depuis des années, lui avoir épargné la vie dans son processus pour prendre la tête du Bief n'était pas une marque d'attention et d'appréciation assez forte de sa personne. Il pouvait faire plus, il prétendait être prêt à faire plus, mais cela sonnait étrangement faux à ses oreilles. C'était à ses yeux, une façon subtile mais ferme d'apaiser ses attentes sans réellement y répondre. Et pour le moment, elle était d'une certaine manière prête à baisser les armes jusqu'au prochain tour.

Il pouvait remettre certaine chose en considération, mais nullement l'amour et l'attention qu'elle avait pu lui porter, il était certes son aîné, mais pour autant, c'était elle qui avait toujours veillé sur lui. Elle se mit à froncer les sourcils. « Tu penses que je regrette ? Tu penses que ce que j'ai fais je ne l'ai fais que pour de mauvaises attention ? Que par simple devoir fraternel ? » Tricia soupira longuement tout en le regardant. « Il me paraissait normal que je prenne soin de toi comme je l'ai fais à l'époque, et cela ne m'a jamais dérangé, j'ai fais ça par amour pour toi et je continue à être à tes côtés, même si tu as grandis, même si j'ai grandis. Aujourd'hui, la question n'est pas notre âge, ou de savoir si cela me suffit mais plutôt de savoir si tu as encore besoin de moi. Maintenant que tu as la couronne, maintenant que tu as une épouse, et que tu as une fille, il est simple de savoir que tu n'as plus besoin de moi. Tu as tout ce que tu voulais, et moi je suis encombrante à tes côtés. » Elle baissa le regard et murmura alors. « J'ai peur, j'ai peur de disparaître dans le néant, j'ai peur qu'il me mette à sa merci, qu'il m'entoure et ne m'étouffe. Tu as l'habitude de la noirceur … Mais moi elle m'effraie au plus haut point. » Elle se sentit frissonner doucement, la poussant à refermer ses bras sur elle, pour pouvoir tenter de se calmer. « Je ne te demanderai jamais l'impossible, ce n'est pas ce que j'attends, et je sais parfaitement que tu feras passer ton devoir avant moi et mes espérances, c'est ainsi que fonctionne les rois. Il n'y a pas de place pour le reste. » Elle hocha la tête. « J'irai faire ce que tu me demandes bien sûr. Je ne veux n'y décevoir mon frère, ni mon Roi. »

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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 23 Fév - 15:48

Pacifier mes relations avec Tricia apparaît maintenant comme incontournable. Je ne peux pas faire autrement car j’ai besoin, dans un monde aussi dangereux et compétitif, d’avoir mes arrières assurées. Entériner le contraire ne ferait que me mettre en danger, et la famille que j’étais en train de fonder également. Je ne pouvais pas dire que j’avais anticipé ces revirements de Tricia, ces nouvelles choses qui émergeaient chez elle. Mais d’un autre côté, j’avais encore le temps de rattraper le coup. Je ne ferais peut être pas de cadeaux mais ce n’était pas le plus important ; je pouvais l’écraser sous le poids de mon emprise sur le Bief, si c’était ce que je souhaitais. Mais je ne pourrais alors peut être plus m’appuyer sur elle, ni en tant que sœur, ni en tant que Reine du Bief. Dans tous les cas, je ne pouvais pas négliger ce qu’elle venait de me faire découvrir sur elle-même autant que sur ses attentes. Je n’étais pas homme à sous estimer des dangers, pas quand j’avais conscience de leur existence en tout cas. Fou, peut être. Mais pas stupide. Une tare après l’autre et rien de plus.


La jeune femme semblait surtout soucieuse de se faire une place à la cour. Ce n’était pas un mal en soi… Mais c’était sa façon de le demander et d’invectiver mon épouse, sa supérieure d’un point de vue politique et social, qui avait eu le don de me braquer. Elle pouvait réclamer, Tricia. Mais elle pouvait difficilement tenir quoi que ce soit pour acquis malgré tout, car elle n’avait aucun droit de naissance, et plus non plus de mariage, sur les postes dont elle se targuait de pouvoir disposer.


Je savais aussi que le fond du problème de Tricia était son impossibilité à avoir des enfants. Je pouvais le concevoir, car le rôle d’une femme dans notre société était étroitement lié à la procréation, à l’éducation des enfants et à l’entretien d’une famille. Et aujourd’hui, après tout ce temps, Tricia n’avait tout simplement plus rien de tout cela. Je devais aussi apprendre à me méfier de ma très chère sœur… Pour être bien sûr qu’elle ne soit pas un peu trop revancharde… Je secoue la tête, et réponds fermement en balayant ses arguments de la main.



| Non. Ne dramatise pas la situation. Il ne s’agit pas de ça. J’aurais toujours besoin de toi. Eren… Elle peut comprendre, sans doute. Mais rien ne l’oblige à accepter. Pas plus que ce n’était ton cas, d’ailleurs. Mais tu l’as pourtant fait. Et j’en suis ton débiteur. Mais pas à n’importe quel prix. |


Je reprends sa main dans la mienne et la caresse du pouce.


| J’ai l’habitude, oui. Les ténèbres et moi on se côtoie depuis bien longtemps… Mais tu ne dois pas baisser les bras. Jamais. Ce n’est pas parce que tu n’es plus reine que ta vie toute entière est remise en question. Crois-moi. |


Je hoche la tête, quand elle parle d’accepter ce que je lui proposais, et disant qu’elle ne voulait pas me décevoir.


| Tu n’y parviendras sans doute jamais, Tricia… Mais cessez, Eren et toi, ces querelles. Elles nous desservent tous. Nous avons tous notre rôle à jouer. Et toi aussi. Trouve toi une place qui t’agrée, et essaie, peut être, d’avancer à nouveau. |


J’embrasse sa main que je tenais toujours. Avant de soupirer, et de me relever pour lui signifier la prise de congés de façon un tant soit peu subtile.


| Je vais devoir te laisser, chère sœur, car j’ai encore beaucoup de travail. Revoyons-nous bientôt, d’accord ? |


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Through dark and light I fight to be / So close / Shadows and lies mask you from me / So close / Bath my skin the darkness within / So close / The war of our lives no one can win / Running After My Fate (c)codage - Kanala - texte (c)So Close, Olafur Arnalds



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MessageSujet: Re: Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé]   Nous voilà à nouveau réunis [FB] [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 10 Mar - 12:08

Tricia resta un long moment silencieuse, regardant son frère fixement alors que diverses émotions étreignaient son cœur, que diverses pensées venaient à passer dans son esprit. Ils restaient du même sang, ils restaient de la même famille et il y aurait toujours de l'amour l'un envers l'autre, de cela elle en était certaine. En tout cas, elle le croyait, tant qu'elle resterait dans le droit chemin vis-à-vis de lui, tant qu'elle restait à sa place et qu'elle ne viendrait pas à créer de scandale. Car à ce moment bien précis, il y avait une certaine tension entre le Corbeau et la Gracieuse, comme on l'avait par le passé nommée. Tricia n'avait pas oublié les conditions de son éviction et elle n'était pas prête pour le moment à mettre cela de côté, même si Manfred le désirait, même s'il pensait qu'ainsi il avait fait le mieux pour elle. Elle ne voulait pas totalement disparaître parce qu'elle n'avait plus de couronne, parce qu'elle n'avait plus d'époux, parce qu'elle n'avait pas eu d'enfant. Et elle avait parfaitement compris que Manfred serait un souverain envers elle, avant d'être un frère, la soutenant pour le moment plus par un apport politique, même amoindri, que par un véritable sentiment d'amour. Elle le ressentait, et finalement, peut-être que cela avait toujours été là, peut-être qu'il n'avait cherché à rester à ses côtés que pour pouvoir un jour renverser les Gardener, prendre la place de Mern ou de Kevan, et s'installer sur le trône du Bief. Et bien soit alors, il faudrait tous les deux qu'ils jouent au même jeu que celui qu'ils jouaient vis-à-vis des autres membres de la Cour, un jeu plein d’hypocrisie, de mensonges subtiles et d'attaques cachées.

Elle le laissa prendre sa main dans la sienne, se forgeant à nouveau ce visage parfait, plein de grâce et de douceur que tout le monde avait toujours connu, et que chacun connaîtrait toujours. Elle s'était laissée aller à être sincère envers son frère, espérant obtenir un soutien de sa part, mais elle n'en obtenait finalement que peu de délicatesses et une pointe de mépris bien présente, elle s'était fourvoyée, et elle n'aurait jamais dû lui dire tout cela, même si d'une certaine façon, cela lui avait fait un peu de bien. Au moins, maintenant, l'un et l'autre savaient à quoi s'attendre. « Ne t'inquiète pas Manfred, j'ai bien compris, que cela ne sera pas à n'importe quel prix. » Il ne servait à rien de répondre aux restes, sachant pertinemment que sa Majesté en avait pour le moment fini avec elle, et qu'il n'avait plus rien à lui dire. Elle se releva, se pencha vers lui et posa un délicat baiser sur son front avant de faire une révérence devant lui. « Nous nous reverrons, quand sa Majesté en aura le temps et l'envie. » Elle se détourna alors et quitta le bureau de Manfred. Les choses étaient claires à présent.

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