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 And if I can’t take my body with me, at least my soul should run

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MessageSujet: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptySam 9 Déc - 23:51




And if I can’t take my body with me, at least my soul should run

Torrhen Braenaryon & Arianne Martell  « Accalmie, An 2 Mois 7 Semaine 4 »



Torrhen Braenaryon, né Stark. Jadis Roi du Nord, aujourd’hui il est l’Empereur de l’Empire et des Royaumes Fédérés. Surnommé Vieux Loup de Winterfell, il est le vainqueur de la bataille d’Eysines et du Trident et, récemment, libérateur d’Accalmie. Les rumeurs et les histoires sont nombreuses à ce sujet. Il suffit que j’évoque le nom Braenaryon pour qu’aussitôt des hommes et des femmes de toutes les nations content des légendes et évoquent des histoires. J’écoute chacun et chacune et tente de démêler le vrai du faux.

En parallèle, j’essaye de me rappeler des paroles et témoignages de ma propre sœur. Elle a rencontré cet homme, au conclave de Goëville. Elle a même essayé de le séduire ! En vain ! L’homme a été imperméable tant à ses charmes qu’à ses arguments. J’ai vite compris les raisons, à travers les complaintes furieuses et enflammées de ma défunte jeune sœur. Elle a été trop vulgaire, assurée d’une victoire sur le Nordien. Or, ces hommes-là sont fait d’un autre bois que celui des Dorniens. Je l’ai compris, jadis, en côtoyant quelques hommes de la maison Stark et en discutant avec les femmes mariées – les épouses sont promptes à se plaindre ou, au contraire, à s’enorgueillir de leur homme.

Avec tous ces éléments entre les mains, je cherche à deviner le caractère de ce souverain. Toute information est précieuse, surtout lorsque je ferais face lors d’une audience. Si je pleure encore et toujours la perte de Baldyr, je ne peux pas rester inactive. Ce temps où, les joues trempées par mes larmes, j’attends patiemment qu’un preux chevalier me sauve est révolu. Dorénavant, le temps est aux couleurs de la vengeance. Ma Lance est affûtée, prête à faire couler abondamment le sang ennemi – ou tenter.

Je dois partir, dès que Robyn est apte à voyager à nouveau. Sauf que je ne peux pas sans l’autorisation d’un des maîtres des lieux et sans quelques précieuses informations sur la situation de la Principauté.

Finalement, après deux à trois longues semaines d’attente, l’Empereur est prêt à me recevoir. Un bon matin, un messager m’annonce que je serais reçue par sa Majesté dans l’après-midi. Je me prépare aussitôt. Je sors une tenue propre, achetée très récemment pour cette occasion à venir. Le coton doux pour le pantalon et la chemise apporte un brin de chaleur. Le cuir souple et noir pour la longue robe me protège des vents violents de ce maudit pays. L’Orage est trop humide, pluvieux et venteux. Moi qui pensais que le Conflans était insoutenable par son temps froid, je me suis bien trompée ! J’ajoute un ou deux bijoux de fer et de bronze, assez grossiers quoique. Les cheveux sont remontés, en chignon, et toutes mèches rebelles sont matées à coup de pinces. Je finalise avec un brin de beauté, ajoutant du rouge pour rehausser ce teint livide et du khôl pour estomper les cernes et le regard fatigué.

Je grimace devant ce miroir flou. Je dors peu, je mange mal. N’importe qui peut le deviner à ma figure, ou du moins ceux qui sont habitués aux Dorniens.

J’avance au sein de cette forteresse, entourée de quatre gardes dont deux de l’Orage. L’un a connu mon frère et l’a apprécié sincèrement : il se montre courtois et prévenant en tout temps. L’autre se base uniquement sur les rumeurs et sur sa répudiation, ayant une bien piètre opinion à mon égard : les critiques fusent par-ci et par-là, dès qu’il a l’occasion. Quant aux deux autres gardes, ils ne me connaissent pas, ayant vaguement eu vent du nom Martell. Ils sont courtois et polis, quoique froids. Une telle garde rapprochée m’étouffe. Bâtarde de naissance, je n’ai jamais eu droit à autant d’attention – ou de suspicion. J’ai l’impression d’être en plein jour, alors que je me complais largement dans les ténèbres et l’anonymat.

Enfin, l’heure de l’audience a sonné. Le messager revient et nous conduit jusqu’au rendez-vous. Je suis vite surprise. Nous nous éloignons de la forteresse, nous dirigeant davantage vers les murailles et les hauteurs, celles qui surplombent la baie remplie des navires impériaux. Enfin, au lieu, des silhouettes se dessinent. Je devine bien vite qui est l’Empereur, tant par l’emplacement de chacun que de cet aura qui émane d’une personne en particulier. On m’annonce, selon les termes que j’ai demandés. Je salue, je me plie à l'usage.

- Votre Majesté, Arianne Martell, née Sand, première née et illégitime fille de feu Prince Nymor Martell, de la Principauté de Dorne, souhaite audience avec vous.

Le messager se tait et se met en retrait. Je maintiens les jambes pliées ainsi que le regard baissé.

- Votre Majesté, je suis honorée de vous rencontrer. Je vous remercie pour m’accorder de votre temps extrêmement précieux.

Je n’ai levé les yeux qu’à cet instant, saisissant les contours d’un silhouette malmenée et brisée. Je fixe la pointe des pieds de l’Empereur, à nouveau, les jambes fléchies légèrement. Je patiente, attendant d’avoir le droit de quitter cette position assez désagréable mais pas douloureuse. Mes longues années d’entraînement en danse m’ont permis de développer bien des muscles et supporter bien des positions inconfortables sur plusieurs minutes, voire heures.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyLun 11 Déc - 0:26



  And if I can’t take my body with me, at least my soul should run
Torrhen Braenaryon & Arianne Martell

Accalmie, MOIS 7 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Les préparatifs suivent leur cours. Les troupes s'équipent et s'arment, le ravitaillement s'amoncelle aussi en ballots prêts à être embarqués, certains par navires, d'autres par chariots. Il est temps de repartir se battre, malgré toutes ces incertitudes, malgré toutes ces peurs qui me taraudent et dont je tais le nom. Je ne sais toujours pas ce que j'ai en tête, en fin de compte. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. Je le sens. Comme toujours. Quand je dois partir, quand je dois me mettre en route. Les autres pensent que tout est calculé. Les autres pensent que j'ai toutes les informations en tête, comme une sorte de dieu de la guerre, permanent et omniscient, qui sait déjà d'avance tout ce qu'il va faire rien qu'à lire des rapports qu'on lui envoie. C'est possible que les choses se passent ainsi. Je ne sais pas vraiment, avec le temps, ce qui relève de la préparation, de l'information, de la qualité de mes approvisionnements ou de mes exécutants. Sans doute un peu tout cela à la fois, sans vergogne, et surtout sans réserves ; je ne suis pas un Dieu de la Guerre, je ne suis ni plus ni moins qu'un pourvoyeur d'âmes.


La troupe est prête, en vérité. Les Hommes de l'Empire ont vu plusieurs guerres, qu'ils aient été sous ma bannière lorsque j'étais Stark, ou lorsqu'ils l'étaient sous celle d'un de mes ennemis Hoare. Je ne sais pas d'où viennent à tous leur prime allégeance, et au fond, ça n'importe que peu. Soudés par les campagnes dans le Conflans, dans l'Orage, dans le Val et encore dans l'Orage, ils sont miens désormais. Un océan de têtes casquées, de visières baissées et de Sallet portés sur les yeux jusqu'à la nuque. Ils empoignent lances et hallebardes, épaulent leur arbalète. Ils sont prêts.


Je le suis aussi. Je suis né pour ça.


Tous les autres sont morts, au fil des ans. Tous. Rickard, Ryman, Weyton, Brandon, Conrad. Pas moi. Moi, je suis toujours là. Même mes enfants ont déjà risqué leur peau. Jon, une fois au Nord, trois fois au Conflans. Au moins de façon directe. Aeden et Athynéa, autant de fois que Walton, parce que mes ennemis vont jusqu'à s'en prendre à des bambins au berceau. Et Jeyne, que je n'ai plus revue depuis près de deux ans, Jeyne qui a déjà subi au moins une tentative de meurtre en chemin de Vivesaigues, seulement sauvée par Rhaenys. Isla, enceinte. De moi. Aussi étrange que cela puisse paraître, elle si jeune et si belle, si douce et si pleine de vie, d'une sève presque pure et sirupeuse, qui ne demande qu'à exister. Je la condamne à l'ombre d'un amour pourtant partagé, parce que je suis celui qui avale toute lumière.


A la fin, il n'y a plus que le blanc, et puis le bleu. Le froid et le silence. La neige qui tombe sur les combats, et sur ceux qu'ils ont pris. Elle endort tous ceux qui souffrent, les congestionne jusqu'à les figer d'une torpeur qui ne leur laisse pas le sentiment d'être partis, et pourtant ils ne sont déjà plus là.


Je suis déjà mort. Plusieurs fois. La hache au visage, la flèche dans la poitrine, la corde autour du cou. Je suis déjà mort et pourtant je suis toujours là. Ereinté, abîmé, pris morceau après morceau comme autant de présents aux dieux des étoiles qui sont là-haut et qui regardent.


Ils auront la peau de tous ceux que j'aime bien avant d'avoir la mienne.


C'est d'un regard éreinté, d'un visage coupé en deux par l'immonde balafre que je distingue au bout du mur la dame que l'on m'amène. Encore une brune somptueuse, comme cette maison n'a produit que cela. Le port fier, altier, elle a le maintien d'une Reine, et elle n'est pourtant rien d'autre qu'une réfugiée comme il y en a des milliers rien que dans ce pays oublié des dieux. Elle arrive, abîmée et marquée du sceau de la bâtardise.


Encore une.


Et la distingue, sous les mèches poivre et sel de la carrure éprouvée par les carnages passés et ceux qui m'attendent, bête rompue sous les coups et qui pourtant n'attend que de repartir dans une de ces funèbres farandoles qui n'ont que trop tardé. Dehors, l'armée pour la guerre. Dedans, les femmes de ma vie pour la guerre. Nulle part la paix, éphémère et volatile, rien de moins qu'un filet d'eau qu'on ne peut attraper.


Je fais un vague signe aux hommes qui l'entourent-puisqu'elle ne regarde pas- pour l'inciter à se relever.



| Mon temps n'a de prix que l'équivalent de sang qui est versé partout où je ne peux pas me battre, ou par ma présence repousser les tentatives de l'ennemi. Je ne peux pourtant rien aux effusions lointaines, si ce n'est des heures d'écriture de missives et d'édits, de nuit. |


Je la toise, alors qu'elle se redresse.


| Je vais partir pour la guerre, repousser ce qui semble être un ennemi commun. Pourtant, je ne suis pas de ceux qui croient que l'ennemi de mon ennemi est forcément mon ami. Vous venez d'une maison qui n'a cessé de se parjurer, et de travailler à ma ruine de façon mesquine et veule. |


J'inspire profondément. Souffle, aussi. Pas de manque de respect aux morts.


| Vous lui ressemblez beaucoup. A votre sœur. Nous n'étions pas amis. |


Elle a même salement essayé de me baiser, au propre comme au figuré.


| Mais pour avoir déjà vu un dragon dans ses œuvres, personne ne mérite ce qui lui est arrivé. |


Regard aux gardes, qui s'effacent.


| Dites-moi ce que vous faites-là, Arianne Martell. Et ce que vous me voulez, à moi. |


Sous entendu que puis-je faire, moi qui n'ai plus de visage, de jeunesse ou de moyens à dépenser pour une cause qui n'est pas la sienne?
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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptySam 23 Déc - 1:22




And if I can’t take my body with me, at least my soul should run

Torrhen Braenaryon & Arianne Martell  « Accalmie, An 2 Mois 7 Semaine 4 »



Je sens une légère pression au niveau de mon avant-bras. Je comprends le geste discret du garde et relève prudemment la tête. La figure de l’homme m’arrache un air surpris. « Qui est-ce ? » est une question qui s’impose. Je me rappelle des festivités de Goëville, où Rois, Reines, Princes et Princesses ont paradé sous le regard admiratif d’hommes et de femmes venus des sept royaumes. Loren Lannister a séduit le cœur des dames. Argilac Durrandon s’est imposé par son charisme. Harren Le Noir a inspiré la terreur. Et Torrhen Stark a été le mystère.

Du moins, c’est ainsi que j’ai perçu le Vieux Loup de Winterfell. Il est l’homme qui dirige ces froides et inconnues terres du Nord, où la glace et la neige règnent en maîtresses. Il est le protecteur de la Garde de Nuit et du Mur, groupuscules d’hommes aussi honorables que déshonorables. Les premiers servent avec fierté, les seconds paient leurs crimes passés. Ma sœur a bien reçu quelques lettres mais nous avons souvent manqué à cet appel, soit par manque d’hommes, soit par manque de volonté. Une autre erreur, une autre maladresse, me susurre cette perfide petite voix.

La surprise laisse place à un profond chagrin. Il a bien souffert, le pauvre homme. Presqu’aussitôt, je me mords la langue. Ai-je encore le droit de plaindre quiconque ? Non, évidemment. La Maison Martell a causé trop de torts et a subi presqu’autant. Au mieux, je suis respectée en raison des actes récents de mon frère ou en mémoire de ma défunte princesse. Au pire, je suis humiliée, ou je risque la peine de mort. Je ne suis pas désespérée. La vie d’une batarde est rarement joyeuse ou dorée. J’ai gouté à quelques poignées de jours, semaines, mois, voire une année de pure bonheur. Telle est la vie. Une succession de bonnes et de mauvaises choses.

Je tressaille aux propos du Nordien vis-à-vis de ma sœur. Il éveille quelques vieux souvenirs enfouis. La colère de ma cadette à l’indifférence du souverain étranger à ses avances, ses critiques constantes vis-à-vis des échos reçus sur ses réussites comme ses défaites ou encore de son avis changeant vis-à-vis de décisions actées, prises ou en cours de négoces. Je ravale colère, honte et deuil, bande mes muscles et relève mon menton. Je plante mon regard noisette dans celui, plus fatigué, de l’Empereur. Les prunelles enflammées s’étouffent aussitôt que j’entends sa sollicitude. Il est sincère. Je l’entends dans sa voix. Malgré que je me suis promise de paraître forte et solide, mes épaules s’affaissent, mon regard se voile et un soupire plein de lassitude s’échappe d’entre mes lèvres.

Je ne réponds pas immédiatement, rassemblant autant que possibles pensées et raison. Lorsque je réussis ce travail mental assez conséquent, je retrouve ma prestance. Pour convaincre, le paraitre est important.

- Vous avez raison, votre Majesté. Tout adage n’est pas vrai, comme celui qui dit que l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Je partage un même sang avec la défunte Princesse. J’ai été une proche confidente de ma sœur mais, également, sa conseillère dans le conseil princier. J’ai eu vent ou a été témoin de ses manœuvres et décisions. J’ai soutenu certaines, j’ai critiqué d’autres. Toujours est-il que j’ai été à ses côtés autant que je l’ai pu. Je ne me défilerais pas vis-à-vis de ma loyauté passée. Elle a été vile pour vous, alors vous avez toutes les raisons de croire que je le suis également.

L’homme est franc et honnête, autant lui rendre la pareille. Les conseils de ma douce mère reviennent en tête et s’imposent – encore – à moi. Jouer avec le monstre, survivre au monstre.

- Je vous remercie de votre sollicitude. Je me souviendrais de votre noblesse d’âme.

Si nos chemins se croisent à nouveau, en bien ou en mal. Mon ton est doux, mes paroles sont aussi sincères que les siennes. Est-ce qu’il saisit ? Je ne sais pas. Est-ce que je vais insister ? Nullement. Je ne suis pas ici pour le séduire, pour le convaincre ou pour en faire un ami. Il y a bien les demandes bieffoises qui tentent de se frayer un chemin dans mon esprit et s’imposer, mais les portes sont closes. Seule ma vengeance m’importe. Tout le reste est bagatelle. Aujourd’hui, j’ai besoin que de deux choses et seul l’Empereur peut me les fournir.  

- Une noblesse d’âme qui manque cruellement aux gens de la Maison Valtigar.  

Mon ton est subitement plus tranchant et les mots chargés d’haines.

- J’ai manqué à mon devoir vis-à-vis de ma sœur Deria, je n’ai pas pu sauver mon frère Anders. Aujourd’hui, je n’ai plus qu’un frère, Roward. Je ne peux pas le perdre.

Mes sourcils se froncent, mes poings se serrent.

- Et surtout, je ne supporte plus cette impuissance.

Ma voix s’affermit, gagne en assurance.

- Je n’aurais pas l’outrecuidance d’exiger ou de quémander votre confiance et votre soutien. Enfin, je ne compte pas vous importuner trop longtemps. Comme vous l’avez si tristement souligné, votre temps coûte en vie et en sang.

J’inspire, je me prépare aux deux demandes.

- Je souhaite retourner sur mes terres natales. J’ai compris, tardivement, que je ne suis forte que là-bas et non ailleurs. Je connais des gens, de la noblesse et du peuple, de la Principauté et d’Essos. Certains me doivent des services, d’autres m’apprécient. Et surtout, je connais chaque ruelle de Lancehélion et chaque couloir de notre palais, le Vieux Palais des Martell, incluant des passages. Je ne sais pas encore comment utiliser ce savoir, mais je veux en tirer profit pour mon frère. Pour qu’il vive longtemps, qu’il se marie, qu’il fonde sa famille, qu’il meurt paisiblement dans un lit. Mais aussi m’en servir contre les Valtigar, qu’ils ne dorment plus là où nous dormions, qu’ils ne boivent plus des coupes où nous avons buvons et qu’ils ne respirent plus notre air.

Cette fin est idyllique mais j’ai besoin de m’y accrocher. Qu’en est-il de ma fin ? Je n’ai pas beaucoup d’espoir. Elle sera affreuse, quoi qu’il arrive. Quant aux Valtigar, oui, cette perspective qu’ils profanent et profitent de cette demeure ancestrale pendant que mon frère écume le désert ne me dérange pas : elle m’horripile. Chaque chose a une place et la place des Valtigar est sous le sable chaud de Dorne.

- Et je vous serais fortement redevable, si vous acceptez de me partager les dernières nouvelles de la Principauté, celles qui vous sont parvenues par vos espions et données par vos alliés dorniens. Si vous m’autorisez à quitter votre campement, j’ai besoin de savoir vers quelle ville me diriger ou, au moins, savoir ce qu’il m’attend si je m’y dirige.

Je ne dis plus rien, attendant le verdict.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyVen 12 Jan - 14:42



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Accalmie, MOIS 7 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Tout le monde attend quelque chose de ma part. Tout le monde, sans exception. Parce que je suis l’Empereur, parce que j’ai le pouvoir. Parce que de mes œuvres sont issus les rêves de demain, ou ses enfers. Je suis faiseur de Rois, et combattant né, endurci par des années de guerres et de carnages. Je suis mari, et dépositaire d’un héritage ancestral et que pourtant je recompose sans cesse à mesure des œuvres issus de mes amours ou de mes conquêtes. Je sais aussi à quoi je ressemble. Comment j’intimide, et comment j’émule, parfois. Les loyautés et les idéaux, et la haine aussi. Je mets toujours tout ce qui m’entoure à un niveau plus élevé que ce que j’ai trouvé de prime abord. Je sais aussi quand je n’ai pas à m’arrêter… Et questionner est l’un des succès de ce qui constitue pour le moment mon règne ; je change les choses. Pour le meilleur, et l’adulation de certains. Pour le rejet et la haine des autres. Pour le changement, et cette fois, pour tout le monde.


Arianne Martell se tient là. Droite. Rigide. Est-ce de la compassion que je vois dans son regard quand elle détaille ma vilaine trogne ? Je m’autoriserais presque à faire la moue et la grimace quand elle me regarde comme ça mais je me contiens tout juste. L’apparence de mon pouvoir est une chose, mais son exercice en est une autre. La jeune femme paraît forte et digne. Elle semble pourtant se dégonfler, littéralement, comme si sa force la fuit au moment où elle me regarde de nouveau. Je la comprends ; je me ferais peur à moi aussi, ou je nourrirais quelque dégoût pour un homme ainsi marqué qui ne prend pas la peine de masquer son visage.


La jeune femme commence par rejoindre mon constat de départ. Confidente et conseillère d’une félone, la voilà qui commence mal ou bien c’est selon, mais frontalement. Je respecte l’honnêteté, je réprouve la responsabilité semble-t-il assumée dans les malheurs de l’Empire ou tout du moins, dans les événements qui lui ont porté atteinte au travers de ses Royaumes Fédérés.


Je hoche la tête, parfaitement neutre, et serein.



| Il y a différence entre être ennemis et trahir la confiance donnée. Votre sœur a fait ces deux erreurs. Vous avez peut-être eu un rôle direct ou indirect dans l’événement et je le réprouverais, mais je crois que votre maison a suffisamment payé ses errements. Je ne serais pas le fossoyeur du nom Martell ; d’autres s’en chargeront pour moi. |


En clair ils ont d’autres ennemis bien plus vindicatifs et belliqueux que ma propre personne ; dragonniers ou rebelles mais ceux-ci ont créé quelques ponts avec le dernier prétendant à la couronne de sang princier à l’origine. Pour le reste, c’est égal, je manifeste d’un simple signe de tête que je lui sais gré de son compliment ; lui complaire m’importe peu mais je sais rester poli et courtois en toutes circonstances.


Pour le reste, mon regard se plisse.



| Je n’ai en effet encore jamais assassiner de parties en négociations avec moi. |


La belle parle de son frère Anders, de Roward, et de tout ce qu’elle a perdu. Monte en elle la saine colère alors, celle de son impuissance et de sa rage à se faire ainsi victimiser par ceux qui dépouillent sa famille de tout ce qui constituait autrefois son patrimoine. J’entends sa diatribe, et renvoie aux flammes de ses regards leur pendant de ténèbres et d’éternités enneigées, qui étouffent les sons aussi bien que les émotions.


La voilà, la vengeance.


L’un des plus grands moteurs de l’Histoire humaine, qui à cette femme mal née par sa mère mais au sang immanquablement princier, s’impose avec la cruauté de la pitié absente. Je soupèse mes mots quand elle a fini. Longuement. J’ai besoin d’éclaircir beaucoup de choses.




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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyVen 19 Jan - 0:14




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- Tant que j’ai un souffle de vie, un Martell vivra. Un Martell, ou une Martell, dont la naissance est légitime et reconnue aux regards des Hommes et des Dieux.

Je souffle ces quelques mots avec assurance, en réponse à la mention de fossoyeurs. Par ces quelques mots, je reconnais – à nouveau – mon statut de bâtard. Qu’importe que j’aie un nom royal ou noble, je reste une sang-mêlée, fille de courtisane, sœur d’une félonne et d’un Prince ayant abandonné une couronne et une ombre insignifiante parmi une multitude d’autres. Je ne pleurs pas ma position. Au contraire, j’en profite pour approcher des hommes tels que l’Empereur ou Manfred Hightower, arracher quelques promesses – illusoires ou non –, miroiter quelques possibilités – véridiques ou non – et surtout faire mon bout de chemin contre les véritables objets de ma vengeance.

Certes, Deria a mis à mal les fondations de la Maison Martell. Mais je n’oublie pas que ses ennemis et anciens alliés en ont profité.

Manfred Hightower y a donné un sacré coup de pied, détruisant considérablement un long travail sur plusieurs générations. Mahée Allyrion a profité des fondations fragilisées pour tirer la couverture vers elle et avancer son propre sang. Enfin, les Valtigar ont tout bonnement démoli ce qu’il restait de l’héritage des anciens Princes et Princesses de la Principauté. Quelqu’un, parmi ce trio infernal, va s’évertuer consciemment ou inconsciemment à enterrer le nom Martell. Et s’ils échouent, d’autres reprendront le flambeau. Je ne mets pas mon sang au rang de victimes. Au contraire ! Ce tragique destin est la fin inéluctable de nombreuses maisons. La raison est assez simple. La voracité de l’Homme est sans fin, alors que les terres de Westeros sont limitées. Alors, jusqu’à ce qu’il ne reste que cendre et poussière, Ils s’entredévorons et s’entretueront.

Les longues années de pratique en diplomatie, où j’ai eu à feindre joie, bonheur, plaisir, déplaisir, colère et dégoût et où j’ai eu à anticiper les sujets aussi fâcheux que sensibles portent leurs fruits. Je n’exprime aucune violente colère lorsqu’il prononce le nom de la Rebelle et je ne me crispe pas lorsqu’il dit ma Principauté fédérée. Bien en amont de cet entretien, j’ai deviné que la question serait posée. Et, si d’aventures j’avais oublié, ce cher Bieffois me l’a largement rappelé avec ses exigences et son besoin d’assurance vis-à-vis de mes compétences à tromper ou à séduire mon beau monde.  

- Dorénavant, Roward n’est plus l’héritier d’une couronne, chargé de perpétuer une tradition ancestrale. Il est le premier seigneur d’une maison noble, rattachée à une nouvelle lignée royale. Il a à tout construire, et non reconstruire.

Je ne me leurre plus. A moins d’un grand miracle impromptu, mon frère ne sera plus Prince.

- Et je suis son sujet et sa sœur. En tant que sujet, je me plie aux choix de mon seigneur. En tant que sœur, son bien-être est tout ce qui m’importe. J’ai juré loyauté à un sang et non à une couronne. Si vous ne me croyez pas, votre beau-frère, le Prince Régent Orys Baratheon pourra témoigner. Nous nous sommes côtoyés de longs mois, lorsqu’il était Prince Consort de la Principauté.

Si les miens vont bien, qu’importe si la Principauté brûle. Voilà ce que je me suis dite pendant longtemps. Entre temps, Deria et Anders ont été sauvagement assassinés par la Maison Valtigar, ma grand-mère et mon père ont été empoisonnés par la perfide Rowenna Durrandon et les hommes et les femmes de Dorne piétinent allègrement tous les sacrifices que j’ai fait pour leur paix et leurs bonheurs. La faute ne peut pas être imputée qu’à eux. Elle est partagée. J’ai péché à bien des reprises, me parjurant aux regards de tous les Dieux. Aujourd’hui, j’en paie un lourd tribut. Et si je suis maudite, autant aller au bout des œuvres impies et peu scrupuleux. Car je n’ai plus d’âme à perdre. Il est déjà offert aux pires et aux démons.

L’Empereur m’invite à le suivre. Je m’exécute. Là, sur les remparts froides et venteuses d’Accalmie, il me donne quelques nouvelles de la Principauté et, surtout, de Lancehélion. Il est question d’une cité en flamme, de dissensions, de peuple souffrant et sur les routes – ou plutôt, dans un désert impitoyable.

- Les chiens …

Ma colère est grande. Ma prison de chair est trop étroite pour la contenir. Mon corps tremble, mes joues se colorent, mes poings se crispent, mon regard s’enflamme, mes veines gonflent, ma respiration est précipitée et ma voix est un grondement sinistre.

Enfin, Torrhen Braenaryon me pose une question.

- Jamais.

La réponse coule de source, comme une évidence. Mes yeux le fixent, avec une surprise évidente. N’a-t-il pas perdu autant de frères que moi ? N’a-t-il pas bataillé assez pour deviner la nature de l’Homme ? N’a-t-il pas été assez trahi pour deviner ma réponse ?

- Cette vendetta sera longue et ardue. Si, à force de ruses, d’acharnements et d’intelligences, j’arrive à me venger de la Maison Valtigar, ça sera au prix de nombreux sacrifices, voire injustices. Je vais peut-être tuer un père valyrien, causer du tort à une soeur valyrienne. Qu’importe que l’acte soit volontaire ou involontaire, la finalité est la même. Le père du premier et le frère du second pourraient s’allier et chercher vengeance. Alors, j’aurais à me défendre.  Il ne sera plus question de vendetta, mais de survie.

Le scénario peut paraitre rocambolesque et, pourtant, il est assez réaliste. Ne suis-je pas la sœur d’une personne ? Ne suis-je pas entrain de négocier à tous les râteliers pour une vengeance ? Si moi, Arianne Martell, se plie à de telles bassesses, alors n’importe qui peut le faire. Car je ne suis pas née ainsi, car je n’ai jamais voulu d’un tel destin, car toute mon existence s’est tournée autant que possible aux plaisirs, à la paix, à la simplicité …

- Les années passeront, dans les bains de sang et dans les intrigues houleuses. Je m’y habituerai mais sans y prendre goût. Je construirai cette existence paisible aux Martell, à mon frère et à sa descendance, mais je n’en profiterai pas. Car je ne saurais plus vivre en paix. Les fantômes des défunts me hanteront, en rappelant mes erreurs, mes horreurs et mes actes. Mon âme cherchera tous ces rats qui se terrent ici, en Westeros, ou ailleurs, en Essos ou par-delà le Mur, pour les éliminer avant qu’ils n’éliminent les miens ou moi, avant qu'ils n'empoisonnent l'existence de ceux que j'aime, de ceux que je protège. J’irais là où le sommeil n’est pas permis, là où les insomniaques sont vainqueurs.

Je ne quitte toujours pas son regard.

- Ai-je tort ? Si oui, alors dites-moi où j’ai tort, dites-moi pourquoi votre propre vendetta n’a pas connu de fin en quinze ans. Dites-moi tout, moi qui débute sur ce chemin, vous qui êtes en route si longtemps.

Est-ce que je le questionne ? Nullement. Les phrases sont des questions, mais la voix est davantage un appel à l’aide. S’il y a une infime chance de l’existence d’un autre chemin, alors qu’il me montre, qu’il soit un petit espoir dans ce marasme de déception et d’enfers.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyMar 13 Fév - 23:24



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Torrhen Braenaryon & Arianne Martell

Accalmie, MOIS 7 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Je comprends les mots de la Dornienne. Difficile d’être plus en accord, tout en ayant peu d’intérêt personnel pour la réponse à la question. Je connais aussi d’expérience les questions liées à l’avènement d’un bâtard ou d’un autre, c’est selon. L’Histoire en regorge, d’enfants naturels passés pour des légitimes, ou reconnus comme tels pour permettre à tous de progresser dans des espaces plus pacifiés ; en tout cas moins morcelés par les questions d’hérédité, de lignage… De s’affranchir des contraintes du sang, en quelque sorte. Alors, j’ai un brin de compassion pour la beauté aux cheveux de jais, car elle ne pourra pourtant jamais se départir de cette contrainte-la, qui la caractérise autant en tant que femme qu’en tant qu’individu. Elle ne sera jamais libre, et je sais que c’est une malédiction pour les bâtards comme elle. Mon frère en a longtemps souffert, et elle n’a pas bénéficié de la couverture du mensonge. Elle jouit d’une liberté de fait, mais non d’ascension. Même si elle finissait par reprendre une place plus propre à son nom acquis après sa naissance, elle le verrait toujours comme une forme de plafond de verre pour l’empêcher de prospérer. Une limite à ses ambitions. Ca ne peut être rien de plus, au fond. Et c’est tant mieux pour elle. Mais cela n’empêchera pas la dornienne de mal le vivre à un moment ou à un autre.


Alors, je ne dis rien, je hoche la tête.


Parfois notre nom est notre unique richesse, au regard de certains, ou pour des situations données. La fierté, c’est une donnée précieuse, tant qu’elle ne nous aveugle pas. C’est quelque chose qui permet de tenir, de garder un cap, et de prendre garde à ne pas se perdre en chemin.


La Martell encaisse ce que j’assène comme vérités factuelles sur la situation. L’étendue de mon Empire. L’élimination de ce qu’elle a connu. Pour le reste, il y a des précisions évidentes à apporter à la situation.



| Et pourtant Lancehélion a été largement détruite, pas seulement conquise. Votre peuple, dispersé. Votre autorité, dissoute. C’est reconstruire alors, puisque vous avez encore un nom. Vous, et lui. Pas princes ni princesses, peut être. Mais héritiers d’un nom, d’un titre et d’une Histoire, d’un mérite auquel vous vous devez de rendre compte. |


Puisqu’ils en ont le nom, et à jamais les avantages. Eux ne mourront jamais de faim ou de rien, alors que les gens, sous eux, perdront tout au moindre revers de fortune. La belle se réclame de sa loyauté, et de son honneur. Soit, elle n’est pas une écervelée. Fréquents sont les hommes à confondre beauté et bêtise, comme si une femme ne peut être que l’une ou l’autre, et jamais les deux. Sont là sont des bêtes, à peine meilleurs que des cochons dont ils essaient de masquer leur propre nature. La belle rappelle son lien avec Peyredragon, et avec Orys. Et elle assiste, impuissante, à mon récit de la déchéance de son histoire, et de sa maison. Elle achève, définitive, sa position quant à toute cette horreur.


La vengeance, je la comprends. La détermination à vivre, surtout lorsque l’on souffre, plus encore. C’est ainsi ; l’Homme est créature vindicative, et terriblement orgueilleuse, revancharde. C’est ainsi depuis toujours, et ça le sera à tout jamais. Elle me demande, à me confier, à m’expliquer. Je reste coi, longtemps. Perdu dans mes souvenirs de cette haine si farouche et si entière, que j’ai jadis vouée au plus fort et au plus ancien de mes ennemis.



| Je me trompe sans cesse, sur la vie. Mais sur la mort, ça oui, je sais quoi dire. Sur la vengeance, aussi. On vit pour elle, et on tue beaucoup en son nom. Jamais le sang ne cesse jamais vraiment de couler, car il n’y a de victoire dans cette croisade que si elle est absolue ; jusqu’au dernier ennemi ou proche de lui, jusqu’à ce que tous ceux qui pourraient le venger à leur tour soient morts aussi, ou à jamais disparus. |


Je relève les yeux vers Arianne Martell.


| Je n’ai trouvé aucun repos, dans la mort d’Harren le Noir, honni soit son nom. Il a accablé mon pays tout entier et bien d’autres de malheurs, et a répandu le sang et les larmes jusque dans ma maison. Et le pire, c’est que toutes les revanches prises sur lui et sur les siens, me laissent avec l’amertume que ça ne sera jamais assez pour payer l’écot dont j’ai moi-même eu à m’acquitter. Et quoi, alors ? |


Mince sourire en coin. Ca y est, je comprends. C’est là, là que tout a finalement commencé, où la fin a pris racine. A moins que ça ne soit aux premiers sévices subis ? Mais c’est là que la situation actuelle naît, qu’elle émerge pour de bon.


| En tuant Harren le Noir, je me suis tué en même temps. Et alors il n’y a plus grande différence, entre les vivants et les morts, et ceux qui nous hantent. On les rejoint, on devient l’un d’eux. Ni vraiment mort, ni tout à fait vivant. Et depuis je me perds à mon tour, dans la quête de ce qui pourra remplacer l’oeuvre de ma vie, qui n’aura jamais été que de donner la mort. C’est amusant, n’est-ce pas ? Cette ironie. |


Je réfléchis, souffle du nez, pivote la tête en signe de négation.


| Non, non pas vraiment. Et finalement le seul à l’emporter, c’est lui. Il m’aura vaincu de mon vivant, et brisé. Et il me laisse sans lui pour le haïr, et être la boussole de ma haine en ce monde. |


Nouveau regard.


| Mais je ne vous priverais pas de ce souhait mortifère, Arianne. Allez, et tuez. C’est bien légitime, si c’est ce que vous voulez. Car rien ne vous apportera de paix, ni leur mort ni la vôtre. Mais à vous y soustraire, à cette vengeance, vous n’en souffrirez que plus encore. |
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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyMar 20 Fév - 22:43




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Torrhen Braenaryon & Arianne Martell  « Accalmie, An 2 Mois 7 Semaine 4 »



- Lancehélion peut être reconstruite. Plus belle. Plus majestueuse. Plus rayonnante. Un peuple peut être rassemblé. Autour d’un idéal. D’un foyer. D’un leader. L’autorité n’est que la conséquence de nos actions vis-à-vis des gens. Là où ma sœur a mis à mal tout l’héritage de ses ancêtres, Roward saura le rétablir … ou ses descendants. Toutes les pommes d’un pommier ne sont pas pourries. Tôt, ou tard, les bons fruits se révèlent et s’offrent à ce monde.

Je ne m’inclus pas. Je suis la pomme pourrie.

Je n’ai pas été incapable de protéger le propre fruit de ses entrailles, de conseiller sa sœur, de convaincre un frère, de soutenir un autre, d’aider un peuple bienaimé, de souffrir tout bonnement avec mes proches et mes amis. J’ai troqué mes scrupules pour quelques actions stupides. J’ai été cette égoïste qui a vagabondé anonymement, cette sotte qui a cru jouer dans la cour des grands toute seule, cette écervelée qui s’enfonce que davantage dans sa bêtise et son arrogance. Je m’octroie des qualités dont je manque, je renie les défauts qui sont aussi vieux que mes os.

Qu’importe. Le temps des lamentations est derrière moi. La vengeance est la seule bannière à laquelle je réponds dorénavant. Cette maîtresse n’accepte ni doute, ni culpabilité, ni larme, ni pitié, ni scrupule. Son tribut est le sacrifice de soi et, plus particulièrement, toutes ces parties tendres et douces de l’âme. Mon père, ma belle-mère, ma grand-mère, Rowenna Durrandon, Yoren Hoare, Aerymor et Maegor Valtigar ont été mes bouchers.

Certains ont glissé sur leur couteau. D’autres survivent encore. Je ne m’inquiète pas. Tôt ou tard, eux aussi, ils trépasseront. Je tiens scrupuleusement cette liste de nom, mais je ne tire pas un plaisir mesquin ou sadique à recenser leur mort. S’ils pouvaient souffrir autant que Deria, Anders et moi avons souffert, j’en serais que plus rassénérée – mais non heureuse. La mort ne m’a jamais attiré, mais je l’ai attiré à moi. Et me voilà prisonnière au milieu de ses fantômes et esprits.

- Mais Lancehélion ne peut plus m’accueillir. La vieille comme la nouvelle.

Je mets mon âme à nue face au Vieux Loup. Je lui révèle mes intentions violentes qui animent et font battre mon cœur fatigué. Je lui montre ces nuances d’écarlates et de noires qui voilent mon regard brûlant d’une flamme vengeresse. Je lui dévoile tout, absolument tout. Ces paroles sont dangereuses. Elles peuvent m’attirer soupçon, méfiance, mépris, voire crainte. Elles peuvent me mener dans des contrées lointaines et isolées, afin que je ne sois jamais, ô grand jamais, une épine aux pieds des justes et des bons.

Pourquoi ? A cause de son regard.

A l’instant où mes yeux se sont posés sur cette figure ravagée et que mon regard s’est plongé dans le sien, j’ai compris que je ne peux pas lui mentir. Il a le flair pour déceler le vrai du faux et la clairvoyance pour distinguer l’hypocrisie de la franchise. Là où mentir est un jeu de ballet avec Manfred Hightower, c’est une catastrophe avec Torrhen Braenaryon. Il n’est plus question de bouclier, en affichant une façade polie, lisse et trompeuse. Il est question de lance, où il faut piquer, quitte à s’y risquer.

Plus le silence se prolonge, plus j’ai la certitude d’avoir commis une erreur. Finalement, sa voix grave s’élève, claquant contre les vents violents de ces contrées, se portant avec force et assurance jusqu’à mes oreilles. Ses premières paroles font écho aux miennes : la quête d’une vengeance absolue et totale, folle et interminable. Ses secondes paroles, qui se terminent par une petite question, sont un reflet de ma propre condition : un pays en larme, une maison brisée. Ses troisièmes paroles me touchent profondément, font vibrer toutes ces cordes sensibles que personne, absolument personne, n’a su saisir jusqu’à maintenant.

Il sait.

Je le fixe longuement. Souffle court, comme si l’homme m’a fichu un coup de poing. Tremblante, comme s’il avait trouvé ma faiblesse. Yeux brillants, j’aimerai verser une larme de réconfort mais je n’en ai plus. Enfin ! Enfin quelqu’un voit ce que je vois, vit ce que je vis. Je veux savoir davantage sur cette vallée grise et noire où ombres, vivants et morts se confondent et que seuls lui, moi et d’autres similaires à nous peuvent voir.

Et aussitôt, un soupçon de regret pointe son nez. J’aurais dû rencontrer cet homme-ci avant Manfred. Alors, les choses auraient pu être différentes. J’aurais pu me mettre à son service allègrement, et non à celui du Bieffois. J’en suis persuadée. Mais je ne me dis plus qu’il est trop tard. J’étouffe aussitôt cette pointe de regret. J’ai appris les secrets du destin. S’il en a décidé ainsi, alors j’ai à m’en accommoder. Et pourtant, je ne veux pas prendre congé si tôt.

A mon tour, je reste coi de longues minutes. J’ai besoin de temps pour me remettre, mais aussi pour trouver les mots justes.

- Je n’ai jamais voulu une telle destinée, Sire. Je rêvais de chants, de danse, d’amour, de poésie, de simplicité et de rires. Quelque part, je suppose que vous aviez aussi des rêves simples. Votre Harren les a emportés, mon Harren en a fait de même. Ils nous ont arraché ces espoirs, ils nous ont laissé bien nu. Ils ont tout pris, sans rien donner en échange. Pas même le plaisir de briser un pays, d’arracher des larmes à une maison.

La mort et uniquement la mort, voilà à ce que j’aspire.

- Depuis la mort de ma sœur et de mon frère, vous êtes la première personne qui a su mettre les mots sur mon mal. J’ai cru être folle d’exiger la mort de l’ennemi, mais sans y tirer un plaisir. Folle d’exiger la mort de tous ceux qui peuvent chercher à se venger de cet ennemi tombé. Folle de confondre jour et nuit, visage sur visage. Folle que je ne tire plus grand plaisir comme avant. Folle. Définitivement folle.

Alors, ma voix se fait plus basse.

- Nous ne sommes pas fous. Nous sommes juste vivants et morts à la fois. Et nous côtoyons autant les morts que les vivants.

Ce constat m’apaise, autant qu’il me pèse.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptySam 9 Mar - 23:29



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Accalmie, MOIS 7 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
L'autorisation de mort... C'est une drôle de promesse, c'est une sagesse folle, l'idée d'un fou furieux en quelque sorte. On ne devrait pas avoir l'autorisation de tuer, en dehors de ceux qui nous menacent et dont on doit répondre par instinct ou par choix, par réflexe. Ceux qui nous égratignent volontairement, et qui recherchent bien pire comme destin. Dans tous les cas je n'ai jamais souhaité disposer de ce pouvoir. Et pourtant, choisir qui doit vivre et qui doit mourir, c'est en quelque sorte l'obligation de tout monarque, et bien avant cela, de tout chef de troupe qui se respecte. Même si j'étais né puiné, j'aurais eu cette capacité tenue entre les mains, cette façon de faire quoiqu'il arrive.


C'est mon lot, et il n'y a rien de plus à en dire.


La jeune femme reste habitée d'un espoir, et c'est tant mieux pour elle. Autrement il est vraiment difficile d'avancer, de progresser malgré les coups que l'on reçoit. Je n'ai de mon côté jamais vu Lancehélion, ni le désir de la visiter en vérité. J'ai vu trop d'endroits, et me rappelle de tous. Et je sais aussi que si je dois un jour visiter cette ville de Dorne, c'est que ce sera probablement la guerre qui se jouera là bas, et le parti que j'aurais à défendre.


J'acquiesce en silence. La belle a raison, évidemment. La roue tourne, pour toutes les maisons. Chacune connaît ses rejetons les plus glorieux, ou ses plus grandes hontes faites hommes ou femmes. L'Histoire suit son propre rythme, son propre tempo. Il n'est pas question alors de s'accorder trop d'importance, quand notre œuvre peut être balayée ou oubliée. Le seul espoir à nourrir, c'est celui que si on nous oublie, c'est seulement parce qu'un de nos descendants se montrera plus brillant, plus fort, qu'il soit l'image qui compte dans l'Histoire de ses propres contemporains.


Je ressens chez la Martell le poids des regrets, et aussi de ce qu'elle a manqué. Je ne sais pas vraiment ce qu'elle fiche ici d'ailleurs, en vérité.


Je ne peux que compatir à son malheur. L'aiguiller, peut-être. Signer un sauf-conduit, si c'est ce qu'elle veut. Dans tous les cas, je me retrouve surtout dans la position de celui qui écoute, sans avoir tellement de pouvoir sur la situation.


La Martell se passerait de mon bon vouloir, de mon autorisation.


Elle est pourtant venue chercher la validation de sa mission, de son objectif. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Je ne peux que le deviner, en quelque sorte.


Elle a besoin d'un lien. Elle a besoin de sentir la main invisible du destin la pousser, au creux de ses reins. Elle a besoin de savoir qu'elle n'est pas la première à endurer tout cela, et qu'il existe des remèdes, sinon des expédients, à tous les malheurs qu'elle ressent, et toute la tragédie qu'elle éprouve. A quelle mauvaise porte a-t-elle frappé, la pauvrette, puisque je suis plutôt une sorte d'astre sombre, qui avale la lumière autour de moi. Et qui seul survit dans la froide atmosphère, qui glace tous les autres.


Arianne Martell me raconte Rhaenys en se décrivant elle-même, et cela me serre le cœur. Mais je reste là. Morne et froid. Atteint, heurté, mais indemne. La carapace et l'armure tiennent l'ensemble debout depuis toujours, de toute façon..



| Je ne sais plus quels étaient mes rêves, lorsque j'étais enfant. Et sitôt que je ne l'ai plus été, il n'était plus question de rêver. |


Et pourtant, je me suis remis à l'espoir et à toutes les images qu'il était susceptible d'envoyer, de partager, selon les circonstances.


| Il m'a fallu trouver l'amour, et la personnalité solaire d'une femme, pour envisager que le monde n'était pas qu'un horizon de massacres et de complots, qu'une mêlée furieuse à laquelle on ne réchappe que rarement entier. |


Pour le reste, il n'y a rien à dire.


| Folle, vous l'êtes peut être. Mais des dizaines de milliers de combattants se tuent et se vengent les uns des autres depuis des années. Et eux-mêmes ont engendré les conditions d'émergence de mille, de dix mille, de cent mille autres Arianne Martell. |


Pensif, je baisse les yeux.


| Peut-être en ai-je créées, moi aussi. |


Je redresse les yeux vers elle, chassant de mon esprit toute la brume de ces réflexions qui n'arrivent pas au meilleur des moments.


| Qu'attendez-vous de moi ? Pourquoi être venue ici? |


Je lui fais remarquer l'évidence.


| Vous n'aviez pas besoin de moi pour vous renseigner sur la Principauté, ou pour savoir si l'on peut abattre un ennemi dont on souhaite se venger.E n plus pour être ici maintenant, j'ai l'impression que vous êtes sur les routes depuis plus longtemps que ces drames. |
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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyVen 29 Mar - 1:04




And if I can’t take my body with me, at least my soul should run

Torrhen Braenaryon & Arianne Martell  « Accalmie, An 2 Mois 7 Semaine 4 »



Lorsqu’il avoue qu’il n’a pas eu le droit de rêver, je m’interroge inévitablement sur ma défunte sœur.

Elle a eu ce droit, car j’ai sacrifié le mien. J’ai jeté en pâture ma chance d’être mariée à un bon homme et d’être mère de quelques enfants en cédant aux obligations politiques – séduire les uns, céder à d’autres. J’ai brisé ce corps en l’offrant à des monstres et des idiots ; et je l’ai maudit en ingurgitant ce thé de lune. Mon don de ma personne ne se limite pas qu’à ma chair et à mon avenir.

J’ai aussi fait don de tout mon être – jusqu’à mon âme. Quotidiennement, j’ai martelé tout soupçon d’égoïsme et cultivé ma loyauté envers mon sang. Il n’a jamais été question d’obéir simplement à des ordres ! Loin de là ! Ma grand-mère et mes précepteurs m’ont enseigné à ignorer mes besoins et désirs au profit de ceux des princes et des princesses de la Maison Martell. Qu’importe ma douleur, si l’héritière est heureuse. Qu’importe ma joie, si elle est triste.

Avec le temps, l’homme loyal – ou la femme loyale – se fond dans l’ombre de cette vie admirée, aimée et protégée. Un tel rôle n’est pas facile. Hormis une dette de vie, son enfant ou un amour passionné, aucune vie n’est prête à se mettre entièrement et totalement au service de l’autre. Pourtant, je m’en suis acquittée jour après jour, jusqu’à ce que je sois arrachée à ce mode de vie, envoyée loin, trop loin et, surtout, isolée de tous et de toutes.  

La solitude a étouffé tout soleil en moi, me condamnant à être dans le noir. Quant au deuil, il a jeté un froid à cette flamme ardente, transformant l’espoir naïf en une folie froide et glaciale. La vie n’a plus de valeur, la victoire n’a plus de saveur, la mort n’effraie plus, l’échec m’importe plus. Il n’y a plus d’hésitation ou de crainte dans ce cœur touché par un éclat glacé d’un hiver trop long et infini. Je ne saurais pas dire si ce qui m’anime est une profonde désillusion, un écœurant cynisme ou un effrayant pragmatisme. Tout ce que je sais est que je suis prête à avancer avec des objectifs aussi obscurs que sanglants.

- Est-ce que ce soleil a survécu bien longtemps à vos côtés, Sire ?

Ma question est assurément audacieuse. Elle aurait pu être posée dans une subtile tentative d’exhorter quelques informations sur l’état d’esprit du couple impérial. Ce n’est pas le cas. A cet instant, je ne veux jouer à aucun jeu. Je ne désire pas tâcher cette instante charnière de péchés, ou de complots pernicieux. Il est libre d’y répondre – comme de ne pas répondre. Cependant, je suis persuadée d’en connaître la réponse.

Une mort affecte et davantage lorsqu’elle est causée par des mains perfides. Les espoirs et les joies se meurent à chaque coup que nous portons à autrui – qu’importe que nous soyons en notre droit, que nous nous défendons, que nous protégeons d’autre. Enfin, le Mal est une maladie bien contagieuse, trouvant un moyen de corrompre tout bon sentiment. Torrhen Braenaryon a, peut-être, trouvé un espoir auprès d’une autre mais il a surement aspiré ledit espoir consciemment ou inconsciemment. Du moins, je le crois, s’il est affecté de la même malédiction que moi. Peut-être portons-nous malheur, plus que bonheur à autrui. Peut-être que nous sommes mieux, entourés d’ennemis, que d’amis et de proches.

- Est-ce qu’il est possible d’engendrer de bons sentiments dans la douleur et l’horreur ?

Je ne réponds pas immédiatement à ses dernières questions et remarques. Je laisse un long silence flotter entre nous. J’en profite pour tourner mon regard vers l’horizon, vers la direction de la Principauté de Dorne, et pour écouter la valse de ces valkyries de vents. Les courants se fracassent les uns contre les autres – à moins qu’ils ne dansent ensemble, bras dessus, bras dessous. L’embrassade est si forte que mon corps vacille, poussée par ces vents trop forts. Je fais un pas arrière, tente de rester au milieu de ce chemin.

- Au tout début de cet entretien, je vous aurais répété ce que j’ai déjà dit à votre conseillère, Dame Isla Chelsted. Je vous aurais conté tout mon périple de la Principauté aux terres de l’Orage, en passant par le Conflans et l’Ouest. Je vous aurais parlé de mon lien avec votre beau-frère, le Prince Orys. Mais tout me semble subitement vain. Tout n'a été qu'un prétexte ou un long chemin pour m'amener ici.

Je suis pensive.

- Nous avons été à Goëville, mais nous n’avons pas échangé un seul mot. Mais j’ai été impressionnée par vous. J’ai été otage dans les armées de feu roi Yoren Hoare, mais j’ai fui à temps, avant que vos armées ne tombent sur moi et ne m’amènent à vous. J’ai fui car j’ai crain d’être la catin d’une flotte fer-né, la femme de camps de vos hommes ou, encore, une nouvelle monnaie d’échange ou de pression pour une puissance jadis ennemie. Lorsque j’ai voulu vous connaître, je vous ai manqué. Lorsque j’ai eu l’occasion de vous rencontrer, j’ai fui. Aujourd’hui, je ne nourris ni l’orgueil de vous approcher, ni la crainte de vous. Je sais quelle est ma place, je sais aussi qu’elle est mon importance ou, plutôt, ma non importance dans ce continent. Alors, je vous l’accorde, cette rencontre est improbable et étrange.

Le ton n’est pas badin, le regard n’est pas taquin. Je ne le séduis pas, je ne m’amuse pas.

- Peut-être qu'il n’a jamais été question de votre volonté, ou de la mienne. Peut-être que nous étions destinés à nous rencontrer à cet instant-ci, Sire. Afin que vous me guidiez pour mes futurs pas, que vous me prouvez que je ne suis pas seule sur ce chemin, que je peux encore avoir un rôle dans ce monde et à hauteur de mes forces et capacités. Il y a d’autres que vous et moi, il y a autant d’âmes entre vie et mort à dénicher.

Je plante à mon nouveau mon regard dans le sien.

- Je dois paraître folle, ou je le suis sûrement. Mais, enfin, tout est clair. Absolument tout. Cet instant est la conclusion d'une ancienne vie, la naissance d'une nouvelle.

Je ne dis plus rien. Mes épaules sont plus légères, mon esprit plus calme, mon cœur un brin plus vaillant. Oh, je ne suis toujours pas meilleure – et je ne le serais jamais. J’accepte simplement ce futur qui se déroule sous mes pas, aux antipodes de tous mes rêves et aspirations. J’accepte, enfin, d’être la vilaine de ma propre histoire.  

- J'aimerai vous remercier, autrement qu'un merci. Un jour, qui sait, je pourrais le faire avec une sagesse que j'aurais acquis au cours de cette nouvelle vie.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyMer 10 Avr - 18:24



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Torrhen Braenaryon & Arianne Martell

Accalmie, MOIS 7 SEMAINE 4 DE L’AN 1 DE L’ERE DES LUTTESs
Finalement, du temps d'Harren le Noir, j'aurais tout réussi. Ou presque, peu s'en faut. Mais c'est après que sont advenus les pires problèmes à solutionner, pour moi. Parce qu'il y a clairement des moments où je me suis perdu, dans toutes ces affaires et ces songes pour lesquels je n'avais de prime abord ni talent ni appétence, et qui m'ont pris dans leurs rêts sévères. Je me retrouve pris. Piégé. Capté et incapable de m'en défaire, de quelque façon que ce soit. Je me suis pris dans les tourments de la politique, de la diplomatie, et plus grave encore dans ceux de l'amour. Pour mes enfants, pour mon pays. Peut être aussi pour le pouvoir, à force de détenir un horizon des possibles qui n'a de cesse de me tancer. Des femmes. Je les ai toujours aimées. Appréciées serait le mot le plus juste, peut être. Parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être vraiment mises sur le même plan. La beauté d'une femme, ses regards et son odeur, les moments partagés, ces souffles communs. Et puis le reste ; la possession de l'âme et de l'esprit dans aucun autre dessein que celui de l'autre. Somme toute, je suis comme piégé entre deux qui ne s'accepteront plus, pour une raison que je n'ai pas moi-même poussée au tout départ, mais que ma nature même, et celle des relations développées, me pousse toutefois à oeuvrer à leur réparation à tout prix.


Ce sont les poètes en définitive qui ont le plus raison. Rien ne déçoit ni ne fait plus souffrir que l'amour. Plus il est multiple, plus il est fort, et moins il est susceptible d'être un jour contenté. C'est cruel. Et c'est franchement terrible à vivre, et à assumer.


Un peu de bonheur, une bride, une flamme dans l'horizon. Et elle s'éloigne, car voilà venir prédominer la tempête qui vient tout ravager.


Sourire triste, quand elle évoque le soleil.



| Il survit. Il vivote. Il a été touché par l'Hiver et par la mort, lui aussi. |


Il faut se rendre à l'évidence. Ce que j'ai abîmé pourra peut être se cautériser et se réparer, d'une certaine façon... Mais d'une certaine façon seulement. Car le temps passe et les douleurs liées à la séparation ou aux malheurs ne fait que s'enflammer plus fort encore, et ne jamais vraiment disparaît. C'est mon lot. Au moment de décider de poursuivre, je l'ai choisi. C'est ainsi. Mais maintenant je dois tout faire pour que les choses avancent malgré tout. Avec moi. A côté de moi s'il le faut, et prévoir le sans moi, en fin de course.


La dornienne m'interroge. La discussion prend une tournure presque philosophique, à laquelle je ne m'attendais pas. Nous faisons ce que nous pouvons, c'est vrai, mais je ne sais pas si je suis vraiment le mieux placé pour répondre à tout ceci.



| Je ne sais pas. |


Est-ce que quelque chose de bon ressort de toutes ces tueries ? C'est la question qui vaut tant, car si elle venait jamais à être tranchée, alors nous serions tous le cou sur le billot, de façon peut être irrémédiable.


| Il reste l'espoir que les choses s'arrangent, espoir auquel on se raccroche. |


j'écoute ce qu'elle dit. Ce qu'a raconté Isla. Son lien avec Orys. Encore lui. Et Goeville, elle a raison. Otage donc, j'ai entendu l'Histoire, celle-là parmi toutes les autres. Je vois ce qu'elle évoque. Ce fameux destin qui se dessine depuis toujours, les entrelacs que je connais avec les gens que je croise. Cette manie de les trouver devant moi, de les retrouver plus tard, aussi. A différents moments de mon existence, à différentes époques de ma vie. Rien n'est jamais simple. Son regard vaut une vérité qui n'aura pas de limites sinon le monde lui-même. Je me rapproche, alors. La toise, toujours les yeux dans les yeux. Les ténèbres qui se répondent, de trop d'expériences malheureuses, carrément mortifères.


| Je vous reconnaitrais volontiers comme une louve si vous étiez née plus près du Neck. Vous avez ce tempérament, cette abnégation. Et je reconnais en vous une sorte d'égale ; vous et moi parlons le même langage. Peut-être est-ce le destin, peut-être pas. Je ne vous ferais pas l'affront de faire de vous mon envoyée ou mon espionne ; vous avez suffisamment souffert, et ma cause n'est pas la vôtre. Défendez vos couleurs, et vos aspirations. |


Je pose ma main sur son épaule, comme je le ferais d'un homme, et presse légèrement en secouant subrepticement d'avant en arrière.


| Vous devez accomplir vos obligations, en terminer avec votre voyage. Quand ce sera fait, revenez me voir. Il sera temps, alors, de joindre d'une façon ou d'une autre nos trajectoires et accomplir nos destinées, maudites ou non. |
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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



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MessageSujet: Re: And if I can’t take my body with me, at least my soul should run   And if I can’t take my body with me, at least my soul should run EmptyLun 15 Avr - 22:30




And if I can’t take my body with me, at least my soul should run

Torrhen Braenaryon & Arianne Martell  « Accalmie, An 2 Mois 7 Semaine 4 »



Le soleil a souffert. Je devine sa souffrance à cette annonce, au fond de ses prunelles. Si j'ai été bien naïve sur la notion de guerre, de politique et autres, je sais reconnaître les peines et les joies causées par l'amour. Il souffre, non pas des cicatrices causées par les hommes et leurs épées, mais de celles causées par les femmes et leurs cœurs. Le loup est blessé, terriblement !

- Il y a un cycle que les saisons respectent. Il en est de même aux hommes et aux femmes. L’hiver doit passer, le printemps doit s’installer et fleurir, avant que l’été ne revienne. Et lorsqu’il reviendra, il sera différent car aucun été n’est similaire à un autre été.

Cette notion de cycle est le seul et unique espoir de l’homme et de la femme.
L’espoir que les beaux jours reviendront.
L’espoir que justice sera faite.
L’espoir que la mort nous libérera de cette vie trop dure.
L’espoir que l’amour adoucira nos quotidiens trop rudes.
L’espoir que le bonheur nous attend aux tournants du destin.

L’Empereur me touche, lorsqu’il m’assure qu’il ne me fera pas l’affront de me considérer comme envoyée ou comme espionne. L’homme jure avec son homologue. Le Bieffois est encore un enfant d’été, à moins qu’il ne soit un démon qui s’abreuve et se renforce dans la douleur. Le Nordien est un homme qui cumule trop d’hivers, qui a appris à respecter son pair, à compatir à sa peine et à sa douleur, à se méfier de sa folie …

Il y a quelques instants, je me serais lamentée de ne pas l’avoir rencontré bien plus tôt, aurais tremblé à la simple perspective qu’il découvre ma mésaventure avec son ennemi et aurais pu céder à quelques malheureux scrupules. Or, cette femme pleine de faiblesse, de miséricorde et, surtout, de scrupules n’existe plus. Le meilleur a été terrassé par le destin, le pire est le seul survivant au milieu de débris, de cendres, de sangs et de trahisons. Enfin, et plus important, mon regard s’est ouvert aux vérités cruelles et horribles de ce monde.

Torrhen Braenaryon n’est pas meilleur ou pire que Manfred Hightower, que le Grand Septon, que d’autres souverains ou soldats ou que moi. Je ne l’insulte pas, je ne le dénigre pas. Loin de là ! Quelque part, je le comprends et perçois sa véritable nature – une âme forcée à accomplir autant les belles besognes comme les tâches les plus ingrates. Je ne le place pas sur un piédestal, voilà tout.

Son histoire donne davantage raison à ma vision du loup. Jadis, il a été surnommé le boucher, en raison d’odieux actes faits, en réponse à une menace sur ses terres natales. Aujourd’hui, il est l’Empereur, homme autant adulé et adoré par ses troupes comme par ses gens, décrit comme un homme d’honneur. Pourtant, il suffit que nous changions de perspectives et de camps pour qu’aussitôt, tout change. Retenons qu’une chose : il est bon lorsque le destin lui sourit, il est mauvais lorsqu’il lui fait quelques crasses. En somme il est simplement humain.

Je ne suis guère différente. Je fais usage de mes propres armes et boucliers pour achever ma propre vengeance. La beauté pour subjuguer les cœurs des hommes et des femmes et la verve pour conter les histoires que chacun veut entendre. Promettre est une chose à un bieffois imbus de lui-même, accomplir ladite volonté est tout autre.



La liste est terriblement longue, et ambitieuse, mais j’ai tout une vie pour l’accomplir. J’ai à gagner des confiances, j’ai à briser des promesses, j’ai à être bonne et mauvaise, honorable et déshonorable. Si je réussis, je pourrais être véritablement l’égal de Torrhen, c’est-à-dire une femme qui a accompli le meilleur et le pire et, surtout, qui a su s’en sortir victorieuse. Si j’échoue, je ne serais qu’une dornienne qu’il a rencontré et qui est morte dans des conditions inconnues ou mystérieuses, ou alors dans le déshonneur le plus total. Il pourrait être vexé, mais il pourrait tout autant comprendre cette folie vengeresse.

- Je ne suis pas encore votre égale, Sire. Du moins, je ne le suis pas encore. Je n’ai encore rien accompli pour ces aspirations dont je vous ai fait part, pour ces couleurs que je ne porte plus depuis trop longtemps.

J’omets les vérités non dites, j’évite de souffler que les destins puissent se croiser et s’annihiler. Nous n’avons pas besoin d’anticiper aussi loin, quand l’avenir le plus proche est déjà bien incertain. Nous pouvons mourir dans le mois qui vient. Lui, il aura droit à des mémoires. Moi, je n’aurais rien.

- La prochaine fois que je me présenterai à vous, je le ferais la tête haute. Alors, nous discuterons véritablement d’égal à égal et, qui sait, nous pourrons écrire cette destinée ensemble.

Je ne parle pas d’amours, loin de là. Mon ton n’est pas badin, il est décidé. Mon regard n’est pas langoureux, il est honnête. Je pose ma main sur la sienne, celle qui est sur mon épaule. Alors, je la presse doucement, le temps d’une poignée de secondes.

- Je n'oublie pas que j'ai à vous remercier, je le ferais le moment venu. Autrement ... L'été va revenir, Sire. Tenez bon jusque là.

Je brise ce contact en m'inclinant. Je le salue, je fais un pas en arrière et je me retire. Il est temps que je parte, que je le laisse à ses pensées et que je me réfugie aux miennes. Et je m’éloigne, gardes aux talons, cœur brûlant d’une flamme vengeresse des plus brillantes et fortes et esprit des plus clairs sur tout ce que j’ai à faire – à mes risques, à mes périls.



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