Flashback An 1 Mois 11 - Funérailles du Roi Loren.
Perdre un père, Maryssa connait cette douleur et elle n'aurait jamais cru perdre ses parents aussi jeune. Sa mère ne pourra jamais assister à son mariage ni connaitre ses futurs petits enfants. Lyman vient lui aussi de perdre son père. Tout le Royaume de l'Ouest est en deuil et la famille Kenning a fait le déplacement pour les funérailles du roi Loren. Elle s'était alors proposé pour écrire une éloge funaire sur le roi disparu. Elle se devait maintenant de la remettre à son fils. Alors que tous présentaient leurs condoléances au jeune homme, elle restait en retrait, attendant alors le moment propice pour l'approcher.
L'heure du diner approchait et elle savait que cela allait être compliqué à ce moment-là. S'éclaircissant la gorge, elle fit la révérence au futur roi avec retenue, tenant alors le manuscrit entre ses mains. Lorsqu'elle avait récité ses mots, elle a remarqué de la tristesse dans le regard du Lannister.
« Je tenais à vous donner l'éloge. Ainsi que vous présentez mes plus sincères condoléances. » déclara-t-elle, calmement.
Son regard se posta dans celui de Lyman et elle lui tendit le parchemin où elle a écrit cette éloge à la mémoire du souverain. Des mots qu'elle a choisi pour honorer la mémoire d'un roi mais aussi d'un père, d'un époux et d'un frère. Le sens de la famille a toujours été importante pour elle mais aussi pour la famille Lannister. Entre ouestriens, il valait mieux se serrer les coudes, être là les uns pour les autres. Elle n'oubliait pas non plus que Gareth est le plus proche ami du futur roi.
« J'espère que cela saura vous apportez un peu de réconfort dans cette épreuve. Je vous apporte mon profond soutien. Perdre un père, c'est quelque chose de difficile que j'ai moi-même vécu alors si vous avez besoin de parler, de vous confier, sachez que vous pouvez compter sur moi. » ajouta-t-elle, ensuite.
Bien sûr, elle se doutait que se confier n'est pas chose aisée et que parfois le silence montre aussi la souffrance. Peut-être qu'il préfèrera se confier à Gareth et elle ne peut que le comprendre. Pourtant, elle ne cherchait qu'à lui assurer un peu de soutien et de compréhension.
PRETTYGIRL
A rose has always its thorns
Violets are blue, roses are red. Violets are blue, I love my loves.
«I'm not afraid of death; I just don't want to be there when it happens. »
La mort était perçue comme un phénomène inéluctable, émergeant comme le point de convergence universel pour chaque individu, qu’il soit souverain, religieux ou gueux. Qu’importait, l’Etranger, ou tout autre nom donné à la faucheuse, transcendait les barrières de la différence, qu'elles soient culturelles, sociales ou individuelles, en devenant le lieu commun partagé par l’humanité et tout le reste du vivant d’ailleurs. Existait-il un seul animal capable de l’immortalité ? Lyman ne le savait mais peut-être que certains mestres avaient des connaissances plus précises que lui sur ce sujet. Quoiqu’il en fût, quelle que soit la trajectoire de vie d’un individu, la fin est la même. Qu’importait que son existence ait été soumise à faire le bien ou le mal. C’était là qu’intervenait la religion, en tentant d’offrir la droiture à chaque individu. Cruellement, la mort était un rappel solennel d’une humanité commune, un facteur qui unifiait tous les individus au-delà des distinctions qui peuvent les diviser tout au long de leur existence. Et parallèlement, approfondissant la réflexion, si l’humanité devait être unie, c’était sous une bannière, celle de l’Empire. La comparaison était curieuse, mais elle faisait son chemin dans l’esprit du jeune lion qui cherchait à échapper au désarroi de la perte de son père. L’Empire avait la même ambition, rallié Westeros sous une même bannière, afin de faire taire les guerres qui avaient duré depuis trop longtemps. Un bel idéal mortifère car cela voulait dire accepter d’autres règles, qui pouvaient se montrer plus terribles encore. La mort n’était pas le mal absolu, puisqu’elle pouvait être considérée comme une sorte de délivrance. L’Empire pouvait-il en être également une ? L’interrogation demeurait en suspens.
Ces pensées étaient presque profanes. Pourtant c’était bien de l’avenir qu’il s’agissait. Et Lyman avait déjà fait son deuil avant même le dernier souffle de son père. Ou du moins le pensait-il, car en réalité, la blessure restait béante, d’autant que les coupables n’avaient jamais été trouvés. Il agissait au mieux mais les recoins de ses pupilles trahissaient sa profonde tristesse. En ces lieux, le sang bleu se sentait bien impuissant pourtant, il ne pouvait pas faiblir, car il était le roi et l’Ouest attendait sa gouvernance. Pléthore de personnes vint vers sa famille et lui pour exprimer leurs condoléances, certaines plus véridiques que d’autres -Loren n’avait pas que des amis, bien au contraire-. Le temps s’écoula et paru long pour lion qui prenait son mal en patience. Alors que bientôt sonnerait la fin de ces cérémoniels, Lyman fut approché par une femme qu’il connaissait bien, la sœur de son meilleur ami Gareth, Maryssa Kenning.
Le souverain rendit sa révérence à la dame avant d’attraper l’éloge qu’elle lui tendait. « Je vous remercie ma Dame. Vos mots ont été touchants et d’une justesse appréciable. » Généralement les éloges étaient rarement véridiques et si ces dernières avaient pour ambition de rendre hommage, cela permettait également à son auteur, ou autrice, de pouvoir se faire voir. Cela ne semblait nullement être le cas de l’interlocutrice de Lyman qu’il connaissait depuis quelques années déjà sans pour autant avoir noué grande relation avec celle-ci. « Il serait difficile de me confier sur ce que moi-même je ne sais pas vraiment. Difficile de mettre des mots sur les émotions qui m’habitent. » Demi-mensonge, semi-vérité. Le souverain invita la dame à le suivre. « Avez-vous des conseils ou des suggestions pour faciliter le deuil ? »
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Lyman Lannister
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Flashback An 1 Mois 11 - Funérailles du Roi Loren. La mort a toujours été quelque chose que Maryssa ne pensait pas connaitre avant un âge avancé, le destin en avait voulu autrement. Pourtant dans un monde comme le leur, celle-ci n'est jamais loin, que ce soit parce que les maladies prennent les leurs ou parce que la vengeance les privent de leurs parents. La mort du Roi Loren a secoué tout le Royaume de l'Ouest et la Kenning sait que ce crime ne restera pas impuni. Face au jeune homme destiné à devenir roi à la suite de son père, la jeune femme se montrait droite et à l'écoute. Joignant sa peine à la sienne, elle se demandait pourtant ce qu'il adviendrait des Terres de l'Ouest, la vengeance était-elle vraiment la solution finalement ? Elle n'en était pas si sûre.
D'un mouvement de tête, elle remerciait alors le blond, le sourire aux lèvres. Son talent pour l'écriture n'était plus vraiment à prouver et elle avait effectivement choisi ses mots avec justesse et droiture. Si elle n'était pas de sang royal, la proximité de sa famille aux côtés des Lannister faisait qu'elle se sentait presque comme l'un d'eux. Mais au fond, elle se sentait comme celle qu'il fallait absolument garder sous la main à des fins politiques. Elle écoutait ses ainés notamment Tybolt qui souhaitait la voir mariée et si elle s'était rapprochée de Ser Winston Jast durant les funérailles en réalité, elle n'était aucunement intéressée par le jeune homme et c'était d'un autre qu'elle souhaite vraiment recevoir une demande en fiançailles. Elle fixait celui qui était désormais son roi et à qui elle doit le respect, droite et amicale.
« Je suis heureuse que vous avez apprécié mon éloge, sachez que notre peine est la vôtre. » répondit-elle, calmement.
Elle marquait ensuite une pause pour réfléchir alors qu'il lui confiait, qu'il avait bien du mal à mettre des mots sur ses émotions, ce qu'elle comprenait parfaitement. Elle qui a perdu ses deux parents mais aussi une amie en si peu de temps, elle était depuis sujette à la mélancolie. Elle relevait alors les yeux vers le jeune roi pour le rassurer et lui assurer que c'était parfaitement compréhensible.
« Le deuil est en réalité quelque chose qui ne nous quitte jamais, je dirais. Je comprends parfaitement votre ressenti, c'est difficile de poser des mots là-dessus. Quand mes parents et l'épouse de mon frère sont décédés, j'en ai voulu au monde entier en me disant pourquoi eux ? Mais avec le temps, j'ai finit par l'accepter. » s'écria-t-elle, sérieuse.
Nouvelle pause alors qu'elle acceptait de suivre le jeune souverain à travers les jardins. Ses bras qui se balançaient alors qu'elle marchait d'un pas assuré.
« Je dirais qu'il n'y a pas vraiment de conseils. La vérité, c'est qu'ils sont toujours là parmi nous et qu'ils veillent sur nous, je dirais. Ils ne sont plus là mais ils vivent en nous. Cela peut vous paraitre stupide mais je vois parfois des signes de mes parents dans la nature. J'espère que vous en trouverez pour votre père. » poursuivait-t-elle, ensuite.
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Maryssa inclina légèrement la tête, exprimant sa compassion à l'égard du jeune roi. Ses paroles étaient empreintes d'une sagesse acquise à travers ses propres épreuves. Elle comprenait la douleur de la perte et le sentiment de vide laissé par ceux qui nous sont chers. Il n’était pas impossible pour cette dernière que chacun de ses mots prononcés étaient autant un hommage au roi défunt qu’à ses propres défunts, une manière de perpétuer leur mémoire dans le tissu du monde. C’était là le rôle des Septuaires après tout. L’écrasante majorité des personnes présentes, à l’instar de Maryssa ou Lyman, portait le sombre témoignant du deuil d’un Royaume encore en peine alors même que la situation diplomatique sur le continent évoluait rapidement depuis la fondation de l’Empire. Une tragédie.
« Vos paroles me paraissent plutôt sages Maryssa. » Probablement est-ce qu'aurait pensé son père. Mais pour le jeune souverain, cela restait difficile à accepter. Laisser le temps au temps, ou vertu de patience, n’était pas encore quelque chose de bien acquis par le lionceau subitement devenu lion. Le Lannister observa son interlocutrice avec une gratitude mêlée de tristesse dans ses yeux azur. Son visage était marqué par le chagrin, mais aussi par une résolution silencieuse. « L’interrogation vous paraîtra probablement idiote, mais combien de temps vous a-t-il fallut pour accepter cette fatalité ? » questionnait-il, probablement trop indiscret sur un élément aussi intime.
Les deux protagonistes quittèrent le septuaire pour marcher aléatoirement jusqu’à rejoindre les jardins. Des allées pavées de pierre polie serpentaient entre des parterres de fleurs colorées, où les roses trémières s'élevaient majestueusement vers le ciel, formant des arches naturelles éclatantes de couleur. Des fontaines de marbre blanc, ciselées avec une précision exquise, jaillissaient des bassins d'eau cristalline, leurs murmures apaisants accompagnait le doux souffle du vent offrant presque un autre univers. Des arbres séculaires, aux branches noueuses et aux feuillages touffus, se dressaient garantissant de larges zones ombragées sur les pelouses verdoyantes. Lyman écoutait attentivement la Kenning, et trouva un certain écho dans ses paroles en repensant à certains goûts de son père et en marchant à travers un lieu aussi riche en détail.
« Je pense comprendre ce que vous voulez dire, même si cela doit amener son lot de nostalgie systématiquement. » Voir le passé partout, c’était déjà une expérience que connaissait le lion. Était-ce réellement une bonne chose ? Probablement pas. Ou alors peut-être que cela l’aiderait à faire son deuil. Il ne savait pas vraiment.
Lyman reprit un peu plus de vigueur et envoya un sourire franc à celle qui l'accompagnait. « Enfin, il ne sert à rien de rester morose. Profitons de ces lieux et du présent tant que nous le pouvons. » Des paroles peu marquées par la sagesse mais plutôt l’envie d’aborder des thèmes plus légers. « Avez-vous une fleur préférée en particulier Maryssa ? » C’était passé du coq à l’âne subitement, mais cela permettrait de mieux lui changer les idées et de profiter un peu de la compagnie de Maryssa sans paraître être une personne déprimée. « Je suis curieux. Je vous imagine bien phlox, plutôt de couleur violacée. Même s’il n’y a pas de raison particulière derrière mon choix. » Et c’était un léger rire qui venait conclure sa phrase.
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Lyman Lannister
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