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 Tour 11 – La Grève Glacée - Année 2 - Mois 7 - Semaine 2

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MessageSujet: Tour 11 – La Grève Glacée - Année 2 - Mois 7 - Semaine 2   Tour 11 – La Grève Glacée - Année 2 - Mois 7 - Semaine 2 EmptyVen 3 Nov - 17:36

La Grève Glacée
Au-delà du Mur




La Flotte de Fer était de retour au Nord. Le nouveau Roi insulaire, Stig Botley, se montrait rusé comme un renard. Ses opérations étaient partout limitées, et l'économie de ses forces un souci omniprésent. Grâce à la surveillance accrue et onéreuse de leurs côtes, les nordiens savaient à quoi s'attendre, mais seulement de façon floue et diffuse ; la menace était partout et bien en peine ceux qui cherchaient à comprendre la stratégie des pillards. L'extrêmité de Piquesel était en feu et l'on mobilisait encore les milices des Rus, mais pour les premières semaines de la nouvelle campagne de pillage, on ne voyait pas encore très bien où l'envahisseur porterait à nouveau l'essentiel de ses efforts.

C'était aussi parce que le Roi Stig était encore en train d'accumuler des forces, et que ses navires avaient pris une route atypique : celle du Nord Véritable. Ils mirent une semaine de plus à naviguer dans les épais brouillards qui masquaient les côtes du septentrion. Les voiles se mirent à geler, tout comme les bastingages. De nombreux équipages commencèrent à tomber malade, mais l'on se serrait sur les bancs de rameurs des vaisseaux et l'on s'activait à la rame, serrés les uns contre les autres, pour ne pas geler. Le désespoir guetta à mesure que l'on s'enfonçait dans la purée de pois. Pourtant, au bout de quelques jours, l'effervescence gagna les boutres. Des éperons rocheux dépassaient des eaux noires et froides, agitées de ces latitudes. Il fallut éviter les collisions et remettre dans l'ordre de la formation. Puis un soleil presque blanc perça les nuages, et illumina de sa lumière ténue un océan de blanc et de collines parsemées de hautes herbes fanées dépassant d'une mince couverture de neige et de givre.

Les fumées d'un camp gigantesque épaississaient la couverture nuageuse, et des milliers, des dizaines de milliers de sauvageons de toutes les tribus étaient rassemblés, agglutinés et pressés contre la côte. Un gigantesque mammouth était en train d'être dépecé, et l'on apercevait même quelques géants ensemble. Les fer-nés étaient bouche bée. Leurs envoyés avaient parlé, des mois plus tôt, de peut être deux mille guerriers prêts à franchir les Gorges pour s'en prendre à la Garde de Nuit et au Nord... Mais là, c'était bien plus de forces rassemblées ! La délégation fer-née est accueillie par tous ces peuples agglutinés près de la plage, et on guide les insulaires jusqu'à la cahute du chef des sauvageons, Mors des Thenns. Les guerriers d'élite de cette tribu, lourdement protégés, forment comme une haie d'honneur aux insulaires, qui sont frappés par le dénuement de l'immense communauté. Ils n'ont pas faim, vus les effluves de viande grillée qui dominent le camp, mais le froid mordant les pénètre tous et l'on voit partout les signes d'un déplacement de populations nombreuses, de manière précipitée ; tous voyagent légers et les abris sont visiblement de fortune.

Le chef sauvageon se montre assez sec, directif. Il fait comprendre aux fer-nés qu'il n'a pas choisi cette situation, mais que le temps presse. Des tribus cannibales, dont il énumère les noms lugubres, ont été poussées par la faim et ont dévoré des peuples entiers; le camp lui-même a déjà vu ses défenses sondées plusieurs nuits de suite. Il demande au Roi à la couronne de Bois Flotté d'embarquer séance tenante.

A l'extérieur de la cahute règne une agitation plus grande; on entend au loin des cors d'os mugir.

Le Roi Stig prend la parole, entouré de ses fidèles lieutenants Wynch. La conversation prend une tournure factuelle, dure comme le fer des iliens ; il veut faire aussitôt passer le message que lui et la Flotte de Fer sont là pour aider les sauvageons, qu’ils en embarqueront autant que possible mais qu’ils n’auront pas la place pour tout le monde. Le Roi laissera le Thenn seul juge des modalités de choix de qui embarquera ou non, en définitive. Et par souci de cohésion, il propose au chef des clans d’embarquer avec ses proches sur le Boutre royal. Le chef acquiesce, de mauvaise grâce, en disant qu'il souhaite d'abord transborder son propre peuple, les Thenns, et ensuite sauve qui peut pour les autres!

Dehors, c'est la cohue. Des hommes en armes semblent répondre en masse à l'appel des cors; les fer-nés comprennent que le périmètre est attaqué sérieusement et deux hommes viennent chuchoter au chef quelque chose. Il presse alors le Roi de faire accoster ses bateaux; l'ennemi attaque ! Ni une, ni deux, les insulaires réagissent avec sang-froid. Ils enjoignent le chef de les suivre et ne s’arrêtent pas pour qui perd la file. Le Roi ordonne à Edric et Dagon Wynch de transmettre l’ordre d’embarquer les Thenns puis les autres si possible, mais sans mettre les navires en danger. Quel sort pour les abandonnés ? Les fer-nés se lâchent qu’ils n’ont qu’à marcher sur le Mur et de le prendre.

Mais ce mouvement collectif de fuir la cahute entre chefs attire forcément l’attention des cohortes de civils qui restent suspendus à la décision du leaderqu’ils ont rallié. Alors que le Thenn tente de donner ses ordres le plus discrètement possible, des brides sont relayées de guerrier en guerrier, de civil en civil, et le mélange des deux. Tout dégénère rapidement ; les Thenns sont pointés du doigt et houspillés pour leur trahison. On se presse, on se bouscule ; Au loin sur les fortifications de fortune, des combats. La tension est extrêmement forte. Heureusement, les vaisseaux fer-nés se rapprochent vite. Et sont littéralement pris d'assaut par des réfugiés qui rentrent dans l'eau jusqu'au bassin voire nagent à leur rencontre. Au loin, les combats semblent prendre une vilaine tournure... Les bruits ne sont pas rassurants, et visiblement plusieurs portions de fortifications sommaires sont perdues.

Dans la cohue, le chef des Thenns est gravement blessé par un homme qui tente de prendre sa place sur le Boutre Royal, et prend un coup de couteau dans l’abdomen. Les fer-nés alentours repoussent le forcené et lui fendent le crâne au passage, générant les cris et hurlements des civils alentours sans pourtant que ça ne les arrête. Les murs cèdent alors tout à fait et les cris rageurs des combattants précèdent les hurlements de milliers de sauvageons qui fuient et tentent toujours de prendre pied sur les bateaux. On se bat jusque dans l'eau pour monter à bord; l'envahisseur se déverse dans le camp et des incendies ravagent déjà les abords du camp alors que les gens fuient en masse en hurlant.

Plusieurs bateaux manquent de chavirer sous le poids et la pression des corps qui s’accrochent et passent par-dessus le bastingage. Un boutre prend littéralement feu à cause d’une bagarre qui éclate à bord ; les fer-nés ont beau se défendre mordicus la horde sauvageonne renverse les marins et tous doivent évacuer devant le brasier. Un autre verse carrément et se retourne, bien trop surchargé et destabilisé par le rapports rames/poids. Les fer-nés tentent de rejoindre au plus vite le bord d’autres vaisseaux alliés mais certains sont repoussés ou noyés dans la plèbe sauvageonne…

Que le reste de la flotte voit agoniser sur la Grève Glacée. Par milliers. Dans l’eau, jusqu’au bassin, femmes et enfants, tous saisis et massacrés par les guerriers dépenaillés qui se jettent sur eux comme des bêtes et les passent par le fil de leurs lames dentelées. Le brouillard qui se lève à nouveau avale les images du carnage atroce qui se joue à quelques encablures, et étouffe les hurlements… Mais pas tout à fait. Il faut un long moment pour que la flotte, étreinte d’un silence de mort seulement troublé par la clapotis de l’eau calme, retrouve un peu de vigueur.

A l’heure du bilan, le Roi Stig se retrouve avec des dizaines de navires surchargés, d’autant de bouches à nourrir dont de nombreux non-combattants, et donc le besoin impériaux du ravitaillement. Au loin, un vaisseau léger de la Garde de Nuit, au courant du rassemblement sauvageon, aura lui aussi assisté au spectacle… Cela faisait des mois que la Garde surveillait ces rassemblements et endurait des pertes très lourdes, ce faisant. Et le commandant provisoire de la Garde aura prévenu le Nord, l’Empire, et tous les autres royaumes ; les sauvageons ont passé le Mur grâce à la Flotte de Fer. Mais combien, pourquoi, sont autant de questions sans réponses que la plus importante qui soit ; quelle tribu est assez puissante pour avoir poussé à ce nouvel exode, et au massacre de patrouilleurs de la Garde ?



Le Cyvosse
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