La politique de l’autruche, c’est une politique qui court vite.

La politique de l’autruche, c’est une politique qui court vite.
AN - 9

Je regarde une nouvelle fois le bas de ma robe rose. Mère allait être furieuse. Même avec ses talents pour la couture, il serait impossible pour Kora de rattraper cela, pas alors qu’elle était tachée, en plus, de sang. Je leur avais dis qu’elle était trop longue, mais on ne m’avait pas écouté. Visenya arrivait à se mouvoir avec de telles toilettes alors on en attendait de même pour moi, puisque j’étais aussi une Princesse de Peyredragon… Où du moins c’était ce qu’espérait Mère. Pourquoi ne voulait-elle pas voir que je n’étais pas mon aînée ? Pourquoi n'acceptait-elle pas que je puisse préférer grimper aux arbres – coupable de la déchirure de cette robe et de ma blessure à la cuisse –, voler, dessiner et découvrir les moindres recoins du château plutôt que de coudre ou boire tranquillement le thé ? Je n’étais pas faite pour rester autour d’une table, à discuter de la pluie ou du beau temps. Il y avait tant de choses à voir, et à découvrir, tant de choses à apprendre, à croquer… Je soupirais. Père comprenait lui. Il comprenait et peut-être qu’encore une fois, il pourrait couvrir mes… frasques ? Cela valait la peine d’essayer. Je risquais d’être privée de sortie ces prochains jours si la Reine n’était pas de bonne humeur.

Où es-tu Père ? Je suis bien plus douée pour trouver ma fratrie que celui qui gouverne ce royaume que j’aime tant. Et j’allais devoir le faire dans la plus grandes des discrétions… Ou pas. Je n’avais parcouru de deux minuscules couloirs et un escalier que déjà se présentait devant moi Mère. Elle ne m’avait pas encore vu, mais cela ne saurait tarder. Dans la panique, j’entrais dans la première pièce qui s’offrait à moi. Kora me vit, fronça les sourcils mais se garda bien de dire la moindre chose. Flute flute flute. J’allais au-devant de gros problèmes, surtout que j’entendais que les pas s’étaient arrêtés dans le couloir et que Mère demandait qui avait claqué la porte. Je regardais tout autour de moi et en m’apercevant que je n’étais pas seule, je suppliais silencieusement la jeune peyredragonnienne de me tirer de ce mauvais pas tout en restant derrière la porte. Isla m’aiderait. Je n’avais aucun doute là-dessus. Ses fenêtres étaient ouvertes, elle pouvait prétester un coup de vent qui avait malencontreusement créé ce grand fracas, et s’en excuser. Elle allait se faire réprimander par la Reine, cela ne faisait aucun doute – après tout une jeune femme se doit d’être silencieuse et discrète en toute circonstance – mais cela resterait raisonnable. Mère l’appréciait, elle sera bien plus clémente avec elle qu’… Avec moi. Clairement.

So welcome to the fire

I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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La politique de l'autruche

Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Comme souvent, entre les murs du château Targaryen, Isla était allongée sur le ventre sur son lit, à feuilleter un livre. Là en l'occurrence, c'était un roman relatant les histoires d'aventure de Narma, jeune fer-née en soif de conquêtes sur son boutre qui parcourait les mers à la recherche de trésors. L'écriture était simple, mais Isla ne raffolait pas vraiment de ce type de romans, trop fantastiques pour elle. Elle était beaucoup plus terre à terre et préférait se noyer dans les longues pages complexes d'ouvrages détaillant les lois et retords du droit Valyrien. Un sujet plus passionnant pour elle et qui a toujours su la questionner sur les raisons qui poussaient à créer telle ou telle obligation pour le peuple ou les nobles. Elle était souvent prête à apprendre plus que de raison là dessus, et absorbait chaque ouvrage trouvé à la bibliothèque ou donné par les précepteurs. En soupirant, elle se bascula sur le dos, observant le plafond blanc et les moulures sur les côtés. Elle n'en revenait pas, parfois, de la chance qu'elle avait d'être arrivée jusqu'au château des Targaryens ! Rhaenys était merveilleuse, et les autres enfants étaient tout aussi intéressants. L'air frais provenant de la fenêtre de sa chambre chatouilla sa peau et bougea ses mèches blondes. Elle ferma les yeux, profitant du moment...

Quand tout à coup, la porte claqua. Elle sursauta, se redressant brusquement. Rhaenys venait d'arriver. Elle était plaquée contre sa porte, comme pour empêcher quelqu'un de rentrer, les yeux grand ouvert, écarquillés, l'air malicieux. Une voix lointaine s'éleva, demandant qui venait de claquer la porte. Isla se figea. Puis comprit qu'elle devait réagir pour aider son amie. Le souffle court - encore surprise par le bruit brusque et soudain - elle sauta au sol, laissant son livre encore ouvert sur le lit, et s'approcha de la porte contre laquelle elle plaqua ses deux paumes. Au cas où la Reine voulait entrer, elles pourraient peut-être l'en empêcher, à deux. Enfin, pas sûr. Et puis que faisait-elle exactement ? Reprenant son souffle et bégayant presque, elle dit, doucement puis plus fortement :

« C'est... c'est de ma faute, v... votre Majesté, il y a eu un... courant d'air, je vais fermer mes fenêtres. »

Puis le silence. Isla retint son souffle, imaginant que Rhaenys le faisait également. Ces secondes parurent durer des heures, et Isla finit par respirer tout de même, sinon elle se serait évanouie. Des bruits de pas se rapprochèrent de la chambre. Isla se raidit, prête à demander à Rhaenys de se cacher, si jamais. Ils s'arrêtèrent, laissant la jeune fille encore en apnée pendant quelques secondes supplémentaires. Puis s'éloignèrent.

Isla lâcha un énorme et long soupir, replaçant ses mains sur ses hanches, puis se tournant vers son amie :

« Pfiou, c'était moins une !! Qu'est-ce que tu fais là, Rhae ? »

Puis la détaillant, elle vit le bas de sa robe, tâché de sang. Ses yeux s'agrandirent, et elle reprit, paniquée :

« C'est du.. du sang ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé, tu vas bien ? »

(c) a m i t y

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hēnkirī:

La politique de l’autruche, c’est une politique qui court vite.
AN - 9

Je lâchais un soupir de soulagement puis un rire en regardant Isla. Ce n’était pas passé loin du tout cette fois-ci. J’avais eu la peur de ma vie mais à bien y réfléchir, on aurait pu se croire dans l’un de ses romans que l’on pouvait lire l’une avec l’autre, où l’héroïne se retrouve dans une situation difficile mais où elle finit par s’en sortir de justesse grâce à son allié de toujours. Oui, on y était vraiment. Sans la Peyredragonnienne, je m’en serai vraiment pas tirée à si bons comptes. Bon, j’avais toujours ce problème de robe à résoudre et mon père à trouver pour cela mais au moins je savais que Mère était surement partie dans les jardins vu qu’il fallait passer par ce couloir pour y aller et qu’elle aimait y aller pour lire ou pour coudre. J’allais me remettre en route mais la jeune femme me questionna sur ma cuisse. Ah, j’avais presque oublié cela. J’y jetais un vague coup d’oeil en lui répondant Oh ça? Ce n’est rien. Cela ne fait pas très mal. La preuve étant que je pouvais marcher. Après, maintenant qu’elle en avait parlé et que je m’en étais inquiétée, c’est vrai que cela me lançait quand même. Je soulevais la robe définitivement fichue et grimaçait. Bon ce n’était pas très joli joli. Ce n’était pas aussi superficiel que je l’avais pensé et j’avais quelques morceaux de bois qui s’étaient logés dans ma peau. Je soupirais Bon ok, c’est pas très beau à voir, mais je t’assure que c’est pas grand chose. Ce n’était pas la première fois que je me blessait ni la dernière fois et elle le savait mieux que quiconque. Et puis entre un arbre et un croc ou une griffe de Dragon… Il n’y avait pas photo. Et pour lui prouver que ça allait, je rejoignais rapidement la table sur laquelle se trouvait une carafe d’eau. Je relevais la robe et en versais sur ma plaie, me mordant la lèvre un court instant jusqu’à ce que la douleur ne passe. Tu vois, ça a déjà meilleure mine. Bon, j’allais devoir me débarrasser des morceaux de bois mais sinon, ça irait. Je garderai une cicatrice mais ce n’était pas bien profond. Un cataplasme et hop, le tour serait joué. Vraiment Sīmodia, ne t’en fais pas. Si c’était grave, je te le dirais. Tu sais que je ne mens pas, encore moins à ceux que j’aime. Tu auras tôt fait de t’inquiéter quand Mère verra l’état de cette robe… Je crois que cette fois ci, elle ne va pas me pardonner… Mais quelle idée elle a eu aussi de me demander de porter ça ! Elle est bien trop longue et… inconfortable ! A cause d’elle j’ai glissé sur une branche et tu connais la suite. Pestais-je avant de m’asseoir sur l’une des chaises. Je ne suis pas Visenya, la Belle, et la Gracieuse. Quand va-t-elle l’accepter? Je sais que je suis une source de déception pour elle, je le vois bien. Mais cela ne va pas aller en s’arrangeant en essayant de me changer. Ajoutais-je avant de soupirer. Je suis une si mauvaise fille que ça, à vouloir simplement faire mes propres choix? A ne pas vouloir coudre toute la sainte journée mais préférer être dehors, courir, voler, grimper… Et m’amuser le soir venu avec d’autres hédonistes? Je savais que c’était égoïste oui, mais j’étais ainsi faite. Isla était sans doute la seule à qui je pouvais vraiment me livrer ainsi et qui me répondrais en toute sincérité. Ae’ et Vis’ feront tout pour me rassurer, Dae aussi. Avec ‘Ry, on se parlait désormais à peine. Oui Is’ était la seule à dire réellement le fond de sa pensée, que cela me plaise ou non. Nous n’étions pas toujours d’accord et combien de fois nous sommes nous énervées l’une contre l’autre? Je ne le compte plus. Mais c’est ce qui faisait la richesse de notre lien et de cette amour particulier que je lui portais.

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La politique de l'autruche

Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Elle se mit à rire, la princesse Targaryen et Isla la regarda, mi-amusée, mi en colère. Elle allait leur attirer des ennuis, à force de désobéir sciemment à l'autorité ! Non pas que la retrouver dans sa chambre ne lui plaisait pas, mais tout de même. Après avoir tenté de la rassurer, la jeune femme souleva le tissu de sa robe pour laisser entrevoir sa cuisse, et la blessure qui avait taché le jupon. Isla se sentit pâlir en voyant le sang suinter, les bouts de bois éparpillés dedans et la peau rouge et boursoufflée tout autour de la plaie.

« Mais, non ce n'est pas rien ! » lâcha-t-elle en haussant un peu la voix.

Cela ne lui plaisait pas, qu'elle prenne de tels risques. Où avait-elle la tête ? Isla ne pensait même pas à son titre ou à ses responsabilités. Elle l'adorait, bien plus qu'elle ne trouvait les mots pour le lui dire, même si les actes parlaient d'eux-mêmes. Vive, elle se déroba à son regard pour tenter de désinfecter un peu la plaie avec de l'eau, tout en grimaçant. Isla croisa les bras, l'observant s'asseoir sur la chaise. Et pouffa, lorsqu'elle tenta, à nouveau, de la rassurer sur la blessure puis lui répondit, les yeux écarquillés :

« Oh vraiment ? Tu trouverais le moyen de me dire que c'est une égratignure même s'il te manquait la moitié de la jambe ! » s'exclama-t-elle, baissant le ton en jetant un œil alentours après la moitié de sa phrase.

La jeune Chyttering s'approcha, lâchant un soupir. Mais elle ne pouvait pas dissimuler son sourire pour autant. Voir Rhaenys était toujours une source de bonheur. Elle attrapa la carafe d'eau, un bol et un linge plié propre qui était sur la commode un peu plus loin. Elle s'accroupit pour se mettre à la hauteur de la blessure puis versa un peu d'eau dans le bol. Il en restait tout juste assez.

« Non, tu n'es pas mauvaise, tu as juste... du caractère. » lui confirma-t-elle en souriant.

Sans lui demander permission, mais doucement néanmoins pour ne pas la brusquer, elle remonta doucement le jupon souillé de sa robe jusqu'en haut de sa cuisse, presque jusqu'à l'aine, pour pouvoir accéder à la blessure. Elle trempa le tissu dans l'eau, observant par la même occasion le reste de sa peau satinée, bien intacte.

« Tu n'es pas Visenya, et c'est tant mieux. C'est pour cela qu'on t'aime, moi, Aegon, Orys... Et je ne crois pas que ta mère souhaite te changer, simplement t'assagir un peu, peut-être... Et quand on voit dans quelles situations tu te mets, est-ce vraiment une si mauvaise idée ? » la taquina-t-elle.

Isla savait les questionnements qui la taraudaient, sur son identité et son tempérament, sur les limites qu'elle pouvait tester, ou parfois dépasser. Son courage, ou témérité suivant à qui l'on demandait, était une chose qui impressionnait beaucoup la jeune Chyttering.

« Ne t'excuse pas d'être qui tu es, Rhae. C'est le monde qui doit changer pour t'accepter, pas l'inverse. Quiconque te dit le contraire est un idiot et aura affaire à moi. »

Et elle ferait quoi à part.. l'assommer avec un livre ? Des deux femmes, ce n'était pas elle, le sang du dragon, mais bien cette princesse qui faisait chavirer son cœur. Avec un sourire, elle plongea à nouveau le tissu dans l'eau, qui commença à se teinter de rouge. Elle le posa, puis approcha son visage de la blessure. Avec délicatesse, elle attrapa du bout des doigts un bout de bois planté, et l'extirpa. Elle la sentit se raidir, et de son autre main, positionnée derrière son mollet, lui prodigua quelques caresses réconfortantes. Avec un petit air mutin, elle releva les yeux vers elle et lui glissa sur le ton de la confidence :

« Tu sais, si tu voulais que je te déshabille, tu n'avais pas besoin de te planter des bouts de bois dans la cuisse, il suffisait de demander. »

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[quote="Rhaenys Braenaryon"]

La politique de l’autruche, c’est une politique qui court vite.
AN - 9

Je vois bien qu’Isla n’est pas de mon avis, avant même qu’elle n’ouvre la bouche. Ce n’est vraiment pas grand chose mais elle pâlit malgré tout. Elle n’est pas habituée à la vue du sang, je le sais. Je n’avais pas prévu de lui montrer avant de me faire soigner pour ne pas l’inquiéter. Elle hausse la voix et je secoue la tête. Mais si, si je te le dis ! Ce n’est vraiment pas grand chose, j’ai connu pire ! Elle devrait se rassurer, vraiment . Je ne minimisais pas la situation. Et, en le soignant correctement cela ne s’infectera pas. Ce n’était pas handicapant, et je pouvais encore marcher. Donc cela allait vraiment. Je laisse de l’eau couler dessus pour lui prouver avant de m’asseoir sur une chaise. La chose la plus embêtante était les morceaux de bois. Je demanderai à l’un des mestres de m’aider à les enlever pour être sûre qu’il n’en reste plus. Là, j’allais avoir un peu mal mais ça irait. Je lève les yeux au ciel quand elle continue sur sa lancée… Non ce n’est pas une égratignure mais ce n’était pas non plus une énorme plaie. Je ne vais pas en mourir Sīmodia lui répondis-je quand même. Et ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort non? Elle s’approche alors que je lui parle de ma mère. Elle récupère à son tour la carafe d’eau, un chiffon, sans aucun doute pour venir me soigner. Elle n’est pas obligée de le faire mais je ne l’arrête pas pour autant. Elle n’en ferait qu’à sa tête et si cela pouvait l’aider à se rassurer… Elle me sourit et je me fais la réflexion, une nouvelle fois, qu’elle est vraiment belle quand elle le fait. Tout son visage s’illumine et je me sens privilégiée qu’elle me les offre la majorité du temps. Si elle n’était pas aussi souvent dans notre sillage ou le nez dans ses livres, elle serait courtisée par plus d’un noble, je n'en doutais pas un seul instant. Quelque part, elle était notre trésor. Je sors de mes pensées quand elle me réponds. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’elle dit, alors je secoue la tête et soupire de nouveau. Pourquoi ce serait au monde de changer pour une seule personne? Il doit changer pour le bien du plus grand nombre. Je ne suis pas égoïste au point de vouloir construire un royaume dans lequel je me sentirais bien, alors que, soyons honnête, peu s’y retrouverait. Je suis… différente. Je le sais, je le vois bien. C’était parfois une force, je ne le niais pas mais…Mère déteste ça. Elle voulait autre chose pour moi. Père m’a élevé, Ae’ et Vis’ m’ont aussi façonné. Pourquoi alors suis-je si… Particulière alors que eux, ne le sont pas? Père est un bon souverain, juste, respecté et craint. Ae’ le sera également. Vis’ est brillante, belle et elle fera une reine, une épouse et une mère parfaite. Moi… Moi je suis la princesse imparfaite et bizarre. Je ne préférais pas parler d’Orys. C’était un sujet sensible et je lui en voulais ces derniers temps. Et je savais qu’Isla et lui avait eu une relation particulière. Lui parler de mes états d’âme le concernant avec elle… Je ne voulais pas remuer non plus le couteau dans la plaie pour elle non plus. Quelles situations Sīmodia? Et, de toute façon, quoi que je fasse, je ne serai jamais à la hauteur. Elle le savait tout aussi bien que moi. Je savais que ma mère m’aimait tout comme je savais que je serais toujours une source de déception pour elle. Je m’étais faite une raison.

Je grimace quand elle commence à enlever les morceaux de bois. Ca fait mal quand elle y touche, mais ils étaient mieux à l’extérieur qu’à l’intérieur. Je regarde le plafond pour ne pas anticiper la douleur et la laisse faire docilement. Elle s’arrête et je tourne mon regard vers elle et ce sourire qui annonce qu’elle s’apprête à plaisanter. Je pouffe à ses mots, et attrape son menton dans l’une de mes mains. Je me penche vers elle et lui réponds Améthyste dans Jade Néphrite Si TU voulais le faire, tu n'étais pas obligée de trouver l’excuse de me soigner. Je déposais un léger baiser sur ses lèvres, avant de me remettre droite pour la laisser finir, sourire ornant mes lèvres. Je ne sais pas comment tu fais pour arriver à porter ce genre de robe. Elles te vont bien, c’est indéniable… Mais elles sont si peu pratiques… Quand je repense au temps que Kora a mis pour me la faire enfiler… S’infliger cela tous les matins et tous les soirs… Elles sont sans aucun doute moins jolies mais mes toilettes sont bien moins embêtantes que les vôtres. J’envie votre grâce, mais absolument pas cette… Torture. Je préférais les tissus fluides, sans jupon, sans corset non plus. Ma poitrine n’était pas mise en avant mais vu le peu que j’avais, ce n’était pas nécessaire qu’elle soit autant soutenue que devait être celle de mon aînée par exemple. Il fut un temps, je l’avais envié pour la taille de ses seins, mais ce n’était plus le cas. Lorsque je voyais combien cela pouvait être contraignant et gênant, j’étais contente de ce que j’avais. Et mes amants et amantes aussi. J’étais en paix avec mon corps, tout aussi imparfait puisse-t-il être. Il n’en restait pas moins beau à sa manière. J'ai surpris il y a trois nuits Orys avec Evaenys la servante de Visenya... lui dis-je, toujours en regardant le plafond, le ton légèrement colérique. Je ne sais pas à quoi il joue. S'il ne voulait plus que je vienne le rejoindre, il aurait pu me le dire directement plutôt que de faire ça... Quand il y avait de l'orage, j'allais toujours le trouver. Je n'aimais pas lorsque le ciel grondait autant et je trouvais toujours refuge dans ses bras. C'était notre truc à nous, le seul qui nous restait de notre enfance. Je secouais la tête. Cela m'avait blessé bien évidemment. Je savais qu'il couchait avec des femmes oui. Je savais aussi qu'à ces yeux je n'étais que sa sœur là où moi, je le voyais comme un homme. Je l'acceptais depuis bien longtemps. Je n'avais rien dit non plus quand il s'était mis à fréquenter Isla. J'avais pris sur moi et j'avais été contente pour eux. Résultat des courses, j'avais erré dans le château jusqu'à aller réveiller Visenya qui m'avait laissé rester avec elle. Mais ce n'était pas pareil.

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La politique de l'autruche

Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

Isla soupira, lorsqu'elle lui affirma qu'elle ne mourrait pas de sa blessure. Bon d'accord - même si l'infection pouvait tuer à peu près n'importe qui, sang du dragon ou pas -, mais cela ne voulait pas dire qu'il fallait pour autant minimiser. D'aussi loin qu'Isla se souvienne, Rhaenys avait toujours été prompte à se blesser, lors de ses nombreuses escapades plus ou moins autorisées. Il n'était pas rare qu'elle s'échappe, se dérobant à la vigilance des précepteurs pour aller escalader tel endroit, ou se cacher à tel autre. C'était en partie ce qui lui plaisait tant chez elle : son impulsivité, mélangée à une forte ténacité... et un certain mépris pour les règlements. Lorsque sa princesse reprit la parole, tandis qu'elle nettoyait sa cuisse avec soin, Isla releva les yeux vers elle.

« Tu ne me croiras sans doute pas, mais je vais te le dire quand même : personne ne veut que tu sois parfaite, Rhae. Tu es très bien comme tu es, et ça me désole que tu ne te voies pas comme moi je te vois. Je choisirais Rhaenys à Visenya tous les jours, encore et encore. Je le fais déjà. »

L'air pensif, elle plongea à nouveau le bout de tissu dans l'eau puis l'essora.

« Tu forgeras ta propre destinée, j'en suis certaine. »

Et elle serait là pour voir cela. Isla se mit à rire, lorsque Rhaenys l'interrogea sur les situations qu'elle avait mentionnées. La Chyttering leva les bras pour montrer l'environnement autour d'elles, et ce qu'elles étaient en train de faire.

« Ces situations dans lesquelles tu arrives toujours à te fourrer ! Je comprends ton besoin de liberté, je le vois dans tes yeux. Mais essaye de passer un peu plus de temps avec moi pour que je te raconte tout ce qu'il y a à savoir sur le droit Valyrien. » pouffa-t-elle, imaginant sans peine Rhaenys lever les yeux au ciel, sans pour autant la regarder.

Isla sentit son cœur s'accélérer, lorsque la Targaryen se pencha vers elle et lui vola un baiser qui l'électrisa. Elle sourit distraitement, absorbée par la couleur si pure de ses deux yeux magnifiques. L'insulaire secoua la tête, reprenant le nettoyage de la plaie avec minutie.

« Oh, je n'ai pas besoin de trouver une quelconque excuse pour ça, on sait toutes les deux que tu ne peux pas me résister. » la taquina-t-elle encore une fois, avec un grand sourire.

Cela lui plaisait, cette proximité qu'elles partageaient. Comme si rien d'autre ne comptait, finalement, à part elles deux et cette bulle d'intimité qu'elles s'étaient créée. Une bulle hors du temps, hors du reste. Juste elle et son regard de feu. Et Isla, qui souriait comme une idiote dès qu'elle était là, totalement sous son charme. Le nettoyage de la plaie était presque terminé lorsque Rhaenys reprit la parole à nouveau, évoquant la torture provoquée par les robes des femmes de Peyredragon. Le compliment ne passa pas inaperçu pour la Chyttering.

« C'est le seul moyen que l'on a trouvé, nous autres pauvres femmes, pour essayer de t'arriver à la cheville. » lui répondit-elle, l'air faussement dramatique, accentuant volontairement le trait d'humour. Elle soupira, sentant le corset serrant le haut de sa robe la comprimer un peu, comme il le faisait à chaque respiration. « Ce qui compte ce n'est pas la robe, c'est ce qu'il y a dessous... »

Elle était parfaite, en tous points. Elle parlait de beauté, et de grâce.. Mais elle avait tout cela, comment ne pouvait-elle pas le voir ? Et elle était tellement plus. Chaque fois qu'elles partageaient leur couche, Isla la redécouvrait, encore et encore. Et elle ne s'en lassait jamais. Une ombre sembla passer sur le visage de la princesse lorsqu'elle évoqua son frère. Isla fronça les sourcils, lâchant un soupir en rangeant le bol et le chiffon humide. Ils avaient eu une histoire qui s'était terminée pour laisser le champ libre à Rhaenys...

« Tu parles bien du Orys que je connais ? Je ne crois pas qu'il fasse ça pour te blesser, je ne crois même pas qu'il en ait vraiment conscience. Ca n'excuse rien !... » compléta-t-elle pour aller dans son sens, jetant de l'eau sur le feu avant qu'il n'explose « ... mais juste, ne sois pas trop dure avec lui, d'accord ? »

De toute façon, et cela ne lui plairait sans doute pas, mais il pouvait bien faire ce qu'il voulait. N'était-ce pas la base de leurs arrangements mutuels ? La liberté, la sensualité, le partage. S'il voulait d'autres femmes, il pouvait aller les chercher. Même si aucune ne pourrait rivaliser avec Rhaenys, Isla l'avait bien compris. Elle s'assit sur les talons à ses côtés, balayant quelques-unes de ses mèches de cheveux pour les replacer derrière ses oreilles.

« La plaie est nettoyée comme j'ai pu. »

Puis elle prit sa tête entre ses mains et l'embrassa, un baiser plus long que le sien, plus appuyé. Elle plongea ensuite son regard dans ses yeux :

« Est-ce qu'on profite de ce temps toutes les deux ou est-ce que tu veux parler d'Orys ? »

Pour Isla, la réponse était claire.

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AN - 9

Je lève les yeux au ciel quand Isla me dit que l’on attend pas de moi que je sois parfaite. Elle se trompe. C’est ce que désir ma mère. Si Isla me choisirait, ce ne serait pas son cas. Si elle devait sacrifier une fille, elle choisirait de garder mon aînée sans même devoir y réfléchir. Ce serait une évidence pour elle et c’était surtout cela qui me blesser. Je n’en voulais pas à Visenya et je n’étais pas jalouse d’elle. Je l’admirais et l’aimais trop pour cela. Mais cela n’empêchait pas que j’avais terriblement conscience de la réalité : je ne lui arrivais pas à la cheville. Je n’ambitionnais pas, de toute façon, d’un jour régner ou devenir Reine. Ce rôle lui reviendra et lui ira parfaitement bien. Je les aiderai toujours, Ae’ et elle, toujours. Ils n’avaient pas besoin de plus, et cette place me plaisait. . Mère m’imaginait sans doute marié à un Prince d’un autre royaume de Westeros mais cela n’arrivera jamais. Ni mon père ni mon frère ne me vendra à un homme, de cela j’en étais certaine. Ma place était et restera à Peyredragon. J’aimais mon île, mon chateau, mon peuple. Je n’avais pas besoin de plus. Tu mise sur le mauvais dragon, mais je ne m’en plaindrais jamais. lui répondis-je concernant ce choix qu’elle faisait. Pour le reste, je ne dis rien. Je n’étais pas aussi certaine qu’elle qu’une destinée qui m’était propre m’attendait. Elle était liée à celle de mes aînés de la même manière que la sienne à elle était liée à la mienne. Daena et Isla seraient à jamais avec moi, non pas dans mon ombre mais à mes côtés et j’avais toujours espoir qu’un jour, elles pourront s’entendre. Elles étaient différentes oui, sur bien des points, et je les aimais d’une manière complètement distincte mais elles n’en restaient pas moins complémentaires. Elles étaient mes confidentes, celles qui me comprenaient le mieux sans que je n’ai vraiment à dire à voix haute mes pensées. Je ne pus cacher ma grimace quand elle parla de passer du temps à écouter ce qu’elle avait à me dire sur le droit valyrien. Ne parle pas de punition s’il te plait… J’adore le son qui sort de ta bouche et passer du temps avec toi, mais t’écouter me conter des textes de loi… très peu pour moi. J’aimais lire. j’aimais m’instruire oui. Mais mon amour pour les vieux livres poussiéreux s’arrêtait dès qu’il était question de comprendre des textes écrits par des hommes qui aimaient en faire des tonnes. Lorsqu’Isla m’e parlait, je comprenais… Quand je lisais leurs mots… J’avais l’impression d’être la princesse la plus stupide du monde. Or, je n’avais pas à rougir de mes connaissances et mes compétences et je détestais me sentir bête.

Je ris franchement quand elle affirme que je ne peux pas lui résister. J’en oubliais qu’elle venait de me faire un mal de chien à enlever tous ses morceaux de bois de ma peau. Je la regardais d’un air plus que taquin et complice tout en la détrompant. Tu veux parier? Je relèverai le défi et elle perdrait. Je suis Dragon et déterminée. J’avais plus d’un atout dans ma manche et elle le savait parfaitement. Si elle voulait jouer à ce jeu là, elle allait se brûler et ni elle ni moi n’en avions réellement envie. Me passer de ses caresses et ses baisers… Ce serait frustrant à plus d’un titre mais je le ferai. J’aimais gagner, comme tous les Targaryens. Je pouffe au ton qu’elle emploie. Elle aurait fait une très bonne comédienne… Dans une autre vie. Mais parfois la robe nous trompe sur le dessous… Tu te rappelles de la fille du marchand essossien qui s’est présentée il y a trois jours au château? J’ai entendu plusieurs palfreniers pester parce qu’elle n'était pas voluptueuse mais, je cite, une vraie planche à pain. c’était fou tout ce que l’on pouvait entendre lorsqu’on était perché tout en haut d’un arbre ou que l’on parcourait discrètement les couloirs du chateau. On apprenait beaucoup de choses y compris ce que j’allais dire à Isla. Elle est amoureuse de lui… Comme beaucoup de femmes dans ce château. Je ne leur jette pas la pierre, je serai bien mal placée pour le faire. Mais il est… Différent quand il est avec elles. Tu verrais les sourires qu’il peut leur faire, la manière dont il peut les regarder. Avec moi… c’est différent. Je ne sais pas pourquoi il m’en veut, pourquoi il a autant changé avec moi. Je soupire et secoue la tête. Crois moi sur parole quand je te dis qu’il l’a fait exprès. Il savait que j’allais venir. Même si elle était venue d’elle même, elle ne s’est pas retrouvée à plat ventre sur son lit et lui à la trousser sur le bord de sa couche toute seule… Je me fiche bien des frasques qui sont les siennes… Mais je suis parfois lasse qu’il me traite comme quelqu’un qu’il veut fuir. J’aimais Orys et je pouvais supporter et accepter de nombreuses choses. Je ne lui en voulais pas de ne pas m’aimer comme je l’aimais. Je lui en voulais de me faire sentir… De trop dans sa vie. Je n’ai pas le temps de la remercier pour ses soins ni même qu’elle me réponde que ses mains m'attrapent pour attirer mes lèvres contre les siennes. Je souris tout en répondant à son baiser. Je ris à sa question Tu vois, tu as perdu…. lui dis-je sans me défaire de mon sourire. Je me redresse en l’attirant contre moi. J’écarte mes jambes pour qu’elle puisse se glisser entre et viens dessiner le contour de son visage. Tu as conscience que tu devras te contenter de quelques caresses et baisers… lui chuchotais-je tout en posant ma bouche dans son cou pour venir la mordiller Je serai bien incapable de réajuster ta toilette ou tes cheveux douce Sīmodia. Je n’ai pas ton talent pour cela. Isla m’aidait souvent à m'habiller et me coiffer, mais je ne le faisais jamais. Je restais une princesse et ce n’étais pas quelque chose que j’avais appris à faire… Ni ne voulais apprendre à faire d’ailleurs. La déshabiller, la décoiffer oui, mais non l’inverse. Et, nous étions en pleine journée. Nous ne pouvions pas nous permettre de ne pas faire preuve de discrétion. Mes mains se promenaient sur chaque partie de sa peau exposée. Alors je te retourne ta question… Veux-tu que nous profitions de notre temps à deux ou veux-tu que l’on discute et que l’on reporte cela à… hmm.. Ce soir? A moins que tu aies d’autres projets? Ce que j’accepterai même si cela serait assez… Frustrant. Isla était libre d’aller et venir auprès de qui elle voulait. Je n’étais pas jalouse ni possessive. Elle ne m’appartenait pas, tout comme je ne lui appartenait pas.

So welcome to the fire

I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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La politique de l'autruche

Rhaenys Braenaryon & Isla Chelsted

C'était une sorte de défi silencieux, de jeu pas réellement établi entre elles deux, qui se jaugeaient, se taquinaient, se cherchaient gentiment. Qu'elles soient ensemble ou non, la Targaryen n'était jamais loin dans ses pensées, pour ne pas dire qu'elle l'était constamment. Un fanal ardent, positionné fièrement sur le devant de la scène, forçant le respect et l'admiration par ses actes, ou ses paroles. C'était ainsi que la Chyttering la voyait, sa Princesse, pour qui elle aurait tant donné. Cela lui brisait le coeur en fait, qu'elle ne se voie pas de la façon dont elle la voyait : fière, forte, magnifique. Elle ne trouvait à redire que sur ses défauts, comme si les autres n'en avaient pas, ce qui était ridicule : Orys était colérique, et il y avait sans doute quelques prétentieux dans le tas de l'entourage de la jeune femme également. Chacun avait des défauts et personne n'était parfait. Le fait que Rhaenys ne s'aimait pas telle qu'elle était, alors que c'était précisément ce qu'Isla adorait était difficile à avaler. Donc elle s'était mise en tête d'être le parfait opposé de tout ce qu'elle pensait ou disait sur elle. Parfaite ou pas, cela importait peu à la jeune fille qui refusait de voir ce qui faisait la singularité de Rhaenys s'effacer au profit d'un masque plus lisse, plus souple, ... plus ennuyant, en fait.

Le rappel à leur différence fondamentale sur les lois et édits de justice valyriens était une manière de détourner la conversation sur des sujets plus légers. Isla ne s'offusqua pas de la réponse qui lui fut faite, elle s'y attendait complètement. La jeune princesse ne voyait pas ce qui fascinait la Chyttering dans ces vieux parchemins, même si elles partageaient l'amour des livres, d'une certaine façon. Après tout, c'était ainsi que leur relation avait commencé, en se racontant des histoires, en prenant le temps, sous les couvertures et à la lumière d'une bougie en pleine nuit, d'imaginer des vies différentes, de rire de tout, et de rien, et de se rapprocher. Des moments qu'elles avaient partagé et qui n'étaient qu'à elle. Isla les gardait bien protégés dans son cœur, les emmenant avec elle pour toute destination où Rhaenys ne l'accompagnait pas. Parfois, il suffisait d'un regard accroché pour qu'elles se comprennent, sans autre fioriture tels que des mots, qui pouvaient être aussi beaux qu'encombrants.

Elle choisit de la taquiner, encore, rigolant en voyant les expressions faciales de la Targaryen qui montraient ce qu'elle pensait réellement de tout ce qui avait attrait à la loi.

« Allons, allons, je t'apprendrai. Je suis sûre que les détails d'implémentation de la Neuvième Loi sur la propriété t'ont toujours intéressée mais tu ne savais pas comment me demander. »

Le défi physique cette fois-ci, lancé par Isla sans vraiment y réfléchir, lui revint en pleine poire lorsqu'il fut accepté par Rhaenys. Bien entendu, elle avait raison. Isla perdrait, une fois, deux fois.. Mille fois. Elle ne cherchait pas vraiment à gagner de toute façon, mais le prétendre était amusant. Plus exactement, s'il lui fallait perdre pour partager du temps avec elle, alors le choix était vite fait. Si elle voulait être victorieuse, Isla lui laissait cette place sans hésiter. Déjà parce que cela lui allait beaucoup mieux qu'à elle. Et ensuite, peut-être que perdre lui conférerait des avantages insoupçonnés... Dans tous les cas, elles gagnaient toutes les deux à ce petit jeu qui était le leur.

La jolie princesse se confia plus avant sur les raisons de son ressentiment envers Orys, qu'elle avait surpris avec une femme plus tôt. Isla l'écouta avec attention, souriant à l'évocation de la scène qui était dépeint par la jeune femme, imaginant très clairement la scène. Et elle comprenait aussi les sentiments de Rhaenys, blessée. Isla elle-même avait partagé des moments amoureux avec lui, et ses sentiments étaient encore très incertains, même si forts. Pour autant, ce n'était pas tant de la jalousie qu'elle ressentait avec ce récit, mais plutôt de la colère envers lui, pour la peine qu'il faisait à Rhaenys. Peut-être qu'elle devrait lui en toucher quelques mots. Il était assez grand pour faire ce qu'il voulait, mais ce n'était pas une raison pour ignorer et blesser la Targaryen. Tout ceci étaient des raisons suffisantes pour Isla de prendre le parti de la Targaryen. Comme souvent.

« Je suis désolée qu'il te fasse souffrir, Rhae. Tu ne mérites clairement pas ça. Les garçons peuvent être stupides, parfois. »

Souvent. C'était pour cela, finalement, qu'elles n'étaient pas si mal loties, toutes les deux. Juste toutes les deux. Une pensée plus frivole lui traversa l'esprit, et elle lui offrit un sourire complice :

« Tu aurais pu immortaliser ce moment en le couchant sur le papier. Ton talent d'artiste aurait sans doute pu rendre justice à ses fesses rebondies. » gloussa-t-elle, ne retenant pas un rire qui se voulait innocent mais qui ne l'était clairement pas.

Il était connu que Rhaenys aimait dessiner, et c'était également ce qui les avait rapproché, pendant un moment. Lorsqu'elle prenait le crayon, les lignes noires s'animaient et venaient danser sous les prunelles d'Isla. Parfois des dessins de lieux, de scènes, et parfois plus coquins, des supports dont elles se servaient pour rire et imaginer. Un talent pour lequel la jeune Isla n'avait malheureusement aucune prédilection, peinant à réaliser quelques gribouillages sur une feuille. La jeune Peredragonienne se glissa contre son amie, ce simple mouvement réveillant en elle quelques désirs qui n'avaient rien d'innocents. Ses lèvres dans son cou la firent soupirer d'aise et elle l'embrassa à nouveau, prenant possession de ses lèvres si douces desquelles elle était tenue éloignée trop souvent. Elle chassa quelques mèches de cheveux de son visage aux formes parfaites, plongeant dans son regard améthyste qui l'amenait dans de si confortables abysses.

« Ca me va de continuer à t'habiller... Ca veut dire que je te vois déshabillée, aussi... »

Ses mains sur sa peau y laissaient une douce caresse, déclenchant quelques frissons. Elle voulait croire que ces moments seraient éternels. Précieux, gravés à jamais en elles.

« Je confesse ne pas vraiment avoir envie de discuter... »

Elle se pencha à son tour, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres, caressant son visage, puis couvrant sa joue de baisers sonores en riant avec douceur, descendant jusqu'à l'arrête de sa mâchoire, puis dans son cou, sur sa clavicule, sur son épaule - une fois baissé un pan de sa robe pour la dégager... Tant de zones qu'elle connaissait déjà, pourtant prête à les découvrir à nouveau, dans toute leur splendeur. Sa peau à l'odeur agréable, presque sucrée, la poussait à renouveler ses baisers et ses caresses toujours plus bas, maintenant à la naissance de sa poitrine.

« Pourquoi choisir ? Maintenant et ce soir. Je dois vérifier que tu n'es pas blessée ailleurs qu'à la cuisse, tu comprends ? »

Le ton un peu plus déterminé, laissant peu de choix si ce n'était celui d'accepter. Bien entendu, Isla ne la forcerait jamais à rien. Elle était si belle, et elles étaient seules dans cette chambre désespérément silencieuse après son arrivée sur les chapeaux de roue. Il en fallait beaucoup moins que cela pour lui donner envie d'elle.

Un peu d'animation ne ferait de mal à personne.

Embrassant son sternum, elle laissa ses mains descendre jusqu'à la cuisse blessée, allégeant la caresse en arrivant autour de la plaie pour ne pas lui faire mal puis lui avoua, soufflant dans son cou :

« Si je le pouvais, je t'arracherais cette douleur pour que tu n'aies plus à la supporter. »

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

La politique de l’autruche, c’est une politique qui court vite.
AN - 9

Je fais semblant de vomir quand elle m'indiqua vouloir m'apprendre une loi obscure sans doute tirée d'un livre oublié de tous, sauf d'elle. Je me savais érudit et je n'avais pas à rougir de ma culture mais concernant les lois, la Peyredragonnienne me battait à plaque couture. J'avais une véritable passion pour le dessin… elle c'était éplucher les textes qui régissaient les royaumes. Chacune son truc. Je ne la jugeais pas et ne pensais pas sa passion moins bonne que la mienne. Elles étaient différentes, tout comme nous l'étions l'une et l'autre. Différentes mais complémentaires. Je soupirais concernant la situation que je lui decrivais. Orys était le maux de bien les tourments, que je ne veuille ou non. ne dit-on pas que ce qui nous tue pas nous rend plus fort? À ce stade là, je vais tous vous égaler je crois. je l'admettais sans hésiter : j'étais du genre téméraire et manquais parfois de rejoindre nos dieux. J'étais une dragonniere, mais aussi dragon. J'étais libre, ne supportais pas de chaîne et en faisais beaucoup à ma tête. N'étais je pas arrivée là à cause de l'une de mes frasques ? A cette allure, d'ici quelques années, je serai là femme la plus forte de Westeros. Je ne recherchais pas le danger mais disons qu'il venait bien souvent de lui même jusqu'à moi. Je ris à sa proposition et en rajoutais même une couche je pourrais mettre le glisser sous la porte de cette Evaenys et lui faire du chantage si j'étais vile c'était tentant mais non ou alors je pourrais te le donner pour te rappeler des souvenirs et te réchauffer les nuits où tu te sentirais seule Je savais très bien qu'elle avait eu une relation avec lui. Elle ne le l'avait jamais caché et je l'avais accepté. J'avais pris sur moi, caché cette souffrance que je ressentais pour être heureuse pour elle et lui. J'aimais assez Isla et Orys pour cela.

Elle voulait jouer alors même qu'elle savait qu'elle serait perdante ? Soit. Ce n'était pas moi qui m'en plaindrait, bien au contraire. C'est elle qui devra ensuite en payer les conséquences comme je lui avais indiqué. Que je sois débraillée en soit, cela ne changerait pas franchement du quotidien. Elle… elle ce sera différent et elle allait devoir rester consigner dans sa chambre car ce n'était pas moi qui pourrait l'aider à se "défroisser". Je savais faire bien des choses mais habiller et coiffer n'en faisaient pas partie. Mon truc c'était plutôt le contraire. Jouer, enivrer, faire languir, dévêtir, défaire ça oui. Et j'allais m'en donner à coeur joie. J'aimais la sentir frissonner sous mes lèvres et les doigts. J'aimais voir son corps s'embraser par mon fait. Je le connaissais très bien mais je ne m'en laissais pas. Il possédait bien des atouts que j'aurais pu jalouser s'il ne lui appartenait pas, si je ne pouvais pas en profiter. Ses courbes, la douceur de sa peau faisaient tourner la tête à plus d'un et d'une et je ne faisais pas exception à cela. Je ris une première fois contre sa peau quand elle m'annonce que m'habiller signifie me voir dévêtue et une seconde fois quand elle me confesse ne pas vraiment vouloir discuter. Je prends en guise de réponse sa peau entre les lèvres pour venir la mordiller puis la laisse s'échapper pour goûter à sa bouche qu'elle dépose sur la mienne. Je ferme un instant les yeux quand elle la promène sur le reste de mon visage, souriant à ces baisers légèrement bruyants dont elle me gratifie. Sa main s'égare pour venir faire doucement glisser ma robe sur mon bras, retenue au niveau de mes coudes qui étaient pliés. La mienne vient de poser sur ses cheveux, invitation non pas à s'arrêter mais au contraire à continuer. Je lui fais finalement relever le regard vers le mien pour lui répondre je te savais gourmande mais pas prétentieuse… crois tu vraiment pouvoir tenir la cadence ? N'oublies pas que je suis intransigeante chère amie intransigeante, et insatiable par moment également. Si j'avais plusieurs amants et amantes, ce n'était pas anodin et elle le savais très bien. Non pas que je doutais de ses talents, je les connaissais bien. Mais je me connaissais et j'aimais la diversité des actes de luxure. vraiment ? Ta bonté d'âme et dévotion te perdra… m'amusais je tout en la laissant me caresser doucement la cuisse. Je secouais la tête et la forçais à se relever face à moi et je ne te la donnerai pour rien au monde. Ce n'est rien, je t'assure. Cesse donc de t'en préoccuper… je me penchais à son oreille et lui ajoutais Déshabilles toi… c'est un ordre de ta princesse… Laisse moi donc profiter de ta beauté sous la lumière du jour, la graver dans mon esprit pour mieux que croquer aussi… Fais moi donc oublier cette horrible douleur qui me consume dis-je en guise de taquinerie juste après avoir été plus que sérieuse.

So welcome to the fire

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Rhaenys Targaryen & Isla Chyttering

Ces moments d'insouciance, Isla avait appris à les chérir. Qu'ils soient à son initiative ou à celle de la Princesse, ils étaient toujours parfaits. La jeune femme n'en revenait pas, de cette chance qu'elle avait. Etre envoyée au château Targaryen alors qu'elle n'était qu'une enfant, elle avait grandi aux côtés de Rhaenys, et les autres. Mais la jeune dragonne aux yeux améthystes était celle qui toujours lui avait fait le plus d'effet. Il lui semblait qu'elles étaient parfaitement accordables, comme deux pièces qui s'emboitaient parfaitement. Isla savait garder la tête froide, là où Rhaenys faisait toujours les quatre cent coups. Isla adorait se plonger dans la lecture, tandis que Rhaenys adorait dessiner. La Targaryen bouillonnait d'un feu insatiable tandis qu'Isla, elle, savait tantôt l'attiser, tantôt le calmer. Au delà de leur amitié naissante et de leur complicité qui n'avait cessé de se développer, Rhaenys avait initié Isla, par le biais d'Aegon, aux multiples sensualités qui pouvaient exister entre les murs du château. Et quelle découverte cela avait été. Un plaisir pour tous les sens : le toucher de la peau, le goût des baisers, le bruit des souffles entremêlés, la vue de ces corps nus, l'odeur de la transpiration frémissante.

Pour autant, Isla avait toujours gardé une place particulière pour Rhaenys, dans ce tourbillons d'amants et d'amantes. Elle avait été là, avant tous, et demeurerait sans doute, après. Isla y croyait dur comme fer. Que rien ne pourrait jamais les séparer. Cela ne pouvait être que cela, l'explication du pourquoi elle se sentait comme chez elle, à ses côtés. Elle se mit à rire à son tour, à la question sous-jacente de Rhaenys. Langoureusement, elle observa Rhaenys, sentant son cœur s'emballer à la perspective qui les attendait :

« Nous verrons bien. J'ai sans doute encore des progrès à faire pour te suivre, ma princesse. Mais qui ne tente rien n'a rien. »

Isla arrêta ses caresses quand la dragonne la poussa à se redresser pour être un peu plus sérieuse. Avant de replaisanter à nouveau, promettant une séance de contemplation nudiste... et plus si affinités. Isla lui sourit, s'emparant de ses lèvres à nouveau en se plaçant au dessus d'elle. Puis elle quitta le lit, le souffle rendu court par ce baiser plein de promesses, pour aller virevolter jusqu'à la porte. Elle en verrouilla le loquet, avant de se retourner vers Rhaenys, une lueur malicieuse dans le regard. A moitié dévêtue, les tissus de sa robe tachée reposaient négligemment sur son ventre, ses cuisses, dessinant les courbes voluptueuses qu'Isla aimait tant. Quelques rayons de soleil qui filtraient à travers les fenêtres venaient lécher quelques parcelles de sa peau dénudée, rendant la Chyttering jalouse de l'exclusivité qu'ils avaient. Elle était belle, incroyablement belle. Elle dégageait une assurance séduisante pour son jeune âge, une certitude presque guerrière, une posture si désirable qu'elle déclencha des frissons le long de sa colonne vertébrale.

Quelle chance elle avait, de pouvoir ne serait-ce que la côtoyer. Alors lui parler. Et la toucher...

Son cœur rata un battement, et elle entrouvrit les lèvres pour ne pas oublier de respirer.

« A vos ordres... princesse. »

Lentement, elle fit glisser ses doigts jusqu'aux quelques boutons dans le haut de sa nuque qui maintenaient sa robe pourpre fermée, sans quitter le regard de la jeune femme aux cheveux argentés. Une fois défaits, elle passa ses mains sous le tissu, glissant le long de son omoplate pour inciter le tissu à tomber, mais le retint pour ne pas tout dévoiler directement. Elle fit pareil avec la seconde épaule, le cœur battant, la gorge sèche, ne désirant qu'une seule chose : prendre possession de ses lèvres pour ne plus jamais avoir à les quitter. Elle s'approcha de quelques pas, les yeux mi-clos, soufflant à Rhaenys dans l'intimité de ces murs :

« Est-ce que ce que vous voyez est à votre goût ? »

Isla connaissait la réponse. Elle s'approcha à nouveau, se tordant légèrement pour enlever ses bras des longues manches de la robe, la maintenant d'une main collée au niveau de sa poitrine.

« Nous voilà à égalité. » lui sourit-elle, tendrement, observant par la même occasion la façon qu'avait sa peau de briller au soleil, ou ses os de créer du relief sur le corps nu qui lui était offert. Lorsque la robe tomba au sol une fois qu'elle eut relâché sa prise, elle se sentit frissonner. Pas de froid, mais d'un désir vif qui lui comprimait les entrailles. Isla revint à côté de Rhaenys près du lit, se pencha et l'embrassa avec appui. Puis se redressa, lui donnant un sourire complice.

« A ton tour. »

Et elle eut la force de détourner le regard, juste une seconde, pour se relever complètement, faire quelques pas et attraper sur une petite commode qui menait à la salle de bains une petite boite ronde. Une crème de massage. Elle revint vers sa princesse.

« J'ai acheté ce baume, l'autre jour au marché. Les vertus sont nombreuses, mais la principale est la détente. Je me disais que je pourrais l'essayer sur toi, qu'en dis-tu ? Par contre, la vendeuse m'a bien précisé qu'il fallait être nue, pour que cela fonctionne. »

C'était faux, bien sûr.

(c) a m i t y

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La politique de l'autruche

Rhaenys Targaryen & Isla Chyttering

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