The Country of Storms and Tears [Tour XI - Terminé]

The Country of Storms and Tears

Torrhen Braenaryon & Mina Swann & Isla Chelsted

Langward, Terres de l’Orage Fédérées, Semaine 3 du mois 6 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

L’auberge et taverne à marins est tout au bout de la grande jetée prolongeant le bras de la petite baie de Langward, un petit bourg autrefois Hoare et désormais orageois, brandissant bannière de la petite maison locale aux côtés de celle du Cerf Couronné. La fête bat son plein, l’escadre impériale à quai ou dans la baie a ramené des centaines de marins et des milliers de soldats à camper sur la grève, ou à dormir à même les pontons pour ceux qui souhaitent se soulager pour un temps du mal de mer. L’alcool coule à flots, et l’or des soldats et des hommes de mer suffit à la richesse des marchands de vin du crû, à leurs putains professionnelles ou improvisées, qui saisissent l’occasion d’un tel déploiement de forces pour travailler, mettre du cœur à l’ouvrage, et mettre leur famille à l’abri contre un peu de temps, d’efforts, d’une promiscuité éphémère avec les hommes de Fort-Darion, de Lamarck et de Darry, multitude bigarrée aux tabards arborant quantité de blasons différents, du Loup et du Dragon mêlés à d’infinies variations de couleurs et d’emblèmes.

Je bois encore un peu avec la Garde à terre, avant de rembarquer dans le Dromon « L’Impérial », vaisseau amiral de ma flotte, pour y retrouver la chaleur des bougies qui encadrent mon bureau de travail, avant d’aller me réchauffer auprès d’un tout autre foyer. Dame Isla de Chelsted se lassera-t-elle de mes attentions, de mes appétits ? L’amour en mer, lui avais-je promis. L’amour en mer elle a eu. Ses gémissements, ses souffles et exclamations étouffées concurrençant le bruit des vagues sur la coque, et de tous les craquements de bois qui nous offrent leur ode à chaque union de nos corps. Je l’aime, plus encore qu’avant, et je profite de ces instants d’inconséquence quand il n’est plus possible de travailler, pour faire de son corps et de ce que je lui impose un chef d’œuvre de manœuvres et de tactiques, jusqu’à ce qu’elle demande grâce. La nymphe m’appelle, encore, j’ai envie d’elle cette nuit. D’elle, et de cette dose de liberté gourmande et partagée dans nos unions adultérines et passionnelles, dans ces moments qui préludent à un tout autre genre de tempête.

Quand je sors, l’orage gronde, au loin sur la mer. Les navires arrivent depuis des heures, beaucoup affalent les voiles et replient certains éléments de leur mâture. On m’escorte au navire, dans un esquif solide et profond, battant pavillon impérial. On me glisse un pli, d’un salut martial. Cachet de Connington, et sceau encore intact. A la lumière des lanternes allumées sur le pont, je lis, grave, la nouvelle qui tombe. En froisse le papier, le tient serré, et soupire, vers l’horizon d’où le soleil se couche. Je fais mander Mina Swann, et m’assure que la Conseillère Isla Chelsted est déjà dans mon cabinet de travail…

En y arrivant, après un détour dans les quartiers du capitaine pour lui donner une mise à jour de mes ordres, je vois la jeune femme, souriante, qui s’avance. Je la maintiens par les bras, avec une infinie douceur, mais fermement.

| Rhabille-toi et apprête toi, Isla, car nous allons avoir de la visite, et pas pour ce genre de circonstances je le crains. Je te dis tout quand mon invitée arrive.|

Je précise, la laissant même s’il m’en coûte pour mettre de l’ordre dans les papiers de l’office, qui traînent sous les bougies allumées aux quatre coins du bureau de bois. Il nous faut de longues minutes pour tout remettre en ordre, et pour masquer autant que possible traces de nos ébats précédents et de ceux encore prévus pour le soir ; la couchette, notamment, est correctement rebordée d’un pli martial, et le reste correctement ordonné. On cogne contre la porte, et un Demalion entre avec la jeune Mina Swann sous les talons.

| Lady Mina… Vous connaissez Lady Isla.|

Je nous sers à tous trois un godet du vin foncé et très fort, sirupeux presque, de ces latitudes. Et leur partage.

| J’ai reçu, ce soir, une missive de Lord Connington. Il m’écrit être seul à Accalmie, avec une poignée de troupes encore plus ou moins en état de se battre, avec de nombreux mercenaires au comportement incertain. |

Je laisse planer le reste en suspend quelques instincts, regard perdu dans le vide, avant de boire une lampée de mon propre godet.

| Wensington est tombée. L’armée Durrandon est détruite ou aux mains de l’ennemi, en tout cas, elle n’existe plus. La Reine Argella et son consort sont aux mains de l’ennemi. Statut inconnu. |

Je les regarde l’une, puis l’autre.

| Le scénario du pire est devant nous, désormais. L’Orage est tombé.|

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

The Country of Storms and Tears

Isla Chelsted & Torrhen Braenaryon & Mina Swann

Enroulée dans le drap, Isla lâcha un léger rire, traçant de son doigt fin une ligne imaginaire séparant le visage de Torrhen en deux parties. Elle lui sourit, s'empara de ses lèvres à nouveau. Elle fit mine de se plaindre un peu, lançant quelques mots boudés et inaudibles lorsqu'il se leva pour se rhabiller et sortir de la cabine. Elle se tourna vers lui, se redressant dans le lit défait, laissant une jambe à l'air libre. Elle l'observa se rhabiller, appréciant chaque muscle qu'elle voyait bouger sous la lueur des quelques bougies qui les entourait. Un frisson d'excitation la parcourut, satisfaite mais pas repue pour autant, tandis qu'elle se mordait la lèvre inférieure et accompagnait sa sortie d'un regard joueur.

La porte se referma sur lui, la laissant seule, le silence accompagnant uniquement les battements de son cœur. Elle se sentit tout à coup moins légère, ses yeux parcourant la pièce dans laquelle elle se trouvait. Quelques papiers éparpillés, des bougies, sa robe froissée au sol, ses chaussures. Le voyage depuis Fort-Darion avait été mouvementé, dans tous les sens du terme. La houle n'avait laissé que peu de répits aux navires impériaux voguant vers les terres de l'Orage, rendant malade à peu près tout le monde à tour de rôle. La menace bieffoise rôdait également, bien qu'invisible. Elle enserrait avec facilité la gorge de tous, amenant jusqu'à suffoquer, impossible à oublier. Le moral avait donc été plutôt changeant, pour l'ensemble des matelots mais également pour Isla. Discrète, elle avait néanmoins passé une bonne partie du voyage accoudée au bastingage, observant l'immensité de la mer qui s'étalait devant eux. Une curieuse sensation de malaise s'était emparée d'elle à partir du moment où elle avait mis le pied sur le navire, et elle n'avait pu s'en défaire tout le long du voyage, même en scrutant avec attention les reflets scintillants de l'eau marine. Il lui semblait que Torrhen aussi, l'avait ressentie. Elle avait pu la voir dans ses yeux, la ressentir au plus profond de son âme lorsqu'il la regardait avec intensité. A deux, ils avaient tenté de faire disparaitre cette impression tenace, cet avant-goût de tempête qui ne semblait jamais bien loin.

Alors elle avait saisi avec tout l'énergie du désespoir leurs moments, comme si rien d'autre n'existait. Qu'ils soient officiels ou officieux, intellectuels ou charnels, courts ou longs, prévus ou spontanés. Sans se poser aucune question, et sans aborder le sujet de ce qui pourrait mal se passer, ou ce qu'ils pourraient découvrir en arrivant. Comme deux adolescents immatures, profitant égoïstement de leurs joies sans penser au monde alentour. Et si l'attente angoissante ne partait pas, elle semblait néanmoins moins importante lorsqu'il était là. Alors à nouveau seule dans ce bureau, elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à la raison même qui faisait qu'ils étaient tous là. Sauver l'Orage. Secourir la reine Argella. De nobles buts, et au-delà, un devoir inébranlable. Elle avait accepté d'accompagner Torrhen, pour autant, elle ignorait complètement dans quoi ils se jetaient tous. Il l'avait prévenue du danger, plus d'une fois. Mais elle n'avait pas fait marche arrière pour autant. Courage ou inconscience, la limite était floue. Ce n'était pas aussi clair que dans les écrits desquels elle raffolait, là où textes de lois et édits étaient concis et limpides, les enjeux militaires la dépassaient. Mais la conseillère avait toute confiance en son empereur et le soutenait en toutes circonstances. Lady Mina Swann voyageait également avec eux, et elle avait une place toute désignée en tant que représentante de l'Orage au Collège Impérial. Isla n'avait pas eu tant de contacts que cela avec la jeune femme, et elle espérait bien pouvoir y remédier d'une façon ou d'une autre. Les journées à venir porteraient sans doute leur lot de défis à relever, et la Peyredragonienne ne doutait pas qu'elles en auraient, même en tant que femmes dans ce monde d'hommes.

Les bruits étouffés provenant du dehors lui parvinrent, musique et pas de danses accompagnés de rires diffus. Les soldats buvaient et festoyaient dans le port de Langward qui les accueillait. Elle se leva, ajustant le drap autour de son corps sous ses épaules, observant les détails du bois sculpté dans les murs. Elle attrapa la dernière miche de pain qui trainait dans l'assiette posée négligemment sur la table qu'elle grignota en silence. Il ne lui fallu pas longtemps pour entendre de nouveaux ces pas qu'elle reconnaissait à présent à la façon qu'ils avaient de rythmer l'avancée de leur propriétaire. Lorsque la porte s'ouvrit et qu'il reparut, elle s'avança vers lui, mais son air grave et les mains qu'il posa sur ses bras la mirent en alerte. Obéissant à ses ordres, elle ramassa sa robe qu'elle repassa et noua avec son aide, puis arrangea sa chevelure du mieux qu'elle le pouvait, replaçant quelques mèches dans cette tresse habituelle qu'elle portait, ainsi que derrière ses oreilles. Elle l'aida ensuite à replacer les choses à leurs endroits de prédilection : reborder le lit, replacer les chaises autour de la table, les papiers sur le bureau. Soudain, un bruit leur provint de la porte, et après un rapide coup d'œil à Isla qu'elle confirma, Torrhen invita le visiteur à entrer.

La Chelsted se redressa, droite et fière, puis inclina légèrement la tête pour saluer la jeune Mina Swann qui venait d'entrer dans le bureau.

« Lady Mina, j'aurais aimé que nous nous entretenions sous de meilleurs auspices. » lui dit-elle avec chaleur, soucieuse d'essayer d'alléger l'ambiance qui avait déjà radicalement changé, en prévision de nouvelles qu'elle imaginait mauvaises, à en juger par l'air sombre du Braenaryon à leurs côtés.

Ce dernier leur tendit un verre de vin qu'Isla prit entre ses mains, ne le quittant pas du regard. Elle n'y toucha pas, dans l'attente des informations qu'il voulait leur communiquer. Il prit la parole, leur donnant un avant goût de la situation. L'annonce lui fit l'effet d'une massue. Elle écarquilla les yeux, promenant son regard entre Torrhen et Mina. Wensington était aux mains de l'ennemi. La reine et son consort capturés. L'armée détruite. Elle inspira, doucement, raffermissant sa prise sur le verre. Elle se mit à réfléchir, visualisant dans sa tête les conséquence néfastes pour l'Empire de perdre un territoire comme celui de l'Orage. Elle secoua la tête, réagissant à la dernière phrase de Torrhen.

« La reine Argella est toujours en vie, ainsi que le consort. Ce sont de bonnes nouvelles. Je ne crois pas qu'ils soient en danger, le roi Manfred doit bien savoir la valeur qu'ils ont à nos yeux. Mais cela réduit aussi notre champ des possibles. »

Une mauvaise manœuvre et ils pourraient bien ne plus revoir la reine Argella et dire adieu à l'Orage. Elle jeta un œil à Mina, pensive.

« Avons-nous un moyen sûr de rallier Accalmie et d'unir nos forces à celles restantes de lord Connington ? De là, nous pourrons peut-être avoir une vision plus claire de la situation et planifier nos prochaines étapes. »

Elle pensait presque à voix haute, bien loin d'être habituée à de telles manœuvres.

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Rien que le roulis des vagues sous la coque du bateau arrivait encore à lui donner le tournis et une légère nausée plus que désagréable persistait malgré le fait que le navire était à présent amarré. Mina avait vécu cette traversée comme un véritable enfer dont elle n'avait pas l'impression d'être encore sortie et qui ne pourrait sans doute se terminer qu'au moment où elle viendrait définitivement à poser ses deux pieds sur terre et pas seulement pour une rapide escale. Elle avait conscience que prendre la mer, monter sur un navire était rarement une bonne chose pour elle, le mouvement de l'eau venant à la terrasser littéralement et pour presque tout l'ensemble du voyage. Cependant, elle savait où son devoir se plaçait et donc, même si elle n'avait jamais eu le projet un seul instant de renoncer à accompagner l'Empereur sur les Terres de l'Orage. La dernière fois qu'elle avait eu à vivre un voyage aussi désagréable, elle avait une raison de se lever, pour une autre cause que celle de vomir ses tripes pour pouvoir faire quelques mouvements en pleine mer. Elle était alors en compagnie des jumeaux impériaux, et elle avait fait en sorte de prendre sur elle au maximum pour pouvoir continuer à s'occuper d'eux et cela avait plus ou moins bien fonctionné. Cette fois-là, les choses étaient quelque peu différentes, les enfants n'étaient pas là, ils étaient restés bien en sécurité à Fort-Darion, et si sa présence dans l'Orage était sûrement nécessaire, elle n'avait pas grand chose à faire dans le bateau et elle avait tout simplement rendu les armes contre le mal de mer qui s'était jouée d'elle et elle n'était pratiquement pas sortie de la cabine dans laquelle elle s'était installée. Elle faisait tout en sorte de dormir la majorité du temps pour palier à son état désastreux et quand elle ne dormait pas, elle priait pour que cela finisse au plus vite. Le temps avait défilé, et la terrible tempête venait à faire se confondre le jour et la nuit bien trop souvent. Elle s'était donc retrouvée dans un état second pendant l'ensemble de la traversée, sans pouvoir véritablement dire que cela lui avait procuré un quelconque soulagement.

Maintenant qu'ils étaient à l'arrêt, son cœur et son estomac s'étaient un peu calmés mais pas assez pour qu'elle se sente pleinement apaisée. Cependant, il semblait que les affaires reprenaient et il y avait de nombreux mouvements dans les couloirs, la cale ou sur le pont. Des pas lourds des soldats, bien précipités, venant à lui faire supposer que les nouvelles n'étaient pas forcément bonnes. Quand on vint à frapper à sa porte, et qu'elle parvint à se lever, le Démalion lui indiqua qu'elle était attendue auprès de l'Empereur. Elle ferma la porte et prit le soin de se changer rapidement, mettant une tenue simple mais quelque peu plus saillante pour une rencontre d'une telle importance. Elle finit par sortir enfin pour suivre le soldat qui l'attendait, essayant de ne pas montrer à son guide qu'elle était encore un peu chancelante. Quand elle pénétra enfin dans la pièce réservée à l'Empereur, elle s'inclina devant lui avant de se relever et de saluer Lady Isla Chyttering. Mina savait que cette dernière faisait partie du voyage, et au vu de son statut au sein de Fort-Darion et du système impérial, cela lui paraissait tout à fait logique et normal. Mais étonnamment, en se retrouvant ici en présence des deux, dans cet endroit quelque peu confiné, elle avait une impression bizarre et pendant une fraction de seconde, elle fixa tour à tour l'un et l'autre, comme si elle savait que la clé de la compréhension se jouait là. « En effet, il aurait été préférable en effet de se revoir dans un autre contexte, mais si nous avons tous choisi de prendre la mer avec les autres soldats, il était certain que dans tous les cas, la situation était plus que complexe. » Néanmoins, l'heure n'était guère au commérage. Elle accepta de prendre le verre, mais ne chercha pas à en boire une goutte. Elle voulait connaître ce qu'il se passait, et si elle était déjà livide, elle se sentit encore plus pâle après les quelques mots de Torrhen. « Et maintenant, elle est catastrophique. » Souffla-t-elle à ce moment là, alors qu'elle se sentait à nouveau prise d'un vertige. Elle finit par prendre une gorgée de vin dans son godet et espérer que cela allait lui donner un peu de force. Mina secoua la tête, se tournant vers Isla. « L'Empereur a dit que leur statut était inconnu, on ne peut donc savoir s'ils sont encore en vie. Et si je me doute que sa Majesté, la Reine Argella Durrandon peut avoir un intérêt certain pour Manfred Hightower, je ne suis pas certaine que ça soit pareil pour son époux ... » Il fallait voir les choses telles qu'elles étaient. Mina haussa les épaules à la question suivante que la jeune femme posa, elle n'était qu'une femme de cour, qu'une gouvernante, et elle ne connaissait pas assez Accalmie pour connaître les passages secrets possibles. Elle regarda alors Torrhen, espérant qu'il pouvait quand même leur donner une bonne nouvelle.

mina swann

Écoutez le chant du cygne
Le chant du cygne blanc !

The Country of Storms and Tears

Torrhen Braenaryon & Mina Swann & Isla Chelsted

Langward, Terres de l’Orage Fédérées, Semaine 3 du mois 6 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Ce que nous vivons avec Isla est incommode, et même déshonorant. Ce n’est pas pratique, non plus. Et pourtant, c’est beau, et c’est intense. C’est en quelque sorte la liberté dont je n’ai jamais eu l’occasion de jouir auprès de Rhaenys. C’est injuste pour les deux, car leurs naissances et situations différentes me poussent sans cesse à les comparer… Ce qui ne veut pas dire que ça ne serve à les placer de quelque façon que ce soit sur une échelle, quelle qu’elle soit. Mais simplement que ce que j’ai avec l’une, je ne l’ai pas avec l’autre. Et que ça ne sera peut être jamais le cas. Ma relation avec Isla est paradoxalement infiniment plus libre qu’avec Rhaenys, et pourtant plus contrainte à tous points de vue. Il faut pourtant que l’on prenne garde, si l’on ne veut pas avoir à assumer tant de conséquences à notre amour, conséquences qui pourraient s’avérer compliquées à gérer. Et que je suis pourtant prêt à endurer, pour un regard ou un sourire de plus de la belle. J’ai encore envie d’elle, alors que j’ai un million d’autres choses à faire, et un milliard à penser.

Les circonstances font bien vite passer l’idylle du miel à l’aigre avec les mauvaises nouvelles et les tracas qui reviennent, avec la gestion d’un Empire bâti malgré moi sur les larmes et sur le sang ; et nous avons notre lot de drames à gérer, cette fois encore. L’amour attendra, comme toujours, de voir de quels survivants il pourra se jouer. Isla salue Mina avec dignité, et je me plais toujours à voir comme elle est née pour ça, et comme elle est si bien à sa place à mes côtés. Du vin, alors, car je sais pour la connaître que Lady Mina sera forcément heurtée par ces nouveaux tombereaux d’horreurs qui se déversent sans discontinuer sur son pays d’adoption. Ma maîtresse s’interroge, à raison, sur les outils qui sont les nôtres.

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

The Country of Storms and Tears

Isla Chelsted & Torrhen Braenaryon & Mina Swann

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

mina swann

Écoutez le chant du cygne
Le chant du cygne blanc !

The Country of Storms and Tears

Torrhen Braenaryon & Mina Swann & Isla Chelsted

Langward, Terres de l’Orage Fédérées, Semaine 3 du mois 6 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

Qui reste fiable et loyal, quand les temps sont durs et que les loyautés sont questionnées ? Ils sont bien peu en vérité. Et tous ont un curseur différent, qu’il est compliqué de comprendre, d’encaisser même, parfois. Ils sont si différents de nous. Et souvent l’on se targue du niveau prétendument élevé de notre propre vertu, pour être déçu par les autres. Cela ne suffit pas, de regretter que l’on ne soit pas soi-même raccord à son propre niveau d’attente pour les autres, ou de regretter que les autres ne se placent pas eux-mêmes dans les échelons les plus élevés de notre morale ou de notre comparatif de vertu. Je sais d’expérience que les gens ont tendance à protéger les choses qui les entourent plus ou moins solidement selon ce qu’ils protègent. En général, tout le monde jure complaisamment allégeance à un souverain ou un suzerain quelconque pourvu que la menace soit collective et lointaine. Et plus on s’approche de leur cœur d’intérêts, familiaux, dynastiques, financiers et territoriaux, et plus on prend le risque de voir leur loyauté se diluer en même temps que le niveau de sacrifices qu’ils sont tous capables de produire. Je réponds à Isla.

| En théorie, ils sont sur le retour après leur détour par le Conflans. Ils devraient arriver sous peu. |

Peut être même ce soir, à la prochaine halte… Estimer leur vitesse est toujours compliqué d’autant qu’on n’est pas du tout sur la même échelle de vitesse que le commun des mortels et bêtes de ce monde. Et que leur propre trajet était soumis à des lois, à des impératifs, bien différents de ceux de n’importe qui d’autre. Il convient alors de prendre les choses avec quelque précaution… Isla rappelle les règles, que je connais pour avoir écrites mais qui prennent toujours une perspective plus objective et distante quand c’est quelqu’un d’autre qui le dit. Je suis rassuré de son analyse, et de son jugement définitif. En tout cas nous avons juridiquement les mains libres et c’est l’essentiel ; je pourrais suer sang et eau pendant encore des décennies que je serais toujours forcé, auprès certains de nos soutiens, de justifier que je ne fais pas tout cela pour mon propre bénéfice. Je remercie Isla d’un regard, et m’occupe maintenant à distinguer Mina.

Qui elle, se retrouve propulsée de déléguée de l’Orage, remplaçant d’ailleurs du fait de la guerre un poste qui aurait sans nul doute été dévolu à un homme, et qui doit se faire de quantités de changements en plus de ceux que j’ai induits en l’amenant comme relai principal de l’autorité impériale en son pays d’adoption. Je suis d’accord avec le jugement assez raide de l’orageoise, mais factuel et sérieux. Elle regarde les choses avec pragmatisme, et je ne peux certainement pas m’en plaindre.

| C’est une vérité que l’on ne peut en effet pas négliger. Mais nous devons nous reposer sur chaque outil en notre main. Notre flotte est vaste, expérimentée, mais disparate. Notre armée est solide, mais pas aussi grande qu’attendu. Nos dragons sont puissants, mais pas invincibles. Vous avez toutefois raison. La chose de la guerre reste mienne. Sur mes épaules repose la responsabilité d’éviter le bain de sang et une défaite qui pourrait s’avérer définitive. |

Au moins pour l’Orage, là où nous serions engagés. Car un recul ici nous verrait privés de quantités de réserves… Encore positionnées au nord ou dans le Conflans, mais sur des lignes déjà étirées, et les survivants de notre expédition de libération nous permettraient guère de faire autre chose que passer sur la défensive sur les lignes orientales. Fort heureusement, la situation était sans doute la même pour l’ennemi. Ce qui nous retire une épée de Damoclès d’au-dessus de la tête. J’écoute ce qu’explique Mina à propos du consort, qui visiblement avait été un choix qui nous avait tous plongés dans l’expectative. Je garde le silence à ce sujet, ne souhaitant pas voir mes paroles interprétées pour quelque chose pour lequel je n’avais rien à voir. C’était le choix d’Argella, qui n’avait à aucun moment communiqué avec l’Empire. Je ne peux rien y faire, rien y changer. Je note juste ce qu’elle évoque sur Connington. Et je retiens les options Selmy et Dondarrion.

Je regarde Isla. J’ai besoin d’elle, sur ce que je m’apprête à faire, à lâcher comme idée.

| Si nous nommions l’un ou l’autre, serait-il accepté par ses pairs, s’il accepte cette délégation de pouvoir ? Et par sécurité, pour assurer le lien entre Empire et Orage, vous verriez vous épouser en secondes noces celui que nous choisirions ? Quitte à avoir un temps un pouvoir transitoire sur le pays, et peut être avoir à y renoncer plus tard au profit d’un titre honorifique et d’autres avantages ? |

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

The Country of Storms and Tears

Isla Chelsted & Torrhen Braenaryon & Mina Swann

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

mina swann

Écoutez le chant du cygne
Le chant du cygne blanc !

The Country of Storms and Tears

Torrhen Braenaryon & Mina Swann & Isla Chelsted

Langward, Terres de l’Orage Fédérées, Semaine 3 du mois 6 de l’An 2 de l’Ere des Luttes

C'est forcément difficile pour tout le monde de devoir agir dans ce niveau d'informations, des plus ténues et obscures, mais sans que l'on puisse faire tant que ça contre cet état de fait... Ce n'est pas déprimant en soi mais en parfaite sincérité il est clair à mes yeux qu'on doit trouver, tous ensemble, le bon curseur entre ce que nous pouvons planifier et ce que nous devons malheureusement attendre de savoir pour bouger. C'est épuisant de travailler ainsi. Malheureusement en Westeros, à moins de se lancer à corps perdu dans un plan duquel on ne déviera jamais, on n'a pas vraiment le choix... Il vaut mieux le faire comme on le pratique depuis toujours. De façon intelligente, et flexible. De sorte à pouvoir être agile, en capacité de modifier ses plans et leurs conséquences. Travailler avec des personnes intelligentes et loyales compte aussi clairement, pour moi. Ca me rassure et me conforte, autant dans mes choix que dans l'identité de tous ceux que j'ai choisis pour les faire. Isla me rassure sur bien d'autres points, et avoir Mina ne permet que d'avoir un attrait complémentaire du reste ; Isla me conforte personnellement quand Mina le fait dans ma posture de souverain. Je sais aussi que nos qualités personnelles sont autant d'armes...

Isla se porte volontaire, et semble d'accord aussi pour rédiger un contrat de mariage. Il faut aussi avouer que nous avons ensemble trouvé les arguments pour que ceci puisse se faire, et j'opine lentement du chef, en pleine réflexion, aux arguments de la jeune impériale. Je les comprends et j'y adhère, c'est donc bien l'essentiel.

| Je suis d'accord avec tout cela. |

Et coule un regard vers Mina.

| Ce qui peut aussi vouloir dire que certains verraient par votre main un tremplin vers moi et l'Impératrice, vers le pouvoir. |

Mina semble adhérer quelque peu à toutes ces idées, mais j'imagine que nous devons aussi attendre que cela puisse maintenant la décider pour de bon, qu'elle les digère et les accepte pour ce qu'elles sont et pour ce qu'elle pourrait en retirer. Je sens aussi que Mina rejette le fatalisme, le pragmatisme froid qui m'étreint à mon tour. Je ne peux pas nier qu'il est parfois difficile d'entrevoir des chances de succès de notre entreprise... Et que pour parvenir au bout du bout des choses, il faudra peut être une généreuse dose de sacrifices supplémentaires. J'écoute les arguments de la blondinette et ce qu'elle me donne à penser.

| C'est pourquoi nous pensons à vous pour nous assurer l'Orage, dame. Pour entretenir cette loyauté autour de l'Empire et de la couronne de votre pays. Vous avez raison en sus ; nos fédérés parviennent à redresser la barre. Le Conflans paraît sauf, au moins pour le moment, tandis que Dorne repousse également ses adversaires. Mais jamais nous ne pourrons relâcher la garde, désormais. |

C'est une vérité qui ne saurait être niée que nous allons tous devoir faire face à de grandes épreuves, vue la voie sur laquelle nous nous sommes tous engagés. Je note ses mises en garde, à propos de la population et des troupes. Je me souviens très bien des rapports de nos informateurs, et de tout ce qu'ils avaient pu nous dire pour nous mettre en garde quant à la situation du bon peuple de l'Orage. Forcément qu'un pays aussi martyrisé peinera à se redresser comme il faut, mais je ne veux pourtant pas céder au moindre fatalisme. Je note au passage son enthousiasme et sa résolution, en plus de son positivisme. Elle semble vraiment croire que nous pouvons le faire, que nous pouvons y arriver. Et elle même semble s'y projeter. Je note tout cela mentalement, j'ai besoin d'y réfléchir, j'ai besoin de pouvoir concevoir les tenants et aboutissants de tout ce qu'elle tend comme idées. Ce qui m'intéresse plus immédiatement encore, ce sont ses arguments à propos des grandes maisons de l'Orage. Je hoche la tête.

| C'est bien noté, et je comprends bien. Je vous remercie, Lady Mina, votre avis me sera très précieux et il convient de prendre garde au choix que nous ferons finalement, comme vous l'indiquez... |

J'attends qu'elle termine son verre.

| Nous nous reverrons bien vite, je gage, car il nous faudra suivre de très près la situation et nous aurons alors besoin de vous pour expliquer et faire prendre conscience, à ce futur époux potentiel, aussi bien des enjeux impériaux que de la chance qu'il aura de vous avoir vous plutôt qu'une autre. |

Regard doux, remerciant silencieusement la donzelle.

| Merci, Mina. |

Et la laisse donc prendre congé. Me tourne vers Isla... Il va falloir prendre des pincettes avec toutes ces maisons, mais vite consolider un pouvoir fédéré au sein de l'Orage!

(c) DΛNDELION

Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War

I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.

Depuis bien longtemps, Mina avait compris que de nombreuses choses dans l'existence se retrouvaient régis par des lois, qu'elles soient implicites ou non, il était dans tous les cas difficile de les ignorer, de faire comme si elles n'existaient pas. La guerre, la politique, l'agriculture, chaque petit détail était soumis à l'obligation et plus le rôle venait à être important au cœur de la société et plus la complexité venait à peser sur toutes les personnes qui étaient dotés au minimum du sens du devoir, et un peu d'empathie également. Car il ne fallait pas oublier, que s'ils étaient tous là à cet instant, c'est parce qu'ils avaient chacun le désir de sauver l'Orage, autant le royaume et son statut, que la population qui lui donnait son identité. La jeune femme se souvenait de la dernière fois qu'elle avait eu l'occasion de croiser Argella Durrandon, cela remontait à la dernière compagne de l'Empereur au sein du royaume fédéré, cela remontait à quelques mois, et pourtant cela donnait l'impression de remonter à une éternité. La Reine de l'Orage avait ce don que certaines femmes étaient dotées naturellement, dans le même tempérament et la même fougue que l'Impératrice elle-même, et qui faisait qu'il était bien difficile d'aller contre elle, et de leur montrer qu'elles pouvaient se tromper. L'entêtement était autant une qualité qu'un défaut, mais pour autant, pas un seul instant, au cours de cette dernière entrevue, elle n'avait pu envisager qu'Argella viendrait à tomber, et l'ensemble du royaume avec, ou presque. Cette femme était une force de la nature comme il en existait peu, et même si Mina n'avait pas caché dernièrement son mécontentement auprès de Torrhen, du fait qu'elle n'avait aucune nouvelle de sa part, et qu'elle n'avait pas échangé sur des éléments aussi importants que son mariage, elle venait à culpabiliser aujourd'hui d'avoir eu de telles pensées. Venir jusqu'ici, était un moyen pour pouvoir aider du mieux qu'elle pouvait. Au moins, sur le terrain, aurait-elle sans doute plus de chances d'avoir les informations nécessaires pour réaliser la tâche qui lui avait été confiée.

Et si cela devait passer par un mariage, codifier entièrement par un contrat vu entre l'Empereur, la conseillère juridique de l'Empire et le potentiel futur époux, alors qu'il en soit ainsi. Elle n'était pas certaine d'avoir profondément son mot à dire sur la chose, mais elle avait accepté, dès la première fois où Torrhen avait envisagé cette éventualité, d'offrir le reste de son existence pour le bien de l'Empire et pour le bien de l'Orage. En espérant tout simplement que l'homme qui serait choisi à la fin, ne soit pas un monstre de violence envers sa nouvelle épouse. Le Braenaryon lui avait fait part de son intention de choisir un personne convenable pour elle, mais les obligations de la politique ne répondaient pas toujours à des espérances plus personnelles. Les mots qu'il eut envers elle, ne fit que rallumer une flamme un peu plus forte dans son regard, ou plutôt des éclairs, à l'image de la couronne qu'elle défendait. « Je sais que ma place auprès de vous, de l'Impératrice et sans doute encore plus des jumeaux impériaux peut laisser à penser que je serai un bon moyen pour pouvoir se rapprocher du cœur de l'Empire. Cependant, j'espère que vous ne douterez pas de moi, je n'ai pas abusé de mon statut pour obtenir quoi que ce soit, pas même cette couronne pour un temps indéterminée que je porterai peut-être si nous ne pouvons faire autrement. Le nouvel époux qui sera le mien devra tout autant faire ses preuves auprès de vous, qu'auprès de moi et s'il recherche une certaine importance auprès de la cour impériale, j'espère qu'il obtiendra par le mérite, et non pas par fourberies et autres lâchetés. » Elle refusait strictement de partager l'existence d'une telle personne.

« Il n'était pas possible de relâcher la garde et il ne le sera pas avant un bon moment. Cette entreprise que vous avez lancé avec votre épouse, et les premiers rois fédérés est une noble chose, mais je n'ai pas besoin de vous rappeler qu'elle exige une action de tous les instants, nous ne pouvons rien relâcher, ni ici ni ailleurs. Et quand nous parviendrons à gagner la paix, car nous y parviendrons, il n'y aura pas de solution miracle pour pouvoir mettre au pas tout le monde. La nature même de l'être humain est de s'opposer à son voisin. Il y aura toujours des mécontents. Il faut faire au mieux, et je crois que c'est ce que vous essayez de faire, je crois que c'est ce que nous essayons tous de faire ... » Il serait totalement fou de penser autrement. La vie était ainsi, mais il y avait encore de belles choses, ils pouvaient y arriver. Elle se mit néanmoins à rosir au niveau des joues quand il vint à la complimenter. « Espérons alors, votre Majesté, qu'il sera capable de voir les qualités dont vous me dotez, alors que je suis bien incapable de les voir moi-même. » Ce n'était pas de la fausse modestie, mais un constat véridique. Elle termina son verre puis s'inclina devant l'un et l'autre avant de prendre congés.

mina swann

Écoutez le chant du cygne
Le chant du cygne blanc !

The Country of Storms and Tears

Isla Chelsted & Torrhen Braenaryon & Mina Swann

Isla restait attentive à ce qui se profilait devant ses yeux. La jeune Mina Swann semblait avoir la tête bien faite, ce qui ne la surprit pas plus que cela. Sans vraiment la connaître, elle avait la sensation que la plupart des personnes avec qui Torrhen et Rhaenys travaillaient étaient souvent de bon conseil et qu'ils savaient ce qu'ils faisaient. Cela la rassurait aussi par extension, de savoir qu'ils étaient bien entourés. Elle était humble, également, mais ce n'était pas nécessaire. Si l'Empereur avait confiance en elle, c'était qu'elle en était digne. Isla hocha la tête, tout comme Torrhen, lorsqu'elle mit l'accent sur l'importance de mobiliser la population qui resterait loyale à l'Orage, et plus particulièrement à la reine Argella.

La lady Swann opina du chef quant aux idées de Torrhen concernant les nobles orageois, mettant toutefois l'accent sur la recherche du pouvoir que certains pourraient avoir, en voulant s'unir à elle. Isla resta pensive. Elle semblait connaître bien son peuple et leurs aspirations. L'insulaire commençait à comprendre ce que Torrhen voyait en cette jeune femme qui semblait à peu près du même âge qu'elle. A croire qu'il avait un genre : jeunes, jolies, blondes, ... la tête sur les épaules.

Torrhen semblait sur la même longueur d'onde. Isla quant à elle, réfléchissait aux moyens qu'ils auraient de pouvoir s'assurer de la loyauté de ce futur époux potentiel. C'était toujours cela finalement, le nerf de la guerre ; la loyauté d'un homme et tout ce qui s'y afférait. De cela pouvait dépendre tant de décisions et d'issues... Mina semblait néanmoins bien sûr de ce qu'elle voulait, et de ce qu'elle ne voulait pas. Isla était admirative de voir sa force de caractère. Voilà une jeune femme qui ne se laisserait pas marcher sur les pieds. Cela la mettait en confiance également, de la voir prendre parti aussi fermement pour l'Empereur et sa cause. Non pas qu'Isla soit la garante de cette loyauté, mais elle s'en sentait fière, d'une certaine façon. Peut-être parce qu'au delà de partager la vision de l'Empereur sur ces sujets, elle partageait également sa couche et que le voir subir une quelconque trahison lui serait insupportable.

Aux derniers mots de Mina, Isla lui répondit :

« Vous avez raison, la cohésion de l'Empire nécessite une attention de tous les instants. Mais ce sont grâce à des personnes de votre trempe, lady Mina, que nous pourrons y arriver. Je serai en contact avec vous rapidement, pour vous proposer des ébauches de contrat de mariage. »

Elle ne s'aventura pas sur le terrain des qualités évoquées par Torrhen et presque réfutées par Mina, et cette dernière quitta la pièce, les laissant seuls. Torrhen se tourna vers elle d'un regard qu'elle comprit de suite. Isla fit les quelques pas qui les séparaient puis déposa un baiser au coin de ses lèvres avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit d'autre.

« Je sais. Je vais travailler sur des modèles et réfléchir à tout cela. Tu sais où me trouver. »

Lui dit-elle, caressant doucement son bras puis s'éclipsant à son tour, le laissant seul.

Beaucoup restait à faire, et le pire restait peut-être à venir.

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī: