Sujet: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 14:52
Hermett
Le monde change : il faut qu’il change en bien.
Le Val et la Montagne
Rubert Durin ;; Frère aîné, maître actuel de Malvier Sendhil Durin ;; Père Margeride Durin ;; Mère Denniel Durin ;; Premier frère Philmène Casman ;; Soeur, mariée à un grand bourgeois du voisinage, Styanax Casman Styna Durin ;; Belle-sœur, jumelle de Styanax, mariée à Rubert Margeride Durin ;; Nièce, fille de Rubert et Styna Wilnius Durin ;; Neveu, fils de Rubert et Styna
« Ryen n’est escript »
(Maison Durin)
Année de naissance ;; -37 Nom de naissance ;; Durin Ville de naissance ;; Malvier, ferme fortifiée à l’orée d’un bois, dans la campagne Valoise Royaume de naissance ;; le Val et la Montagne
Situation matrimoniale ;; célibataire Royaume servi actuellement ;; le Val et la Montagne Titre / rôle au sein du royaume ;; Mestre de la maison Arryn Positionnement politique actuel ;; Je suis pour les puissances centrales
Avatar ;; Peter Dinklage Crédit ;; Melian
▪▪ Réfléchi▪▪ Distant▪▪ Attentif▪▪ Dissimulateur▪▪ Paisible▪▪ Bourreau de travail▪▪
-37
Le troisième fils. Il n’était pas nécessaire, mais enfin, il était là. Dans la même année, son frère aîné s’aventura aux champs après la tombée de la nuit, et fut dévoré par les loups. On le retrouva avec le corps de l’un d’entre eux, qu’il a poignardé avant de succomber. Malvier n’est guère plus qu’une ferme fortifiée, glorifiée en bastion d’une famille déclinante ; et le garçonnet grandit sous l’ombre de cette tête de loup accrochée au mur, qui prend la poussière et que mangent les insectes, jusqu’au jour où l’on doit la jeter. Il ne grandit pas beaucoup, d’ailleurs. Sa famille voit en lui le signe visible de leur sang qui s’étiole, et le lui fait amplement ressentir ; la hantise de tous, ce serait que le nouvel aîné en place trouve la mort, et que cette vilaine bête hérite des terres. Quelle injustice…
-22
Les études. C’est un jeune homme curieux et instruit qui arrive à quinze ans dans le giron de la Citadelle, son nouveau foyer. Il s’y distingue par ses mérites intellectuels et son engouement au travail, s’y fait les premiers amis qu’il conservera toute sa vie, embrasse les disciplines de son choix et s’y distingue, et surtout, sert une cause supérieure à ce ridicule petit héritage terrien pour lequel il n’éprouve plus aucun attachement. C’est le début d’une nouvelle existence, dont il ne distingue même pas les difficultés, tant il lui trouve de charmes ; un premier amour auquel il restera fidèle. L’étude, la recherche, la science. La compréhension du réel, et par-dessus tout, du fonctionnement humain.
-15
L’âge d’homme. A vingt-deux ans, Hermett sort des études comme un jeune hibou sort de son arbre creux pour la première fois : tout ébloui par la nuit, et incertain de son premier vol. Il faut pourtant se lancer, et c’est ce qu’il fait en secondant un collègue aux prises avec un début d’épidémie dans un village reculé. Envoyé sur place pour exercer dans la pratique ce qu’il a appris dans les livres, le nouveau guérisseur est accueilli avec quelques sarcasmes, qui se taisent très vite face à son attitude observatrice et patiente. On devine rapidement qu’il fait davantage qu’adoucir les fièvres par des remèdes et des consolations. Ce petit homme qui semble froid comme un exécuteur remonte le mal à sa racine, et l’arrache du pays, avec une exactitude proprement chirurgicale. A Malvier, la rumeur arrive que leur rejeton mal bâti s’illustre dans l’art de la médecine.
-12
Un poste prestigieux. Il s’illustre tant et si bien que ses pairs ne sont plus les seuls à reconnaître ses mérites. Le bas peuple lui prête une nature magique ; des superstitions aussi absurdes de celles qui voyaient dans sa conformation physique le signe d’un malédiction, au début de sa vie. Quant à l’aristocratie, elle fait grise mine en le voyant débarquer à la Cour lorsqu’il vient remplacer un vieux prédécesseur mort à la tâche. On avait promis un Mestre entier, pourquoi n’en envoie-t-on qu’une fraction ? Sera-t-il seulement capable d’atteindre les remèdes sur les étagères, celui-là ? Voilà ce qui se murmure sur son chemin. A voix haute, on le remercie de ses bons services, et on lui adjoint un brave bègue de la garde pour l’aider dans les tâches physiques : Gilly Daumier, un gamin de seize ans fort comme un bœuf, que l’on considère irrémédiablement idiot. Du haut de ses vingt-cinq ans, Hermett joue les grands frères directifs et doctes, une dynamique qu’il découvre avec une certaine satisfaction.
-7
Une famille royale. Cinq ans plus tard, Hermett est toujours en poste. Daumier est toujours à son service, et étrangement, en sa compagnie, ne bégaie pas. Cela touche à la sorcellerie. Le Mestre a vu grandir les enfants de la famille royale, il s’est attaché à eux, il les a sermonnés et soignés même lorsque cela leur était désagréable, et les a tenus en bonne santé ; physiquement en tout cas, c’est sa tâche. Mais ce qui le passionne, c’est une autre forme de santé, comportementale pourrait-il dire. Il a toujours été passionné par cet épineux sujet, qui fait hausser les épaules et froncer les sourcils à la Citadelle, hormis auprès de quelques professeurs choisis. Il la divise en deux disciplines, qu’il aimerait voir un jour reconnues comme des branches honorables de la médecine : le comportement d’un seul être, et les lois et maladies qui l’influent en son fort intérieur ; et le comportement des foules, des groupes, des meutes, des nations, considérées comme de vastes corps qui naissent, qui meurent, et entretemps, qui s’agitent et qui agissent… Ces travaux-là, il les garde secrets.
0
Les compromis. La discrétion devient chaque jour davantage une vertu. Les informations inquiétantes arrivent de toutes parts, et le Mestre des Eyrié ne prend pas parti. Son parti, c’est celui de ses maîtres avant tout, et il esquive tous les autres questionnements ; et quand on le soupçonne d’être un peu trop détaché des débats religieux en cours, il s’engage un peu auprès d’une quelconque manifestation du culte des Sept, histoire qu’on y voie son visage si reconnaissable, qu’on ne lui reproche plus son détachement. Avec l’âge, cela augmente ; il finirait presque par se satisfaire de l’unique compagnie des livres, dit-on. C’est faux ; les jeunes esprits qui se passionnent pour ses connaissances arrivent tôt ou tard à lui arracher des sourires. Ce sont eux qui feront le monde de demain. Car il a confiance en une chose, à défaut de nourrir une quelconque foi : demain viendra. Il n’en dit pas plus, mais à voir briller son regard, on sait qu’il en a une idée assez précise, et qui le remplit d’enthousiasme.
1
Les bouleversements. Une rupture avec les temps heureux vient d’avoir lieu, et Hermett a encore du mal à en calculer toutes les conséquences et les ramifications, bien que cette question le tienne plus d’une fois éveillé la nuit. En ce moment, il aimerait avoir déjà atteint cette compréhension de la réflexion humaine qui le passionne tant. Ne serait-ce que pour en obtenir une consolation que la prière ne lui apportera certainement pas, quant il repense à la mort de la reine. Ou pour empêcher le jeune Ronnel de basculer dans ce qui lui semble une humeur dangereuse ; oh, cela pourrait bien tourner, évidemment ; mais cela pourrait aussi être le début d’un désastre. Il va s’efforcer, comme il l’a toujours fait, d’influencer sans en avoir l’air la politique de la maison Arryn dans une direction bienfaisante. Qui sait si les autres Mestres venus proposer leurs services pour cette nouvelle politique seront des alliés dans cette démarche...
Melian
Salut BC ! J'espère que tu vas bien, car moi j'ai la patate ! Je t'ai connu via une publicité qui vient d'être updatée, mais je ne sais plus sur quel forum Ce qui m'a tout de suite charmé, c'est le nombre et la complexité des prédéfinis proposés, ça m'a tout de suite trop inspiré et je suis arrivé avec trois ou quatre concepts ; et ensuite, l'accueil impeccable m'a aidé à choisir aisément. Par contre je dois te l'avouer, je ne suis pas fan de euh non ça va, vraiment pour le moment tout est nickel. Ah oui, vous vous êtes bien amusés avec les cartes aussi !. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 6/7. Si 4/4 signifie que je peux rp toutes les semaines, mon activité sera au minimum de 4/4. Allez c'est pas tout ça, mais on a plein de choses à faire alors, en dernier mot, j'aimerais te dire que j'aime comploter par MP, donc à vos plumes. PS : je confirme avoir bien lu le règlement.
Code de validation
Code avatar :
Code:
Peter Dinklage est <a href="/t8460-me" target=_blank"><span class="Gp_Val">Hermett</span></a> - Pv pris</a>
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 14:54
Hermett
L’homme est à la fois le Labyrinthe et le Promeneur qui s’y perd.
J’aime la liberté, je hais les dogmes. Je n’ai pas besoin de luxe, j’admire les actions gratuites. Je m’efforce d’être généreux, et je ne me laisse pas séduire aisément. Un ami de jeunesse nommé Sidis – j’en ai eu quelques-uns tout de même ; vous les reconnaîtrez à ce qu'ils me nomment Herry – a eu la bonté de me décrire ainsi. J’observe qu’il a négligé de décrire mes faiblesses ; il va donc falloir que je m’en charge moi-même. Ce sera moins concis, mon premier travers étant d’aimer écrire comme d’autres aiment les femmes ou le vin ; j’ai du mal avec la modération.
La science ne progresse pas en préservant des idées établies, mais en relevant des défis. Dès ce jeune âge, j’ai su qu’elle serait le terrain où je mènerais mes guerres et accomplirais mes exploits. Disons que les autres terrains m’avaient très tôt découragé. Et il me semblait que j’étais le seul de ma fratrie à m’intéresser aux vieilles bibliothèques poussiéreuses qui encombraient les étagères de notre demeure, peut-être parce qu’il y avait déjà un défi, pour moi, à atteindre ces grimoires sans quémander l’aide de personne. Vous ne sauriez imaginer quelles fantasques constructions j’ai pu élaborer pour y parvenir. J’en ai gardé l’art de me consoler avec ce qui est à ma portée ; celui de créer des méthodes pour accéder à ce qui n’y est pas ; et la terreur des incendies, ces forces destructrices que les livres craignent plus que tout.
Un énième incident a mis le point d’orgue à ce découragement dont je vous parlais, et m’a définitivement tourné en direction de la Citadelle. J’ai eu le malheur de tomber amoureux, comme les enfants à l’aube de l’âge d’homme le font parfois. C’est une belle et vilaine histoire tout ensemble, souffrez que je vous la conte. Alors que je flânais, j’avais trouvé un livre que quelqu’un avait perdu sur le chemin. Je l’avais emprunté pour le lire ; puis je l’avais replacé au long du chemin, dans l’abri d’un creux du mur, pour le garantir de la pluie. J’y avais noté un petit mot pour saluer la personne qui le retrouverait. Je fus surpris de voir le livre réapparaître, avec un mot de sa main glissé entre les feuillets, en réponse. Et nous nous répondîmes ainsi pendant des semaines.
Aussi sentimentaux l’un que l’autre, nous nous prenions pour de grands prince et princesse, et nous donnions du Madame et du Monsieur. Elle m’avait dit s’appeler Alexie, c’était certainement faux, j’avais mes soupçons à ce sujet, mais tout ce que je savais à coup sûr, c’est que ses cheveux étaient roux, car j’en avais trouvé une mèche en guise de marque-page un jour. Elle était gênée de ce trait dont quelques pimbêches s’étaient moquées ; si elle avait su ! Et je la consolais de si bon cœur qu’elle en était tendrement émue. Néanmoins, nous ne souhaitions pas nous voir en face. Et nous mettions un point d’honneur à ne jamais tenter d’apercevoir l’autre, quand il ramènerait l’ouvrage à sa cachette.
Mes frère et soeur, eux, n’avaient rien promis. Je crois qu’ils me haïssaient pour la peur de découvrir un jour qu’ils portaient mon défaut dans leur sang, et que leurs héritiers me ressembleraient davantage qu’à eux. Une sorte de rivalité absurde. En tout cas, ils avaient deviné que je menais quelque amourette, et m’avaient espionné. Par chance, ils n’eurent pas l’intelligence de deviner le manège et d’attendre à l’affût que la demoiselle se montrât. Ils se contentèrent de piller ma lettre d’amour, et de la lire à voix haute, pour le plus grand divertissement du voisinage.
« Puisque nous devons tous, tôt ou tard, devenir esclaves de la beauté, ne vaut-il pas bien mieux que nous perdions notre indépendance sous des colliers d’ambre, plutôt que sous des cordes de chanvre ou des entraves de fer ? Pour moi, tout ce que je souhaite, ô ma belle Alexie, c’est qu’à force de promener ma liberté dans ces petits labyrinthes dorés qui vous servent de cheveux, je l’y perde bientôt ; et de ne jamais la retrouver quand je l’aurai perdue. Voulez-vous bien me promettre que ma vie ne sera pas plus longue que ma servitude ? Et que vous ne serez pas fâchée que je me dise jusqu’à la mort, Madame, Votre Je ne sais quoi. »
Je la soupçonnais d’être Styna, la jumelle quelque peu recluse d’un camarade de mon frère. J’eus vite la confirmation que j’avais été avisé en devinant. Je l’eus de la bouche même de Styanax, le jumeau. Il me sauta à la gorge en brandissant une dague, à la suite de ce petit scandale. Je crus ma dernière heure advenue, et parai de justesse avec ce pauvre livre que je portais alors, les doigts à peine écorchés par le coup. Il m’arracha cette dague, ce livre poignardé, et ses pages tachées de sang, mais ne porta pas d’autre coup ; comme s’il venait de réaliser ce qu’il faisait, il se contenta de me regarder avec une sorte d’horreur qui me perça le coeur bien plus sûrement. Il recula de deux pas, dit simplement : « Plus de lettres... » Et s’en alla en courant, sans doute effrayé par son propre geste. Quelque chose me dit à cet instant qu’il était temps pour moi de disparaître à jamais.
Je me rappelle cet incident avec une étrange acuité. Il faut dire que c’est là l’origine de l’homme que je suis devenu. L’une des origines. Une autre serait Mestre Guérin, grand homme à la mâchoire dédaigneuse d’officier déçu, tyran dénué de toute diplomatie et haï de ses étudiants. J’avais pour lui une faiblesse que je ne me suis jamais expliquée, car il ne m’a pas témoigné plus de sollicitude qu’aux autres pauvrets de ses classes. Peut-être ai-je simplement senti qu’il aurait suffi de quelques détails pour que je sombre dans cette humeur cassante, pour ne plus jamais en ressortir, comme en un puits de sarcasme et de cynisme où j’aurais appris à nager avec plaisir.
Car on m’en abreuvait, jusqu’à la lie, quoique plus subtilement que ne l'avaient jamais fait les gamins farauds de la campagne, si bien qu'il y avait presque un plaisir à entendre ces moqueries-là, si bien ciselées ; on savait de quelle petite famille mourante j’étais la branche atrophiée. « Rien n’est écrit », devise d’analphabètes, devise d’arrogants. Cet aiguillon m’a poussé à me surpasser – et peut-être avais-je un peu de cette audace arrogante au fond de mes décisions et de mes actes, mais l’essentiel était de prouver que je n’avais pas du tout l’étoffe d’un analphabète. L’acharnement, voilà qui vint à me définir, un acharnement de fourmi, calme et patient, mesuré et inflexible. Et Mestre Guérin fut bien le seul à ne pas apparaître le moins du monde surpris.
J’ai trois bons amis de plume aujourd’hui, avec qui je converse de ce que je peux confier sans trahir mes maîtres : Styna, qui a finalement épousé mon frère et lui a donné quelques beaux enfants, dont je prends des nouvelles sans rancune ; Sidis, qui a trouvé de l’embauche bien loin de moi et que je ne reverrai peut-être plus, mais avec qui je m’entends parfaitement par écrit, l’exemple même d’un bon camarade ; et Mestre Guérin. J’ai reçu un corbeau de sa part l’autre jour encore, et je n’ai pas eu le temps de déchiffrer toutes ses pattes de mouche. Nous échangeons actuellement sur un point d’interprétation obscur, dans un grimoire qu’il m’a envoyé avec une lettre moqueuse, me défiant d’y comprendre quoi que ce soit.
Nous ne sommes pas très aimables dans cet échange, et pas d’accord du tout. Mais à quoi bon être d’accord ? Ce n’est pas ainsi que la science progresse – c’est le point sur lequel nous sommes d’accord, s’il devait y en avoir un. Il s’intéresse aussi, sans l’avouer, à ce que je trouve dans les crânes que je scie et dont je mesure les contenus, avec toujours ce même acharnement de fourmi qu’il raille, mais qui l’impressionne. Je sais que cela l’impressionne, sans quoi il ne prendrait certainement pas la peine de m’interroger régulièrement sur mes éventuelles trouvailles.
Bon, pour être parfaitement honnête, je n’ai pas encore vraiment « trouvé » quoi que ce soit. Et c’est que je travaille dorénavant pour une famille de patients qui réclame toute mon attention. Je ne fais pas que leur préparer des remèdes et m’assurer qu’ils les prennent sagement. Je me passionne pour leurs décisions, je les assiste dans leurs réflexions. Je communique avec leurs correspondants, je m’interroge sur l’échiquier de leur puissance et les évolutions des puissances voisines qui pourraient le menacer. Autant dire que cette fonction réclame toute ma passion, ainsi que toute ma concentration immédiate. La tyrannie du court terme, que voulez-vous, et des émotions vives qui l'accompagnent.
A propos de tyrannies, il en émerge bien assez à la minute. Ma chance et surtout mon travail m'ont mené à cette place de choix que j'occupe aujourd'hui, et à ma détermination de garantir, non seulement la santé de quelques individus, mais celle du royaume que je sers. Le rôle de Mestre est l'occasion de seconder mon jeune monarque dans l'établissement de ce qui deviendra son empreinte historique. Il n'en est qu'au début de ces accomplissements ; et si les erreurs trop graves ne lui sont pas permises, je lui reconnais sans hésitation la capacité d'apprendre des quelques maladresses que ses premiers ordres pourraient contenir. Pour peu qu'il reste sensible à la voix de la raison, et notamment à la mienne. Tout cela pour dire que j'ai davantage confiance en une grande fédération florissante, dont le Val serait l'un des joyaux, et d'où je pourrais étendre les bienfaits de l'intelligence dans la mesure de mes capacités, qu'en la mesquinerie de la neutralité ou l'hégémonie de quelque glorieux chef barbare. Cela dit, si notre château devait s'avérer être le joyau dominant... eh bien, ce ne serait pas un chef barbare, n'est-ce pas ? Et le monde n'en progresserait que plus vite.
Et puis, j’y ai mon logement, adapté à mon mode de vie, pour la première fois de mon existence ; Daumier, mon fidèle assistant, que l’on m’a donné à mon arrivée par pure courtoisie, sans trop savoir si je lui trouverais de l’usage, a bâti un palier à mi-hauteur des murs, et des escaliers qui m’y amènent, doublant l’espace pour ma commodité et m’offrant deux fois plus de ces murs à couvrir de mes chers ouvrages. Je ne suis plus, comme on a pu en rire jadis, un demi-guérisseur mais un double guérisseur au contraire, tout mon espace de réflexion multiplié par cette ingénieuse construction ; que l’on ne vienne jamais me dire que Daumier est un imbécile. Et de tous ces grimoires, une bonne partie sont de ma main, notes et observations qui immortaliseront mon expérience sur cette terre, pour l'usage de mes successeurs. Si un jour le feu prenait ici, je crois que je m’y jetterais : il y a toute ma vie entre ces pages.
Quelques-uns sont écrits dans un langage crypté, car ils reflètent ces recherches que je ne suis pas censé accomplir, cette profanation du palais des pensées que je commets à la scie, et dont je dissimule ensuite les traces. Ce n’est pas aisé, et j’ai bien dû mettre mon assistant dans la confidence, mais l’aimable garçon ne révélerait rien à personne, et d’ailleurs, bien peu l’écouteraient. Dans l’impossibilité de sauvegarder la substance cérébrale intacte, j’en note toutes les mesures et les couleurs ; tel l’oiseau de proie que je suis bien loin d’être, tels mes amis les corbeaux, j’ai un œil excellent pour les couleurs, qu’hélas je ne peux employer pour me vêtir de belles tenues de cour, mais regarder celles des autres m’est tout aussi agréable ; après tout, placées sur mon corps, je les verrais moins bien, et le spectacle en serait moins beau. Malgré le respect qui m’est aujourd’hui témoigné, je reste conscient de n’être pas un fringant chevalier.
Je suis moi-même un cerveau ; un savant, voué à des compagnies de papier, et à n’avoir point d’autres enfants, que les enfants des autres, auxquels je puis apporter un peu d’instruction. Garçons ou filles, ou farfadets intermédiaires, peu me chaut : un enfant est toujours un enfant, et un esprit un esprit. Peut-être est-ce pour cela que mon cœur s’est si vivement brisé lorsqu’elle a trouvé le trépas ; elle, une reine, mais avant tout une amie, qui s’apprêtait à me donner un autre de ces petits élèves, une occasion qui aurait dû être occasion de réjouissances. Son trépas en a fait un jour de deuil.
Je l’ai d’abord porté comme un échec personnel, moi qui tenais sa vie entre mes mains et qui aurais dû trouver une solution miraculeuse face à l’adversité ; pas un capitaine d’armées, contemplant sur le champ de bataille sa compagnie décimée, n’a plus cruellement ressenti la honte et la défaite. Puis, le sentiment s’est distillé en d’autres angoisses plus subtiles, aux objets moins précis. Aujourd’hui, je crains surtout pour mon jeune Roi, dont je pourrais par l'âge être le père, auquel je suis bien plus attaché que je ne l'avoue à voix haute... et dont je ne saurais dire avec certitude à quel point cette perte l’a laissé marqué. Allons, il faut que je garde la face : clairement, il cherche à s'entourer d'âmes inflexibles et à construire de grandes choses, et je ne saurais imaginer de meilleures consolations.
...Tenez, voici encore un courrier de ma douce belle-sœur qui m’arrive. Son frère sait-il qu’elle m’écrit ? Sans doute pas ; ou c’est lui que je verrais aux portes, avec sa dague et son air d’enragé, prêt à me demander raison. Pourtant elles n’ont rien en commun avec celles d’autrefois, ces lettres. Plates, innocentes, droit au but, comme si elle écrivait au médecin de famille. Le petit Wilnius apprend à parler, tiens donc. Il est habile à faire voyager ses billes à travers le petit labyrinthe de bois que je lui ai envoyé, une sculpture de Daumier. Il me ressemble – elle prend soin d’ajouter : par le visage. Oh, tant mieux, qu’il s’en tienne là. Ça, c’est mon frère qui le lui a dit, sans doute, car elle ne m’a guère connu en ces jeunes années, et il n’y a pas de portrait de moi à Malvier, nous ne sommes pas de ceux qui gardent des portraits. Il a les cheveux d’un roux flamboyant ; ce doit être bien joli. Je crois que j’aimerais voir de quoi il a l’air, un jour.
Pourvu que le monde ne brûle pas d’ici là.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 15:05
Bienvenue !
Une fiche bien avancée ! :o
All roads lead to death
ANAPHORE
Arianne Martell
Unbowed, Unbent, Unbroken
Messages : 13249 Membre du mois : 117 Maison : Maison Martell Caractère : Joviale - Désabusée - Diplomate - Narcissique - Patiente - Indécise Célébrité : Deepika Padukone
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 15:06
Quand je te disais que j'étais inspiré. ^^ J'ai encore la dernière partie de l'historique à rédiger, c'est ce qui va me demander le plus de travail, puisque c'est là qu'interviennent des personnes jouées. Je te demanderai peut-être ton aide de loin en loin
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 15:27
Bienvenue parmi nous mestre!
Et bon courage pour la fichette
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Spoiler:
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 54723 Membre du mois : 188 Maison : Braenaryon Caractère : Loyal - Secret - Stratège Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 16:40
Bienvenue par ici, ton personnage est vraiment original et intéressant Hâte de le voir en jeu !
| D E M O N S |
ஃ When I was a child, I'd sit for hours. Staring into open flame. Something in it had a power could barely tear my eyes away. All you have is your fire. And the place you need to reach. Don't you ever tame your demons but always keep 'em on a leash ஃ
***
Super cadeau de Lin, merci à elle:
Jaenyra Miss Westeros 2023:
Jaenyra Valtigar
The Shadow - Never forget, Never forgive
Messages : 766 Membre du mois : 14 Maison : Valtigar Caractère : Calculatrice - Cultivée - Jalouse - Passionnée - Curieuse - Manipulatrice - Menteuse. Célébrité : Anya Chalotra
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 16:41
Bienvenue parmi nous ! Très jolie plume, je te souhaite bon courage pour ta fiche monsieur
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 17:10
Bienvenue à toi ^^ Je plussoie le FC ^^
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Jeu 28 Avr - 21:51
Aucun mérite, c'était un prédéfini. ^^ Merci pour vos encouragements, je me remets à la rédaction ! Pour ceux qui aiment s'amuser à ce genre de jeux, je cache des secrets, des devinettes et autres énigmes ici et là dans ma fiche, mais leur résolution n'est pas nécessaire à la lecture, et ils peuvent tout à fait passer inaperçus.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Ven 29 Avr - 15:33
Tu aurais pu être mestre dans un superbe royaume plein d'avenir... Mais tu as choisi un qui va finir dracaryser. c'est dommage *ok ok je sors*
Bienvenu par ici ! Et ce choix d'acteur
La tourmente de mes chants viendra réchauffer les cœurs
Réchauffer mon cœur ☽Il fait toujours beau au dessus des nuages. Mais moi je suis de ces oiseaux, qui vous font danser sous l'orage. Je traverserais tous les nuages comme le fait la lumière, en chantant sous la pluie, la symphonie des éclairs.
Rhaenys Braenaryon
Dracarys & Morghon.
Messages : 4338 Membre du mois : 0 Maison : Braenaryon, Feu, sang & Hiver Caractère : Revancharde ● Fidèle ● Aimante ● Inspirante Célébrité : Emilia Clarke
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Ven 29 Avr - 16:05
AH NON PAS LE FEU. Mangez-moi, mais épargnez mes livres.
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Ven 29 Avr - 17:51
Salut Hermett !
Très belle fiche que voilà, et belle plume!
Tu as toutefois oublié quelques petites choses: - l'encart "perso" à la fin du premier post - Le code de validation à la fin du premier post - Enfin, tu indiques être pour les puissances centrales, mais tu ne relates pas cette conviction quelque part; ce serait bien d'écrire pourquoi, même si ça ne tient qu'en quelques mots
Le Cyvosse
Chaos is a ladder. Many who try to climb it fail, and never get to try again.
Messages : 23754 Membre du mois : 5359 Maison : Je ne sers aucune maison Célébrité : Aucun
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Ven 29 Avr - 18:34
Ah, je savais que j'allais manquer des choses dans tout ce code ! Je regarde ça tout de suite, merci
Invité
Invité
Sujet: Re: Mestre Hermett │ Les Eyrié Lun 2 Mai - 16:00
WELCOME !
Félicitations !
Et oui, te voilà validé(e) ! La classe hein ! Mais ne te repose pas sur tes lauriers trop vite, aussi confortables soient-ils, car il y reste encore quelques lieux à visiter, et dans lesquels tu dois poster. Nous t'avons fait une petite liste ci-dessous qui n'est pas exhaustive, mais qui t'indique les sujets les plus importants que tu dois aller voir absolument.