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 Tour 9 – Les Déferlantes de Salvemer - Année 2 - Mois 3 - Semaine 4

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MessageSujet: Tour 9 – Les Déferlantes de Salvemer - Année 2 - Mois 3 - Semaine 4   Tour 9 – Les Déferlantes de Salvemer - Année 2 - Mois 3 - Semaine 4 EmptySam 23 Avr - 10:19

Les Déferlantes de Salvemer
Conflans



Deuxième Bataille de la troisième campagne du Conflans, entre la flotte impériale de Salvemer et la flotte de Raid bieffo-fer-née de la Reine Eren Hightower.

La situation était aussi bien confuse dans le Conflans que dans les Iles de Fer. Et pourtant, malgré le retrait fer-né du Continent, il y avait des voix insulaires pour s’élever pour une reconquête du Conflans au nom des Hoare qui avaient jadis étendu l’empire fer-né au-delà des mers. La Reine Eren Hightower, née Hoare, avait rassemblé des fidèles, même si elle avait échoué à se saisir de la Couronne de Bois Flotté lors des derniers Etats Généraux de la Royauté. Une flotte composée de capitaines revanchards ou ambitieux la suivait, alors que la Flotte de Fer restait à quai, sous les ordres d’un Lord Harloi qui attendait les ordres d’un nouveau souverain défendant une nouvelle politique…

La flotille, forte de près de trente vaisseaux tout de même, avait mis des semaines à se rassembler discrètement. Mais pourquoi et comment le Roi Tormund aurait pu retenir une partie de ses capitaines, navires et troupes, qui ne lui étaient pas acquis, quand le reste de la flotte ne l’était pas beaucoup plus ? Il laissa couler, rongeant son frein, considérant que sa politique serait supérieure et qu’alors, on le suivrait plutôt que sa rivale au nom plus glorieux, mais au mauvais sexe. Les fer-nés suivant Eren rejoignirent la flotte bieffoise de Falaise, dans l’Ouest, et ensemble, formèrent une armada de près de quatre-vingt navires de guerre et de transport, une flotte majeure sur le continent.

Qu’importe la politique. C’est de guerre, de butin et de conquêtes dont rêvaient ces insulaires. Nés dans une époque glorieuse où les Iles régnaient sur une large partie du continent, de la côte du Conflans à celle de la Néra, les fer-nés prirent grand précaution de leur approche du continent. Dans les brumes entourant Salvemer, ils battirent pavillon commercial riverain. Ce qui n’avait que peu de chances de fonctionner, puisque l’essentiel des échanges maritimes impériaux se déroulait de l’autre côté du continent. Mais le doute était l’allié des meilleurs navigateurs du continent.

Quand la flotte impériale repéra la flottille des Puissances Centrales, c’était trop tard. Les fer-nés et les bieffois étaient déjà en train de faire le blocus du port.

Les impériaux étaient à moins d’un contre quatre. L’amiral riverain choisit de battre prudemment en retraite vers le Nord, laissant la ville à la merci de l’armada ennemie. Du haut des murailles, voir l’absence de flotte pour défendre l’imposante forteresse portuaire passa douloureusement. Le moral s’effondra. Les milices Mallister tenant la place brillèrent par un moral proche du néant. Impossible, dans ces conditions, de s’opposer au débarquement de plusieurs milliers de soldats. Les boutres halés sur la plage de galets remplirent la plage de pillards fer-nés, et les cogues bieffoises débarquèrent leur lot de fantassins et de cavaliers lourdement harnachés. La cité était encerclée.

Lord Renaud Mallister s’était battu pour Harren Hoare, jadis. Puis, ses fils lui avaient forcé la main, et il s’était rendu à Jon Stark et à Lyham Tully, à qui il avait juré allégeance. Ses deux fils, Patreck et Artus, avaient été exécutés par les forces d’Harren lors de négociations précédant la bataille d’Haut Brechies, plus d’une année auparavant. L’homme ne voulait risquer sa cité et ses forces contre les troupes Hoare ou Hightower, mais il ne pouvait la rendre sans trahir le sacrifice de ses fils pour l’idéal d’unité qu’incarnait l’Empire à leurs yeux.

L’homme n’avait pas de vivres, toutefois. Tout était parti nourrir les armées Tully, Stark, Braenaryon. La côte avait été pillée des mois durant par la flotte de Fer, et il ne restait pas grand-chose dans les stocks. Il ne pouvait tenir qu’une à deux semaines seulement. Pour quel espoir ? Aucun. Les forces de secours potentielles étaient bien loin, et occupées face à un ennemi innombrable.

Alors, il devait continuer la lutte. Alors que l’ennemi s’organisait pour encercler la ville, il fit baisser le pont-levis, fit s’équiper ses maigres troupes, et se prépara à une sortie.

Pour l’Honneur.



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Plan de Bataille des Riverains

Les Riverains n’ont que peu ou pas de vivres et n’ont pas le choix. Tenir sur place, ce ne serait que gagner quelques jours, et devoir se rendre dans des conditions sans doute infamantes. Lord Renaud Mallister choisit donc de tenter le tout pour le tout. Une sortie avec l’essentiel de ses troupes, pendant que les archers de la milice couvriront la forteresse. Compte tenu des ravages insulaires du printemps et de l’hiver précédents, aucun des soldats Mallister ne s’attend à se voir offrir de quartiers ; ils n’en feront donc pas.

L’objectif des Mallister est de sauver au moins une partie de l’armée en l’évacuant vers le sud-est.


Plan de Bataille des Forces Bieffo-Fernées

L’Amiral Houett, en charge de la flotte combinée, dirige Lord Ambrose pour les bieffois et Euron le Collectionneur pour les fer-nés. Ensemble, ils ont eu pour mission de prendre Salvemer pour dégager un gros point d’appui pour la Flotte de Fer, quand elle se décidera à rentrer en guerre, mais aussi pour décider les tièdes hommes de l’Ouest de s’engager plus avant dans le conflit contre le Conflans. Dans l’idéal, l’armée devait capturer les officiers ennemis pour forcer la reddition, mais le coup de main audacieux imaginé n’a pu avoir lieu. Le débarquement est pénible par mauvais temps, et déjà l’ennemi opère une sortie !

L’objectif de Houett est d’empêcher l’ennemi de sortir, et de prendre la ville et son précieux port.


Premier Tour


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Le débarquement coalisé est un échec. Le vent qui forcit empêche les navires d’arriver en bon ordre sur la plage et de se glisser correctement sur la grève. Des incidents surviennent, et les vents violents rabattent plusieurs navires vers le port fortifié de la ville. Des échanges de tirs ont lieu, alors, quand les équipages et armes lourdes lâchent des volets de balistes et d’arbalète sur les créneaux, et que les défenses répondent en retour. Une galère est incendiée par des tirs enflammés dans sa voilure, et l’équipage doit se jeter à l’eau pour sauver sa peau. Sur la plage ouest, la cohue est totale, mais les officiers parviennent à s’organiser et malgré les volées de flèches, s’approchent des murs en tirant grappins, échelles et tout ce qui peut les aider à gravir les remparts. Les archers riverains se montrent particulièrement adroits et le tir de couverture des fer-nés et des bieffois mord trop souvent dans la cimenterie et la pierraille des chemins de ronde ; des défenseurs sont touchés, mais le feu qu’ils déchaînent sur l’envahisseur ne connaît pas de relâche. Quantité de soldats sont touchés en pleine course, majoritairement au torse, au cou, au visage pour ceux qui ne sont pas casqués. La plaine détrempée se tapisse de corps et beaucoup tentent de progresser en groupes, boucliers contre boucliers, avec plus ou moins de succès. Les pertes sont importantes. Mais les fer-nés hissent leurs échelles et leurs grappins. Qu’à cela ne tienne, une prise ne douceur n’est pas possible, la ville sera prise de force, d’autant plus avec une partie de ses forces qui tente une sortie !

A l’Est, c’est un carnage. Alors que là encore fer-nés et bieffois peinent à hâler leurs vaisseaux sur la plage de galets et tentent maladroitement de former leurs rangs, des grêles de tirs fauchent marins et fantassins malgré le couvert des coques de bois. Pis, les riverains lâchent une grande clameur depuis le corps de garde.

Et se ruent à l’assaut, lance au poing et bannières Mallister au vent !

Les envahisseurs lâchent une ou deux volées désorganisées mais leur nombre ne vaut rien sans formation, et les riverains hurlant pénètrent largement leurs rangs, empalant et lardant de coups de lances tous ceux qui leur résistent. La marée argent et indigo, casquée de fer, laisse une pile de cadavres derrière elle et les fer-nés débarqués au plus près de la ville sont impitoyablement massacrés, notamment par les cavaliers lourds riverains entourant leur seigneur. Les fantassins insulaires sont passés au fil de l’épée par les montés, qui crient déjà victoire…

Mais derrière les pillards se forment des troupes d’élite. D’un cri unanime de centaines de gorge, rageur et discipliné, des centaines de Gardes du Récif, l’élite de la Reine Eren, tous volontaires et vétérans des campagnes de son père, brandissent haches à deux mains et vouges. Une trompe d’argent sonne la charge de la Garde de la Tour de Villevieille.

Les Mallister ont fait grand carnage sur une plage de débarquement, mais les voilà opposés à l’élite des forces ennemies.


Pertes Assaut sur la Cité
- Les Riverains perdent 90 archers.
Le moral reste stable
- Les coalisés perdent 300 hommes dont 100 fantassins moyens et 100 fantassins lourds fer-nés, 100 marins bieffois avec 1 galère.
Le moral reste stable

Pertes Sortie
- Les Riverains perdent 150 hommes, 30 cavaliers lourds et 120 lanciers
Le moral reste stable
- Les coalisés perdent 520 hommes, dont 400 fantassins fer-nés et 120 archers
Le moral reste stable

Pertes Totales
- Les Riverains perdent 240 hommes dont 90 archers, 30 cavaliers lourds et 120 lanciers
Le moral reste stable
- Les coalisés perdent 820 hommes, dont 100 fantassins lourds fer-nés, 450 fantassins fer-nés et 240 archers fer-nés, 100 marins bieffois, 1 galère
Le moral reste stable pour la Garde du Récif et la Garde de la Tour, autrement les levées sont « ébranlées »


Second Tour


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Les hommes ayant débarqué à l’ouest de la cité continuent de se rapprocher des créneaux sous une pluie de flèches, dont le sifflement n’est déchiré que par les cris des cibles qui finissent transpercées. Pourtant, fer-nés et bieffois continuent leur progression. Pleins de haine et d’une détermination brute, ces hommes continuent de lancer des grappins, de hisser des échelles. Ils font tout ce qu’ils peuvent pour arriver au sommet du mur d’enceinte. Plusieurs combattants sont touchés alors qu’ils gravissent le mur. Des échelles sont repoussées, et les hommes piégés dessus ne peuvent que hurler dans l’attente du choc inévitable. Les archers et arbalétriers de l’envahisseur couvrent l’escalade, mais elle reste ardue. Les troupes sont décimées. Plusieurs soldats finissent transpercés de plusieurs flèches à la fois, et le sol boueux se teinte souvent d’écarlate ; on patauge dans des marres de sang. Mais on continue de grimper. Et les fer-nés ne sont pas les derniers malgré leurs pertes. Ils remettent des échelles en place. Ils grimpent, bouclier sur le dos. Ceux qui arrivent au sommet dégainent haches et épées, ils taillent dans le vif, enfoncent les casques à nasal des riverains. Ils prennent pied à plusieurs endroits des remparts, aux cris de « Pas de quartiers ! Aucun prisonnier ! Hoare ! Pour le Noyé ! ». Les bieffois, eux, serrent les dents. Ils sont plus méthodiques, et tentent de cribler les créneaux avant de monter à l’assaut.

Les riverains, eux, ne lâchent rien. Mais le flot de flèches envoyées par-dessus la muraille se tarit peu à peu. L’ennemi prend pied.

On se tue à l’épée sur le chemin de ronde.

La flotte coalisée bombarde la ville. L’Amiral l’a ordonné ; aucun projectile incendiaire. Alors arbalétriers, archers, balistes et catapultes des vaisseaux les plus lourds de la flotte expédient les projectiles par centaines dans une averse aveugle et inepte, mais qui terrorise la population. Les toitures sont crevées par les pierres ou les carreaux, quelques uns qui se mettent à l’abri sont fauchés en pleine rue, ou ensevelis sous les décombres des bâtiments qui s’effondrent sous le bombardement.

C’est à l’Est que tout se passe.

Lord Mallister, à la tête de ses cavaliers lourds, massacre allègrement la piétaille fer-née. Mais ses lanciers à pied commencent à battre en retraite, tout autour de lui. Pire, ils fuient. Une grande clameur, sauvage, barbare, se fait entendre. Et les bandes dépenaillées de pillards insulaires laissent place à une cohorte de guerriers tout de mailles vêtus, de la tête aux pieds, porteurs de vouges, de haches et d’épées à deux mains. La toute nouvelle Garde du Récif, vétérans de campagnes Hoare, qui rejettent l’Odieuse Paix voulue par le Roi Tormund et ses séides, trop occupés à jouir de leurs richesses et de leurs privilèges. Ces guerriers découpent tout vifs les cavaliers, les mettent bas leurs montures, elles-mêmes massacrées. Lord Mallister est fait prisonnier. Peu ou pas de quartiers ; l’élite Hoare dessoude littéralement les riverains. Et alors, la Garde de la Tour du Bief charge.

La sortie n’existe plus. La sortie est massacrée, et rejetée dans le plus grand désordre vers la ville. Des dizaines d’hommes sont morts sans pouvoir répliquer face à ces formidables guerriers, et tous se pressent dans le corps de garde, avides de la protection des murailles…

Pertes Assaut sur la Cité
- Les Riverains perdent 150 archers.
Le moral passe « ébranlé » car les unités sont largement entamées
- Les coalisés perdent 420 hommes dont 120 lanciers du Bief, 100 fantassins moyens du Bief, 100 fantassins lourds fer-nés, et 100 fantassins moyens fer-nés
Le moral reste stable

Pertes Sortie
- Les Riverains perdent 250 hommes dont 70 cavaliers lourds et 180 lanciers
Le moral passe « ébranlé"
- Les coalisés perdent 100 hommes dont 50 Gardes du Récif et 50 cavaliers lourds du Bief
Le moral reste stable, sauf les levées qui restent « ébranlées »

Pertes Totales
- Les Riverains perdent 640 hommes dont 240 archers, 100 cavaliers lourds et 300 lanciers
- Les coalisés perdent 1410 hommes, dont 250 fantassins lourds fer-nés, 550 fantassins fer-nés et 240 archers fer-nés, 50 cavaliers lourds du Bief, 120 lanciers bieffois, 100 fantassins moyens bieffois, 100 marins bieffois, 1 galère


Troisième Tour


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La bataille prend une tournure désespérée. Les riverains se battent pied à pied sur les remparts ouest. Les archers de la milice sont faiblement équipés, et en sont parfois réduits à parer les coups avec leur arc et attaquer à coups de couteau des fer-nés en mailles, des bieffois mieux armés. Le sang coule sur les pierres du chemin de ronde, et les corps sont jetés quelques mètres plus bas pour ne pas entraver la progression des assaillants. Les fer-nés, sentant la victoire proche, se ménagent un passage à grands coups de haches. Ils dispersent leurs adversaires à grand renfort de cris, de malédictions et de rires gutturaux. Les riverains sont dépassés. Les jeunes conscrits qui se rendent, livrée indigo Mallister au poitrail, se font égorger et jeter du haut de la muraille. Les pillards entrent en ville, dévalant des escaliers intérieurs en poussant des cris de bête et d’oiseaux de proie. Le pillage commence.

A l’est, les combats sont bien plus durs. Les Gardes du Récif poursuivent les natifs du Conflans qui battent en retraite. Les lanciers riverains tentent de retenir l’ennemi devant les portes… Qui se referment derrière eux. La forêt de lances tremble. Se disperse. Les hommes abandonnent leurs armes pour tambouriner les portes à coups de poings. Leurs appels à l’aide, à la pitié de leurs camarades retentissent dans les barbacanes de la forteresse.

Sans réponse.

Les fer-nés se jettent sur eux comme des hyènes et les massacrent, les égorgent. Ils sont alors aspergés d’huile bouillante, massacrés de flèches lâchés juste au dessus de leur tête. Ils sont des dizaines à tomber, mais la piétaille Mallister est massacrée en même temps. Le bombardement des caraques finit par payer, et une tourelle d’angle est ravagée par deux impacts directs de mangonneaux. Les copeaux de pierres ont déchiqueté les archers qui occupaient le niveau supérieur de la tour, et un troisième tir d’une pierre grosse comme une vache enfonce les trois niveaux supérieurs, qui tombent avec leurs occupants en tonnes de pierre et de poussière sur le chemin de ronde attenant et sur les envahisseurs qui montent leurs échelles juste à côté.

Plus de deux cents hommes sont tués ou disparaissent dans les décombres. Mais il n’y a plus de défenseurs. Et l’infanterie du Bief monte à l’assaut dans les ruines de cette portion de murailles.

C’est la victoire.  

Pertes Assaut sur la Cité
- Les Riverains perdent 320  hommes dont 220 archers et 100 lanciers
Le moral passe « déroute », les survivants se rendent
- Les coalisés perdent 530 hommes dont 30 lanciers bieffois, 50 fantassins moyens du Bief, 50 fantassins lourds fer-nés, 50 archers bieffois, 150 Gardes du Récif, 1 boutre, 100 marins fer-nés, 100 fantassins moyens fer-nés
Le moral reste stable

Pertes Totales
- Les Riverains perdent 960 hommes dont 460 archers, 100 cavaliers lourds et 400 lanciers
- Les coalisés perdent 1940 hommes, dont 300 fantassins lourds fer-nés, 200 Gardes du Récif, 650 fantassins fer-nés et 240 archers fer-nés, 50 cavaliers lourds du Bief, 150 lanciers bieffois, 150 fantassins moyens bieffois, 100 marins bieffois, 1 galère, 1 boutre, 100 marins fer-nés


EPILOGUE

Au crépuscule, Salvemer battait étendard Hoare et Hightower. La flotte entrait dans son port et son armée embarquée se livrait au plus grand pillage. Les maisons étaient toutes visitées, les vies rançonnées. Salvemer, si forte et orgueilleuse, était tombée en une seule journée d’un assaut brutal et frénétique. Lord Mallister avait tenté le diable, mais sans réserves, tenir dans les murs aurait voué toute la garnison et le peuple à mourir de faim en très peu de temps sans aucune victime ennemie. Il a tenté, et il a perdu.

Mais l’armée d’invasion aux ordres d’Eren Hightower, qui a délégué l’assaut car la Garce Mortelle était mystérieusement absente, avait payé le prix fort de son offensive. Des pertes énormes, près de la moitié des hommes qui avaient débarqué avaient été tués et blessés en quelques heures de combat, à peine. Deux navires avaient sombré, et entre les morts de ces vaisseaux et les pertes d’autres bateaux, c’étaient deux cent marins qu’il manquait à la flotte. C’était une victoire à la Pyrrhus, qui signait un sanglant retour des insulaires -et des bieffois- en plein cœur du Conflans.

Plusieurs enseignements pouvaient être tirés de la bataille. Le premier et non des moindres, était qu’une armée, aussi performante soit elle, était toujours sensiblement fragile au moment d’un débarquement et qu’une force bien moindre en nombre comme en armes pouvait lui causer grand tort. Le second était que les fer-nés ayant rejoint Eren Hightower, la dernière Hoare à porter le flambeau familial, étaient d’une détermination brutale, implacable, et qu’ils préféraient mourir plutôt que d’être vaincus. Les bieffois étaient eux aussi redoutables, appuyés d’une flotte à l’ouest du continent aussi grande que des flottes de pays entiers. Quand on disait la flotte orientale plus grande encore, cela ne pouvait que faire réfléchir sur la puissance de Hautjardin.

La victoire reste belle. Car le Conflans et le Nord sont privés de la principale forteresse côtière au sud du Neck, et du plus grand port de toute la façade ouest de l’Empire, désormais aux mains de la Reine Eren et de ses forces. C’était un coup de tonnerre pour les Tully, qui se battaient déjà avec toutes leurs forces dans le cœur du Conflans. De là, toute la côte était menacée. De là, les Jumeaux, Beaumarché ou Vivesaigues pouvaient être atteintes, et les armées ravitaillées sur le continent.

En quelques heures, l’Empire venait de vivre des heures terriblement sombres, et un coup de poignard peut être mortel en plein dans le flanc.


Points du Conflans Libre
- 5pts défaite mineure
- 5pts objectif perdu
- 20 pts ville majeure perdue

Points du Bief
+5pts victoire mineure
+5pts objectif remporté
+20 pts ville majeure conquise



Le Cyvosse
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