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 Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]

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MessageSujet: Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]   Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé] EmptyMar 21 Sep - 11:08



Egarés et Damnés
Torrhen Braenaryon & Orys Baratheon

Appartements d’Orys Baratheon, Castel Impérial de Fort-Darion, Semaine 3 du mois 2 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Les événements, comme toujours, ne me laissaient aucun répit. A peine la campagne de l’Orage était-elle en train de prendre doucement le chemin de la victoire, que je me retrouvais à devoir redéployer les vastes contingents de l’Empire pour parer aux menaces de l’Ouest et du Val, qui nous plantaient un couteau dans le dos. Rien de facile, dans ces circonstances. Et en remontant, nous apprenions la déconvenue d’Orys, mon beau-frère et régent de Peyredragon. Menant l’attaque de Meraxès sur la flotte valoise à quai, l’homme avait dévasté les navires ennemis et j’imaginais déjà qu’à peine revenu encore une fois salement amoché, sa sœur ne manquerait pas de se tancer pour lui avoir abandonné le contrôle du dragon. Comme toujours, quand il s’agissait d’Orys, mon cœur se serrait, et je me renfermais. Je savais très bien quels liens étaient les siens avec Rhaenys, depuis toujours. Je savais ce qu’ils partageaient. Je n’en étais pas vraiment jaloux ; c’était loufoque, c’était contre-nature, même. Mais je ne jugeais pas. La nymphe était étrange, elle aussi. Atypique. D’un genre nouveau, et à jamais unique. Je ne pouvais pas en vouloir à l’homme de l’aimer, à sa façon, puisque je l’aimais aussi. Je comprenais la force de son amour, et la puissance de sa frustration. Dans ce mariage arrangé d’alliance, il y avait de la place pour de l’amour. Mais même ainsi, rien n’était simple. Car aucun de nous trois ne serait jamais pleinement heureux, car Rhaenys ne saurait jamais choisir, et devra vivre avec le fait que ni l’un ni l’autre ne trouverions jamais notre bonheur plein et entier dans cette situation.


Piégés, dans le bonheur et l’amour, mais seulement parce qu’il ne serait jamais complet.


Orys pourtant, n’avait pas ma haine, ni ma rancœur. Il était tout ce que je n’étais pas, ou plus, ou que je ne serais jamais. Jeune. Talentueux. C’était un esthète de l’épée, alors que je n’étais jamais qu’une brute efficace. Il était passionné, et curieux de beaucoup de choses. Mais je savais que la guerre l’avait changé, comme moi. Le jour où je perdais mon visage dans la neige teintée d’écarlate sur la morne plaine de Buron, lui perdait la majeure partie de son habileté à l’épée. Et nous étions battus et brimés, passés à tabac par la soldatesque d’Harren le Noir. Il ne s’en était fallu que d’un cheveu pour que nous passions de l’état de prisonniers amenés sur l’échafaud, la corde au cou, pour finalement nous enfuir de justesse.


A jamais liés par le sang versé, et pour le palpitant qui remue pour la même femme… Qui était à moi, qui portait mes enfants, mais qui l’aimait lui plus que moi. Je souffrais de la comparaison, et lui souffrait de ne pas l’avoir, pas même un peu.


Orys subissait la situation, tout comme moi. Nous ne l’avions choisie et acceptée que parce que nos pays en avaient besoin, plus que nous.


Les événements se précipitaient encore. Demain, je partais pour la guerre. Pour des opérations dangereuses, inédites. Encore une fois, je miserais ma vie et ma couronne sur un jet de dés. Et le sang coulera en abondance. Je devais faire le point avec mon beau-frère, aussi bien par respect, que par nécessité. Je nourrissais une étrange sympathie, une compréhension profonde, d’un homme qui était pourtant un opposé en bien des choses, et un rival en tout. Je me présentais aux gardes de Peyredragon, piquiers ayant abandonné pour les couloirs du palais leurs longues hampes au profit d’épées. On me salut, on se retire et me laisse passer. Visage fermé, comme toujours. Balafres à découvert, car cheveux courts pour une fois, et barbe filée de picots blancs. En tenue militaire, car je passais la Garde Impériale en revue plus tard dans la journée. Orys est alité. Bandages au flanc, qu’on devine sous une chemise ample. Encore une grosse blessure… Je salue, d’un signe de tête.



| Bonjour, Orys. |


Orys était un des rares hommes que je tutoyais, et à qui je parlais simplement dans l’intimité. Nous avions traversé ensemble des épreuves incroyablement difficiles à Buron, et dans notre fuite. Nous serions liés à tout jamais. Jamais amis, mais quelque part, des frères à tout jamais.


| T’as l’air d’avoir encore dégusté… Je n’ai pas eu le temps de venir te voir, depuis mon arrivée, et j’en suis désolé. Je repars déjà demain… Aussi, je venais voir comment tu te sentais. Et comment tu voyais les choses, puisque la guerre continue. Rhaenys veut toujours partir rejoindre Mahée Allyrion à Dorne, malgré son état… |


Je restais debout, un peu raide, surtout à l’idée que ma femme enceinte reparte si loin, dans une zone de conflits si dangereuse.


| Est-ce que tu souhaites rester à Fort-Darion, pour quelques temps ? Tu as une sale gueule. Et pour avoir déjà pris une flèche dans les côtes, on met longtemps à s’en remettre. |

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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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MessageSujet: Re: Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]   Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé] EmptySam 23 Oct - 9:15

« I watched you change
Into a fly
I looked away
You were on fire
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
I took you home
Set you on the glass
I pulled off your wings
Then I laughed
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
It's like you never had wings
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah
I look at the cross
Then I look away
Give you the gun
Blow me away
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
Now, you feel alive
You feel alive
You feel alive
I've watched you change
It's like you never had wings
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah
You've changed
You've changed
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✘ Lost & Damned ✘



Épris de ses rêves, et de l’extase de la douleur, Ry rêvait encore à elle…Avant de chuter de plusieurs étages sur la fatalité de la réalité : celle qui avait foudroyé son être ne voudrait jamais être avec lui. Il devait fuir la réalité, retomber dans la prière de Sa beauté, dans la lumière ardente de Son feu divin. La paix revint, le bonheur de la distance et de l’inconnu comblèrent sa pensée. Tandis que ses poings se serraient et que la blessure à son flanc continuait de saigner à l’occasion. Doucement, Ry rouvrait ses paupières en écoutant le bruit du métal, les pas assommants. Une voix familière lui parla, mais il ne bougea pas vraiment à sa présence.


Torrhen. Encore lui. Une vraie cause pour constiper ses ressentis, et ses intestins. Hélas, en fuite à Buron, Ry en avait enduré de véritables problèmes. Et tenter de le cacher à Torrhen était incroyablement difficile. En dépit de ses tracas du passé, le bâtard finit par râler en ouvrant les yeux. Torrhen élabora un peu trop vite, et le blessé dut se tourner sur son côté sain afin de s’asseoir avec un peu de dignité. Même s’il était fils de poissonnière, Ry tenait particulièrement à conserver une prestance…De fils de poissonnière. Un peu maladroit, les yeux cernés et sales, Ry toisa le mari de Sa Sainteté pendant une bonne minute avant d’affirmer en pinçant sa tempe avant de la gifler d’un coup brusque :


« Ah! Je ne suis pas en train de pêcher? »



Soudain, Ry sembla revenir dans le monde des vivants en crachant une petite gorgée de sang avant d’effacer le tout d’une gorgée alcoolisée bas de gamme au goût et au parfum hideux. Une toux grasse s’ensuivit quand Ry baissa la tête légèrement avant de corriger son ton las avec présence et attention :


« Bonjour Torrhen. »



Passant une main rugueuse contre ses cheveux en bataille et gras, Ry écouta son meilleur ennemi avec un sourire en coin. Léger, calme, respectueux – pour le peu qu’il savait élaborer en terme de politesse. Calant son dos contre le mur de pierres derrière lui, sa main droite – la plus maladroite et constamment mal à l’aise dans ses gestes- essuya avec nonchalance la coulée de sang qui tombait sur sa chemise déjà tâchée. Qu’importait son odeur corporelle, personne en ces lieux de prétentieux ne pouvaient prétendre connaître les étendues raffinées des profondeurs de l’océan. Le jour que ces gens de la terre comprendraient, ils reconnaitraient l’exotisme de cette fine puanteur.


Comme son admiration pour sa demi-sœur. Certes, ces imposteurs, prétendants de fausse noblesse à la décence et à la vertu, pouvaient pourrir sous la culpabilité et le poids de leurs actes. Mentir à son âme, s’enfermer dans une cage et chute sous les jupes de la prudence empestaient royalement aux narines du bâtard. Durement, Ry observa celui qui avait tout ce qu’il avait désiré un jour avant d’y renoncer, et ne retint que le tiers des informations véhiculées précédemment :


« Personne ne peut arrêter Rhaenys. »



C’était le fond de sa pensée – avant d’étouffer la surprise de cette annonce sous une fausse toux engagée de sang – une fois de plus. Son respect pour elle l’empêchait de manifester toute opposition : bien qu’il se fit un mandat de supplier cette déesse de faire preuve de prudence et de sagesse lors de ses déplacements. Si elle osait lui rendre visite, il s’en ferait violence personnellement de réaliser ce devoir.


De son vivant, il ferait tout en son pouvoir afin de réaliser la moindre de ses demandes, d’obéir jusqu’au plus saugrenu de ses ordres. Ry fixa Torrhen de longues minutes, avant de laisser un autre sourire naquir aux commissures gercées et  légèrement balafrées de ses lèvres.


« Vraiment? »



Le rire de Ry fut gras, alimenté de sang et des coulisses visibles sous sa chemise blanche un peu trop fine. Il semblait crever de froid avec si peu d’habits.


« Je veux me battre. Et pas rêver de pêche. Mais, comme ça, personne ne voudra de moi.»



Même pas Rhaenys. Ry bouda, encore, en prenant une gorgée affreusement mauvaise de la tasse en métal à ses côtés.




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MessageSujet: Re: Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]   Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé] EmptyJeu 4 Nov - 21:54



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Appartements d’Orys Baratheon, Castel Impérial de Fort-Darion, Semaine 3 du mois 2 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
On mettait longtemps… Pour ceux qui s’en remettaient. Je ne savais toujours pas, tout ce temps après mes premières blessures, si j’avais su encaisser et passer à autre chose, ou si au contraire, je me retrouvais simplement à traîner les traumatismes les uns après les autres comme autant de casseroles attachées à la queue d’un chien taré. Je comprenais sans doute mieux que personne ce que ressentait Orys Baratheon, dans son état. J’étais abonné aux blessures, à celles qui pouvaient facilement devenir fatales. Ce que j’ignorais en revanche, c’était ce qu’il espérait pour l’avenir. Nous avions saigné ensemble. Nous avions fait face à la plus terrible adversité, enchaînés et poussés sur l’échafaud d’Harren le Noir, au lendemain de Buron. Nous avions senti la brûlure de la corde de chanvre sur notre cou. Enfin, il l’avait sentie, car il n’était blessé qu’à la main. Moi, je ne sentais plus grand-chose. Qui avait été le plus chanceux des deux, celui qui tenait debout sans trop de souci et qui pouvait affronter la perspective de sa propre mort avec dignité, ou bien celui qui ne sentait plus rien de son corps au moment où il allait l’abandonner ?


Les prêtres rouges nous avaient sauvés, avec leurs diversions. Et nous étions revenus libres. En haillons, sans armures, sans armes, sans rien d’autre que des chevaux volés, et nos gueules cassées, nos traumatismes et nos cauchemars.


Et ce souvenir vivant, incarné, de froid tenace, qui vous frigorifie jusqu’au plus profond de votre âme même en plein cœur de l’été. Ce moment où vous êtes enseveli à demi sous la neige, battu par les hommes et par l’hiver, qui étouffait tous les sons.


Parfois, je me demandais même si je n’y étais pas mort pour de bon, et que mon âme continuait de rêver de tout ceci.


Peut-être.


Mais non. Souffrir c’est vivre.


Le Baratheon débloque, et je connais ce regard. Celui du trop de vin, ou de vinsonge. Quelque chose pour atténuer la douleur. Du lait de pavot ? Il saigne de la bouche, et sans une grimace je lui tends un torchon non loin du lit. C’est un camarade, un frère d’armes. Un homme que je n’aurais jamais côtoyé s’il n’était le sœur bâtard et incestueux de mon épouse, mais avec qui j’avais saigné, et cru partager mes derniers instants. L’alcool se confirme. Je résiste à la tentation de boire dans son godet, quand il en a fini. Il évoque Rhaenys à ma suite. Forcément.



| En effet. Personne. J’ai essayé, tu as essayé, le monde entier a essayé. Et va essayer encore. Prions mes dieux et les tiens pour qu’aucun foutu archer n’arrive à nous l’enlever. |


Je le toise, sa vilaine trogne, ses bandages, le reste.


| Alors change. Ne reste pas comme ça. Tu es Régent de Peyredragon, ta sœur t’as même fait Prince. Si tu voulais pêcher, il fallait rester sur ton île. Maintenant, tu es un soldat. Tu vas te laver et t’habiller. Et arrêter de boire, sauf si ça t’aide à endurer la douleur de rester debout. Tu auras tout le temps de te reposer en route. Nous partons pour le Val. Le Faucon se targue de chasser Loups et Dragons, à nous de lui rappeler sa condition de volaille. Si tu ne te lèves pas, c’est moi qui vais guider tes hommes. |


Ce n’était pas tant une menace pour leur sécurité -j’étais relativement pragmatique dans ma gestion des troupes- que pour son prestige, son honneur, sa dignité. Je le brusquais, volontairement, comme un père à son fils, un aîné à son cadet, un camarade plus âgé. Il devait se secouer, sinon il allait crever dans ce lit pour de bon, son âme emportée avant son corps.



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MessageSujet: Re: Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]   Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé] EmptyMer 10 Nov - 8:18

« I watched you change
Into a fly
I looked away
You were on fire
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
I took you home
Set you on the glass
I pulled off your wings
Then I laughed
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
It's like you never had wings
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah
I look at the cross
Then I look away
Give you the gun
Blow me away
I watched a change in you
It's like you never had wings
Now, you feel so alive
I've watched you change
Now, you feel alive
You feel alive
You feel alive
I've watched you change
It's like you never had wings
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah
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Torrhen Braenaryon. L’époux de Rhaenys. Le monsieur parfait et séduisant qui avait le luxe de partager le quotidien de Sa Sainteté. Ce n’était pas comme si ce surnom était connu. En ses petites années de bâtard, Ry n’osait guère exprimer ses ressentis. L’intervention discrète, calculée de son beau-frère suffit à le faire réfléchir. Et, pour cette tête obstinée qui était la sienne, Ry toisa calmement Torrhen du regard. Cette même candeur insolente, cette irrévérence vantée comme qualité chez le peuple, le jeune impétueux lança un sourire à son aîné lorsqu’il le réprimanda sur sa consommation d’alcool.


Vint le rappel de la femme qu’ils aimaient, le bâtard haussa les épaules en prétendant qu’elle ne possédait plus son cœur. Pourquoi? Au fond de son être, rien en lui ne désirait évoquer à ce frère d’armes, ce frère de cœur en dépit de leurs querelles, la souffrance de son idylle avec sa demi-sœur. Une femme dont il ne pourrait jamais se séparer tout autant qu’il désirait la chérir en privé. Certes l’interdit demeurait, et résignait ses sentiments à embrasser la résilience au lieu de supplier ses courbes. Concentration.


« Certes, certes… »



Lorsque Ry se répétait, il était vexé dans son petit ego de bâtard. Le fils de la poissonnière connaissait bien l’art de bouder, qu’il exerçait sans répit devant Torrhen tel le petit frère qu’il n’avait jamais été – étant enfant unique dans une vie précédente.


« Hey! On se calme! Je parlais d’un rêve! Ne me dis pas que tu ne rêves jamais du passé ou de jolies femmes. »



Ah, oups. Il avait royalement merdé. Ry ne devait jamais parler de femmes devant Torrhen… Surtout que ça lui brisait le cœur, de ne jamais accéder à ce qu’il désirait tant. Il devrait y renoncer. Sincèrement. Un soupir le saisit, alors qu’il releva ses côtes en prenant une grande inspiration. Le corps du malade se souleva, en dépit des recommandations de l’apothicaire, prenant une gorgée d’alcool afin de mieux gérer la douleur.


Durement, ses pieds touchèrent le sol afin d’enfiler des bottes aux semelles pleines de crottes de mouettes. Râpant sa nuque de sa main cornée, Ry rigola en fixant le terrible Torrhen du coin de l’œil. Des yeux noirs comme la nuit, les ténèbres oubliées du monde entier dans lesquels un prisme unique étincelait de fougue et d’honnêteté.


« Allons chasser la volaille, Torrhen. »



Ry enfila un autre chandail même s’il crevait de chaud. Il ne sut pas pourquoi il fit ce geste, mais il espérait avoir l’air mâle. Aucune chance aux côtés de Torrhen, Ry tombait dans la catégorie de l’imbécile heureux. Entêté, probablement marabout du sermon de son beau-frère, Ry prit la pinte pour en prendre une gorgée. Avant de regarder Torrhen en passant un avant-bras sur son front fiévreux.


« Arrêter de boire? Me laver? Je dois sentir bon pour toi? Depuis quand? »



Définitivement, la taquinerie fut démasquée avec son sourire étanche – réservé. Le régent se leva debout en grommelant comme un vieillard, mais il sembla déjà plus en forme. Afin d’obtenir des résultats rapides, il suffisait de piétiner l’ego de Ry – ou de lui donner un poisson. Au fond de la pièce, près de la fenêtre grande ouverte, le soldat blessé prit une autre chope de bière bien remplie et l’offrit à Torrhen d’un geste généreux.


« J’arrêterai de boire quand il n’y aura plus d’alcool. Certes la modération a bien meilleur goût.»



Un défi? Non, pas comme la dernière fois…Une phrase autrefois incendiaire glacée par une seconde sous la thématique de la prudence. Ry soupira, allant prendre sa chope pour en prendre une autre gorgée.


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MessageSujet: Re: Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé]   Egarés et Damnés [Tour IX - Terminé] EmptyMer 10 Nov - 16:15



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Je ne prenais clairement pas de gants avec le Baratheon. Ce n’était pas tellement qu’il n’en méritait pas, que simplement il n’était pas un fragile susceptible de nourrir ce genre de sentiments chez moi. Forcément, quand on savait quelle habileté à l’épée était la sienne, et son physique de chevalier parfait, quand moi j’étais déjà vieux, et marqué en pleine trogne d’une cicatrice qui me barrait le visage d’un V immonde, lacérant l’une de mes joues et creusant un sillon de mon front à la commissure de mes lèvres comme une rature en plein visage. Je savais que Rhaenys n’y voyait pas ombrage : rien ne semblait pouvoir jamais la dissuader de m’aimer malgré mes ténèbres intérieures et mon apparence, mais il n’en restait pas moins que les choses restaient en ma défaveur à tant de points de vue que n’importe quel autre que moi craindrait sans cesse qu’elle ne préfère d’autres hommes. Et parfois, c’était ce que je  ressentais. Cette forme d’envie, de jalousie, qui pourraient m’empoisonner.


Mais je maintenais ces émotions sous un contrôle étroit. C’était facile de voir que son impétuosité, mâtinée d’un rien d’immaturité, le dissocieraient toujours de son Empereur. Parfois, quand la pique est trop grosse, je ne peux la délasser. Je ne serais pas crédible. Alors je prends le bâton qu’il me tend pour le battre avec. Gentiment, mais fermement malgré tout.



| Pourquoi ai-je besoin de rêver de jolies femmes, ou du passé ? J’ai épousé ta sœur, et elle est la femme la plus belle du monde. Quant au passé, il n’est pas très différent du présent. Beaucoup de sang, de boue, de larmes. Je préfère m’imaginer que l’avenir devant nous sera différent au passé ou au présent, si tu veux bien. |


Je ne dis pas cela pour le malmener, pour le blesser. Pas alors que ni l’un ni l’autre, pas plus moi que lui, ne pourrions jamais nous targuer de l’amour total et incompressible de Rhaenys, toujours divisée et tiraillée par la force des choses. Et le voilà qui boit encore. Je n’avais jamais rien eu contre les gros buveurs, c’était même un fait établi que j’en étais un moi-même. Mais je désapprouvais quand la boisson obscurcissait le jugement et rendait tout plus compliqué.


L’insulaire se décide, finalement, et le plan semble lui plaire.


Il s’habille, mais forcément, ce n’était pas comme s’équipe de pied en cape pour faire la guerre. Pas encore besoin de porter mailles et armures, cela dit, mais il ne semblait pas du tout au mieux de sa forme. Je laisse mon regard s’appesantir sur lui quand il évoque son odeur et je note la raideur du moindre de ses gestes, même s’ils paraissaient étrangement plus fluides quand venait le moment de servir de la bière. Je reconnaissais là l’habileté de l’ivrogne invétéré, traitant la boisson avec plus de respect que quoi que ce soit d’autre. Je le remercie d’un bref signe de tête.



| Il ne manquera jamais d’alcool. Tu es prince, désormais. N’importe quel aubergiste continuerait de te servir, même s’il te trouvait en train de foutre sa propre fille devant toute sa clientèle. |


Je descends une généreuse rasade de la boisson ambrée.


| Je ne te demande pas de m’accompagner pour obéir à une quelconque demande de l’Impératrice, ni par compassion, mais parce que j’ai besoin de toi. Les Peyredragoniens te suivront mieux que moi, et tu dois hisser la bannière de ton royaume sur les territoires que nous prendrons, pendant que le Nord en fera de même sur les terres qu’il revendique. Tu as un rang à tenir, des hommes à guider. Et peut-être que tu trouveras en chemin de quoi t’aider à surmonter les blessures faites à ton corps, à ton âme, à ton amour-propre. |


Même s’il pouvait évidemment prendre tout ça comme de la provocation, il n’en était rien ; je ne me réjouissais pas, et affrontais son regard fiévreux du mien, ferme, froid.


| Tu as une nouvelle opportunité de t’illustrer. Je te propose l’aventure, à la clef, pouvoir, richesse, gloire et victoire. Et peut être un avenir plus personnel, aussi. Il va bien falloir te marier, c’est la réalité des choses. Tu trouveras meilleur parti une fois que ton courage t’auras encore permis de faire mariner la moitié de la cour dans ses dessous. |
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Then I laughed
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Now, you feel so alive
I've watched you change
It's like you never had wings
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah, aah, aah
Aah, aah
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Now, you feel alive
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✘ Lost & Damned ✘


Une leçon de Torrhen…Après les réprimandes de sa propre servante. Décidément, le monde entier voulait pousser Ry dans le premier bain à sa portée. D’un éclat de rire réservé, le bâtard haussa les épaules en écoutant les paroles sages de son aîné. Évidemment, sa sœur était la plus belle et la plus forte. Certes comment pouvait-il continuer de vivre s’il continuait d’attendre et d’espérer? Non, il ne le pouvait pas. Ry devait cadenasser ses sentiments derrière le mensonge, l’illusion, la mascarade d’une lumière peu reluisante.


Un second haussement d’épaules vint, sa main valide déposa la coupe de bière, ne pouvant réprimer un sourire lorsque Torrhen continue de le charrier, de l’enfoncer sous un tapis de remontrances et de sagesse. Bien sûr, Ry n’allait pas répondre au sujet de la reine. Il préférait tomber dans le déni, repoussant l’alcool et la camaraderie. Ce rappel taquin suffisait à la piquer dans le mauvais sens. Mentionner Rhaenys, désirait-il retourner ce poignard permanent dans son cœur depuis son enfance? Comme si Torrhen pouvait savoir ce que c’était : aimer la femme d’une autre.


Comme si c’était plaisant, ou facile, ou accessible. Intérieurement, il bouillonne. Il explose, il fait des ravages sans faire un seul mouvement. Ce n’est plus un regard aveuglé de douleur qu’il arbore, mais une défiance, une candeur assassine. Ry passa une main dans sa chevelure sale, jeta les bandages souillés sous sa chemise, avant de faire volte-face vers son interlocuteur. Il mordait l’intérieur de sa joue droite, tremblait du genou gauche et cachait sa main malhabile dans son dos. Son regard toisa le sien une seconde, une seule :


« Me marier? Ah ouais, c’était tellement bien la dernière fois. Tu sais quoi? Si c’est votre intention, à Rhae et à toi, autant me laisser pourrir dans un donjon. »



Le rire de Ry fut sec, ses traits plongés dans la fureur sourde. Il était blessé, malgré l’intention noble de son interlocuteur. Toute la discussion était perdue une fois le mariage mentionné: une colère noire jaillit en lui, prête à le laisser aller vers ses pires démons.


Son premier fut un échec, et encore la souffrance de la beauté de Dorne avait suffi à achever sa compassion. En secret, il espérait s’excuser même si cela ne changerait rien. Pour un père comme Torrhen, comment pouvait-il se pavaner avec sa progéniture et lui évoquer la souffrance du passé?


« Je serai là au moment du départ. Comme tu veux, envoie-moi un pigeon ou un boulet de canon par la gueule. »



Visiblement tiré de l’ivresse par tous ces beaux sujets, Ry prit des fringues qui semblaient propres, tira la poignée de la porte d’un coup et sortit avec son parfum nauséabond de la chambre qui sentait le malade et le renfermé.


« Si tu permets, j'ai des trucs à faire. »



Sans révérence, sans respect, il sortait en trombe de ses quartiers à la surprise d’une servante qui fit volte-face à la vue du régent de Peyredragon peu vêtu. Heureusement, personne ne sembla déterminé à le retenir d’aller prendre un bain. Car son odeur corporelle faillit causer l’évanouissement de plusieurs malchanceuses durant son chemin.



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