Sujet: Tour 9 – Les Etats Généraux de la Royauté - Année 2 - Mois 2 - Semaine 2 Jeu 9 Sep - 21:01 | |
| Les Etats Généraux de la Royauté Iles de Fer Les Prêtres du Dieu Noyé ne s’occupaient guère de politique, en temps normal. Serviteurs d’un Dieu qui n’avait cure de qui portait la couronne, ils avaient prospéré en symbiose avec le pouvoir de la dynastie Hoare des décennies durant. Mais les temps changeaient. Des Hoare, il n’y avait plus que des cendres et des déshérités. Harren était mort des mains de son vieil ennemi du Nord, mais pas avant d’avoir abattu son héritier Joren pour sa félonie. Yoren, le bâtard légitimé dans le sang de la bataille d’Eysines, avait vu son rêve s’effondrer et avait été lui aussi tué par des nordiens. La couronne était vacante, donc, et quelques semaines plus tôt deux concurrents s’étaient déjà mis en lice pour la succession. Rodrik Harloi, d’un côté, qui jouissait de puissants soutiens mais qui voyait aussi sa réputation entachée par son mariage riverain et par des rumeurs quant à sa conduite de la campagne qui avait vu le Roi Yoren mourir au combat. Il commandait à la Flotte de Fer, et défendait plus que tout l’Antique Voie des Fer-Nés, quitte à brusquer les autres Puissances Centrales, qui avaient longtemps vécu dans la peur des boutres. De l’autre côté, Eren Hightower. Dernière de la lignée Hoare, fille d’Harren le Noir, normalement disqualifiée par sa couronne bieffoise, sa conversion aux Sept, et par sa nature de femme. Mais elle jouissait pourtant d’une célébrité sans pareille dans la Flotte de Fer, pour avoir fait sa gloire pendant près de quinze ans, et apportait aux Iles des alliances solides sur le continent dont le Bief, qu’elle avait épousé. Avant que les Prêtres n’assemblent les maisons des Iles de Fer pour la tenue des Etats Généraux en vue de désigner un nouveau souverain par voie d’acclamation, les différentes factions engagées avaient toutes leur stratégie. Rodrik Harloi frappa le premier, avant même de rentrer de campagne. Il écrivit à tous, et autour de lui se propagèrent les histoires sur le compte d’Eren. On parlait de sa conversion, de son renoncement aux traditions fer-nées, de ses trahisons à la cause insulaire. Le poison des paroles n’épargnait certes pas la dernière Hoare, mais le camp Harloi et ses soutiens se contenta un temps de ces courriers et de ces rumeurs. Une fête en l’honneur des morts des campagnes précédentes vint renforcer la cohésion de ce groupe autour de la Faux Sanglante et Harloi enregistrait déjà les engagements des Greyjoy, des Orquebois et des Vendeloyn, ainsi de ce qu’il restait des maisons Volmark et Salfalaise, passées sous influence de sa maison et surtout de sa femme lorsque ces maisons furent punies pour leurs trahisons envers les rois précédents. Quolibets envers l’adversaire, grands discours et fêtes étaient les piliers de la conquête du trône de Rodrik. Eren, de son côté, développa une toute autre tactique. Elle avait un retard considérable à rattraper ; son éloignement au Bief l’avait privée de soutiens directs et même si elle conservait une aura considérable auprès de la Flotte de Fer, beaucoup se méfiaient de sa conversion et de sa nouvelle couronne bieffoise. Merlyn la rejoignit bien vite. Et les Botley, dont elle avait toujours été proche. C’était peu en termes de figures officielles, la troupe ne votant pas. Alors, Eren fit ce qu’elle savait faire de mieux, et paya de sa personne. Lors de son propre banquet de retour, la Reine finit par faire son discours au milieu de ceux qui, pêle-mêle, lui étaient de fervents soutiens ou simplement la craignaient depuis toujours. Réclamant des volontaires pour se sacrifier pour le Noyé, l’alcool, la ferveur et le patriotisme firent leur effet chez ceux qui n’avaient déjà plus rien à perdre. Des estropiés, handicapés dans les combats sur le continent, se portèrent volontaires. Alors que dehors la tempête faisait rage, toute l’assemblée suivit des prêtres au dehors. Les sacrifiés furent par les déferlantes et emmenés au large par le courant, dans les ténèbres illuminées par les éclairs. Au cours de la Nuit, la tempête s’arrête. Et au petit matin, c’est au tour d’Eren, après des nuits de discussions passionnées avec les prêtres, de s’avancer sur la grève. Et de s’y faire submerger à son tour. Que s’était-il dit entre la brune et les prêtres ? Rien ne filtra de leurs échanges, qui auront duré toute la nuit. Ecrivant dans le Conflans, elle parvient également à rallier les survivants de l’armée de Yoren, à Pierremoutiers, même si la situation politique n’était pas encore très claire entre ces loyalistes et la prétendante au trône, celle-ci pouvait toutefois compter sur leur soutien. Noirmarées, de son côté, était un prétendant à la couronne qui s’était déclaré, mais ses faits d’armes ne suffisaient pas, avant le jour fatidique, pour engranger des soutiens. Vint le jour tant attendu. Nombreux sont les seigneurs et capitaines à être venus avec force précautions, tout le monde craignant des débordements et des prêtres du Noyé avaient sillonné les îles malgré la tempête pour calmer les ardeurs des soutiens les plus belliqueux des diverses factions. Le lieu de rendez-vous donné avait été le Cimetière des Cétacés des Monts Durgranit, un lieu hautement symbolique où s’étaient jadis tenu d’autres événements importants dans l’histoire des fer-nés. La masse des capitaines et des seigneurs s’avançait au milieu des ossements gigantesques des baleines grises gisant sur cette colline et le Prêtre Noyé Oleg clama alors, haut et fort, pour dominer l’assemblée. « Ici se réunissent les géants de notre peuple depuis la nuit des temps. Ici, nous sommes sous le regard du Noyé. » Il lève les bras et contemple le ciel chargé en nuages sombres. « Seigneur Dieu qui t’es noyé pour nous, daigne accorder la grâce à ton serviteur de ressusciter de la mer ainsi que tu l’as fait toi-même. Puisse-t-il jouir ainsi de la bénédiction du sel, puisse-t-il ainsi jouir de la bénédiction de la pierre, puisse-t-il ainsi jouir de la bénédiction de l’acier. Ce qui est mort ne saurait plus mourir mais ressurgit plus rude et vigoureux ». Reportant son regard sur l’assemblée, il tonne. « Qui règnera sur nous ? » Et il répète, autant de fois qu’il le faut pour que des volontaires s’avancent. Ils le font en même temps. Rodrik, et Eren. Tous deux réclament l’honneur de commencer. Eren insiste, jusqu’à ce que Rodrik ne lâche, goguenard. "Honneur aux Dames ! N'est-ce pas ce qu'on dit dans le Bief ?" Eren ne peut que ronger son frein, mais entame… - Discours de Eren:
« Je suis Eren Hightower, la Garce Mortelle, fille de Harren Hoare le Noir, Reine du Bief, Noyée et Héritière légitime du Sel et du Roc.
Je suis une femme. Reine d'un pays étranger. J’ai été convertie. Voilà des arguments irréfutables. Vous me condamnez donc déjà pour une année de mariage, alors que j’ai fait mes preuves, j'ai combattu à vos côtés pendant 20 ans, mené notre flotte pendant 10 ans, j’ai bien plus de couilles que la plupart d’entre vous, et … Parce que j'ai dû sacrifier mon honneur, ma religion, mon corps… pour vous ! Pour le sel et le roc ! Pas même pour le Bief et pas davantage pour mon père, notre royaume craint de tous il y a encore 2 ans, je ne suis devenue qu’une vulgaire Bieffoise ?
Aujourd’hui, on se rit de nous et je reconnais totalement les fautes de ma famille, les ordres ont diminué les effectifs autant que les richesses que j’ai largement contribué à enrichir, je suis la première à condamner les décisions de mon père et mon frère qui l’a succédé, ils accompagnent désormais le Noyé, des erreurs que je ne commettrais pas. Je me moque bien que ce dernier m’ait nommé héritière du Sel et du Roc, je n’hérite que d’un ramassis de benêts au bord de la faillite, je devrais plutôt vous laissez crever sur vos pauvres cailloux, je pourrais même déployer les culs fleuris du Bief pour vous exterminer, mais ces rochers humides n’ont aucune valeur. Malgré tout, vous êtes mes frères, mes sœurs c’est pour vous, notre gloire, notre avenir pour lesquels je me suis toujours battue. Mon cœur n’a toujours battu que pour vous, mon épée à verser quantité de sang, pour mon peuple.
Mes ancêtres ont fait en sorte de retarder le déclin des îles en conquérant des terres continentales, si vous refusez mon aide, de fait la perte de ce lien avec les continentaux signerait votre déchéance à nouveau. Et alors vous accorderez votre avenir entre les mains inexpérimentées de mes concurrents ? Que peuvent-ils bien vous promettre que je ne puisse vous apporter ? J’ai des accords, des contacts, des alliés, ils n’ont rien d’autre qu’une parole donnée. Vous êtes étranglés, les Puissances centrales ont unifié l’Ouest et le Val, vous ne pourrez simplement pas survivre par cet isolement... à moins de plier le genou face à l’Empire…
Préférez-vous poursuivre de modestes rapts sur les plages, vous terrer et crever par manque de ressources sur vos îles ? Vous contenter de petites victoires depuis que je ne mène plus la flotte ? Ou me laisser de nouveau faire de nous le peuple impitoyable que nous sommes, répandre la terreur à travers le continent et ailleurs ? Comme je m’y suis consacrée pendant de longues années. Nous sommes des marins, des navigateurs, des pillards, de fiers guerriers. Je veux prouver à tous que rien ne nous arrête, construire la plus grande flotte de ce monde, cartographier toutes les mers, les littoraux, je ne répandrai pas la terreur au seul continent de Westeros, mais bien à l’Est qui pullule davantage de richesses. Pourquoi se contenter d’un seul terrain de jeu ? J’implanterai une colonie aux degrés de pierres, nous explorerons l’Est et y répandrons la terreur, les pêcheurs redouteront nos voiles aux larges à Westeros comme à Essos. Les mers de ce monde nous appartiendront.
C’est non pas en tant que Hoare que je me présente à vous, ce nom n'a que trop été touché par la trahison associée et avilie par les Frey, ni en tant qu’Hightower, épouse et reine, ce ne sont que des noms, des titres, qui n’ont jamais impacté mes faits d’armes ni mon attachement pour mon peuple. Je ne changerai pas ce que je suis, ni ce que je suis devenue par ce mariage, mais je peux vous en faire bénéficier. Vous redoutez de l’influence du Bief sur nous, chez eux on craint l’inverse, à moi seule ils redoutent mon influence sur leurs vastes champs de fleurs, je vous laisse imaginer ce que je serais en mesure de faire avec votre aide et imaginer un peu ce qu’il adviendra de notre puissance lorsque j’aurais mis au monde plus d’enfants, nous serons alors les plus puissants de ce monde... Je conçois que vous vous inquiétez des prétentions du Hightower, rappelez vous pourtant qu’aucun homme, ni femme, ni tempête, ne peut me soumettre, ni me contraindre. Quoi qu’il en dise, quoi qu’il m’en coûte, il peut bien avoir une couronne pour ceindre son crâne, elle ne sera que factice, les îles seront indépendantes, sous ma juridiction uniquement.
Je suis partagée, convertie aux sept par nécessité, il me fallait conquérir le Bief d’une autre manière que par le sang versé, je me suis adaptée à leurs us et coutumes, à leur idole de pacotilles à sept visages. La Foi n’est pas une force à négliger, elle n’est qu’une arme de plus entre mes mains, une nécessité d’engager des hommes supplémentaires dans cette guerre contre l’Empire. Mon père a commis l’erreur et l’intelligence de s’allier la Foi, il faut savoir reconnaître l’utilité de certaines choses, même lorsqu’on est désaccord. C’est le devoir de la Royauté. J’en ai profité pour habilement diriger l’attention de la Foi ailleurs qu'aux îles et retarder le baptême de ma fille.
Il n’y a pas de guerre sans sacrifices, la Foi perdra quantité d’hommes, à l’instar de notre peuple et nous pourrons alors éliminer leurs prétentions de convertir le continent et ce qui l’entoure. Pendant qu’ils regardent ailleurs, nous reprendrons des forces, nous préparerons notre propre guerre, la Foi sera déjà affaibli lorsque nous jaillirons pour abattre sur eux l’Antique voie qui nous guide. Ce sera toujours mon combat, ma promesse, je n’ai jamais cessé de prier et sacrifier pour le Noyé. Mon unique Dieu. »
L'accueil reçu est aléatoire, mais globalement enthousiaste. Certains se vexent et se rebiffent d'être tancés par la véhémence du discours, d'autres rient et acclament, pleins d'ambitions et saluant les bons mots. Chez les fidèles d'Eren, les Merlyn scandent son nom en brandissant armes et emblèmes. Les Botley l'imitent, Stig en tête, qui défie du regard et de son attitude les Harloi et leurs soutiens. L'homme reste proche de la prétendante qu'il soutient. On observe aussi des réactions chez les soutiens de Rodrik Harloi; plusieurs Greyjoy ont acclamé le discours malgré le soutien promis à l'amiral, et un Vendeloyn s'illustre aussi en gueulant. Les soutiens du Harloi s'invectivent alors les uns les autres, entre ceux qui veulent laisser parler Eren, qui sont sensibles à son discours, et ceux qui ne dévient pas du soutien affiché pour l'amiral. On est loin du retournement de situation, mais il y a un frémissement palpable à la suite de la prise de parole de la dernière Hoare. C'est étrangement chez les représentants de deux maisons neutres, les Royle et les Reyle, que les quolibets et sifflets fusent le plus, car les autres groupes en viennent presque aux mains quand les prêtres ramènent bruyamment de l'ordre dans les rangs en scandant à haute voix des prières au Noyé. C'est au tour de Rodrik, de parler. Passer en second est un avantage, car il peut réadapter son discours à celui de sa concurrente. Mais elle a aussi donné le ton et engrangé par sa verve un peu plus de soutien qu'elle n'en disposait en arrivant. La lutte s'annonce âpre ! A la fin du discours d’Eren, Rodrik se met à rire jusqu’à ce que les prêtres ramènent le calme. Il s’avance ensuite pour faire face aux Capitaines et Seigneurs ayant fait le déplacement pour ce moment qui marquerait l’avenir des Iles de Fer. - Discours de Eren:
Je suis Rodrik Harloi, fils de Theon Harloi, Commandant de la Flotte de Fer, Suzerain de l’Ile d’Harloi et Seigneur de Dix-Tours. Visiblement, nous ne sommes qu’une bande de péquenauds aux yeux de la Reine du Bief. Ces mêmes péquenauds qui partant de leurs rochers ont conquis le Conflans jadis. Les décisions des derniers Hoare ont peut-être ramené la situation à une époque qu’on croyait oubliée mais bon, je sais ce que chacun de nous vaut. Je connais les guerriers que nous sommes et la rage qui habite nos êtres ! A force de s’enfoncer dans les terres, les Hoare ont oublié une chose essentielle, le Dieu Noyé est un Dieu de la Mer, nous sommes un peuple de la mer ! Peut-être leur a-t-il tourné le dos après qu’ils lui aient eux-mêmes tourné le dos pour embrasser cette Foi hérétique qui vénère sept clampins même pas foutu de se torcher le cul tout seul ! Allons-nous encore tourné le dos à notre Dieu en suivant une femme admettant sa conversion ? Je ne nous crois pas si bête malgré les paroles de la Reine du Bief.
Si nous refusons l’aide du Bief, ou plutôt la soumission au Bief, pensez-vous que nous dépérirons comme Eren Hightower le prétend ? Devons-nous sucer la queue du Roi du Bief comme elle pour avoir quelques miettes et survivre ? Nous sommes un peuple de guerriers qui paie le fer-prix et non qui mendie ! Des accords, j’en ai également, tout comme des contacts. Ah c’est sûr, je ne me fais pas fourrer le cul par ceux-ci, ni engrosser pour pondre une pléiade d’héritiers au Bief mais bon, je suis un homme d’honneur qui croit encore à la parole donnée. Nos pillages, nos raids ou même nos prises, tout cela est dans notre sang ! L’Antique Voie est la seule qui doit prévaloir et certainement pas la compromission en se rabaissant à lécher des pieds ou sucer des queues. Ce sont nos queues qui doivent être sucées !!! »
D’un geste de la main, Rodrik ordonne à l’un de ses hommes d’approcher. Ce dernier jette au sol une armure du Conflans et un étendard des Tully.
« Les côtes du Conflans nous reviendrons bien assez vite, je m’en suis assuré. En attendant, les Hoare n’ont pas vu que notre plus grande force était notre flotte. Il faut la renforcer et redevenir un Royaume craint sur toutes les mers. Plutôt que les Degrés de Pierre, il serait bien plus intéressant de conquérir totalement les Iles d’Eté et d’en faire aussi bien un point de chute qu’un endroit nous permettant d’être auto-suffisant pour bien des choses. Une fois les côtes du Conflans de nouveau à nous, les Iles d’Eté à nous également, Essos sera à porter de boutre pour s’enrichir encore plus et répandre nos noms dans l’histoire. Nous deviendrons le peuple des mers craint de toute part ! Personne n’ignorera les fer-nés et nous ne nous serons mis à genoux devant aucun Roi pour cela.
La légitimité de cette couronne n’a pas non plus à être héréditaire ! D’ailleurs, si c’était le cas et que vous choisissiez la Reine du Bief, vous auriez une petite bieffoise sur le trône qui aurait été élevé au milieu des prairies et vénérant de faux dieux. La Couronne du Sel et du Roc doit être à celui que nous aurons choisi ! Cela évitera les incompétents et les pleutres de s’en emparer. Cette couronne, c’est la nôtre ! Elle est à chacun de vous car aujourd’hui, vous choisissez qui la portera ! L’Antique Voie doit être désormais notre guide ! Je ne vous abandonnerai pas pour accoucher de sept enfants, j’ai une femme qui reste à la maison pour ça ! Je combattrai à vos côtés et nous ferons retentir nos noms dans tout Westeros et Essos !
Donc aujourd’hui, ce choix est le vôtre ! Se soumettre au Bief et sucer son Roi à genoux bien obéissants, ou affronter notre destin fièrement comme des hommes et traverser les difficultés la tête haute et l’épée à la main ! Je ne vous promets pas la facilité, loin de là mais je vous promets que vous resterez des fer-nés et qu’aucune pine ne viendra vous titiller le trou de balle ! Ce qui est mort ne saurait mourir mais se lève à nouveau, plus dur à la peine et plus vigoureux. Cela n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui ! » L’accueil est sonore, lui aussi. Mais toujours pas d’unanimité en vue. Il y a plusieurs changements majeurs, toutefois, car avoir le discours du second concurrent permet à tous de se positionner. Rodrik peut suspecter la défection des Greyjoy, bien plus proches des Hoare dans leur histoire que d’une autre maison, qui ont si peu soutenu son discours en comparaison de celui d’Eren qu’ils semblent s’être rapprochés de son adversaire. Le doute s’installe aussi chez les Orquebois, qui acclament Rodrik mais dont plusieurs membres clament leurs questions et leurs remarques en pagaille comment la victoire s’envisage sans le Bief, ou quel est l’intérêt d’échanger le Bief dans son lit pour le Conflans. Le calme est ramené par Lord Orquebois parmi les siens mais on sent une vraie désunion dans cette maison. On est loin des quolibets et des insultes reçues par Eren par une frange des participants, mais un moment de flottement passe chez les soutiens du Harloi. Survivants et régents des Volmark et des Salfalaise scandent son nom, pour faire écho aux soutiens d’Eren. Les Vendeloyn, déjà acquis, les rejoignent dans la clameur. Les Reyle rejoignent également l'amiral Harloi, alors qu'ils étaient neutres jusque là ! De leur côté, Royle, Valleuse et Wynch sont restés de marbre aux deux discours. A ce stade, Rodrik compte de façon certaine les soutiens Orquebois, Volmark, Salfalaise, Vendeloyn et Reyle. Ses soutiens restent stables mais plus fluctuants ; il a perdu les Greyjoy pour acquérir les Reyle. Sa base est plus nombreuse, mais le Harloi paraît moins proche des grandes maisons historiques, qui ont longtemps été féales des Hoare. Eren dispose des Greyjoy, des Botley et des Merlyn. Elle gagne en soutiens puissants, mais ne convainc pas suffisamment largement. Il reste de nombreuses factions neutres, comme les Timbal, les Wynch, les Valleuse, Royle et Tawne. Aucune majorité ne s’est donc dégagée… « Qui, pour régner ? Qui ! » tonne le Prêtre du Noyé. Un homme s’avance à son tour. Tormund Timbal. Le silence se fait, personne ne s’attendait à ça. Lord Noirmarées, qui allait se présenter comme outsider comme il l’avait annoncé, se fait damer le pion. - Discours de Tormund:
Tormund se lève de son rocher pour se mettre debout et fait quelques pas pour faire face au prêtre noyé « Je tiens tout d'abord à remercier le prêtre Oleg et à tous les prêtres du Dieu Noyé d'avoir pu organiser cette assemblée dans le plus strict respect de nos traditions ! »
Il se retourne pour faire face à tous les capitaines et seigneurs fer-nés réunit pour les États généraux
« Chère assemblée,
Nous avons un choix crucial à faire aujourd'hui, lourd de responsabilités pour nous et les générations futures. On doit regarder notre passé et apprendre de nos erreurs, il faut reconnaître que nous en avions commises, mais tout ne doit pas être balayé. La question qu'il faut se poser est qu'est-ce qu'on veut au juste pour notre peuple et nos îles ? »
Il se tourne vers les deux candidats.
« Aujourd'hui, nous avons deux candidats issus d'illustres maisons, ces deux candidats proposent deux voies bien différentes, sachez que je respecte Eren et Rodrik et que je l'ai connaît depuis des années et leur parcours de guerriers parle pour eux et légitime leur candidature. Tous les deux ont des arguments solides, à commencer par toi Eren, nulle autre femme que toi mérite notre respect pour ce que tu as fait pour notre peuple. Il est vrai que tu as beaucoup de contacts et d'alliée sur le continent, oui c'est vrai aussi que si on se retire des puissances centrales cela voudra dire qu'on se retrouvera à nouveau isolés et exposés contre d'éventuelles représailles non pas d'un camp, mais de deux. Doit-on obligatoirement choisir un camp ? Le jeu que tu nous proposes est tout aussi risqué que d'être indépendant Eren, je ne mets pas en doute tes compétences, ta réputation parle pour toi, mais ton mari n’est pas un homme naïf, les rumeurs sur lui circulent même jusqu'ici, tu sais. Je parle en mon nom mais je refuserais tant que je serais en vie à ployer le genou devant un roi étranger et je ne mets pas en doute tes intentions de défendre notre peuple à la cour du Bief, mais tu es marié à cet homme, tes enfants seront des Hightower, tu es malheureusement la dernière enfant légitime de la maison Hoare, qui plus est une femme et déjà mariée. »
Il se tourne à nouveau vers l'assemblée.
« Doit-on tout miser sur la proposition d'Eren au risque de tout perdre ? Jouer sur les deux tableaux n'a pas toujours été un choix couronné de succès, certains ont même connu un destin tragique bien que cela peut être payant. Parlons de Manfred à présent, jusqu'à maintenant il nous a prouvé qu'il n'était pas un homme qui était possible d'influencer, bon nombre de complots à Westeros sont de lui pour montrer son habileté dans ce domaine. Alors je le répète à nouveau mes frères, serions-nous prêts à tout miser en jouant sur les deux tableaux avec un tel homme ? Celui-là même qui a utilisé nos frères, nos pères, nos fils comme bouclier contre l'Empire, même indirectement ? »
Se retourne à présent vers Eren.
« Ne vois pas mes remarques comme de l'hostilité envers toi, Eren, mais en tant qu'homme libre tout comme toi, j'exprime mes inquiétudes non pas à propos de toi mais envers ton mari et son peuple. Donner notre couronne à toi reviens à la donner à la couronne du Bief, là-bas les règles ne sont pas tout à fait les mêmes qu'ici, là-bas tu es une femme, ta couronne sera aussi celle de ton mari qui serait fou de ne pas profiter de l'occasion pour resserrer son emprise sur les îles de fer. Tu comprends Eren ? Pour moi, ce n'est pas toi le problème, mais ta position, ton mari et son peuple qui sont incompatibles. Le Dieu Noyé et ton père ont hélas scellé ta vie en annonçant tes fiançailles avec Manfred Hightower, mais sache que personnellement je te serais toujours reconnaissant moi et ma maison pour ce que tu as fait pour notre peuple ! »
Il regarde quelques secondes Eren avant de se diriger vers Rodrik
« Rodrik je suis en grande partie d'accord avec toi, l'antique voie doit être notre guide à tous, surtout en ces temps troubles. Je suis aussi d'accord avec toi concernant ta préoccupation pour le Roi du Bief, mais par contre pour ce qui est de ta proposition d'abandonner l'hérédité est une erreur, certes ce système n'est pas sans défaut, mais ta proposition n'est pas non plus sans défaut. Pour autant, il est vrai que les derniers rois qui nous ont dirigés n’ont peut-être pas toujours été à la hauteur, mais devrons-nous condamner un régime à cause de la faute de quelques uns ? Je partage avec toi ton avis de recentrer nos priorités au vu de la situation de notre royaume mais doit-on pour autant tourner le dos totalement au continent ? Nous détourner officiellement dans puissances centrales nous serait préjudiciable. »
Il fait à nouveau face à toute l'assemblée
« Moi, Tormund Timbal, fils d'Harald Timbal, Capitaine du foudroyant, seigneur de Vieux-Wyk Aujourd'hui je me tiens devant vous pour déclarer officiellement ma candidature, ainsi que le projet que je porte pour notre peuple, de vous proposer une troisième voie alternative de façon pragmatique au vu de notre situation. Dans un premier temps, parlons de notre régime politique, doit-on rétablir les États généraux comme au temps de nos ancêtres ou rester en régime héréditaire ? Je pense que la réponse ce sont les deux ! Les deux systèmes ont des avantages indéniables, alors pourquoi ne pas associer les deux ? C'est pourquoi je m'engage à créer la charte des fer-nés, garantissent les droits et le fonctionnement de ce nouveau système, une assemblée sera créée sur la même base que les États généraux où tous les capitaines et homme libres seront acceptés dans cette assemblée. Ce lieu sera organisé et arbitré par un prêtre noyé comme aujourd'hui, garantissant la neutralité de l'assemblée et devant le regard du Dieu Noyé. Mais contrairement aux États généraux ordinaires, l'assemblée pourra servir à régler des litiges de la vie courante par exemple. Comme l’a si bien dit Rodrik, il est vrai qu'on ne peut pas s'assurer que durant plusieurs siècles, tous les rois seront à la hauteur, c'est pourquoi je propose de donner un pouvoir à l'assemblée, de pouvoir destituer un roi s'ils ont prouvé véritablement qu'il a été inapte et incompétent durant son règne. Alors, l'assemblée devra avoir la majorité des voix en plus d'avoir la bénédiction des prêtres noyés et du Dieu Noyé pour destituer le roi, mais devra obligatoirement choisir un membre de la famille régnante comme successeur. Cela nous épargnera d'avoir un héritier pourri gâté qui sait que son chemin est déjà tout tracé, la place de roi des fer-nés doit se mériter, comme votre confiance !
Ensuite, pour ce qui est de notre politique extérieure, il faut se rendre à l'évidence, nous devons cette fois cette fois-ci aider les Puissances Centrales du bout des doigts, juste de quoi les rassurer, alors que pendant ce temps notre peuple se remettra debout en construisant de nouveau navires, entraîner nos jeunes garçons, rebâtir notre économie, tout ceci pour nous remettre de pied et être prêt le grand jour de notre retour ! Qu'elle est ce grand retour vous vous demandez sûrement ? Contrairement à Eren qui prône une alliance ou tout du moins un rapprochement avec les peuples de Westeros, il faut être pragmatique et lucide, ils ne nous ont jamais aimés ! Pensez-vous sincèrement que les puissances centrales nous auraient donné quelque chose s'ils devaient gagner la guerre ? Seules les miettes qu'on laisse au bord d'une table, notre peuple a été saigné à blanc après cette guerre, mais doit-on baisser les bras et nous laisser mourir dans un coin ? Ou vendre notre honneur et nos croyances en ployant les genoux devant des souverains étrangers ? Non ! Parlons de la situation sur le continent, il est vrai que le Val et l'Ouest ont rejoint les puissances centrales et que l'Empire est dans une mauvaise posture, mais ne sous-estimez pas ces chiens d'impériaux, mais surtout, vous vouliez savoir quel avantage l'Empire possède et que ne possèdera sans doute jamais les puissances centrales ? La loyauté est un idéal à atteindre ! Contrairement aux puissances centrales unis en apparence mais cette solidarité cache des jeux d'alliances où les coups bas sont légion. Un homme se bat à sa pleine capacité quand il sait pourquoi il se bat, les impériaux se bat pour un idéal aussi à chier soit-il au passage, mais un idéal quand même, ce qui a fédéré une vision commune et les seigneurs de ces royaumes autour du loup et du dragon. Nous devons trouver ensemble les réponses à ces deux questions, la loyauté et la vision qu'on souhaite pour notre royaume. Concernant les puissances centrales, que faire ? Doit-on quitter ces derniers pour être totalement indépendant ? Au risque de se mettre à dos les puissances centrales en plus de l'Empire ? Cela ferait trop, c'est pourquoi je proposerais de rester à leurs côtés, soyez certain. Comme je l'ai dit déjà, ça serait fatal pour nous si on s'engage vers une indépendance officielle, alors il nous reste plus qu'une solution: pourquoi ne pas tracer notre propre destin en créent un troisième camp ? C'est pourquoi aujourd'hui je vous annonce que si vous me choisissiez alors j'aurais le projet de créer une Ligue. Ce projet aura pour but de fédérer tous les pirates des mers dans une ligue que nous dirigerons, si l'Empire est guidé par un idéal et que les puissances centrales sont attirées par des ambitions plus primitives, ces deux camps sont totalement incompatibles avec nous, alors pourquoi vouloir à tout prix se rattacher à eux ? Je ne veux plus que nous soyons des pions que les souverains du continent puissent utiliser à leur guise, mais qu'on prenne en main notre destin ! Il y a énormément de monde qui partage notre amour pour la mer et ont une vie assez similaire à la nôtre en vivant du pillage à travers le monde. Pourquoi ne pas fédérer tous ces gens sous une même bannière contre un ennemi qui nous a toujours banni des mers quand leurs intérêts sont impliqués, alors qu'on pourrait tous s'unir pour imposer notre autorité sur les mers, cette Ligue nous permettra de sillonner toutes les mers et contrôler une partie du commerce et des océans. Et quand ce jour arrivera, nous pourrons revenir à Westeros avec une armada de navires et d'hommes pour faire valoir nos droits sur ce continent ! Imaginez ce qui serait réalisable pour nous avec une telle alliance guidée par notre peuple, nous serions plus le petit royaume isolé et sans alliée pour nous soutenir, mais à la tête d'une alliance qui pourrait faire trembler les royaumes de Westeros, imaginez les richesses et aventure qui nous attendent en Essos, Sothoryos, Îles d'Été et Asshaï ! Qu'importe votre choix, je vous invite à réfléchir à nouveau en prenant en compte l'ampleur des conséquences qu'auront vos choix pris aujourd'hui pour les futures générations de notre peuple mes frères ! Trois voies se dessinent devant vous, choisirez-vous le choix d'une alliance avec les puissances centrales en ployant le genou à un roi étranger pour survivre entre les deux grands camps qui s'affrontent sur le continent ? La seconde voie où on gagnera enfin notre indépendance mais nous serons seuls et vulnérables, nous aurons plus l'Empire mais aussi les puissances centrales comme adversaires potentiels, avons-nous véritablement les moyens d'y faire face actuellement ? Ou bien, choisir la troisième voie qui consiste non pas à ployer le genou face à un roi étranger ou bien à faire cavalier seul mais en forgent notre propre destin en créant une troisième voie avec la Ligue qui servira nos intérêts et pas ceux des autres du continent ! Si je suis choisi, je m'engage aussi à épouser une femme de l'une des maisons qui m'auront soutenu et qui deviendra reine ! Ce qui est mort ne saurait plus mourir mais ressurgit plus rude et vigoureux ! »
Le discours provoque de sacrés remous dans l’assemblée. C’est sans doute celui qui aura fait le plus réagir. Lord Noirmarées, qui luttait par sa candidature contre le nom des Hoare ou contre les ambitions de l’amiral de la Flotte, applaudit bruyamment et acclame le nouveau venu, renonçant à se présenter lui-même. Les Wynch, déjà acquis en amont, scandent le nom de Tormund et sont repris dans leur rythme par les Valleuse, qui cognent des pieds sur le sol et battent des mains pour rajouter au tintamarre. Greyjoyr et Orquebois, acquis aux autres, manquent d’en venir aux mains avec ces soutiens. Botley ricane bruyamment devant la surprise de ce dernier discours et de cette nouvelle prétention au trône de Grès. L’arrivée d’un troisième prétendant inattendu rebat un rien les cartes, surtout au niveau des neutres. Ainsi, Rodrik Harloi compte la voix de sa maison, celles des Volmark, des Salfalaise, des Vendeloyn, des Reyl et des Orquebois, soit six maisons majeures. Eren Hightower a les suffrages des capitaines Hoare, Greyjoy, Botley et Merlyn, soit quatre maisons majeures. Tormund Timbal s’est hissé au niveau d’Eren, avec les voix des officiers Timbal, Wynch, Noirmarées, Valleuse, soit quatre maisons également. Restent les Royle et les Tawne, qui ne se prononcent pas. Aucun camp n’a atteint une clameur suffisante pour être élu par voie d’acclamation. Le prêtre du Noyé Oleg s’avance sur le crâne d’une baleine grise, dominant l’assemblée. « Allez-vous continuer à vous disputer la couronne, à pourchasser de vaines ambitions, et querelles de pouvoir ? Notre peuple se meurt ! Décidez-vous, ou que le Noyé nous emporte tous ! » Rien n’y fait. Eren reprend la parole, ivre de colère et de rage. - Eren Hightower:
Des péquenauds oui, j’suis pas là pour caresser les chatons dans le sens du poil, je prétends pas être meilleure que vous tous réunis, je ne suis l’amie de personne, je garde la diplomatie pour les continentaux sinon je serais bien hypocrite de vous considérer comme leurs égaux et vous rendre la pareille. Vous n’êtes pas des princesses que je sache.
Je te rassure Harloi tu n'es pas tellement au goût du Bieffois pour ce qui est de sucer ta queue, ou l’inverse… D’ailleurs, puisque tu es si prompt à l’attaque, j’en ai de belles à dire au sujet de ta femme, qui deviendra votre reine selon votre choix. Il y a encore 2 mois elle était prête à sucer la queue de mon mari pour obtenir mon soutien pour son fils, celui là même qui te sert sur ton navire, et ainsi faire de lui l’héritier à la suite de Yoren. J’ai le Roi Lannister comme témoin. Comme par hasard, mon frère et sa femme sont empoisonnés quelques semaines plus tard, les Frey ont toujours eu la main leste sur le poison. Je ne l’accuse de rien pour l’instant, je n’ai aucune preuve, j’émet quelques réserves cependant sur la loyauté de Myria. Elle a toujours su ce qu’elle voulait, une couronne au point de s’acoquiner à chaque Hoare de ma lignée, qu’importe la manière d’y parvenir, elle est prête à tout, mais chaque tentative est un échec. C’est ça que vous souhaitez comme reine ? Je me le demande, lequel de nous deux serait le plus manipulé dans nos mariages Rodrik ?
Timbal. Tu es plus fin et rusé que je l’estimais, je comprends mieux pourquoi mes lettres sont restées sans réponse. Si je devais appuyer une candidature plus qu’une autre ce serait sans nul doute la tienne.
Toutefois, je vais remettre les choses dans leur contexte, j’ai actuellement 20 000 hommes au Conflans, des milliers d’hommes envoyés en soutien à mon frère. Ce dernier a préféré avancer dans sa conquête sans attendre, préférant s’isoler, se battre par fierté plutôt que d’accepter mon aide, mes hommes se retrouvent donc dans l’attente depuis des mois en territoire ennemi et encore quelques milliers dans l’attente de mes ordres à proximité de l’Ouest. Vous ne pouvez accuser le Bief de tous vos maux, les Hoare ont largement participé à égorger notre royaume, à commencer par Joren, qui, trop pressé de succéder honteusement à mon père a lâchement abandonné les forces du Bief en pleine guerre. Nous avons tous notre part de responsabilités, je suis la première à le reconnaître.
Tu offres beaucoup de réformes et vous offrez tous deux des projets intéressants, mais qui nécessitent d’échanger une guerre contre une autre. Délaissé l’Empire pour conquérir les îles d’été ou encore les pirates, aucun d’eux n’acceptera de se soumettre si aisément. Mettre en place une charte est un système particulièrement chronophage pour des marins, ça ne fera que ralentir les prises de décisions, en plus de te calquer au système de l’Empire, tu n’as qu’à les rejoindre si cette charte te tient à cœur. Vous n’avez pas accepté les réformes de Yoren, vous n’accepterez pas celles-ci davantage, si ce n’est les plus ambitieux qui souhaitent davantage le pouvoir que les intérêts de notre peuple, tout comme le fait d’épouser une dame de tes fidèles maisons. Tu ne fais qu’acheter ton peuple.
Fédérer les pirates ? Chacun d’entre eux à choisi la voix de la piraterie, ils ont tous acquis leur indépendance, qu’est-ce qui te fait croire qu’ils suivront un Roi, Westerosi de surcroît ? A l’instar des îles d’été suggérées par Harloi, ils ne se soumettront pas, pas plus que nous le ferions si les situations étaient inversées. Vous ne pourrez pas être sur tous les fronts, quand bien même nous resterions alliés c’est l’assurance d’être en guerre contre l’Empire et les étrangers de l’est. L’assurance d’une mort certaine.
Pour ma part, je ne propose pas de projets si ambitieux, je n’ai pas la folie des grandeurs, j’ai à cœur la survie de mon peuple avant tout dans le respect de l’Antique voie. Je vous offre l’indépendance, parce que j’en ai les moyens, parce que mon mari se contentera de ce que je veux bien lui donner. J’ai été convertie au jour de mon mariage, j’ai permis à notre peuple de gagner du temps contre la Foi, mais voilà deux jours, que j’ai demandé à renouveler mes vœux au Dieu Noyé, mon seul et unique Dieu. Je suis une NOYEE et nulle autre. Avant de pouvoir renier les Sept officiellement, je dois mener à bien un projet qui nous sera bénéfique à tous, projet que je mènerai à bien quoi que vous décidiez.
Ce n’est qu’une question de temps, celui d’exécuter mon œuvre qui me vaudra assurément d’être répudié du continent. Les divorces sont à la mode ces derniers temps et je suis prête à abandonner ma fille aux mains du Bief pour porter à la réussite les intérêts de mon peuple, ou encore de bouter mon mari du trône et d’en prendre pleinement le contrôle, je ne peux prédire les conséquences. Je n’enverrai pas mes hommes au casse-pipe juste pour satisfaire les grands de ce monde, la guerre a déjà prélevé un trop lourd tribu sur notre peuple.
Je n’ai pas de grandes ambitions, je ne vous promets pas de faire de vous des conquérants à l’étranger, je vous promets de ne pas vous dénaturer, d’assurer notre survie et notre indépendance, rendre la gloire aux fer-nés. La priorité est de bouter l’empire, pas d’aller coloniser des étrangers. Du temps, c’est tout ce dont j’ai besoin, de votre coopération et votre confiance. S’il me répugne de diviser notre peuple, et si je dois m’emparer de cette couronne au fer-prix pour respecter l’antique voie, qu’il en soit ainsi. J’aurai bien besoin d’un bain de sang pour assouplir ma peau de pêche. Ce n’est pas mon mari que vous devriez craindre, c’est MOI.
Les réactions s’enchainent dans une cacophonie indescriptible. Bientôt, les deux autres candidats réagissent à la volée. - Rodrik Harloi:
« Tormund, je m’y attendais un peu je l’avoue. Toutefois, je m’attendais à mieux de ta part. Tu viens avec tes idées continentales de charte mais au final, si un membre de ta Maison car bon, en te choisissant, les Timbal deviendraient la Maison souveraine héréditaire du Royaume du Sel et du Roc, pourrait très bien éliminer tous les autres prétendants afin d’avoir le trône. On en revient aux luttes stériles et stupides de pouvoir qu’on a pu voir chez les Hoare. En gros, cela ne changerait strictement rien. En se basant sur les Etats Généraux pour élire le nouveau roi, nous aurions tous la garantie que les intrigues politiques intra-familiales n’auraient plus cours. Ton système nous obligera également de choisir entre la coulante ou la gerbe si les candidats Timbal en âge ne sont nullement aptes à la fonction de Roi. Tu occultes donc le bien commun des Iles de Fer pour ta soif de pouvoir. Je te croyais au-dessus de cela.
Pour ce qui est de ma politique, je crois qu’Eren a été assez claire dans son discours. Si elle n’est pas Reine, il n’y a plus d’alliance avec le Bief. D’ailleurs, que restent-ils des Puissances Centrales ? Dorne qui est empêtré dans une guerre civile ? Le Val qui est bien loin de pouvoir nous inquiéter ? Au final, les deux puissances pouvant nous menacer d’une quelconque façon, ce sont le Bief et l’Ouest. Pour le second, j’ai déjà des accords avec eux afin d’aller piller le Nord et pousser l’armée Stark à remonter pour protéger ses terres. Il n’est pas question de s’associer à l’Empire mais bien de replacer le jeu à un endroit que nous maîtrisons. Nous ne sommes pas des soldats réalisant des manœuvres au milieu de vastes prairies, nous sommes des guerriers qui frappons vite et fort. La vitesse, la surprise et la puissance sont nos armes. Nous reprendrons les villes côtières du Conflans vu que tout est en place pour que cela se fasse facilement. Pour le moment, notre Royaume n’est pas en mesure de reprendre cette guerre de la même façon que précédemment. Il faut être réaliste et avoir conscience de tous nos frères tombés. La meilleure façon est donc de nous refaire financièrement en lançant des raids que le Bief, son Roi et sa Reine l’acceptent ou non.
Cette histoire de ligue est encore dans la même lignée que cette charte, une utopie vide de sens. Tu penses qu’un pirate est un fer-né ? Qu’un fer-né est un vulgaire pirate ? Et toi Eren, tu crois que conquérir les Degrés de Pierre serait plus simple que les Iles d’Eté ? Soyons doucement réaliste et reconnaissons qu’actuellement, nos finances ne nous permettent pas de poursuivre la guerre, de conquérir les Degrés de Pierre ou même de rallier tous les pirates sous notre bannière. Je vous offre donc dans l’immédiat, des raids dans le Nord afin de remplir nos cales et nos coffres. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons passer à l’étape suivante. Eren et Tormund ne propose rien dans l’immédiat en dehors pour l’une soutenir son époux et le sucer à sa place, et l’autre veut qu’on continue la guerre comme on l’a fait jusqu’ici, mais plus mollement pour ne pas froisser le Roi du Bief qu’il semble craindre. De mon côté, je ne crains pas le Roi du Bief ! S’il pense pouvoir dicter sa loi par l’intermédiaire de sa femme, il se met le doigt dans l’œil.
D’ailleurs Eren, tu dis maintenant que ton mari se contentera de ce que tu lui donneras, mais il y a seulement quelques minutes, tu parlais de faire une panoplie d’héritiers. Il faudrait savoir, se contentera-t-il juste de ton cul ou voudra-t-il les nôtres également ? Tu te contredis tellement qu’il est légitime de se dire que tu cherches juste à être Reine et que tes promesses son vide de sens. Tu vas faire des héritiers à ton époux, puis tu dis que tu vas divorcer. Tu dis que tu veux établir une base dans les Degrés de Pierre, puis tu dis que tu n’as pas de projet ambitieux. Tu dis que tu peux nous assurer une alliance avec le Bief mais au final, tu nous offre l’indépendance en rejetant époux et enfant. Tout cela sonne comme les paroles d’une femme sans le moindre argument valable. Tu vas même jusqu’à m’attaquer sur mon épouse, ce qui est particulièrement risible quand on sait qu’elle a elle-même tué Joren le traître.
Qu’une femme use de ses charmes afin d’en tirer un avantage, c’est une chose que tu connais bien vu que tu es la Reine du Bief. Maintenant, dis-moi une chose, je suis le seul à ne pas vouloir d’une lignée héréditaire donc qu’aurait-elle à y gagner ? Nos enfants ne seront pas sur le trône à moins qu’ils ne le méritent en se présentant aux Etats Généraux comme chacun ici. Cela prouve bien que ce changement mettra un terme définitif aux manigances de ce genre. Il semble d’ailleurs étrange que tu sois la seule à avoir reçu un courrier de Yoren et qui en plus, te désignait comme héritière alors qu’il n’avait que méfiance envers ton mari. De plus, le Roi du Bief est un habitué de ce genre de chose, il serait donc normal de se demander à quel niveau il peut être impliqué dans la mort de Yoren. Après tout, la logique simple indique que seuls ceux tirant profit du crime envisagent de le commettre …
Sinon les 20000 hommes dont tu parles ne sont pas les tiens, mais bien ceux de ton mari. Tu penses qu’ils te suivront toujours si tu divorces ? Arrêtons ce jeu de dupe un peu et expose clairement la réalité à tous ici ! Tout ce que tu proposes, c’est finalement de continuer la guerre au côté de ton époux, qu’on soit des sacrifiés sur l’autel de sa gloire en n’étant plus qu’un Royaume fédéré à la solde du Bief. Tu fais reculer la Foi des Sept en te convertissant ? En acceptant que ta fille soit une croyante des Sept ? Heureusement que je ne protège pas mon cul de cette façon sinon, je ne parviendrais sans doute plus à m’asseoir !
Maintenant, tu penses que j’ai peur de toi ? Tu penses que bafouer l’Antique Voie en dérogeant aux principes des Etats Généraux pour t’emparer de la couronne, c’est la respecter ? Sache que si tu veux un bain de sang, je peux t’accompagner avec joie ! Nous affaiblir maintenant n’est profitable qu’à ton époux et ses ambitions concernant notre soumission, j’ai hâte de voir quels idiots te suivront pour attacher eux-mêmes leurs chaînes d’esclave ! »
- Tormúnd Timbal:
« En effet, tu as raison, tous ceux-ci nécessitent d'échanger une guerre contre une autre mais une guerre plus équilibrée ou nous serions dans notre domaine de prédilection. Laissons les puissances centrales et l'Empire s'entretuer, nous avons tout à gagner d'aller chercher des soutiens ou conquérir des territoires au-delà de Westeros et revenir quand le monde sera propice. Ma maison, moi-même et toutes les maisons ici présentes se sont assez battues pour savoir que je ne souhaite pas que mon peuple et son royaume deviennent comme l'Empire, mais il faut reconnaître que quelques petites réformes s'imposent de ce côté-là. Encore une fois, tu te trompes Eren, je ne souhaite pas créer une assemblée comme tu le sous-entends, j'ai l'intime conviction que ce genre d'assemblée pourrait être bénéfique à notre peuple et la relation entre seigneurs vassaux et son roi qui a été bien abimer ces derniers temps, je ne fais que proposer une solution pour réparer le lien qui s'est brisé par nos anciens souverains. Acheter notre peuple par un mariage ? Ça montre seulement que je suis prêt à sacrifier cette partie de ma vie pour mon peuple, tout comme toi tu la fais pour les fer-nés et ta maison en épousant le roi du Bief, je suis prêt à épouser une femme pour le bien commun, toi plus que quiconque peut comprendre cela n'est-ce pas ? Si grâce à ce mariage je peux ramener la paix sur nos îles et faire avancer notre peuple tous ensemble dans la même direction, est-ce un si grand mal ?
Pour ce qui est de ma seconde proposition, c'est un projet qui est bien plus à notre porté que le projet de continuer dans une guerre contre l'Empire dans notre état actuel, je choisis les objectifs en fonction de l'état de santé du royaume. Mais tu te trompes sur un point Eren, les pirates et nous-mêmes partageons beaucoup de choses en commun, eux aussi connaissent des temps très difficiles. Les cités d'Essos chassent les pirates de plus en plus loin des grandes routes commerciales qui rapportent énormément de richesses, les chassent dans des zones où très peu de navires naviguent, c'est du pragmatisme et du bon sens de s'allier tous ensemble contre un ennemi commun que rester dans son coin par fierté. Sinon, ils finiront tous un jour ou l'autre par être exterminés par les cités libres où le Tigre de Volantis, un par un, et ce jour-là il sera trop tard pour former une Ligue. Mais tu as raison sur un point, que les pirates tiennent énormément à leurs indépendances, mais face à un monde qui évolue à vitesse grand V, que choisiront-ils ? Leur indépendance et disparaitre dans quelques années à cause des royaumes d'Essos et de Westeros ? Ou bien accepter de perdre leurs indépendances et se rallier à d'autres pirates pour survivre à nos ennemis communs ? Et puis, rappel toi que les nordiens aussi tenaient beaucoup à leurs indépendances, ils ont tous finit par accepter de prêter allégeance à l'Empire tout comme les autres royaumes, c'est dans ce genre de moment où vous êtes acculées contre un mur où de tel royaume peut se créer et je suis persuadé qu'une majorité de pirates seront du même avis que moi, après soyons franc, je ne dis pas qu'ils seront tous ravis, que tout le monde se prendra dans les bras pour s'embrasser, ça sera dur et il y aura des difficultés, après tout c'est un projet d'une vie, voire même de plusieurs, mon future fils prendra sans aucun doute la relève et continuera à consolider et finaliser ce projet qui aura été décidé ici par ses pairs et si les seigneurs présent l'acceptent ! »
Tormund se tourne à nouveau vers l'assemblée.
« Je veux offrir à notre peuple une vision à long terme, cette ligue nous permettrait de trouver une place d'égal à égal face à nos adversaires, parce que projetons-nous dans quelques années, que feront les îles de fer face à un Empire qui réussirait à conquérir Westeros ? Ou inversement, que les puissances centrales réussissent à défaire l'Empire et régneraient sur le continent ? Si un tel évènement se produit nos enfants deviendront leurs sujets ainsi que nos îles, avec toutes les conséquences que sa impliquent pour notre mode de vie mes frères ! Si nous ne voulons pas ployer le genou face aux puissances centrales ni à l'Empire, nous devons tracer notre propre voie et façonner notre destin et non nous l'imposer par d'autres ! »
Tormund fronce les sourcils en attendant Eren parler de verser le sang pour avoir la couronne tandis que son frère à c'est côté sourit à la déclaration, il lança un rapide regard au prêtre noyé Oleg, il remarque très vite les tensions montées dans la foule. Il se refuse de faire entendre raison à Eren, après tous les deux se connaissent assez bien, le Timbal sait que la Hoare était déterminée, il se permit dans ce cas de lancer un bref regard vers Rodrik pour voir sa réaction avant de s'adresser à nouveau à l'assemblée.
« Dois-je vous rappeler ce qu'il sait passer à une époque reculée où un certain Urron Greyfer était prêt à tout pour avoir la couronne et qu'il a tué tous les capitaines présents durant les États généraux, dans un lieu sacré en plus... Sommes-nous prêts à nous rabaisser à cela mes frères ? N'est-ce pas le moment de nous unir et non comme le prêtre noyé Oleg nous la dit de nous quereller et diviser, ce que nos ennemis espèrent, pour nous voir encore plus affaiblit ! »
Alentours, c’est la foire d’empoigne. On s’insulte, on s’invective. Botley continue d’encourager sa championne, qui semble avoir le meilleur projet à ses yeux. Il les enjoint à admettre la légitimité d'Eren, sa capacité à redonner son statut d'antan au Sel et au Roc et reconnaître que le renouveau de sa loyauté et sa foi au Noyé montrait qu'elle était digne d'être leur Reine. Mais les choses tournent mal. Eren soutient les puissances centrales, tout en semblant prête à trahir ses engagements avec le Bief, avec son mari. Elle ne perd pas de soutiens, mais se fait copieusement conspuer par ceux des autres prétendants. Les Merlyn semblent se mettre en retrait, sans quitter son giron, et se font moins véhéments. Les Greyjoy en viennent presque aux mains avec les Vendeloyn, et plusieurs Botley échangent des coups en périphérie du cimetière avec des Volmark. Comprenant que la partie est sans doute perdue, Eren jure, pestant contre les bâtards qui lui refusent ses droits légitimes. Elle reconnaît toutefois que Timbal a les meilleurs arguments, et dans la foule, les soutiens sont partagés maintenant à égalité entre Timbal et Harloi. La belle propose alors à Tormund une alliance ; elle le rallie avec ses soutiens, s’il accepte de faire cause commune avec les Puissances Centrales. Le Timbal refuse… Mettant en avant son souci d’indépendance vis-à-vis des camps en présence, et renonçant par là-même une large victoire aux Etats Généraux. Le discours de Tormund et même la réponse directe d’Eren ne manquent pas de faire sourire Rodrik qui prend la parole à nouveau pour confronter également Lord Timbal et ses propositions. Ce dernier propose alors un compromis ; il propose à Eren de rester formellement alliés aux puissances centrales, et propose à Rodrik qu’il reste son amiral, que la monarchie fer-née soit soumise systématiquement à élection tout en épargnant le sang fer-né sur le continent. Cette tentative de compromis échoue. Harloi rétorque en évoquant l’absence de victoires en propre de Timbal, négligeant ses aptitudes à commander, à vaincre à la tête de tout le peuple des Iles de Fer. Il lui propose alors de devenir son amiral s’il se rallie à lui. Eren, quant à elle, fulmine contre la politique isolationniste de Rodrik, avant de se retirer. Elle remercie ses soutiens, les appelle à la suivre s’ils le veulent, et qu’elle jouera son destin ailleurs. La Hoare se tourne alors vers le représentant du Dieu Noyée, lui rappelle les circonstances de son nouveau baptême, deux jours plus tôt, et qu’elle est la seule à s’être engagée pour protéger leur religion de façon définitive. Ces querelles n’en finissent plus, chaque camp, chaque prétendant, houspille et interpelle les autres. Nombreux sont les écoeurés, les déçus, par la tournure que prend ce moment historique. Les esprits et les passions s’emballent. Certains éructent que c’est un combat de coqs, de chiots, que la couronne n’est ni un jouet, ni un bout de chiffon que l’on marchande. Les Vendeloyn et les Greyjoy s’écharpent, quand un Vendeloyn scande qu’Eren irait sans doute chauffer le lit des Greyjoy pour les remercier de leur trahison envers Rodrik. Les insultes laissent place aux poings et des Reyl, Botley et Volmark sont pris dans l’empoignade, qui embrase tout un pan de l’assemblée des Etats Généraux. C’est la cohue. Plusieurs visages sont ensanglantés, des gens sont roués de coups après avoir été jetés au sol. Des dents sont brisées, des membres fracturés. Les fer-nés ont perdu patience. Les Prêtres fulminent. Ils ne sont pas les seuls, et même s’ils donnent de la voix, ils ont du mal à couvrir le vacarme. Eren peste alors, d’une voix qui dominait jadis le vacarme de toute une escadre. Que les prêtres décident, s’il y a égalité ! Rodrik quant à lui, essaie de ramener le calme en l’imposant, en appelant les capitaines à la raison quant aux lourdes pertes déjà subies. Il est déjà prêt à se battre… Et décidé à tirer sa lame pour défendre ses soutiens, le voilà qui croise le fer avec un Greyjoy. L’effroi gagne prêtres et capitaines, seigneurs et maîtres des îles. Des armes sont tirées de part et d’autres, en ce lieu sacré. Tormund agit, alors, il admoneste ceux qui se battent et pis, ceux qui tirent l’acier, les accablant de honte dans ce lieu sacré. L’homme rappelle que la division, c’est la mort. Qu’il n’y a pas d’autre choix que l’union. Il se dresse, sur le crâne d’un cétacé, impose sa stature. Il tonne et gronde en soulevant la foule. Il ne participe pas à la mêlée ; il est au dessus, et sa voix forte ramène l’ordre, fait vibrer les âmes. Un père à ses enfants. Un chef, un protecteur, moins cruel que d’autres, mais pas moins dur. Il promet. Il fédère. Il n’est pas contre quelque chose, quelqu’un. Il est pour un futur ouvert, et il le rappelle, il l’appuie. Finies les querelles d’hier. Finie la brutalité gratuite, envers le peuple fer-né lui-même, capitaines et seigneurs prompts à faire couler le sang de leurs gens pour leur propre égo, leur propre gloire. Le seul sang qui mérite d’être versé est celui des peuples des contrées vertes, de ceux qui ont juré la mort des Iles de Fer, de ceux qui ne veulent plus du commerce ou de la pêche insulaire. Ses soutiens scandent son nom. Blessés et contusionnés des deux autres camps se mettent, hésitants d’abord, rassénérés ensuite, à l’acclamer aussi. Le vacarme est assourdissant. Le bruit traverse le monde assemblé comme une lame de fond, de cris, de hurlements, de poings dressés. Le Prêtre Oleg gravit l’os gigantesque et lève le poignet du Timbal en signe de victoire. Dans l’assistance, il y a quand même les regards noirs et les mutiques... Mais plus d'esclandres. Plus de violences. Le Timbal voit le cortège de prêtre hisser vers lui la couronne de Bois Flotté, et lui se charge de la ceindre en levant ses deux bras pour couvrir son peuple d’un cri tonitruant. |
| Le Cyvosse Chaos is a ladder. Many who try to climb it fail, and never get to try again. Messages : 23752 Membre du mois : 5359 Maison : Je ne sers aucune maison Célébrité : Aucun
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