Discord  AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

 

 Milan Noir [Tour VIII - Terminé]

Aller en bas 
MessageSujet: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 7 Déc - 0:06

Les mains posées sur l’embrasure blanche d’une fenêtre, appuyée sur la pointe des pieds, son corps dangereusement penché au-dessus du vide ET le regard levé  vers les oiseaux volant en cercle dans les cieux d’un bleu pure, Senia Florent se sentait bien à Villeveille. Sous le soleil, dont les rayons pénétraient dans le moindre interstice pour réchauffer les pierres blanches de la Grande tour et du reste de la ville, la jeune dame de compagnie profitait un instant de la beauté de l'endroit avant de rejoindre sa dame pour l’aider à se préparer. Devant son regard admiratif s’étendait d’un côté la cité et de l’autre une impressionnante étendue d’un bleu aussi pure que le ciel que l’on nommait le murmure. Reposant les pieds sur la terre ferme du couloir où elle se trouvait, la jeune dame de compagnie pouvait sentir le doux air marin passer autour d’elle, soulevant sa chevelure blonde et posant son sel sur ses lèvres. Senia eut un soudain léger frisson, les épaules saisies par la fraîcheur de l’air venant de la mer. Ce lieu était pour elle une véritable bénédiction des cieux, haut perchée dans cette tour d’un blanc pur, elle ne pouvait s’empêcher de se pencher à travers les fenêtres pour observer les majestueux oiseaux volant en cercle autour de ce phrare. Tant d’espèces natives des côtes du Bief, certaines mêmes remontant des régions encore plus chaudes de Dorne, tant d’oiseaux dont elle ne connaissait pas le nom où seulement lu dans des livres, toutes ces majestueuses bêtes volaient à présent devant ses propres yeux.

Villeveille était sans aucun doute la plus impressionnante et la plus majestueuse des cités qu'elle n'ait jamais eu l’occasion de voir. Jamais au cours de sa vie la jeune femme n’avait eu grande occasion de voyager hors de sa ville de naissance mais cet état des choses avait été complètement bousculé par son nouveau rôle. Ainsi, alors que la femme venait à peine d’arriver à Hautjardin, capitale du Bief, et tentait de s’habituer à la simple idée de cette nouvelle vie en ce lieu, cette dernière dut repartir et suivre sa dame dans un voyage. Elles montèrent dans un premier temps au nord, en dehors même du territoire du Bief. Cette simple pensée avait pendant longtemps terrorisée Senia Florent, un territoire inconnue, à servir une femme dont elle venait à peine de rejoindre le service. Cependant, les festivités qui se déroulaient rendirent le voyage plus agréable pour la jeune dame de compagnie. La tâche de sa dame remplie, les deux femmes partirent. Cette fois-ci pour aller plus au Sud que jamais Senia Florent ne s'était rendue. Le voyage fut éprouvant, les femmes ne s’arrêtant pas dans la capitale du royaume et dépassant sans arrêt le chateau de Rubriant.

Cependant, ce voyage fut aussi pour la jeune femme l’occasion de connaitre un peu mieux la dame Gardener. Elle avait entendu son nom par le passé, la chose est évidente elle avait tout de même été Reine du Bief. Elle avait aussi entendu quelques mots chuchotés à son égard; froide, sans fruit… Senia Florent n’avait pas immédiatement compris le sens de ses mots avant qu’un jour elle ne surprenne une cuisinière en train d’utiliser un mot bien plus clair et crue; infertile. Les conflits et les alliances et toutes ses choses de la politique royale était souvent bien compliqué à suivre pour la jeune femme mais la vie lui avait appris une chose; les hommes n’espèrent qu’une chose de leur épouse et c’est l’arrivé d’un héritier. Son défunt époux n’avait jamais éprouvé autant d’affection à son égard qu'après leur naissance de leur fils. Alors la femme supposait que pour une reine, l’impossibilité de porter un héritier avait du se révéler une immense difficultée. Cependant la dame de compagnie ne parlait pas de ses choses. Par politesse, par retenue, pour sa propre personne aussi… La moindre vue d’un enfant lui serrait encore la poitrine. Alors les deux femmes parlaient de chose plus banale, des activités de la journée et de la beauté du paysage. A sa plus grande joie, Senia Florent avait même souvent l’occasion de parler de son amour pour les oiseaux et des différentes espèces présentes dans les régions traversées sans que jamais Tricia Gardener ne la reprenne. C’était une manière d’éviter le silence lors de ce long voyage comme une autre.

Senia Florent quitta la fenêtre et reprit sa route vers les quartiers de sa dame. Il faudrait sûrement l’aider pour quelques derniers arrangements dans sa tenue et ses accessoires avant de commencer une nouvelle journée. De son côté, la native de Boisdoré s'était vêtue d’une robe d’un fin tissu vert pâle, une tenue assez confortable mais tout de même plus habillée et luxueuse que ce dont elle avait eu l’habitude avant de prendre ce rôle de dame de compagnie auprès de sa dame Tricia Gardener. Rapidement, elle fut devant la chambre de sa dame et après s’être fait annoncer, pénétra dans la pièce. Elle salua d’une révérence précise sans être d’un grand charme avant d'entamer la discussion, la tête tournée à observer à travers une fenêtre un oiseau volant  avec une immense grâce. Un Milan noir.

“Bonjour ma dame, avez-vous passé une nuit agréable? Le vent est assez frais aujourd’hui mais le soleil brille déjà haut, nous pourrions nous balader si cela vous plait.”

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptySam 12 Déc - 9:18

« Il faut qu'on parle Tricia, tout cela ne peut pas rester ainsi … Je ne t'ai jamais vu aussi silencieuse qu'aujourd'hui, et pourtant tu as toujours été d'une nature secrète … Parle moi … Je ne suis pas une inconnue, je suis ta mère, et je me fais beaucoup de soucis pour toi, tout comme ton père. Ce qu'a fait Manfred est impardonnable mais il valait sans doute mieux que ce soit lui que quelqu'un d'autre tu ne crois pas ? » Un long frisson glacé s'était répandu dans tout le corps de l'ancienne Reine du Bief quand sa mère avait prononcé le nom de son frère. Elle lui avait tout donné, elle lui avait offert tous ses secrets, les bons comme les mauvais, elle ne lui avait jamais rien caché à lui, car il était son frère, car il était son sang, car elle avait toujours voulu le protéger depuis l'enfance et parce que si elle faisait l'effort de le comprendre et qu'elle l'acceptait malgré cette noirceur qui transperçait tous les ports de sa peau, il avait également été toujours là pour elle, comme un soutien indéfectible dans ce triste monde. Son mariage était une réussite politique, et à bien des égards il avait été aussi une réussite d'un point de vue sentimentale. Mais ce n'était pas ce qu'on attendait, ce n'était pas ce qu'on espérait d'elle. Tout ce qu'on avait attendu de Tricia, c'est qu'elle vienne un jour à donner un enfant à la couronne du Bief, le reste n'avait pas d'importance ; elle aurait pu être la jeune fille la plus ignorante qui soit, si elle avait quelques bonnes manières, si elle savait à peu près se tenir en société, tant qu'elle se taisait et qu'elle venait à enfanter, alors il n'y aurait aucun problème. Mais finalement, n'était-ce pas le contraire qui s'était passé ? Tricia était une fille de bonne famille, sans doute l'une des plus vieilles et des plus respectées dans tout le royaume du Bief. La maison Hightower avait du pouvoir et de l'influence, et à sa manière, elle avait su l'incarner tout autant. Elle était belle ce qui ne gâchait rien, et elle avait de l'esprit. Elle était une femme dévouée à la religion des Sept et même si elle pouvait avoir commis quelques écarts, elle ne manquait jamais une prière ou une dévotion auprès de ses Dieux. Ne disait-on pas trop parfaite pour être honnête ? Il n'avait pas été clairement question d'honnêteté là dedans, mais de l'incapacité à avoir un enfant. Et Manfred le savait, il avait été même l'un des premiers à être mis au courant, n'avait-elle pas même demander son aide pour lui trouver une quelconque décoction qui lui aurait donné la chance de devenir mère.

Non, Tricia était furieuse, furieuse que sa mère vienne à dire que s'il était devenu souverain, c'était une meilleure solution que quelqu'un d'autre. Il l'avait trahi, il lui avait planté un couteau dans le dos, lui son frère. Elle aurait préféré que ce soit n'importe qui d'autre plutôt que Manny, et elle s'en voulait d'avoir été si inconsciente avec lui, elle s'en voulait de lui avoir fait confiance, de lui avoir confié jusqu'à son âme et son désespoir, pour parvenir à la fin à ce résultat. Elle en voulait autant à Mern de l'avoir abandonné sans chercher un autre héritier possible que Kevan, elle en voulait encore plus à Kevan d'avoir été assez stupide pour pouvoir penser qu'il pourrait mener le Bief sans chercher un quelconque secours auprès des siens, et d'être mort ainsi au cœur de l'Empire. Même si elle ne l'avait jamais aimé, Tricia savait qu'il était un bon guerrier, bien qu'un charmeur invétéré, et qu'il aurait sans doute pu être bien plus intelligent à la tête du royaume. Mais finalement, il avait joué les chiens fous, comme il l'avait fait une première fois en trahissant son frère et en abandonnant son royaume pour une histoire de jupons. Elle n'oubliait pas, mais elle n'avait plus personne vers qui tourner cette colère qui était en train de la tuer de l'intérieur. Alors elle s'en voulait encore plus, et elle détestait Manfred un peu plus à chaque minute qui s'écoulait. Elle restait porte close pour ses parents, et pour toutes les personnes qui cherchaient à en savoir un peu plus sur son état d'esprit. Elle ne pouvait se permettre de se confier à qui que ce soit. Sa mère serra sa main dans la sienne, elle voyait bien qu'elle lui créait de la tristesse et de l'inquiétude, alors qu'elle continuait à se murer dans un profond silence. La trahison était une chose douloureuse. Elle relâcha sa main, et quitta alors ses appartements. Dans un timing presque parfait, on lui annonça alors que Senia Florent était là pour pouvoir finir de la préparer. Effaçant une larme discrète au bord de son regard bleu ciel, elle demanda à ce qu'on la fasse entrer dans ses appartements. Elle se tourna vers cette dernière, et lui accorda un léger sourire poli. « Je vais bien et vous ? » Tricia porta son regard vers l'extérieur et hocha distraitement la tête. « Le vent frais ne me fait pas peur, il permet d'avoir un regain de vitalité, et j'ai toujours apprécié la caresse de celui-ci sur son visage. Les embruns maritimes me confortent dans le fait que je suis chez moi ici. Nous pouvons y aller. » Elle la fixa avec douceur, la jeune fille avait été mise à son service juste quelques jours avant qu'elle ne vienne à signer son abdication. Sans doute pas le meilleur moment pour elle, elle aurait sans doute préféré rester à la cour de Hautjardin ou être mise au service de la nouvelle reine, Eren Hightower. Pour autant elle était restée à ses côtés depuis plusieurs mois et elle ne pouvait que saluer ce geste.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 21 Déc - 19:23

Bien des gens en pénétrant dans la pièce auraient remarqué l'émotion qui touchait Tricia Gardener et marquait son visage. L'apparent apaisement que tentait d’afficher l’ancienne reine du Bief ne pouvait cacher l’humidité décorant ses yeux et la rougeur de ses joues. Seulement, la chose échappa complètement à la dame de compagnie et cela n’était pas uniquement parce qu’elle était trop occupée à observer les oiseaux volant autour de la tour, elle n’avait tout simplement jamais été d’un grand talent pour remarquer ce genre de détails et lire les émotions ressentis par les personnes l’entourant. Elle même, depuis sa plus tendre enfance, n’avait jamais exprimé son chagrin et son amour de la manière attendu par le reste du monde. Sûrement était-ce cette incapacité à montrer ses émotions dans le même langage que celui des gens l’entourant qui, dans sa ville natale de Rubirant, avait valu à Senia Florent la rumeur d’idiote complète ne ressentant rien. La chose était complètement fausse. Comme toutes les autres personnes sur le continent d’Essos et même au-delà, Senia était capable de ressentir bien des choses. Un excitement et une joie profonde à la vue d’oiseaux inconnus, un respect et une appréciation de celui qui avait durant des années été son époux, un amour profond pour son fils et une terrible tristesse à la pensée de sa fille. Bien plus que les gens ne le pensaient, Senia Florent était capable de ressentir toutes ses choses.

Sans qu’aucun commentaire ne soit porté sur les larmes que venaient de verser l’ancienne reine, les deux femmes quittèrent les appartements de cette dernière, décidés à faire un peu d’exercice malgré le puissant vent marin soufflant à l’extérieur. Chacune était, dans les limites de l’acceptable pour des femmes de leurs rangs, porté vers la promenade, la beauté des paysages les entourant encourageant beaucoup cette activité. Ainsi il n’était pas rare de mettre leurs pieds à rude épreuve avant de s'asseoir pour une activité plus tranquille comme de la couture, que Senia appréciait beaucoup, ou du chant, pour lequel malgré une voix agréable la dame n’avait aucune attraction. Les deux dames étaient en bien des points différents… Oh, il aurait même été insultant de comparer la mesurée mais si grande reine qu’avait été Tricia Gardener à une dame telle que Senia Florent. Cependant, malgré leurs caractères différents, les deux femmes s’entendaient amicalement pour l’instant. Bien qu’un personnage excentrique pouvant en énerver et repousser bon nombre, Senia Florent était aussi une femme extrêmement fidèle dans son amitié et complètement désinteressée des rumeurs et ragots. Sur le chagrin de sa maîtresse durant leur voyage à travers le Brief, la dame n’avait dit un seul mot à qui que ce soit. Simplement, elle s’était tenue à ses côtés en tant que compagnie, toujours souriante, jamais intéressée. Ainsi, et ce malgré les craintes de son frère, Senia Florent n’avait pour l’instant fait aucun faux pas en tant que dame de compagnie. Oh! Son rôle s'était révélé bien moins prestigieux que celui que le seigneur de Rubirant avait espéré, la reine du Brief abandonnant son royaume entre les mains de son frère peu après l'arrivée de sa dame de compagnie mais, jamais Senia Florent n’avait ne serait-ce que songé à abandonner son rôle. Servir Tricia Gardener est le rôle qu’on lui avait confié et le rôle qu’elle comptait donc tenir.

"Villevieille est d’une si grande beauté et la tour de la maison Hightower s’élève plus haut dans le ciel que tout ce que j’avais pu observer au cours de ma vie. Oh! Tous ses oiseaux souhaitant échapper au froid du nord et au désert ardent de Dorne, ceux venant de la mer et les autres des terres. Je crois bien que grandir en ce lieu aurait fait tout mon bonheur. Toutes ces espèces que jamais je n’aurais pensé avoir la chance d’observer et à présent il m’est donné la chance de me promener en les observant voler hors de la tour. Quelle bénédiction. Oh! Je vous prie de m'excuser, je m’emporte encore.”

Les mots n'étaient pas le fort de la dame de compagnie qui se pinça donc les lèvres et continua donc de marcher. L’air était, comme l’avait prévu Tricia Gardener, vivifiant. La jeune femme pouvait déjà sentir ses joues rougir, battues par le vent avec autant de puissance que les vagues s’écrasant contre le port de Villevieille. Elle se tourna alors vers sa maîtresse et lui sourit, poliment mais surtout pleine d’une grande amitié.

“Vous devez être bien heureuse d’être de retour dans la ville de votre enfance, elle est d’une telle beauté. Oh, bien plus belle que Hautjardin si je peux me permettre de tels propos. Ce blanc… Le son des vagues et du mât des bateaux… Quel endroit magnifique. Je comprends tout à fait que vous ayez choisi de quitter le palais.”

Non, Senia Florent n’était définitivement pas doué dans l’usage des mots et elle venait peut-être bien de commettre sa première erreur en tant que dame de compagnie de l’ancienne reine du Brief.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 24 Déc - 8:01

Tricia n'avait jamais été une femme qui s'ouvrait volontairement aux autres. Bien souvent par le passé, quand elle venait à prendre la parole s'est parce qu'elle le devait pour le bien de sa maison, parce qu'elle devait jouer le rôle qu'on lui avait enseigné, une femme qui avait un peu de conversation mais qui savait rester discrète quand il le fallait. Avec le temps, elle s'était permise de plus en plus de liberté dans ses mots et ceux à qui elle les offrait, le contact de Mern l'avait sans aucun doute aidé là-dedans et mais la vérité, la plus sincère vérité sur elle et sur ce qu'elle pensait et ressentait au fin de son cœur, elle le gardait généralement pour elle. Elle ne voulait pas qu'on vienne à se soucier plus d'elle, et de ce qu'elle ressentait à présent qu'elle avait été destitué de son titre, de son royaume, de son château, de tout ce qui avait fait son existence depuis de très nombreuses années. Et elle ne viendrait pas non plus à s’épancher plus longuement sur les blessures qui étaient les siennes maintenant qu'elle était la dernière des Gardener en vie. Même si c'était sa mère qui venait à la supplier de s'ouvrir à elle. Tricia avait de la chance, elle avait toujours eu de très bonnes relations avec ses parents, au contraire de son frère avec ces derniers. Ils ne se cachaient pas du fait qu'elle était leur enfant préféré, et si elle n'avait jamais cherché à abuser de la place privilégiée qu'elle pouvait avoir auprès d'eux, elle mentirait si elle venait à réfuter le fait que cela avait pu lui faire plaisir dans certaines occasions. Pour autant, elle avait fait en sorte que ce lien puisse la servir, surtout au sujet de son frère, qui était aussi sombre qu'elle pouvait être éclatante. Mais aujourd'hui les rôles étaient inversés, les Hightower étaient une très vieille famille du Bief, qui prévalait d'une belle réputation et d'une grande richesse qui avait toujours réussi à leur ouvrir les plus hautes sphères de la société du royaume. Ils avaient réussi à marier leur jolie fille au roi du Bief, Mern Gardener, et à présent, même si elle était une reine déchue, c'était leur fils qui était à la tête du royaume, qui portait la couronne du Bief sur sa tête et qui la tenait d'une main de maître. Bien que les relations étaient toujours complètes entre eux, ce nouvel état de fait avait très largement favorisé une reconnaissance plus grande de la notoriété que pouvait leur amener le règne d'un Hightower sur l'ensemble du Bief, et peut-être bien plus encore.

Mais Tricia ne voulait pas parler de Manfred, elle voulait encore moins prononcer le nom de sa belle-soeur Eren, et parler de la grossesse de cette dernière qui venait à rendre l'ancienne souveraine du Bief littéralement malade. Rien que d'y penser, cela venait à lui déclencher d'importantes nausées, qu'elle se devait contrôler, il était tout simplement hors de question qu'on puisse voir que tout cela l'affectait profondément. Sa mère était sortie, Senia venait d'entrer dans ces appartements. La jeune femme avait été mise à son service un mois avant qu'elle ne quitte presque définitivement les Eyrié. Si c'était une manœuvre politique de la maison Florent, c'était clairement un échec, bien qu'elle avait proposé à la jeune femme de rester dans la capitale du Bief auprès pourquoi pas de la nouvelle souveraine, elle était finalement restée avec elle. Tricia ne lui avait jamais demandé si elle avait regretté ou non sa décision, elle estimait que si elle avait voulu, elle aurait pu négocier d'échapper à la longue errance de l'ancienne reine du Bief à travers Westeros puis après jusqu'à chez elle, s'enfermant une bonne partie de ses journées dans les appartements qu'elle avait occupé avant son mariage avec Mern Gardener, ce qui accentuait un peu plus la douleur qu'elle avait. Elle était partie d'ici en tant que Reine, elle y revenait en tant que sœur du roi. Tout était différent, mais finalement, Senia semblait tellement perdue dans sa bulle par moment, que c'était parfois bien plus facile d'accepter sa compagnie à ses côtés que certaines autres femmes qui l'accompagnaient encore, et qui posaient sur elle un regard bien souvent triste, si ce n'est même de la pitié.

Elle avait donc accepté de prendre l'air frais en sa compagnie sans trop de difficulté. Le vent pouvait parfois être fort à Villevieille et Tricia prenait toujours soin de se couvrir assez chaudement quand son besoin d'air se faisait sentir. Il était hors de question en plus de tout le reste que l'ancienne reine vienne à tomber malade et qu'elle vienne à disparaître soudainement à cause d'une forte angine de poitrine. Elle continuait d'avancer tout en se laissant légèrement bercer et assurément apaiser par les paroles que prononçaient sa dame de compagnie avec tant de dévotion et de passion dans la voix. « Non vous avez raison, il est impressionnant d'observer la vue depuis Villevieille et encore plus depuis la tour de la famille. Il y a quelque chose d'unique ici, qu'on ne peut retrouver ailleurs. Je sais, je l'ai cherché. » Elle se mit à sourire doucement. « D'où vous vient votre dévorante passion pour les oiseaux ? Je dois dire que j'ai toujours apprécié de les voir voler, sans chercher à en savoir plus sur eux ... » Elle faillit marquer un brusque arrêt en entendant la suite de ses paroles, sur son choix de rentrer chez elle, elle ne l'avait pas réellement choisi, on ne lui avait pas laissé le choix. Demeurer à Hautjardin était devenu insupportable à ses yeux, il fallait partir, pour mieux se reconstruire. Ou en finir. « Vous savez, quand tout le monde vous tourne le dos, il est bien souvent plus simple de revenir auprès des siens, auprès de ceux qui vous ont toujours soutenu. C'était un choix, autant qu'un recours fait en toute urgence de revenir ici. Une Reine déchue n'a que peu d'intérêt, mais je ne doute pas que mon frère finira par décider de la meilleure façon que j'aurai à le servir. »

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 5 Jan - 16:26

Un clair soleil d’apaisement perçait à travers les larges nuages blanc qui depuis une semaine menacaient tronnaient sur la ville de leur splendeur. Toute la nuit encore, il avait bruiné une poussière d’eau dont l’humidité s’était déposée sur chaque recoin. Si le ciel bleu avait une gaieté limpide de printemps, il était bien difficile d’en dire de même pour le vent dont semblait s’exprimer toute sa colère et sa violence. Il venait, depuis que les deux femmes étaient sorties prendre l’air et affronter la froideur des éléments, griffer le moindre endroit de peau laissé nu et y laisser sa trace comme un fin tissu de sel et de perle d’eau. Si Tricia Gardener s’était vêtue de manière appropriée, il n’en était pas de même pour sa dame de compagnie dont la poitrine et les joues devenaient rouge. Elle supportait pour l’instant ces morcures sans un mot, sans une plainte, consciente qu’il s’agissait de sa propre faute et dont elle devait en conséquence porter le fardeau. La promesse que semblait porter le ciel bleu et la bien moindre violence du vent qu’elle avait ressenti dans la tour ne lui avait à aucun moment laissé présager ce qu’elle devait à présent affronter. Cela n’était malheureusement pas la première fois que la native de terres se voyait ainsi trahir par cette cité portuaire.

Senia Florent se pinça les lèvres à l’entente du rire de Tricia Gardener. Trop souvent elle avait entendu cette horrible musique se jouer autour d’elle et il lui était à présent presque insupportable à l’oreille. Bien longtemps la signification de cette dernière lui était restée aussi inconnue et étrangère que la langue des hommes d’Essos mais la vie, à force de coups et de répétitions, avait fini par lui apprendre que cette musique n’était jamais à son encontre une chose positive. “J’apprécie simplement de les voir voler.”. Bien sûr, il y avait tant d’autres raisons expliquant la passion que vouait Senia Florent aux oiseaux  mais entendre rire Tricia Gardener avait soudainement fait grandir un tremblement terrible dans le corps de la dame de compagnie. Tu n’as pas intérêt à me faire honte auprès de la reine, résonnaient encore les paroles de son frère dans son esprit. Une menace permanente, omniprésente. Avait-elle parlé avec trop d'enthousiasme ou manqué une règle de bonne conduite pour mériter ce rire désapprobateur. Oh! Si seulement elle avait eu ce don, la dame de compagnie se serait envolée loin de cette horrible situation. Elle aurait aimé proposer à Tricia Gardener de lui parler de toutes les différentes espèces qu’elle avait pu jusqu'alors observer autour de la tour hightower mais toujours en elle, cette peur d’ennuyer la dame, empêchait Senia Florent de la moindre parole.

Rentrer auprès des siens… Senia Florent ne put s’empêcher de baisser les yeux en sentant une pointe de jalousie lui envahir l’esprit. Ce sentiment féminin était une chose extrêmement mauvaise dont la dame de compagnie souhaitait toujours, en fidèle pieuse, cherchait toujours à s’éloigner. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’envier l’idée  d’avoir un lieu vers lequel se tourner et des proches là-bas pour l'accueillir. Rubriant était le lieu où elle était née et là où longtemps elle avait eu une famille, sa tendre mère puis, plus tard, son époux et son fils. A présent la seule connaissance régnant encore dans la demeure de son enfance était son frère et si elle ne pouvait ignorer le lien de sang les unissant, l’homme n’avait rien de l’image d’une famille contre laquelle Senia aurait pu s’appuyer. Elle avait conscience que la position d'ancienne reine de Tricia Gardener n’avait rien d’enviable pourtant Senia Florent ne pouvait s’empêcher de comparer les situations qui étaient les leurs. Toutes deux avaient perdu leurs époux. L’une n’avait jamais reçu la bénédiction de la Mère d’En-Haut tandis que l’autre s'était fait voler ces deux enfants, par la mort et par son propre frère. Mais face à tout cela, seul Tricia Gardener pouvait encore trouver un lieu ou expier sa peine en paix, l’autre s’était vu envoyer dans une cité inconnue pour servir la première.

“ Il faut croire que nous n’avons pas en ce monde d’autre intérêt que de servir ceux de nos frères.”

La phrase lui glissa entre les lèvres sans que Senia Florent ne puisse la retenir et toute l’amertume et la colère que la dame de compagnie ressentait pour son frère pouvaient s’y lire. Ce n’était sûrement pas une chose bien élégante de sa part d’exprimer d’aussi vive voix son mécontentement et si Senia Florent avait pu contenir la remarque en elle et continuer de vivre avec cette amertume en elle comme l’avait toujours fait jusqu’à présent elle l’aurait fait cependant, la chose lui avait échappé comme un cri du coeur. Elle ressentait pour cet homme plus de haine que pour nul autre chose en ce monde et même si celà n’était pas correct, elle le haïssait encore plus que tous les ennemis du royaume de Bief réunis. Elle n’avait jamais été pour lui qu’une idiote, un déchet à cacher de la vue de tous dans ses mauvaises journées et un pion pour ses besoins politiques dans les bons. Son mariage avait été un mouvement stratégique, l’envoyer servir Tricia Gardener avait été un mouvement stratégique et lui retirer son unique enfant avait été un mouvement stratégique… Mais de tout ce qu’avait pu lui faire subir cet homme au cours de sa vie, le dernier acte était celui nourrissant le plus sa colère. Senia Florent garda la tête baissée tandis qu’elle sentait lentement quelque chose glisser le long de sa joue. Il ne s’agissait que du vent apportant jusqu’à son visage une perle d’eau de mer. Rien que cela. Alors la dame de compagnie prit une inspiration et força ses épaules à se baisser pour reprendre à nouveau une attitude détendue et digne.

“Veuillez m’excuser pour cet égarement, cela ne se reproduira plus."

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 12 Jan - 12:50

Senia était différente des autres dames de compagnie que l'ancienne du Bief avait pu avoir avec elle ou qui était toujours à son service aujourd'hui. Elle semblait venir d'ailleurs, toujours dans ses pensées, s'intéressant, se passionnant même pour des choses que d'autres regardaient bien souvent à peine. Était-ce une qualité ou un défaut ? Tricia ne savait le dire pour le moment, elle se retrouvait souvent à partager des instants avec elle au cours de sa journée, elles étaient accompagnées le plus régulièrement par d'autres personnes, d'autres femmes comme la Lady de la maison Cuy, qui était à son service depuis bien des années déjà, et même parfois sa mère, Ornella Hightower, venait à se joindre à elles pour une conversation, pour un peu de musique, de jeux ou tout autre distraction qui pouvait permettre à l'ancienne souveraine de se changer les idées, et d'oublier un peu sa peine et sa déconvenue. Mais malgré les mois qui s'étaient écoulés, malgré le temps qu'elles avaient passé à se côtoyer, Senia Florent restait, d'une certaine façon, une bête curieuse à observer et à étudier. Les deux femmes étaient de caractère bien différents, et même s'il n'y avait pas de mésentente entre elles deux, Tricia devait bien avouer qu'il était parfois compliqué pour elle de trouver un terrain de conversation avec la jeune femme, et à cet instant, elle se rendait compte encore une fois qu'elle venait à se refermer soudainement, prenant pour critique les mots qu'elle avait pu prononcer alors qu'il n'en était rien. Si elle voulait avoir une vie, et une bonne situation dans une quelconque cour que ce soit la sienne ou celle de Hautjardin, il faudrait qu'elle apprenne à se faire plus abordable par le reste des gens. Il y avait une différence entre la réserve et la froideur, et être capable de faire la différence entre la taquinerie et la sincère volonté de blessé par des remarques désobligeantes. Elle rêvait peut-être d'autres choses, elle rêvait peut-être d'être un petit oiseau qui aurait la liberté de s'envoler et de vivre aussi libre que l'air, de ne pas se soucier de ce que les autres pouvaient vous imposer. Mais elle était issue d'une maison noble du Bief, elle avait un frère aîné qui tenait en main son destin et qui l'avait placé là à ses côtés, et elle devait tenir son rôle, si elle voulait marquer les esprits et justement avoir un peu plus de liberté. « Vous savez, ce n'était point une critique, juste une constatation et une question sur ce qui pouvait vous intéresser chez eux. Ne voyez pas là une offense. »

Certes la vie à Villevieille n'était pas la même qu'à Hautjardin. Il n'y avait pas la même pression, et ici, tant que le roi ou la reine ne viendraient pas à y passer un séjour, c'était elle qui avait été désigné comme étant la Lady Highotwer, la Dame de Villevieille et la protectrice de la Citadelle, au détriment de ses parents. Bien sûr, Tricia venait à avoir un respect sans borne pour ses parents, et elle continuait à les inclure dans la gestion du domaine qui était le leur depuis toujours. Mais s'ils avaient sans doute eu l'envie de dire non à leur fils, non pas contre Tricia mais parce que la relation avec Manfred était catastrophique, ils ne pouvaient pas refuser la demande de leur nouveau roi. Elle était donc en possibilité de faire jouer le jeu qu'elle voulait aux personnes présentes dans la demeure des Hightower, bien qu'elle n'en avait aucunement l'envie. Toujours marquée qu'elle était parce qu'elle avait vécu au cours des derniers mois, oscillant sans cesse entre l'inquiétude et le profond désespoir, elle ne savait ce que son avenir allait lui réserver. Tant que Manfred serait le roi du Bief, tant qu'il garderait la couronne, elle était d'une certaine façon protégée, mais jusqu'à quand ? Là était toute la question. S'il venait à perdre la guerre contre l'Empire, les Hightower seraient détruit, vu qu'elle ne pouvait porter d'enfant, elle serait peut-être faite prisonnière, transformée en septa ou rejoignant les sœurs du silence. Elle n'avait après tout plus beaucoup d'importance, au pire elle serait exécutée pour l'exemple et la vie s'arrêterait là. Au moins, elle ne laisserait aucun orphelin derrière elle, c'était déjà une chance … Si Manfred venait à gagner, alors elle pourrait jouer le rôle de trophée. Certes, elle ne pourrait pas donner d'enfant à un nouvel époux, mais elle pourrait être donner en mariage à un seigneur ayant déjà des héritiers, et ainsi elle serait la dame de la maison, et une récompense à un homme ayant bien servi son souverain. Rien n'était vraiment reluisant, mais dans tous les cas, son destin était maintenant lié à celui de son frère et elle devait faire avec, à moins que si elle ne venait à sauter aujourd'hui, elle viendrait à mourir, soit par la chute, soit par la mer en contrebas. Et elle l'aurait alors décidé seule, sans que personne ne prenne part à cette funeste action. Pourtant, une petite voix intérieure continuait à lui dire qu'elle devait combattre, qu'elle ne devait pas se laisser abattre, qu'elle avait encore quelques cartes en main à jouer. Elle continua à avancer en compagnie de Senia, alors que la tension était bien présente dans cette conversation, alors qu'il n'y avait qu'une simple incompréhension. « Vous semblez être quelque peu en opposition avec votre frère, ou au moins avec certaines décisions qu'il a pu prendre pour vous … Que vous a-t-il fait, si ce n'est pas trop indiscret de ma part bien évidemment. » Elle ne voulait pas la brusquer à nouveau.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 5 Fév - 13:48

« Vous savez, ce n'était point une critique, juste une constatation et une question sur ce qui pouvait vous intéresser chez eux. Ne voyez pas là une offense. »

Senia Florent baissa la tête, un peu honteuse d’avoir ainsi réagi auprès de Tricia Gardener et de s’être ainsi mise dans l'embarras devant une si grande dame. Oh! Si le vent n’avait pas déjà paré ses joues d’une vive couleur rose, ce n’est sans aucun doute que la honte ressentie par la dame de compagnie après cette remarque sur son caractère s’en serait chargé. Quelle imbécile elle pouvait parfois être. Les mots qui révèlent plus de discrétion que des messages secrets d'amour ou de haine, les expressions qui montrent sa bonne éducation et les détails cachés dans le froncement d’un sourcil ou le tremblement d’une main révélant les sentiments et les caractères des gens. Que cet art pouvait parfois être compliqué pour son faible esprit. La dame de compagnie glissa ses mains l’une sur l’autre et en serra discrètement les doigts, autant pour réchauffer ses pauvres membres fouettés par le brute vent marin que pour cacher la gêne qui s’emparait de tout son corps. La comparaison à la si grande femme et à l’attitude royale que semblait à chaque instant porter Tricia Gardener rendait ses propres manières encore plus misérable en comparaison. Il lui semblait qu’il y avait là la scène d’un drap de laine, de bonne qualité, chaud mais tout de même grossier, qu’on aurait posé à côté d’une robe de la soie la plus fine de Westeros et dont, caché dans l’ombre de la merveille, la qualité semblerait soudainement médiocre.

Soit toujours douce et accepte les critiques sans jamais montrer tes faiblesses Senia, garde la tête haute et suit toujours les conseils de ton frère. Les paroles de sa mère lui revennaient sans cesse en tête. Une femme d’une grande bonté autant que d’une immense élégance, et si l’ancienne dame Florent ne pouvait être comparé avec l’aura royale dégagée par Tricia Gardener, Senia Florent portait tout de même respect à ses deux femmes. Sa mère avait fait de son mieux et fourni tant d'efforts pour élever l’idiote qu’elle avait mis au monde et en faire une épouse et une dame convenable. Si cette grande dame avait choisi d’abandonner l’idée d'éduquer cette idiote, qui sait où se trouverait à ce jour Senia. Alors chaque jour, avec d’autant de ferveur qu’elle mettait dans ses prières aux dieux, la dame de compagnie se répétait ses conseils de jadis.

« Vous semblez être quelque peu en opposition avec votre frère, ou au moins avec certaines décisions qu'il a pu prendre pour vous … Que vous a-t-il fait, si ce n'est pas trop indiscret de ma part bien évidemment. »

La pointe du nez de la dame de compagnie se fronça en entendant cette question, incapable comme toujours de conserver une pparance tranquille pour cacher ses pensées profondes. L’idée de simplement et sans cacher ses sentiments lui avait un instant traversé l’esprit mais, la vie et l’expérience avait fini par lui apprendre que telle chose n’était pas possible. Comme lui avait un jour dis un des hommes de son père, même le plus idiot des boeufs finit par apprendre à force de coup. Le jeu de la discussion ne pouvait être aussi simple. Elle se pinça les lèvres et chercha la manière la plus habile de lui expliquer ce qu’elle avait vécu et sans froisser la relation qu’elle avait réussi à commencer de tisser avec Tricia Gardener.

“Oh non je ne suis en aucun point en opposition avec mon frère, c’est un homme très… Intelligent et plein d’énergie. La chance qu’il m’a offerte de devenir votre dame de compagnie est un immense honneur pour ma personne et pour l’ensemble de ma famille. Oh oui c’est une immense joie et une fierté de vous servir.” La dame de compagnie tentait du mieux qu’elle pouvait de cacher le manque de confiance de ses mots. “Simplement, ma cité natale et la compagnie de mon fils me manquent parfois.”

Se pincer les lèvres pour ne pas en ajouter plus. Elle aurait pu expliquer plus en profondeur la froide manière dont l’homme lui avait retiré son propre enfant de ses bras, l’expression que son visage avait porté lorsqu’il lui avait expliqué qu’une femme aussi bête et étrange qu’elle ne pourrait jamais élever proprement un enfant. Senia Florent savait bien sûr qu’elle n’était pas la plus fine et la plus intelligente des dames du royaume mais, elle avait toujours élevé son fils avec amour et attention. Son oiseau, si intelligent, des yeux larges et brillant d’une lumière d’ingéniosité. La dame de compagnie pouvait le jurer auprès de la mère et même des septs dieux réunis, si on lui avait laissé la possibilité d’élever son fils elle en aurait fait le garçon le plus intelligent du Brief.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 14 Fév - 18:20

Être une femme n'était jamais une chose simple, qu'on soit une dame de la noblesse ou une femme du peuple, on n'attendait qu'une chose de sa part, c'est qu'elle vienne à faire ce que l'on disait sans jamais penser un seul instant à un quelconque acte de révolte ou de rébellion. Elles n'étaient pas nées pour ça après tout, c'était à l'homme de décider pour elles, c'était à l'homme de prendre en charge leur avenir même si celui-ci n'était réellement pas du désir de la femme en question. Certaines cherchaient parfois à se montrer plus forte, à se montrer au-dessus de tout cela, quelques unes y arrivaient, mais la grande majorité devait néanmoins se soumettre sans broncher une seule fois de ce qu'elle obtenait à la fin. Bien sûr, les femmes de bonnes familles pouvaient au moins prétendre d'obtenir des conditions de vie plus agréables, moins rudes. Elles n'étaient pas obligées de passer la journée à se plier en deux pour pouvoir travailler la terre ou encore de s'occuper d'un élevage en plus de gérer la maison et les enfants qui venaient indéniablement avec les années. L'argent permettait certaines largesses, les femmes de bonne famille pouvaient ainsi espérer ne pas avoir à se soucier de la propreté du logis ou du changement des langes de leurs enfants, mais cela ne les préservaient pas pour autant de la pression familiale, ni de la pression de l'homme que ce soit d'un point de vue morale ou physique. Cela pouvait venir d'un père, d'un frère ou d'un époux et on attendait alors d'elles qu'elles se plient à cette volonté qui pouvait être soudaine et violente. Et même si les choses étaient difficiles, même si les événements étaient rudes, elles se devaient de donner le change comme si elles étaient parfaitement épanouies dans la vie qu'on avait imaginé pour elles. Il ne pouvait en être autrement. Tricia était pleinement consciente que pour le moment, elle était encore dans la période propice du veuvage. Ce n'était clairement pas une chose qu'elle favorisait et qu'elle avait imaginé un jour vivre. Elle aurait préféré, sincèrement préféré, que Mern soit encore vivant et qu'il soit là pour pouvoir la protéger, mais il avait pris des décisions folles qui l'avaient conduit à la fin, à la mort.

Alors pour le moment, lors de cette première année après le décès de son époux, elle était relativement tranquille. Son frère ne viendrait pas à lui demander d'épouser un autre homme, l'un de ses plus fervents serviteurs, de ses plus proches collaborateurs. En lui offrant sa sœur en mariage, même une sœur qui ne pouvait enfanter, cela restait une marque de confiance. Oui, pour le moment elle était libre de sa vie et de ses mouvements, dans les limites du raisonnable bien sûr, il n'était nullement question qu'elle vienne à déshonorer le nom des Hightower, ni même de leur réputation. Elle faisait avec ce qu'elle pouvait, et il semblait que d'une certaine façon, c'était ce qu'il se passait également pour Senia, même si elle ne connaissait que trop peu la jeune femme qui était à son service. Parfois, elle avait l'impression que la jeune femme n'était pas à son aise à ses côtés et que même si elle accomplissait sa tâche avec une certaine dévotion, elle aurait préféré être ailleurs qu'ici. Petit à petit, au grès de leurs discussions, l'ancienne souveraine venait à en savoir un peu plus à son propos mais elle n'était pas facile d'atteinte, si elle venait à se fâcher pour une simple question sur sa passion qu'elle pouvait avoir sur les oiseaux, cela rendait les vrais sujets sensibles difficiles à atteindre. Mais elle n'allait pas la mettre en colère, ni même la pousser à se refermer sur elle-même, ce n'était pas ce qu'elle voulait, après tout l'esprit d'une promenade à l'extérieur était de profiter du moment, pas de se renfrogner. « Justement, c'est bien souvent les hommes les plus intelligents qui sont les plus dangereux, leurs coups sont moins prévisibles et parfois plus pernicieux ... » Et elle savait parfaitement de quoi elle parlait. Elle s'arrêta alors, prenant le temps de fixer l'attitude de sa dame de compagnie, et elle lui dit alors d'une voix douce mais pour autant déterminée. « Voulez-vous que je demande à ce que votre fils vienne nous rejoindre ici à Villevieille ? Je doute que votre frère osera me refuser cela. » Tricia qui n'avait pas d'enfant, trouvait inadmissible qu'on puisse priver une mère de son enfant ; elle même aurait-elle pu l'être, elle n'aurait pas voulu être séparer de son petit.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 24 Fév - 13:22

A la leçon récitée avec grande éloquence et intime conviction par Tricia Garderdener, la dame de compagnie porta une oreille très attentive et prit précieuse note de ces mots dans un coin de son esprit. Alors, elle se demanda pourquoi jamais au cours de sa vie sa mère n’avait pris soin de lui donner ce conseil, questionna si la défunte dame de Rubriant elle-même n’avait jamais su une telle chose. Alors il lui sembla qu’il devait s’agir là d’un secret extrêmement bien caché si même une dame aussi intelligente que sa mère n’en avait jamais entendu parler. Et l’idée que l’ancienne reine du Bief partage ce secret avec elle donna à la dame l’impression d’avoir beaucoup de chance d’avoir été honorée d’une telle confidence.

« Voulez-vous que je demande à ce que votre fils vienne nous rejoindre ici à Villevieille ? Je doute que votre frère osera me refuser cela. »

Senia Florent tourna vivement la tête. La bouche légèrement entrouverte et les yeux grands ouverts sur le coup de la surprise, il était impossible pour elle de cacher l'étonnement qui venait de la frapper en entendant une telle proposition. Puis la surprise fut rapidement emportée par l’immense joie qui prit d’assaut son corps et son esprit. La dame de compagnie se mit à vivement hocher la tête, de cette excitation sans retenue qu’on ne retrouverait que chez les simples d’esprit. Elle serra ses mains l’une contre l’autre, fermant fermement ses doigts pour retenir l’envie qui la prenait de simplement battre des mains avec l’excitation d’une jeune fille.

La dame ne pouvait rien y faire. La simple idée de pouvoir revoir son fils et d’à nouveau pouvoir prendre son chère et tendre Eroge entre ses bras l'emplissait d’une exaltation comme elle n’avait pas ressenti depuis bien longtemps. Elle pensa au doux visage rond de son enfant et au sourire plein de douceur qu’il avait toujours porté depuis sa naissance. Oh, son tendre Eroge. Il avait dû tant grandir après ces mois de séparation. Elle désirait simplement le revoir avec autant d’ardeur que certains hommes désiraient or, victoires et pouvoirs. Il lui semblait bien que si la chose était permise, elle se serait jetée à genou pour embrasser la paume de la main de la dame Gardener, simplement pour avoir porté attention à cette séparation qui depuis si longtemps rongeait l’esprit et le cœur de la dame de compagnie. Mais il lui fallait garder ces esprits, faire justement honneur à cette dame montrant une telle bonté envers son pauvre cas. Alors Senia Florent reprit ses esprits, inspira longuement pour calmer le tremblement de ses mains, avant de poliment s’incliner.

“Ce serait pour moi une immense joie madame. Je vous remercie de porter attention à mon cas, vous êtes trop bonne avec moi.”

Alors elle reprit sa marche, un sourire apaisé sur ses lèvres. Il lui sembla qu’elle avait trouvé en Tricia Gardener un modèle de bonté mais aussi de grâce. A cet instant précis, la dame de compagnie se jura alors fidélité auprès de cette dame. Non pas parce que son frère lui avait donné telle consigne mais, par conviction personnelle qu’il s’agissait là de la personne la plus noble et savante qui lui ai jamais été donné la chance de rencontrer.

Il lui sembla aussi que sa lenteur d’esprit pourrait lui porter préjudice et une envie, comme jamais elle ne l’avait ressenti auparavant, de pallier ses lacunes lui prit. On avait bien sûr fait en sorte dans sa jeunesse qu’elle suive toutes les leçons nécessaires à l’éducation d’une dame de son rang mais, bien vite, il avait abandonné toute idée d’instaurer dans son esprit quelques connaissances plus poussées que le maniement de l’aiguille. Elle avait appris l’écriture et la géographie. Sa connaissance des conflits de l’histoire s’était bornée à quatre règles et à une connaissance très superficielle de la grammaire. La science de l’arithmétique lui avait semblé une insurmontable épreuve qu’elle avait pourtant tenté de surmonter avec grande énergie. Cependant, la lenteur de son travail avait déplu à son père. Alors, il avait été ordonné de la retirer de mettre fin à ses leçons et son éducation n’avait continué que dans l’observation et l’imitation grossière du travail de sa propre mère. Pendant longtemps, cette bêtise lui avait semblé chose gravée dans la pierre. En tout cas, c’était ainsi qu’on lui avait exposé la chose. Elle avait un visage agréable pour sauver sa lenteur d’esprit. Un profil rose et aux lignes souples et glasses, deux lignes minces pour lèvres et entouré d’une épaisse chevelure blonde. Par pitié, les dieux lui avaient épargné les oreilles typiques des membres de la famille Florent. Elle avait la chair rose et bien portante sans jamais sembler grasse.

A présent, il lui semblait évident que cela ne suffirait plus. Villevieille était bien loin de Rubriant et pour faire honneur à sa place de dame de compagnie de Tricia Gardener, pour mériter de voir à nouveau son tendre Eroge, il lui faudrait avec rigueur travailler.

Anonymous
Invité
Invité


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
MessageSujet: Re: Milan Noir [Tour VIII - Terminé]   Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty


Contenu sponsorisé


Milan Noir [Tour VIII - Terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

 Milan Noir [Tour VIII - Terminé]

Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Tournepierre Noir [Tour IX - Terminé]
» At the dawn of war / Tour VII, An 1, Mois 12, Semaine 1 [Tour VIII - Terminé]
» Le Bouclier de Port Lannis (Fb - tour VII) [Tour VIII - Terminé]
» Entre le noir et le blanc, y a-t-il une place pour la nuance ? (flashback An 1, mois 12, semaine 1) [Tour IX - Terminé]
» Who's the Man ? ↯ [Tour VIII - terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bloody Crown :: Partie Sud de Westeros :: Le Bief :: Villevieille-
Sauter vers: