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Kate Beckinsale est <a href="/t5880-sharra-arryn#159080"><span class="Gp_Val">Sharra Arryn</span></a>

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<span class="Gp_Val">Sharra Arryn</span> - Je suis fidèle à moi-même - Reine du Val et de la Montagne - <a href="/t5880-sharra-arryn#159080">Pv pris</a>

LIEU

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u599"><span class="Gp_Val">Sharra Arryn</span></a> se trouve à <span class="Gp_Val">Les Eyrié - Val</span>

« Il faudrait songer à trouver une nouvelle épouse pour sa Majesté. » Je laisse les mots s'envoler dans un implacable silence, sans un signe de ma part. Il faudrait, oui. J'y pense bien évidemment, cela serait mentir sinon. C'est mon devoir et c'est le sien, mais voilà une bien cruelle vérité que celle-là. Mes yeux se perdent dans le vague, alors que cette image est gravée à tout jamais dans mon esprit. Je la vois, si souriante et si fragile, toute tremblante dans une cour qu'elle n'avait pas encore sue apprivoiser, mais dont le charme et le caractère se révélaient un peu plus, chaque jour qu'elle passait ici. Elle n'en était encore qu'à l'aube de sa vie, prête à souffler un vent de renouveau sur le royaume, poussant Ronnel a donné le meilleur de lui-même, comme jeune souverain, comme jeune époux et bientôt comme jeune père. L'amour était à double tranchant, et je craignais un jour que l'amour ne vienne à disparaître, comme le mien s'en était allé. Pour le moment, il semblait néanmoins que les Dieux avaient béni les enfants de leur bienveillante protection. Un beau mariage, rapidement couronné par l'annonce de la grossesse. Quelques inquiétudes que j'avais tentées d'apaiser au fil de nos discussions, au fil de ses questionnements toujours plus nombreux. Le Mestre guettait le moindre signe de faiblesse de sa part dans ses instants si cruciaux, alors que tous, nous savions déjà que la venue d'un nouvel héritier au sein de la maison Arryn, pour faire perdurer la lignée était essentielle pour la stabilisation du royaume.  Pour autant, le destin avait surpris tout le monde, la mort s'était abattue aussi rapidement que l'orage pouvait apparaître et être terriblement dévastateur. En quelques heures, le bel avenir qui semblait se profiler avait totalement disparu, emportant la reine aux cheveux d'or et l'enfant qu'elle portait en son sein. Il avait fallu la regarder dans son linceul, il avait fallu regarder Ronnel mourir tout en continuant à survivre. Combien de minutes avais-je passées à caresser du bout des doigts son visage si pâle, comme pour lui signifier que même à travers la mort je continuerai à veiller sur elle, à veiller sur lui. J'avais failli à ma tâche, même si je ne pouvais me permettre la moindre faiblesse sous le regard inquisiteur des conseillers, de la cour et des petits gens qui ne cesseraient de parler à ce propos de longs mois encore. Il le fallait, car Ronnel, lui, n'avait plus la force, la patience et l'âme tournée vers le devoir et le sens du sacrifice qu'imposait la couronne. Il n'était que dans la douleur de la perte de sa femme et de tout ce qu'elle représentait à ses yeux. « Votre Majesté, m'avez-vous entendu ? Nous avons attendu votre retour de l'Ouest pour pouvoir aborder le sujet, il aurait été délicat de s'adresser directement au roi … Cependant ... » Je haussais un sourcil inquisiteur en direction de l'homme qui se trouvait de l'autre côté de la table. Aurait-il le courage de continuer sa phrase à présent que je le fixais avec une si grande intensité et une si grande froideur à la fois. « Laissez-moi aborder la question avec mon fils … Seule. Car seule une mère et également une souveraine peut reconnaître sa peine et sa douleur, tout en lui rappelant qu'il est né pour être roi et qu'il ne doit laisser personne remettre en cause sa place sur le trône du Val. » Je me levais avec grâce, décochant alors un sourire parfaitement étudié, entre le remerciement presque sincère et l'indication évidente que cette discussion était terminée. « Je vous demanderai simplement, de prier, de prier pour notre défunte reine belle comme le jour, que la nuit a rappelé bien trop tôt. De prier pour votre souverain, que le temps puisse apaiser son cœur et que cette épreuve tragique ne puisse que le rendre plus fort dans l'exercice de son pouvoir. Pour le reste, soyez certain que vous en serez le premier informé. » L'homme s'inclina bien bas, aussi bas qu'il puisse le faire pour tenter d'excuser ces quelques paroles malheureuses. Il était dans le vrai, le temps du deuil ne serait pas éternel, mais je n'avais jamais aimé qu'on puisse me dire ce que je devais faire, ni quand je devais le faire. Comme dernier signe de ma désapprobation sur la tenue d'une telle discussion, je ne manquais pas alors de lui tourner le dos, prenant le verre qui était posé sur la lourde table en bois avant de faire quelques pas dans la pièce pour avancer auprès du feu salvateur.

Je vidais mon esprit, regardant les langues de feu montées dans l'âtre. Je n'avais pas entendu la porte se fermer, ni s'ouvrir pour laisser entrer un nouvel invité, ou tout simplement la personne en qui je pouvais avoir le plus confiance, le seul auquel je pouvais confier mes plus sombres secrets, mes plus délicates pensées, mes maux les plus douloureux, blessée dans le corps, dans le cœur et dans l'âme. Je ressentis dans ma chair sa présence à mes côtés, avant même d'entendre le bruit de ses pas, ou bien encore de voir son visage sous la lueur dansante rouge-orangé. « Il semblait contrarié par votre entrevue. » Je souriais, tendant mon verre dans sa direction. « Il est toujours contrarié après nos entrevues … Qui sait, il faudrait peut-être que je teste une autre méthode avec lui … » Je vis alors une grimace se peindre sur ses lèvres, l'idée ne lui plaisait pas, même s'il comprenait parfaitement le sens de la plaisanterie. Il prenait tellement à cœur de me protéger dans toutes les situations, qu'il désirait parfois réussir à me protéger de moi-même et de ce que j'étais capable de faire pour parvenir à mes fins. Il n'y avait pas besoin d'exprimer mes pensées avec des mots, pour qu'il sache en un instant la décision que je venais de prendre, pour le meilleur comme pour le pire. Je m'avançais vers lui, venant poser tendrement ma main sur sa joue avant de me pencher de l'autre côté de son visage pour pouvoir déposer un tendre baiser sur l'autre côté de son visage. « À quoi pensais-tu ? Ou plutôt à qui ? » Je soupirai doucement, plongeant mon regard dans celui de mon frère, le fixant avec tout l'amour que je pouvais ressentir pour lui, mais aussi toute la lassitude que j'avais à cet instant de devoir m'expliquer. « Ronnel, bien sûr ... » Je haussais les épaules, ne me donnant même plus la peine de répondre. Ronnel était forcément mon sujet principal de préoccupation. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, un mort en sursit parmi les vivants qui foulaient encore la terre. « Ronnel, bien sûr ... » Je haussais les épaules, ne me donnant même plus la peine de répondre. Ronnel était forcément mon sujet principal de préoccupation. Il n'était plus que l'ombre de lui-même, un mort en sursit parmi les vivants qui foulaient encore la terre. A Jonos également, un petit garçon qui n'en était plus un, un second fils que j'avais sacrifié dans l'exercice du pouvoir pour palier l'absence de Jehan, de son vivant puis dans la mort, cherchant à réparer les erreurs de son règne, dépassant même les devoirs qui devaient être les miens. Son intelligence, presque trop abouti à son âge, m'inquiétait grandement car je ne savais où tout cela allait le conduire. Mais le contact était perdu, Ronnel était ma priorité, même si mon amour pour lui était aussi grand que celui que je portais à son aîné. Jonos également, un petit garçon qui n'en était plus un, un second fils que j'avais sacrifié dans l'exercice du pouvoir pour pallier l'absence de Jehan, de son vivant puis dans la mort, cherchant à réparer les erreurs de son règne, dépassant même les devoirs qui devaient être les miens. Son intelligence, presque trop abouti à son âge, m'inquiétait grandement car je ne savais où tout cela allait le conduire. Mais le contact était perdu, Ronnel était ma priorité, même si mon amour pour lui était aussi grand que celui que je portais à son aîné. Rien n'était simple, et là où l'arrivée de Nymeria Lannister aurait dû me permettre de respirer, de lâcher un peu la bride, tout en gardant un œil au loin, rien ne s'était passé comme je l'avais imaginée ou préparée depuis le jour où les Lannister avaient posé le pied aux Eyrié, il y a tant d'années déjà. Avec sa mort, je me retrouvais à nouveau sur le trône, le temps que mon fils puisse faire son deuil, ou au moins se rendre compte du rôle qui devait être le sien.

« Tu as connu de nombreuses épreuves, certaines douloureuses … Tu as réussi à les surmonter, tu réussiras cette fois encore. » Un frisson me parcourut le corps, comme si finalement le feu n'était pas capable de me protéger de l'hiver qui touchait à présent à sa fin sur les terres du royaume. Finalement, c'était dans mon cœur qu'il faisait froid, et cette constatation était assez terrible. J'étais lasse, n'ayant pas les réponses à de nombreuses questions. Ayant élucidé quelques problèmes en coupant quelques têtes au passage, qui avaient osé un affront contre mon fils, un affront contre moi, un affront contre ma maison et l'héritage qui lui revenait de plein droit. Les souvenirs étaient encore si vivants dans mon esprit, il me hantait parfois la nuit, me faisant sursauter dans le noir. Smaug connaissait tous les secrets que je gardais au plus profond de moi et des blessures physiques comme morales que j'avais pu subir. Je sentais parfois encore les mains de Mestre Duncan parcourir mon corps, son souffle bestial dans le creux de ma nuque alors qu'il souillait mon corps, encore et encore. Je me revoyais tremblante de honte alors que mon père avait appris la vérité, sans savoir pourquoi, je me reprochais à moi-même les exactions dont j'étais la victime, retrouvant enfin un souffle de vie alors que mon bourreau venait d'être exécuté. Si le soulagement était bel et bien présent, que je retrouvais le goût à la vie, je savais pour autant que les agissements de ce monstre allaient sans doute me coûter mon avenir. Pourquoi Jehan avait accepté de me prendre pour épouse, je me l'étais toujours demandé et je me le demandais encore aujourd'hui. Il était surprenant de se dire que nous n'en avions jamais parlé. C'était de sa part un acte remarquable pour lequel je lui en serai toujours reconnaissante, même des années après sa mort à présent. Je l'avais aimé, de tout mon cœur, j'avais été plus que fière de porter ses enfants et d'être à ses côtés pendant ses nombreuses années. Jusqu'à ce que tout ce qui nous caractérisait, tout ce qui faisait notre amour ne vienne finalement à disparaître sur les marches du pouvoir. L'amour n'était plus rien entre nous quand il avait perdu la vie aux Portes Sanglantes, provoquant presque un certain soulagement en moi. Comme une page qui se tournait définitivement sur une vie à deux qui n'était plus qu'une illusion, qu'un jeu difficile à jouer pour les autres. L'avenir devait se jouer autrement, il fallait rabattre les cartes, tenter de sauver la paix au sein de Westeros ou tout simplement de trouver de puissants et solides alliées avec lesquels combattre pour pouvoir assurer une certaine domination, ou au moins une certaine tranquillité. Le visage de Torrhen me revenait en mémoire. Comment avait-il été possible d'aimer autant et détester, voire haïr tout autant cette même personne en quelques mois. J'avais décidé cette alliance pour pouvoir assurer à Ronnel le trône du Val mais cette femme, cette reine réclamait les sept couronnes … C'était une chose que je ne pouvais accepter. Il était hors de question de ployer le genou, devant elle, devant eux. C'était vrai à ce moment-là et cela l'était toujours aujourd'hui. Je n'étais pas plus engagé auprès des puissances centrales que de l'Empire, l'un et l'autre ne représentaient pas pour moi une bonne solution, quelque chose d'envisageable, à moins de vouloir voir disparaître jusqu'à l'essence même du royaume du Val. Le peuple lui ne voyait pas les choses de la même façon et alors que j'avais pris la décision de ne pas engager nos forces dans le combat pour l'un ou l'autre, c'était au cœur même du Val que le peuple venait à se déchirer sur la question. Entre les croisés qui avaient eu le désir de suivre l'appel du Grand Septon contre les hérétiques, et les hommes en faveur de l'Empire et ayant le désir de rejoindre l'ennemi qui était aux portes du Val par tous les côtés, il y avait de quoi en perdre la raison pour pouvoir essayer d'accorder toutes les voix dissonantes et rappeler qui était vraiment le décisionnaire du royaume. Il fallait sérieusement réfléchir à la suite que je voulais donner à tout cela, mais pour y parvenir, j'avais besoin de Ronnel, je ne serai pas éternelle et je voulais être certaine de lui laisser toutes les cartes en main pour qu'il puisse prendre pleinement ses fonctions sur le trône du Val. Je reprenais la coupe des mains de Smaug, portant le verre jusqu'à mes lèvres et buvant le breuvage d'une seule traite tout en m'éloignant de quelques pas, en direction de la fenêtre. « Le voyage de Ronnel nous laisse un peu de répit … Mais à son retour, il nous faudra agir ! »