Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné?
Je ne préfère pas trop m'avancer pour le moment. Les choses sont tendues et en plein mouvement... Tout peut basculer d'un moment à un autre, d'un côté ou de l'autre. Et rien ne sera définitif. Si je ne suis pour le moment pas concernée ou touchée directement, je sais que cela viendra un jour, et à ce moment, je veux être prête. Je veux avoir des cartes à jouer, et faire partie de ceux qui tireront leur épingle du jeu.

Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre?
La loyauté ? Très peu pour moi. Je ne dois rien à personne, excepté à mes parents d'être née. Je ferai ce qu'il faut pour être vue convenablement, mais personnellement, je n'aurai aucun scrupule à trahir ceux en qui je dois être fidèle. Tant que la famille royale prendra des décisions correctes et profitables, je ne prendrai aucun risque. Mais la loyauté n'achète pas toujours la vie et le pouvoir.

Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction?
Je ne sais pas. Je suppose que tout dépendra du contexte, des forces en présence. Une guerre est destructrice, mais elle peut aussi être profitable... Et je me doute, d'un autre côté, qu'au vu de ce que l'on dit sur le roi Mern, cette guerre, il voudra l'éviter. Mais vouloir ne signifie pas pouvoir.

Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte?  Qu'est-ce que j'en ai à penser ? Il a fait ce qu'il a fait. Que ce soit bien ou mal, il l'a fait. Beaucoup disent qu'il a perdu son honneur, qu'il est méprisable, ou je ne sais quoi encore. N'empêche que lui est vivant, et que Aegon Targaryen est mort. Outre cela... Il a déclenché un conflit dont les dimensions ne vont cesser d'augmenter, je m'en doute. Nous verrons bien. Je préfère laisser se déchirer les hommes devant mes yeux, et ne prendre position qu'auprès du vainqueur.

Salut moi c'est Valentine J'ai découvert BC en me faisant corrompre par un certain Torben J'aime beaucoup faire des Dcs Sur Bc, j'aime bien les meilleurs modotes du monde mais j'aime pas trop par contre les penchants douteux de l'admin J'ai bien pris connaissance du règlement intérieur. La devise du forum est

Mon regard se perd dans l'horizon, caresse le soleil qui disparaît doucement en diffusant sa lumière orangée sur les jardins de Corcolline, en contrebas. J'adore, j'ai toujours adoré contempler les couchers de soleil, sans compter que l'air est doux sur la terrasse où nous sommes assises. Milha et Auxane pouffent doucement de rire, à côté de moi. On aime bien se retrouver le soir, toutes les quatre. On aime bien être ensemble, tout simplement. Mes sœurs sont les seules personnes qui comptent et qui compteront pour moi. Mes seules amies. C'est facile, on est presque toujours ensemble, quand il s'agit d'aller voler aux cuisines, d'aller courir dans les champs... On est inséparables, et ça en énerve plus d'un. Mais bon... qui oserait reprendre sérieusement quatre jolies filles blondes comme les blés et lumineuses comme le soleil ? Pas grand monde. A part Père. Père... Je ne sais pas trop quoi penser de lui. Je ne l'aime pas trop, mais en même temps, je n'ai aucune véritable raison de dire cela. Il est et a toujours été un homme extrêmement distant et froid avec nous. Jamais un sourire. Jamais un mot gentil. Toujours de la froideur, de l'indifférence. C'est comme un gros bloc de glace qu'on a toutes les quatre renoncé à briser depuis longtemps. Père est comme un étranger, un inconnu, si hautain, si impressionnant... Il me fait peur,  un peu, oui. Il nous impressionne toutes. Mère... Mère, c'est un peu différent. Elle est comme fragile, toute frêle, toute timide, jamais un mot en présence de son mari, mais quand on est seules avec elle, elle est gentille, elle est douce. Mais ces moments sont rares, autant que précieux. Donc, il ne reste que mes sœurs et moi, pour nous entourer, pour n ous protéger et nous soutenir mutuellement. Je les aime. Je donnerai tout pour elles, malgré nos quelques années d'écart. Je donnerai tout pour elles comme pour ces douces soirées à l'air frais et au soleil couchant.

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J'ai vu Père s'énerver. C'était fantastique. Cet homme est donc capable d'émotions humaines. Bon, et d'un autre côté, j'aurai aussi beaucoup aimé qu'il ne s'énerve pas, parce qu'il paraît que ce n'était pas très beau à voir, et surtout à entendre. Moi, je n'étais pas là, mais la rumeur court dans tout le château, et tout le monde sait à quel point une rumeur est rapide. Rapide, puissante, tranchante comme une lame de poignard. Il s'est disputé avec Mère, et il paraît que ce n'était pas vraiment la première fois. A propos de nous, de nous quatre, ses filles. Alors que depuis tout ce temps, on le pensait inhumain de nature, même pas bestial, parce qu'une bête est capable d'émotion, mais frigide, frigide au plus haut point... En fait, ça serait à cause de nous. A cause de Mère. Il se comporte ainsi avec nous, avec tous, parce qu'il n'a pas d'héritier. L'idée ne nous avait jamais... dérangé. Il donnerait l'héritage à un cousin éloigné de la famille, ou je ne sais pas... Mais lui, ça le mettait en rage. Sans compter qu'il avait un eu bâtard. Un bâtard. On l'apprenait, ça aussi, alors que ça faisait plusieurs années qu'il était né, apparemment, mais il consentait à peine à le reconnaître comme tel. Si en couchant avec sa femme, elle ne lui avait donné que des filles, dès qu'il couchait avec une autre, le fruit en était un mâle. Il aurait pu le faire venir ici, le légitimer, mais fervent croyant, il ne supportait pas de pouvoir tromper les dieux à ce point, en offrant ses titres et terres à un enfant du pêché. En cela également, il voulait que l'affaire soit étouffée le plus possible. Il ne voulait pas qu'on sache que Lord Tarly trompait sa femme, oui...

Tout cela a su nourrir toutes nos conversations pendant plusieurs semaines, et puis tout doucement, la rumeur a été comme enterrée. Ca a pris du temps, et tout le monde savait désormais que Lord Tarly avait eu un Flowers. Mais Père mit tout son cœur à faire oublier cette dispute... Le soucis, c'est que désormais, nous savions que nous avions un demi frère. Je ne sais si l'une de mes sœurs a déjà conversé avec lui, mais ce n'est pas mon cas et je n'en n'ai nulle envie. Il n'est rien à mes yeux, il ne sera jamais rien. Il n'a pas connu la glace qui coulait dans les veines de son père, il n'est qu'un fils de prostitué, ou de je ne sais quoi. Il ne m'apportera rien. Notre vie s'est faite sans lui, et peu importe qui il est.
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Milha fut fiancée très tôt. Père s'était résigné à laisser l'héritage à son futur mari et elle, car il avait apparemment trouvé un jeune homme de bonne naissance digne de recevoir ses titres, charges et terres à sa mort. Tant mieux pour ma sœur, devrais-je dire. Quant au jeune homme, il est certain qu'il était bien fait, et fort courtois. Du reste, il ne m'appartient pas d'en parler. J'ai assisté au mariage, les yeux dans le vague, n'écoutant qu'à moitié, au côtés de mes sœurs. J'ai fait la fête parce que tout le monde faisait la fête, j'ai bu, ris, mangé, pour me fondre dans le décor. En moi, je pensais à ma sœur au bras d'un homme. Combien de temps encore, avant qu'elle soit mère, et moi tante ? Notre vie telle que nous l'avions connu jusque là touchait à son terme. Avec sa virginité allait partir notre enfance à toutes. Après son mariage suivraient les nôtres...Et j'avais peur, toujours peur. Je n'avais comme image d'un mari uniquement celle de mon père, rien de très glorieux.

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Ce fut mon tour plus rapidement mon tour que ce que j'espérais.

Père m'annonça la nouvelle lui même. Je tremblais presque. Je ne voulais pas, pas lui montrer que j'étais faible, qu'il m'impressionnait, qu'il avait ce pouvoir là sur moi. Cela lui ferait sûrement trop plaisir. Je tenais mes mains dans mon dos, ongles plantés dans mes paumes de mains, droite comme un i, essayant de me comporter comme il s'était comporté depuis toutes ces années. Inexpressif. Il m'avait choisi un Rowan, le second fils. Pas même l'héritier... Déjà marié, paraît il. J'allais hériter du second, moi. L'affaire était déjà conclue, nous étions fiancés. Il suffisait de le dire, et je l'étais.

La haine montait en moi, doucement, lentement, serpent vicieux et cruel, dont le poison s'insinuait dans mes veines. Je les haïssais tous, en silence, dans le plus grand des silences. Pendant toute la route jusqu'à Boisdoré, je ne pipais mot, excepté seule à seule avec mes sœurs qui m'accompagnaient pour le voyage.

Elbert Rowan se montra fort courtois avec moi, dès mon arrivée. Je lui donnais la politesse d'usage de gens de notre condition, d'une jeune fiancée à son promis. Je ne l'aimais pas. Je ne le détestais pas particulièrement. Mais je détestais l'idée qu'il représentait. Tant pis... Je l'épousais sans joie, ne déguisant mes lèvres d'un sourire uniquement pour l'étiquette. Ma famille resta quelques jours après la noce, puis pris la route pour rentrer à Corcolline. A la maison. Sans moi. Je regardais mon père monter sur son cheval avec un sourire, plus soulagée que jamais de le voir s'éloigner de moi à jamais. Un sanglot en privé pour mes sœurs et ma mère, une embrassade timide et triste avant leur départ. J'aurai aimé m'accrocher à elles comme une folle, rentrer avec elle, mais non, je restais droite, immobile, les regardant s'éloigner, aux côtés de cet inconnu dont je portais le nom...

…

La lumière du soleil levant filtrait à travers les rideaux blancs. Je la laissais effleurer mon visage, mes bras, mes jambes sorties des draps fins et soyeux. Je n'avais envie de rien, sauf de dormir, dormir jusqu'à la fin des temps. C'était le seul instant de paisible, où toutes pensées et images mauvaises s'éloignaient de moi. Elbert s'était montré aimable avec moi. Au début. Un peu moins d'un an. Je ne sais exactement quand et comment les choses avaient changés, mais elles étaient bel et bien différentes. Telle une pente si douce qu'on ne la remarque qu'une fois au bout, nous avions glissé. Il nous avait fait glissé. Moi... Je n'avais jamais eu grand intérêt pour lui. Il n'avait jamais suscité chez moi un peu d'amour, d'affection, de quoi que ce soit. Indifférents... Je disais cela aussi, de mes parents. Qu'ils étaient indifférents. Etions nous donc un couple à l'image de Lord et Lady Tarly ? Je ne pensais tout de même pas avoir hérité d'un homme aussi glacial que mon père, bien qu'il produisait un effet similaire sur moi. Disons qu'Elbert donnait dans un autre style.

Froid, il était loin de l'être ; j'aurais d'ailleurs aimé qu'il le fut plus. Colérique et irritable au possible, il me frappait au moindre malentendu. Surtout lorsque nous étions seuls. Il aimait boire, beaucoup. Il aimait me posséder. Il aimait que je lui obéisse. Je lui obéissais. Il me trompait, pour toute récompense. Je n'ai jamais eu vent d'un rejeton bâtard, mais la chose n'est pas bien impossible. Je n'ai jamais protesté. Je n'ai jamais levé la voix. Oh, pourquoi ce comportement si proche de celui de ma Mère ? Je me maudis. Je me hais. Je n'ai pas le courage pour faire le nécessaire pour avoir une vie meilleure. Je subis, je me tais, je garde pour moi. Je ne vois plus mes sœurs, je ne les ai plus revues une seule fois. Je leur écrit toujours, cependant, mais leur tait tout ce qui me pèse. Milha a deux fils. Auxane n'a toujours pas d'époux, dit on. Quant à Taïna... Morte. Morte un an après son mariage avec un Hightower. J'ai pleuré toute la nuit. Heureusement que nous faisons chambre à part, lui procurer la satisfaction de me voir sangloter aurait été trop honteuse.

Ma main finit par s'arrêter sur mon ventre. La fin de la longue descente vers les abîmes. Le bébé. Je ne sais plus exactement si j'ai été heureuse ou non de le porter, mais je sais que lui oui. Cependant, dire qu'il fut de fait plus respectueux à mon égard... Non, ce serait faux. Mais j'avais un enfant. Nous allions avoir un enfant.

L'enfant était mort à sa naissance. Fausse couche. Il a bu, la nuit qui a suivi. Il m'a frappé. Fort. Je me suis mordue la lèvre, presque jusqu'au sang, mais j'ai tout de même pleuré en silence. Les larmes avaient un goût amer de honte et de dégout. Je hais ces larmes. Je hais le monde entier. Je n'ai cessé de le haïr depuis notre mariage.

…

La pièce est plongée dans la pénombre. C'est calme, reposant. Il n'y a qu'un seul bruit pour venir troubler le silence parfait qui accompagne la semie obscurité. Celui de sa respiration. Faible, saccadée, difficile au possible. Je le regarde, assise dans un grand fauteuil dans le coin de la pièce. Mains sur les accoudoirs, jambes croisées. Je ne le quitte pas des yeux. Il ne me parle plus depuis hier, ou avant hier peut être. Lentement, tout en silence, je sais qu'il souffre, que ça le brule, que ça le met rage. IL n'a pas l'habitude d'être impuissant. Pas l'habitude d'être condamné à rester allongé sur ce lit, les yeux fixés sur le haut plafond, à souffrir le martyr. On lui a pourtant dit qu'il fallait l'amputer. Il n'a pas voulu. Il a refuser net, disant qu'on trouverait bien un autre moyen de le guérir. Et moi, je me suis vue l'appuyer. Je me vois toujours le sourire au lèvre, quand seule avec lui, j'entends la douleur que traduit sa respiration. On lui donne du lait de pavot, mais ça ne fait pas un effet des plus fabuleux. Tant pis. Ou plutôt tant mieux. C'est comme si je me réveillais, émergeais d'un long songe, ou d'un long cauchemar plutôt, et que je souriais face à ce cauchemar qui s'évanouit sous mes yeux éveillés. Il ne s'en relèvera pas.

Revenu il y a quelques jours des Montagnes Rouges, où les Dorniens avaient encore fait des leurs, disait on, une profonde blessure au niveau du pied. Et quelques jours plus tard, la gangrène. Elle le rongeait petit à petit, comme lui m'avait rongé pendant toutes ces années, m'enlevant ma joie de vivre, mon sourire, mon avenir, tout. Peut être les dieux exerçaient ils une justice, finalement. Aucune idée. Nous verrons bien. Pour le moment, je le regarde mourir en silence et en douceur, et surtout en douleur. C'était drôle, quand il me parlait. Quand je faisais semblant d'être chagrinée et de compatir à sa douleur. Il y croyait, le bougre. Il croyait que j'avais de la compassion pour lui. J'avais peut être été incapable de faire mal à une mouche durant toute ma vie, mais pas incapable de ressentir de la haine ou du mépris. Maintenant, je n'avais plus à faire semblant, plus à lui faire croire. Maintenant j'avais ce sourire au lèvre et cet éclat dans les yeux. Bientôt il ne serait plus là, et ma vie m'appartiendrait. Au pire, je pourrais accélérer un peu les choses, mais je ne suis même pas sûre que ce soit nécessaire.

Après... Ne me restera plus qu'à échapper à mon père, s'il veut m'imposer un nouveau mariage forcé. Je ne l'espère pas. Je resterais sûrement à Boisodré, et il y fera sûrement bon vivre sans ce bougre. Peut être ferais-je marcher les quelques relations qu'il avait à la cour pour y entrer. Mais en tous les cas... Je prendrai ma vie en main. Je ferai valoir mon nom, j'aurai ma place dans le monde qui s'apprête à se déchirer pour se reconstruire. Ma vie n'est plus qu'à moi, désormais. Elle ne sera plus à personne d'autre. Jamais.

Elbert Rowan mourut quelques jours plus tard, et je ne cachais pas mon beau sourire satisfait en descendant seule dans le septuaire.