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 Fly with me [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 12 Mai - 19:30

« Ne triche pas mon amour ! »

Ses mains sur les yeux de Jeyne, Lyman lui indiqua de se retourner, l’amenant dans une pièce où l’attendait deux fidèles complices, des servants de la volière royale qui sur leur avant-bras ganté deux spécimens de faucons, un mâle et une femelle, dont les têtes étaient ornées de capuchons de cuir pour éviter qu’ils ne s’énervent ou ne connaissent de l’anxiété, en attendant de découvrir leur nouvelle propriétaire. Les deux animaux avaient été choisis par le Prince, sur les conseils avisés des spécialistes de Castral Roc, à grands frais. Rien n’était trop beau pour sa femme, pour atténuer sa peine d’être au milieu de toute la douleur du Roc, et pour lui montrer qu’il l’aimait, malgré les difficultés politiques. Cela … cela ne changeait rien aux sentiments que l’héritier de l’Ouest. Et il avait conscience de la pesanteur de leur vie, ces derniers jours, de ses propres silences, confronté à la possibilité de cette couronne qui s’avançait brutalement vers lui, vers eux. Alors, l’espace d’un instant, il avait voulu que tous deux s’échappent, et qu’un sourire apparaisse sur le visage de son épouse, autrement que par convention. Il savait qu’elle était soumise à des regards encore plus lourds, depuis les tirs sur le parvis du Septuaire. Certains nobles n’hésitaient pas à parler ouvertement d’une attaque venant de l’Empire, commanditée par son père. Les Lannister avaient l’habitude d’être scrutés, jaugés, et si Lyman et Megara s’en accommodaient, par force de l’habitude, ils avaient au moins pour eux de ne pas être au cœur des accusations, tiraillés entre deux loyautés. Encore que pour son propre cas, ce n’était pas véritablement exact. Même s’il ne le montrait que peu, le Jeune Lion avait en horreur et l’idée que son beau-père ait pu avoir quoi que ce soit à voir avec ce crime contre son propre père, et redoutait sincèrement la perspective de prendre les armes contre lui. Déjà qu’il abhorrait le concept même de guerre, autant dire que s’il s’avérait que le pire ne puisse être évité … aux yeux des Dieux, celui qui s’était auto-proclamé Empereur était son père, par mariage. Serait-il donc parricide ? Il en frissonnait.

Au milieu du marasme provoqué par la blessure de son père, alors que tous attendaient, suspendus aux lèvres de l’Etranger qui tardait à proclamer sa sentence et que chacun se rendait compte du poids de celui qui avait pourtant été parfois surnommé le Lion Fainéant, la seule consolation était de voir Martyn, ainsi que ses neveux. Lyman passait une partie de ses nuits hantées par les cauchemars causés par le souvenir de ce jour maudit à observer l’enfant, et le nombre de ses visites de courtoisie à sa sœur frôlait le surplus, tandis qu’il passait au moins deux fois par jour pour observer Tybalt et Cadwyn, parfois en compagnie de son fils, pour que les trois cousins commencent à se côtoyer dès leurs premiers babillages. Chacun s’amusait à jouer au jeu des sept différences entre les têtes blondes, ce qui évitait de penser que leur grand-père commun se battait pour les connaître. Et le simple fait que toutes leurs joies soient irrémédiablement ternies par ces événements le rendait encore plus furieux. Il savait que certains complices avaient été arrêtés, et soumis à la question. Il en venait presque à vouloir que les pires tortures leur soient appliquées, sans même désirer obtenir des réponses. Juste … de la souffrance, pour qu’ils payent. Que leurs chairs martyrisées rachètent les plaies béantes du Roi. Était-ce donc cela, l’engrenage de la violence ? Face au décès de Nymeria, sa conscience avait été annihilée, mais il ne ressentait de colère qu’envers les dieux. Désormais, il se prenait à haïr le monde entier, à soupçonner tout un chacun. Alors, pour se prémunir, il se repliait sur son cocon familial quand il le pouvait, c’est-à-dire quand les conseillers royaux ne le harcelaient pas pour lui révéler quelque affaire en cours, pour le mettre au courant officiellement, pour le préparer officieusement. Aucun n’était idiot pour l’ignorer, mais tous redoutaient que le mot de succession soit prononcé. Ce serait insulter la chance.

Alors il avait planifié cette surprise, ces menus instants privés volés à Westeros et à la cacophonie de ses sentiments contradictoires pour se donner l’illusion que tout allait bien, ou plus exactement, qu’au moins une chose ne changeait pas, que le phare de son existence demeurait. Et pour se rappeler que le sourire de Jeyne n’égalerait sans doute jamais les joyaux de la couronne. Doucement, il chuchota à son oreille :

« Prête ? »

Et il enleva ses mains, la laissant contempler les deux faucons qui tournaient leur bec vers eux, curieux peut-être de l’agitation dans la pièce, tandis que lui-même se contentait d’observer son épouse alors qu’elle posait ses yeux sur eux, sur son cadeau. Il savait qu’elle regrettait cette activité nordienne, et les instants de liberté que cela lui procurait. Au moins, ici, elle aurait le loisir d’être elle-même, d’avoir un petit sanctuaire en dehors de leur chambre, qui ne serait qu’à elle, sans lui, d’ailleurs, juste … pour elle, rien qu’à elle.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 1 Juil - 15:06

AN 1 MOIS 7

Un sourire était collé sur mes lèvres alors que je me laissais aller à l'aveugle, faisant totalement confiance à mon époux pour me guider. Un réel frisson d'excitation me parcourait l'échine. Il avait une surprise pour moi. Et les dieux savaient que j'avais besoin de ce genre de petite attention anodine en ce moment, alors que le climat était si lourd au Roc. Entre la mort de Nymeria, la tentative d'assassinat sur Jordane qui s'était soldée par une grave blessure pour Loren... La guerre était en suspend et nous n'avions pas encore pris part au conflit, mais nous n'étions pas heureux et en paix pour autant. Le pire était de savoir que des assassins pouvaient entrer si aisément dans le château et attenter à nos vies. A celle de mon fils surtout. C'était intolérable. Que cela ai eu lieu durant ma conversion et le baptême de Martyn encore davantage. C'était une attaque personnelle. Et si je n'étais pas ravie de me convertir, loin de là, je n'avais pas souhaité que quoique ce soit vienne entacher ce jour déjà pénible pour moi. J'aurai voulu que cela se passe relativement discrètement, que l'attention soit entièrement tournée vers mon fils et voilà tout. Le problème était de savoir qui avait commandité cet attentat. Et j'avais entendu bien des soupçons sur l'Empire évidemment. Père était en rage que je doive me convertir. De là à vouloir se venger de ceux qui me forçaient ainsi, il n'y avait qu'un pas. Mais irait-il jusqu'à le franchir, quitte à me mettre en danger ? A mettre son petit fils en danger ? Mon cœur de fille me disait que non. Ma raison de princesse ennemie, me hurlait que j'étais trop naïve et que cela me coûterait cher. Que Père était un combattant, un conquérant. Et un loup qui avait trop d'orgueil pour laisser une offense impunie.

Je ne savais plus que penser. je redoublais de vigilance et d'attention envers mon fils, passais du temps avec Meg et ses jumeaux. Une vraie pouponnière. Parmi le chaos ambiant, la mort, il y avait encore de la vie et de l'espoir. Mais qu'allions-nous laisser aux jeunes générations au juste ? Des cendres ? L'ombre de Loren planait sur le Roc, étouffante, oppressante. Ses jours étaient en péril, nul ne pouvait l'ignorer. Il avait beau être une solide gaillard, il était humain. Comme Père, qui avait échappé à la mort un peu trop souvent.

Mon cœur se mit à battre plus vite quand Lyman me demanda si j'étais prête. Dans cette tourmente, au moins, nous pouvions compter sur l'amour qui nous liait tous les deux. Nous arrachions quelques moments de douceur au creux de la nuit, discutant des affaires de l'état, aussi bien que de notre fils qui ne cessait de nous émerveiller. Je lui avais dit vouloir être une partenaire, au delà d'être une épouse. Qu'il puisse compter sur moi en toutes circonstances. Qu'il n'hésite pas à venir rechercher de la force et du repos au creux de mes bras. Lyman était encore souvent taciturne, gardant ses soucis pour lui, mais il faisait des efforts. "Oui !" je papillonnai des paupières quand il enleva ses mains, pour regarder les deux magnifiques oiseaux, posés sur les fauconniers. Je portai mes mains devant ma bouche pour étouffer un oh de surprise, le regard brillant. J'étais soudainement fébrile, alors que je n'osais plus bouger, mon regard allant des oiseaux à Lyman. "Ils sont pour moi ?" La joie incrédule transparaissait dans ma voix, avant que je ne souris plus franchement et ne passe mes bras autour du cou de mon mari pour l'embrasser, me moquant totalement des deux serviteurs. Si je faisais attention à ne pas me montrer trop débordante d'amour en public, en privé, je ne me gênais pas. Et là et bien... nous n'étions pas devant la Cour et tous ces nobles coincés. Alors je le remerciai à ma façon, impulsive et vive comme à mon habitude, la joie venant chasser momentanément les angoisses. "Oh merci, ils sont magnifiques ! C'est un cadeau royal." Je le relâchai pour approcher doucement des oiseaux, prenant garde à ne pas les effaroucher en faisant trop de bruit. Je guettai du regard les réactions des spécialistes et d'un index léger, je flattai le plumage de la femelle. "Mais ce n'est pas mon anniversaire. Que me vaut ce présent ?" Je lui jetai un regard malicieux, toujours souriante.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 16 Juil - 0:23

Voir la surprise de Jeyne, sa joie, sa difficulté à y croire … Lyman affichait un sourire bienheureux, couvant presque des yeux son épouse et son plaisir retrouvé, l’espace de quelques instants volés au cours grisâtre des événements. La naissance de Martyn, des jumeaux ensuite, aurait dû être un moment de douceur ininterrompu. Au lieu de cela, les dernières semaines ressemblaient à un chemin de croix où chacun attendait de savoir si oui ou non Loren allait mourir, où tous s’observaient suspicieusement, où l’on murmurait les uns contre les autres, et surtout contre l’ombre menaçante de l’Empire, des Stark, des Braenaryon, peu importe les noms … contre sa dame aussi, hélas, malgré toute sa bonne volonté, même si cela s’était tu un peu, depuis la conversion. Et il y avait la peur. Si on avait pu attenter à la vie de la famille royale à Port-Lannis, étaient-ils plus en sécurité derrière les murs imprenables de Castral Roc ? Le Prince désirait y croire, sincèrement, mais … il n’arrivait pas à chasser le sentiment de panique qui l’étreignait chaque fois qu’il n’entendait pas son fils pleurer ou babiller, comme s’il ne pouvait se convaincre que sa famille était en sécurité. Il savait que Gareth travaillait d’arrache-pied pour retrouver les coupables, ainsi que tous les membres de la Maison du Roi et ses agents. Pour autant, cela n’atténuait que modérément ses angoisses. Était-ce cela, être parent ? Était-ce cela qu’avait vécu sa mère chaque fois qu’il s’était échappé avec son meilleur ami et qu’elle les avait fait chercher partout ? Si oui, alors, il s’excusait platement et en silence auprès d’elle pour toutes les terreurs maternelles qu’il avait pu lui causer. Effectivement, on ne comprenait ses parents qu’en le devenant soi-même.

Alors, au milieu de ces effluves amères, Lyman puisait un réconfort sincère à l’idée que Jeyne soit heureuse. Son cadeau lui plaisait, lui plaisait même beaucoup, s’il en croyait les lèvres chaudes qui se posèrent contre les siennes, oublieuses des deux fauconniers qui regardèrent immédiatement leurs chausses ou le plafond avec un intérêt vivace. Quant à lui, il jeta aux orties ses propres habitudes et enroula son bras autour de la taille de sa Louve pour l’attirer contre lui et approfondir leur étreinte, savourant leur baiser avec gourmandise et un tantinet de passion qu’il n’aurait sans doute pas montré en public autrement. Il étouffa un grognement de mécontentement quand leurs effusions prirent fin, se promettant mentalement de les reprendre à un autre moment, quand ils seraient seuls, mais avec une lueur dans le regard qui exprimait très distinctement son désir inavoué et douloureusement brûlant. Il écouta ses remerciements et souffla à son oreille, taquin :

« Un cadeau royal pour une future Reine … c’est approprié non ? »

Déjà Jeyne se détachait entièrement de lui pour s’approcher des deux animaux, effleurant de ses doigts l’un des deux, et lui demandant finalement la raison de ce cadeau. Désireux de ménager ses effets, Lyman préféra botter en touche au départ, se contentant d’afficher un sourire tout aussi malicieux que celui de son épouse, comme s’ils s’échangeaient une balle en fins joueurs, dans un match qui n’avait pas besoin d’avoir un vainqueur, parce qu’ils avaient déjà gagnés tous les deux :

« Ai-je besoin d’une raison pour gâter ma femme ? »

Il était faux, néanmoins, de dire qu’il n’y avait aucune occasion à célébrer, ni aucune volonté particulière derrière son présent. Mais pour quelques secondes encore, Lyman appréciait cette petite bulle d’insouciance qu’ils avaient construits autour d’eux, avant de donner ses vraies raisons, et d’ouvrir son cœur aussi, accessoirement. En plus, il avait un public, et mine de rien, pour le courtisan affirmé qu’il était, c’était là bien étrange. Trousser des compliments, parfois à double-sens, lancer quelques œillades, effectuer quelques rapprochements, il savait faire. Un peu trop, peut-être, vu son goût ancien pour les dames de sa sœur Megara. Cependant, démontrer son amour pour sa femme … pardi, ce n’était pas pareil, d’être sincère ! Prenant une inspiration, Lyman délivra finalement la première partie de ses intentions, la plus aisée peut-être :

« Cela dit … ce n’est pas ton anniversaire, mais c’est notre premier anniversaire de mariage. Enfin, la vraie date est passée, mais avec la naissance de Martyn, le baptême, nous n’avons pas vraiment eu le temps de le fêter dignement. Alors … voilà. Pour te remercier pour cette année en ta compagnie, mon amour. Et pour tout ce que tu m’as offert. »

Leur fils, bien sûr. Mais pas seulement. Lyman ne pensait pas connaître l’amour conjugal, et ne pas retrouver l’amour après la fin tragique de ses plaisirs adolescents avec Mylessa. Il se voyait voué à une vie fade, comme son père, à s’enivrer dans des jupons et à se saouler pour explorer ceux d’une épouse dont il ne voulait pas. Et, il se voyait en Lannister, et pas en Lyman. Cela aussi, Jeyne le lui avait appris. A être plus honnête, à essayer de parler de sentiments – il avait même parlé à Gareth de Megara ! Il lui avait demandé s’il l’aimait ! Jamais il n’aurait fait cela avant ! Et il n’avait pas fui après la tentative d’assassinat sur son père, il avait essayé d’en parler, ou au moins de ne pas se rétracter ! Bon, ce n’était pas encore parfait mais … il essayait. Pour tout cela, il devait remercier Jeyne. Elle le rendait plus humain. Et il voulait lui permettre de retrouver aussi son innocence, sa tranquillité, lui offrir ce qu’elle lui avait obtenu.

« Ce n’est pas la seule raison, cependant. Ici, nous sommes toujours en représentation. Mais tous les Lannister ont leur jardin secret, leur endroit personnel, où ils peuvent être tranquilles, libres. Père a fait aménager un étage d’une auberge de Port-Lannis, où il aime passer du temps avec ses amis. J’ai mon étude, où je peux composer. Nymeria avait son petit coin sous les remparts où elle entreposait ses épées d’entrainement et où Gareth venait lui enseigner. Et ainsi de suite …

Alors je voulais … te donner ton endroit à toi. Une activité où tu serais libre d’être toi-même, libre d’être seule aussi, si tu en as envie, juste avec les oiseaux. »

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 16 Juil - 13:56

Je n'avais que faire des regards autour de nous. C'était d'ailleurs bien là mon problème. Certains y auraient vu à redire, voyant là l'inconvenance d'une princesse barbare. Mais il était difficile de réprimer ma nature profonde et quand j'étais heureuse, je le montrais. Quand j'étais amoureuse aussi. Et j'étais de plus en plus éprise de mon lionceau d'époux, qui ne cessait de me surprendre et de m'abreuver de petites attentions. La vie de couple n'était pas toujours facile. Nous avions des caractères opposés, une éducation différente et il était parfois difficile de nous entendre et nous comprendre. Mais cela n'avait pas d'importance. Pas quand je me retrouvais dans cette tour à contempler ces deux magnifiques oiseaux. Pas quand je posais les yeux sur mon fils. Notre fils. Ensemble nous pouvions créer de belles choses, avoir de grands projets. Lyman était plus réservé que moi, bien plus à cheval sur les convenances et pourtant, je sentis très clairement ses bras se refermer autour de ma taille pour m'attirer plus près, ce qui me fit jubiler. J'adorais quand il laissait tomber le contrôle qu'il avait de lui-même. Malheureusement, cela ne dura pas, alors que nous nous séparions et que je conservais un léger sourire en constatant qu'il était frustré. Et oui, l'impassible Lyman Lannister était frustré de ne pas pouvoir étreindre son épouse davantage. Mon regard pétillait alors qu'il ajoutait que c'était un cadeau royal pour une future reine. Je ne relevais cependant pas, alors que tous se demandaient si Lyman n'allait pas ceindre la couronne plus rapidement que prévu. Je ne souhaitais pas ternir ce moment.

J'allais donc observer de plus près les deux faucons, fascinée et admirative. Pourquoi ce présent ? Le sourire de Lyman était comme un rayon de soleil. Je n'avais plus eu l'occasion de le voir sourire ainsi depuis un moment. Il paraissait alors nettement plus jeune quand il montrait une part d'espièglerie. Je penchai la tête sur le côté, suspicieuse, alors qu'il me répondait par une question. Je connaissais bien cette technique. "Non, sans doute pas." J'étais tout de même méfiante. Parce que ce sourire, je le connaissais et je savais qu'il n'était pas totalement anodin. J'écarquillai les yeux de surprise alors qu'il parlait de notre anniversaire de mariage. Un an déjà... Il s'en était passé des choses depuis ce jour lointain... J'avais l'impression que cela faisait une éternité que mon père m'avait confiée à Lyman, devant les anciens et les nouveaux dieux. La conjoncture avait depuis tellement changé... Mon père était devenu empereur auto proclamé, se mariant à la Targaryen et ayant deux jumeaux avec elle. Jon était devenu roi et s'était marié lui aussi, attendant aujourd'hui de devenir père. J'étais devenue mère. Lynara allait elle aussi donner la vie. Et Westeros se déchirait. l'Ouest et l'Empire étaient proches de la guerre. C'était tellement... étourdissant. "Ce n'est pas juste. Tu m'as offert autant que je t'ai offert. Je ne pensais pas avoir la chance d'aimer et d'être aimée de mon époux. Tout juste espérais-je du respect et une bonne entente." Mais cela avait été au delà de mes espérances.

Il n'avait cependant pas terminé, alors qu'il me confiait que chaque membre de la famille Lannister avait son jardin secret. Un endroit bien à lui pour être lui-même et pouvoir souffler. Et il me faisait ce présent, conscient que l'atmosphère ici était lourde pour moi. Cela l'était déjà avant, car bien différent de Winterfell, mais avec ce qu'il était arrivé lors du baptême de Martyn... Sans compter la mort de Nymeria. C'était étouffant. malsain presque, alors que l'on se regardait en chien de faïence et que tous étaient potentiellement des traîtres. C'était terrible. "C'est un cadeau précieux." La symbolique l'était. Ce répit qu'il voulait m'offrir. Je revins vers lui, lui prenant la main pour nous éloigner de la volière, nous dérobant ainsi aux regards des deux fauconniers afin de parler librement. "Merci de m'aimer comme je suis et de ne pas chercher à me changer. De respecter la Stark que j'ai été et suis encore... D'abord Cendre, puis ces deux faucons... Tu n'as jamais cherché à me changer et j'apprécie cela. Énormément." Je n'étais pas conforme aux princesses de l'Ouest, mais il le respectait. Et peut-être même qu'il adorait ça chez moi. "Nous avons affronté des tempêtes et en affronterons encore. L'avenir est incertain. Mais je chéris chaque moment passé avec toi." Quitte à ce qu'ils deviennent des souvenirs si un jours... Tout venait à disparaître. Je souris, chassant ces pensées funestes : "Et comment pourrais-je donc exprimer la gratitude envers mon fabuleux époux ?" Je me tapotais la lèvre, faisant mine de réfléchir à la question.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 6 Aoû - 23:36

Ceux qui s’interrogeaient sur l’union entre Lyman et Jeyne, sur sa sincérité, ne pourraient sans doute jamais comprendre réellement ce qui les liait, puisqu’ils ne verraient pas le sourire solaire du jeune homme face à son épouse, ou la passion luisant dans les yeux de la jeune femme. Ils n’étaient pas témoins de leurs espiègleries réciproques, de leurs moments rien qu’à eux, et de cette alchimie indéniable qui existaient entre les deux époux d’abord si différents. Chacun réveillait chez l’autre son âme d’enfant, ou plutôt, son caractère nu, sans les abords de la cour, de l’éducation, même de la culture. Jeyne offrait de la légèreté à Lyman, et Lyman lui apportait de la douceur. Il y avait entre eux de la connivence, de la complicité même, sans que ce soit semblable à de la simple amitié. Cela allait bien au-delà. Et le Prince n’aurait pas cru cela possible. Il l’avait dit, à maintes reprises, qu’il était le premier surpris de son entente improbable avec sa nordienne de femme, tout comme il savait qu’elle n’aurait jamais pensé être heureuse avec son ouestrien de mari. Et comment auraient-ils pu l’imaginer ! Lui était habitué aux créatures vaporeuses de l’Ouest, et elle aux solides gaillards du Nord. Chacun s’était retrouvé avec, à son bras, la parfaite antithèse des modèles de leur enfance respective. Le Jeune Lion n’avait rien en commun avec les hommes du Nord : déjà qu’il apparaissait comme un freluquet vis-à-vis de son père, de son grand-père et de son oncle … Il n’avait ni leur carrure, ni leur goût pour les armes, ni leur amour pour la bière. Et Jeyne ne ressemblait guère à sa mère, encore moins à sa sœur, et de manière générale aux ladys de l’Ouest. Cela n’avait strictement aucune importance. Sans qu’il ne le sache avant de la rencontrer, il avait toujours eu besoin d’une présence avec du bon sens, de l’opiniâtreté à ses côtés, lui qui était si rêveur et mondain. Il n’imaginait pas sa vie avec une autre qu’elle. Parce que son épouse était parfaite comme elle l’était, à ses yeux, et il brûlait de voir tout son peuple s’en apercevoir. Il avait, peut-être à tort, l’impression d’un frémissement, après l’attentat contre son père. Il avait entendu les servantes dire que la pauvre Princesse avait dû avoir très peur, à Port-Lannis, et que crénom, le petit Prince était tout de même bien adorable … C’était un début, entre leurs murs. Mais c’était déjà quelque chose, et il ne doutait pas que peu à peu, les ouestriens finiraient par voir Jeyne pour ce qu’elle était, eux aussi.

Doucement, ils s’éloignèrent de la volière, revenant à l’abri des regards, tandis que Jeyne le remerciait. Il ne savait pas de quoi, à vrai dire. Il n’avait pas fait exprès, de l’aimer, et surtout de l’aimer telle qu’elle était, parce qu’il l’avait connue ainsi, dans cette cuisine de Goeville, puis dans les jardins de la demeure des Grafton. Il n’avait pas calculé, lui qui était pourtant si prudent en amour depuis ses déconvenues successives avec Mylessa, avec la fille Rowlson … Il avait longtemps été de ces hommes qui guettaient leurs proies, qui se lançaient presque des défis, qui s’amusaient de tel ou tel retournement et envisageaient le prochain mouvement comme s’ils étaient sur un champ de bataille, prêts à assiéger une citadelle innocente. A son corps défendant, il se demandait parfois qui avait été l’assiégeant et l’assiégé, entre eux. Comme on disait, un rien benoîtement, les torts étaient sans nul doute partagés ! C’était plus fort que lui, il voulait la chérir, lui offrir tout ce qui était possible, voir son sourire, par crainte que tout cela, que cette bulle autour d’eux ne disparaisse comme si elle n’avait été qu’un rêve éphémère et langoureux.  D’une main, il attrapa celle de son épouse pour la porter à ses lèvres, avant d’y appliquer un baiser qui n’avait rien de bienséant, ce dont il se moquait éperdument. Et tandis qu’elle achevait sa déclaration en lui demandant comment lui rendre la pareille, Lyman sentit ses propres lippes s’étirer en un sourire qui, cette fois, n’était pas exactement innocent, loin s’en fallait :

« Tu peux répéter que tu me trouves fabuleux, c’est assez agréable à l’oreille, je dois dire. Et sinon, j’ai deux trois idées qu’il serait fort indécent d’évoquer présentement. »

Il y avait de l’amusement dans sa voix, et une certaine chaleur qu’il ne cherchait pas à dissimuler, évoquant autant l’affection que l’ardeur. Le désir se mêlait toujours au respect, à l’appréciation, entre eux, parce que plutôt que d’assiéger, il avait décidé d’installer son camp à l’intérieur des remparts de son cœur et de ne plus jamais en sortir. Il l’aimait. C’était simple. C’était complexe, aussi. Elle avait raison : les temps présents étaient changeants, sombres, incertains. Mais cela ne changeait rien à la douceur de leurs moments partagés, au contraire même : ils n’en étaient que plus précieux, ces instants volés à l’éternité, et en partie parce qu’ils avaient longtemps été inespérés.

« Je t’ai aimée Princesse du Nord et non de l’Ouest, cela n’a pas changé. Sinon, ce serait … comme si tu me forçais à mettre une armure et à passer mon temps dans la boue jusqu’aux genoux avec la piétaille avant de me tendre une immense choppe de bière … Un peu ridicule, non ? »

En tout cas, sa grimace indiquait ce qu’il pensait d’une telle vision. Il n’était pas précieux au point de dédaigner entièrement la troupe et les exercices en cas de besoin … mais enfin, il aurait été bien ennuyé si son épouse n’avait eu d’yeux que pour les exploits chevaleresques et virils, parce qu’il aurait été bien en peine de lui en offrir.

« Je ne suis pas un parangon de vertus guerrières, et cela ne te dérange pas. L’inverse doit être vrai, tu ne crois pas ? »

Avant d’ajouter, un peu plus sérieux :

« Tu sais, j’ai toujours cru que Mère me marierait avec une intrigante comme il existe des dizaines dans l’Ouest, avec laquelle j’aurai dû être en guerre permanente, ou avec une jolie innocente qui n’aurait jamais vu d’autre qu’un beau Prince charmant.

Quoique, j’admets que j’ai longtemps redouté que l’idée d’une alliance avec l’Orage ne lui passe par la tête et que je ne me retrouve avec la Durrandon au bras. A la première dispute, elle m’aurait traîné dans les lices et assommé promptement … J’aurai vécu mon mariage tout bosselé ! »


Ce qui était facilement imaginable, parce que Lyman n’était pas assez fat pour espérer arriver à la cheville de la fille d’Argilac en matière guerrière, si les rumeurs la concernant étaient vraies. Et n’en avait absolument pas le désir : il détestait les armes, et avait en horreur toute personne qui se croyait supérieure parce qu’elle était capable de faire couler le sang. Autant être boucher, cela revenait au même ! Il savait simplement reconnaître ses limites, évidentes à ce sujet. Quoique, après tout, lui avait survécu à une vraie bataille, l’une des plus importantes survenues ces dernières années : c’était plus que n’en pouvait dire toute sa génération, voir même celle de son oncle, trop jeune pour avoir combattu lors du siège de Castral Roc.

« Je pense … moi non plus, je n’espérais rien d’autre qu’une entente cordiale, sans doute à l’image de mes parents. Et quand j’ai appris à te connaître … j’ai su que … cela pouvait être plus. Bien plus. Et cela s’est réalisé, au-delà de mes espérances.

Je crois que tu as fait de moi un homme bien, tu sais. Meilleur en tout cas. Depuis un an, j’apprends à tes côtés, parce que tu es toi, et je n’aurai jamais pu faire cela avec une autre femme. Peut-être même qu’un jour … j’arriverai à fréquenter des faucons sans avoir peur qu’ils ne me mordent les doigts, qui sait ! »


Ce genre de choses, il ne l’aurait avoué à personne. Pas même à Gareth, du moins pas aussi candidement. Mais c’était Jeyne, face à lui, son épouse, la mère de son fils. Elle lui pardonnerait. Et elle en rirait, sans moquerie. Comme elle avait accueilli ses maigres prouesses à la lice avec bonhommie, consciente que son mari, lui aussi, était tel qu’il était. Et qu’il ne servait à rien de vouloir le changer.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 30 Aoû - 14:04

Je frissonnais sous le baisemain de Lyman. Mon cœur chavirait toujours de la même façon quand il me touchait surtout avec cette envie que je décelais dans son regard ou dans sa façon de poser les lèvres sur ma peau, loin du protocole et de la bienséance. Je me demandais s'il en serait toujours ainsi... Est-ce que dans 20 ou 40 ans, je ressentirais toujours ces petits papillons au fond du ventre quand il me regarderait avec tendresse ? Je l'espérais vraiment. Je priais pour que le temps n'émousse pas nos sentiments et que ne s'installe pas une confortable mais insupportable routine entre nous. Je n'avais aucune exemple de couple uni jusqu'à la fin de leurs jours autour de moi... Certains s'appréciaient, mais il y avait des relations extra-conjugales qui venaient pimenter un quotidien devenu trop morne. Je voulais vieillir et mourir auprès de mon époux, tout en conservant ce beau sentiment en mon cœur. Tout en voyant cette lueur dans ce regard. "Je ne vais pas te le répéter trop souvent, au risque de devoir te piquer les chevilles avec une aiguille afin que tu puisses continuer à porter tes chausses." J'avais répondu avec une certaine malice. "Il y a suffisamment de demoiselles qui sont en pâmoison et en adoration devant toi pour te le répéter inlassablement et entretenir ton ego." Je n'étais pas dupe de ces petites nobles qui essayaient d'attirer le regard du prince et gagner ses faveurs. Et j'étais naturellement jalouse et froide avec ces péronnelles. "En revanche, je peux probablement accéder à cette façon indécente de te remercier..." Je lui rendis son sourire, complice.

Une complicité renforcée par sa façon de m'accepter comme j'étais et de tout faire pour l'entretenir. Je savais que ma famille avait des craintes concernant ma mentalité et à quel point je pouvais oublier d'où je venais. Je pouvais être influencée par l'Ouest, changer d'opinion... Et pourtant, Lyman n'essayait pas de m'imposer quoique ce soit. J'apprenais auprès de lui. Sans oublier qui j'étais. Et sa façon d'entretenir cela me touchait au delà des mots, alors qu'il montrait simplement aimer la princesse du Nord avant tout. Je pouffais pourtant de rire quand il fit une comparaison incongrue. "Ridicule, mais amusant. Et l'armure ne te sied pas si mal. Dommage que tu ne saches pas rester sur ta monture." Je le taquinais concernant sa défaite lors des joutes. Je n'avais vu en armure ce jour là. Et je l'avais vu s'étaler au sol, éjecté par la lance d'un dornien. Pour autant, je ne le trouvais pas ridicule pour autant. Et il s'était battu auprès de mon père pour mériter ma main. "Tu t'es ridiculisé pourtant pour me mériter." J'avais repris avec douceur mais sérieux, évoquant cette bataille dans le Nord, qui avait profondément touché Lyman et Gareth. Et pas dans le bon sens du terme. J'opinais du chef à sa réflexion : "L'inverse est effectivement vrai."

Je l'écoutais me confier ce qu'il avait craint pendant des années concernant son mariage. Des intrigantes et des innocentes, il y en avait plein à la Cour. Je les voyais graviter, non loin de la famille royale. Avant que Loren ne soit dans cet état, il avait un sacré succès et était plus facilement atteignable que son fils. Je ris de nouveau en l'imaginant avec Argella Durrandon. Pour avoir vu cette femme à Goeville, j'avouais que l'image était des plus cocasses. Et qu'ils auraient formé un couple mal assorti. "Peut-être que tu n'aurais pas vécu ton mariage bien longtemps. Un accident est vite arrivé." Un coup trop fort et voilà. Je l'écoutais me narrer la suite et hochai la tête. une entente cordiale... C'était la même chose pour moi. "L'exemple de mes propres parents n'est pas vraiment à suivre... Ils se sont aimés. Beaucoup. Mais mon père n'était jamais là et mère était délaissée... Je crois... Ils n'ont pas été heureux. L'amour ne fait pas toujours tout. J'espérais trouver un époux qui me respecterait et avec lequel je m'entendrais. Qui ne me prendrait pas juste pour une potiche et une reproductrice... Je sais, ce sont beaucoup de critères d'exigence." Je souris en ajoutant cela, consciente de ma propre folie. "Et évidemment, je rêvais de tomber amoureuse de mon époux et qu'il tombe amoureux de moi. Mais, ça... c'était un rêve." Et il s'était réalisé, au delà de toute prédiction. "J'ai été charmée et agacée par ce jeune impertinent dans les cuisines. Outrée par ce prince qui a porté mes couleurs, en masquant son identité. J'ai découvert un homme raffiné, soucieux de sa famille et de son peuple, avec le sens des responsabilités. Préparé toute sa vie à monter sur le trône. Et qui me regarde comme si j'étais la chose la plus précieuse de ce monde. Avec notre fils. J'ai de la concurrence." Je plaisantais, même si c'était une réalité bien douce. "Et même s'ils te mordent le doigt ? Tu survivras. Et je te prodiguerai les soins appropriés, en épouse dévouée que je suis." J'avais répliqué avec espièglerie, non sans faire courir mes doigts sur son pourpoint en baissant d'un ton.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 13 Oct - 16:57

« Et voilà, un an de mariage, et je suis déjà menacé de sévices corporels … »

La fausse moue de chien battu arborée à cet instant par Lyman aurait suffi à faire fondre un cœur de pierre, et pour cause : il avait mis des années à la parfaire, aidé de Gareth, pour réussir à échapper aux terribles colères de sa royale génitrice quand il lui prenait l’envie de ne pas suivre exactement la longue liste de ses leçons et devoirs. Bon, le pourcentage de réussite était rapidement devenu assez bas, parce que la Lionne n’avait pas pour habitude de se laisser attendrir … mais quand même, ils avaient obtenu quelques beaux succès, comme cette célèbre histoire de fugue jusqu’à Castral Roc et de vol d’oranges chez un marchand. Par les Sept, il avait encore les oreilles qui sifflaient face au souvenir de la volée de bois vert qu’ils avaient reçus en premier lieu, avant que des airs angéliques n’apaisent un peu la Reine … à moins que le fou rire de Loren n’y ait contribué en retournant sa colère sur une autre cible ? En tout cas, dans le tréfonds de ses prunelles continuaient de briller une terrible lueur de malice, qui mettait quelque peu à mal son déguisement de tristesse affabulée. Surtout quand un petit rire le secoua alors que Jeyne évoquait ses admiratrices. Laissant tomber les masques, il reprit son expression affable avant de murmurer, son inénarrable sourire de galant aux lèvres :

« Quelles admiratrices ? Voyons, il n’y en a qu’une sur laquelle je pose mon regard. »

Sourire toutes dents dehors, même s’il y avait une pointe de sincérité dans son expression. Non pas que le prince fut aveugle aux rougissements ou aux discours intéressés, ni entièrement insensible aux beautés qu’il pouvait voir, parce qu’il était doté de deux yeux en parfait état de fonctionnement et qu’il n’allait pas passer son existence à regarder au plafond. Mais il est vrai qu’à une époque, lesdits yeux ne seraient peut-être pas restés fixés fermement sur le visage de ses interlocutrices, alors que désormais … il voyait les appâts, et cela s’arrêtait là. Ce genre d’amusement avait perdu de son charme. Sans doute parce qu’il avait aimé les femmes pour nuire à sa mère et chercher désespérément de l’affection quelque part plutôt que pour ce que l’amour apportait réellement, depuis sa petite servante. Et sans Jeyne, il aurait probablement, comme son père, continué à chercher ce qui lui manquait dans des bras qui, eux, ne brassaient que de l’air et des titres, de l’ambition ou de la monnaie. S’illusionner à ce sujet était idiot : on n’aimait pas un Prince, un Roi, pour lui, mais pour ce qu’il représentait : une vie plus confortable, du prestige … Et si, par miracle, une telle liaison existait, alors elle ne fleurirait jamais, car à son tour, le Grand aimé ne pouvait offrir que des miettes à la maîtresse sincère. Quel intérêt y avait-il à cela ? Voilà pourquoi il fallait éviter les intrigantes et les innocentes : les premières ne vous aimaient pas, et les secondes vous aimaient trop. L’air de chien battu revint néanmoins bien vite, alors que son épouse se moquait de ses prouesses martiales :

« Mes vols planés sont un modèle du genre, épouse indigne. J’y travaille beaucoup. C’est tout un art que de s’écraser avec grâce et distinction. On n’en parle pas assez. »

Ce qui n’était pas tout à fait faux, parce qu’à force de voir davantage la poussière que la quintaine étant jeune, Lyman avait développé de formidables capacités à éviter de tomber le dos immédiatement contre le sol, histoire de ne pas finir comme tous ces pauvres hères qui se fracassaient la colonne dans leur armure complète et demeuraient brisés à jamais pour avoir voulu faire les beaux dans les lices. C’était d’ailleurs tout son malheur : il n’arrivait pas à aimer ces démonstrations d’adresse tout en reconnaissant leur importance non pas dans la conduite des armées royales, mais dans leur utilité pour canaliser la fougue des hommes et la fureur des foules en lui offrant un spectacle à même d’apaiser sa soif perpétuelle de moquerie et parfois de sang, tout en flattant l’orgueil d’un vainqueur qui repartait avec un prix sans grand intérêt et parfois un baiser d’une femme. Bref, les tournois étaient une manière commode d’entretenir la paix du royaume avec peu de conséquences humaines, comparées à des guerres meurtrières et sans grand intérêt pour trois arpents de terre. Son père l’avait rapidement compris, puisqu’il avait passé une partie non négligeable de son règne à traverser l’Ouest de long en large pour donner banquet et tournoi, et ainsi s’allier les bonnes grâces des hommes – et souvent de leurs épouses, accessoirement. Cela dit, la guerre contre les sauvageons était différente de ces amusements ou des guerres sudières. Sur ce point, son beau-père n’avait pas tort : il s’agissait d’un conflit menaçant tout Westeros, mais dont seuls les nordiens payaient le prix, et contre un ennemi qui lui avait paru être le sommet de la barbarie. Comme souvent quand il pensait au charnier de la Mort-aux-loups, les yeux clairs de Lyman se voilèrent tandis qu’il murmurait :

« C’était une guerre … juste, autant que cela peut l’être. Que j’aurai préféré ne pas connaître, égoïstement, mais que j’ai trouvé … nécessaire d’aider à mener, avec le recul. C’est pour cela que ça ne me dérange pas vraiment, de ne pas briller dans les lices : j’en sais plus sur moi au cœur d’une mêlée que tous les chevaliers qui n’ont pas l’âge de mon père. Le reste n’a pas d’importance. »

Et pourtant, le dégoût transparaissait dans sa voix, et prouvait que nécessité ne rimait pas avec intérêt. Lyman ne serait jamais un souverain proche des troupes comme avait pu l’être son père, comme l’avait été son grand-père. Ce n’était pas la peine d’y songer : il abhorrait cette atmosphère masculine, détestait les usages de la troupe, haïssait les prouesses guerrières qui tenaient lieu de virilité à certains, probablement par effet de compensation … Il aimait le calme d’un château et d’une compagnie plus intellectuelle, la musique et la poésie … A trop le garder en dehors des goûts paternels, sa mère avait échoué à en faire un homme que les soldats aimeraient et parfois, le poids des attendus en la matière lui pesait, surtout en ces moments où la couronne se rapprochait de sa tête.

La suite, en tout cas, le toucha plus que de raison, une fois passé les plaisanteries sur le couple qu’il aurait pu former avec Argella Durrandon. Oui, il savait que Jeyne l’aimait, bien sûr, ce n’était pas une nouveauté. Mais cela lui faisait toujours quelque chose, que de l’entendre le lui dire, après avoir déclaré qu’il avait plus ou moins comblé ses rêves les plus fous. Quoi ? Il y avait plus désagréable à entendre tout de même ! Et c’était doux, de savoir qu’on aimait et qu’on était aimé du même tenant. Sans parler de ses compliments à son égard. Parbleu, il se sentait rougir ! Il avait l’habitude pourtant, de la flatterie. Sauf que justement, ce n’en était pas. Et cela changeait tout : c’était sincère, dit par la personne la plus importante de sa vie … avec Martyn. Certes. Même si ce n’était pas la même affection, comme il se chargea de le faire remarquer :

« Je te rassure, tu as des qualités que Martyn n’a pas … »

Et quand Jeyne réattaqua en lui sussurant qu’elle le soignerait, c’en fut trop. D’un geste vif, il passa sa main sous sa taille et entreprit de la soulever dans ses bras, non sans mal. Diantre, c’était plus facile dans les romans courtois, un tel geste ! Mais comment faisaient-ils donc, tous ces chevaliers, avec leurs armures sur le dos en plus ? Inspirant profondément, il déclara :

« Je me sens douloureusement blessé alors. Partons vite, jeune guérisseuse, je vous réquisitionne pour une affaire d’Etat de la plus haute importance ! »

Le Prince et la Princesse quittèrent donc la volière avec une grâce royale … c’est-à-dire avec un Prince soufflant et ahanant rapidement sous sa charge mais s’y tenant tout de même, tout en pestant contre ces maudits escaliers qui descendaient trop vite, et étaient trop pentus et par les Sept ma mie, y a-t-il un autre enfant dont je ne serais pas au courant là-dedans ? Quand enfin ils parvinrent à leurs appartements, et que Lyman déposa son précieux fardeau avec la cérémonie d’un débardeur à la criée, rouge comme une pivoine, il finit par souffler :

« Parbleu, c’était plus facile dans mon imagination … »

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 20 Nov - 11:49

Je ris à la complainte de Lyman, ajoutant avec malice : "N'oublie pas qui porte la culotte dans ce couple mon cher époux." Je lui adressai un clin d’œil pour agrémenter le tout. Si je semblais avoir davantage de caractère, Lyman n'était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds, aussi amoureux soit-il de son épouse nordienne. Mais il imposait ses idées subtilement plutôt, dans le calme. Je fis la moue en voyant son petit air de lionceau brimé, posant mes mains sur les hanches : "Je t'interdis d'apprendre ça à Martyn." Parce que je ne saurais sûrement pas résister à cet adorable minois de la part de mon fils. C'était déjà difficile face à Lyman, qui était un adulte alors... Je renchéris en parlant des jeunes femmes de la Cour qui faisaient des yeux de poissons morts d'amour quand il était dans les parages, en espérant s'attirer ses grâces et bien entendu, davantage. Il y en a quelques unes qui n'auraient pas été contre devenir maîtresses princières... et royales à plus ou moins long terme. Enfin, ça, c'était si elles survivaient à une nuit avec lui. Un accident était si rapidement arrivé. Et je souris à sa réponse, avant de lui mettre une pichenette sur le nez, autoritaire : "Bonne réponse. Tu as évité l'incident diplomatique." Bon, c'était facile pour lui, il était doué dans ce domaine. Il savait quoi dire et comment pour éviter tout dérapage, pesant toujours soigneusement ses mots avant de parler.

Au contraire de moi, même si j'apprenais à tenir davantage ma langue, surtout face aux étrangers et aux intrigants. Avec mes proches, en revanche, j'allais droit au but, même si cela pouvait blesser. Je plaisantais d'ailleurs sur les capacités martiales de mon époux, éloignées de celles que je connaissais par mon expérience entourée de fiers guerriers du Nord. j'étais à peu près certaine qu'en combat singulier, Jon écraserait Lyman. "C'est vrai. Et sans blesser autre chose que son ego, c'est important aussi." Je me moquais gentiment, mais je ne méprisais pas Lyman pour ce manque de compétences. Il savait manier une épée, mais finalement, il n'avait jamais vraiment eu à s'en servir, autrement que lors d'entraînements. Son baptême du feu avait été dans le Nord et il s'en souvenait assez pour avoir décidé de ne jamais infliger cela à son peuple, évitant à tous prix les conflits sanglants. Cela heurtait quelque peu mon éducation de Stark, mais je n'avais pas voix au chapitre et je pouvais comprendre son souhait de préserver les siens, même si c'était utopique à mon humble avis. J'avais envie de passer ma main dans ses boucles blondes alors que je sentais encore le poids des fantômes de la Mort-aux-Loups le hanter. "Les hommes se découvrent dans la guerre..." j'opinai du chef à sa réflexion, murmurant ces paroles. C'était là qu'on savait si on était preux ou lâche, qu'on découvrait ses véritables ressources pour survivre, sa nature également... Se sacrifier pour ses camarades ? Sauver sa propre peau ? Autant de questions qui ne trouvaient réponse que dans les conflits.

Cela nous amena à discuter de notre couple, de notre dynamique, de celle de nos parents. Entre les siens qui ne s'aimaient pas, alors que la reine était trompée plus souvent qu'à son tour et que tous le savaient et les miens, qui s'étaient follement aimés, mais que la guerre avait séparé, laissant ma mère seule avec ses enfants... Il n'y avait pas de modèle idéal. Alors nous construisions le nôtre, tout simplement. Peut-être que le temps userait nos liens. Que l'habitude viendrait étioler cette complicité, cet amour encore neuf entre nous. Je n'en savais rien et lui non plus. Je lui avouais pourtant que j'étais comblée au delà de mes espoirs de jeune fille avec lui. "Ah oui ? Ravie de l'entendre..." Mon sourire se fit plus équivoque alors que je jouais un peu... Avant de pousser un petit cri de surprise quand il s'empara de moi pour me porter, impatient que je me charge de lui. "Si c'est une affaire d'état alors... Je suis votre." Je nouais mes bras autour de son cou, pouffant de rire alors que le bel élan de Lyman se retrouvait quelque peu coupé par la réalité et par le fait qu'il n'était pas un preux chevalier habitué à porter de lourdes armures et des épées de plusieurs kilos qui musclaient le torse et les bras, rendant sa progression avec moi quelque peu chaotique. Et risible. J'éclatai de rire une fois à l'abri dans nos appartement, alors qu'il semblait proche du malaise. "Tu sais que je pourrais en prendre ombrage alors que tu insinues que je suis lourde. Ce ne sont pas des façons de parler à son épouse !" Je l'attirai sur le lit, le faisant asseoir alors que je me glissais à genoux derrière lui, posant mes mains sur ses épaules, commençant à masser doucement ses muscles endoloris et tétanisés par l'effort fourni. "Tu sais, tu n'étais pas obligé de réellement te blesser pour que je prenne soin de toi..." Je murmurai, posant mes lèvres sur son cou et laissant glisser mes mains sur son torse pour l'enlacer.

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptySam 14 Déc - 18:43

« Que nenni … ma mie … je blâme entièrement ma constitution héritée de je-ne-sais quelle branche familiale … Ourf … »

Lyman expira ses poumons en un crachotement fort peu princier, tandis qu’il tentait de se remettre convenablement de sa folle chevauchée. Mais enfin, pourquoi donc était-il ainsi, quand on voyait son père, ses deux grands-pères, même son oncle Rickard … et sa mère, qui, pour une femme, était somme toute tout à fait bien bâtie, avec sa taille haute et sa stature imposante. Alors, pourquoi donc s’était-il retrouvé avec une complexion de damoiselle, et une corpulence de crevette. Le Jeune Lion tenait davantage du grand échalas, sec et nerveux, souple comme une jeune fille, plutôt que du rude guerrier. Même la barbe lui venait peu, et il lui aurait fallu des mois pour parvenir à n’arborer qu’au mieux un collier. Autant dire qu’il avait rapidement résolu de la raser, puisqu’il valait mieux un teint de pêche qu’un mâle ego un peu plus blessé. Adolescent, il avait espéré que les muscles viendraient, qu’il croîtrait brusquement pour devenir à l’image de Loren, de Seymon, du légendaire Arwin, même de son grand-oncle Edwin. Ni les Lannister, ni les Crakehall, ni les Marpheux n’étaient montés en graine comme lui. Peut-être cela venait-il des Farman ? Il n’en savait rien, mais avait tout de même éprouvé une certaine jalousie envers tous les écuyers s’étoffant subitement avec l’âge d’homme et les entraînements, alors que lui paraissait s’assécher encore davantage. Quand les autres prenaient du muscle, lui semblait encore plus long. A croire que son corps n’avait pas compris dans quel sens il convenait de forcir. Non pas qu’il eut voulu demeurer nain, mais tout de même, il y avait des limites à l’acceptable. In fine, il était soulagé, quoiqu’il ait bien honte de l’avouer, de ne point avoir eu de frère. Voir une sorte de brute aussi massive que l’oncle Rickard lui aurait assurément déclenché de terribles élans de jalousie, sans parler de la noblesse qui aurait rapidement préféré un cadet idiot mais robuste à un aîné non dénué de qualités intellectuelles, mais pas assez viril pour les standards ordinaires. Bien sûr, il s’était fait, avec le temps, à cette réalité, quitte parfois à en tirer parti, accentuant volontiers son apparence de courtisan débonnaire pour masquer les tics dus à sa nervosité, et préférant l’adresse et la rapidité à la force brute en cas de confrontation armée … tout en les fuyant la plupart du temps.

Heureusement, Jeyne, à l’inverse de son père, n’avait jamais semblé se formaliser de son physique plutôt menu et clairement davantage taillé pour l’usage de la plume que de l’épée. Peut-être qu’au milieu des rustiques nordiens, pour ne pas dire rustauds, il lui avait semblé exotique, finalement, avec ses manières, sa garde-robe aussi fournie que celle d’une princesse et sa finesse. Il avait conscience que Torrhen n’avait pas eu le même ressenti, le voyant plutôt comme un godelureau sudier que comme un guerrier digne de sa seule fille. Il n’arrivait pas à l’en blâmer : il devait s’attendre à une Jordane en homme, ou au moins à un Loren en moins porté à la bagatelle, et se retrouvait avec … eh bien, Lyman, soit une Jordane en presque plus féminin que l’original. Il y avait de quoi rire, jaune certes, mais rire tout de même de la chose. Mais enfin, il avait d’autres qualités, y compris dans le domaine le plus viril qui soit, celui de la chambre à coucher, et là-dessus, il n’avait reçu aucune plainte. L’habit ne faisait pas le septon, et encore moins l’amant.

Cette pensée entra vite en collision avec les mains de son épouse qui l’avait attirée sur le lit et entreprenait de lui masser le dos. Ses bons offices lui arrachèrent divers soupirs qui allaient du franc soulagement au bien-être intense en passant par quelque chose de beaucoup moins innocent, puisque de telles cajoleries lui rappelaient brutalement qu’il s’était senti pétri de désir quelques minutes plus tôt à peine, qu’il se trouvait dans leur chambre à coucher, et que son épouse était à genoux sur le lit conjugal derrière lui, puisqu’il sentait le bout des articulations toucher le bas de sa colonne, ce qui lui arracha un frisson d’excitation qui n’était certes pas dû à la sensation délicieuse qui commençait à naître entre ses omoplates, là où ses muscles endoloris se relâchaient doucement. Soudain, il sentit les lèvres de Jeyne contre son cou, à un endroit un peu trop sensible, tandis que ses mains se glissaient contre son torse pour l’enlacer par derrière. Il accentua sa position relâchée, arquant très légèrement son dos et basculant sa tête en arrière, pour se retrouver juste sous le visage de sa bien-aimée. Et il souffla doucement :

« Oh, je me remets très vite, n’aie crainte. Et le jeu en valait la chandelle ? Même si je n’ai rien contre ajouter de nouvelles courbatures à mon futur attirail de demain … quoique des plus agréables … »

Gentiment, il leva son bras pour le passer derrière le cou de la jeune fille, pour lui suggérer de se pencher davantage, et de cueillir ses lèvres avec les siennes. Alangui et relâché ainsi, le Jeune Lion n’avait rien d’un prédateur, mais cela ne le dérangeait nullement : après tout, le roi des animaux savait aussi laisser venir à lui sa proie, et aimait paresser délicieusement. Pourquoi monter immédiatement à l’assaut, quand il y avait infiniment plus de plaisir à se laisser faire, à cueillir les fruits de la langueur et de la sensualité ? Sa langue vint titiller les lèvres de Jeyne, et il murmura très doucement :

« Je crains cela dit que de nouvelles douleurs ne soient apparues en d’autres endroits … »

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 24 Jan - 17:21

Je ne pus retenir un rire à la réponse de Lyman. Il était vrai qu'il n'avait pas la carrure d'un guerrier. Il n'était pas taillé pour la force, ni pour l'endurance. Il était plutôt un intrigant. Il avait la capacité de l'être, même si je n'aimais pas cela. Mais je devais lui reconnaître une intelligence tactique et diplomatique dont j'étais dépourvue, malheureusement. Il ne pouvait pas briller dans tous les domaines. Et si Père devait s'amuser, voire mépriser, le physique frêle de mon époux, je pensais qu'il savait quelles qualités il pouvait receler. Restait à les exploiter, et hors de l'ombre intransigeante de sa mère qui prenait toute la place. Bien malgré elle peut-être même.

Plutôt d'humeur taquine et câline, j'entrepris de délasser mon époux après cet effort important de sa part. Même si c'était un peu vexant pour ma personne. Je n'étais pas très grande, ni très volumineuse, même si j'avais gardé quelques formes de ma grossesse et n'avais pas récupéré mon corps de jeune fille, mais tout de même. Néanmoins, j'étais de bonne humeur et disposée à lui faire plaisir, aussi m'appliquais-je à ma tâche. Et il me semblait que je ne m'en sortais pas si mal que ça alors que ses soupirs me parvenaient. Sauf que ce massage n'était pas vraiment innocent... Et que si Lyman avait ressenti du désir un peu plus tôt, c'était aussi mon cas. Je l'embrassai alors dans le cou, un peu plus hardie et eus le plaisir de voir Lyman s'arquer et renverser la tête pour me répondre . "Hum, il me semble que les courbatures viennent du manque d'entraînement... Tu ne devrais donc pas en avoir à ce sujet..." Mon regard pétilla de malice en évoquant nos étreintes, assez nombreuses. Notre vie conjugale était au beau fixe après tout.

Son bras agrippa mon cou pour m'amener à l'embrasser, avant que je ne ris contre ses lèvres quand il évoqua d'autres douleurs. Ce fut plus fort que moi. "Ah oui ?" Je me décalai alors que le côté, le faisant s'allonger. Agenouillée ainsi à ses côtés, je l'observais, tapotant doucement ma bouche comme si je réfléchissais. "Voilà qui est embêtant, je ne peux décemment pas te laisser ainsi." Je posai ma main sur sa poitrine, avant de caresser doucement chaque partie de sa poitrine, effleurant à certains endroits et appuyant à d'autres. "Dis moi où tu as mal et je me ferais un devoir de te soulager bien sûr..." Je descendis le long de son ventre, m'arrêtant juste avant de toucher ce qui faisait de lui un homme et entrepris de tourner autour, joueuse. J'aimais beaucoup le voir se tendre et résister à la tentation. Comme j'aimais le pouvoir unique que je pouvais avoir sur lui. Peu de gens se targuaient de voir le côté passionné de Lyman... j'étais une privilégiée. Et je pouvais en jouer comme je le voulais. Même si il me rendait bien la pareille. J'avais été frustrée pendant des mois durant ma grossesse et après la naissance de Martyn, je mettais un point d'honneur à rattraper le temps perdu et ce n'était pas Lyman qui s'en plaignait. "Peut-être faudrait-il que j'appelle un mestre si cela dépasse mes compétences ?"

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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 16 Fév - 23:04


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MessageSujet: Re: Fly with me [Tour VIII - Terminé]   Fly with me [Tour VIII - Terminé] EmptySam 11 Avr - 14:30

Je pouffais de rire aux allusions métaphoriques de Lyman... Je devais bien admettre que ce genre de discussion était toute aussi importante que les gestes que nous pouvions avoir l'un envers l'autre. Je trouvais cela... stimulant. L'un n'allait pas sans l'autre dans notre couple. Je me doutais bien que ce n'était pas le cas de tous, cela dit. Déjà, Lyman était quelqu'un d'instruit et intelligent. Tous les hommes ne l'étaient pas et beaucoup n'avaient que peu d'esprit, malheureusement. Ensuite, j'avais moi-même un peu de vivacité intellectuelle qui me permettait de comprendre certaines allusions à côtés desquelles je serais passée si j'avais été moins éduquée, probablement. "Oh, mais il faut apprendre à se ménager... Faut-il un repos total de quelques jours pour mettre fin à cette souffrance ?" Je l'asticotais avec malice. Mais il avait bien une toute autre idée en tête, alors qu'il semblait persuadé que la guérison se trouverait ailleurs. Et à vrai dire, je n'avais pas très envie de mettre ma propre théorie à exécution. J'avais été bien sevrée de ses caresses pendant de trop longs mois. Cela m'avait énormément frustrée d'ailleurs, alors que je me sentais assez en forme pour quelques étreintes, mais que Lyman me les refusait, pour le bien de notre enfant à naître. Maintenant qu'il était là... Nous pouvions reprendre une vie de couple normale. Enfin normale... A vrai dire, je n'avais aucune idée de comment cela devait se dérouler. Je supposais que les mariages arrangés entre personnes n'ayant aucune accointance, aucune connivence et aucune attirance devaient se limiter au devoir et au strict nécessaire. Ce n'était, heureusement, pas notre cas.

J'eus un petit rire de gorge à la suite de ses propos, rétorquant à mi-voix : "Mes sortilèges ? J'aime être une enchanteresse..." Et avoir mon mari à ma merci également. Forcément. Mais si j'usais de sortilèges, il n'était pas en reste pour me faire languir. Il était d'ailleurs, bien plus doué que moi à ce petit jeu, étant plus expérimenté, même si je pouvais m'estimer heureuse qu'il n'ai pas été un coureur de jupons, grand amateur de femmes de petite vertu pour lustrer son épée trop souvent. Je pris un air catastrophé quand il parla de contagion. "Oh non... Quelle horrible perspective ! Je ne peux donc que m'en remettre à toi pour sauver ma vie..." Mon regard pétilla à la perspective de fermer la porte et ne plus sortir. "Ce serait sagesse en effet..." Impossible à réaliser, mais très tentant malgré tout. Je frissonnai sous sa caresse, avant de me pencher vers lui, afin de lui ôter ce pourpoint qui me semblait de trop. Comme mes propres vêtements étaient bien trop étouffants. Il faisait trop chaud et je sentais le désir pulser aux tréfonds de mon intimité au fur et à mesure que mon corps s'embrasait sous sa main. "Il semblerait que nous soyons les seuls à pouvoir garantir notre guérison alors... Tu es bien trop habillé, je sens la fièvre te gagner, il faut y remédier."

Quant à moi, je commençai à délacer mon corsage alors que j'étais toujours agenouillée à ses côtés. Je l'observais avec un petit sourire en coin, tandis que j'agissais avec une certaine lenteur. Mes cheveux commençaient à s'échapper de leur coiffure. Nous avions bien mérité ce petit interlude non ? J'étais reconnaissante envers mon époux. D'être ce qu'il était. De m'adorer. De m'écouter. De m'offrir des présents quand il n'y était absolument pas obligé. Il était prévenant et dévoué envers moi. Je n'avais pas tant de façon que cela de lui montrer à quel point j'étais attachée à lui, sinon, m'offrir à lui, sans conditions. Lui ouvrir les bras et lui permettre d'avoir un peu de plaisir et de réconfort. Et ce n'était déjà pas si mal, n'est-ce pas ?

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