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Cara Delevingne  est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6401-daena-redwyne-for-the-times-they-are-a-changin"><span class="Gp_Peyredragon">Daena Redwyne </span></a>

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<span class="Gp_Peyredragon">Daena Redwyne </span> - Je suis fidèle à mon souverain  - Dame de la Cour impériale et de Peyredragon, prétendante au titre de Dame de la Treille, aide de soins aux blessés de guerre - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6401-daena-redwyne-for-the-times-they-are-a-changin">Scénario </a>

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<a href="http://bloody-crown.forumactif.org/u652"><span class="Gp_Peyredragon">Daena Redwyne </span></a> se trouve à <span class="Gp_Orage">Accalmie - Orage fédéré </span>

Daena se réveilla en sursaut, et regarda autour d'elle. Le feu était mort et la chambre plongée dans les ténèbres. Seule, l'étroite fenêtre garnie de parchemin huilé se dessinait très vaguement dans l'obscurité.

Très droite, interdite, la jeune femme se sentait mal à l'aise, tout à coup, et envahie par une curieuse angoisse. C'était comme si une main, nouée autour de sa gorge, était venue la prendre au fond de son sommeil pour la ramener sans douceur à la réalité de cette nuit. Son époux l'avait quittée comme il le faisait souvent : son affreuse besogne faite, arrachée aux couverture et laissée entre les draps tordus. Quand ce n'était pas renversée sur un coin de table ou recroquevillée contre un mur. Des heures durant après, elle pouvait sentir chaque fibre de son corps dans le sien, un long frisson d'horreur la parcourant du sommet de son crâne jusqu'à ses orteils.

Pourtant, ce n'était pas le souvenir du devoir conjugal qui lui laissait la gorge sèche et menaçait de faire claquer ses dents.

Dehors, le vent grondait. Chargé de pluie, il enroulait ses bourrasques autour de la grande tour qui s'élevait des profondeurs de la forteresse jusque dans le ciel. Accalmie portait bien son nom. Et comme si sa vie même dépendait du moindre bruit, elle ramena les couvertures contre sa poitrine avec d'extrêmes précautions. Elle qui avait principalement connu le climat marin du Sud, doux et voluptueux, se trouvait en terrain bien inconnu. Même les paysages boueux du Conflans, teinté du sang des blessés dont elle s’était découvert une  vocation de soigner, et traversé non sans peine au milieu des cortèges militaires, ne l’avaient pas glacée autant.

Tapie là, ses grands yeux violet dilatés par la crainte, elle s'efforçait de calmer ses tremblements. Ne valait-il pas mieux faire appeler ses domestiques, afin d'avoir un peu de lumière ? Dans l'obscurité, le vacarme du dehors devenait affolant. Rhaenys, elle, n’aurait pas peur. Elle avait toujours été cette force de nature à laquelle elle avait, en vain, essayé de ressembler. Penser à elle ne lui était d’aucun secours, car encore aujourd’hui, elle ne voyait en celle qu’elle pouvait appeler famille, qu’une grande et impérieuse silhouette dans l’ombre de laquelle elle se cachait. Silencieuse, révérencieuse. C’était tout ce qui restait de leur complicité. Isla lui prendrait la main pour lui dire de sourire. Elle se forcerait, sans que le coeur n’y soit.

S'extrayant de son nid moelleux, le froid humide lui tomba sur le dos comme un suaire mouillé et elle eut la chaire de poule. En tâtonnant, elle chercha et se mua dans la longue robe de drap bien fourrée de menu vair qu'elle avait l'habitude de mettre au saut du lit. Son cœur tambourinait dans sa poitrine. Bien que ce fut son premier séjour entre les murs des Sires de l'Orage, ils lui rappelaient de trop le douloureux épisode de la Néra. Le moment où tout avait basculé. Ici plus que jamais, impossible d’oublier que c’était face à un Durrandon qu'elle avait fauté, et que de joli ornement de la Cour de Peyredragon, elle avait chuté en disgrâce. Depuis, elle naviguait de devoir en devoir, s’efforçant de garder la tête hors des eaux tumultueuses d’une tempête qui agitait son esprit et sa vie. Elle avait juré de servir, et elle s'accrochait à son serment de peur de sombrer dans la folie.

Nus pieds, elle se fraya un chemin jusqu'à la porte, mais sa main resta en suspens sur la poignée. Quelque chose en elle la retenait. Elle resserra autour de son corps l'épais tissu doublé de fourrure. Elle avait toujours froid. Avant, quand le frisson mordait sa peau claire, elle se réfugiait dans ses rêves. Des rêves d'adolescente, pleins d'innocence et de naïveté, des rêves un peu fous aussi où le rôle principal était tenu par le bel Orys Waters, fils illégitime du vieux Roi Aerion. Aujourd'hui, il était le garant de cette île qui l'avait vue devenir femme, qui avait fait d'elle une damoiselle. Ce royaume qui lui avait fait découvrir son véritable amour, la musique, et qui lui semblait ce soir aussi loin que ses jeunes années. Elle avait l'impression d'avoir vieilli de mille ans, et que sa jolie lyre posée au pied de son lit ne jouait plus les mêmes notes.

Elle frissonna. Que dirait son père en la voyant ainsi ? Trop peu de choses ; le sire des Marées voguait sur des chemins indifférents aux siens. Une nouvelle fois, un océan entier semblait les séparer. Pour le retrouver, si possibilité lui était donnée, il lui faudrait se hisser à de grands sommets. Ceux auxquels aspiraient le chevalier auquel elle s’était donnée sans réaliser, dont la compagnie lui était autant insupportable que nécessaire.

Résignée à se recoucher, Daena se mua en une silencieuse prière aux Dieux. Sa pénitence n’était pas accomplie, et l'épreuve était celle du courage ; or, elle en manquait terriblement.