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 Tour 7 – La Fin d'un Royaume - Année 1 - Mois 08 - Semaine 2

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MessageSujet: Tour 7 – La Fin d'un Royaume - Année 1 - Mois 08 - Semaine 2   Tour 7 – La Fin d'un Royaume - Année 1 - Mois 08 - Semaine 2 EmptyDim 30 Juin - 13:49

La Fin d'un Royaume
Terres Impériales



Il était maintenant répandu qu’il y avait des dissensions au sein de l’Empire. Une telle formation politique, plus morcelée qu’aucune contrée ne l’avait été depuis un âge, ne pouvait que faire la part belle aux problèmes entre Royaumes Fédérés. L’Impératrice était fortement liée à L’Orage, et l’Empereur au Conflans. Peyredragon et Nord étaient les domaines de départ de cette nouvelle dynastie, le sang Braenaryon étant inondé de l’histoire et de la richesse de ces deux cultures. Le Bief en revanche, n’était représenté que par le plus jeune et le moins puissant de ces souverains ; Kevan Gardener. Frère de feu le Roi du Bief, il avait tourné le dos à sa patrie par amour, avant de combattre son propre frère et ses compatriotes, et de rejoindre l’Empire. Il avait bien contribué à la reprise de sa nouvelle capitale, Fort-Darion, mais fut bien vite taxé d’inconséquence, cherchant épouses ou maîtresses, centralisant plus de rumeurs que l’ensemble des autres nobles présents à la capitale, tout en se défiant de ses alliés. Ceux-ci commencèrent à se méfier de plus en plus. Ce fut pire quand le Roi sudien décida de faire cavalier seul, et partit avec ses quelques suivants pour sa patrie d’origine dans l’idée d’y mener une guerre de libération par ses propres moyens. Détenant tous les secrets de l’Empire, se mettant en marge du Collège Impérial, le Roi Kevan avait été retrouvé, et forcé de présenter des excuses publiques, pointé du doigt par son inconséquence. Repris en main par l’Empereur en personne, il était question de lui apprendre à travailler en commun… Mais son ressentiment pour ses pairs  était insurmontable et en son for intérieur, le Roi du Bief était convaincu qu’un complot était ourdi contre lui, et le manipulait comme un pion. L’Empereur était seul alors, ou presque. L’Impératrice et d’autres conseillers d’importants étaient absents. Sa patience était mise à rude épreuve, lui qui s’était fait connaître pour une discipline extrême au sein de ses troupes.


Un petit matin, alors que la capitale était en pleine effervescence, il s’enfuit. Kevan Gardener aurait sans doute pu se douter qu’il était surveillé. Depuis des semaines, en vérité, car le contre-espionnage impérial était sur les dents après les tentatives d’assassinat de l’Impératrice, et avec les manœuvres Hoare dans le Conflans, aucun risque n'était pris. On le repéra sans trop de mal dans les couloirs du château. On le laissa passer le corps de garde, même si les hallebardiers impériaux de faction ne manquèrent pas de prévenir la Garde Demalion. Il était rare de voir partir un noble à pied vers la ville basse, surtout avec toute la soldatesque présente et le danger né des rixes éthyliques des soldats composant l’armée. Jamais encore on n’avait vu un souverain partir sans escorte.


L’Empereur n’avait pas encore été prévenu, que sa Garde était déjà en route. Une troupe de Gardes Demalion fendit à cheval la foule se pressant dans et autour du castel, leurs lourdes armures et leurs cimiers tranchant dans les fourrures et lourds manteaux du peuple. Des hallebardiers et arbalétriers étaient déjà en route, quand trois chevaux-légers partirent prévenir d’autres troupes en dehors de la ville. Les portes du château furent aussitôt fermées, après le passage de tous ces gens. Le Roi Kevan Gardener changea ses atours aux armoiries de sa maison par des frusques de paysan, mais une patrouille de Peyredragon, remontant l’allée, était guidée par des paysans qui pointaient du doigt la ruelle.


Le Roi Kevan cherche alors à s’enfuir. Impossible, toutefois, de distancer la patrouille. Fort-Darion a pris le nom de cité, elle est surpeuplée… Essentiellement du fait de l’armée impériale. Simple bourg riverain surmonté en son îlot central d’un donjon, les troupes enrôlées sous les murs sont bien plus nombreuses que les citoyens qui sont pour l’essentiel pêcheurs et commerçants. L’endroit est petit, étroit, et la Garde Demalion encadrée de soldats impériaux a du mal à progresser pour rejoindre les Peyredragoniens. Ce qui empêche Kevan Gardener de passer inaperçu est aussi au désavantage des hommes de l’Empire, qui peinent à circuler.


L’ironie du sort est que les Peyredragoniens, en voyant un homme aux couleurs du Bief se changer et après témoignage de citoyens alertés, craignent essentiellement pour l’infiltration de la capitale par des espions, ils n’ont aucune idée de qui se trouve à l’autre bout de la ruelle. Kevan cherche à s’enfuir. Il tente d’escalader le mur derrière lui, bousculant au passage une lavandière qui revenait avec son chargement, sous le regard coi d’enfants qui jouaient dans la neige de l’allée peu fréquentée. La tentative est un échec. Il chute lourdement, ses mains dérapant sur la brique gelée et au sol, l’une des lames prises pour se défendre, passée dans son pantalon, le blesse à la jambe. Il saigne, et pas qu’un peu. Aux fenêtres des maisonnées environnantes, les badauds regardent le manège qui se joue en contrebas, et la patrouille Peyredragonienne montre les dents ; les lances sont baissées et les épées tirées, mais l’exiguïté de la ruelle rend toute manœuvre difficile, et il n’y a pas de formation. On demande à Kevan de se rendre. Il tente d’appeler à l’aide, en vain, car tout le monde a reconnu le tabard du Dragon Tricéphale qu’arborent les soldats. Les soldats suspectent plus que jamais l’action d’un espion isolé. On lui clame encore de se rendre, de mettre bas lesarmes. Il semble hésiter. Il veut la garantie qu’il sera sauf, et amené devant l’Empereur. Il titube, se tient la cuisse qui trempe son pantalon de sang. On lui demande de jeter ses armes. Il refuse sans la parole qu’on le laissera en liberté. Les lanciers finissent par lui tomber dessus. Des coups sont échangés. Kevan Gardener est meilleur, mais ses dagues manquent d’allonge et il est affaibli, claudiquant. Il entaille plusieurs adversaires avant d’être battu à coups de hampes. Au retour vers le marché, la patrouille Peyredragonienne se vit privée de son prisonnier alors que son chef se vantait déjà d’avoir capturé un espion se faisant passer pour le Roi du Bief, rien que ça !


Le visage fermé et les visières baissées des casques à cimier des Demalion privèrent les insulaires de toute vantardise, et le prisonnier fut ramener attaché à une selle, poings liés et claudiquant. Il continua de perdre du sang, et était à peine conscient quand le chambellan du Donjon se présenta à la Garde Impériale.


Aussitôt, l’homme tança la Garde de malmener un souverain Fédéré. Le remue-ménage appela force témoins, mais l’Empereur avait déjà rejoint l’armée pour lancer d’autres patrouilles à la recherche du Gardener, aussi n’était-il pas là. Kevan perdit connaissance, et fut finalement amené sous bonne garde dans ses appartements.


Tout du long, les quelques compagnons ayant survécu au départ du Bief et au conflit dans l’Orage, toisèrent leur monarque déchut lorsqu’il fut mis sur civière. Dans leurs yeux, déception et mépris. Cet homme avait provoqué leur fin à tous et pire, les avait abandonnés.  Certains en voulaient autant à l’Empire, sinon plus, mais personne ne pouvait nier que leur souverain les avait transformés en parias dans leur propre pays, les avait saignés et entraînés dans des folies toujours plus graves. Le dépit régnait, et ils n’opposèrent ni esclandre ni résistance. Ils furent ramenés dans leur campement sous protection de la Garde Demalion, main sur le pommeau des épées tant que leur allégeance ne serait pas affirmée.


L’Empereur enfin arrivait. Un bon moment était passé depuis le départ du Roi du Bief Fédéré, sa capture et sa prise en charge. Très affaibli par sa propre blessure, il avait dû être alité, et était maintenu sous bonne garde. Le visage du vieux Loup de Winterfell était fermé, comme à son habitude. Il congédia la garde, prétextant interroger le Roi du Bief pour savoir en personne quelle nouvelle folie lui était passée par la tête. On chassa le mestre, le chambellan, tous les gens qui s’étaient agglutinés autour du Roi du Bief Fédéré. Il s’entretint avec le déserteur récidiviste pendant longtemps, des heures d'après les témoignages.


On entendit des éclats de voix. Puis, retour au calme. Et ça recommençait. L’Empereur finit par sortir, et déclara au mestre qu’il fallait cesser les soins.


Ebahi, le vieil homme refusa. La Garde Demalion posa la main à la garde, prête à dégainer. Torrhen Braenaryon déclara posément que par trois fois déjà, le Roi du Bief avait failli. Une première fois auprès de son frère, dont il s’était parjuré. Une seconde fois envers ses vœux de chevalier, qu’il avait jeté aux orties dans son comportement avec les Reines et femmes de Fort-Darion. Une troisième fois en désertant, et crime ultime à ses yeux, en emmenant sans sécurité tous les secrets de l’Empire à la merci du premier bandit un tant soit peu ambitieux et téméraire, à même d’attaquer la faible escorte du Roi. L’Empereur disait ne pas vouloir substituer la justice des hommes et la revanche des rois, au jugement des dieux. Furent-ils anciens ou nouveaux, il remettait le sort du Gardener entre leurs mains. Unilatéralement. Il ne consulta pas le Collège Impérial, considérant que le Gardener avait trop tenté sa chance, et trop rompu la cohésion de l’Empire. Il ajouta que ce que les dieux ne réclameraient pas, lui le prendrait à armes égales. En attendant, il serait nourri et abreuvé, rien de plus.


On priva l'homme de visites, la nourriture et l'eau étaient amenés par des gardes impériaux. Nul ne put alors rapporter les derniers mots de l'Empereur au Gardener, avant qu'il ne prenne congés. Déliant le bandage autour de la jambe, le Braenaryon avait enfoncé son pouce dans la plaie. "Vous auriez dû vous douter, Sire, que si votre bêtise ou votre trahison ne vous tuaient pas, c'est moi qui le ferait". Le Gardener avait appelé à l'aide, en vain. Il s'éteignit dans la nuit.


La nouvelle de la mort du Roi Gardener ébranla l’Empire. L’homme avait rapidement détruit tout crédit et toute forme de respect à son endroit, mais il se colporta les pires commérages ; empoisonnement, assassinat, ou l’on se demandait simplement sur quoi reposait l’Empire finalement, si ses chefs se montraient sous ce jour, prompts à la fuite, à la désertion. On critiquait le jugement de l’Empereur, de l’Impératrice. On murmurait On murmurait couardise au Nord, au Conflans, on murmurait abandon et traîtrise dans l’Orage, et les déserteurs de l’armée royale Hightower, rangés à la bannière du Gardener, s’égayèrent bien vite dans la nature ou rejoignirent les rangs de l’Orage. Les derniers suivants de Kevan demandèrent ou d’entrer au service de l’Empire et de la Garde Demalion -auquel cas leur candidature fut examinée avec minutie-, ou d’être libéré de leur serment et de vivre ce qu’ils arriveraient à obtenir. L’Empereur y consentit, pourvu que ces gens restent dans l’armée impériale sous surveillance, pour éviter la divulgation des secrets de sa mobilisation, de sa répartition, de son fourniment, de ses chefs.


La Dynastie Gardener avait échoué, et elle était désormais éteinte. Elle était, après les revers de Vivesaigues, de Buron ou de Beaupré, la principale défaite de l’Empire, touché dans ses fondements.


Points de l’Empire
-10pts Fin de la Fédération Gardener, perte des gains impériaux cumulés.
-10pts Revers politique grave.


Le Cyvosse
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