La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
Leyk n'est pas un as en politique. Il est même plutôt le contraire, il comprend bien des choses depuis quelques temps, mais il perçoit difficilement certains changements, l'Empire est un nom de plus à apprendre au milieu des royaumes, pour autant que celui-ci soit là ou non, il n'a pas perçu de si grand changement au Nord pour lui. Donc soit, il n'a pas vraiment son mot à dire là-dessus de toute manière. Mais il se fie au jugement du Sénéchal du Nord tant qu'il le peut, ainsi qu'à celui de la maison Stark. Qu'il y est un empereur ou pas, ne change rien à sa loyauté, il a juré de servir Lord Glover, ainsi que la maison de Winterfell par extension, il restera fidèle à ceux en qui il croit. Malgré tout, au fond, certains points l'inquiète. Il aime son pays envers et contre tout, le Royaume du Nord est son pays, il espère donc que celui-ci restera en tant que tel. Mais au-delà de ces inquiétudes naïves le jeune garçon ne peut réellement comprendre toute la portée de l'acte.
Peu savent d'où vient réellement Leyk, lui-même ne le sait pas très bien. Son père était Bran Omble, un grand homme, d'une grande famille, pour certains. Mais lui, il ne l'a pas vraiment connu. La mort de son père dans sa jeunesse scella ce qu'il pouvait savoir de sa naissance, certains lui ont dit que sa mère s'appelait Numie et il s'attacha fébrilement à ce nom, pour autant il ne connaît ni son visage, ni sa profession, ni ses origines, ni même si elle vit encore. Entre cette ignorance et la mort de son père le jeune Snow ignore en grande partie ce qui a entouré sa naissance, ou l'a motivé.
Etait-ce volontaire ? Pourquoi ? Quand ? Comment est-ce arrivé ? Tant de questions auxquelles Leyk n'a pas de réponse a donné. Si il se souvient du visage de son père c'est par les quelques descriptions ou peintures qu'il a pu voir, car il était encore trop jeune pour s'en souvenir réellement, il lui arrive fréquemment néanmoins de se demander ce qui aurait changé si Bran Omble avait vécu, si ses demi-frères n'étaient pas venu à choisir sa vie pour lui.
Peut-être aurait-il eut une éducation ? Une vie différente ? Ou peut-être pas... Encore une question à laquelle personne ne pouvait donner de réponse, encore une question que le jeune Snow a passé sous silence. Durant son plus jeune âge il fut confié à n'importe qui pour l'élever, selon certain car il était un enfant turbulent. Peut-être. Pour lui c'était aussi car Othor et Othan ne l'appréciaient absolument pas, peut-être car il était une insulte à leur mère ? Ou bien, pour autre-chose ? Un jour peut-être aurait-il un jour une réponse à cette question.
Son enfance est, pour beaucoup, favorisée, il a un toit, des vêtements et de la nourriture. Mais il subit les moqueries, le dédain et l'ignorance de bon nombres de personnes de sa famille, forgeant en lui un enfant enclin à s'extirper tant qu'il peut de ses tâches pour aller courir dans les bois et oublier le château. Lorsqu'il ne peut échapper à ses corvées il se retrouve dès qu'il le peut à porter du linge, aider les servants et les cuisiniers.
Le jeune homme, malgré le sang noble qu'il porte dans les veines, en arrive à être considéré simplement comme le rejeton d'une servante. Pour autant celle-ci ne va pas lui porter plus d'affection que cela, le voyant surtout comme un boulet attaché à sa jambe par les maîtres de maison pour une raison qu'elle ignore. Le jeune Snow trouvera refuge comme il le peut hors du château ou avec sa demi-soeur, la seule qui semble voir en lui la moitié Omble.
Les corvées forgent la majorité de sa jeunesse tandis qu'il peine à avoir un peu de temps pour ses jeux d'enfant. Il apprend bien vite à cuisiner, laver, porter et courir pour échapper à ceux sensés le garder. Le jeune Snow se forge rapidement une réputation d'enfant turbulent, intenable, alors qu'il cherche simplement un peu de temps et d'amour pour lui-même. Ne trouvant naturellement ni l'un, ni l'autre, Leyk multiplie ses sorties et les pousse encore plus loin.
Maladroit et presque inconscient le fils bâtard de Bran Omble va se retrouver alors qu'il vient d'avoir ses cinq ans à l'extérieur de la demeure familiale, sur la route, à jouer comme il le peut avec ce qu'il trouve. Après un certain temps passer sur cette route, seul, il est surpris par un convoi rentrant du Sud, mené par son demi-frère, Othan Omble. Tandis que les cavaliers tentent d'esquiver le jeune homme, celui-ci se fige de peur, gênant le passage pendant de longues secondes durant lesquelles les chevaux hennissent, s'agitent autour de lui.
Leyk tombe à la renverse tandis que les cavaliers reprennent rapidement le contrôle des montures. Si rien ne semble grave à première vue, Othan Omble semble penser l'inverse et s'empresse d'attraper le jeune homme par la peau du cou pour le traîner à l'intérieur de la demeure, ne manquant pas de lui reprocher tous les mots du jour et de l'emmener sans précaution aucune pour s'assurer qu'il ne subisse rien. De ce que Leyk a pu comprendre, c'était un convoi important et diplomatique, cela faisait mauvaise figure, ou quelque chose comme ça.
Les servants se font sévèrement réprimander, puis reportent cela sur le jeune Snow qui vient à être parquer dans une pièce pour punition, après quelques claques pour lui apprendre à ne plus faire ce genre de bêtises. Sans un mot le Snow se recroquevillera dans sa pièce, larmes aux yeux, pour attendre que cela passe, avec un bol pour toute compagnie. Si cela lui servit de leçon ? Plus ou moins. Leyk évita la route après cela, ainsi qu'Othan.
Contrairement à d'autres bâtards Leyk ne reçut par d'éducation martiale non plus, il était trop indésirable pour que qui que ce soit ne perde son temps à lui apprendre à manier une épée, une lance ou une quelconque arme un minimum noble. Les seules compétences dont il héritera seront celles d'un chasseur avec qui il passera un peu de temps et du maniement de la hache, lorsque l'ennemi est une bûche. Ou plutôt d'une hachette. Leyk grandit rapidement, s’endurcit aussi bien physiquement que mentalement, sans pour autant cesser ses sorties illégales.
Le Snow a 11 ans lorsque sa demi-soeur quitte Âtre-les-confins, il craint ce départ tant il voyait en elle la seule Omble à lui porter un minimum d'intérêt, il évitera toujours plus le château après cela, afin de côtoyer le moins possible le reste de la famille Omble. Malgré ses quelques travaux en extérieur avec une hache ou un arc le jeune garçon n'en reste pas moins plus un paysan qu'un noble, plus doué à cuisiner qu'à combattre ou lire.
Il assiste à plusieurs reprises à l'arrivée de maison nobles, de loin, sans avoir la possibilité de parler ou de simplement reconnaître les drapeaux flottant au vent. C'est avec une pointe de déception qu'il vit ces événements, tandis qu'il grandit le jeune homme cherche quelque chose, ou quelqu'un, en qui placer sa foi et sa loyauté, un but à ses jours autre que simplement couper du bois, cuisiner ou rater des bêtes à l'arc. Si brièvement le jeune Snow pensa à demander aux Omble, cette idée fut bien vite balayée par une sévère remontrance de l’un de ses deux demi-frères.
Et cette idée sombra, partiellement, tandis que Leyk s’imaginait devoir faire ses preuves avant de pouvoir devenir quelqu’un d’utile, au moins à ses yeux. Plus le temps passait plus le jeune homme refusait les tâches ingrates, cherchant à s’imposer un peu plus aux yeux de la famille qui l’hébergeait depuis plus d’une décennie maintenant. Il aurait aimé pouvoir dire sa famille, mais ceci n’aurait été qu’un mensonge parmi tant d’autres.
Le jeune paysan qu’il représentait pour les servants, ou bien le garçon indigne aux yeux des nobles grandissait et commençait à tenir une rancœur contre ceux qui, depuis de nombreuses années maintenant, le détestaient pour une naissance qu’il n’avait jamais demandée. Il trouva quelques compagnons de jeu auprès d’enfants de paysans, pour passer outre les mots des hommes de basse naissance il ne pouvait pas compter sur son nom, alors seul sa vitesse et sa ténacité lui permirent d’échapper aux vieux fermiers après quelques bêtises chez eux.
Lors d’une de ces expéditions improvisées, il se retrouva à vouloir prouver qu’il était courageux. Stupide il dirait aujourd’hui, mais à ce moment, courageux était le mot. Armée d’une torche et accompagné d’un autre brave il rentra en douce dans les écuries du château, d’après quelques enfants ils auraient entendu un bandit y rentrer. Pensée innocente, vérité ou bien habile mensonge ? Aujourd’hui encore seul eux le savent. Toujours est-il qu’une fois à l’intérieur les deux enfants ne trouvèrent que des canassons que la lumière de la torche vint réveiller.
Lorsque l’action débuta, Leyk sentit rapidement que la situation allait dégénérer. Son camarade, aussi brave soit-il, voulait passer outre les destriers pour vérifier les boxes, malgré la réticence du Snow. Le jeune garçon n’avait jamais vu un cheval d’aussi prêt, pour sa part Leyk les connaissait bien, pour les avoir nourris à plusieurs reprises. Son compagnon, gonflant le torse, se lança du haut de ses quinze ans, le défi de dominer le cheval.
Il força son passage, provoquant le mécontentement de l’animal. Leyk voulut intervenir, sans succès. Néanmoins quand le jeune passa derrière le canasson, celui-ci s’emballa. Le Snow bondit, sans réfléchir, et plaqua à terre son compagnon tandis que l’animal venait à s’exciter, manquant de frapper de plein fouet l’adolescent. Leyk, plus jeune, parvint à éviter cela. Mais dans son action héroïque il laissa tomber sa torche.
La seconde sembla durer une éternité tandis que le Snow comprenait qu’en sauvant l’enfant, il avait compromis sérieusement leur mission. La torche tomba au sol, sur la paille sèche qui s’enflamma dans la seconde. Le feu gagna rapidement en importance et le cheval s’emballa encore plus. Gesticulant dans tous les sens il manqua de frapper les deux jeunes hommes, mains sur la tête Leyk maintenait ses yeux fermés. Les hennissements de l’animal se propagèrent à toute l’écurie qui s’enflamma, dans les deux sens du terme.
La fumée et les flammes continuèrent d’énerver les animaux, ceux le pouvant quittèrent les boxes et semèrent encore un peu plus le chaos dans cet endroit. L’adolescent avec Leyk l’entraîna avec lui, puis le guida jusqu’à une échelle. Agile le jeune homme vint à attraper la structure en bois et se hissa. Plus petit et moins agile Leyk ne parvint pas à le suivre, tendant le bras pour que son compagnon l’aide à son tour. La porte de l’écurie s’ouvrit.
Le cliquetis des armures vint se joindre au chaos ambiant, ainsi que la hâte des hommes venant éteindre le feu. L’adolescent hésita, puis prit sa décision. Son père, le meunier, ne lui pardonnerait pas cet acte, alors il ne se ferait pas prendre. Il ne s’attarda guère plus et continua sur une poutre, puis passa par une ouverture pour quitter l’écurie, couvert par la nuit. Leyk lui restait au pied du poteau, immobile en voyant son compagnon le laisser à son sort.
Les hommes parvinrent à maîtriser le feu et on ne déplora la perte que d’un cheval, apeuré, qui avait fui les environs à cause de l’agitation. Les écuries étaient inutilisables pour quelques temps. Plus de peur que de mal. Mais Leyk fut tenu responsable de l’incident et il ne fit, ni dit, rien pour se défendre, se sentant honteux et apeuré par la présence de Othan Omble devant lui. Les deux frères n’étaient pas tout à fait du même avis.
Mais malgré tout Leyk reçu une correction de la part de son demi-frère, tandis que l’autre voulait principalement abandonner le Snow au petit peuple, de manière définitive. Othan n’en fit qu’à sa tête. Poussé par la douleur de son œil au beurre noir et la peur du lendemain le jeune Snow fit ses bagages. Quelques vêtements, une vieille peau épaisse et une hache de bûcheron. De quoi se nourrir un peu et enfin tout son courage. Il empaqueta le tout et, enfin, à la faveur de la nuit, il quitta le château, se faufilant comme il l’avait fait si souvent par le passé.
C’est le pied hésitant et l’œil humide qu’il franchit les barricades, passant par la demeure du meunier pour s’en aller, comme il l’avait fait auparavant. C’était le moyen le plus efficace de quitter les lieux, mais aussi le plus discret. A sa ceinture il portait deux flèches qu’il avait reçues du chasseur, les seules qu’il avait planté dans un animal. Il n’avait en revanche pas d’arc, sa hache était émoussée.
Mais la volonté est la première des qualités. Et Leyk était obstiné et courageux. Ce voyage était une nécessité pour lui, tant il craignait le jugement des frères Omble. Othor souhaitait le voir partir, soit, il partait. Banni de sa demeure, cela valait toujours mieux que de vivre pire que ce qu’il avait vécu jusqu’à présent. Dans ses pensées le jeune homme passa à pied le moulin, sans entendre celui qui l’appelait.
Après quelques pas il reconnut la voix, derrière lui son compagnon d’infortune avait un sourire innocent aux lèvres, visiblement heureux de voir que Leyk continuait de sortir malgré l’incendie. Le regard plein de reproche du jeune Snow lui fit comprendre que quelque chose n’allait pas. Leyk s’expliqua brièvement, rejetant sur l’adolescent l’incident, affirmant que s’il n’avait pas été aussi stupide, rien ne serait arrivé.
Et le ton monta. L’un comme l’autre ne voulait pas admettre ses torts, reprochant à l’autre tout le mal, sans qu’une seule fois un merci ne soit prononcé. Leyk avait trop perdu pour laisser passer les reproches de l’adolescent et ce dernier était trop bouffi d’orgueil pour accepter qu’un môme lui fasse la leçon. Alors le ton continua de monter. Encore, puis encore. L’adolescent poussa violemment le jeune homme, qui répliqua de la même manière.
Le Snow encaissa un violent coup de poing, sur son œil déjà teinté de noir. Leyk mit genou à terre, dans un accès de fureur attrapa il attrapa les deux flèches fournies par le chasseur, puis frappa dans le ventre l’enfant. La pointe s’enfonça dans la chaire tandis que celui-ci laissait un bref cri s’échapper. Ils étaient trop loin de la maison pour que le père assoupi n’entende quoi que ce soit. Au sol l’adolescent versa des larmes de peur et de douleur face au jeune Snow haletant. Il leva sa main, puis implora.
Leyk resta figé dans sa torpeur, il avait planté deux flèches dans le ventre de l’adolescent, sans aide celui-ci ne passerait pas la nuit. Son acte l’impressionnait autant qu’il l’horrifiait. Leyk resta immobile, pensant. Il revoyait ses demi-frères, l’incendie, le départ du garçon. En fond il entendait les gémissements de l’adolescent. Désespéré ce dernier finit par implorer Leyk avec le plus de respect possible, lui reconnaissant du sang noble dans ses mots. Leyk répondit sur un ton froid.
« Je ne suis qu’un bâtard. »
Il attrapa sa hachette à deux main, puis frappa. La tête. Une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Le Snow s’acharna, pourtant l’adolescent était mort depuis quelques temps déjà, Leyk avait sur les joues de lourdes larmes, de peur, de colère et de haine. Il se défoulait sur autre chose qu’une bûche cette fois. Après une dizaine de coup le Snow s’arrêta, son visage était triste, pourtant il n’y avait plus de larme dessus. Il fixa un instant le corps. Le visage était impossible à reconnaître, il ne restait plus grand-chose de la tête. Leyk fit quelques pas en arrière puis laissa son maigre repas s’échapper.
Sans un mot de plus, la hache à la main, le Snow quitta les lieux en courant, laissant derrière un corps mort, avec deux flèches toujours plantées dans le ventre. Si le Snow aurait pensé que l’acte le hanterait quelques temps, comme dans ce que lui avaient dits certains servants, ce ne fut pas le cas, il oublia rapidement le garçon, ainsi que ce qu’il avait fait, pour se concentrer les premiers temps sur une liberté nouvellement acquise.
Mais cette joie se transforma bien vite en désillusion, afin de survivre il voulut copier le chasseur avec lequel il avait passé quelques temps, il ramassa une branche solide, trouva une vieille corde dans une maison et se confectionna un arc. Mais ce genre de chose est bien plus difficile à faire que prévu, la prétendue arme ne se révéla n’être qu’un bâton avec une corde au bout, sans la moindre possibilité de tirer une flèche. Les flèches qu’il fabriqua ne se révélèrent n’être rien de plus qu’un vulgaire bout de bois taillé, incapables de voler correctement.
Les premiers temps le Snow survécu en chapardant ou il pouvait quelques petites choses et en épuisant les maigres ressources qu’il avait pris avec lui. Ce fut la chance, ou bien les dieux, qui l’amenèrent à tomber sur un piège posé par un chasseur un jour. Un petit piège à rongueur, mais efficace. Avec encore l’appât au fond. Le Snow déroba le piège et la proie, puis continua d’utiliser le même tas de bois afin de chasser, jusqu’à ce qu’il parvienne, tant bien que mal, à fabriquer un mécanisme presque équivalent.
La principale différence était que sa version du piège ne faisait qu’attraper et légèrement blesser l’animal, si bien que celui-ci parvenait à fuir un cas sur deux. Dans l’autre cas, Leyk venait l’achever lui-même d’un coup de sa hachette. La survie, ce n’est pas aussi simple qu’il l’imaginait, malgré tout le robuste jeune homme parvint à survivre, encore, puis encore. Près d’un an passa, avant qu’il ne trouve une nouvelle cité. Au début il pensa être revenu au point de départ et manqua de paniquer. Mais ni les murs ni le paysage ne lui rappelaient là où il avait grandi, curieux il s’aventura dans ce lieu.
Par hasard plus qu’autre chose il avait réussi à trouver la capitale du royaume du Nord, Winterfell. Dans les villages aux alentours le jeune Snow continua à vivre doucement, de petits boulots, pendant quelques mois. Il avait trouvé un toit chez un paysan qui le logeait et le nourrissait en échange de quelques petits travaux. L’homme n’avait pas posé plus de question et le Snow s’en contentait très bien. Le paysan apprit quelques petits trucs en plus au Snow, notamment sur les herbes et champignons, ainsi que sur des pièges à rongeur qu’il utilisait fréquemment.
Quelques mois après son arrivée à Winterfell, Leyk vit arriver quelques délégations avec de hauts drapeaux. Encore une fois il ne parvint pas à identifier à qui appartenait tel ou tel drapeau, puis il était maintenant trop occupé pour s’y intéressé. Le jeune garçon fut chargé par le paysan de livrer quelques biens à un épicier dans le château, panier à la main Leyk s’y lança. Il traversa les routes et se rendit chez l’épicier, lui offrant ce panier avant de quitter les lieux.
A l’extérieur il se figea. Parmi tous les drapeaux, il en connaissait deux. Le loup des Stark, qui flottait au-dessus de Winterfell, ainsi que les quatre chaines d’argent de la Maison Omble. Outre le drapeau du loup, il voyait devant lui celui de la famille la plus au Nord de Westeros. Il déglutit en voyant de dos l’imposante carrure d’un homme qu’il ne connaissait que trop bien. L’homme se retourna, puis le fixa un instant.
D’autres drapeaux flottaient. Mais Leyk ne se concentra sur rien d’autre. Calmement il tourna les talons, puis quitta les lieux comme il pouvait, sans grand succès. Il fut bientôt rattrapé par Othan Omble qui l’attrapa violemment et l’envoya contre une barrière en bois, derrière laquelle séjournait un destrier. Le regard furieux du Omble fit rapidement comprendre au jeune Snow qu’il allait passer un sale quart d’heure. Ce dernier lui reprochait bien des choses, notamment son départ précipité, ainsi que l’incendie, puis tant d’autres choses.
Leyk n’y fit pas attention, il tourna la tête, ferma les yeux et leva les bras. Tout arriva très vite par la suite, un autre homme arriva et prit la parole, interrompant le Omble. La discussion semblait assez tendue, mais globalement Leyk comprit que l’homme intercédait en sa faveur. Qui donc pouvait avoir le cran de faire cela ? Il porta son regard sur le nouvel arrivant, il ne le connaissait pas, mais à la vue de la tenue, celui-ci n’était pas un paysan, mais bel et bien un noble.
Au terme de la discussion le Omble repartit, bougonnant tandis que son sauveur se présentait. Lord Glover. Redevable et admiratif le jeune Snow ne put s’empêcher de remercier une dizaine de fois l’homme, tout en se demandant pourquoi ce dernier avait agi ainsi. Suite à cette rencontre, afin de remercier le Nordien et afin de trouver autre-chose à faire dans sa vie que de porter de la nourriture, il demanda à servir le seigneur pour le remercier.
Finalement, celui-ci accepta et le jeune Snow ne s’en retrouva que satisfait. Malgré son incompétence dans bien des domaines Leyk était volontaire, Bowen Glover se rendit bien vite compte des sérieuses lacunes du Snow. Il ne savait ni lire, ni écrire, il ne connaissait pratiquement rien à rien et n’avait jamais tenu une arme faite pour tuer… Quand bien même… Leyk garda pour lui son expérience à la hachette, pour suivre les leçons que le Glover lui enseigna.
Dévoué et fortement loyal Leyk suivit son tuteur, agissant comme un écuyer pour le seigneur de Motte-la-forêt. Ce dernier parvint à combler en partie les lacunes du jeune Snow, bien qu’il ne pouvait rattraper si aisément les années sans éducation du Snow. Peu importait au jeune bâtard, ce dernier resta aux côtés de son sauveur, loyal. Il fut à ses côtés lors de son mariage, durant lequel il manqua de créer un nouvel incident à cause de son caractère maladroit, l’intervention du Roi du Nord en personne calma le jeu, tout en intimidant sévèrement le jeune bâtard.
Lorsque la guerre éclata le jeune Snow suivit Lord Glover, l’assistant autant qu’il le pouvait tandis que celui-ci continuait, lorsqu’il le pouvait, à apprendre au gamin deux trois trucs. L’instinct politique nul du bâtard ne lui fit pas réellement comprendre l’importance de l’Empire, ou du mariage du nouveau Roi du Nord auquel il n’assista pas, il comprit néanmoins ce qu’il pouvait à son niveau, qu’un nouveau pays naissait et que cela risquait de ne pas plaire à d’autres, ce qu’il ne comprenait pas c’était pourquoi, ainsi que comment. Mais là n’était pas son rôle.
Le nomination de Lord Glover comme Sénéchal du Nord poussa le jeune Snow à se demander un peu ce qui allait changer maintenant, il n’était pas vraiment doué pour tout ce qui concernait les arts militaires, mais il ferait ce qu’il fallait pour prouver sa loyauté.