La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
Je suis de tout coeur pour l'indépendance de Dorne. Nous ne saurions êtres rattachés en tant que sub-division d'une autre nation. Notre fierté, notre honneur, et nos moeurs en prendraient un coup violent. Que deviendraient les milliers de Sand de nos contrées ? Comment des Hommes du Nord, du froid et de la glace, pourraient-ils gouverner nos déserts arides ?
Dorne se doit de tenir ses frontières, et de résister. Mais la guerre fait rage, les gens meurent, et cela ne peut durer plus longtemps. Les ambitions d’expansions de chacun des souverains se doivent d'être étouffées, pour rétablir la paix.
Êtres dominés par une alliance Bieffoise-Fer-nés serrait terriblement humiliant. Après tant de morts des deux côtés de la frontière pour des escarmouches, le travail de paix sera très long. Peut-être qu'un ennemi commun, puissant et dangereux, saura nous faire oublier nos rancunes centenaires ?
Knowledge is power.
Je suis née en l'An -22 de
Marala Qorgyle du Grès, et du
Lord Aman Qorgyle.
J'ai grandi au Grès avec ma famille. J'étais
la première enfant du Lord Qorgyle, et par conséquent, la seule descendante de la nouvelle génération durant au moins 7 ans. Après 7 années en étant enfant unique, ma mère me donna des frères et soeurs. Le changement était difficile, je n'étais plus le centre de leur attention. Père semblait très préoccupé par mes jeunes frères, et me reléguait au second plan. Mais mère prenait toujours soin de moi. Ma mère était une femme ambitieuse, cultivée et aimante. Elle rêvait de voyager loin du Grès vers des cités moins arides. Mon Père quant à lui était un homme juste, bavard, libre d'esprit, et indépendant.
Enfance
Mère m'apprit l'importance de l'esprit chez une femme. La nécessité d'être intelligente, cultivée, et de savoir se tenir. Elle fit venir au Grès un mestre pour m'inculquer un tas de
connaissances très diverses. J'appris assidûment mes leçons, et je pus rapidement faire valoir mes connaissances auprès des autres enfants du château. J'aimais le
sentiment de supériorité que le savoir me donnait sur les autres gamins. Malheureusement j'avais hérité d'un
caractère moqueur et parfois impertinent. J'étais souvent réprimandée à cause de mes moqueries répétées envers les autres enfants. Cela m'a valu une certaine inimitié de leur part durant de nombreuses années, me forçant à une certaine solitude. Mère me disait que personne n'aimait voir une femme faire preuve de suffisance et se permettre de rire des autres, que je devais dompter ce trait de caractère. Je pris donc sur moi pour apprendre à maîtriser mes paroles, même s'il était difficile de ne pas taquiner méchamment ces pauvres faibles. Et il m'était d'autant plus difficile d'amadouer mes victimes pour essayer de me faire pardonner à cause de ma langue bien pendue. Mais mon manque de retenue verbale n'était pas mon seul point faible. J'étais irrémédiablement curieuse,
très curieuse. J'aimais explorer les bâtiments, et fouiller dans tous les tiroirs et rangements qui étaient dans mon champ de vision. Parfois, il arrivait qu'un objet intéressant comme une lunette, ou un jouet en bois finît dans ma poche. J'étais
un véritable fléau des tiroirs, et seules les servantes m’avaient déjà surprise la main dans un tiroir. Elles se dépêchaient d'aller verrouiller à clé le tiroir en question. Lorsque l'une de mes trouvailles me lassait, j'allais toujours la remettre à sa place.
Cependant, les tiroirs n'étaient pas mes seules victimes. Les portes mal fermées me laissaient souvent
espionner les occupants d'une pièce. Combien de fois ai-je surpris ma mère avec un homme ? Mais pas seulement elle, j'ai déjà surpris tous les habitants du château entrain de faire des cachotteries. Comme une maîtresse s'enfuyant discrètement, une cuisinière mangeant une part de gâteau, une servante crachant dans un bol de soupe, ou un jeu de pieds entre deux adultes sous une table... J'avoue avoir profité des situations en prenant mon air le plus innocent afin de mettre en place un échange d'une pièce d'or contre le secret. Mais je restais certainement une enfant adorable, non ?
Chaque soir, Mère me comptait des histoires en me brossant les cheveux. Parfois, elle racontait des histoires sur des puissantes femmes de Westeros, et d'autres sur des grands hommes. Elle me disait souvent que je devais m'élever par moi-même, sans attendre trop d'aide de leur part. Qu'ainsi je pourrais la rendre fière, et ne devoir mon succès qu'à moi-même. Dans ce but, elle m'enseigna la valeur de l'argent et son pouvoir. Elle m'obligea également à longuement économiser mes maigres économies jusqu'à ma majorité, afin de pouvoir le dépenser comme bon me semblerais pour réaliser un objectif de vie.
Âge adulte, arrivée à Lancehélion
En
l'An -2, du haut de mes 20 années, je fus en phase de devenir une véritable femme. Alors ma mère m'envoya à
Lancehélion, avec comme seules affaires mes économies et quelques bagages.
Une fois là-bas je devais rejoindre la demeure d'un
très riche oncle éloigné dans l'arbre généalogique de la maison Qorgyle. C'était un vieil homme aigri, considérant les femmes comme des animaux. Il ne m'avait montré que peu de considération à cause de mon statut de femme. Mère m'avait demandé de toujours rester soucieuse de me mes manières en présence de cet oncle. Mais l'homme ne m'inspirait que peu de confiance, et beaucoup de dégoût. Son regard était souvent luisant, ses mains baladeuses, et ses propos déplacés. Il engageait régulièrement ses propres prostituées de son bordel pour son plaisir, et se montrait très sévère avec elles. Les femmes étaient souvent couvertes d'ecchymoses, me fessant soupçonner des pratiques sexuelles peu banales.
Quelques semaines passèrent, durant lesquels j'évitais le plus possible mon parent éloigné. Mais mon répit fût de courte durée. Mère me fit parvenir une missive, m'informant de sa décision de m'engager avec le dit parent. Je crus m’effondrer sous l'horrible nouvelle, envisageant déjà le pire. J'écris plusieurs lettres à ma mère, la suppliant de changer d'avis. Sa réponse fut sans équivoque, elle m'ordonna de prendre mon mal en patience et d'accepter d'épouser ce vieil homme fortuné dont les mois étaient très certainement comptés vu son âge avancé. Mère désirait que j'hérite de la fortune colossale de l'oncle, de sa demeure et de ses affaires commerciales, et d'empêcher tout ceci de sortir de la famille. En effet, en l'absence d'héritier, mon parent avait désigné un successeur en dehors des liens de sang. Un digne noble de la maison Uller,
le fils du ministre des Finances de Dorne. Ahmad possédait quelques affaires commerciales fleurissantes. Je finis par le rencontrer lors de la soirée d'annonce de mes fiançailles. Ahmad Uller était un bel homme dans la tranche d'âge de 25 à 30 ans, à la peau foncée. Il était ambitieux, déterminé, loyal, élégant, intelligent et semblait avoir de grands projets d'avenir.
L'annonce de son écartement de l'héritage ne le ravit pas, il était clairement désireux de récupérer cette immense fortune. Quant à moi, l'idée de ce mariage me répugnait au plus haut point. Je ne supportais plus de sentir les mains de ce vieil homme sur mes hanches, et même parfois plus bas. Et cela,
Ahmad Uller l'avait clairement compris. Il profita de l'ivresse de mon fiancé et oncle, pour me défaire de son attention. Il m'emmenait dans un coin isolé ou il me proposait une solution pouvant nous contenter tous deux. Il me proposait
d’empoisonner mon futur-époux juste avant nos noces, induisant une soudaine crise cardiaque. En contre-partie, nous partagerions l'héritage en parts égales. Mais Ahmad avait également une réclamation pour s'assurer que je ne changerai pas d'avis avant le mariage. Il réclamait de prendre possession de ma virginité, et cela immédiatement. L'argumentation qu'il me tenait était cohérente, et je lui donnais mon accord. Nous scellions notre accord sans attendre dans une ardente étreinte, cachés par la peine-ombre.
Cependant, nos plans furent compromis. Quelques jours après les festivités, mon oncle me convoquait dans son bureau, et demandait des explications vis-à-vis des accusations rapportées par une servante. Celle-ci m'aurait aperçu forniqué avec un homme dont elle n'aurait pas aperçu le visage. Mon oncle ne me laissait pas bien longtemps pour répondre, et me nommait des pires insultes. Il m'attrapait fortement par le poignet, et m'enfermait dans ma chambre.
Mon oncle revient me voir après plusieurs jours, accompagné de ma mère. Tous deux demandèrent des explications que je ne pouvais fournir, avant de faire venir une soigneuse pour confirmé ou infirmé ma virginité. Mais à ma grande surprise, elle confirma celle-ci. Ma mère mit fin aux tensions émergentes, réinstaurant un dialogue de paix. Je cachais du mieux possible ma surprise aux yeux de ma famille, et cherchais du regard des explications venant de la soigneuse. Celle-ci me laissa entrevoir une bourse d'or qu'elle cachait dans sa mallette. Je comprenais que quelqu'un avait acheté son silence.
Le mariage a lieu deux semaines plus tard. Mon oncle n'était toujours pas convaincu de ma pureté, et était très soupçonneux à mon égard. Mais Ahmad se chargeait de détourner son attention de ma personne. Le mariage se passa sans encombres, et sans joie. Une certaine appréhension m'envahissait en pensant à la fin de la soirée. Ahmad m'avait rassuré sur le déroulement de notre plan, et c'était chargé de tout. Mais lorsque la noce débuta, mon oncle m'entraîna dans ce qu'il nommé, son jardin secret. Ce n'était point un jardin, mais une salle isolé dans les sous-sols de la demeure. La salle ressemblait à un lieu de torture, ou traînaient diverses chaînes, fouets et objets de douleur. Je fus prise de panique à l'idée de ce qu'il pourrait m'arriver ici. Mais avant qu'il ne puise tenter quoi que ce soit d'autre, il s'écroulait mourant sur le sol, gémissant de douleur. Ahmad, accompagné de deux hommes arrivaient juste après. Il nous fit remonter avec le corps de l'oncle Qorgyle dans la chambre. Une fois certain de son décès, un médecin fut chercher pour la suite des événements.
Je fus à mon grand soulagement bien vite délivré de ce mariage. J'honorais ensuite ma part du contrat, et cédais la moitié de ma nouvelle fortune à mon associé. Je gardais la propriété de la demeure, mais je léguais quelques pièces à l'usage de mon associé.
Cependant ma paix ne dura pas, ma mère comprit sans difficultés la machination que nous avions orchestrée. À l'issue d'une dispute, elle m'exposa toute la déception, le chagrin et la honte que je lui inspirais.
J'étais blessée d'avoir déçu ma mère que j'aimais si profondément. Je n'avais pas les mots pour lui demander pardon. Elle repartit pour Le Grès, sans un regard ni une parole. Je sus qu'il était temps pour moi de voler de mes propres ailes.
Découverte de la ville, et rencontre
Etant maintenant riche à souhait, je passais beaucoup de temps en dehors des murs de ma propriété. L'immense capitale m'était encore bien étrangère, et je voulais prendre le temps de vagabonder entre ses murs. Je voulais découvrir les plus secrets et attrayants de ses lieux. J'y découvrais quelques salons de thé, des commerces attrayants, des œuvres d'arts, des bordels insolites...
C'était aux abords d'un affreux bordel, dans une charmante petite place, que je rencontrais
Suhad, une jeune femme de mon âge à la peau foncée. Alors que je lui demandais mon chemin pour rejoindre la grande place, je me pris d'intérêt pour cette femme. Nous discutions durant des heures de nos vies, nos rêves, et de la ville. Elle connaissait les rouages commerciaux de la capitale, le mode de vie, les noms des personnes influentes, et désirais ardemment changer de vie. Je lui proposais sans hésitation d'
entrer à mon service, en tant qu'assistante. Affaires Commerciales & Association
Ma relation avec Ahmad évoluait aisément. Nous décidions de rester proche et de nous associer plus amplement dans diverses domaines.
Il m'enseigna la gestion des affaires commerciales dont j'ai hérité, ainsi que la négociation. Ensemble nous concluons plusieurs partenariats entre nos commerces. Je lui vendais le bordel de mon oncle, dont il avait la gestion depuis quelques années. Nous échangions régulièrement des conseils sur nos affaires respectives. Nous évaluions la concurrence, ainsi que l'évolution des marchés de chaque type de produit.
Ahmad me demandait parfois conseil pour la Maison de Plaisir qu'il possédait. Je lui proposais entre autre de rebaptiser l'établissement sous le nom de
Maison d’Été, et de déménager dans des nouveaux locaux mieux situés. J'envisageais qu'il en face un véritable lieu de plaisir, sain pour tous et où les femmes pourraient retrouver un peu de dignité. Un endroit ou le plaisir ne serrait point perturber par l'hygiène douteuse, et les comportements répréhensibles. Un lieu luxueux, et respecté, ou le gratin de Lancehélion pourrait se côtoyer quelques heures. Améliorant ainsi l'image de l’établissement, qui était encore assimilé au vieil oncle peu scrupuleux.
Maison d’Été, détails
La
Maison d’Été prit place dans un coquet et spacieux bâtiment en bordure du centre-ville, proche des ports. Le bâtiment nous permettait d'avoir une magnifique vue sur la mer, ainsi qu'une autre sur le centre-ville. L'établissement comptait une cuisine, deux bars dans les deux grands salons des invités, six salles destinées aux repas festifs des invités (3 petites, et 3 grandes), des chambres individuelles pour les prestations, deux grands dortoirs, une petite infirmerie, une cour intérieure avec un jardin fruitier et deux petits bassins de baignade, deux bureaux, une salle pour les enfants, une salle de stockage, et quelques salles pour les tâches ménagères.
L'établissement visait un large public en terme de goûts. Mais les clients visés étaient essentiellement des nobles, et riches citoyens. La Maison offrait un
service de qualité, et
diversifié. Parmi les employés se trouvaient des femmes jeunes et matures, à la peau claire ou foncés, allant des blondes aux brunes et aux rousses. Ainsi que quelques jeunes hommes de diverses origines. Ahmad engagait sous mes conseils un groupe de personnes pour monter un service de débit de boissons, et un service de restauration. Ainsi qu'un groupe de ménagères pour prendre soin du bâtiment chaque jour.
Les clients de marque ne tardèrent pas à venir expérimenter les services. Parmi eux, on pouvait compter les fidèles et nombres visites de
Sir.Robert Dayne et des Princes Anders Martell et Roward Martell. Ils fessaient partit des meilleurs sources de revenu de l'établissement, et les employées avaient pour ordre de satisfaire tout leurs désirs.
L'argent coulait à flots dans les coffres. L'établissement attirait également les voyageurs étrangers venus découvrir les beautés Dorniennes.
Au bout de quelques mois de bonne réputation, un visiteur très surprenant passait dans l'établissement, et vient demander un interlocuteur pour affaire. Il s'agissait de
Barristan Dayne, désireux de soumettre une offre secrète auprès des gestionnaires.
Ahmad et moi envisagions les bénéfices et les dangers avant d'accepter de former les employées de plaisir pour pour qu'elles puissent
collecter des informations auprès de leurs clients. Chaque parole prononcée, et chaque rencontre entre deux nobles étaient soigneusement notées et retransmises en fin de journée à Suhad, qui nous les transmettraient ensuite. De là, nous fessions des rapprochement entre les diverses informations déjà en notre possession, puis je transmettais un rapport au Lord Dayne.
Grand Banquet de Hautjardin
La ville était en effervescence lors de l'annonce du grand banquet à la
capitale Bieffoise. Durant plusieurs jours, la direction de la Maison d’Été reçus plusieurs clients désireux d'amener des putains avec eux pour profiter du voyage. Nous voyions déjà une source de bénéfice importante à saisir, ainsi que des possibilités commerciales.
Ahmad et moi-même décidions de nous joindre aux festivités Bieffoises. Le trajet dura plusieurs jours, et Ahmad avait prit soin d'engager des hommes pour nous protéger.
Une fois arrivé à Hautjardin nous réservions ensemble une suite dans un établissement luxueux. Et nous laissions les employées de la Maison d’été prendre des chambres dans une coquette auberge de la capitale. Le reste de la journée nous profitions tout les deux des jardins floraux publics, et nous visitions la ville. Les fleurs étaient tout simplement sublimes, agrémentées d'un parfum inoubliable, dont les couleurs chatoyantes ravisaient mes yeux. Des musiciens jouaient dans les rues pour le plus grand plaisir des passants. Nous passions d'agréables moments avant de rentrer profiter plus amplement de notre confortable suite.
Le soir du Grand Banquet, j'accompagnais Ahmad aux festivités. J'étais fièrement à son bras toute la soirée, et nous discutions avec de nombreux potentiels partenaires commerciaux.
Mais l’impensable se produit durant la soirée. Des hurlements envahissaient la abords de la grande salle. Des informations fusaient à tout va, et la panique générale gagnait l'endroit. J'entendis des cris de Bieffois accusant des Dorniens d'attaques meurtrières et de viols à leurs encontre. Ahmad me sera contre lui, et nous rejoignions le groupe protégé. Une escorte protégeait notre groupe de Dornien, accompagné de la Reine Tricia Gardener.
Mais après plusieurs longues minutes de marche dans la ville, un mouvement de groupe rencontra une foule. Le mouvement au sein du groupe m'arrachait des bras d'Ahmad, et je me retrouvait mêlée à la foule sans pouvoir revenir.
Je décidais de faire un détour pour rejoindre le groupe plus loin. Pour me protéger des Bieffois armés, je me déplaçai vers les rues plus étroites et discrètes. Je me pensais plus en sécurité ici, et je ne m'attendais pas à faire cette mauvaise rencontre.
Deux hommes se tenaient à quelques mètres devant moi. L'un d'eux sortait son épée du corps d'un Dornien. Il avait une peau bronzée rappelant celle des Dorniens, ainsi que des cheveux bruns mi-long, agrémenter d'une forte carrure. Son visage s'encrait dans ma mémoire, et plus particulièrement son regard prédateur. Il donnait un coup de coude au second pour attirer son attention. Il indiqua ma position à l'autre homme, un brun aux cheveux tressé et au visage tatoué. À cet instant, un frisson me parcourra d'un bout à l'autre du corps. L'instinct me commandait de m'enfuir en toute hâte, et mes jambes me portèrent vers une autre ruelle. J'accourus d'une ruelle à l'autre pour tenter de les semer. Le brun me poursuivait plusieurs longues minutes avant que je ne le perde de vue. Je continuais d'avancer avant de me permettre un arrêt pour reprendre mon souffle. Mais c'est à ce moment précis que je fus tirée en arrière, une main recouvrant ma gorge. L'homme me plaquait contre un mur, et me prit de force sans aucune honte. Il m’ôta toute dignité, me traitant comme une vulgaire putain de bas étage. Lorsqu'il eu finit, il admira quelques minutes son oeuvre. Après quoi, il reprit son chemin à travers les ruelles épée à la main. Mon agresseur avait cependant emporté avec lui mon pendentif, bijoux que mère m'avait offert pour mes 18 ans. Le pendentif représentait les armoiries de la famille Qorgyle avec gravé au dos mon nom.
Je ne me souviens que partiellement des chemins hasardeux que j'avais empruntés pour rejoindre le groupe. Mais je retrouvais avec bonheur les bras d'Ahmad qui s'assurait de ne plus me lâcher. Une fois en sécurité, il prit soin de moi.
Je découvris quelques mois après cet événement, qu'il était clair que le forban Fer-né avait réussi son préjudice, et avait initié
l'arrivée d'un bâtard Sand dans ma vie. Il était déjà trop tard pour le rejeter, je devais accepter l'arrivé de
cet enfant d'ici quelques mois.
Ahmad décida de me soutenir du mieux qu'il pouvait, et déclara que l'enfant était de son sang. Protégeant ainsi notre relation destinée à devenir plus officielle et légitime avec le temps.
Blocus de Dorne
Ce blocus était une véritable plaie à mes yeux. Une plaie qui empêchait l'arrivée de marchandises telle que les vins et alcools en tous genres, les tissus, et les denrées étrangères. Même l'arrivée de clients des autres royaumes. Ce blocus me forçait à obtenir nos alcools via le marché noir. Ahmad devait envoyer des filles de la maison d'été pour obtenir des faveurs des navires importateurs. Je dus également augmenter les tarifs des alcools en provenance de l'étranger. Je n'étais pas ravie de devoir faire cela, mais c'était devenu nécessaire. Heureusement je pouvais compter sur Admad Uller, qui malgré ses occupations intenses, parvenait à négocier l'arrivée des produits directement jusqu'à nos commerces.
Attaque de Lancehélion
Les mois étaient passés rapidement depuis le banquet de Hautjardin. Les tensions entre Dorne et le Bief étaient palpables, et s'envenimaient de plus en plus.
Mon ventre s'était doucement arrondi, mais je pouvais encore le cacher avec des robes amples.
Un matin je fus tirée de mon sommeil par des hurlements venant de la rue. Je passais rapidement sur mon balcon pour tenter d’apercevoir l'origine de ces agitations. Je vis un nombre important de navires dans le port. D'après leur style, ils n'étaient clairement pas de Dorne. J'accourus à travers ma demeure pour cacher tout les objets de valeurs, et les coffres d'or.
Me souvenant que les rentes du bordel n'avaient pas encore été récupérés, j'envoyais quelques hommes à la Maison d’Été pour cacher les coffres. J'ordonnai la fermeture complète de ma demeure, et la création de barricades de fortune. Nous entendions les pillards frapper contre les portes du bâtiment, et brisant peu à peu les barricades de fortunes. Les hommes protégeant la porte furent pour la plus part tués rapidement.
J'entendais des pas rapides dans les couloirs. Je cachais le dernier coffre d'or dans la pièce de mon bureau, et fermais la porte à clé. Cependant, il ne leur fallut pas longtemps pour venir à bout de la serrure à grands coups de hache. Ils entèrent dans la pièce, me dévisageant.
Je crus rêver l'espace d'un instant. Je reconnus rapidement les visages des pillards. Le plus grand était brun avec une peau mâte, et le second était brun avec les côtés du visage couverts par des tatouages. Ils semblaient tous les deux ravies de me revoir d'après le sourire qu'ils se partageaient. Je n'avais aucune échappatoire, et je savais d'avance ce qui allait arriver. Je les observais venir vers moi d'un pas nonchalant, et par instinct je passais main pour protéger mon ventre. L'homme que je reconnaissais comme étant Ivar s'arrêta devant moi, et me toisa de la tête aux pieds.
"Tu es plus belle encore de jour, femme." Je le fixais, essayant de deviner ses intentions. Il observait ma main protectrice et posa la sienne sur mon ventre.
"Est-ce le mien ?" "Très certainement, oui." Il se retourna vers l'autre homme, un sourire ornant son visage. Il s'agenouilla devant moi, pressant son front contre mon ventre.
Je ne m'attendais pas à ce genre de douceur de la part d'un Fer-né.
"Si c'est un fils, nomme le Haakon. Si c'est une fille, donnes lui un joli prénom." Il se releva, et je me permis de lui demander.
"Votre venue dans cette demeure, est-ce un hasard ?"Le fer-né me fixait quelques instants avant de sortir un pendentif de sa poche.
"En partie. J'ai reconnu le blason gravé sur les grilles de l'entrée, et j'ai fais le lien avec le pendentif que je t'avais pris. J'ai espéré te retrouver ici, et je suis très satisfait de ce que je trouve. Mais nous devons partir. Tu vas prendre soin de mon enfant, l'héritier de la maison Volmarck." Le second Fer-né prit une plume et nota quelques informations sur une feuille du bureau, après quoi ils s'en allaient sans plus tarder. Tous deux ordonnant aux leurs de partir sans faire d'avantages de troubles.
Les informations notées sur la feuille comptait leurs noms, ainsi qu'une destination pour leur écrire des courriers.
L'assaut fut finalement repoussé par les troupes de la ville. Mais de nombreux morts furent compter parmi les soldats et les civils.
Ma demeure fût épargné par le pillage, mais je perdus tout de même quelques loyaux hommes. Le bordel n'avait pas essuyé de pertes. Mais il fût délesté d'objets de valeurs, et quelques employées furent violées. Nos autres commerces assez bien sécurisés ne subir pas beaucoup de préjudices.
Ces nouveaux événements finirent de me convaincre de la férocité des guerres. Je ne voulais pour rien au monde voir Lancehélion et Dorne plus à feu et à sang.
Naissance de Haakon Sand reconnu comme fils d'Ahmad Uller
Environ 9 mois après les événements du banquet de Hautjardin, au début du 1er mois de l'An 1, je mis au monde un fils (bâtard). Je lui donnais le nom désiré par son forban de père, à savoir Haakon. C'était un nouveau né à la peau claire, contrastant avec la mienne, et ses cheveux étaient châtains. Il m'avait fallu plusieurs jours pour me faire à sa venue, et à accepter qu'il était bien mon enfant. Dès lors, je me suis mise à l'aimer de tout mon être, et à vouloir le meilleur pour lui. Ahmad de son côté accueillait l'enfant avec joie. Il était fier d'avoir officiellement un premier fils, même si celui-ci n'était pas réellement de son sang. En effet, le seul lien de sang m’unissant Haakon et moi suffisait à faire le bonheur de mon amant. La famille d'Ahmad fût finalement conquise par l'arrivé d'un fils, même illégitime. Garantissant ainsi à Ahmad l'accord de ses parents pour se lier officiellement avec moi lorsque nous le déciderons. Ahmad gagnait ainsi la certitude de pouvoir succéder à son père, aussi bien en tant que lord de la maison, mais également au Conseil Restreint.