Rester ici à ne rien faire allait sans doute finir par mettre ma patience à genoux. Deria m'avait déjà recadré une fois, mais rester dans cette prison en affirmant que nous avions toute liberté n'allait pas me faire rester à ma place encore longtemps. J'étais sans doute trop jeune, ou trop obstiné pour me canaliser, mais j'avais sans doute mes raisons. Nous étions en territoire ennemie et toutes les belles paroles de Deria ne pourrait me faire changer d'avis. Ainsi lorsqu'elle vint me faire chercher à quelques heures de la tombé de la nuit, je m'attendais déjà à faire face à une réalité, à savoir que Mern lui avait fait savoir mon manque de tact avec le personnel de son horrible demeure. Il était presque évident que sa populace avait accusé le coup de mes regards, de la froideur de mes mots. Et ainsi donc, je m'attendais à une énième remise à l'ordre… Suivant donc non sans difficulté les gens étant venu me chercher je finis par me voir abandonner devant les appartements provisoires de ma soeur. À croire que la médiocrité des lieux nécessité que je sois conduit sous bonne garde… Il était évident que cela faisait bien trop de temps que nous étions ici, et que l'attente de mon départ vers la baie de la Néra m'était plus que vitale pour retrouver un semblant de santé mentale. Souffler au près d'amis et d'une promise ne serait pas pour me déplaire. Tapant donc à sa porte avant d'y entrer sans avoir attendu la réponse, je refermais la porte derrière moi avant de rester contre cette dernière. Je l'avais déjà dit ? Que j'étais trop téméraire ? Car je n'attendis pas de tenir les tenants et les aboutissants de chaque chose avant de targuer mon insolence.

« Je n'irais m'excuser au près de personne. »

Sourire à ces gens qui voyaient en mon peuple le mal incarné ne m'était plus possible tant l'attente commençait à bruler chaque parcelle de mon être. Tant je demeurais incapable de me contenir davantage, tant les choses m'étaient insupportable. J'exagérais sans doute, car oui, j'avais prit le pli de profiter de certaines hospitalité de la régions pour me changer les idées, mais il m'était à présent difficile de simuler quoi que ce soit. Je voulais partir, rester trop longtemps loin des miens n'était pas bon, Dorne avait besoin des Martell, et nous ne pouvions pas rester ici éternellement. Nous avions besoin de partir au plus vite. Et en quelque sorte, j'espérais que Deria m'annonce ce genre de nouvelle. Qu'elle ignore ce que je venais de dire pour ce concentrer uniquement sur notre avenir loin d'ici et la façon dont nous ferions payer au Bief. Car oui, il restait évident à mes yeux que ce pays ne pourrait pas s'en sortir indemne.

Elle pouvait soupirer autant qu’elle le voulait, je ne pouvais pas faire plus tant que je resterais ici. Le Bief n’était pas mon terrain de jeu et bien que j’eus déjà contenu mes jugements lors de sa précédente annonce, je ne pouvais pas le faire éternellement, et je ne voulais de toute façon pas être le parfait petit hôte. Elle me demanda donc rapidement les raisons qui auraient pu me pousser à m’excuser. Une question anodine dans un premier temps, une question à laquelle j’allais répondre avant de prendre conscience qu’elle ne m’avait pas appelé pour ça. Arquant presque aussitôt les sourcils, j’allais lui demander la raison exacte de ma présence ici. Mais une fois encore, elle me précéda. On ne lui avait rien dit, et elle espérait, de la même façon qu’aurait pu le faire grand mère, que je n’avais rien dit ou rien fait de trop grave. Cela dépendait de toute évidence des ressentis de tous le monde, pour ma part, il ne s’agissait que d’une légitime défense de mon honneur. Car non, nous étions prisonnier, grand bien lui fasse de penser le contraire.

« Cela dépendra donc de la susceptibilité de chacun. »

Targuais-je en réponse à ses inquiétudes avant de recevoir un baiser sur la joue qu’elle venait de toucher. J’étais moi aussi content de la voir, mais j’étais principalement frustré de ses décisions. Le silence n’eut pas réellement le temps de retomber, car elle finit par me faire part de ses réelles motivations. Nous allions partir, sans Arianne, et elle avait déjà commencé à organiser notre retour. Je le savais, je savais aussi que je n’emprunterais pas le même chemin qu’elle. Toutefois, elle voulais me parler de certaines choses, des choses qui me concernaient… Fronçant naturellement les sourcils, je la voyais s’activer à camoufler des sentiments qu’elle n’avait jamais réellement réussi à me dissimuler, à savoir ses doutes, ses inquiétudes.